Le monde et le pantalon de Mark Zuckerberg.

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  • Le pantalon de Mark Zuckerberg | affordance.info
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    (…) Je n’ai pas de boule de cristal. Et je suis même incapable de vous dire, pour autant qu’elle se confirme, si cette entrée en politique est une bonne nouvelle. Ce qui me semble certain en revanche, c’est que le champ social et politique va être profondément bouleversé par le numérique et qu’il n’est donc pas illégitime que ceux qui sont à l’origine de ces bouleversements se piquent de faire de la politique. Comme il me semble certain qu’il nous faudra faire preuve d’une vigilance de chaque instant. Car un projet philantropique ne peut pas tenir lieu de politique publique. Car l’idéologie libertarienne revendiquée par ces entrepreneurs qui ont déjà changé le monde est une idéologie "sans état". Or le modèle économique des #GAFAM va obliger à repenser l’articulation du monde entre une forme clivante et extrême de capitalisme et une forme renouvelée de Marxisme à l’heure du #Digital_Labor, des intelligences artificielles, de la singularité, du transhumanisme, de l’automatisation et des biotechs : 

    « la relation entre les propriétaires de cette machine et les ouvriers qui l’ont construite repose toujours sous une forme d’exploitation sévère. » Les travailleurs que nous sommes ne construisent pas seulement le produit, mais également un automate qui construit des produits. « La tragédie de l’automatisation et de l’IA, la crainte de la « singularité », n’est en réalité que la réalisation d’une caractéristique fondamentale du capitalisme : ceux qui ne contrôlent pas les moyens de production seront toujours exclus des avantages de leur travail. 
    => @iactu http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/du-but-de-lautomatisation

    (…) Quelle république algorithmique voulons-nous ?

    Pour bâtir une vraie république algorithmique, il nous faut, sans attendre, organiser et préparer sinon une riposte, au moins des réponses à cet ensemble de mutations de la société et de ce qui nous permet de faire société. Ces réponses sont déjà en partie connues. La réponse au capitalisme linguistique passe par une reconnaissance positive en droit du domaine public et une sanctuarisation des communs de la connaissance (ce point figure désormais dans certains programmes politiques dont celui de Benoit Hamon). La réponse aux problématiques de surveillance et de Privacy passe par le développement et le soutien politique affirmé au logiciel libre et aux alternatives fédératrices comme le "dégooglisons internet" de l’association Framasoft. La réponse à l’emprise algorithmique passe par le déploiement d’un index indépendant du web et la convocation d’états généraux. La réponse à l’automatisation, au Digital Labor et à l’éclatement de l’ensemble des repères qui fondaient jusqu’ici le marché de "l’emploi" passe par une réflexion sur le revenu universel. La réponse aux biotechs passe par un moratoire, un moment Asilomar, couplé à un soutien clair et fort à la recherche publique sur ces questions. Et ainsi de suite. Car si la #démocratie est un bien non-rival, ces plateformes offrent un espace "rival" à celui de l’exercice démocratique.

    Contre les futurs #Facebook Digital Labor Party ou le Google Democracy Engine, en réponse à la future candidature probable de Mark Zuckerberg ou d’un autre, il nous faut, sinon un "parti", à tout le moins une vision qui mette les #communs (de l’information, de la connaissance), l’ouverture (de données, du code, des logiciels), et le financement des politiques publiques au centre d’un projet d’émancipation citoyenne.