Ankara et Bagdad renouent le dialogue sur le dos du PKK

/ankara-et-bagdad-renouent-le-dialogue-s

  • Ankara et Bagdad renouent le dialogue sur le dos du #PKK
    http://www.lemonde.fr/moyen-orient-irak/article/2017/01/09/ankara-et-bagdad-renouent-le-dialogue-sur-le-dos-du-pkk_5059688_1667109.html

    C’est cependant en lien avec la situation intérieure turque que se trouvait l’un des principaux enjeux de la visite de M. Yildirim en Irak, prolongée dimanche à Erbil, la capitale du #Kurdistan irakien autonome, à savoir l’implantation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans la région du mont Sinjar, à une centaine de kilomètres à l’ouest de Mossoul.

    Menant une guerre émaillée de brèves accalmies contre l’Etat turc depuis 1984, cette organisation a repris en 2015 la lutte armée contre Ankara. Après avoir secouru les populations yézidies kurdophones visées en août 2014 par des massacres de masse perpétrés par l’EI à #Sinjar, les forces du PKK y ont pris racine.

    Massif montagneux isolé au cœur de la plaine mésopotamienne, le mont Sinjar occupe en effet un emplacement stratégique, situé dans le prolongement des régions que le PKK et ses alliés locaux contrôlent dans la #Syrie voisine où ils combattent l’Etat islamique avec le soutien non démenti des #Etats-Unis et de la coalition internationale.

    A Sinjar, l’organisation kurde a pu mettre sur pied des milices locales yézidies, affiliées au PKK et encadrées par des membres expérimentés de l’organisation, souvent originaires de #Turquie. Or, ces groupes armés ont pu bénéficier d’un certain soutien financier de la part du gouvernement central irakien qui se révéla être une source supplémentaire de contentieux entre Bagdad et la Turquie et d’inquiétude pour les autorités d’Erbil qui ont œuvré à rapprocher les positions. « Le rapprochement entre la Turquie et Bagdad est le résultat d’un processus auquel les autorités du Kurdistan irakien ont contribué activement », déclare Safin Dezayi, le porte-parole du Kurdistan irakien.

    La présence du PKK à Sinjar est vue d’un mauvais œil par les #Kurdes d’Irak qui entendent exercer un contrôle exclusif sur cette région et refusent que le PKK y conteste leur influence. Dans cette région ravagée par l’EI et les combats qui l’en ont délogé, les factions kurdes présentes à Sinjar voient ainsi leurs rivalités locales entrer dans le prolongement des rapports de force entre puissances régionales. « Le gouvernement régional du Kurdistan et la Turquie souhaitent la même chose à Sinjar : le départ du PKK et le passage des forces locales affiliées par le PKK sous le contrôle d’autorités reconnues et légitimes. Nous pensons que le gouvernement central irakien est sur une position similaire », indique M. Dezayi.

    #Irak