« Lost in Trumpslation », ou de la difficulté de traduire Donald Trump
Faut-il traduire l’homme comme il parle ou lisser sa syntaxe hachée et risquer de laisser penser qu’il s’exprime normalement ?
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La pauvreté du vocabulaire de Trump oblige celui qui veut le faire comprendre dans une autre langue à trouver des stratagèmes pour donner du relief à son discours.
Bérengère Viennot décrit un vocabulaire monopolisé par quelques adjectifs hyperboliques. « Great » revient 45 fois dans l’interview au New York Times, avec aussi « tremendous », « incredible », « strong » et « tough ». Or il y a diverses manières de traduire ces adjectifs en français, qui renvoient à des niveaux de langue et à des degrés de correction différents. Elle donne l’exemple de cette déclaration :
« I mentioned them at the Republican National Convention ! And everybody said : “That was so great.” »
Elle choisit de la traduire dans un registre familier par « c’était trop bien ».
« Il me fallait traduire l’expression d’un enthousiasme puéril et autosatisfait, donc si j’avais choisi d’écrire à la place, par exemple : “Et mon discours a fait l’unanimité.” La signification aurait été la même mais cela aurait donné une idée fausse de l’intention et du mode d’expression du locuteur. »