• Un agent du renseignement allemand a conduit à Berlin l’auteur présumé de l’attentat contre le marché de Noël
    https://www.wsws.org/fr/articles/2016/dec2016/alle-d31.shtml

    l’Union chrétienne-démocrate (CDU), projette de réclamer lors de son prochain congrès début janvier plus d’effectifs et un meilleur matériel pour les services de sécurité ; des pouvoirs supplémentaires pour les services de sécurité ; plus de surveillance des mails et de messageries instantanées telles que WhatsApp et Skype ; et un échange accru des données entre les pays de l’Union européenne.

    Et cela, malgré le fait que l’on ne peut attribuer l’attentat de Berlin à un manque de compétence des services de sécurité. Au contraire, l’auteur présumé du crime, Anis Amri, a littéralement planifié son action sous le nez de la police. Il s’avère désormais que le Tunisien de 24 ans a été conduit à Berlin par un informateur de l’Office pour la protection de la Constitution (Verfassungsschutz, BfV) qui, des mois durant, avait étroitement suivi Amri avant que ce dernier ne lance, le 19 décembre, un poids lourd dans la foule.

    Amri avait été incarcéré pendant quatre ans en Italie pour plusieurs délits et il aurait été radicalisé en prison. Libéré en 2015, il se rendit en Allemagne où sa demande d’asile fut rejetée. Selon une investigation menée par l’émission télévisée « Report München », il a rejoint un réseau islamique au sein duquel évoluaient au moins deux indicateurs du renseignement allemand.

    Selon un dossier examiné vendredi par l’émission « Brennpunkt » (Point chaud) diffusée par la chaîne publique ARD, un informateur (« Vertrauensperson, VP ») de l’Office régional de la police judiciaire (LKA) de Rhénanie-du-Nord/Westphalie avait déjà pris contact avec Amri fin de 2015. « Dans les jours qui suivirent, Amri a dit vouloir perpétrer des attentats en Allemagne au moyen d’armes de guerre (AK 47, explosifs), » précisait le dossier.

    Entre février et mars 2016, Amri fut emmené de Dortmund à Berlin par un « indicateur secret » auquel il fit part de ses projets. L’annotation figurant dans le dossier ajoute : « Il a été conduit par VP et lui a indiqué que sa mission est de tuer selon la parole d’Allah ».

    Selon le Süddeutsche Zeitung, vers même époque le LKA transmettait au procureur général fédéral (Generalbundesanwalt) à Karlsruhe les résultats de ses recherches relatives au réseau d’Amri. Le procureur suprême allemand lança son enquête sur Amri pour soupçon de soutien et appartenance à un groupe terroriste. En novembre, il donna l’ordre d’arrêter le chef du groupe, Abou Walaa, ainsi que d’autres membres constituant le noyau dur.