Jean Ziegler : « Mon livre est une arme pour les opprimés » - The Dissident

/jean-ziegler-livre-arme-opprimes

  • Jean Ziegler : « Mon livre est une arme pour les opprimés »

    http://the-dissident.eu/11414/jean-ziegler-livre-arme-opprimes

    Jean Ziegler lors du Forum africain pour le Dialogue. Photo ONU

    Enseignant, sociologue, ex-rapporteur pour les Nations Unies, Jean Ziegler est l’un des poumons de la Suisse, ce pays encore dominé par l’opacité bancaire. Ses « Chemins d’espérance », parus aux éditions du Seuil, nous montrent la voie pour en finir avec ce qu’il appelle « l’ordre cannibale du monde ».

    Jean Ziegler : Dans le chapitre final, je parle des combats à venir que nous remporterons ensemble. Éliminer le droit de véto dans des confits où il y a crimes contre l’Humanité, comme aujourd’hui en Syrie. L’intervention humanitaire. L’abolition des sociétés-écrans. Comment arriver à cela ? L’axe essentiel, c’est la société civile. Les mouvements sociaux doivent exercer une pression continue sur les gouvernements. Pour que ces mouvements soient efficaces, il faut les alimenter avec des informations précises. Pour moi et d’autres qui sont directement dans la machine, notre première tâche est de créer la transparence. De fournir ces analyses à la société civile, aux mouvements sociaux pour qu’ils puissent organiser leur combat et forcer les gouvernements à changer leur politique.

    Lorsque vous avez rencontré Ernesto « Che » Guevara à Genève, il vous aurait dit : « C’est ici que tu devras combattre le monstre ».

    « C’est ici le cerveau du monstre. C’est là que tu es né. C’est là où tu dois combattre. » Il a refusé que je reparte avec lui. J’ai été évidemment très profondément blessé. Je me suis dit : « Il me prend pour un petit bourgeois inutile ». Ce qui était probablement le cas (Jean Ziegler est le fils d’un président de tribunal à Thoune dans le canton de Berne, ndlr). Mais, en fait, rétrospectivement, il m’a sauvé la vie. S’il m’avait dit : « Viens avec nous », parmi cette délégation de 12 personnes, comme je suis nul militairement, je serais depuis très longtemps enterré dans une fosse commune au Guatemala, au Vénézuela ou en Bolivie. Tandis que comme député de la Confédération, professeur à l’Université, auteur, rapporteur de l’ONU, j’ai pu grâce à l’intégration subversive alimenter la critique radicale et la conscience publique de cet ordre cannibale du monde.

    https://www.youtube.com/watch?v=BALMqzf3-yk