Tunisie. Hamza Meddeb : « La montée de la radicalisation n’est pas liée à la démocratisation »

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    Pour comprendre ce « paradoxe » il faut revenir à la décennie 2000-2010 qui a été marquée par une mobilisation importante de la jeunesse tunisienne dans une logique d’affrontement sévère avec le régime de Ben Ali. Rappelons les gros moments de politisation de la jeunesse tunisienne en cette décennie : intifada palestinienne en 2002, invasion de l’Irak en 2003, Confrontation entre Israël et Hezbollah en 2006 et l’affrontement entre Israël et le Hamas en 2008. Ces gros moments se sont joués sur fond de crise sociale aigue : hausse du chômage frappant de plein fouet les diplômés de l’université entrainant les premières actions du mouvement des diplômés chômeurs en 2005, révolte du bassin minier en 2008, Ben Guerdane en 2010 et raidissement du régime de Ben Ali qui a élargi la répression au delà des cercles opposants pour réprimer toutes voix contestataire ou critique. Le djihadisme a profité de la crise aigue pour s’étendre au sein de ces enfants de la dictature, de la massification scolaire, des diplômes au rabais, du tout répressif dans une société gangrenée par la corruption. Dès 2004, les départs pour rejoindre le jihad irakien se sont succédés. La répression n’a fait que garnir les rangs des radicalisés et transformer les prisons en véritables incubateurs pour djihadistes. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les détenus condamnés en vertu de la loi de décembre 2003 libéré après la révolution de 2011 ont rejoint pour la plupart le jihad syrien, libyen ou malien.