L’histoire sociale n’est pas de l’art !

/l-histoire-sociale-n-est-pas-de-l-art_1

  • Avec l’exposition « Soulèvements », le commissaire a enlevé les murs porteurs, nous proposant non un soulèvement mais un flottement « sensible ». Foucault se retrouve ainsi réduit à un élégant folio manuscrit rédigé en 1971 sur la mutinerie de Toul, loin des écrits des détenus insurgés, alors que ce même Foucault fut précisément celui qui chercha avec la plus grande persévérance à définir le concept de soulèvement. Dans son article « Inutile de soulever ? », paru à la suite de son reportage d’idée en Iran en 1979, le philosophe définissait cet événement comme le soulèvement d’une singularité, ce qu’il nomme ailleurs, un instant de subjectivation. Un soulèvement, ce n’est ni une révolution, ni une révolte, ni une jacquerie, ni une émotion : c’est le geste par lequel un ou des individus se construisent en sujets historiques. Or, Didi-Huberman manque l’équilibre qu’il avait réussi à construire dans ses textes. S’il est question de « subjectivité », ce n’est que celle du commissaire, auxquels les sujets servent de matière, et que le visiteur est prié de contempler.

    http://www.liberation.fr/debats/2017/01/08/l-histoire-sociale-n-est-pas-de-l-art_1539974
    #soulevements #Didi_Huberman #art