• À Mossoul, une menace plus grande que l’Etat islamique ?

    http://www.slate.fr/story/132836/barrage-mossoul-menace

    Le barrage de la ville irakienne serait au bord de l’effondrement. S’il venait à céder, il la submergerait en moins de trois heures.

    La plus grande menace à laquelle font face les Irakiens du nord n’est peut-être pas celle que l’on croit, selon un article du New Yorker. Si les forces irakiennes progressent sur les territoires occupés par les djihadistes de l’Etat islamique à Mossoul, une autre affaire préoccupe l’administration du pays.

    En mars dernier, les Nations unies ont publié un communiqué pour prévenir du risque que représentait une brèche dans le barrage de Mossoul, prédisant que « des centaines de milliers de personnes pourraient être tuées » si le barrage rompait. Un communiqué alarmant publié un mois après que l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad a prononcé un avertissement sur le même sujet.

    Car le barrage repose sur des roches solubles. Des centaines d’employés sont normalement chargés d’injecter une mixture de ciment dans le sol pour préserver sa stabilité. Sans maintenance continue, les roches s’effriteraient et l’ouvrage coulerait avant de se briser. Or, les conflits qui agitent l’Irak ne sont pas vraiment favorables à ce genre de vigilances.

    Les responsables irakiens, apparemment soucieux de l’opinion publique, ont refusé de reconnaître l’étendue du danger. Toutefois, Azzam Alwash confie lui au New Yorker que « presque tous ceux qui ont examiné le barrage en dehors du gouvernement irakien pensent que le temps presse ». Au printemps, la neige fondue s’écoule dans le fleuve, accentuant la pression sur le mur de soutènement. « Si le barrage venait à s’effondrer, cela provoquerait un désastre digne d’une catastrophe biblique », commente le New Yorker, dont les prédictions sont terrifiantes :

    « Une vague d’environ 30 mètres de haut déferlerait le long du fleuve Tigre, avalant tout sur plus de 160km. D’importantes parties de Mossoul seraient submergées en moins de trois heures. Les berges du fleuves, les villages et les villes qui contiennent le cœur de la population irakienne seraient inondés ; en quatre jour, une vague d’environ quatre mètres s’écraserait sur Bagdad, une ville de six millions d’habitants. »