Insee − Institut national de la statistique et des études économiques

https://www.insee.fr

  • Conditions de vie pendant le confinement : des écarts selon le niveau de vie et la catégorie socioprofessionnelle - Insee Focus - 197
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/4513259#consulter

    Le confinement sanitaire lié à l’épidémie de Covid-19 a duré près de deux mois, du 17 mars au 11 mai 2020, et a profondément modifié les conditions de vie. Un tiers des personnes en emploi a subi une restriction d’activité susceptible de réduire le revenu du travail, dont 27 % une période de chômage technique ou partiel. 34 % des personnes en emploi ont télétravaillé tandis que 35 % ont continué à se rendre sur leur lieu de travail. Par ailleurs, 35 % des parents avec un enfant de moins de 14 ans ont eu des difficultés à assurer leur suivi scolaire.

    20 % des personnes disent que la situation financière de leur ménage s’est dégradée. Les conséquences négatives du confinement ont été plus fréquentes pour les personnes aux revenus modestes, qui ont aussi perçu cette période comme plus pénible et pour les femmes. Celles-ci ont, plus que les hommes, réduit leur activité professionnelle et consacré du temps à leurs enfants mais aussi cumulé quotidiennement plus de 4 heures de travail et plus de 4 heures avec leurs enfants.

    Sommaire
    Davantage de restrictions d’activité professionnelle pour les ouvriers
    Davantage de télétravail pour les cadres
    Peu de sorties hors du logement, un temps passé sur écran important
    Les femmes ont assuré une grande part de la prise en charge des enfants
    La situation financière des plus modestes s’est plus souvent dégradée
    Les personnes seules jugent le confinement plus pénible

    #travail #revenu #confinement #télétravail

  • France décès quotidiens - MàJ hebdomadaire du 05/06/2020 - Insee

    Les données pour les deux derniers jours disponibles (24 et 25 mai) montrent un déficit de mortalité…

    source : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4487854

    (note : à cette heure, le commentaire sur l’évolution du nombre de décès depuis le 1er mai est toujours celui de la semaine dernière, daté du 29/05, dernière donnée affichée au 18/05)

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/4487861?sommaire=4487854

    copie d’écran

  • Vendredi 24 avril l’Insee a publié sa mise à jour hebdomadaire du nombre de décès quotidiens par département :
    https://www.insee.fr/fr/information/4470857
    Et les surmortalités provoquées par Covid-19 commencent à sérieusement se voir, puisqu’on a enfin des chiffres portant sur la pire période de mortalité (première moitié d’avril).

    Dans les tableaux de l’Insee, pour chaque département, il y a un graphique comparant les décès quotidiens cumulés des années 2020, 2019 et 2018 pour chaque département.

    Pour un département faiblement touché par Covid-19, par exemple la Gironde, on obtient ceci : la courbe bleue (2020) est quasiment identique aux années précédentes (en fait, inférieure à l’année 2018…) :

    Pour des départements lourdement touchés par l’épidémies c’est une autre histoire, la différence devient spectaculaire :

    Pour la Seine-Saint-Denis, l’Insee indique 2342 décès entre le 1er mars et le 17 avril 2020. Alors que, sur la même période, il y a eu 1008 décès en 2019 et 1125 en 2018. On a donc plus du double de décès sur cette période.

    Attention, si on restreint à la période du pic (espérons…) de l’épidémie,
    disons du 1er au 17 avril, on obtient 1118 morts en 2020, contre 315 en 2019 et 359 en 2018. C’est-à-dire plus du triple.

    Enfin, le tableau qui rapporte le nombre de décès à la population de plus de 75 ans dans chaque département :

    Rappel : ce tableau est né pour répondre à l’affirmation selon laquelle il n’y avait pas réellement de surmortalité en Seine-Saint-Denis, et qu’il s’agit d’un montage pour stigmatiser ces habitants, puisque si on rapporte le nombre de nombre de morts au nombre d’habitants, on aurait tendance à moins y mourir que dans le 92, le 94 et le 75. Ce que la mise à jour du tableau confirme. Mais…

    – Le 93 est un département particulièrement plus jeune que ses voisins, la proportion de plus de 75 ans y est de 5%, contre 7 à 9% ailleurs. Donc ce tableau rapporte le nombre de décès à la population âgée de plus de 75 ans pour chaque département (attention : ce n’est pas la proportion de décès dans cette classe d’âge : c’est juste une façon de minorer l’effet déformant de la relativement jeunesse de la population du 93).

    Et avec les derniers chiffres, la différence de mortalité devient de plus en plus marquée : 35% plus importants dans le 93 que sur Paris.

    – L’autre biais de cette affirmation consiste à comparer le 93 uniquement à des départements eux-mêmes très marqués par la surmortalité de Covid-19. Si on compare à un département faiblement marqué (Gironde), on voit que les chiffres sont spectaculairement supérieures dans les 4 départements de la région parisienne.

    Sinon, un aspect intéressant du premier tableau, c’et qu’on a tout de même une surmortalité très impressionnante dans les Hauts-de-Seine, qui est le deuxième département le plus riche de France, alors que la Seine-Saint-Denis est le deuxième département le plus pauvre de la métropole. Même s’il y a une différence, on reste dans des proportions tout de même très proches.

    • Les Hauts-de-Seine, département « le plus riche de France » comptent aussi un certain nombre de communes pauvres, historiquement PC, dont la situation peut être comparée à leurs homologues du 93 : Nanterre, Genevilliiers, La Garenne, etc.

    • @antonin1 Ça peut se discuter sur les départements faiblement touchés tels que la Gironde, mais certainement pas pour la région parisienne, où l’on meurt 3 fois plus vite pendant le pic de l’épidémie qu’en temps normal.

      Et il faut donc utiliser la comparaison : en Gironde, faiblement impacté par Covid-19 mais subissant aussi le confinement, le nombre de morts est exactement le même que les années précédentes. La seule variable qui fait qu’on meurt trois fois plus en Seine-Saint-Denis par rapport à la Gironde, ce n’est pas le confinement et ses impacts possibles sur les accidents, la pollution, la maladresse des gens avec un couteau de cuisine… mais bien la présence de Covid-19.

    • @marclaime Oui, c’est bien ce que je me suis dit aussi. Mais on est tout de même en train de calculer des moyennes départementales, et la différence de revenu moyen entre 92 et 93 est très impressionnant (de mémoire, du simple au double).

      L’explication la plus plausible (et je vais dans ton sens), c’est que puisqu’on reste encore sur des nombres relativement faibles de décès ramenés à la population totale, alors ce n’est pas tant la moyenne qui compte que la concentration de la maladie dans certaines catégories de la population. Auquel cas les inégalités du bas jouent plus que la valeur moyenne elle-même.

    • En Ile-de-France, la mortalité a quasiment doublé
      avec l’épidémie
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2020/05/04/en-ile-de-france-la-mortalite-a-quasiment-double-avec-l-epidemie_6038623_823

      Sept semaines après le début du confinement, « tous les indicateurs témoignent d’une diminution des recours aux soins pour Covid-19 en ville comme à l’hôpital », indique l’Agence régionale de santé dans son dernier point hebdomadaire. Le coronavirus représente désor- mais moins de 10 % de l’activité de SOS Médecins dans la région parisienne, contre plus de 30 % fin mars. Le nombre de victimes de l’épidémie en réanimation dans la région a reflué de 42 % par rapport au pic observé début avril. On compte cependant encore 1 550 patients en réanimation, soit nettement plus que les 1 200 lits disponibles dans les hôpitaux d’Ile-de-France avant le début de la crise. A elle seule, la région concentre 41 % des malades du Covid-19 en réanimation à l’échelle nationale.

      Surtout, le nombre de morts reste élevé, même si les décès hospitaliers rapportés en sept jours ont diminué pour la première fois en Ile-de-France durant la dernière semaine d’avril. Les statistiques de la mortalité globale donnent une idée de la catastrophe. Entre le 1er mars et le 20 avril, 10 200 décès supplémentaires ont été recensés en Ile-de-France par rapport à la même période de 2019, soit un bond de 95 %, selon les chiffres diffusés lundi 4 mai par l’Insee. Un quasi-doublement qui tient avant tout à l’épidémie de coronavirus.

      [...] Le nombre de décès s’est ainsi accru de 74 % dans la capitale. Mais les trois départements limitrophes ont encore plus souffert, avec des hausses de 104 % dans le Val-de-Marne, 122 % dans les Hauts-de-Seine et même 130 % en Seine-Saint-Denis.

      Les habitants de Seine-Saint-Denis auraient pu espérer un bilan bien moins sombre. C’est le département le plus jeune de France. Seuls 15 % des hommes y ont plus de 60 ans, contre 37 % dans la Creuse ou le Lot, par exemple. Cet atout face à une maladie qui tue surtout les plus âgés n’a cependant pas suffi, loin de là. Car le « 93 » est aussi le département le plus pauvre de la métropole.

      #mortalité #Seine-Saint-Denis #pauvreté #pénurie

  • Les nouveaux chiffres de la mortalité quotidienne sont disponibles sur le site de l’Insee :
    https://www.insee.fr/fr/information/4470857

    La page de l’Insee montre déjà une courbe du nombre de morts quotidiens sur l’ensemble de la France (ce qui « lisse » énormément le différentiel, puisqu’on sait que tous les départements ne sont pas touchés de la même façon par Covid-19). Et la différence est déjà très perceptible :

    La comparaison des décès quotidiens de cette année et l’année précédente, entre le 2 mars et le 10 avril dans le 93 (Seine-Saint-Denis) est bien plus impressionnante encore :

    Sinon, je mets à jour la comparaison des taux de mortalité, et notamment en ramenant aux plus de 75 ans, dans plusieurs départements :


    (Note : le pourcentage sur les plus 75 ans est faux, puisque je rapporte le nombre de morts toutes tranches d’âges confondues à la population des plus de 75 ans. L’idée étant ici de limiter l’impact des différences d’âge entre départements (5% de vieux dans le 93, contre 8,9% à Paris) pour la comparaison qui circule de mortalité entre les départements. Pour être plus précis, il faudrait connaître la répartition des décès par tranche d’âge dans chaque département, ce dont je ne dispose pas (en imaginant que beaucoup plus de « jeunes » meurent dans le 93 que dans les Hauts-de-Seine, mais je n’ai pas lu non plus ce genre de considération par ailleurs).

  • Deux petites courbes vite faites (j’aurais pu fignoler les légendes…) à partir des nouveaux chiffres de l’Insee publiés aujourd’hui :
    https://www.insee.fr/fr/information/4470857

    Le nombre de morts quotidiens du Haut-Rhin, du 2 mars au 4 avril. Année 2020 en bleu, année 2019 en orange :

    Comme on le voit, « toutes » causes confondues, il y a habituellement environ 17 morts par jour dans ce département. Pendant Covid-19, ce chiffre est multiplié par 3 à 4.

    La même chose pour la Seine-Saint-Denis :


    Démarrage de l’épidémie plus tard, mais avec le même effet : multiplication du nombre de décès quotidiens par 3 à 4.

    Alors ceux qui te disaient, et qui te disent encore, que l’impact du Coronavirus, ramené aux morts habituelles, c’est pas très important : dans les régions fortement touchées, et malgré les mesures de confinement, c’est 3 à 4 fois plus de morts que d’habitude. Non, il n’y a pas « moins » de mort parce qu’il y a moins de trafic, non il n’y a pas moins de mort parce que la pollution baisse, non ce ne sont pas des gens qui « allaient » mourir de toute façon, etc. : Covid-19, dans les régions touchées en France, même avec le confinement, c’est une multiplication par 3 à 4 des décès.

    C’est un impact monstrueux sur la mortalité habituelle. Si on avait laissé ça s’étendre sans contrôle (donc, pour l’heure, sans confinement) et sur l’ensemble du territoire, on aurait un véritable massacre.

  • Population présente sur le territoire avant et après le début du confinement – Premiers résultats | Insee
    https://www.insee.fr/fr/information/4477356

    L’annonce du confinement le 16 mars puis sa mise en place à partir du 17 mars à midi se sont accompagnées de mouvements de population en France métropolitaine. Ces déplacements ont conduit à une nouvelle répartition de la population présente sur le territoire qu’il est important de documenter. Il s’agit d’informations utiles à la décision publique, notamment pour dimensionner l’offre de soins et de services sur le territoire. Cette situation exceptionnelle, pandémie et confinement, a conduit l’Insee à collaborer avec Orange pour élaborer une première description de la nouvelle répartition de la population sur le territoire.
    L’Insee considère ces résultats comme provisoires. Ces derniers seront amenés à être consolidés, puis actualisés à partir d’informations plus récentes, provenant de plusieurs opérateurs et de sources alternatives.

    • Près de 1,4 million de résidents métropolitains ont quitté un département où ils étaient de passage pour rejoindre leur département de résidence.
    • En faisant l’hypothèse d’un solde net de 180 000 à 370 000 résidents métropolitains revenus sur le territoire, ce sont au total 1,5 à 1,7 million de personnes qui ont rejoint leur département de résidence.
    • Un flux net de 620 000 à 810 000 personnes ont quitté la métropole. Il s’agit d’un solde entre des départs et des retours en métropole - résidents étrangers de passage en France qui rentrent chez eux a priori et réciproquement.
    • Paris intra muros, voit sa population présente en nuitée diminuer de 580 000 à 610 000 personnes, soit un quart de sa population présente en nuitée avant le début du confinement. Ceci correspond à trois situations : des résidents d’autres départements français de passage à Paris sont partis, pour près de 40 % de la baisse ; des Parisiens sont allés s’installer dans un autre territoire, pour près de 33 % de la baisse (soit 11 % des résidents parisiens) ; et des étrangers de passage à Paris sont repartis chez eux pour près de 28 % de la baisse.
    • Les départements de sports d’hiver se sont vidés avec la fermeture des stations et les départs des skieurs et des travailleurs saisonniers vers le reste du territoire et l’étranger.

    Vous trouverez dans le document en pièce jointe :
    • l’ensemble des résultats provisoires de population présente estimés à partir du nombre de nuitées en France métropolitaine issu des activations du réseau de téléphonie mobile ;
    • des fourchettes d’évolution du nombre de nuitées provenant de de la comparaison de deux jeux de dates pour définir les périodes d’observation avant et après le début du confinement (deux scénarii – données également en pièce jointe).

  • Explosion du nombre de morts « à la maison » à New York.

    NYC’s Coronavirus Death Toll Expected to Surge as Officials Include Deaths at Home
    https://www.thedailybeast.com/nycs-coronavirus-death-toll-expected-to-surge-as-officials-include-de

    Emergency Medical Service data first reported by Gothamist suggests the undercount of individuals who have likely died from the virus is massive. On Tuesday alone, 256 people were pronounced dead at home across the five boroughs. Until this month, about 25 people in New York City were found dead in their homes on a typical day, suggesting that most of Tuesday’s calls were related to the outbreak that has already killed over 5,400 people across the state and infected 140,386 more. 

    According to New York City Fire Department data obtained by The Daily Beast, first responders have reported 2,192 “dead-on-arrival” calls over the last two weeks. On average, the department handled about 453 of those calls over the same period last year. 

    That data also showed that the number of cardiac or respiratory arrest calls has exploded, from 20 to 30 a day at the end of March and the beginning of April in 2019, to 322 on one day in April in 2020—with more than 100 calls every day since March 28. While 30 to 50 percent of those calls ended in a death in 2019, more than 50 percent of those calls have ended in a death every day since March 22 this year, with the percentage steadily rising to 75 percent as of April 5.

    Où l’on comprend que les chiffres (déjà terribles) à propos de la mortalité aux États-Unis ne concernent que les morts à l’hôpital :

    While New York City reported over 400 coronavirus deaths in less than 24 hours on Wednesday, that number did not include those who died in non-hospital settings without a formal lab diagnosis.

    While initially refusing to discuss his administration’s reporting system, Mayor Bill de Blasio on Wednesday agreed the city should include home deaths to give an accurate account of the tragedy raging the city. He acknowledged that a “vast majority” of deaths at home are “coronavirus related.”

    • Et encore ce matin j’ai vu la vidéo de quelqu’un que j’aurais tendance à apprécier d’habitude, expliquer que les chiffres du Coronavirus, ramenés aux chiffres usuels de mortalité sur une année, hein, faut pas dramatiser…

    • D’où la question : est-ce qu’il y a aussi une telle surmortalité « à la maison » en France, qui ne serait donc pas encore comptabilisée, où est-ce une caractéristique typiquement américaine, où beaucoup de gens n’iront jamais à l’hôpital, puisqu’ils savent que ça leur sera facturé plus de 70 000 dollars ?

    • Déjà, tu as vu l’effet « les EHPAD sortent du bois » sur les chiffres.
      Le débordement du 15 + l’isolement social font que des gens à qui on a demandé de rappeler en cas d’aggravation des symptômes n’ont probablement pas pu le faire…

      Il y a aussi énormément de petits vieux seuls à domicile. Mon père reçoit habituellement son infirmier tous les matins. Mais pour limiter les risques de surexposition à la charge virale, il est passé à une fois tous les 7-10 jours… Bon, on se parle tous les matins.

      Pour mon beau-frère, heureusement qu’il y a le portage des repas qui a permis de le trouver en moins de 24h…

    • @arno, l’Insee a mis en ligne le 3/04 les chiffres des décès quotidiens par département (données au 23/03 pour l’ensemble et 27/03 pour les transferts dématérialisés). Ils permettent de se rendre bien compte de l’impact (sauf pour les Bouches-du-Rhône où une attaque informatique a bloqué les transferts - je te laisse imaginer les complotistes…)

      La présentation générale (sur la carte) sous-estime la surmortalité en comparant les cumuls depuis le 1er mars, alors que le démarrage ne se fait jamais avant le 15 mars, voire une semaine plus tard dans certains départements.

      Si les engagements sont tenus ont devrait avoir la mise à jour demain…
      https://www.insee.fr/fr/information/4470857

    • Hier, à Toulouse (zone « calme », mais où Airbus a obtenu les dérogations nécessaires pour « remettre au travail » des dizaines de milliers de salariés), une infirmière du CHU de Purpan indiquait à ma famille que pour l’accès aux caveaux, il allait falloir être patients, parce que les PFG sont débordées.
      On devrait savoir aujourd’hui jusqu’à quel point.

  • Les foyers du coronavirus connaissent une nette surmortalité selon l’Insee - France - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/les-foyers-du-coronavirus-connaissent-une-nette-surmortalite-selon-l-in


    L’hôpital Emile Muller, à Mulhouse, surchargé de patients atteints du Covid-19. Le Haut-Rhin est l’un des foyers de l’épidémie en France et la surmortalité y est très importante selon l’Insee.
    Sébastien Bozon / AFP

    L’Insee a diffusé, ce vendredi, de nouveaux chiffres de mortalité dans les départements français du 1er au 23 mars dans le but de mesurer l’impact du coronavirus. L’Oise et le Haut-Rhin, surtout, connaissent une forte hausse par rapport à 2019.
    Le nombre de morts du Covid-19, dans les hôpitaux, est communiqué chaque jour depuis le début de la crise. Il a longtemps été l’un des seuls outils statistiques à disposition pour mesurer l’ampleur de la crise sanitaire en France. Un indicateur très limité. C’est pour cela que l’Insee a décidé de publier des chiffres relatifs à la mortalité, toutes causes confondues, par département, afin d’y mesurer une surmortalité éventuelle liée au coronavirus. Pour y parvenir, l’Institut national de la statistique se base sur les actes de décès qui lui sont transmis. Des données à prendre avec des #pincettes_XXL, tant la mesure de la mortalité obéit à des événements changeants et à une évolution des méthodes administratives…

  • Nombre de décès quotidiens par département | Insee
    (au 16/03/2020)
    https://www.insee.fr/fr/information/4470857

    Exceptionnellement, pendant la pandémie du covid-19, l’Insee diffuse le nombre de décès par jour et par département. Les décès sont enregistrés au lieu de l’évènement (et non au lieu de résidence). Les statistiques diffusées sont provisoires (se référer à la note méthodologique) et seront actualisés toutes les semaines.
    Pour chaque département, sont disponibles sous forme de graphiques, cartes et fichiers : le nombre de décès journaliers cumulé depuis le 1er mars en 2018, 2019 et 2020 jusqu’au 16 mars et le nombre de décès journaliers transmis par voie dématérialisée (communes qui transmettent les données électroniquement et non par papier, donc plus rapidement) jusqu’au 20 mars.

    Au niveau national, le nombre de décès totaux enregistrés à la date du 26 mars 2020 et survenus entre le 1er et le 16 mars, est ainsi toujours inférieur aux décès survenus entre le 1er et le 16 mars, en 2018 ou 2019 (26 900 décès en 2020 contre respectivement 28 600 et 32 900 en 2019 et 2018 sur les périodes équivalentes).

    Dans certains départements cependant, il y a davantage de décès, notamment dans ceux qui ont été les premiers impactés par l’épidémie de Covid-19 : ainsi, entre le 1er mars et le 16 mars 2020, le nombre de décès enregistrés dans le Haut-Rhin est de 38 % supérieur à ceux enregistrés sur la même période en 2019 ; l’augmentation est notamment de 31 % en Corse du Sud, 16 % dans les Vosges et 14 % dans l’Oise. Il ne s’agit toutefois pas d’une estimation de la surmortalité liée au Covid-19 qui nécessite la mobilisation de modélisations économétriques mises en œuvre par Santé Publique France.

  • Point de conjoncture du 26 mars 2020 | Insee
    https://www.insee.fr/fr/information/4471804
    (y télécharger le pdf)
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/version-html/4471804/Point_de_conjoncture_INSEE_26mars2020_7h30.pdf

    Introduction de Jean-Luc Tavernier, directeur général de l’Insee
    Il y a dix jours, l’Insee a fait savoir par communiqué de presse que la Note de conjoncture de mars était ajournée et que l’Institut se donnait pour objectif de faire une évaluation de la situation économique toutes les deux semaines.
    C’est aujourd’hui jeudi 26 mars que nous publions une première évaluation, en même temps que nous publions, comme chaque mois, les résultats des enquêtes de conjoncture.
    Ces enquêtes sont en forte baisse, mais elles ne suffisent pas à prendre la mesure de la chute d’activité puisque les réponses des entreprises ont été pour la plupart collectées avant le début du confinement.
    Nous avons donc eu recours à d’autres sources d’informations, parfois quantitatives, parfois uniquement qualitatives, et à des méthodes inhabituelles.

    […]
    Première estimation de la perte d’activité économique liée à la crise sanitaire en cours
    La perte d’activité économique est actuellement estimée à 35 % par rapport à une situation « normale »
    L’impact de la crise sanitaire en cours peut être assez hétérogène suivant les branches d’activité (tableau 1).
    (écart entre l’activité économique estimée pendant la dernière semaine de mars et l’activité d’une semaine « normale »)
    […]
    La consommation des ménages serait également inférieure de 35 % à sa « normale »
    A partir des mesures mises en place pour le confinement (liste des commerces pouvant restés ou- verts), des remontées des fédérations professionnelles ainsi que des données quotidiennes liées aux transactions par cartes bancaires, il est aussi possible d’estimer l’évolution de la consommation des ménages, en instantané par rapport à une période « normale ».

    La consommation des ménages se replierait ainsi très fortement, de l’ordre de -35 %
    […]
    Comptablement, un confinement d’un mois aurait un impact de l’ordre d’une douzaine de points de PIB trimestriel en moins (soit 3 points de PIB annuel)

  • Coronavirus : tension sur Belle-Ile-en-Mer avec les résidents secondaires - Confrontés au coronavirus, des Bretons témoignent - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/confrontes-au-coronavirus-des-bretons-temoignent/coronavirus-tension-sur-belle-ile-en-mer-avec-les-residents-secondaires


    L’arrivée massive de résidents secondaires crée un certain émoi à Belle-Île-en-Mer, où aucun cas de coronavirus n’a encore été confirmé.
    Photo Le Télégramme/Soisick Boulch

    L’arrivée massive de résidents secondaires crée un certain émoi à Belle-Ile-en-Mer, où aucun cas de coronavirus n’a encore été confirmé. Le maire de Palais « appelle chacun à la retenue et au civisme ».

    « En chômage technique, nous sommes avec deux enfants dans un appartement de 60 m². Nous préférons nous isoler à Sauzon, où nous avons une résidence secondaire », confiait ce mardi matin un couple de Parisiens sur la place du marché resté ouvert. Comme eux, de nombreux résidents secondaires ont fait le choix de quitter leur résidence principale, anticipant les restrictions de déplacements et faisant fi des alertes sanitaires. « Il serait dommage que cet afflux de visiteurs aggrave la situation plutôt bien contenue jusqu’ici dans le territoire », s’alarme un médecin du pays d’Auray, qui constitue l’un des premiers foyers épidémiques apparus en France, et où les établissements scolaires sont fermés depuis déjà 15 jours.

    « On culpabilise et on fait profil bas »
    Les personnels de la compagnie Océane, qui exploite les liaisons maritimes avec le continent pour le compte de la Région Bretagne, ont constaté depuis dimanche une hausse massive du nombre de passagers sur leurs navires. Les bateaux taxis sont sollicités pour contourner la limitation du nombre de voyageurs, « mais nous refusons, car nous ne sommes pas équipés sanitairement », témoigne l’un d’eux. Les entreprises de gardiennage de véhicules sont débordées, les loueurs de voitures ont fermé et des files d’attente sont rapidement apparues devant les commerces du port de Palais.

    De quoi créer de vives tensions sur la plus grande des îles bretonnes (quelque 5 500 résidents à l’année), qui ne compte officiellement aucun cas coronavirus. « C’était déjà tendu sur le bateau, lundi après-midi… On est passé in extremis. Et l’accueil des Bellilois est glacial : ils nous reprochent d’apporter le virus, de vider les rayons des supermarchés et de risquer de prendre les rares lits d’hôpital », résume Mathilde, venue se réfugier à Locmaria avec sa fille. « Mon voisin m’a fait la morale derrière sa haie, alors que je déchargeais mes valises… Du coup, on culpabilise et on fait profil bas, en se promettant d’appliquer au mieux les mesures de confinement, sans quitter la maison, où il y a de quoi faire au jardin ! ».

    « Risque de saturation » de l’hôpital local
    Dans un communiqué annonçant la limitation des rotations vers le continent, Frédéric Le Gars, président de la communauté de communes de Belle-Ile-en-Mer, demandait dès lundi aux résidents secondaires de ne pas venir, « eu égard aux capacités de l’île ». « Il y a clairement un risque de saturation de notre hôpital local, qui n’a pas de salle de réanimation, et donc d’engorgement des évacuations sanitaires vers le continent », alerte Thibault Grollemund, nouveau maire de Palais et président du conseil de surveillance de l’hôpital de Belle-Ile. Il appelle ses concitoyens « à la retenue et au civisme. L’île continuera d’être approvisionnée normalement, pas la peine de se précipiter dans les magasins ». Il demandait depuis plusieurs jours une limitation du nombre de passagers et de rotations, réduites à deux par jour à partir de ce mercredi et peut-être à une seule dans les jours qui viennent. Trop tard pour beaucoup d’îliens, qui se sentaient jusqu’ici protégés par l’océan.

    • On peut souligner, ce que ne fait pas l’article, que Belle-Île, 5500 habitants, a réussi à préserver son hôpital en le reconstruisant intégralement l’année dernière.

      Santé en Morbihan. Avec son nouvel hôpital, Belle-Île-en-Mer soigne son offre (article du 15/06/2019)
      https://www.ouest-france.fr/bretagne/le-palais-56360/belle-ile-en-mer-avec-l-hopital-belle-ile-soigne-son-offre-6399572


      Le Dr Stéphane Pinard, Françoise Bruneaud (directrice déléguée) et Nicole Mathieu (cadre de santé) devant le nouvel équipement de télé échographie.
      OUEST-FRANCE

      Patients, soignants, et résidents d’Ehpad ont pris leurs quartiers dans l’hôpital neuf de Belle-Île-en-Mer, début juin. Le nouveau complexe tranche avec la situation antérieure : il y a quelques années, l’île était considérée avant l’heure comme un désert médical.

      Après deux ans de chantier, le nouvel hôpital Belle-Île-en-Mer, placé sur le même site que l’ancien, Yves-Lanco, est désormais opérationnel. Les derniers patients ont pris leurs quartiers, mardi 4 juin 2019. Les consultations ont repris dès la veille.
      La construction du nouvel hôpital, exceptionnelle sur un territoire insulaire, en France, répond à un besoin d’amélioration des conditions d’hébergements des malades, dégradées dans les anciens locaux. Elle répond aussi au besoin d’améliorer les conditions de travail des soignants, selon la direction de l’hôpital.
      Pourquoi avoir construit un nouvel hôpital ?

      L’ancien hôpital Yves-Lanco était devenu complètement obsolète, pour les soins et pour les résidents , raconte la directrice déléguée de l’hôpital, Françoise Bruneaud. Ascenseur dysfonctionnant, manque de douches pour les résidents de l’Ehpad La Vigne (2 pour 30) et de postes de dialyse, services différents trop éloignés…
      Décidée en 2014, la construction de ce nouvel hôpital en arc de cercle et à 4 étages, dont François Hollande avait posé la première pierre en 2017, a été bouclée dans les temps pour un budget de 26 millions d’euros. Il reste à démolir les anciens bâtiments, puis construire les zones de parkings, l’héliport et l’espace vert. Le tout sera terminé à la fin de l’année.

      Qu’est-ce qui change ?
      L’hôpital regroupe donc maintenant les deux Ehpad (68 places), autrefois hors-les-murs, à côté d’un service de soins longue durée (USLD, 15 lits) qui était jusqu’alors dans la même unité d’hospitalisation que le secteur de médecine.
      Celui-ci comprend toujours une unité de soins palliatifs (2 lits), un service de soins non-programmés (des urgences sans le nom) et l’activité de soins de suite et de réadaptation (SSR), précédemment incluse dans l’Ehpad La Vigne.
      L’activité de médecine a perdu huit lits sur quinze du fait de cette réorganisation. Surtout, le secteur accueille une maison de santé pluridisciplinaire (8 généralistes, 15 spécialistes pour huit spécialités) : Les parcours de soins sont facilités et il y a un continuum complet de la prise en charge , explique François Bruneaud.

      La situation était-elle si grave ?
      Au début des années 2010, Belle-île a connu une pénurie de son offre de soins. Les généralistes désertaient, ceux qui sont restés étaient assommés de travail, contraints après leur activité libérale de faire des gardes. La situation était critique, surtout l’été. Une solution temporaire a été trouvée en 2012, à travers le système des « médecins volants », vacataires payés plus de 1 000 € la journée.

      Comment cela s’est-il amélioré ?
      Un contrat local de santé a été signé en 2013 avec l’agence régionale de santé (ARS), puis renouvelé en 2016 dans le cadre du contrat de santé des îles du ponant qui vise à réduire les inégalités d’accès aux soins et à la prévention .
      Impulsée par le jeune Dr Stéphane Pinard, arrivé fin 2012, la logique d’une pratique mixte (libérale et salariée de l’hôpital) a été pérennisée et a permis d’attirer d’autres médecins qui peuvent exercer de manière polyvalente au sein de la maison de santé et de l’hôpital.
      Les spécialistes ont suivi et les îliens peuvent désormais, au sein de l’hôpital, recevoir des soins dentaires, ophtalmologiques, consulter des gynécologues, cardiologues. Le recours à la télémédecine a aussi été étendu pour les échographies et la psychiatrie.

    • Ici aussi, la tension était palpable hier matin dans les commerces du bourg : «  les Parisiens sont là !  »
      J’ai entendu publiquement ce qui jusque là ne se disait que tout bas : «  les premiers cas - et donc le cluster - sont apparus la semaine qui a suivi la fin des vacances des Parisiens, juste le temps d’incubation. Et pendant que nous étions confinés, il n’y avait rien à Paris._  »

      Les commerces, sauf la boulangerie, n’étaient pas dévalisés, essentiellement parce qu’ils avaient vidé leurs réserves. Mais aussi parce qu’il s’agit de supérettes de centre bourg, commerces de proximité donc, on n’y vient pas en voiture et aussi (surtout !) parce qu’on y est connus…

    • A Belle-Île-en-Mer : un arrêté préfectoral pour interdire la venue des résidents secondaires - France 3 Bretagne
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/belle-ile-mer-arrete-prefectoral-interdire-venue-reside

      Ce mercredi 18 mars dans la matinée, un arrêté du Préfet du Morbihan a pris effet pour interdire l’accès de l’île aux résidents extérieurs et aux personnes qui avaient loués des logements dans l’urgence.

      Les îles de Groix, Houat et Hoedic sont également concernées.

    • Coronavirus // Mesures concernant les déplacements et les transports / Le Morbihan face au Coronavirus-Covid19 / Actus / Actualités / Accueil - Les services de l’État dans le Morbihan
      http://www.morbihan.gouv.fr/Actualites/Actus/Le-Morbihan-face-au-Coronavirus-Covid19/Coronavirus-Mesures-concernant-les-deplacements-et-les-transports

      NE SORTEZ PAS EN MER - NE PRATIQUEZ PAS D’ACTIVITES NAUTIQUES
      Information de la préfecture maritime de l’Atlantique
      Afin de prévenir la propagation du coronavirus COVID-19 et de protéger la population, le Président de la République a décrété des mesures de confinement qui sont entrées en vigueur hier, mardi 17 mars 2020, à 12h00, pour au moins quinze jours (décret n° 2020-260 du 16 mars 2020).

      Rester chez soi, c’est sauver des vies. La sienne, celle de ses proches, celle des hommes et des femmes qui luttent H24 contre ce virus.

      Le confinement est une mesure-clef pour limiter la propagation de l’épidémie et préserver ainsi sa santé et celle des autres. Par conséquent, toutes les activités nautiques, quelles qu’elles soient, sont interdites.

      Le mot d’ordre est simple : Il faut rester chez soi ! Reportez vos sorties en mer afin de vous protéger et de ne pas exposer davantage les personnels de secours et de santé qui interviennent déjà, souvent, dans des conditions difficiles.

      Les vecteurs de sauvetage en mer sont comptés et leur mobilisation intempestive peut avoir un impact pour porter assistance à une victime de l’épidémie de COVID-19. Chaque opération de secours en mer peut en effet représenter une victime en plus à prendre en charge par des services hospitaliers déjà très sollicités.

      Les contrevenants seront sanctionnés. Des contrôles seront réalisés par les services de l’Etat pour veiller à la bonne application de ces règles en mer.

  • Être parent : des cadres aux ouvrières, plus de conséquences sur l’emploi des femmes - Insee Première - 1795
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/4465360?pk_campaign=avis-parution

    En 2018, en France, les #femmes qui ont des #responsabilités_familiales sont moins souvent en emploi que celles qui n’en ont pas ; l’écart est particulièrement marqué parmi les ouvrières. À l’inverse, le taux d’emploi des hommes ayant des responsabilités familiales est plus élevé.

    Quand elles travaillent, les femmes déclarent deux fois plus souvent que les hommes qu’être parent a des conséquences sur leur situation professionnelle. Ces conséquences concernent principalement le #temps_de_travail ou l’organisation des journées de travail, principaux leviers pour faciliter l’organisation de la vie des #familles. Les femmes cadres réduisent plus souvent que les autres salariées leur temps de travail pour s’occuper de leurs enfants. En revanche, les hommes et les femmes ressentent autant de difficultés de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Les difficultés sont plus importantes pour les cadres, femmes comme hommes, du fait de leurs longues journées de travail.

    #classes_sociales #parentalité

  • Les #dépenses des ménages en #boissons depuis 1960 - Insee Première - 1794
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/4319377?pk_campaign=avis-parution

    En 2018, les ménages consacrent 2,9 % de leur budget aux boissons consommées à domicile. Cette part a fortement baissé en 60 ans ; elle s’élevait à 6,4 % en 1960. Les préférences des consommateurs ont évolué : dans le budget boissons, la part des dépenses en boissons alcoolisées s’est réduite au profit des boissons non alcoolisées. En moyenne, par an, un ménage français dépense 476 euros en boissons non alcoolisées et 707 euros en boissons alcoolisées.

    Les vins, cidres et champagnes ont un poids plus élevé dans les dépenses en boissons alcoolisées dans certaines régions de production viticole. Les plus jeunes se tournent davantage vers la bière et les plus modestes consomment plus de #sodas.

    Les ménages français restent parmi les plus gros consommateurs d’alcool au sein de l’Union européenne : en 2016, la France est le huitième pays consommateur d’#alcool pur par personne.

  • Le vieillissement de la population française s’accélère
    [et coup de frein sur les gains d’espérance de vie]
    https://www.latribune.fr/economie/france/le-vieillissement-de-la-population-francaise-s-accelere-837112.html


    Reuters

    Le vieillissement de la population s’est poursuivi en 2019. Au premier janvier, plus d’une personne sur cinq en France (20,5%) a 65 ans ou plus (12,8% en 1985). En parallèle, la baisse des naissances a marqué le pas (-0,7% en 2019 contre -2,4% en 2015). L’année dernière, 753.000 bébés sont nés sur le territoire français.

    Le vieillissement démographique n’est pas prêt de s’enrayer. Selon le dernier bilan publié par les services de l’Insee ce mardi 14 janvier, plus de 20% de la population sur le territoire est âgée de 65 ans. Cette proportion a bondi depuis le milieu des années 2010 avec l’arrivée à ces âges de la génération du baby-boom. Ce phénomène est loin de concerner uniquement la France. En Europe, la part des personnes âgées de plus de 65 ans a également augmenté dans l’ensemble des pays de l’Union européenne depuis une quinzaine d’années. La population des personnes âgées de 65 ans et plus est passée ainsi de 16,2% en 2003 à 19,7% en 2018.

    Au moment où la réforme des retraites est toujours contestée même si la mobilisation semble s’éroder, cette nouvelle publication pourrait à nouveau enflammer les débats. En effet, l’allongement des carrières pourrait provoquer des tensions sur le marché du travail. Si le taux de chômage des seniors demeure inférieur à la moyenne, les actifs de plus de 50 ans sont plus souvent confrontés au chômage de longue durée s’ils perdent leur poste. L’emploi des seniors fait actuellement l’objet de concertations au ministère du Travail entre des représentants du gouvernement et des partenaires sociaux pour tenter de trouver des pistes d’amélioration. 

    Coup de frein sur les gains d’espérance de vie
    Les derniers chiffres de l’organisme de statistiques montre que l’espérance de vie a augmenté de 2 ans pour les hommes et de 1,2 an pour les femmes sur les dix dernières années. L’espérance de vie pour les hommes à la naissance est ainsi passé de 77,7 ans en 2009 à 79,7 ans en 2019. Chez les femmes, elle est passée de 83,7 ans à 84,9 ans. « Ces cinq dernières années, ils ont gagné 0,5 an d’espérance de vie et les femmes 0,2 an. L’espérance de vie continue donc de progresser mais les gains ont ralenti » rappellent les experts.

    Pour les individus âgés de plus de 60 ans, la progression des gains d’espérance de vie est moins forte sur la même période. Chez les hommes, le gain est de 1,2 an, passant de 22,2 ans à 23,4 ans. Du côté des femmes, la hausse est de seulement 0,8 année. Ainsi, les gains d’espérance de vie diminue fortement avec l’âge. En outre, l’écart entre les hommes et les femmes s’est réduit. Il était de 6,7 ans en 2009 contre 5,9 ans en 2019. Malgré cette réduction, il reste largement supérieur à celui recensé dans les autres pays situés à l’ouest du Vieux continent à l’exception du Portugal (6,2 ans). En Europe, l’écart moyen est de 5,2 ans.

  • Enseignants : l’indispensable revalorisation
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/12/28/enseignants-l-indispensable-revalorisation_6024287_3232.html

    Editorial. La rémunération des profs va être progressivement augmentée pour éviter une baisse de leur pension de retraite avec la nouvelle réforme. Mais la défiance est si forte que, pour l’heure, ce geste n’apaise pas le corps enseignant.

    Editorial du « Monde ». La forte conflictualité autour de la réforme des retraites occulte l’une des conséquences majeures du passage à un régime universel par points : la carrière des enseignants va être remise à plat, leur rémunération augmentée. Le chantier n’est, à vrai dire, pas nouveau. Dès la fin du grand débat national, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’éducation nationale, avait obtenu l’assurance que la revalorisation serait entreprise avant la fin du quinquennat. « Il faudra revoir cette profession en profondeur et la revaloriser », s’était engagé Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse du 25 avril.
    […]
    L’augmentation des salaires et des primes débutera le 1er janvier 2021 et sera étalée sur une quinzaine d’années, selon les premières indications du gouvernement. La montée en puissance sera progressive, à raison de 400 millions à 500 millions d’euros par an. A terme, le montant devrait atteindre 10 milliards d’euros.

    L’investissement est important, si on le compare au coût de la dernière grande revalorisation qu’avait engagée Lionel Jospin, au début de la décennie 1990, qui s’était élevé à plus de 12 milliards de francs (1,8 milliard d’euros).

  • Au sein de l’UE, le progrès social, c’est mal ! — Par Éric Juillot Les Crises
    https://www.les-crises.fr/au-sein-de-lue-le-progres-social-cest-mal%e2%80%89-par-eric-juillot

    En septembre 2017, le quotidien Ouest-France a gratifié ses lecteurs d’un article sidérant [1], qui mérite d’être exhumé aujourd’hui, compte tenu de l’actualité sociale. Cet article dénonçait en effet la réforme des retraites décidée alors par le gouvernement polonais. Qu’on y songe : de 67 ans jusque-là, l’âge de départ à la retraite était abaissé à 65 ans pour les hommes et à 60 pour les femmes.

    « C’est la ruée », vers les bureaux de la Sécu, des personnes concernées par cette réforme, s’inquiète l’auteur du journal, qui peine à comprendre une mesure prise « à contre-courant de l’allongement de l’espérance de vie à 78 ans (+8 ans depuis 1990) et du reste de l’Europe » [1]. Comment est-il donc possible de ne pas se soumettre à la loi d’airain de la démographie ? Car à l’allongement de l’espérance de vie s’ajoute — l’article ne le précise pas — une fécondité parmi les plus basses de la planète, oscillant entre 1,2 et 1,4 enfant par femme de 1999 à 2017 [2]. Comment aller, de surcroît, à contre-courant de ce qui se fait partout ailleurs au sein de l’UE, conformément à la doxa néolibérale, au risque de compromettre « l’équilibre financier du système des retraites, qui pourrait exploser dans les deux ans ? » précise fielleusement le journaliste.


    Pour alimenter son inquiétude et la sourde irritation qui l’accompagne, il aurait pu évoquer d’autres mesures adoptées par le gouvernement polonais [3] : la baisse de l’impôt sur le revenu, l’exemption fiscale pour les moins de 26 ans, l’augmentation de 21 % du salaire minimum entre 2016 et 2019, le versement d’un treizième mois de pension chaque année à tous les retraités du pays, l’augmentation des allocations familiales et l’élimination progressive des contrats de travail précaire [4]. Un tel progrès social, au sein de l’UE ne frise-t-il pas l’indécence ?

    Plus sérieusement, il convient de préciser que ces « réformes » [5] sont mises en place dans un contexte macro-économique tout à fait favorable : inflation contenue, chômage inférieur à 3 %, finances publiques pratiquement à l’équilibre et dette publique limitée à 50 % du PIB.

    Comment cela est-il possible aujourd’hui au sein de l’UE ? Pourquoi le printemps rayonne-t-il en Pologne, quand l’hiver règne sans partage sur l’Europe de l’Ouest et du Sud ? La réponse est simple : la Pologne profite de l’UE dans toute la mesure où celle-ci nuit à un pays comme la France :
    • La Pologne bénéficie massivement des aides européennes — 86 milliards d’euros pour la période 2014-2020 (fonds de cohésion, fonds social européen, etc.) auxquels s’ajoutent 32 milliards sur la même période dans le cadre de la PAC [6] — quand l’UE coûte à la France environ 7 milliards par an en tant que contributrice nette au budget de l’UE [7].
    • La Pologne profite à plein du libre-échange et de la liberté de circulation des capitaux intracommunautaires, qui lui ont permis, par le jeu des délocalisations en provenance d’Europe de l’Ouest, de développer grandement sa base industrielle.
    • Elle profite également de la liberté de circulation des travailleurs, qui a occasionné une émigration économique massive depuis quinze ans vers les pays les plus développés de l’UE.
    • Enfin, elle a fait le choix judicieux de ne pas adopter l’euro, préférant conserver, avec le zloty, les moyens d’une politique monétaire conforme à son économie, en lieu et place de la monnaie unique, cote mal taillée pour 19 économies dissemblables [8].

    Les dirigeants polonais conçoivent en fait l’UE comme un moyen au service de leur pays, quand les dirigeants français en ont fait depuis une trentaine d’années une fin en soi, à laquelle il convient, si nécessaire, de sacrifier les intérêts économiques nationaux.

    Le résultat est là : la Pologne profite à plein régime de l’hétérogénéité socio-économique au sein de l’UE, et jouit depuis de nombreuses années d’une croissance économique insolente, de l’ordre de 4 à 5 % [9] par an, alors qu’en France elle ne dépasse pas 1,3 % en moyenne annuelle sur la période 2013-2018 [10]. Il ne faut pas chercher ailleurs la cause de la réforme polonaise des retraites. Les ressources fiscales accompagnant cette croissance soutenue permettent le développement dans de larges proportions de la protection sociale, au moment même où le mouvement inverse s’amplifie en France.

    La lecture qu’offre Ouest-France de cette réforme est stupéfiante à plus d’un titre. La rédaction du journal ne semble pas capable de concevoir autre chose qu’une « Europe » pénitentielle, comme s’il fallait souffrir pour elle afin qu’elle advienne véritablement, indépendamment même de la situation économique des pays concernés. Le progrès social est ainsi spontanément perçu comme irresponsable et non vertueux. Il est même présenté, en l’espèce, comme incompatible avec le progrès « sociétal » : « une mesure de plus […] destinée à cantonner les femmes à la maison » s’offusque l’auteur de l’article. Pour démontrer que le progrès social est une mauvaise chose au sein de l’UE, il est donc légitime de faire flèche de tout bois !

    Peut-être s’agit-il là d’une forme d’aveuglement volontaire, d’incapacité à admettre que la glorieuse « Europe », parée de toutes les vertus, entraîne l’inexorable déclin de la protection sociale en France, effet nécessaire de la mise en concurrence des systèmes sociaux hétérogènes par le libre échange, la libre circulation des capitaux et de la monnaie unique ? Quoi qu’il en soit, il faut déplorer ce manque de lucidité, propre à rendre inintelligible la trajectoire socio-économique de notre pays.

    Éric Juillot
    _Sources :_
    [1] https://www.ouest-france.fr/europe/pologne/la-pologne-baisse-l-age-de-la-retraite-c-est-la-ruee-5275020
    [2] https://data.oecd.org/fr/pop/taux-de-fecondite.htm
    [3] Certaines l’ont été après la rédaction de l’article.
    [4] https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/PL/situation-economique-et-financiere-de-la-pologne-au-premier-sem
    [5] Le terme est pour une fois adéquat : le réformisme désigne historiquement une branche du socialisme qui, dès le début du XXe siècle, a prôné l’amélioration graduelle de la condition des travailleurs par l’amendement progressif d’un capitalisme originellement exploiteur. Perverti depuis une trentaine d’années, le mot « réforme » signifie aujourd’hui son exact contraire, c’est-à-dire la régression sociale.
    [6] https://www.la-croix.com/Monde/Europe/Etat-droit-Pologne-levier-europeen-aides-agricoles-2018-03-22-1200925618
    [7] https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/economie-combien-coute-l-europe-a-la-france_3251107.html
    [8] https://www.euractiv.fr/section/economie/news/polish-deputy-finance-minister-euro-in-poland-yes-but-not-yet : où la position très pragmatique de la Pologne au sujet de l’euro est clairement exprimée.
    [9] https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/PL/situation-economique-et-financiere-de-la-pologne-au-premier-sem
    [10] https://www.insee.fr/fr/statistiques/2121563 et https://insee.fr/fr/statistiques/4161181

    #retraites #femmes #hommes #pologne #ue #union_européenne #Social

    • Il faut dire que la Présidente du Conseil des Ministres de Pologne de l’époque, #Beata_Szydlo, était fille de mineur, quel manque de goût ! et membre d’un parti de droite, quelle horreur ! dont la politique sociale ressemblait à celle de de Gaulle…

      On comprend pourquoi les petits marquis de gauche, et les petites marquises de gauche, qui ont jeté le bébé socialiste avec l’eau du bain soviétique, et qui se font depuis les chantres de la mondialisation heureuse, de la concurrence libre et non faussée,etc…lui crachent dessus.

  • L’espérance de vie par niveau de vie : chez les hommes, 13 ans d’écart entre les plus aisés et les plus modestes - Insee Première - 1687
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/3319895#consulter

    Avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l’espérance de vie augmente

    À niveau de diplôme donné, l’espérance de vie augmente aussi avec le niveau de vie, pour les hommes comme pour les femmes (figures 3a et 3b). L’augmentation de l’espérance de vie avec l’aisance financière ne s’explique donc pas seulement par le niveau d’éducation. Par exemple, chez les non-diplômés, l’espérance de vie à 35 ans des hommes parmi les 25 % les plus aisés est de 46 ans, contre 39 ans pour ceux appartenant aux 25 % les plus modestes, soit 7 ans d’écart. Chez les diplômés du supérieur, l’écart est de 8 ans entre les hommes faisant partie des 25 % les plus aisés et ceux parmi les 25 % les plus modestes. Par ailleurs, les hommes les plus aisés sans diplôme vivent plus longtemps au-delà de 35 ans que les diplômés du supérieur les plus modestes (46 ans contre 42 ans).

    #vie #mort #espérance_de_vie #inégalités

  • 36,6 millions de logements en France au 1ᵉʳ janvier 2019 - Insee Focus - 173
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/4263935

    Au 1ᵉʳ janvier 2019, la France hors Mayotte compte 36,6 millions de logements.
    En France métropolitaine, 82 % des logements sont des résidences principales et 56 % des logements individuels. Depuis 35 ans, la part de résidences principales a légèrement diminué tandis que celle des logements vacants s’est un peu accrue. 16 % des résidences principales sont situées dans l’unité urbaine de Paris et 39 % des résidences secondaires dans les communes rurales. La part de ménages propriétaires est stable à environ 58 % depuis 2010.

    #logement #inégalités