Trump, le mâle aux multiples cultes | Joelle Palmieri
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Empêtré dans ses dogmes, Donald Trump en a fait campagne et compte aujourd’hui appliquer ce que ses évangiles dictent – la supériorité du mâle blanc – aux États qu’il dirige. Un infantilisme guide ses actes, vertèbre ses discours, nourrit le rôle messianique qu’il s’arroge. Ce trauma, pourrait-on dire, est bâti sur différents cultes : le culte du corps masculin bien fait, le culte de l’ordre, le culte de la réussite, le culte de l’argent, le culte de la blanchité. Il vaut à la population états-unienne et aux autres, un masculinisme d’État, à savoir un autre culte : la croyance érigée en système que les hommes (toutes classes confondues) sont les victimes d’offensives diverses de la part des féministes, des militants homosexuels, voire tout simplement des progressistes, en cela qu’elles remettent en cause leur virilité et leur capacité/rôle social de pourvoyeurs du foyer, d’être de « vrais hommes ». La défensive endosse alors tous les clichés et renforce les haines : xénophobe, raciste, sexiste, homophobe. Et elle s’assume complètement car elle est sincère. Certains grands supporters de l’actuel président des États-Unis (majoritairement des hommes blancs ruraux peu diplômés) considèrent par exemple que ce sont des femmes noires qui leur ont pris leur travail, ou « les réfugiés », travail qui leur revenait de plein droit, de façon immuable, et qui leur a été volé par les politiques d’Obama, le « Noir ». Cette victimisation volontaire révèle une ignorance, celle de la complexité de l’histoire contemporaine, et avec elle, le rejet de la responsabilité de sa propre situation sur l’Autre, cet inconnu.❞