Nanni Balestrini
Primo Moroni
La horde d’or. Italie 1968-1977
La grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle
►http://www.lyber-eclat.net/livres/la-horde-dor
#to_read #politique #histoire
Nanni Balestrini
Primo Moroni
La horde d’or. Italie 1968-1977
La grande vague révolutionnaire et créative, politique et existentielle
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La horde d’or. Italie 1968-1977 | Editions de l’éclat
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Livre d’histoires et d’analyses politiques, compilation de documents, tracts, chansons, articles de revues ou manifestes, témoignages à la première personne et au jour le jour d’une révolte, devenue « transformation radicale de la vie quotidienne, utopie, besoin de communisme, révolution sexuelle, lutte armée, etc. », La horde d’or est un ouvrage de grande ampleur qui parcourt l’histoire politique italienne, depuis les prémisses des années 60 jusqu’à la fin des années 70, qui verront s’exténuer les espérances et les jubilations d’une génération « outrageusement » enthousiaste. Ouvrage transgenre ou transversal, La horde d’or permet de combler un « manque d’histoire » de la fin du XXe siècle, et apporte une information de première main et de première importance sur dix années qui ébranlèrent non seulement l’Italie, mais également l’Europe, et dont l’actualité resurgit, près d’un demi-siècle plus tard, dans les mouvements et les luttes du jeune XXIe siècle, pour signifier l’inanité des réponses institutionnelles qui ont été apportées à la crise « créative, politique et existentielle » à laquelle nous sommes confrontés.
Si le « laboratoire italien » cartographié par l’ouvrage offre une saisie incomparable de ces tensions, c’est que là plus que partout ailleurs en Europe dans le dernier XXe siècle, les luttes, les mouvements, l’affrontement avec les pouvoirs institués ont atteint une dimension de masse. Des premières secousses qui disent, dès les années 1950, le refus de « l’idéologie de la Reconstruction » et le passage accéléré au « fordisme », de la généralisation du « refus du travail » à la décomposition du Mouvement ouvrier au début des années 1980, le livre propose un récit composite, éclaté et pourtant étrangement cohérent d’un antagonisme social et politique qui se sera étendu de l’usine à l’ensemble de la société. Ce changement de monde et d’époque, La horde d’or le raconte au pluriel singulier, tissant les fils matériels et subjectifs des comportements, des besoins et des luttes. Ce sont des histoires de campagne qui devient ville, puis métropole, de grandes migrations du Sud vers le Nord industriel, de luttes pour le salaire et contre la productivité, de victoires et de défaites rythmées par des chansons, de grèves impromptues minutieusement coordonnées par l’intelligence collective, d’assemblées d’étudiants-travailleurs qui désertent l’université, de collectifs de femmes qui dynamitent la politique des groupes révolutionnaires, d’autoréductions et d’appropriations prolétaires, d’affrontements contre la société de classes et sa police et de luttes armées, d’indiens métropolitains, d’immeubles qui deviennent radios libres ou logements occupés, de comités de rédaction qui se réunissent dans des librairies transformées en centres sociaux…
Préfaces et sommaire (#lyber)
▻http://www.lyber-eclat.net/la-horde-dor-sommaire-et-prefaces
Extraits :
L’autonomie, les autonomies
▻http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8459
Le refus du travail
►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7112
Skank Bloc Bologna, Un voyage dans le mouvement autonome apparu à Bologne en #1977.
Une bonne intro au livre : Entretien avec Nanni Balestrini et Sergio Bianchi - La horde d’or, journal de traduction, 2008
►http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8487
Mai 68 dans le prisme transalpin
« La Horde d’or », ouvrage choral sur le bouillonnement politique et artistique en Italie de 1968 à 1977, est désormais traduit en français. Une somme éclairante sur la complexité d’une époque.
▻http://next.liberation.fr/livres/2017/02/15/mai-68-dans-le-prisme-transalpin_1548690
La Horde d’Or, le texte est en ligne (site en chantier)
►http://ordadoro.info
Le 13 mars 1977, les chars entrent dans Bologne
▻https://lc.cx/JsXs
Une #playlist Horde d’or, plus partielle que partiale
▻https://twitter.com/clprtr/status/857487739738050560
L’autonomie italienne reste un référence historique majeure pour penser les luttes actuelles. Avant le passage à la lutte armée, cette période valorise les luttes spontanées et la contestation joyeuse.
▻http://www.zones-subversives.com/2017/04/greves-et-lutte-armee-en-italie.html
Rome : la « bataille » de mars / L’ANNÉE 68
▻http://www.liberation.fr/planete/2018/03/02/rome-la-bataille-de-mars_1633424
Le soulèvement des étudiants face aux forces de l’ordre, le 1er mars 1968 dans la capitale italienne, constitue l’élément déclencheur d’un vaste mouvement de contestation.
Voir également « Matériaux pour une université critique » / « Cette fois, on ne s’est pas enfuis » : la bataille de Valle Giulia sur ►http://ordadoro.info
▻https://www.youtube.com/watch?v=ZTn_fwb4ZGQ
Paolo Pietrangeli, 45 tours, mars 1968
Place d’Espagne splendide journée
la circulation bloquée, la ville engorgée
et tous ces gens, combien y en avait-il ?
les pancartes brandies bien haut et tous on criait :
« non à l’école des patrons
le gouvernement dehors, démission » eeh
Et toi tu me regardais avec des yeux fatigués
pendant qu’on était encore là devant
et tes sourires paraissaient éteints
mais il y avait des choses bien plus importantes
« non à l’école des patrons
le gouvernement dehors, démission » eeh
Onze heures et quart, tous à la fac d’architecture
on n’avait pas encore de raison d’avoir peur
et on était vraiment très très nombreux
et les policiers face aux étudiants
« non à l’école des patrons
le gouvernement dehors, démission » eeh
Ont empoigné leurs matraques
et ils ont cogné comme ils le font toujours
et alors tout à coup il s’est passé
quelque chose de nouveau, quelque chose de nouveau, quelque chose de nouveau
cette fois on ne s’est pas enfuis
cette fois on ne s’est pas enfuis
Le premier mars si je m’en souviens
on devait bien être mille cinq cents
et la police nous tombait dessus
mais les étudiants la faisaient reculer
« non à l’école des patrons
le gouvernement dehors, démission » eeh
Et toi tu me regardais avec des yeux fatigués
– mais il y avait des choses bien plus importantes
mais qu’est-ce que tu fais ici mais ne reste pas là
tu ne vois pas que la police nous tombe dessus ?
« non à l’école des patrons
dehors le gouvernement, démission » eeh
Les camionnettes les brigades mobiles
nous ont dispersés, arrêtés en masse et puis ils nous ont frappés
mais que ce soit bien clair, et ça on le savait
c’était sûr, on n’en resterait pas là
cette fois on ne s’est pas enfuis
cette fois on ne s’est pas enfuis
Le premier mars si je m’en souviens
on devait bien être mille cinq cents
et la police nous tombait dessus
mais les étudiants la faisaient reculer
« non à l’école des patrons
le gouvernement dehors, démission » eeh
« Non à la classe des patrons
il n’y aura pas de conditions », non !