• L’insupportable violence du féminisme - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/08/09/insupportable-violence-feminisme

    Dans L’anatomie politique, Nicole-Claude Mathieu décrit une ethnie où les femmes sont contraintes de ne pas utiliser certains mots du langage, au contraire des hommes. Elle décrit leurs efforts à chercher la bonne formule, la bonne périphrase, la bonne tournure pour ne pas enfreindre ces règles importantes. Toute leur attention est monopolisée par leur recherche du bon mot ce qui est somme toute assez pratique pour que leur cerveau ne s’intéresse jamais à autre chose, comme la profonde injustice que constitue cette coutume.
    J’ai souvent l’impression d’être une de ces femmes, à chercher sans cesse mes mots, mes phrases, mes comparaisons pour ne pas déplaire aux hommes. Pardon : pour ne pas déplaire au pourcentage extrêmement faible, et encore je m’excuse de ne pouvoir donner un chiffre précis, d’hommes qui sont sexistes.

    Je regarde le chiffre effarant, affolant des violences sexuelles, dont les hommes ne cessent de me dire que cela devrait être mon unique et seul combat et je le vois s’éloigner car je suis trop occupée à chercher mes mots pour ne pas blesser les hommes.
    Je sais qu’ils sont blessés lorsque je parle des violences sexuelles. Blessés que je puisse les en croire auteurs. Blessés que je puisse les comparer avec ceux qui violent et que je ne définis pas plus précisément ce qui entretient un doute insupportable entre les hommes qui ne violent pas et les hommes qui violent. Blessés que tout mon discours ne soit pas mieux choisi, mieux construit, mieux écrit afin de ne pas les stigmatiser.
    Il se joue alors un jeu étrange entre eux et moi, dont on feint de ne pas connaître les règles mais dont on connaît l’issue.
    Ces hommes vont me presser de questions, de demandes de références, de leur expliquer la totalité du féminisme, des violences sexuelles aux tâches ménagères en passant par l’inégalité salariale. J’aurais droit à la mauvaise foi, aux arguments homme de paille. Tout mon défi sera de chercher les bons mots, la bonne phrase, la bonne tournure. Toute mon attention sera concentrée sur le fait de ne pas leur déplaire, et que peut-être ils deviennent moins des ennemis de classe, des dangers directs ou indirects, des participants actifs ou passifs au sexisme. Tout leur discours sera sous-tendu par la menace suivante : « SI tu n’es pas gentille, SI tu ne réponds pas à toutes mes questions, SI tu t’énerves, alors je serai un ennemi du féminisme et cela sera ta faute » .
    Les femmes sont en général vues comme responsables des violences sexuelles qu’elles subissent. La boucle se boucle. Si nous n’expliquons pas gentiment aux hommes qu’il faut pas violer, alors ils le feront.

    • Pourquoi vous sentez vous plus mal de mes mots que des violences sexuelles ? C’est une chose assez extraordinaire que de constater que vos egos priment sur la lutte contre les violences sexuelles. C’est une chose assez incroyable de vous voir subordonner votre aide relative aux luttes des femmes à la façon dont nous allons vous caresser dans le sens du poil, en prenant soin de ne pas vous déranger.

    • Les violences sexuelles sont un terrorisme infligé à l’ensemble d’une classe sociale : les femmes afin de les contrôler. Il pèse sur toutes ; celles qui ont un comportement « inadapté » sont violées (et n’importe quel comportement de n’importe quelle femme peut-être jugé inadapté à n’importe quel moment), celles qui restent dans les clous vivent dans le contrôle, la mesure, la continence permanente afin de ne pas devenir une victime de viol. Les femmes vivent donc dans cet état de terreur permanente (avouée ou non ; mais quelle femme n’a pas eu droit au moins une fois dans sa vie à la liste des risques qu’elle encourt si elle fait telle ou telle chose comme le simple fait de rentrer seule le soir).

      Pendant ce temps, les hommes se demandent pourquoi les féministes disent « les hommes » au lieu « des hommes ».
      Pendant ce temps, des hommes me disent que lire ce que j’écris, lire des récits de violence sexuelle est « dur mais qu’ils arrivent à ne plus se sentir mis en cause ». C’est tout ce que ce que cela suscite. Ils ne se sentent plus accusés (alors qu’ils le sont), ils ne se sentent plus visés (alors qu’ils le sont), ils ne sentent plus ma colère (alors qu’elle est là, intacte, entière, brûlante). Ils sont tranquillisés ; je ne les visais pas eux et c’est bien tout ce qui importe n’est ce pas. Je dois continuer à « être pédagogue » me disent-ils en me tapotant sur la tête pour me féliciter de mes efforts à les rassurer, à ce qu’ils ne se sentent pas impliqués, touchés, blessés. Ce n’est pas la violence sexuelle commise par les hommes qui est dure, ce sont les mots des féministes qui en parlent. Ce ne sont pas les hommes violeurs qui sont durs - et la masse bêlante des hommes occupés à pinailler sur le « bon mot » pour parler - mais mes mots mis sur les violences sexuelles commises SUR les femmes PAR les hommes.

  • Les actrices meurent toujours jeunes - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/10/23/actrices-mort

    On dénonce beaucoup ces jours-ci les violences sexuelles dont sont victimes les #femmes. On s’en étonne. Comment en être surpris alors que les femmes sont toujours définies comme des appendices de l’homme ? Un surplus, Une « Madame de », une femme, une mère, une sœur. Un truc en plus qui n’a de la valeur que s’il a un homme pour le définir, si elle est la femme ou la sœur d’un homme. Je pense à ce film où un homme harcèle une femme, il n’écoute absolument pas ses refus, il doit être sourd, je ne vois que cela. Arrive l’amant de la jeune femme. Notre harceleur s’excuse auprès de lui. La femme n’a aucune importance, elle est entre eux, elle n’a pas de valeur propre, elle n’a pas de refus à exprimer puisque cela ne compte pas. Elle acquiert une valeur en tant que propriété d’un homme.

    #sexisme #jeunisme #invisibilité

  • Violences faites aux femmes : Christine Angot, mots à maux
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/violences-faites-aux-femmes-christine-angot-mots-a-maux

    L’Affaire Harvey Weinstein ne cesse, depuis qu’elle a éclaté, de faire réagir aux Etats-Unis mais aussi en France. Sur les violences faites aux femmes et sur l’abus de pouvoir. La romancière et dramaturge Christine Angot revient sur cette actualité avec ses mots, son expérience.

    suite : https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-2eme-partie/violences-faites-aux-femmes-christine-angot-mots-a-maux-2eme-partie

    #radio #violences_sexuelles #domination #Angot
    J’ai pas encore écouté

    • Je reviens après avoir écouté et c’est vraiment un discours sans issu. A la fin d’ailleurs on voie les dégâts causé par la psychanalyse qui serait sois disant la seule manière d’être entendu. La seule chose à faire pour les victimes selon Angot c’est filé 60€ par semaine à vie à un·e psy qui te culpabilise avec l’œdipe et la misogynie freudienne en te faisant croire qu’ielle t’écoute.
      #femme_de_droite

      Angot voudrait qu’on ne parle qu’aux personnes qui peuvent vraiment nous comprendre. Comme si une telle chose était vraiment possible. On peu en avoir l’illusion rassurante, parfois, mais bon si on ne devait parlé que pour etre comprise, écouté vraiment, personne n’aurais jamais prononcé un seul mot.
      Un simple Non c’est même pas claire !

      Elle reproche a l’idée d’une formation à l’acceuil des victimes d’aboutir obligatoirement sur des phrases toutes faites. Or les phrases toutes faites existent deja ; « comment étiez vous habillé ? » "Que faisiez vous seule à cette heure ci ? " « Pourquoi n’etes vous pas parti ? » "Pourquoi vous etes vous laissé faire ?"... sont des phrases toutes faites et une formation aiderait à les faire changé par des phrases toutes faites moins culpabilisantes pour les victimes. Parceque même si on obtiendra pas justice ni réparation parcequ’il faut pas rêvé, le fait qu’on fasse un peu moins de phrases toutes faites qui associent les victimes et la faiblesse (comme le fait Angot tout le temps) ca sera deja pas mal.
      #blamer_la_victime #psychose

      Je cite Crèpe Georgette avec qui je suis bien d’accord :

      Le discours de Angot est en effet pour moi celui d’une ennemie politique. Mais pour reprendre une expression de Delphy, elle n’est pas l’ennemi principal. L’ennemi c’est cette domination masculine, brutale, écrasante, qui se permet de juger de la réaction des femmes victimes de violences sexuelles.

      http://www.crepegeorgette.com/2017/10/04/christine-angot-femme-droite-les-salopards

    • @mad_meg J’avais envoyé aussi l’article il y a peu. Ok, mais il me semble qu’elle dit aussi autre chose.

      Le vrai soucis selon elle est de voir une hypocrisie. On ne pourrais régler des problèmes systémiques par de simples procédures.

      Les aggresseurs :

      Ce ne sont pas des malades à soigner mais des symptômes du fonctionement social qui est le nôtre

      L’essentialistation (victime / boureau ) serait un piège.

      On vit une période de séparation des hommes et des femmes, dans tous les domaines, et je ne pense pas qu’il faille l’accentuer en disant que les hommes sont des porcs et les femmes des victimes. Je pense que ces nouvelles assignations ne sont pas justes. Les hommes et les femmes sont humains. En revanche ces humains hommes et femmes vivent tous sous un régime de pouvoir, et ceux qui en jouissent, homme ou femme, ont une sérieuse tendance à en abuser. Donc là, on est dans l’abus de pouvoir, et c’est ça ce qui se passe. Et pourquoi la parole contre l’abus de pouvoir est difficile ?
      Ce n’est pas de parler, mais c’est de se dégager d’un pouvoir.

      C’est d’avantage un discours fataliste ou au moins pessimiste. Angot est dans le littéraire (la dénonciation précise) elle n’est pas dans le politique. C’est un autre chemin mais je ne comprends pas ou est la #femme_de_droite ?

    • @mad_meg Je pense pas que le texte réponde à la question. Je comprend surtout que les féministes ne doivent pas hurler avec les loup contre Angot (car elle aussi une victime*).

      C’est l’absence de papiers allant interviewer Angot pour lui demander ce qu’elle a voulu dire, pourquoi elle l’a dit là et qu’est-ce que ça veut dire que « se débrouiller ».

      Pourtant le texte ne se base que sur le « et ben.. on se débrouille ». Justement la position est bien plus clair dans l’interview de France Culture.

      (*) Ce qui est un peu étrange quant on sait que C. Angot refuse ce statut aussi.

    • Angot précise qu’elle parle pour elle de son point de vue individuel d’écrivaine. Dans son développement elle parle de ce que l’écriture lui permet et de la parole chez les psychanalystes. C’est une réponse individuel à un problème sociétal, systémique. Elle dit plusieurs fois qu’elle n’est pas féministe et s’oppose aux réponses collectives (formation à l’acceuil des victimes chez les flics, juges que propose Rousseau + le choix des mots et des méthodes des autres victimes via sa désapprobation du tag #balanceTonPorc ). Pourtant vers la fin de l’émission, par rapport au harcelement de rue ; elle reconnaît qu’il y a une domination masculine et tout en reconnaissant ca elle refuse toute tentative collective de lutte et ramène à l’individualisme.

      Autre exemple : elle s’opose à une formation à l’acceuil des victimes (au pretexte que écoute est pas le mot pour ca et que l’écoute est impossible hors littérature et psychanalyse) et pourtant elle même raconte avoir essayé de porter plainte mais il y avait la prescription trop proche et comme c’est parole contre parole ca servait à rien de porter pleinte. Mais d’autres victimes peuvent avoir des preuves, des témoins, d’autres victimes auraient pu se tourner vers la justice civile avant la limite de prescription.
      Elle dit avoir été bien reçu par la police. Du coup elle voie pas l’utilité de former la police puisque pour elle ca n’a pas été un soucis. Mais beaucoup de victimes disent avoir été mal recu et les formations meme si ca donnera pas de vrai écoute au sens Angotien du mot, c’est quant meme une bonne idée de leur apprendre que la tenu de la plaignante ou les remarques sur le fait de sortir seul peuvent etre évité.

  • Et il ne restera que la colère - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/10/19/colere

    Beaucoup de femmes, dont je suis, ont observé, poings serrés et cœur au bord des lèvres, tous les témoignages déposés sur les réseaux sociaux par des victimes de violences sexuelles. Ces femmes témoignaient de tous les pays, avaient toutes les couleurs, les origines, tous les âges, toutes ou aucune religion.

    C’était difficile.
    Difficile parce que chaque témoignage ramenait chaque femme à ce qu’elle a vécu.
    C’était difficile de voir des femmes se souvenir.
    C’était difficile de voir des femmes, qui habituellement ne veulent pas parler de tout cela, qui habituellement font "comme si", témoigner.
    C’était difficile de voir des hommes feindre de s’étonner alors que c’est le 50eme hashtag sur le sujet et qu’on ne peut plus faire en 2017 comme si on ne savait pas.
    C’était difficile de voir des hommes louer cette libération de la parole, alors que chaque témoignage me donnait envie de hurler à n’en plus finir.
    C’était difficile de voir des hommes m’expliquer que « les choses avancent » au moment où l’on est noyé sous les témoignages de viols et d’agressions. Et il faut se taire parce qu’ils sont gentils ceux-là ; si on les agresse, il ne restera personne.
    Difficile parce que j’ai été témoin au début des années 2000 de la première prise de parole collective de victimes de violences sexuelles, sur le forum des Chiennes de garde et que très peu a changé depuis lors : nous avons parlé, on nous a dit qu’on nous écoutait, il ne s’est rien passé.
    C’était difficile d’avoir à la fois envie que la parole se libère et qu’elle s’arrête, qu’on se taise toutes, parce que c’est trop, trop de souffrance et surtout trop d’indifférence.
    C’était difficile de voir chaque insulte et chaque moquerie adressée à chaque victime parce qu’elles font écho à beaucoup d’histoires personnelles. Comment « se foutre des trolls » quand votre père, votre mère, vos amis, votre mari, la police, la justice ont eu le même discours ?

    • Et puis il y a la colère.
      La colère de voir des salopards refuser de voir que les violences sexuelles sont présentes dans toutes les couches de la société et pas seulement chez les riches juifs d’Hollywood et les pauvres arabes musulmans de banlieue. La colère donc devant l’instrumentalisation des violences faites aux femmes ; pour assoir son racisme, son islamophobie ou son antisémitisme.

    • La colère qu’on refuse à employer le bon mot pour qualifier les violences sexuelles à l’égard des femmes : du #terrorisme. Nous apprenons très tôt aux femmes à vivre dans la peur, nous ne les armons pas pour lutter contre les agresseurs, nous instillons un climat oppressant, violent, lourd afin que les femmes se contiennent, se surveillent, contrôlent leurs mouvements, leurs gestes et leurs vêtements. Et les femmes qui ne respectent pas ces règles implicites, changeantes, mouvantes sont agressées, violées, tuées. Et c’est bien l’exacte définition du terrorisme ; mais pas d’état d’urgence pour celui-là. Quand un homme me saute dessus dans la rue avec un couteau et me viole, et que la terre entière m’explique que c’est au fond un peu normal, qu’est-ce que j’avais à faire là ; qu’est-ce que sinon une politique de terreur à l’égard des femmes ? Est-ce normal d’envisager que la rue n’appartient pas aux femmes ?

  • Du serial lover au serial rapist ; comprendre la sexualité pour comprendre les violences sexuelles - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/10/17/violences-sexuelles

    Pourtant tout nous prouve, dans la construction de la sexualité occidentale, que le sexe entre hommes et femmes est traversé de rapports de pouvoir, de violence, de domination et d’abus. « Baiser quelqu’un » désigne à la fois le fait de pénétrer une femme (une femme ne baise pas les hommes dans le langage courant, elle est baisée) et le fait de piéger quelqu’un. Dans une société où le sexe ne serait que source de plaisirs et de joies, « se faire baiser » devrait être synonyme d’une situation très agréable. On dirait alors : « ah je suis allée au restaurant, j’ai très bien mangé, j’ai bien été baisée » pour qualifier son contentement. Or, non « se faire baiser » est synonyme d’une situation où l’on s’est fait avoir, où l’on se sent un peu ridicule, d’où rien de positif ne ressort. Le langage familier autour du sexe est lui aussi synonyme de violences, blessures, chasse, meurtre : baiser, défoncer, percer, trouer, casser les pattes arrières, bourriner, défoncer, déglinguer, etc. Les métaphores autour de la sodomie sont l’archétype de moments très désagréables ; ainsi les syndicats persistent, à chaque manifestation, à les employer pour qualifier des mesures jugées mauvaises. Encore une fois, si vraiment la sexualité était une pratique dénuée de rapports de pouvoir et de violence, pourquoi la pénétration qui en constitue une part importante, est-elle systématiquement synonyme d’événements négatifs ?

    Guillaume Erner, hier sur France Inter, s’émouvait du fait qu’on puisse établir un continuum entre violences sexuelles et drague lourde. J’irai plus loin. Il y a un continuum entre la sexualité, au moins hétérosexuelle, et les violences sexuelles. Les réactions négatives aux témoignages de violences sexuelles en sont d’ailleurs un bon indice. Beaucoup d’hommes et de femmes sont totalement incapables de percevoir que ce qui pose problème dans les violences sexuelles est le non consentement de la victime. Comment le pourraient-ils ? Est-il tellement pris en compte dans ce qu’on appelle le sexe consenti ? Regardez des séries, regardez des films, lisez ! Constatez le nombre de fois où l’on sent les femmes totalement consentantes aux actes sexuels. Ils sont peu nombreux. Constatez les fois où leur non consentement nous est présenté comme excitant et prélude à une sacrée bonne baise.

    • Il faut étudier par le prisme féminisme et les rapports de genre, la sexualité. Si les violences sexuelles étaient si a-normales, si éloignées de la sexualité consentie qu’on le dit, je prétends qu’elles ne seraient pas si nombreuses. Les violences sexuelles sont perçues comme du sexe, non pas consenti car on l’aura compris le consentement ne compte pas vraiment dans la sexualité (et c’est bien ce qu’il faudrait questionner), mais comme du sexe quand même. Il ne s’agit pas de parler de « zone grise » qui est du langage de prédateur pour justifier les violences sexuelles mais bien de continuum entre la sexualité et les violences sexuelles. C’est à ce prix que nous ferons diminuer les violences sexuelles ; en détricotant ce qui constitue la sexualité, en s’attardant sur ses « évidences ». Bien évidemment, nous serons - mais c’est déjà le cas - traitées de mal baisées et de vouloir mettre à mal les fondements de la société occidentale (ce qui ne sera pas tout à fait faux).

    • oui j’ai vu mais comme dit Crèpe Georgette (et Dworkin) la sexualité patriarcale est toxique et joue sur le viol, le non consentement, la violence. Je dit pas ca pour te dédouane de tes actes, mais au moins tu as l’air de pas fuir le problème ou de l’évacué sur un autre groupe (haute-bougeoisie, arabes/musulmans beaufs...).

      Tu me fait pensé à une phrase d’Alfred de Vigny que j’aime beaucoup :

      Après avoir étudié la condition des femmes dans tous les temps et dans tous les pays, je suis arrivé à la conclusion qu’au lieu de leur dire bonjour, on devrait leur demander pardon.

  • Harvey Weinstein et les hommes qui savent. - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/10/13/harvey-weinstein

    Hier sur twitter, des avocats, des médecins ont dit, tout tranquillement connaître des hommes se comportant comme Weinstein. Et ils ont reconnu tout aussi tranquillement ne rien faire.
    Cela se passe dans tous les milieux. Des femmes parlent, des hommes ne font rien.
    J’ai parlé ; il ne s’est rien passé. Des collègues ont porté plainte, il ne s’est rien passé.
    Partout des femmes parlent et il ne se passe rien. (ah si pardon elles sont traînées dans la boue).

    Certains, que la décence n’étouffera pas, me diront que des femmes aussi savaient. C’est exact. Peut-on admettre qu’hommes et femmes ne sont pas égaux face à un homme qui agresse sexuellement des femmes ? Peut-on admettre que lorsque les femmes parlent on ne les croit pas ?
    Tristane Banon a parlé. Elle a été traitée de salope absolument partout et des photos d’elle sont ressorties pour montrer qu’elle n’était pas crédible.
    Nafissatou Diallo a parlé. Son physique a été utilisé pour démontrer qu’elle était trop laide pour être violée.
    Samantha Geimer a parlé. On a expliqué qu’elle faisait plus vieux que son âge.
    Les victimes de Baupin ont parlé. On a jugé que c’était tardif.
    Des dizaines de victimes de Weinstein parlent et ont parlé. On a moqué et moque encore leur physique/leur chirurgie esthétique/ leur besoin de buzz/leur lâcheté/leur poids/leur carrière ratée/leur nombre d’amants.
    Je vous invite à lire ou relire cette BD de Mirion Malle qui égrène les hommes célèbres et l’impunité qui les entoure. Impunité qui existe tout autant pour les hommes inconnus.

    #culture_du_viol

  • Les Inrockuptibles et Cantat ; de l’#impunité face aux #féminicides - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/10/10/cantat-feminicide

    Oh les hommes français, qu’ils soient de gauche ou de droite, aiment à corner qu’ils aiment les femmes en grands poètes de l’amour courtois qu’ils sont.
    Les femmes françaises se bercent de cette douce illusion et chacun de croire que c’est de l’amour si typiquement français que d’infliger tant de coups que le visage devient violet, que le nez éclate, qu’on finisse dans le coma, qu’on meure.
    Chacun finit par croire à la fable de l’homme brisé qui a voulu mourir tant il regrettait. Il ne regrettait pas au point de ne pas qualifier Marie Trintignant d’"hystérique" pendant le procès toutefois. Il ne regrettait pas au point de ne pas inventer une fable où il l’aurait poussée et où elle aurait heurté un radiateur ; thèse que le rapport d’autopsie a mise à mal. Il ne ne regrettait pas au point de ne pas laisser ses avocats fouiller dans le passé de Marie Trintignant afin de voir si elle n’avait pas le crâne fragilisé ce qui aurait pu expliquer qu’elle meure sous ses coups. Il ne regrettait pas au point de ne pas écrire de minables chansons sur le sujet pour chouiner sur son sort. Il ne regrettait pas au point de ne pas avoir la décence de taire son chagrin qu’il est bien le seul à avoir provoqué. Mais nous vivons dans un monde si tolérant envers les violences faites aux femmes qu’on en vient à plaindre un homme qui dit souffrir après avoir massacré sa compaagne. Et on parle bien ici de massacre, le mot n’est pas trop fort.

  • Christine Angot : la « femme de droite » et les salopards
    http://www.crepegeorgette.com/2017/10/04/christine-angot-femme-droite-les-salopards

    Le discours de Angot est en effet pour moi celui d’une ennemie politique. Mais pour reprendre une expression de Delphy, elle n’est pas l’ennemi principal. L’ennemi c’est cette domination masculine, brutale, écrasante, qui se permet de juger de la réaction des femmes victimes de violences sexuelles. Ce sont les rires de Ruquier, Ardisson face aux violences sexuelles. Ce sont les discours pontifiants de Moix et Askolovitch pour définir qui est bien digne d’être écouté et quelle forme cela devrait prendre. C’est le fait de prendre une victime de violences pour taper sur une autre. C’est l’absence de papiers allant interviewer Angot pour lui demander ce qu’elle a voulu dire, pourquoi elle l’a dit là et qu’est-ce que ça veut dire que « se débrouiller ». Ce sont ces milliers d’hommes qui se permettent de juger Angot et que j’ai vu, dans d’autres circonstances juger que « les féministes allaient trop loin ».

    • La vérité, et elle est atroce, est que la majeure partie des victimes de violences sexuelles « se débrouillent toutes seules ». Parce qu’il n’y a pas les structures, parce que les psys ne sont pas formés, parce que la justice s’en balance, parce que les flics s’en balancent, parce que la société s’en balance, parce que nos amis s’en balancent, parce que nos parents s’en balancent, parce que nos mecs s’en balancent (enfin sauf si ce sont eux les violeurs, remarquez). Les féministes (et même si vous avez l’impression qu’on est nombreuses cela n’est pas le cas) tentent au milieu de tout cela de changer les choses. Difficilement. Parce que les hommes nous distraient à pleurnicher qu’ils ne sont pas tous coupables, qu’ils adorent les femmes et gna gna gna mais quand même ils haïssent Angot cette salope.

    • Au Québec, en matière d’adoption, il y a eu la génération des « fillettes chinoises ». Énormément de jeunes filles asiatiques qui ont aujourd’hui entre vingt-cinq et trente-cinq ans ont grandi dans coins reculés du Québec au milieu de gens qui demandaient à leurs parents, devant elles : « et alors, vous êtes allés la chercher où ? Elle ne vous a pas coûté trop cher ? ». Parce que c’est ça, ce qu’il se passe. Les gens n’ont aucun filtre ! Donc il faut être capable de répondre et de soutenir son enfant dans ces cas-là. Il faut être prêt à accueillir un enfant d’une autre couleur, d’une autre culture…

      Ça fait tellement écho à ce que vit une copine adoptée en Inde par ses parents blancs catholiques français (et très travaillée par la question de ses origines)... à qui sa mère a sorti un jour, quand elle était ado « non mais estime-toi heureuse, si tu étais resté là-bas, tu serais déjà mariée, à assumer plein de tâches domestiques pénibles ».

    • @raspa
      Ça me rappelle une conversation trèèèèèèèès récente !

      Que peut-on faire pour la cause afroféministe quand on n’est pas femme ou pas noire ou ni l’un ni l’autre ? Comment peut-on être un-e bon-ne allié-e ?

      Amandine Gay : En conscientisant les personnes blanches sur leur propre privilège blanc. Le grand travail des allié-e-s, quels qu’ils soient, doit se faire dans leur communauté.
      [...] Pour nous, c’est très fatigant de devoir toujours faire de la pédagogie. En plus, cela nous met tout de suite dans une situation confrontationnelle : notre interlocuteur n’entend pas que son propos est problématique ou raciste mais qu’on l’a traité, lui, de raciste ! Et là, il n’y a plus de discussion possible. Alors que lorsque cela vient d’un pair, en général, la remise en question est plus facile.

      Donc pour moi, les allié-e-s, si ils et elles ont compris ce qu’il se passe, doivent faire comprendre à plus de gens qui leur ressemblent qu’il y a un problème. Parce que nous, personnes racisées, on le sait déjà et on est fatiguées de devoir faire de l’éducation gratuitement, sur notre temps libre, alors qu’on on est déjà discriminées.

    • @georgia oui :D

      J’en profite pour souligner que c’est plus facile à dire qu’à faire... quand justement il y a aussi des injonctions contraires, selon lesquels il ne faut pas prendre la place, parler au nom, attirer l’attention au détriment des premiers et premières concernées.

      Et je pense aussi que selon les situations, une parole rapportée, portée par ces fameux allié-e-s, pourra manquer de connaissance, d’authenticité, de légitimité.

      A poursuivre.

    • @raspa
      Encore et toujours sur notre sujet :

      Harvey Weinstein et les hommes qui savent. - Crêpe Georgette
      http://www.crepegeorgette.com/2017/10/13/harvey-weinstein

      La parole masculine compte dans des cas de violences sexuelles contre les femmes. Elle compte davantage que celles des femmes victimes. On ne vous dira pas que vous avez vos règles, que vous vous habillez trop court, que vous vous faites des idées, que vous cherchez les histoires, que vous avez un passé douteux, que vous êtes frustrée, que vous êtes lesbienne, que vous êtes hystérique, que vous êtes en pré ménopause, que vous mentez, que vous êtes vénale, que vous êtes trop sexy, que vous êtes trop moche, que vous vous faites un monde de rien, que vous exagérez tout, que vous n’avez pas d’humour, que vous êtes coincée, que vous devriez vivre sur une île déserte, que vous êtes une salope, que vous l’avez un peu cherché, que vous avez mal interprété, que vous êtes une pute, que vous êtes frustrée, que vous aimeriez bien que ca vous arrive.
      Vous êtes le neutre, l’objectivité, la mesure, la tempérance.

      Mais aussi :

      Les hommes ont des agendas pour savoir quand on doit parler et de quoi on doit parler. [...]
      Un agenda et une balance pour peser les crimes sexuels.

      Nous nous retrouvons, nous femmes, à la merci des hommes. De ceux qui violent et de ceux qui regardent. De ceux qui comptent les points. De ceux qui établissent des agendas avec les bonnes dates pour porter plainte. De ceux qui recensent les vraies agressions des fausses. De ceux qui analysent posément. De ceux qui feignent de s’étonner. De ceux qui protègent des agresseurs, des harceleurs, des violeurs, des voyeurs. J’aimerais dire que la parole des femmes est libératrice, qu’elle va lever la chape de plomb sur les violences sexuelles que nous subissons. Cela se fera selon un agenda décidé par des hommes. Ils nous croiront peut-être ou pas. Maintenant ou dans dix ans. Ils décideront ce qui est grave ou pas, ce qui vaut la peine ou pas.

      (Bon, évidemment, je t’invite à lire l’article en entier. Mais je trouve que ces deux extraits montrent bien le côté ambivalent de cette affaire d’engagement des privilégié⋅e⋅s).

    • @raspa
      Ça fait du lien, et en plus, c’est Nicolas Haeringer ;-)
      Ouvrir les yeux, puis nettoyer la porcherie | Le Club de Mediapart
      https://blogs.mediapart.fr/nicolas-haeringer/blog/161017/ouvrir-les-yeux-puis-nettoyer-la-porcherie

      La lecture des témoignages sous le #BalanceTonPorc (et la masse des #MeToo), par lequel des victimes de harcèlement se signalent, brisent le silence et donnent à voir le mal que les hommes cis font poser de nombreuses questions aux hommes cis qui se pensent solidaires : comment, justement, être réellement solidaire ? Comment être un allié réel ? Comment contribuer à briser notre part du silence ?

  • L’insupportable violence du féminisme - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/08/09/insupportable-violence-feminisme

    Je regarde le chiffre effarant, affolant des violences sexuelles, dont les hommes ne cessent de me dire que cela devrait être mon unique et seul combat et je le vois s’éloigner car je suis trop occupée à chercher mes mots pour ne pas blesser les hommes.
    Je sais qu’ils sont blessés lorsque je parle des violences sexuelles. Blessés que je puisse les en croire auteurs. Blessés que je puisse les comparer avec ceux qui violent et que je ne définis pas plus précisément ce qui entretient un doute insupportable entre les hommes qui ne violent pas et les hommes qui violent. Blessés que tout mon discours ne soit pas mieux choisi, mieux construit, mieux écrit afin de ne pas les stigmatiser.
    Il se joue alors un jeu étrange entre eux et moi, dont on feint de ne pas connaître les règles mais dont on connaît l’issue.
    Ces hommes vont me presser de questions, de demandes de références, de leur expliquer la totalité du féminisme, des violences sexuelles aux tâches ménagères en passant par l’inégalité salariale. J’aurais droit à la mauvaise foi, aux arguments homme de paille. Tout mon défi sera de chercher les bons mots, la bonne phrase, la bonne tournure. Toute mon attention sera concentrée sur le fait de ne pas leur déplaire, et que peut-être ils deviennent moins des ennemis de classe, des dangers directs ou indirects, des participants actifs ou passifs au sexisme. Tout leur discours sera sous-tendu par la menace suivante : « SI tu n’es pas gentille, SI tu ne réponds pas à toutes mes questions, SI tu t’énerves, alors je serai un ennemi du féminisme et cela sera ta faute ».
    Les femmes sont en général vues comme responsables des violences sexuelles qu’elles subissent. La boucle se boucle. Si nous n’expliquons pas gentiment aux hommes qu’il faut pas violer, alors ils le feront.
    Les féministes deviennent alors responsables des violences faites aux femmes. Si les féministes étaient plus pédagogues, plus gentilles, moins agressives, alors les hommes s’énerveraient moins en réaction. Je ne travaillerais plus à lutter contre les violences faites aux femmes mais concentrerais toute mon attention à ce que les hommes ne violent pas davantage à cause de moi, ne soient pas plus sexistes à cause de moi, ne soient pas des ennemis du féminisme à cause de moi. Toutes les violences faites aux femmes pourraient s’estomper, d’un coup, si les féministes faisaient un peu plus d’efforts et comprenaient un peu mieux le mal-être des hommes.

  • Dans quel Monde on vit -
    Interview de Virginie Despentes
    http://www.rtbfradioplayer.be/radio/liveradio/lapremiere?rpAodUrl=http://rtbf-pod.l3.freecaster.net/rod/rtbf/geo/open/F/FJh1g8TBom.mp3&rpSt=10&rpSrp=3.0

    — Vous avez dit : « Les hommes sont lents ».
    -- […] Je trouve qu’ils sont lents, en tant que groupe. Déjà ils ont été assez lents à comprendre que le féminisme les concernaient. On ne pouvait pas avoir toute une partie de la population qui voulait changer le monde, changer la façon de vivre, l’espace public, et que eux allaient juste… rien changer. Ça doit se faire ensemble ou alors il faut qu’on soit dans des sociétés non-mixtes. Mais si on est dans une société mixte il ne peut pas y avoir un féminisme actif avec une population masculine passive. Il faut que ça se fasse dans une discussion, dans des frottements ou même des conflits.

    Là où je trouve que les hommes très très lents c’est sur des questions comme le viol ou le harcèlement de rue ou le harcèlement au travail […] Ça fait plus de trente ans que je vois toujours la même chose : des filles qui se réunissent pour en parler ; on va quand même pas se réunir comme ça des siècles et des siècles […] Ceux qui doivent en parler, se poser le problème, ce sont les agresseurs, c’est-à-dire les hommes : c’est aux hommes de se demander « qu’est-ce que vous foutez avec le viol », par exemple. Spa nous : en général, on viole très peu. Donc vous, en tant que groupe, qu’est-ce que vous foutez avec le viol ? Est-ce que vous pensez que c’est nécessaire, pour nous tenir […] Y’a quelque chose, parce que sinon, quand y’a un viol, vous vous rassembleriez pour vous demander comment faire pour arrêter ça. C’est pas une force supérieure à vous qui s’empare de vous, spa Satan. Satan vous habite pas quand vous violez. Donc qu’est-ce que c’est que votre culture, qu’est-ce que vos comportements, votre rapport à l’alcool, au groupe, à la féminité… Qu’est-ce que vous pouvez changer ? Parce que ceux qui doivent arrêter de violer, c’est les hommes. Nous on peut pas… on n’est pas au maximun, mais quasiment. Parce qu’après, la seule solution intéressante qu’on peut apporter, en tant que femme, c’est sortir avec un bazooka et dès qu’on voit un mec qui bouge, boum, on l’allume avant de savoir si oui ou non c’est un agresseur […]

    Ceux qui doivent renoncer par rapport au viol, au harcèlement et à toute une série de comportements qui changent complètement la façon qu’ont les femmes de se déplacer en ville mais aussi d’être chez elles et dans leur corps, tout le temps, ce sont les hommes. Y’a des choses qu’on peut, nous, faire : on peut faire plus de films, plus produire, se débrouiller pour avoir des postes de pouvoir et changer des représentativités… Mais les viols, les gars, ça reste votre problème. Ou alors dites-nous « nous on trouve ça bien parce c’est pratique qu’il y ait des violeurs, c’est un peu comme les terroristes : il font le boulot pour que vous vous teniez toutes tranquilles, y’en a 3 ou 4 qui font ce sale boulot et nous on profite de ça. » Mais dites-le nous clairement.

    Et c’est là que je trouve les hommes lents : c’est-à-dire, à un moment donné, prenez la parole sur ce qui est votre problème. Les victimes souvent sont des femmes, d’accord, mais les agresseurs c’est vous, donc c’est à vous de prendre ça en charge. […] Ça devrait faire 15 ou 20 ans que je devrais voir les mecs réfléchir comme des fous pour changer. Mais je ne les vois pas.

    #viol #CultureDuViol #PassivitéMasculine

    • @aude_v : oui, c’est moi qui ai retranscrit (c’est loooong) et j’ai volontairement éludé certaines répétitions de mots (courantes à l’oral mais nuisant à la compréhension de l’écrit) et laissé des « spa » au lieu de « ce n’est pas » parce qu’après tout, c’était ainsi dit et tout aussi efficace à l’écrit.

      Ce faisant… c’est étonnant comme elle parle vite parfois, dans un registre très oral et comme sa pensée reste cependant limpide et facile à suivre (ou c’est chez moi seulement que ça fait mouche ?)

      #transcript

    • L’insupportable violence du féminisme - Crêpe Georgette
      http://www.crepegeorgette.com/2017/08/09/insupportable-violence-feminisme

      Andrea Dworkin demandait en 1983, il y a 34 ans, aux hommes pourquoi ils étaient si lents à comprendre les choses. Pourquoi étaient-ils si lents à comprendre que les femmes sont dans l’urgence d’arrêter d’être violées, d’arrêter d’être frappées, d’arrêter d’être tuées, d’arrêter d’être blâmées pour avoir été violées, frappées et tuées. Pourquoi 34 ans après l’êtes-vous toujours autant ? Pourquoi mon urgence devrait être de chercher les bons mots, le « des » au lieu du « les » pour ne pas vexer votre ego et vivre sous la menace que vous passiez du statut de faux allié à celui d’ennemi déclaré.

      #lenteur

    • Andrea Dworkin : Je veux une trêve de vingt-quatre heures durant laquelle il n’y aura pas de viol | TRADFEM
      https://tradfem.wordpress.com/2014/11/15/je-veux-une-treve-de-vingt-quatre-heures-durant-laquelle-il-ny-au

      Et s’il devait y avoir une requête, une question ou une interpellation humaine dans ce cri, ce serait ceci : pourquoi êtes-vous si lents ? Pourquoi êtes-vous si lents à comprendre les choses les plus élémentaires ? Pas les choses idéologiques compliquées ; celles-là, vous les comprenez. Les choses simples. Les banalités comme celles-là : les femmes sont tout aussi humaines que vous, en degré et en qualité.

  • Le domicile, un espace sûr pour les #femmes ? - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/01/18/chambre-soi

    Et pourtant, faudra-t-il le rappeler encore et encore, les #violences sexuelles envers les femmes sont commises dans la majorité des cas par des hommes connus (83 % des cas). Et la plupart des violences sexuelles ont lieu au domicile de la victime. Trois fois sur quatre les viols ont lieu au domicile de la victime. Pour ce qu’on appelle des « gestes déplacés » seulement un sur cinq a lieu dans l’espace public.

  • Résumé de Pax neoliberalia de Jules Falquet - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2017/01/16/pax-neoliberalia/#more-10884

    Voici le résumé de Pax neoliberalia, Perspectives féministes sur (la réorganisation de) la violence de Jules Falquet qui m’a été gentiment envoyé par les éditions iXe. Dans ce recueil de textes, écrits sur une vingtaine d’années, l’auteure travaille sur les enjeux matériels des différentes formes de violences contre les femmes et sur la réorganisation néolibérale de la coercition.

    Il est difficile de prétendre en tout début d’année que ce livre sera un des livres les plus marquants de mon année 2017 mais j’ai pourtant bien ce sentiment. L’auteure arrive magistralement à montrer, par exemple, combien la violence patriarcale et celle née du néo-libéralisme touchent en tout premier lieu les femmes (et encore davantage si elles sont racisées).