• http://desordre.net/bloc/ursula/2017/videos/047.htm

    J – 109 : Concert au Triton du trio Da da da , Emile Parisien, saxophone, Roberto Negro, piano, et Michele Rabbia, percussions, découverte des deux premiers, jeunes gens très talentueux et inventifs, Roberto Negro puise dans un demie queue ouvert toutes sortes de sonorités pas toutes probables de la part d’un piano, et surtout met admirablement en lumière le jeu envoutant de son saxophoniste, Emile Parisien véritable pile électrique, qui combine l’art du saxophone avec celui d’une danse de Saint-Guy très impressionnante, son jeu de jambes étant le soulignement gracieux des mélopées de son saxophone.

    Et je ne vous présente plus Michele Rabbia, très en forme ce soir-là, dans un entre deux de ce qu’il est capable de faire en jouant avec Dominique Pifarély c’est-à-dire un jeu surtout sur la couleur, et ce qu’il joue, plus percussif, plus batteur, plus énergique, plus en force avec le quartet de Régis Huby. Son set s’est augmenté de quelques instruments très métalliques dont il tire des sonorités tellement subtiles, même dans les passages très free et très énergiques de ce concert, y laissant une énergie qui ferait presque peur quant à sa santé tant il se démultiplie dans le jeu. Était-ce, en revanche l’inspiration d’un soir de faire ainsi, une déficience technique, telles qu’elles se produisent parfois à l’insu du public, heureusement, mais il m’a semblé que Michele ce soir-là était en deçà de ce qu’il produit habituellement en termes de retraitement numérique de ses sons.

    À la réflexion ce n’est pas tous les soirs que l’on écoute un jazz aussi inventif, aussi aventurier, et, oui, adventice, un jazz qui remet sur le tapis ses fondamentaux mêmes, ses bases, celles rythmiques et celles formelles, un jazz qui ne fait pas que s’appuyer sur la déconstruction free pour se renouveler, un jazz qui littéralement pose des bases pour des possibles, un jazz qui louche du côté de la musique sérielle, un peu, mais aussi du côté des grands compositeurs de la fin du XXème, Ligeti notamment. Donc pas le petit concert, un soir au club pour plagier le titre d’un roman de Christian Gailly.

    Et du coup je m’interroge sur cette capacité invraisemblable qu’a Michele se de démultiplier, de s’inventer de nouvelles formes de soi dans toutes ses aventures musicales, en fin d’année, il jouait, un seul soir, ce dont il était très fier, et il peut, le peu que j’en ai entendu, cela avait l’air de sérieusement casser la baraque, avec Roscoe Mitchell, solo, il joue sur d’infimes subtilités de couleurs notamment, ce qu’il fait également avec Dominique, en d’autres occasions, on lui demande presque de faire le batteur de hard rock , peut-être pas, de jazz rock de la fin des années septante oui, contre-emploi dans lequel il tire malgré tout son épingle du jeu, et à chaque fois il apporte sa couleur, son génie, son talent, sa générosité à ces collectifs qui reçoivent en retour de lui des trésors vraiment. Et cette trace est magique, il faut tendre l’oreille pour la déceler dans un enregistrement et pourtant elle est là, bien là, c’est même elle qui fait fonctionner l’ensemble, modestement. Et sans parler de la gentillesse.

    Vivement le 7 février (à 20 Heures pétantes, c’est mal dit) à Suresnes, à la médiathèque, avec Dominique. Franchement vous auriez quoi de mieux à faire que de venir écouter (gratuitement) Dominique Pifarély et Michele Rabbia donner une musique tellement belle à mes images silencieuses ? Présence obligatoire, moi je dis.

    #qui_ca

  • J – 110 : Rendez-vous avec Julien à la médiathèque de Suresnes pour faire les mises au point concernant le matériel (pour Apnées , le 7 février à 20 heures, médiathèque de Suresnes, spectacle gratuit). Je dois commencer à prendre un peu de bouteille dans ce domaine parce que je suis désormais capable d’anticiper quelques difficultés scénographiques et d’éclairage, tout en y trouvant des solutions, grandement aidé en cela par le fait que Dominique et Michele sont parfaitement à l’aise dans le noir, une petite lampe de chevet pour l’un et des clips de lutrin pour l’autre et le tour est joué, enfin, je crois. À moi (mes images) toute la lumière (du vidéoprojecteur), je serai calé dans un coin, côté cour, avec Michele.

    Rendez-vous à la mosquée avec Sarah et, plus tard, qui nous rejoint, Arnaud. Plaisir d’esquisser avec Sarah les plans de son futur site, tout en buvant des hectolitres de thé à la menthe, plaisir de retrouver Arnaud, pas vu depuis tellement longtemps, depuis Contre à la médiathèque de Suresnes, finirai-je par mentalement retrouver. Discussion à bâtons rompus à propos de tout, de nos tentatives passées et communes d’écriture en ligne, de ce qu’il en reste, en fait un champ de ruines amères, et de ce qui nous nourrit désormais, l’envie inaliénable de continuer, façon, on ne peut pas continuer, il faut continuer, on continue.

    Je souris à l’idée que depuis quelques temps je mélange allégrement les petits croquis que je fais pour expliquer, ici à Sarah, les maquettes que je voudrais mettre en place et des petits schémas un peu plus rébarbatifs de cheminement réseau et de répartition et d’organisation des données dans le cadre de mon travail d’ingénieur de maîtrise d’ouvrage. Finalement une seule constante entre ces deux types de croquis, ils sont parfois traversés par des ailerons de requin.

    #qui_ca