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  • Un rare mammifère ovipare « redécouvert » au bout de 60 ans dans les monts Cyclope - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/un-rare-mammifere-ovipare-redecouvert-au-bout-de-60-ans-dans-les-mo

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    Une expédition scientifique menée en Indonésie, dans les monts Cyclope, a permis d’observer un animal disparu des radars depuis 60 ans : l’échidné à bec courbe d’Attenborough (Zaglossus attenboroughi). Il a pu être photographié et filmé (voir vidéo ci-dessous) pour la toute première fois.
    « Le dernier jour, avec les dernières images sur la dernière carte mémoire »

    Cette espèce monotrème (il s’agit de l’une des cinq espèces de mammifère qui pond des œufs) n’avait été documentée par la communauté scientifique qu’en 1961, par un certain Pieter van Royen, un botaniste néerlandais. Une équipe composée notamment de scientifiques de l’Université d’Oxford, de l’Université indonésienne Cenderawasih et de l’ONG YAPPENDA n’a pas ménagé ses efforts pour la retrouver. Ses membres ont grimpé plusieurs fois des montagnes afin de déployer 80 pièges photographiques sur le terrain.

    Et même ainsi, l’échidné a bien failli échapper aux spécialistes. Durant les quatre semaines que l’équipe est restée dans la forêt tropicale indonésienne des monts Cyclope, les pièges photographiques n’ont pas relevé sa présence. « Le dernier jour, avec les dernières images sur la dernière carte mémoire, l’équipe a obtenu ces clichés du mammifère insaisissable – les toutes premières photographies de l’échidné d’Attenborough », raconte dans un communiqué publié le 9 novembre 2023 l’Université d’Oxford. Cette identification a, plus tard, fait l’objet d’une confirmation en bonne et due forme.

    Une espèce à surveiller

    Cette espèce, baptisée d’après l’écrivain et naturaliste britannique David Attenborough, est nocturne et vit dans des terriers. Selon la description du Dr James Kemption, le biologiste qui a conduit l’expédition, « l’échidné à bec courbe d’Attenborough a les épines d’un hérisson, le museau d’un fourmilier et les pattes d’une taupe ». Il ne semble pas vivre ailleurs que sur les monts Cyclope, une région particulièrement inhospitalière (lire encadré ci-dessous).

    Entre 1961 et cette « redécouverte », des signes de sa présence avait été rapportés par la communauté Yongsu Sapari, vivant sur place, et lors de la pré-expédition. Des trous réalisés par le « nez » de l’animal, afin de trouver des invertébrés dans le sol, avaient notamment été relevés. Si la documentation d’un spécimen en Indonésie est une bonne nouvelle, l’espèce reste néanmoins classée dans la catégorie « En danger critique » de la Liste rouge de l’Union internationale de la nature. Alors qu’elle est maintenant repérée, les chercheurs souhaitent veiller à sa protection.

    De multiples découvertes

    L’expédition n’a pas été une partie de plaisir. L’équipe a affronté un tremblement de terre, l’un de ses membres s’est cassé le bras, un autre a attrapé le paludisme, et un troisième a eu une sangsue attachée à son œil durant un jour et demi. Mais ces sacrifices ont payé : les chercheurs ont découvert plusieurs dizaines d’espèces d’insectes totalement inconnues et un nouveau genre de crevettes. Ils ont aussi repéré de nouvelles espèces d’arthropodes sous terre dans un système de grottes inexplorées. Pour couronner le tout, l’expédition a aussi retrouvé une espèce d’oiseau, Ptiloprora mayri, dont les chercheurs avaient perdu la trace depuis 2008.

  • « Les IA à l’assaut du cyberespace » : la statistique contre le sens - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/decouvrir/livres/les-ia-a-l-assaut-du-cyberespace-la-statistique-contre-le-sens_1817
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    Par Arnaud Devillard le 16.11.2024 à 18h00 Lecture 1 min.

    Le chercheur Olivier Ertzscheid propose dans son nouveau livre une réflexion pointue sur l’effet produit par ChatGPT, Midjourney et autre Dall-E, à savoir une transformation du langage et du sens en des sorties statistiques.
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    Smartphone avec ChatGPT et Midjourney.
    Felix Lebelle / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

    Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°933, daté novembre 2024.

    ChatGPT ne raisonne pas. Ne comprend pas. Ne sait pas ce qu’est un mot. On ne devrait même pas le qualifier d’"intelligence artificielle", mais plutôt d’artefact génératif. L’auteur Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information (voir son blog Affordance), propose une réflexion pointue sur l’effet produit par ChatGPT, Midjourney et autre Dall-E, à savoir une transformation du langage et du sens en des sorties statistiques, des phrases générées par la probabilité et faisant l’objet d’une marchandisation. Cet aspect est bien plus problématique qu’un fantasmatique remplacement de l’humain par l’IA.


    « Les IA à l’assaut du cyberespace », Olivier Ertzscheid, C&F Éditions, 140 p., 18 €

    #Olivier_Ertzscheid #Intelligence_artificielle

  • La douleur des #femmes est sous-estimée par le corps médical - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/la-douleur-des-femmes-est-sous-estimee-par-le-corps-medical-et-ce-n
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    Par conséquent, les femmes avaient une moindre probabilité de recevoir des médicaments contre la douleur : 38 % d’entre elles en ont bénéficié, contre 47 % des hommes. Et elles attendaient en moyenne 30 minutes de plus aux urgences avant d’être prises en charge. Ces différences de traitement étaient observées autant en Israël qu’aux États-Unis.

    Cette étude met en évidence un biais inquiétant dans la perception et le traitement de la douleur des femmes, qui pourrait avoir des conséquences graves sur leur santé, selon les auteurs. Qui soulignent l’importance de prendre en compte ces biais psychologiques dans le corps médical pour assurer une prise en charge optimale de tous les patients, peu importe leur genre.

  • Et si, chez les élites celtes, le pouvoir avait été transmis par les femmes ? - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/et-si-chez-les-elites-celtes-le-pouvoir-avait-ete-transmis-par-les-

    Des analyses génétiques réalisées sur les défunts que renfermaient les tumulus celtiques les mieux conservés d’Allemagne confirment des liens de parenté entre eux longtemps soupçonnés. Plus surprenant : dans certains de ces clans, le pouvoir semblait se transmettre par les mères.

    Si de nombreuses zones d’ombre planent encore au-dessus de l’histoire des Celtes, c’est en partie parce que ces peuples originaires du centre de l’Europe n’ont laissé aucune source écrite, à l’exception de documents épigraphiques (autrement dit, d’inscriptions sur des monuments, de graffitis ou encore de monnaies). Aussi les archéologues doivent-ils s’appuyer presque uniquement sur les objets, en grande partie remontés des tombes, pour espérer pouvoir faire quelques déductions.

    Nos connaissances s’amincissent encore plus pour la période appelée parfois « celtique précoce », qui correspond au Premier Âge du fer en Europe (de 800 à 450 avant notre ère) et à une culture archéologique bien spécifique : celle de Hallstatt, qui prend racine au nord des Alpes dès 1100 av. notre ère, bien que les historiens tendent désormais à élargir cette zone.

    Aujourd’hui, des pans entiers de l’organisation des sociétés celtes associées cette culture nous échappent encore, à commencer par leur démographie ou la façon dont le pouvoir s’y transmettait. L’accès au trône était-il régi par les liens du sang ? Ou des actes héroïques pouvaient-ils permettre à quiconque de l’occuper un jour ? Les débats ne sont toujours pas clos. La place des femmes, elle aussi, reste obscure, même si certaines sources indirectes comme les textes des historiens romains Tacite, Ammien Marcellin ou Dion Cassius font mention de femmes celtes sur le champ de bataille et jouissant d’une certaine liberté sexuelle (du moins, il faut croire, plus grande que celle des femmes de l’Empire !).
    Dynasties matrilinéaires

    Pour la première fois, des analyses génomiques viennent apporter des éléments de réponses à ces interrogations. Relayés le 3 juin 2024 dans la revue Nature Human Behavior, les résultats obtenus par des chercheurs de l’Office national pour la conservation des monuments historiques du Bade-Wurtemberg et de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive (MPI-EVA) de Leipzig permettent d’établir qu’au moins certains clans celtiques tournaient autour de dynasties matrilinéaires plutôt que patrilinéaires. Autrement dit, le pouvoir y était transmis par les mères plutôt que par les pères.

    Repère géographique. La culture dite de Hallstatt (800 à 450 avant notre ère), localisée au nord des Alpes dans une partie de la France, du sud de l’Allemagne et de la Suisse actuelles, précède celle de La Tène (après 450 avant notre ère jusqu’au début de la période romaine vers 50 avant notre ère), ou second Âge du fer. Durant cette seconde période, que l’on considère comme l’apogée de la culture celtique, les peuplades celtes migrèrent partout en Europe, de l’Irlande à l’Anatolie centrale. On les retrouve bien entendu dans toute la Gaule.

    L’équipe s’est appuyée sur des échantillons de dents et d’os de l’oreille interne prélevés sur 31 individus inhumés dans les tumulus de Fürstengräber à Eberdingen-Hochdorf et à Asperg-Grafenbühl, en Allemagne. Ces tombes monumentales, qui comptent parmi les sépultures celtes les plus somptueuses jamais retrouvées pour toute la culture de Hallstatt, auraient été refermées vers 530 av. notre ère. Chariots de cérémonie, meubles, bijoux en or, services de table complets, objets précieux importés de Grèce ou du monde étrusque… Les artéfacts luxueux y reposaient en quantité aux côtés des défunts, membres d’une élite princière qui furent sans doute commémorés comme des ancêtres héroïques longtemps après leur mort.

    Oncle et neveu

    Deux princes enterrés à une dizaine de kilomètres l’un de l’autre ont particulièrement retenu l’attention des chercheurs. Et pour cause : ils seraient, selon les analyses ADN, oncle et neveu. « Sur la base des dates de décès assez précises, des estimations de l’âge au décès et de la similarité génétique des deux princes, un seul scénario est envisageable, celui de l’oncle et du neveu », a déclaré Stephan Schiffels, co-auteur de l’étude et chercheur en archéogénétique à l’Institut Max Planck. « Plus précisément : la sœur du prince de Hochdorf était la mère du prince d’Asperg ». Les spécialistes se doutaient depuis longtemps que les deux princes des tumulus de Hochdorf et d’Asperg étaient apparentés. Mais c’est la première fois que cette hypothèse est confirmée scientifiquement.

    Le séquençage génomique des autres corps des deux tumulus, ainsi que d’un troisième plus éloigné construit environ un siècle plus tôt - le tumulus de Magdalenenberg - révèle une autre information : le groupe aurait une origine génétique située dans l’actuelle France et en Italie, laissant entendre que les Celtes de cette région (aujourd’hui, le land du Bade-Wurtemberg), descendaient de parents vivant dans ces régions.

    Reconstitution de la tombe centrale du tumulus de Hochdorf dans le Bade-Wurtemberg.
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  • Voici la plus nette image d’Io, la lune volcanique de Jupiter, prise depuis la Terre - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/espace/systeme-solaire/voici-la-plus-nette-image-d-io-la-lune-volcanique-de-jupiter-prise-

    Pour y arriver, ils ont fait appel au Grand télescope binoculaire du mont Graham en Arizona (Etats-Unis). L’observatoire possède deux miroirs de 8,4 mètres de diamètre et c’est l’un de ceux qui possèdent la meilleure résolution optique sur Terre. Il a dernièrement été équipé d’un nouvel instrument d’imagerie optique à contraste élevé : SHARK-VIS. Et il utilise aussi l’optique adaptative, une technique qui permet de compenser le flou induit par les turbulences atmosphériques. Le télescope a été braqué sur Io en janvier 2024 et les scientifiques ont obtenu une image d’excellente qualité.

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    La lune de Jupiter Io, imagée par SHARK-VIS le 10 janvier 2024. Crédits : INAF/Large Binocular Telescope Observatory/Georgia State University ; IRV-band observations by SHARK-VIS/F. Pedichini ; processing by D. Hope, S. Jefferies, G. Li Causi.

  • Une étrange et inédite élongation crânienne observée chez trois femmes vikings - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/une-etrange-et-inedite-elongation-cranienne-observee-chez-trois-fem

    Elles sont au nombre de trois. Trois femmes, enterrées à trois endroits distincts de l’île de Gotland - vaste terre suédoise située au milieu de la mer Baltique -, ayant subi une élongation crânienne qui leur a assurément conféré, de leur vivant, une spectaculaire apparence. Toutes auraient vécu vers la fin du 11e siècle, au crépuscule de l’ère viking.

    Dans une étude publiée fin février 2024 dans la revue Current Swedish Archaeology, deux chercheurs allemands se penchent en détails sur ces cas uniques en Scandinavie, référencés uniquement à Gotland, même si les modifications corporelles sont une tradition connue des chercheurs dans certaines sociétés nordiques.
    Une influence venue de l’Europe du Sud-Est

    Selon les auteurs de la publication, les archéologues Matthias Toplak et Lukas Kerk, l’élongation crânienne serait une pratique arrivée en Scandinavie depuis l’Europe du Sud-Est, et notamment depuis la Bulgarie, où plusieurs exemples ont été référencés entre le 9e et le 11e siècle.

    Il se pourrait ainsi que les trois femmes, respectivement trouvées sur les sites de Havor, Ire et Kvie, soient elles-mêmes nées en Europe du Sud-Est, « peut-être en tant qu’enfants de commerçants de Gotland ou de la Baltique orientale », et que leur crâne ait été modifié dans cette région au cours de leurs premières années de vie, avancent les chercheurs.

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    Le crâne artificiellement modifié de la tombe 192 d’Harvor. Crédits : SHM/Johnny Karlsson

    « Nous pensons que cette coutume pourrait avoir été utilisée comme signe d’identification par un groupe fermé de marchands », écrivent les chercheurs. L’autre possibilité évoquée par Matthias Toplak et Lukas Kerk est que la déformation a été opérée sur l’île de Gotland, signifiant qu’il s’agirait d’une pratique dont on ignorait qu’elle avait été adoptée par certains peuples vikings.

    Les trois femmes pourraient avoir des antécédents communs en raison de la datation chronologique rapprochée de leurs trois sépultures, et surtout de l’exécution « très similaire des modifications du crâne ». L’âge qu’elles avaient au moment de leur mort est connu pour deux d’entre elles : l’une est décédée entre 25 et 30 ans, l’autre avait entre 55 et 60 ans.
    Un statut particulier ?

    À ce stade, beaucoup de questions sont encore en suspens. La communauté locale les considérait-elle comme différentes ou étrangères ? Leur accordait-elle un statut particulier en raison de leur apparence ? Et comment ont été effectuées ces déformations, sans doute réalisées avant l’âge de trois ans ?

    « Nous supposons que ces trois femmes étaient des personnages exposés dans leur société, même si nous ne sommes pas tout à fait sûrs qu’elles étaient réellement considérées comme des marginales », ont affirmé Matthias Toplak et Lukas Kerk au site spécialisé dans l’histoire du Moyen Âge Medievalists.net. « Mais nous sommes convaincus que ces déformations avaient une signification particulière car elles signalaient une identité différente et servaient de médiateur à certains récits en lien avec des territoires lointains et des influences culturelles exotiques. »

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    Les sigles noirs indiquent les sépultures des femmes au crâne déformé, tandis que les blancs font références aux hommes trouvés avec les dents limées. Crédits : M. Toplak/L. Kerk

    La sépulture de l’une d’entre elle – la femme de Havor - peut néanmoins donner quelques indices sur leur statut et la façon dont elles étaient considérées. Celle-ci a non seulement été enterrée avec la tenue vestimentaire « standard » du Gotland mais aussi avec de nombreux ornements et bijoux ornés, dont quatre broches à tête d’animal, une coutume courante à Gotland.

    La manière dont le crâne a été déformé reste lui aussi, pour le moment, une énigme, même si certaines méthodes employées par d’autres cultures de l’époque médiévale sont connues. En Amérique du Sud, en Asie centrale et en Europe du Sud-Est, la tête des jeunes enfants de moins de trois ans était compressée avec du bois et du tissu.
    Des dents limées

    Ces dernières années, plusieurs preuves de modifications corporelles permanentes ont été recensées à l’âge des Vikings. Ont notamment été retrouvés 130 individus de sexe masculin présentant des altérations dentaires sous forme de sillons horizontaux, la plupart d’entre eux provenant justement de l’île baltique de Gotland. Tous étaient âgés d’au moins 20 ans, preuves que ces modifications étaient à la fois volontaires et souhaitées.

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    Les dents limées d’un individu masculin de la tombe 25 du site de Slite. Crédits : SHM/Johnny Karlsson

    Plusieurs théories existent sur la raison d’être de cette altération : elle pourrait avoir eu vocation à tester la résistance à la douleur de ces hommes, ou bien avoir été un signe d’appartenance à un groupe distinct, guerrier ou, là encore, marchand.

  • Covid long : l’infection, même légère, peut entrainer la production d’auto-anticorps

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-long-l-infection-meme-legere-peut-entrainer-la-production-d-a

    Presque la totalité d’entre eux (15 sur 17) présentait une production anormalement élevée d’au moins deux de ces auto-anticorps. La sévérité de la phase aiguë du Covid ne semble pas être déterminante, car la majorité des patients Covid #long dans cette étude (16 sur 17) avaient eu des formes légères du #Covid, ne nécessitant pas d’hospitalisation. C’est donc l’infection qui est importante pour la production de cette auto-immunité, plus que la gravité du Covid. Cette production élevée d’auto-anticorps chez les patients Covid long était indépendante de l’âge et du sexe de la personne ainsi que du temps écoulé depuis l’infection.
    Les #réinfections pourraient augmenter le risque de Covid long

    La majorité des patients Covid, mais sans Covid long avait aussi une production d’auto-anticorps supérieure que les personnes n’ayant pas été infectées, mais à des niveaux plus faibles que les patients avec Covid long. Et le niveau de ces anticorps était directement corrélé avec une baisse des performances cognitives et une hausse de symptômes neurologiques, expliquant peut-être la différence entre les patients Covid long et les patients Covid sans Covid long (avec des niveaux élevés, mais moins élevés que ceux avec Covid long). Les auteurs alertent que ces niveaux d’auto-anticorps pourraient augmenter à chaque infection, augmentant ainsi la probabilité d’un Covid long.
    Le vaccin ne protège pas entièrement contre cette #auto-immunité

    Il y a environ une année, il avait été montré que les personnes vaccinées pouvaient développer un Covid long (même si cette possibilité est moindre que chez les non vaccinés). Cette étude confirme ces résultats, car l’infection est survenue après la vaccination chez presque la moitié des patients avec Covid long de cette étude (41%). La vaccination ne protège donc pas entièrement contre le Covid long.

    Et elle ne serait pas non plus un traitement efficace pour les personnes ayant déjà cette maladie. Il avait été proposé que la vaccination pourrait être un traitement contre le Covid long, diminuant la sévérité des symptômes. Mais cette étude met en évidence que la dose de rappel n’avait aucun effet sur le niveau de ces auto-anticorps. Cependant, il est possible que la vaccination post-infection puisse avoir un effet sur d’autres causes du Covid long, maladie très diverse qui pourrait aussi avoir différentes causes en plus de ces autoanticorps. Toutefois, les auteurs soulignent que ces résultats mettent en lumière la nécessité de trouver d’autres stratégies pour restreindre la propagation du coronavirus, tels que des vaccins mieux adaptés aux souches actuelles qui parviennent à éviter effectivement l’infection.

    Bon tout le monde s’en fout hein, en plus l’OMS a sifflé la fin de partie donc ça sert à rien d’en rajouter avec ça :

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-long-le-risque-et-les-symptomes-dependraient-des-origines-eth

    ou meme ça :

    https://www.courrierinternational.com/article/le-chiffre-du-jour-le-covid-long-menacerait-une-personne-infe

    parce qu’on a dit dès le début que ça serait une maladie psychosomatique donc ce serait con de revenir dessus non ?

  • Les morts de Waterloo ont-ils été transformés en fertilisant agricole au 19e siècle ?
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/les-morts-de-waterloo-ont-ils-ete-transformes-en-fertilisant-agrico


    Au dix neuvième siècle les capitalistes britanniques exploitaient sans scrupules les soldats encore àprès leur mort. Depuis la première guerre mondiale les hécatombes atteignent des dimensions qui poussent les états à tenter l’apaisement des survivants en fournissant des sépultures individuelles à un maximum de tombés. Les progrès dans la fabrication d’engrais chimiques leur facilitent la tâche.

    21.6.2022 par Bernadette Arnaud - Des fouilles archéologiques menées depuis 2015 sur le site de la bataille de Waterloo (1815) n’ont livré que de très rares restes humains... Or ces modestes découvertes soulèvent une question majeure : où sont passés les corps des dizaines de milliers d’hommes et de chevaux de cette bataille napoléonienne ? Une explication, -peu relayée tant elle est macabre-, voudrait qu’ils aient pu être transformés en engrais à usage agricole… Un mystère qui devrait être prochainement réexaminé par de nouvelles fouilles archéologiques menées sur le célèbre site.

    Comme chaque année depuis 2015, -hors la période de pandémie de Covid-19-, l’organisation britannique « Waterloo Uncovered », un organisme qui travaille en coopération avec des militaires blessés ou atteint du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), participe à des recherches archéologiques dans la plaine de Waterloo (Belgique), lieu de la grande bataille napoléonienne de 1815. Sous la houlette de l’archéologue Tony Pollard, directeur du Centre d’Archéologie des Champs de batailles de l’Université de Glasgow (Ecosse), une soixantaine de participants ont déjà exploré de nombreux secteurs du champ de bataille. En 2019, passant particulièrement au crible les alentours de la ferme de Mont-Saint-Jean, l’un des épicentres des combats, ils avaient ainsi été mis au jour des munitions et surtout trois os provenant de membres inférieurs - probablement issus d’amputation - dégagés à proximité du bâtiment ayant servi d’hôpital de campagne. L’un des os dégagés portait encore des marques de scie... « Cette découverte poignante a immédiatement transformé l’atmosphère de la fouille, tissant un lien direct entre les personnes qui avaient souffert ici en 1815 et les soldats vétérans présents », avait alors déclaré Tony Pollard dans une interview au Guardian.


    Un des rares ossements humains mis au jour dans la plaine de Waterloo, lors de fouilles archéologiques. Crédits : Waterloo Uncovered

    Une pénurie de restes humains qui interroge

    L’exhumation de ces restes humains constituait surtout une première pour l’archéologue écossais qui étudie la plaine de la bataille de Waterloo, « le plus affreux carnage que j’ai jamais vu », selon le maréchal Ney (1769-1815). La pénurie d’ossements exhumés intrigue en effet depuis longtemps le spécialiste : à ce jour, sur ce site où se sont affrontés près de 269.000 hommes et où 47.000 d’entre eux environ ont perdu la vie ou ont été blessés, un seul squelette complet a été récupéré ! En 2012, lors du creusement d’un parking, la dépouille d’un soldat a en effet été recueillie. Il appartenait à la King’s German Legion (KGL) du roi Georges III, des unités militaires hanovriennes formées en Grande-Bretagne et Irlande entre 1803 et 1816. La balle de mousquet ayant entrainé sa mort a même été retrouvée au milieu de ses côtes, l’ensemble étant désormais exposé dans le musée du site.


    "La Bataille de Waterloo, le 18 juin 1815", par Clément Auguste Andrieux (1829-1880). Crédits : AFP

    A la recherche des fosses communes

    Que sont donc devenues les dépouilles des soldats de Waterloo ? Interrogation à laquelle Tony Pollard vient de consacrer un article dans le Journal of Conflict Archaeology paru ce 18 juin 2022. L’archéologue écossais y développe en effet une hypothèse : « S’il est extrêmement rare de trouver des restes humains sur ce champ de bataille, c’est que de nombreuses fosses communes ont été pillées et les os broyés pour être utilisés comme engrais dans les années qui ont suivi la bataille de 1815 ». Des propos qu’il avait déjà tenu dans un article du Telegraph le 17 juillet 2019 relayé par le très sérieux Smithsonian Institute du 18 juillet 2019 qui évoquait de son côté « les fabricants d’engrais anglais qui récupéraient ces os »… ! Diantre ! Dans la presse anglo-saxonne, les choses semblaient établies ! Mais de ce côté-ci de la Manche ? Sommes-nous face à une rumeur, un élément de folklore à classer dans la longue liste des légendes urbaines ? Ou bien s’agit-il de faits historiques avérés ? A bien lire ce qui a été écrit autour des affrontements homériques que furent les batailles napoléoniennes, il demeure difficile aujourd’hui encore de se faire une idée de la réalité de ces comportements profanatoires, alors que les cimetières de la Première (1914-1918) et Seconde guerres mondiales (1939-1945) sont l’objet de tous les soins et commémorations. Rappelons que la considération attribuée à l’individualisation des corps des soldats morts au combat n’est seulement advenue qu’avec la Première guerre mondiale.


    Emplacements indicatifs de possibles lieux de sépultures, de concentrations de fosses, ou de bûchers, après de récentes analyses de sources. Crédits : Waterloo Uncovered

    Toujours est-il que pour tenter de cartographier l’emplacement des fosses et lieux de sépultures non repérés à ce jour, l’archéologue écossais raconte avoir réuni tous les témoignages d’archives et informations existants émanant de témoins oculaires présents au lendemain de la bataille de 1815. Des croquis, des peintures, des récits, signalant des lieux où avaient été creusées des fosses, grandes ou petites (cf. carte). En particulier des dessins récemment découverts, et des lettres et documents personnels inédits d’un certain James Ker, un marchand écossais vivant à Bruxelles au moment de l’affrontement, dont les informations recueillies à Waterloo dès le 19 juin 1815 n’avaient jamais été publiées. « Il serait vraiment intéressant de retrouver l’emplacement des fosses desquelles des os ont été extraits, car toute perturbation produit des anomalies géophysiques dans les sols », explique ainsi Tony Pollard. Pour tenter de les localiser, des relevés du champ de bataille utilisant des méthodes électromagnétiques devraient démarrer au cours des prochaines fouilles archéologiques. Interrogé, le Dr. Kevin Linch, expert en guerres napoléoniennes à l’Université de Leeds (qui ne participe pas à ces recherches), a déclaré de son côté, « qu’il y avait de bonnes raisons de penser que les os des morts avaient été prélevés pour être utilisés comme engrais ». Des travaux prochains qu’approuvent la Napoleonic & Revolutionnary War Graves Charity, pour lequel il serait important de retrouver et connaitre ce qui est véritablement advenu des dépouilles.


    "Enterrer les morts au Château d’Hougoumont après la bataille de Waterloo (1815)". Aquarelle de James Rouse, de 1817. Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Ce que l’histoire nous dit, c’est qu’à Waterloo, les morts auraient été inhumés ou incinérés. Les descriptions des carnets du Capitaine Coignet (1799-1815), l’un des célèbres soldats de la Garde Impériale, n’en font pas mystère puisqu’elles indiquent que « pendant huit jours des buchers brulèrent nuit et jour » ; ou que « les dépouilles des soldats morts étaient entassés dans des fosses ». Ce qu’ont confirmé quelques autres découvertes de fosses napoléoniennes effectuées au 21e siècle, à l’instar des 3.000 squelettes exhumés à Vilnius (Lituanie) en 2001 (lire Sciences et Avenir n° 663). D’autre part, des documents rapportent que dès la fin des combats, nombreux étaient ceux qui se rendaient sur les champs de bataille pour « dépouiller » les morts, prélever les vêtements des soldats, leurs chaussures, leurs armes, -parfois jusqu’à leurs dents pour en faire des prothèses ! Une collecte d’artefacts revendus en « souvenirs » connue des historiens.


    Dépouillés de leurs vêtements, de leurs biens, de leurs armes et tout ce qui pouvait avoir la moindre valeur, les morts de Waterloo ont été placés dans plusieurs fosses communes... Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Contactés, des spécialistes de l’étude des traitements funéraires des champs de batailles ont rappelé que pour ces périodes napoléoniennes « les sites étaient complètement nettoyés après les batailles, et qu’une quinzaine de charniers sont documentés à travers l’Europe, ce qui ne correspond donc pas une absence totale de corps ». Néanmoins, la question que pose l’archéologue Tony Pollard n’est pas anodine : des milliers d’hommes -et des dizaines de milliers de chevaux- tués sur les champs de bataille des guerres napoléoniennes ont-ils connu, -ou non-, ce destin, que d’avoir au 19e siècle, été transformés en fertilisant agricole ?

    Ce thème peu évoqué semble en fait lié au développement agricole de l’époque. Un sujet sur lequel travaille l’archéologue Ecossais qui a confié à Sciences et Avenir être actuellement en train d’écrire un livre sur le sujet.

    Des sociétés d’engrais ont-elles fait irruption dans les sépultures des guerres napoléoniennes ?

    Pour comprendre, revenons au contexte de l’époque. Au 19e siècle, l’agrochimiste allemand Justus von Liebig (1803-1873) met en lumière le principe de fertilisation. Pour croître dans de bonnes conditions, les plantes doivent pousser dans un sol riche en azote, en potassium et phosphore. L’idée majeure étant qu’une fois les récoltes effectuées, il fallait rendre à la terre les nutriments prélevés sous peine de voir les sols s’appauvrir. Mais où trouver les précieux minéraux en quantité ? Le fumier procuré par les animaux des fermes jusque-là ne suffisait plus en ces aubes de révolution industrielle et de croissance des populations à nourrir. Pour produire plus, les cultures nécessitaient l’apport de quantités massives de fertilisants.

    Dans les années 1830-1840, les os, très riches en phosphate de calcium, auraient alors été considérés comme d’excellents engrais… Brûlés ou broyés ils étaient répandus dans les champs pour augmenter les rendements. Ainsi bien des fossiles paléontologiques ont-ils fini pulvérisés. Mais ils ne sont pas les seuls, semble-t-il ! Des entreprises anglaises auraient alors pensé au trésor qui se trouvait enfouis sous les champs de bataille... Elles se seraient rendues sur les sites des guerres napoléoniennes pour récupérer les ossements des soldats et chevaux tombés, ensuite broyés et vendus aux agriculteurs britanniques.

    « Des fosses communes ont été vidées par des entrepreneurs à la recherche d’os utilisés comme engrais pour faire de la farine d’os dans la première moitié du 19e siècle. Il existe de nombreux journaux faisant références à cette pratique à l’époque - avec les principaux champs de bataille européens dans lesquels étaient recherchés des tombes contenant de grandes quantités d’os. Leipzig est un autre champ de bataille mentionnés dans ce contexte. Les os ont été expédiés vers des ports tels que celui de Hull en Angleterre, mais également vers l’Écosse, où ils étaient broyés pour être utilisés comme engrais afin de favoriser la croissance des cultures. Seuls les charniers valaient la peine [des fosses contenant des corps en quantité, ndlr] et des contacts locaux ont probablement dû être payés pour identifier l’emplacement de ces sépultures. Ce qui ne veut pas dire que chaque charnier a été traité de cette manière, mais beaucoup semblent l’avoir été », a expliqué à Sciences et Avenir, l’archéologue Tony Pollard, lors d’un précédent échange.

    Auraient ainsi été visités les champs de bataille d’Austerlitz, Waterloo et quelques autres. En 1822, un journal britannique rapportait d’ailleurs : « On estime que plus d’un million de boisseaux d’os humains et inhumains [chevaux, ndlr] ont été importés du continent européen l’année dernière dans le port de Hull. Les quartiers de Leipzig, Austerlitz, Waterloo et de tous les lieux où se sont déroulés les principaux combats de la dernière guerre sanglante ont été balayés de la même façon par les os du héros et du cheval qu’il a montés. Ainsi rassemblés chaque trimestre, ils ont été expédiés au port de Hull, puis acheminés aux broyeurs d’os du Yorkshire, qui ont installé des moteurs à vapeur et des machines puissantes dans le but de les réduire à l’état de granulaire. [..Ils ont été envoyés principalement à Doncaster, l’un des plus grands marchés agricoles de cette partie du pays, et son vendus aux agriculteurs pour qu’ils fassent purifier leurs terres…] »

    Une campagne géophysique « ambitieuse »

    Dans le Journal de la société statistique de Paris, et sa séance du 4 mars 1863, on pouvait lire : « La culture anglaise est tellement pénétrée de l’importance du rôle du phosphate de chaux comme engrais, que des spéculateurs ont fouillé pour elle, tous les champs de bataille de l’Europe, et que récemment encore, des navires apportaient, dans les ports anglais, où elle se vendaient à gros bénéfice, des cargaisons d’ossements humains recueillis en Crimée ».

    Toutes ces matières finirent toutefois par s’épuiser. Ces pratiques auraient cessé dans les années 1860, après une campagne de rumeurs contre les agriculteurs, soulignant qu’ils jetaient les corps de leurs propres enfants dans les champs. Il est à noter que ces mêmes usages, la transformation en engrais, concernèrent les momies égyptiennes rapportées par cargaisons entières -un fait largement confirmé par des documents historiques. A partir de 1841, remplaçant les ossements, ces engrais aurait été recherché dans les îles à guano -des montagnes de déjections d’oiseaux marins- acheminées en Grande-Bretagne et dans l’ensemble de l’Europe depuis les îles Chincha, au large des côtes du Pérou.

    Pour déterminer une fois pour toute si les restes des morts de Waterloo ont fini broyés en « farine d’os », Tony Pollard et ses équipes du « Waterloo Uncovered » souhaitent pouvoir mener dans les années qui viennent, une campagne géophysique « ambitieuse » pour tenter d’identifier les zones où le sol a été perturbé et où aurait pu se trouver l’emplacement d’anciennes fosses… vidangées.

    Le 18 juin 1815, se sont opposés dans la plaine de Waterloo, à 18km au sud de Bruxelles, les forces françaises constituées de 74.000 hommes et 266 canons, aux Forces alliées (195 000 hommes), composées des armées anglo-hollando-Belges : 68.000 hommes, et prussiennes : 127.000 hommes. Débutée à 11h35, la bataille s’est achevée autour de 21h par la défaite des troupes napoléoniennes. Les pertes françaises (tués et blessés) se sont élevées aux alentours de 20.000 hommes, de même que les pertes alliées, 20.000 hommes tués et blessés dont 7.000 prussiens).
    Dictionnaire des batailles de Napoléon, d’Alain Pigeard, editions Taillandier.


    Forces en présence dans la plaine de Waterloo, le 18 juin 1815 (en bleu, les armées napoléoniennes). Crédits : Journal of Conflict Archaeology

    Histoire de plantes : l’engrais des champs de bataille
    Par Marc Mennessier Publié le 30/03/2018
    https://www.lefigaro.fr/jardin/2018/03/30/30008-20180330ARTFIG00257-histoire-de-plantes-l-engrais-des-champs-de-batai

    Le mystère de la disparition des corps des soldats à la bataille de Waterloo enfin résolu ?
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-06-22/le-mystere-de-la-disparition-des-corps-des-soldats-a-la-bataille-de-wat

    #capitalisme #agriculture #engrais #chimie #phosphates #guerre #histoire #Belgique #Waterloo #bataille

  • Les zones sauvages de France cartographiées - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/la-nature-sauvage-de-france-cartographiee_157401

    Une fois la définition posée, les chercheurs ont exploité les bases de données d’occupation du territoire développées par l’Institut géographique national (IGN) qui gère l’inventaire forestier, le registre parcellaire agricole, le Cnes pour l’imagerie satellitaire, l’Office national des forêts, l’Office français de la biodiversité. Cette première « couche » a été recouverte d’une étude historique impliquant les cartes les plus anciennes d’occupation des sols français, dont celle de Cassini entre 1756 et 1815. Une troisième couche a consisté à quantifier l’influence humaine à partir de deux indicateurs à la disposition des géographes : la présence de bâtiments et leur densité et un indice de distance aux routes. « Ce travail nous a permis de réaliser une carte comprenant un milliard de pixels, soit des carrés de 20 mètres sur 20 », poursuit Jonathan Carruthers-Jones.

  • Le Covid-19 nous rendrait plus vulnérable contre d’autres infections - Sciences et Avenir

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/le-covid-19-nous-rendrait-plus-vulnerable-contre-d-autres-infection

    Cette découverte s’ajoute à celle faite il y a un an par des chercheurs de l’Inserm qui montraient que les formes graves du Covid entrainaient le suicide des lymphocytes T, essentiels pour la réponse immunitaire. La nouvelle étude montre que ce suicide affecterait principalement les lymphocytes dits « naïfs », c’est-à-dire ceux qui n’ont pas encore rencontré de pathogène et qui ne se sont pas encore spécialisés dans la réponse à un antigène en particulier. Ceux qui restent sont donc majoritairement des lymphocytes activés, dits « de mémoire » car ils sauront reconnaitre le pathogène qui les a activés, mais qui n’attaqueront pas de nouveaux pathogènes.

    Les chercheurs ont observé ce vieillissement des lymphocytes (car il y a une diminution des « naïfs » et une accumulation des « activés ») chez deux cohortes de personnes infectées par le coronavirus au Portugal et au Brésil.

    Je crois que c’est la 1ère fois que je lis une explication simple et claire sur le vieillissement.

  • Covid-19 en Afrique : jusqu’à 90% des morts contaminés dans une morgue - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-en-afrique-jusqu-a-90-des-morts-contamines-dans-une-morgue


    #covid

    Les résultats montrent que la majorité des #décès ont eu lieu en dehors des structures de santé, dans des communautés très appauvries. En moyenne, 32% des personnes décédées ont été testées positives au Covid-19. Un chiffre qui est monté jusqu’à 89,3% lors de la deuxième phase de janvier à juin 2021. A ce moment-là, 4 personnes sur 5 mouraient dans les villages.

    Analyse avec Antoine Flahault, professeur de santé publique à l’Université de Genève et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de cette même université.

    Sciences et Avenir : On apprend dans cette étude que les contaminations au Covid-19 ont atteint environ 90% des morts d’une morgue de Lusaka. Que penser de ce chiffre très élevé ? Est-il représentatif de la situation en #Afrique dans sa globalité ?

    Antoine Flahault : Ces résultats sont très importants parce que l’on a eu trop rapidement la #paresse intellectuelle de trouver de rapides explications à l’apparent faible nombre de cas et de décès dus au Covid rapportés en Afrique subsaharienne. On a invoqué notamment la démographie jeune de la population, l’immunité croisée avec d’autres infections préalables, ou encore le recours fréquent à la chloroquine... alors que cette recherche montre qu’il faut d’abord se poser la question de la sous-estimation massive du problème dans les pays à bas niveau de #revenus. Malheureusement, je crains que l’on puisse tout à fait transposer les résultats de cette recherche conduite en Zambie au reste de l’Afrique subsaharienne.

  • La #catastrophe #écologique couvait déjà il y a 50 ans

    https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/la-catastrophe-ecologique-couvait-deja-il-y-a-50-ans_168334

    En 2022, deux limites planétaires ont été dépassées. Au total, six de ces seuils fatidiques qui déterminent l’habitabilité de la Terre sont désormais dans le rouge. Une surprise ? Pas vraiment. Car il y a cinquante ans, un rapport scientifique démontrait déjà que poursuivre une croissance illimitée dans un monde aux ressources finies provoquerait une déstabilisation des équilibres planétaires, faisant courir de graves risques à l’humanité.

    Publié en 1972, traduit en 36 langues et vendu à plus de dix millions d’exemplaires, l’ouvrage intitulé « Les Limites à la #croissance » provoqua une onde de choc au sein de la communauté internationale. Il fut rédigé par quatre chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT, États-Unis) - Dennis et Donella Meadows, Jorgen Randers et William Behrens - spécialistes de la dynamique des systèmes, une technique de modélisation mathématique qui permet d’analyser des problèmes complexes.

    Le rapport présente les travaux de recherche réalisés sous la direction de Dennis #Meadows par 17 scientifiques de six pays (États-Unis, Norvège, Allemagne, Inde, Iran et Turquie). Il fut commandé par le Club de Rome, un groupe de réflexion rassemblant des hommes d’affaires, des scientifiques et des économistes, dans un contexte où naissent les premières ONG environnementales comme Greenpeace et le WWF, et où l’opinion publique s’inquiète des dégradations écologiques en cours.
    Une conclusion sans appel

    Pendant deux ans, l’équipe Meadows met au point un modèle mathématique permettant de prévoir l’évolution de plusieurs grandes variables : la démographie, l’activité industrielle, la production agricole, la pollution, les ressources naturelles… La conclusion est sans appel : même en misant sur des progrès technologiques ambitieux, la poursuite de la croissance aboutit inévitablement à un #effondrement du système d’ici à la fin du siècle. Autrement dit, une diminution brutale des ressources disponibles, s’accompagnant d’une dégradation des conditions de vie et d’une chute de la population mondiale.

    Selon les scénarios, cet effondrement est causé soit par une #pénurie de #ressources non #renouvelables comme le pétrole, dont le coût d’extraction devient trop important ; soit par l’érosion des terres agricoles et un niveau de #pollution si élevé qu’il affecte gravement la production alimentaire. Parmi la dizaine de scénarios étudiés, un seul permettait d’éviter le crash : celui d’une stabilisation de la démographie et d’un arrêt de la croissance économique.

    « La plupart des économistes ont jeté ce rapport à la poubelle, raconte l’économiste Gaël Giraud. En effet, l’écrasante majorité d’entre eux ne prend pas en compte, ou très peu, la question des ressources naturelles. Or, le rapport Meadows nous rappelle que le monde réel existe et que si nous ne nous en occupons pas, le retour de bâton sera sévère. » Après de nouvelles éditions publiées en 1992 et en 2004, des études ont confirmé que jusqu’ici, les prévisions du rapport se sont révélées justes (lire l’encadré ci-dessous). « Il est compliqué d’imaginer qu’on puisse pérenniser la croissance économique pendant des décennies et résoudre en même temps les problèmes environnementaux. Car 2 % de croissance par an pendant un siècle revient par exemple à multiplier par six ou sept notre production et notre consommation », explique Aurélien Boutaud, chercheur CNRS associé au laboratoire Environnement, ville, société, à Lyon, et coauteur du livre « Les Limites planétaires » (éd. La Découverte).

    Un scénario d’effondrement qui se confirme.

    Jusqu’ici, les prévisions du rapport Meadows se sont révélées justes. Elles ont été confirmées par plusieurs chercheurs, dont l’Australien Graham Turner en 2012 (tendance observée ci-dessous). L’évolution des différentes variables (nourriture, pollution, production industrielle…) correspond au scénario menant à un effondrement du système.

    À la suite des travaux de l’équipe Meadows, les scientifiques ont tenté de mieux évaluer l’impact de l’humanité sur la planète. Élaborée dans les années 1990, l’empreinte écologique mesure la quantité de surface terrestre nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons. Elle permet de calculer le jour du dépassement, à partir duquel nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres, cultivé plus de terre que ce que la nature peut nous procurer en une année - et émis plus de gaz à effet de serre que nos océans et nos forêts ne peuvent en absorber.

    En 2022, le jour du dépassement a eu lieu le 28 juillet. « Nous sommes face à un fort déficit écologique qui ne peut pas durer », s’alarme Aurélien Boutaud. Pour compléter le tableau, une équipe de recherche du Stockholm Resilience Centre, en Suède, a défini neuf limites planétaires. Parmi elles, le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, mais aussi d’autres moins connues comme les cycles de l’azote et du phosphore, ou l’acidification des océans (lire l’encadré ci-dessous).

    Six limites planétaires dans le rouge

    Les scientifiques ont identifié neuf limites planétaires qui correspondent aux processus naturels conditionnant la vie sur Terre. Pour chacune d’entre elles, est déterminé un seuil au-delà duquel existe un risque de modification et d’emballement. Deux de ces seuils biophysiques ont été dépassés en 2022 : le cycle de l’eau douce, avec un déficit de l’eau verte contenue dans les sols et la biosphère, principalement dû au changement climatique et à la déforestation ; et l’introduction d’entités nouvelles (pollution chimique) qui reflète en particulier une surabondance des déchets plastiques dans l’ensemble des milieux terrestres. La prochaine sur la liste pourrait être l’acidification des océans, une modification chimique due au surplus de CO2 dans l’air qui affecte notamment le plancton, base de toute la chaîne alimentaire marine.

    Empreinte écologique et limites planétaires offrent une vision globale de notre impact sur la planète. Une nécessité lorsqu’on sait que les différents paramètres sont étroitement liés. Si bien qu’une solution ne prenant pas en compte l’ensemble de ces facteurs pourrait, au contraire, aggraver la situation.

    L’utilisation massive d’agrocarburants pour réduire les émissions de CO2 de nos voitures et de nos avions aurait par exemple un impact majeur sur la déforestation. « Il ne s’agit pas d’avoir sans arrêt recours à des solutions de substitution. Il faut juste consommer moins d’emballages, d’énergie, de produits alimentaires transformés, etc. », explique Sandra Lavorel, écologue, membre de l’Académie des sciences, et coauteure du rapport de l’IPBES (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques).
    Énergies fossiles et agriculture intensive pointées du doigt

    Le pas à franchir est considérable : diviser par deux notre empreinte écologique au niveau mondial, et par trois en France. « Dire qu’on arrivera à résoudre le problème par des réponses purement technologiques paraît problématique », explique Aurélien Boutaud. Le chercheur souligne l’importance de l’effet rebond : lorsqu’une nouvelle technologie permet de réduire notre impact, cette réduction est compensée par l’augmentation de la consommation. « Il faut avant tout convoquer la sobriété. La meilleure énergie, c’est celle qu’on n’utilise pas, la meilleure ressource est celle qu’on n’a pas eu besoin d’extraire », confirme Philippe Bihouix, ingénieur et auteur de « L’Âge des low tech » (éd. du Seuil).

    Deux secteurs en particulier pèsent très lourd dans notre empreinte écologique : les énergies fossiles, fortement émettrices de CO2, mais aussi l’agriculture. « Notre agriculture intensive produit beaucoup, mais détruit aussi beaucoup », souligne l’agronome Marc Dufumier, évoquant le labour qui dégrade l’humus des sols, l’impact des pesticides et des engrais sur la biodiversité et la pollution des eaux. Sans compter qu’à eux seuls, l’agriculture et l’élevage pèsent 30 % des émissions de gaz à effet de serre.

    Selon une étude de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), réduire notre consommation de viande et passer à l’agroécologie permettrait de diminuer fortement notre empreinte écologique tout en nourrissant 10 milliards de personnes en 2050. "Vous pouvez réduire de moitié votre impact individuel, mais le reste ne peut être baissé que de manière collective ", insiste Aurélien Boutaud. Un changement des modes de consommation est donc nécessaire, mais pas suffisant.

    « Nous n’avons aucune chance de résoudre le problème en gardant le modèle économique et sociétal actuel, confirme Sandra Lavorel. La question n’est pas de savoir s’il faut changer de modèle, mais de déterminer ensemble comment y parvenir. Plus nous attendons, plus les changements seront difficiles. »

  • #Covid-19 : l’#aération mécanique dans les écoles serait efficace

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-l-aeration-mecanique-dans-les-ecoles-diviserait-par-trois-

    Le taux de #ventilation de ces purificateurs d’air (la quantité d’air expulsé par seconde) pouvait aller de 1,4 litre par seconde par étudiant à 14 litres par seconde par étudiant, contre moins de 0,5 litre par seconde par étudiant pour l’aération naturelle (qui consiste à ouvrir les fenêtres et la porte de temps en temps).

    Les chercheurs ont ensuite refait leur analyse en séparant les classes ventilées en fonction de ce taux. Ainsi, ils ont mis en évidence que les classes avec un taux élevé (plus de 10 litres par seconde par étudiant) avaient un risque d’infection encore plus bas : 5 fois moins que l’aération naturelle, contre 3 fois moins pour les classes ventilées à un taux plus faible.

    [...]

    “À notre connaissance, celle-ci est la première et donc la plus large étude rétrospective dans des écoles pour déterminer l’impact de l’aération mécanique sur le risque d’infection par le Covid-19”, affirment les auteurs. “Les résultats démontrent l’efficacité de l’aération mécanique et la possibilité de l’utiliser dans tout autre environnement clos”, poursuivent-ils. En conjonction avec les gestes barrières, le masque et les vaccins, ces appareils pourraient donc aider à sécuriser les lieux clos et ainsi bloquer l’avancée de cette nouvelle vague épidémique.

  • Covid-19 : une maladie sans doute jamais éradiquée et d’autres à venir - Sciences et Avenir

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-une-maladie-sans-doute-jamais-eradiquee-et-d-autres-a-veni

    Pour Etienne Simon-Lorière, directeur de l’unité génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur, « on laisse aujourd’hui beaucoup trop circuler le virus » : à chaque fois qu’il infecte une personne, des mutations peuvent apparaître et sont susceptibles de le faire évoluer vers des formes plus ou moins sévères.

    « Même si ça nous arrangerait tous de croire cela, on n’a aucune raison de penser qu’il va devenir plus sympathique », a-t-il prévenu.

    Par ailleurs, d’autres virus respiratoires pourraient émerger : depuis l’apparition du Sras, du Mers, et du Sars-Cov2, « on a retrouvé une bonne dizaine de coronavirus chez des chauve-souris qui pourraient potentiellement infecter l’homme », a relevé Arnaud Fontanet, spécialiste des maladies émergentes à l’Institut Pasteur.

    Environ 60%/70% des maladies émergentes sont d’origine zoonotique, c’est-à-dire qu’elles se transmettent naturellement des animaux vertébrés à l’homme et vice versa.

    En occupant des zones du globe de plus en plus larges, en voyageant, en intensifiant ses interactions avec les animaux, les humains contribuent à perturber l’écosystème et à favoriser la transmission des virus.

    que de belles réjouissances à venir...

  • Inflation : à la cantine d’Agde, une entrée ou un dessert est enlevé à chaque repas
    https://www.francetvinfo.fr/economie/inflation/inflation-a-la-cantine-d-agde-une-entree-ou-un-dessert-est-enleve-a-cha

    Des enfants privés d’entrée ou de dessert à la cantine. Ce n’est pas une punition, c’est le choix difficile qu’ont dû faire certaines communes pour faire face à la hausse des factures de gaz et d’électricité, comme à Agde dans l’Hérault.

  • « Les personnes qui ont eu le #Covid plus d’une fois ont davantage de risques d’avoir une série de problèmes de santé graves que celles qui ne l’ont eu qu’une seule fois selon une nouvelle etude

    Les problèmes cardiaques et pulmonaires étaient par exemple plus de trois fois plus fréquents chez les personnes qui avaient été réinfectées.

    La réinfection a également favorisé les affections cérébrales, maladies rénales et le diabète, selon l’étude. »

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-les-infections-repetees-multiplient-le-risque-de-problemes-de

  • Comment en finir avec la pandémie de Covid-19 ? - Sciences et Avenir

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/comment-en-finir-avec-la-pandemie-de-covid-19_167445

    Top 10 des mesures pour en finir avec la pandémie de Covid-19

    1 Systèmes de santé

    La planification de la préparation et de l’intervention en cas de pandémie doit adopter une approche globale de la société qui inclut plusieurs disciplines, secteurs et acteurs (par exemple, les entreprises, la société civile, l’ingénierie, les communautés religieuses, la modélisation mathématique, l’armée, les médias et la psychologie).

    2 Communication

    Les responsables communautaires, les experts scientifiques et les autorités de santé publique doivent collaborer pour élaborer des messages de santé publique qui instaurent et renforcent la confiance des individus et des communautés et utilisent les moyens d’accès et de communication préférés des différentes populations.

    3 Prévention

    Tous les pays doivent adopter une approche « vaccins plus » qui combine la vaccination contre le Covid-19, des mesures de prévention, des traitements et des incitations financières.

    4 Inégalités face à la pandémie

    La préparation et la réponse à une pandémie doivent tenir compte des inégalités sociales et sanitaires préexistantes.

    5 Communication

    Les autorités de santé publique doivent s’associer à des personnes et à des organisations qui jouissent de la confiance de leur communauté pour fournir des informations précises et accessibles sur la pandémie et favoriser les changements de comportement.

    6 Vaccination

    Les financements publics, philanthropiques et industriels doivent mettre l’accent sur la mise au point de vaccins offrant une protection durable contre plusieurs variantes du SARS-CoV-2.

    7 Communication

    Les professionnels et les autorités de la santé publique doivent combattre les fausses informations de manière proactive en s’appuyant sur des messages clairs, directs, adaptés à la culture et exempts de jargon scientifique inutile.

    8 Systèmes de santé

    Les stratégies de préparation et d’intervention doivent adopter des approches pangouvernementales (par exemple, une coordination multiministérielle) pour identifier, examiner et traiter la résilience des systèmes de santé.

    9 Inégalités face à la pandémie

    Les organisations mondiales du commerce et de la santé devraient se coordonner avec les pays pour négocier le transfert de technologies permettant aux fabricants des pays à revenu faible ou intermédiaire de mettre au point des vaccins, des tests et des traitements abordables et de qualité garantie.

    10 Traitement et soins

    Promouvoir la collaboration multisectorielle afin d’accélérer le développement de nouvelles thérapies pour tous les stades du Covid-19 (par exemple, la consultation externe, l’hospitalisation et le Covid long).
    Le défi du Covid long

    Le Covid long fait partie des défis d’ampleur auxquels la société devra faire face au niveau international, ajoutent les experts. « Une personne sur six souffrira de Covid long au moins un mois, voire une année », pointe Jeffrey Lazarus. Pour en diminuer l’impact, un des plus gros enjeux sera de pouvoir les repérer et les suivre, ajoute l’expert. « Ensuite, il faudra trouver des traitements efficaces et abordables. »

    Pour le Dr Ayman El-Mohandes, qui a également co-signé ce consensus international, il faut pouvoir rendre les tests disponibles avec un usage simplifié. « Il faudra accompagner ces tests de recommandations pratiques et claires sur quand mettre un masque, quand aller ou ne pas aller au travail ou à l’école, qui ne varient pas ni se contredisent au fil du temps », ajoute-t-il.

    « Ces recommandations arrivent à un moment clé de la pandémie, où les gens commencent à se gratter la tête en se demandant comment aller plus loin », lance Ayman El-Mohandes. « Je vois ces recommandations comme un appel à l’action. »

    #CestPasGagne

  • L’énigme des « cercles de fées » en Namibie et en Australie, enfin résolue ! - Ça m’intéresse
    https://www.caminteresse.fr/sciences/lenigme-des-cercles-de-fees-en-namibie-et-en-australie-enfin-resolue-11

    On les surnomme poétiquement les « cercles de fées », pour désigner ces petites surfaces circulaires dépourvues de végétation qui façonnent le paysage des prairies arides de Namibie et d’Australie. Ce mystère, qui passionne les écologues et les scientifiques depuis de nombreuses années, est enfin résolu.

    Vu du ciel, les « cercles de fées » apparaissent comme de petites aires circulaires et hexagonales sans végétation, entre 2 à 12 centimètres de diamètre, entourées de hautes herbes. Présentes dans diverses régions du globe, dont les prairies arides et reculées de la Namibie et en Australie, ces formations énigmatiques ne sont pas dues au hasard. Ce mois d’octobre 2022, les résultats d’une enquête de terrain approfondie, menée par une équipe de chercheurs internationale, viennent définitivement créditer la théorie suivante : les cercles de feux seraient l’œuvre de la végétation elle-même, qui sait s’adapter pour faire face au manque d’eau et aux fortes chaleurs dans ces régions sèches. En outre, les données montrent aussi que le modèle développé il y a 70 ans par le mathématicien Alain Turing explique la forme des cercles de fées.
    Les cercles de fées ou quand la nature s’autorégule

    Ces cercles de fées ont défié de multiples théories sur leur existence, les plus surnaturelles évoquant un passage vers un autre monde, l’empreinte de Dieu, ou encore une trace d’OVNI. En réalité, des chercheurs ont réussi à prouver que les herbes qui les composent agissent comme des « éco-ingénieurs », afin de modifier leur environnement hostile et aride, et préserver ainsi l’écosystème. Une première étude publiée en 2020 dans la revue Journal of Ecology a montré que ces formes géométriques seraient en réalité une source importante d’eau pour la végétation présente tout autour. En s’accumulant autour de ces cercles, les herbes apporteraient de l’ombre et favoriseraient l’infiltration de l’eau, permettant aux racines avoisinantes de se développer. « La végétation bénéficie de l’écoulement d’eau supplémentaire fourni par les grands cercles de fées, et maintient ainsi l’écosystème aride fonctionnel, même dans des conditions très difficiles et sèches », détaillait le Dr Stephan Getzin de l’université de Göttingen dans un communiqué.
    Une théorie enfin confirmée grâce à une nouvelle enquête de terrain

    Quant à ces formes bien spécifiques, le modèle sur les motifs et structures du vivant formulé par Alain Turing en 1952 offrirait l’explication la plus plausible. Dans un article, le Britannique proposait un modèle mathématique pour expliquer la morphogenèse, qui détermine le développement des formes d’un organisme vivant. L’étude du Dr Getzin fut la première à suggérer que le modèle de Turing, utilisé dans le système animal comme végétal, s’appliquait aux cercles de fées. Mais encore fallait-il en avoir l’entière certitude, et donc effectuer de nouvelles études de terrain. Aussitôt dit, aussitôt fait. La récente étude publiée dans la revue Perspectives in Plant Ecology, Evolution and Systematics prouve définitivement ceci : les plantes situées à proximité avaient fortement épuisé l’eau à l’intérieur des cercles, provoquant la mort des herbes au sein de ce périmètre, et donc, ce vide de végétation. « En formant ces paysages fortement structurés en cercles de fées uniformément espacés les uns des autres, les herbes agissent comme des ingénieurs de l’écosystème et bénéficient directement de la ressource en eau fournie par les lacunes de la végétation », explique encore Stephan Getzin dans un nouveau communiqué. Autrement dit, pour survivre, les plantes n’ont pas d’autres choix que de pousser selon ces formes géométriques. La preuve qu’une fois de plus, la nature peut être source de solutions pour l’adaptation au réchauffement climatique.

  • La plus grande analyse du patrimoine génétique anglais - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/les-migrations-anglo-saxonnes-ont-durablement-modifie-le-patrimoine

    De l’Angleterre post-romaine, on ne sait pas grand-chose – à tel point que l’on a dénommé « âges obscurs » (dark ages) une partie de la période courant depuis le départ des Romains, au début du 5e siècle, jusqu’à la conquête normande au 11e siècle. Pourtant, dès le 8e siècle, les récits de Bède le Vénérable ont évoqué des invasions « anglo-saxonnes » ayant eu un impact notable sur la population insulaire. Mais les historiens et les archéologues du 20e siècle ont préféré privilégier la théorie d’une population britannique préservant son homogénéité, au point de n’envisager l’arrivée de continentaux que comme une invasion occasionnelle perpétrée par une petite élite guerrière – même si cette hypothèse est loin de suffire à expliquer les nombreux changements qui se sont produits dans la langue et la culture anglaises au cours de cette période.

    Pour vérifier l’ampleur de l’influence anglo-saxonne, une équipe interdisciplinaire de plus de 70 chercheurs, placée sous l’égide de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive de Leipzig (Allemagne) et de l’université du Lancashire central (Grande-Bretagne), a donc décidé de faire parler les gènes ! En menant à bien une impressionnante étude combinant la génétique et l’archéologie, ils confirment qu’une importante migration s’est produite au début du Moyen Âge depuis le nord du continent européen vers le sud et l’est de l’Angleterre. Publiée dans la revue Nature, c’est à ce jour la plus vaste analyse du patrimoine génétique anglais pour la période dite anglo-saxonne.
    Les migrations anglo-saxonnes ont durablement modifié le patrimoine génétique de la population anglaise

    Dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais, Bède le Vénérable (vers 672-673 – 735) évoque le premier les invasions en provenance du continent. Selon son récit, la retraite romaine en 410 de notre ère aurait en effet laissé la place libre aux Angles, aux Saxons et aux tribus Jutes alors installées dans ce qui est aujourd’hui l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark, et qui n’ont eu qu’à traverser la mer du Nord pour rejoindre les côtes britanniques. De quoi donner du grain à moudre aux archéologues, aux historiens et aux linguistes, qui ont cependant eu tendance tout au long du 20e siècle à minimiser l’impact de ces migrations.

    Pourtant, des indices significatifs d’une influence « étrangère » sont bien présents en Angleterre, car la période suivant la domination romaine se caractérise par d’importants « changements dans la langue, les modes de peuplement et la culture matérielle », expliquent les chercheurs. Du point de vue linguistique, les langues celtiques et le latin ont en effet été peu à peu remplacés par le vieil anglais, qui est une langue d’origine germanique, comme l’allemand et le néerlandais. Du point de vue architectural, les archéologues ont observé l’apparition en Angleterre de constructions souterraines (Grubenhäuser) ou de grands cimetières de crémation, qui sont également caractéristiques des zones continentales bordant la mer du Nord. Des objets retrouvés en guise de mobilier funéraire (agrafes, broches) ou crématoire (urnes) trahissent également des origines « étrangères », scandinaves notamment, venant se juxtaposer à une culture matérielle proprement insulaire.
    Une analyse génétique de grande ampleur

    Mais ces preuves n’ont pas été jugées suffisantes pour valider la thèse de véritables migrations ; c’est pourquoi de nombreux archéologues du 20e siècle ont privilégié l’hypothèse d’une invasion perpétrée par de petits groupes de guerriers qui auraient réussi à imposer par la force une forme d’acculturation de la population locale – l’adoption de la langue germanique en particulier. Or les quelques analyses génétiques qui étaient jusqu’alors disponibles ne corroborent pas cette thèse, car non seulement les individus identifiés comme étant des migrants étaient enterrés aux côtés d’autochtones, mais ils étaient même moins riches qu’eux !

    Pour en avoir le cœur net, une analyse de grande ampleur s’imposait donc. En guise de référence, les chercheurs ont utilisé les données génétiques de plus de 4.000 Européens anciens et 10.000 Européens actuels. Ils ont pour leur part échantillonné les restes de 460 individus anciens – dont 278 provenant d’Angleterre et 182 issus d’Irlande et du continent (Pays-Bas, Allemagne et Danemark). Ils ont ainsi réussi à identifier dans l’ADN ancien de subtiles différences communes aux groupes autrefois installés sur les côtes de la mer du Nord, ce qui leur a permis de déterminer si les individus sélectionnés avaient une ascendance continentale ou seulement insulaire.
    Le métissage était généralisé dans l’est de l’Angleterre

    Les résultats des analyses génétiques sont sans appel, puisqu’ils ont révélé que près de 75% de la population habitant l’est et le sud de l’Angleterre pendant le haut Moyen Âge (400 – 1000 de notre ère) avait des ancêtres originaires des régions continentales bordant la mer du Nord, correspondant à la Frise (Pays-Bas), à la Basse-Saxe et au Schleswig-Holstein (Allemagne) et à la péninsule du Jutland (Danemark). Qui plus est, ces ancêtres n’avaient pas vécu en vase clos, mais s’étaient largement métissés avec la population insulaire, même si cette forme d’intégration a pu revêtir des formes variables selon les régions et les types de communautés.

    En guise de comparaison, l’ascendance continentale était pratiquement inexistante avant le Moyen Âge – de l’ordre de 1% pendant l’âge du bronze (2500 – 800 avant notre ère) et jusqu’à l’âge du fer (800 avant notre ère – 400 de notre ère). Elle a pu néanmoins augmenter pendant la période romaine, en particulier dans les cités-colonies, comme York (Eboracum), qui ont probablement hébergé une population plus cosmopolite que la population locale.


    Régions sources des migrations anglo-saxonnes vers la Grande-Bretagne au début du Moyen Âge Crédit : Stephan Schiffels et al. / Nature

    La majeure partie des immigrants dans l’Angleterre du début du Moyen Âge étaient originaires des régions continentales bordant la mer du Nord, correspondant à la Frise (Pays-Bas), à la Basse-Saxe et au Schleswig-Holstein (Allemagne), et à la péninsule du Jutland (Danemark). © Stephan Schiffels et al. / Nature
    Une migration à grande échelle sur plusieurs générations

    Les chercheurs parlent donc de « migration à grande échelle », même si elle est géographiquement localisée, car l’ascendance continentale est largement majoritaire dans le centre et l’est de l’île (en particulier dans le Sussex, les Midlands de l’Est et l’Est-Anglie). Elle se raréfie cependant en descendant vers le sud et surtout dans le sud-ouest, et n’apparaît pas du tout en Irlande. L’étude montre également que les vagues migratoires se sont succédées sur une longue période, car il est possible d’observer des variantes dans le degré de métissage de la population.

    Dans le cimetière d’Hatherdene Close, situé dans le Cambridgeshire, reposent aussi bien des personnes d’ascendance 100% continentale, que des individus qui sont presque entièrement, voire complètement d’origine insulaire. Comme l’expliquent les chercheurs, cette hétérogénéité est bien le signe d’"une interaction continue entre la population romano-britannique issue de l’âge du fer et les migrants du continent".

    Ascendance continentale et autochtone en Grande-Bretagne à l\’âge du bronze, à l\’âge du fer et pendant le haut Moyen Âge Crédit : Stephan Schiffels et al. / Nature


    Estimations moyennes de l’ascendance continentale (en rouge) et autochtone (en bleu) des sites britannico-irlandais de l’âge du bronze, de l’âge du fer et du haut Moyen Âge. © Stephan Schiffels et al. / Nature
    Les rites funéraires peuvent aussi témoigner de l’ascendance continentale

    Outre le bagage génétique, les rites funéraires fournissent une autre forme de témoignage de l’ascendance autochtone ou continentale. Les chercheurs ont ainsi mis en évidence que les femmes ayant une ascendance continentale étaient le plus souvent enterrées avec des objets (des broches ou des perles), à la différence des femmes issues de la population locale. Cette distinction ne s’applique cependant pas aux hommes, qui sont généralement inhumés avec leurs armes, quelle que soit leur origine. L’emplacement et l’orientation des sépultures au sein des cimetières sont également révélateurs du degré d’intégration des nouveaux arrivants, qui varie considérablement selon les sites. Dans certains cas, la séparation entre les personnes dont les ancêtres sont uniquement autochtones et celles issues d’immigrants peut être stricte.

  • Afrique médiévale : Ifé, la puissance évanouie - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/archeologie/afrique-medievale-ife-la-puissance-evanouie_164607

    C’est l’un des sites les plus fouillés d’Afrique. L’un des plus mystérieux aussi. La cité médiévale d’Ifé, dans le sud-ouest du Nigeria, a laissé des vestiges en forme d’énigme : des fragments d’une ancienne splendeur mêlés aux traces d’un abandon aux allures de sauve-qui-peut. C’est en 1910 que l’explorateur allemand Leo Frobenius met au jour de superbes têtes sculptées en bronze ou en terre cuite. Depuis, une soixantaine ont été découvertes, datant des 12e - 13e siècles.

    « Ce sont probablement des portraits de défunts utilisés dans des rituels de mémoire, note l’archéologue Gérard Chouin, qui codirige les fouilles sous la ville moderne d’Ifé depuis 2015. Le bronze était un métal de prestige, rare en Afrique de l’Ouest. Il témoigne de la puissance de la cité. De même que la taille invraisemblable de cette dernière, qui couvrait à peu près le même espace que la ville actuelle de 500.000 habitants. »

    Les multiples pavements médiévaux exhumés sous l’Ifé contemporaine montrent aussi la sophistication de l’aménagement urbain. Composés d’une myriade de tessons posés de champ, ils permettaient d’évacuer les eaux de pluie. Autre signe de richesse, l’industrie du verre. « C’est la signature technologique d’Ifé. La ville est, pour le Moyen Âge, le seul centre d’Afrique de l’Ouest connu de fabrication de perles de verre. Elle les utilisait comme moyen d’échange, et on les retrouve dans tout le monde sahélien », note le chercheur.

    Un effondrement à cause de la peste ?

    Unique dans le paysage ouest-africain médiéval, l’opulente cité est brutalement désertée dans la deuxième moitié du 14e siècle. L’abandon de ses précieux bronzes laisse entrevoir une panique générale. La végétation recouvrira le site, qui ne sera réoccupé qu’à la fin du 16e siècle. Pourquoi un tel effondrement ?

    Gérard Chouin avance l’hypothèse de la peste venue d’Occident. « Elle a circulé en Afrique du Nord, et des écrits en Éthiopie évoquent des saints pesteux, souligne l’archéologue. Il serait étonnant qu’Ifé n’ait pas été touchée. Mais les sols acides de la région ne nous ont pas encore permis de retrouver des squelettes dont l’ADN pourrait prouver la présence du pathogène. » Le puzzle reste donc entier. Entretemps, la légende a pris le relais de l’histoire : pour le groupe ethnique Yoruba, Ifé est devenue le berceau du monde. Un mythe comme un lointain écho à son ancienne grandeur.