• #Coronavirus. Avec la pandémie, nos stéréotypes sur les (...)
    http://www.agrobiosciences.org/territoires/article/coronavirus-avec-la-pandemie-nos-stereotypes-sur-les-frontieres-son

    Je référence pour les archives, mais pour la première fois, Michel Foucher, que je connais bien et dont j’estime les travaux sur les #frontières, est ici « assez » décevant...

    En Europe du moins, elles n’avaient disparu que dans nos esprits, déconsidérées, synonymes de pensées bornées, de sociétés fermées. Il aura fallu pas moins d’une pandémie pour que les frontières soient plus que de simples lignes en pointillé et qu’on en redécouvre entre autres le rôle protecteur, tant pour la santé physique que mentale. Il était temps, peut-être. Car pour Michel Foucher , à force de prôner l’ouverture tous azimuts et de vouloir dépasser les limites, c’est à un retour du refoulé que nous assistions ici et là à travers l’érection de murs.

    • Je connais pas ce monsieur mais effectivement, Non aux érections et oui à l’ouverture. Emmuré les immigrant·es c’est ignoble et ca ne réduit pas la pandémie. A mes yeux c’est tout le contraire de ce qu’il dit, cette pandémie montre que les frontières marquées ou pas d’érections sont inefficaces et qu’on a besoin de plus de solidarité et de coordination mondial. Plutôt que se voler les masques comme des ordures on devrait laisser l’OMS les répartir et pas aux plus offrant·es. Même chose pour la question de la viande qui est au cœur du vortex pandémique, et qui pourrait etre réglé mondialement. Car si on bouffe ici le bétail c’est qu’il est gavé de nourriture que les humain·nes n’ont pas. Combien de champs de soja transgénique pour le pot-au-feu des bourgeois qui dévorent l’espace naturel ? Nous et notre bétail somme 97% de la biomasse des mammifères sur toute cette planète. 97% et ca comprend meme pas les poultoks ! Si on arrete de bouffer des lardons ca fera des grands espaces pour que les chauves souris et pangolins puissent pululler loin de nous. Ainsi que moins de transports, moins de pesticides, moins d’OGM (ca sert plus à rien si on n’a plus de bétail à nourrir), moins d’eau gaspillé, moins de pandémie, moins d’antibiotiques gaspillés, moins de pauvres gens qui doivent trucider des bêtes à la chaine dans ce travail qui est une torture faite aux pauvres, moins de violence, moins de souffrance, moins de morts ( humaines comme non-humaines) et ca fera plus de place pour des cultures de proteines vegétales pour tou·tes, plus d’espace qui peu redevenir sauvage... Bref tout ca c’est des choses qu’il faudrait entreprendre mondialement car pour l’instant la viande on sait toutes et tous qu’il n’ y en aura jamais pour tout le monde et que c’est pas possible de faire comme si certain·es pouvaient s’en gaver à un tel cout alors que d’autres en crèvent.
      Bref pas besoin d’état, ni de chef·fes, ni de frontières. Partager les ressources est devenu tout à fait faisable avec la mondialisation, l’abolition de la marchandisation de la santé et de la nourriture et l’horizontalité du web (qui permet de plus avoir de chef·fes). Enfin si on rêve évéillé en grande ouverture mondiale pour changer du cauchemar évéillé des petites érections de frontières.

  • Salons et festivals : où nous trouver ces prochains mois ?
    http://www.latelierpaysan.org/Salons-et-festivals-ou-nous-trouver-ces-prochains-mois

    Voici la liste des principales manifestations où nous serons présent dans les mois qui arrivent. Vous pourrez nous retrouvez sur des stands, avec l’exposition de nos communs, ou lors de conférences / débats. Salon Terr’eau bio (7 et 8 juin), en Picardie. Portes ouvertes (11 juin) de l’EPLEFPA Les Sillons de Haute-Alsace, dans le Haut-Rhin. Festival Les Marmites (17 et 18 juin), Ferme des Gipières à Cruis dans les Alpes-de-Haute-Provence, en marge d’une Tournée de recensement de fermes en (...)

    Actualités

    « http://latelierpaysan.org/Nos-expositions »
    « http://www.terreaubio.fr »
    « https://www.martmites.com/actualites »
    « https://agrikulturfestival.de »
    « http://www.gartencoop.org/tunsel/fr »
    « http://lapetitefoire.lemap.be »
    « http://lemap.be »
    « http://www.agrobiosciences.org/agriculture-monde-rural-et-societe/les-controverses-europeennes-de-marciac »
    « http://30ansdelaconf.fr »
    « https://www.fermedesroussets.org »
    « http://www.ai-isara.fr/gene/main.php?base=831&action=details&id_news=3651 »

  • La nature nous a pourvus d’un mécanisme de reproduction formidablement efficace, la reproduction sexuée
    http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=4135

    La #Chine annonce la construction d’un centre visant à produire à la chaîne 1 million de vaches clonées par an afin de sécuriser ses approvisionnements alimentaires... Vraiment ?
    Après l’analyse de Jean-Paul Renard, père du clonage en France, et la réaction du philosophe Vincent Grégoire-Delory sur les aspects éthiques, la Mission Agrobiosciences a sollicité le point de vue de Dominique Desjeux, anthropologue, fin connaisseur de la Chine, et publie, aujourd’hui, celui de Philippe Baralon, conseiller en stratégie des filières agroalimentaires (Cabinet Phylum).
    Pour ce dernier, il est clair que le clonage n’est pas une technique innovante au service de la sécurité alimentaire, car insuffisamment efficiente, au contraire de la reproduction sexuée qui, elle, s’avère formidablement efficace. Sans oublier que les consommateurs n’en veulent pas...
    A visionner ci-dessous (ainsi que les vidéos de Jean-Paul Renard, Vincent Grégoire-Delory et Dominique Desjeux).

    #clonage #alimentation #folie

  • Productions, Marchés, consommations, Sociétés... Pourquoi prôner la coexistence ? Est-elle vraiment possible ?
    http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=3950_

    Tout le monde s’accorde à prôner la nécessaire diversité des différents modèles de production agricole, de commercialisation et de consommation alimentaire, quitte à tenter de marier la carpe et le lapin.
    Ainsi, dans les discours, la coexistence sonne comme une incantation. Mais d’abord, en quoi la coexistence serait-elle forcément souhaitable ? Ensuite, qu’en est-il dans les faits ? Ici et là, autour de l’implantation de telle ferme-usine ou de tel agrandissement, les conflits se multiplient, les logiques concurrentes sont pointées. Alors, y a-t-il réellement de la place pour tout le monde ? Que soutiennent exactement les politiques publiques ? Et à quel prix peut-on assurer la cohabitation de divers modèles d’organisations sociales et économiques sur un même territoire ?
    Cette 21ème édition des Controverses européennes de Marciac propose d’explorer les différentes « disputes » qui agitent aujourd’hui les mondes agricoles et le reste de la société, tiraillés entre des conceptions radicalement différentes. Elevages extensifs/Intensifs, OGM/bio, agriculture paysanne/agribusiness... Qu’est-ce qui est compatible ? Quels sont les alliances ou les compromis possibles ? Que masquent les disputes ? Une journée et demie de débats, laissant une large place aux cercles d’échanges et à l’expression de tous les points de vue, ouvertes à tous sur inscription obligatoire : agriculteurs, chercheurs, enseignants, étudiants, responsables associatifs, agents administratifs, élus...

    merci @reka

    • La chercheuse Jocelyne Porcher, elle, va plus loin. « Je ne défends pas l’élevage parce qu’il fait partie de nos traditions, explique-t-elle. Je le défends parce que les animaux font partie de nos sociétés humaines. Le but de l’élevage est de créer une relation aux animaux qui ait un sens. Si on n’a plus d’animaux, on mourra de leur absence. »

      #tautologie « (nos traditions »/"nos sociétés humaines")
      #raisonnement_circulaire
      #déni et #foutage_de_gueule_carabiné ("le but de l’élevage")
      #rationnalisation_a_posteriori
      #spécimen_de_spécisme
      #oeillères
      #chantage ("sauver la planète")
      #surenchère_de_chantage ("on mourra de leur absence" : on va tous crever bis )
      #raisonnement_au_chausse-pied
      #etc.

      #pink_floyd , aussi

      Quant aux raisons moins grandiloquentes ("sauver la planète", fichtre !) de porter un regard critique sur notre rapport aux animaux comme sur notre culture alimentaire, elles ne manquent pas, mais sont ici complètement absentes, opportunément évacuées par l’approche proposée par l’article.

    • @Koldobika
      c’est la première fois que j’entends (façon de) parler de cette dame, et que je lis sa prose.
      Du coup, j’ai googlé son nom, et j’ai cru comprendre qu’elle s’en était justement fait depuis longtemps un avec (cette même prose) :

      Elle cherche simplement à montrer que l’élevage est un métier qui rend heureux, les humains et les animaux.

      http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=2527

      Porcher reconnaît toutefois que les animaux finissent tous tués dans les mêmes abattoirs, dans des conditions peu enviables. Mais rapidement, elle nous rassure quant aux “vrais” éleveurs : “ils y pensent plusieurs jours en avance, parfois ça les empêche de dormir”.

      http://asso-sentience.net/jocelyne-porcher-une-manipulatrice

      (je ne connaissais pas non plus asso-sentience)

      Les éleveurs disent d’ailleurs qu’ils doivent beaucoup aux animaux : nous donnons aux animaux, ils nous redonnent, nous leur redonnons... Or, les vegan, au nom de la justice et de la morale, ne veulent rien des animaux, ne rien leur donner, ni ne rien leur devoir. C’est une aporie. Ce système de pensée sort les animaux du lien social, et conduit in fine à rompre complètement avec les animaux. La dynamique de leur action mène à la rupture de la domestication. Les vegan ne se rendent pas compte de l’impact politique de leurs théories qui les lie aux multinationales agroalimentaires. Et qui conduit à achever le processus d’industrialisation de la production alimentaire

      (http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie)
      Ecrit justement cette même militante en faveur de l’élevage ; je ne m’avancerai à parler à la place d’aucun vegan, mais pour ce que je sais par exemple de la critique du spécisme, cette conclusion dont prétend s’autoriser madame Porcher pour en faire une lubie inepte au service de l’industrialisation est a minima fantaisiste.
      En fait, dans le genre « je m’empresse de te caricaturer et je te fais passer pour un bouffon délirant ou un idiot utile et grotesque afin de mieux éviter les questions qui pourraient peut-être bien me gêner aux entournures », sa méthode me rappelle un peu trop visiblement celle employée par certains contre le mauvais genre sous le considérable prétexte de « lutte contre l’artificialisation de l’humain ».

      Ces gens ne disputent pas, ils font la guerre.

      (et pour couper court dès à présent à quelques uns des arguments déplacés qui pourraient maladroitement être invoqués par d’autres contre mon propos, j’ai grandi à la campagne, en mangeant les quelques lapins et les poules que je côtoyais tous les jours ou presque dans la cour, dans un contexte d’élevage on ne peu plus artisanal et quasi-bio. Ah oui, ces animaux n’y étaient pas seulement nourris et choyés, ils y étaient aussi gentiment occis, avant de figurer joyeusement au menu. )

    • Pour avoir vu le film dont l’affiche suit (et que je trouve pas sur internet), où Porcher intervient, je crois que cet entretien dans Reporterre ne sert pas forcément le/son propos, centré sur la #relation humains/animaux. Ce n’est pas « tautologique » de parler de « traditions » et de « sociétés » puisqu’en l’occurrence il s’agit de ne pas nécessairement se revendiquer des premières pour réfléchir/transformer les secondes, dont ce film aborde de façon critique le « scientisme » (devenu"traditionnel" lui aussi) supposé rationnel utilisé pour (tout ?) rationnaliser....

      Des cochons (et des hommes). De l’objectivation scientifique de leur bien-être et autres petits concepts, film de Bruno Thomé, 2003, 129 minutes.

      « La chenille devient papillon, le cochon devient saucisson, telle est la loi de la nature. »
      De la maternité au supermarché, 3 expériences sur le bien-être des cochons d’élevage discutées par 2 biologistes, 1 philosophe, 1 animalier, et 2 stagiaires de la station de recherche porcine de l’Institut national de la recherche agronomique de Saint-Gilles en Bretagne.
      Entre documentaire scientifique et pamphlet journalistique, une vision subjective des pratiques de l’objectivation scientifique dans une institution française.

    • @Colporteur

      Je suis occupé à découvrir la propagande de madame Porcher, et je crains que dans son cas cela le soit, puisqu’elle présente l’élevage et semble faire de la gestion de la mort des animaux la condition sine qua non de notre humanité, menacée, dans cette sanglante perspective, par des vegans et autres critiques du spécisme complices de l’industrialisation.

      La relation aux animaux domestiques qu’ils défendent, c’est notre vie tout entière avec les animaux. Après l’exclusion de la vache, viendra celle de votre chien, remplacé par un robot supposé tout aussi capable d’exprimer des émotions et de ressentir les vôtres. Après l’exclusion de la vache et du chien, viendra la nôtre. Et cette exclusion-là est également déjà bien avancée.

      http://www.huffingtonpost.fr/jocelyne-porcher/eleveurs-animaux-delevage_b_5062481.html

      Dans notre monde radicalement artificialisé, seuls les animaux, en nous rappelant ce qu’a été la nature, nous permettront peut-être de nous souvenir de notre propre humanité. Mais saurons-nous vivre avec eux ?

      http://www.cairn.info/vivre-avec-les-animaux--9782707169006.htm

      Ce que nous essayons de mettre en évidence dans notre ouvrage Livre blanc pour une mort digne des animaux, c’est une troisième voie. Tuer les animaux n’est pas une évidence et ne fait plaisir à aucun éleveur, mais pourquoi le fait-on ? Que ferait-on si l’on ne faisait pas ça ? Pourquoi le fait-on depuis si longtemps ? Et pourquoi vaut-il mieux continuer à le faire car les alternatives proposées par l’industrie agroalimentaire sont encore plus tragiques que le fait de tuer les animaux ? La voie que nous préconisons se situe entre le déni et l’abolition. Ce que veulent les éleveurs, ce sont simplement des alternatives à l’abattage industriel, sous forme par exemple de petit abattoir à la ferme ou d’abattoir local géré par les éleveurs. Se réapproprier la mort des animaux, la maitriser, la décider, l’organiser, c’est aussi pouvoir l’assumer.

      http://www.bastamag.net/Et-si-le-but-ultime-de-l-industrie

      Pour ma part, la gestion de la mort, le droit et la capacité de l’administrer, je tiens que cela porte un nom déjà ancien, cela s’appelle le #Pouvoir. (Il y a une sacrée différence entre « remettre la mort à sa place dans la vie » et organiser son mode de vie autour de mises à mort d’animaux présentée qui plus est comme une fatalité )

      Et je trouve chez elle une indécente exhibition d’inintelligence des critiques du spécisme qui n’est pas sans évoquer la très laborieuse et très ostentatoire réception des critiques des rapports de genre dont ont fait montre il y a peu d’autres anti-industriels...

      #catastrophisme
      #malhonnêteté_intellectuelle
      #nécrophilie aussi
      #mythe_de_la_Nature

    • Hum... je connais que ce film qui a plus de 10 ans, là ça craint effectivement.

      Mais par ailleurs, je sais pas si il faut monter en généralité à ce point sur le « pouvoir d’administrer la mort ». Pour en rester aux seuls animaux humains, un cas concret où c’est plutôt le monopole du « faire mourir » qui pose une question de pouvoir : j’ai souvenir de ne pas avoir pu aider à mourir (faire mourir) quelqu’un de très proche qui me le demandait instamment après et pendant des hospitalisation répétées et qui dû finir en se démerdant en solo et à l’arrache. La « solitudes des mourants » (Élias) est constitutive, la contrer a donné lieu à diverses ruses humaines (veiller, soulager, abréger).

      J’admets ne pas avoir travaillé sur la question et ignorer bien des approches à ce sujet mais les animaux d’élevage sont proches de nous dans cette mesure où ils ne vivraient tout simplement pas sans la société que nous constituons (notre domesticité propre se lit dans la banalité de la névrose). Qu’est-ce qu’on fout de cette diversité des formes de vie là parmi lesquelles il faut compter du non humain ? Et quelles relations entre formes de vie ? C’est sous cet angle que le film mentionné m’avait intéressé. Il me semble que l’on va pas cesser d’y revenir et pour longtemps.

    • Pour en rester aux seuls animaux humains, un cas concret où c’est plutôt le monopole du « faire mourir » qui pose une question de pouvoir : j’ai souvenir de ne pas avoir pu aider à mourir (faire mourir) quelqu’un de très proche qui me le demandait instamment après et pendant des hospitalisation répétées et qui dû finir en se démerdant en solo et à l’arrache. La « solitudes des mourants » (Élias) est constitutive, la contrer a donné lieu à diverses ruses humaines (veiller, soulager, abréger).

      En fait, je ne vois pas de rapport entre,
      –d’une part, aider un(e) proche et pair(e) à mettre fin à ses jours à sa demande (ou selon ses voeux), ou l’accompagner dans ses derniers moments,
      –et de l’autre mettre à mort (même avec quelques cruels... états d’âme : le Pouvoir est un sacerdoce, et celleux qui doivent bien l’exercer sont bien malheureux !) des êtres vivants sentients considérés de fait comme des moyens (et même, cerise sur le gâteau qui leur fait certainement une belle guibolle, des moyens dont l’exploitation et la mise à mort seraient indispensables à "notre humanité" , selon le credo de madame Porcher et ses ami-e-s).

      Pour dire les choses autrement, il me semble être plutôt en accord sur un point avec madame Porcher : l’exploitation des animaux non-humains est probablement indispensable à l’idéologie spéciste, celle qui constitue justement l’Humanité en espèce supérieure et investie d’un Pouvoir légitime sur toutes les autres.
      Sauf que certain-e-s humain-e-s questionnent depuis longtemps l’innocence, le caractère prétendument indiscutable, inéluctable, de cette « Humanité » là. (je n’ai pas dit essentiel - ah ben en fait si, ça y est, je viens de l’écrire)
      Il me semble aussi que l’on peut aisément faire le parallèle avec d’autres formes d’oppression et d’autres systèmes d’inégalités.

      A moins que j’ai manqué quelque chose en route ?

    • @martin5 non, t’as rien loupé, c’est moi qui sais pas où je veux en venir et choisis des cas qui excèdent ou sortent de la question telle qu’elle est posée car celle-ci me semble surdéterminer les réponses possibles. Mon rapprochement visait à dire qu’on en a pas fini avec la mort, son administration. La sacralisation de la vie (humaine, cf les rites funéraires) a beaucoup perdu de terrain avec le capitalisme moderne, mais elle ne nous avait que fort mal protégé des boucheries internes à l’espèce, individuelles, de masse ou d’état.
      Sinon, quand même ! avec ou sans animaux, la légitimité d’un pouvoir (de mort ou de vie) ne saurait évidemment qu’être discutable.

      J’aggrave mon cas : l’antispécisme me parait #relever en partie d’un égalitarisme #refuge là où (quand) les pratiques, les théories et combats #égalitaires propres à l’espèce humaine paraissent hors jeu au plus grand nombre et où des minorités nouvelles ont à se former(il faut bien fabriquer quelque chose plutôt que rien dans ce reflux, j’en suis d’accord, mais quoi et comment). Point d’honneur et retrait, ensemble. Merci de pas vouer aux gémonies mes propos pour ne pas être capable d’en dire davantage et moins mal de suite.

      En plus, j’ai reçu un mel qui me dit que Porcher n’est pas dans le film dont je croyais me souvenir... C’est pas sérieux.

      #attention_fragile

      Ces échanges peuvent renvoyer à Réflexion sur la relation aux animaux
      http://seenthis.net/messages/358218

    • @colporteur

      Merci de pas vouer aux gémonies mes propos pour ne pas être capable d’en dire davantage et moins mal de suite.

      Pas de soucis, je n’ai pas forcément l’esprit de cet escalier là.

      J’aggrave mon cas : l’antispécisme me parait #relever en partie d’un égalitarisme #refuge là où (quand) les pratiques, les théories et combats #égalitaires propres à l’espèce humaine paraissent hors jeu au plus grand nombre

      Cela a longtemps été mon cas aussi, jusqu’à ce que je me penche un peu plus sérieusement sur le contenu théorique élaboré par les Olivier, Reus, Bonnardel et Cie. et que j’en vienne à les lire à penser qu’il y avait là une réflexion bien plus profonde et exigeante quand à la critique de toutes les hiérarchies et du Pouvoir que je ne l’avais imaginé au départ.
      Pour faire vraiment très court et sommaire, je ne pense pas prendre un très grand risque intellectuel en soutenant ici que la distinction humain/non humain peut être conçue a minima comme une matrice employée par les dominants au service de toutes les exclusions et infériorisations inter-humaines - sexisme, racisme, classes sociales, et j’en passe... les infériorisé-e-s se voient ainsi tou-te-s tôt ou tard animalisé-e-s (je ne pense pas qu’il me soit nécessaire d’illustrer cet fait) par qui entend justifier et renforcer sa domination sur elleux.

    • @Nicolas

      j’avais déjà lu cet article - en fait, aussi rigoureuse et prudentes soient de telles prospectives, elles ne me semblent pas pouvoir proposer autre chose que des possibles modèles économiques ou des modèles de production agricole vus d’ici - de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui, carniste, industrielle, etc.
      Partant de là, elles comportent plus que vraisemblablement leur part d’angles morts, et surtout contribuent à mon sens à fermer dès à présent la critique et le questionnement, en particulier quant aux rapports que cette même organisation sociale nous mène à avoir avec les autres êtres vivants.
      A tout le moins, elles ne sauraient à mon sens être substituées à cette critique.
      Autrement dit, sans vouloir enlever aucun mérite à ces réflexions,je ne me reconnais pour ma part absolument pas dans cette manière d’aborder me semble-t-il un peu trop par le bout de la lorgnette, par la fin - en mettant la charrue avant les boeufs, et la batteuse avant la charrue, pour le coup - la critique de la société actuelle et de ce que nous y sommes, ici, maintenant.

    • @martin5 L’article répond à l’interrogation initiale. Quand à savoir si c’est mal de tuer des animaux, sous quelles conditions éventuellement, ou de réfléchir sur une société végane, il n’en n’a pas la prétention.

      Pour moi la question de savoir si on peut tuer des animaux ou pas est une question de société, et il faudrait que le débat soit possible. Cependant beaucoup de points du véganisme sont très discutables (comme sur l’écologie), et la vision végane laisse de côté beaucoup de questions ou de conséquences, et c’est aussi sous cet angle qu’on peut lire mes articles sur le véganisme ou l’élevage.

  • La permaculture, une dérive sectaire, pour celleux qui n’ont manifestement pas eu envie de chercher très loin

    http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=3815

    Force ou farce ?
    Mais ces postulats de départ ne rendent-ils pas les contours du projet un peu flous ? Car loin des données théorisées ou scientifiques, ce modèle d’agriculture s’adosse à une doctrine philosophique, ce qui ne manque pas d’inquiéter nombre d’observateurs. Des universitaires, chercheurs, attachés au monde scientifique dénoncent cette méthode de culture qu’il désigne comme « un mouvement qui prétend proposer des alternatives à " l’agriculture productiviste" » [3]. Ils reprochent à la permaculture d’être une entreprise démunie de savoir scientifique et qui, par sa définition de « projet global de microcomunautés alternatives » [4], tend à devenir sectaire. Effectivement, la remarque mérite attention. Car, si certaines formes de culture permacole suivent un objectif de recherche concret (voir ci-dessous le Bec Hellouin), d’autres n’en tombent pas moins dans un esprit sectaire et, finalement, peu lié aux principes philosophiques de la permaculture (liberté, échange…). L’exemple le plus parlant étant certainement certains sites de woofing, où la recherche d’autonomie s’apparente parfois à un rattachement exclusif à un groupe clos qui fonctionne selon ses règles propres (le cas du régime alimentaire par exemple). La difficulté de ces initiatives permaculturelles est sans doute résumée par les propos de ce scientifique contre la permaculture : « Si l’intention sectaire n’est pas établie au départ, le risque de dérive sectaire, lui, existe bien » [5].

    On notera que le « scientifique » en question n’est absolument pas compétent dans le domaine et qu’il appuie sa critique de la #permaculture sur des pages web ...

    Pour des analyses critiques plus pertinentes voir le tag #permaculture_critique

  • La sobriété heureuse ou comment rester sur sa soif ? (entretien original)
    http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=3365

    Avec les crises économiques et écologique, plus rien ne sera comme avant, le bling-bling a fait son temps. Voici venue l’ère de l’alter-consommation, du consommer moins et mieux, du #sobre et du #solidaire. Signes de ces temps nouveaux, le développement des Amap, la naissance de monnaies alternatives comme le Sol Violette [1] à Toulouse et la parution d’une littérature abondante sur le sujet, tout cela s’accompagnant, à mon sens trop souvent, d’insupportables leçons de morale (du genre : « Tu as fait quoi, toi, aujourd’hui pour la planète ? » ) et d’une drôle de sémantique, où l’on tente de nous expliquer l’abondance frugale, la sobriété heureuse, la simplicité dans la béatitude, appelant à la bonne volonté des citoyens, pour un monde où chacun serait libre et heureux.
    N’y a-t-il pas, là, une indécence à demander de consommer moins à quelques millions de personnes qui, déjà, n’arrivent à boucler les fins de mois.

    • D’abord, pourquoi des mots, apparemment contraires, ainsi associés ? Pourquoi des personnes comme #Pierre-Rabhi, #Serge-Latouche ou d’autres ont-ils adjoint heureuse à #sobriété ? A mon avis parce que, dans nos sociétés de #croissance, de nombreux mots ont été détournés par un système de #production d’une avidité permanente.

      Le dictionnaire nous dit qu’une personne est sobre, si elle boit et mange avec modération, si elle vit sans excès, sans luxe ou si elle agit avec mesure. Je n’y vois rien de négatif, ni de triste. Presque tous les philosophes, passés comme présents, valorisent cette sobriété-là qui permet de faire la différence entre l’utile et le futile, entre l’usage justifié et le gaspillage, etc.

      Ce qui s’est passé c’est que notre système, basé sur la croissance, a eu tendance à dévaloriser la sobriété ou la frugalité pour une raison facile à comprendre : ces mots s’opposent à la croissance perpétuelle du chiffre d’affaires, des ventes, de la production de tout et n’importe quoi. A mon avis, donc, ceux qui qualifient d’heureuse la sobriété veulent simplement retrouver le sens originel du mot sobriété qui n’a rien à voir avec l’austérité.

      Seconde remarque, vous trouvez cette idée de sobriété heureuse culpabilisante. Ce le sera si l’on fait peser sur le seul consommateur individuel le poids des changements nécessaires, changements qui doivent porter beaucoup plus sur des orientations collectives que sur de petits gestes individuels pour la planète. Et puis je trouve, moi aussi, qu’il serait indécent de demander à des gens qui vivent déjà très modestement - c’est-à-dire au moins 1/3 des Français - de se mettre à la frugalité. Mais, à mon avis, la plupart des avocats de la sobriété ne tombent pas dans ces travers. Par exemple, lorsqu’ils parlent de sobriété énergétique, certes ils disent qu’il faut veiller individuellement à ne pas surchauffer les logements mais ils demandent, surtout, d’engager des investissements massifs d’isolation thermique, source d’emplois utiles, de bien-être pour tous, y compris par la réduction des factures énergétiques.

      Enfin, je ne crois pas que ces thèmes soient portés par des bobos aisés. Ça a pu être en partie vrai dans le passé mais, je le constate, ça ne l’est plus. Le public vient très nombreux dans les débats sur ce que j’appelle l’objection de croissance, et encore plus depuis que nous sommes en crise profonde. Or le public est désormais composé de personnes très diverses, en particulier de jeunes qui sont très loin d’appartenir aux catégories aisées. Au contraire même, ils sont plus proches du seuil de #pauvreté que du seuil de richesse.

    • http://seenthis.net/messages/187774

      Ce n’est pas à la mère célibataire qui gagne 800 € par mois comme caissière, trois jours par semaine et avec des horaires impossibles, qu’il faut demander de réduire sa #consommation d’énergie. On a là un enjeu de #justice_sociale. D’ailleurs, la consommation d’énergie et de matière augmentent selon le gradient des revenus. Réduire collectivement la consommation d’énergie, c’est réduire beaucoup plus fortement celle des plus riches. D’une part parce qu’il est logique de leur demander plus d’effort, puisque ce sont eux qui consomment le plus. Ensuite, cela permettra aux #classes_moyennes, qui devront porter le gros de la réduction de la consommation, de l’accepter plus facilement. Enfin, cela changera le modèle : pour l’instant, les super-riches définissent pour la société un modèle général de surconsommation ostentatoire ; ils sont les premiers acheteurs de tous ces objets superflus et très sophistiqués que la classe moyenne tente ensuite d’acquérir afin de les imiter. Si on change la façon dont se comporte la couche sociale au sommet de la société, on change le modèle général de la consommation.

  • La ferme verticale : image paroxystique de mondes agricoles en mutation
    http://www.agrobiosciences.org/article.php3?id_article=3335

    Pensées par certains comme la solution idéale pour garantir la sécurité alimentaire des villes ou imaginées par d’autres comme des constructions futuristes inquiétantes, les fermes verticales bousculent indubitablement les représentations sociales que nous avons tous des mondes agricoles et de la place qu’ils occupent dans nos sociétés contemporaines. L’érection de ces tours fertiles et l’irruption de l’agriculture dans la cité nous apparaissent de prime abord comme des ruptures fondamentales dans notre façon de concevoir non seulement la ville, mais aussi l’agriculture, l’agriculteur lui-même et la campagne. Toutefois, derrière ces ruptures apparentes, et au-delà des espoirs qu’ils peuvent susciter et des limites qu’ils laissent deviner, les projets de fermes verticales témoignent d’évolutions sociotechniques déjà à l’œuvre. La ferme verticale incarne une image paroxystique des mutations en cours et illustre bien l’éclatement contemporain des mondes agricoles.