• Délices de la vie conjugale
    http://www.laviedesidees.fr/Delices-de-la-vie-conjugale.html

    Les moments de retrouvailles, les cadeaux, les petites attentions, sont tout autant de manières de pratiquer l’amour, quand l’espace commun risque de s’étioler et de se défaire. Car même si le temps n’est pas nécessairement ce barbare que chantait Brassens [4], le désamour menace, transformant le familier et le connu en étranger. C’est ce moment profondément mélancolique de la déliaison, de la modification, que Michel Bozon décrit surtout à partir de références littéraires, mais un moment qui préfigure une nouvelle rencontre et un renouveau. Rien, ou presque, ne transparaît, dans cette fin presque douce, des ambivalences, de la conflictualité où l’amour s’entremêle à la haine. Si la force éruptive de l’Éros est largement absente du livre de Michel Bozon, la violence physique mais aussi symbolique qui règne trop souvent dans les couples n’est mentionnée que de façon marginale.

  • Délices de la vie conjugale
    http://www.laviedesidees.fr/Delices-de-la-vie-conjugale.html

    L’amour ne se réduit ni à la conjugalité ni à la passion : en l’abordant comme un ensemble de gestes et de #pratiques, Michel Bozon montre qu’il s’agit de se donner et parfois de s’abandonner soi-même. C’est alors l’épuisement plus que la haine qui menace dans cette vision apaisée des relations amoureuses.

    #Revue

    / #amour, pratiques, #confiance, #violence

    • Émile Durkheim avait montré, dans ce classique des classiques qu’est son étude sur le suicide, que la monogamie borne l’horizon des femmes, « ferme toutes les issues, interdit toutes les espérances même légitimes », alors que les mœurs accordent aux hommes « certains privilèges qui [leur] permettent d’atténuer, dans une certaine mesure, la rigueur du régime » [2]. Les hommes, selon Durkheim, à la différence des femmes, cherchaient dans le mariage autre chose que la satisfaction sexuelle. Pour Georg Simmel aussi l’amour dépasse sa simple manifestation sexuelle ; il implique la totalité de la vie [3]. Comme Simmel, Michel Bozon dissocie partiellement l’amour de la sexualité. Quand le couple se stabilise, l’affectivité semble déterminante. Cela ne signifie pas que la sexualité soit absente. Elle est domestiquée, prévisible, procure sans doute moins d’excitation mais, semble-t-il, davantage de plaisir, car chacun connaît la sensibilité de l’autre. La sexualité est donc un élément de ce domaine commun qui se construit dans la vie conjugale et où les tâches à accomplir sont réparties de façon de plus en plus inégales, alimentant les frustrations et l’amertume.

    • L’amour c’est le moyen par lequel les hommes font nettoyer leurs sanitaire gratuitement. C’est par amour que 80% des taches domestiques sont faites par les femmes en 2017 en France. C’est par amour que les femmes silencient les violences que les hommes qui les aiment leur infligent. C’est par amour que les femmes perdent leur nom, leur identité. C’est par amour aussi que les femmes mettent entre parenthèse leur profession, tandis que par amour les hommes ne le font pas.

      C’est pour l’amour hétéro-conjugale que les filles et les femmes s’affament, se torturent le poile, se recouvrent le visage de produits toxiques. C’est par amour que les femmes se détruisent la santé à coup de contraceptif hormonaux pour que monsieur qui les aiment n’ai pas à se prendre le chou avec les effets secondaire de sa sexualité pénétrative.

      L’amour conjugale, l’amour hétérosexuel du couples monogame, c’est l’outil moderne que le patriarcat a trouvé pour renforcer la domination masculine. Le bouquin fait comme si l’égalité était déjà là (c’est ce qu’indique la ccl du résumé), il est hétérocentré et invisibilise les violences faites aux femmes dans la conjugalité et ceci est à mes yeux du déni de patriarcat et un renforcement de la domination masculine. Prétendre que les hommes se donnent aussi totalement que les femmes dans l’amour conjugale, c’est un mensonge (toutes les statistiques le montrent, tâches domestiques, violences viols conjugaux, demandes de divorces, inceste...). Voila ca que je voulais dire par mes tags.

      Si la force éruptive de l’Éros est largement absente du livre de Michel Bozon, la violence physique mais aussi symbolique qui règne trop souvent dans les couples n’est mentionnée que de façon marginale.

      Sur l’amour conjugale hétéro je conseil plutot Paola Tabet et les échanges économico-sexuels :
      https://seenthis.net/messages/554501

      Le mariage est, et surtout a été, l’endroit de la reproduction. L’échange économico-sexuel n’est pas un choix : c’est ce qui est donné par une structure sociale dans laquelle le mari gagne plus, a plus de biens, de pouvoir, de prestige… La preuve, ce sont les situations plus ou moins catastrophiques lors d’une séparation. Aux États-Unis (et ailleurs) une grande majorité des hommes divorcés ne paient plus un an après, la pension alimentaire fixée par le juge, même s’il y a des enfants. Comment ne pas voir le mariage comme le terrain de l’échange ? Plus d’échange, plus d’argent. Et, de fait, celles qui sont pénalisées (souvent lourdement pénalisées) dans les séparations ce sont les femmes qui se retrouvent avec moins d’argent et les enfants sur le dos.

    • Oui @monolecte, @aude_v,@mad_meg, en ce moment sur france culture, « le corps des femmes en marche » avec Adèle Van Reeth et Geneviève Fraisse (philosophe, Historienne de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS ) pour qui également la question de la symétrie est primordiale pour l’égalité.

    • PAYE TON COUPLE
      https://payetoncouple.tumblr.com

      Témoignages de sexisme et de violence verbale dans toute relation amoureuse ou sexuelle, y compris au sein du couple. Ce tumblr est ouvert à tous les témoignages et ne se veut pas cis/hétéro-centré.
      Attention, la majorité des témoignages décrivent des propos ou des situations très violentes. Certains d’entre eux font mention de violence sexuelle. Nous mettons donc ici un TW général pour toute la page.
      TW : viol, violence sexuelle, transphobie, violence verbale et psychologique, violence physique

      Gros gros TW, effectivement... Terrible.

      #hétérosexualité surtout, quand même

      (déjà signalé par @vanderling, dans un fil concernant les tumblr « paye ta/ton... » : https://seenthis.net/messages/535585#message559369)

    • Je ne comprends pas. Il y a quelqu’un qui a lu le livre dans cette discussion ?

      Mais si le point de départ c’est la symétrie des femmes et des hommes dans l’amour, ça ne va pas aller loin

      Pas du tout. Sur plusieurs aspects Bozon met en lumière les inégalités hommes femmes.
      Mais c’est vrai que si vous y cherchez un argumentaire contre les violences conjugales ce n’est pas là que vous allez le trouver vu que ce n’est pas le propos du livre et de toute façon sur ce sujet lisez les auteures femmes.
      Ici c’est super intéressant d’analyser les positionnements des protagonistes du couple au cœur même des sentiments, le don/contre don, les tactiques (différentes pour les femmes comme pour les hommes forcément).
      C’est un livre très court, qui se lit rapidement alors il ne développe pas précisément ce qu’il énumère mais je trouve que c’est une bonne entrée. Et il n’enjoint absolument pas les femmes à s’oublier. D’ailleurs il n’enjoint personne à quoi que ce soit c’est peut-être ça qui vous gêne. Je n’attends pas d’un homme qu’il écrive un livre sur l’aliénation des femmes, ce n’est pas son rôle. On est assez grandes pour ça. Par contre il ne la nie pas.
      À rapprocher du livre de Chaumier, La déliaison amoureuse qui lui, est beaucoup, beaucoup, plus dense et dont le propos est plus de déconstruire l’idéal romantique du couple.

    • On discute à partir de ce que le résumé dit du bouquin @ninachani . Il semble qu’il n’y ai que toi qui ai lu ce livre ici. Ce résumé indique que le bouquin pose des problèmes important du point de vue des femmes et ta defense du livre ne dit pas le contraire non plus. Personnellement un bouquin sur l’amour conjugale qui fait comme si les échanges étaient réciproques ca m’interesse pas et je trouve qu’il renforce la domination des hommes sur les femmes.

    • Quelle position d’autorité ? Je vous trouve très susceptibles.
      Je n’avais pas compris que personne n’avait lu le livre. Je ne comprends pas les attaques contre cet ouvrage qui, s’il n’est pas le livre féministe de l’année (et comme je le disais je n’attends pas qu’un livre écrit par un homme le soit) ne mérite pas ce que vous en dites :

      Personnellement un bouquin sur l’amour conjugale qui fait comme si les échanges étaient réciproques ça m’interesse pas.

      C’est totalement faux. Bozon ne fait pas comme si les échanges étaient réciproques. Il signale plusieurs fois que ce n’est pas le cas, même si comme je le disais, il ne s’y attarde pas parce que ce n’est pas son propos. Mais il est clair là-dessus.

      Je ne suis pas d’accord avec la critique du livre qui est mise en lien. Dès le départ, il est indiqué :

      Michel Bozon montre qu’il s’agit de se donner et parfois de s’abandonner soi-même.

      Dans cette phrase on a l’impression que Bozon dit aux lecteurs-trices que c’est ce qu’il faut faire dans une relation mais ce n’est pas le cas. Il analyse les différentes phases d’une relation amoureuse à travers (entre autres) ce que les protagonistes donnent (ou pas) à l’autre par exemple.
      C’est un livre concis mais intéressant pour voir ce qu’il se passe au cœur même de ce qu’on appelle le sentiment amoureux. Moi j’y ai trouvé matière à réfléchir aux confrontations à l’intérieur du couple, et c’est déjà beaucoup.
      Je vous fais une citation (p73) :

      Le fait pour un partenaire masculin de limiter autant que possible ce qu’il remet de lui et de rester sur son quant-à-soi manifeste moins un trait psychologique spécifique des hommes qu’il n’exprime une composante de la domination masculine, la volonté de rester hors d’atteinte, le rejet de l’interdépendance, voire de la dépendance à l’égard d’un partenaire

      On a quand même fait plus sexiste, non ?