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  • Lyon | Nomination : l’enseignant-chercheur fait condamner l’IEP de Lyon
    http://www.leprogres.fr/lyon/2016/12/23/nomination-l-enseignant-chercheur-fait-condamner-l-iep-de-lyon

    Pas toujours facile de ramer à contre-courant. Surtout sur la Syrie.

    Qui a dit qu’il n’y avait pas de sélection à l’université ? On ne compte pas les vaincus, de l’étudiant qui ne passera pas le barrage de la première année, aux enseignants qui n’obtiendront jamais de postes prestigieux.

    Fabrice Balanche, spécialiste du monde arabe, l’a appris à ses dépens en postulant à un poste de Maître de conférences à l’Institut d’études politiques (IEP), Sciences Po Lyon.

    L’enseignant-chercheur est certes auditionné, mais, son nom ne figure pas dans le classement des candidats transmis par le jury au conseil d’administration (lire par ailleurs). Et c’est un autre enseignant-chercheur, Haoues Seniguer qui est nommé par le ministre.

    Au lieu de faire profil bas et d’attendre son tour, Fabrice Balanche saisit la justice.  Un recours « à vertu pédagogique » plaidera son avocat à l’audience du 2 novembre dernier, avec la volonté de dénoncer « des pratiques trop courantes ». Résultat : considérant que l’IEP avait commis « une erreur manifeste d’appréciation », le tribunal administratif de Lyon a annulé la procédure de désignation d’Haoues Seniguer.

    Voilà l’IEP contraint de revoir sa copie, ce qu’il fera en janvier. Les candidatures seront donc réexaminées, et Fabrice Balanche devrait logiquement figurer dans le nouveau classement, sans garantie toutefois d’obtenir la première place, et de facto, le poste initialement convoité.
    Haoues Seniguer compte défendre sa « place chèrement acquise » 

    Contacté, le directeur de Sciences Po Lyon ne souhaite faire aucun commentaire. Quant à Haoues Seniguer, il indique avoir appris « la décision avec stupeur et incompréhension », comptant « défendre une place chèrement acquise, avec de nombreux sacrifices consentis ces dernières années ». « Au-delà de mon cas personnel, ma surprise tient aussi à la mise en cause de l’avis souverain d’un corps d’enseignants-chercheurs réputés pour leurs compétences et sérieux », souligne l’enseignant-chercheur. 

    Et Fabrice Balanche ? « Cette injustice a été très dure à vivre ; j’ai eu du mal à m’en remettre ; je me suis expatrié à Washington avec ma famille, où je travaille dans un Think Tank américain », confie-t-il. Là-bas, au Washington Institute for Near Est policy, le chercheur français actuellement en disponibilité de l’université Lyon 2, rédige des notes sur la crise syrienne, sans doute lues par le Département d’Etat et le Pentagone…