/rue89


  • Ploutocratie (institutions passoires à conflits d’intérêts et à portes tournantes) :
    Collusion et pantouflage : quand le lobby bancaire met la main sur la haute administration - Basta !
    http://www.bastamag.net/Collusion-et-pantouflage-quand-le-lobby-bancaire-met-la-main-sur-la-haute

    Hollande le souhaite : c’est un ancien de chez BNP qui va être nommé à la tête de la Banque de France et de l’autorité de contrôle des banques, si le Parlement l’approuve. Conflit d’intérêt ? Collusion ? Menace pour la régulation bancaire ? Une décision symbole de la porosité entre banquiers et instances chargées de leur contrôle, qui explique en partie le laisser-faire coupable et l’inaction des régulateurs et responsables politiques face à la finance. Enquête sur les ressorts de l’influence considérable du lobby bancaire sur la haute fonction publique et nos dirigeants politiques

    –"Nos gouvernants sont-ils à ce point prisonniers des intérêts financiers qu’ils laissent à la finance le pouvoir de nommer les siens aux fonctions-clés des instances censées la réguler ? » Depuis la crise financière de 2008, rien n’a été fait pour éviter les collusions et conflits d’intérêt. Les banquiers se retrouvent à la tête des instances de régulation financière. Dans l’autre sens, hauts fonctionnaires ou responsables politiques sont toujours plus nombreux à partir travailler pour les banques.

    –"Les inspecteurs des finances ont une très grande prédilection pour le secteur bancaire : en 2004, sur 290 inspecteurs « actifs », 72 travaillent dans le secteur des banques et assurances [2] ! La plupart sont « détachés » ou « en disponibilité » au sein des banques, conservant leur prestigieux statut pour un éventuel retour ultérieur dans la fonction publique"

    La finance recrute (toujours) à l’Elysée, Matignon et Bercy
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/la-finance-recrute-toujours-a-l-elysee-matignon-et-bercy-564469.html

    #Ploutocratie #Conflits_d'intérêts

    Une conseillère du ministre de l’#Agriculture rejoint le lobby des semenciers #PS
    https://reporterre.net/Une-conseillere-du-ministre-de-l-Agriculture-rejoint-le-lobby-des-semenc

    #Finance #Lobbying
    Des missionnaires aux mercenaires, par Jean-Michel Quatrepoint (Le Monde diplomatique, novembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/QUATREPOINT/56762

    Ça va devenir trop facile de repérer les amendements dictés par les #lobbies - 5 décembre 2014 - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-politique/20141205.RUE6898/ca-va-devenir-trop-facile-de-reperer-les-amendements-dictes-par

    #Etats_Unis #UE
    Du public au privé : le grand manège des hauts fonctionnaires
    https://www.franceinter.fr/economie/les-hauts-fonctionnaires-dans-les-pantoufles-de-la-finance

    "75 % des inspecteurs des finances vont pantoufler au cours de leur carrière, dont un bon tiers de manière durable ou définitive."

    "« Les relations proches entre, d’un côté, les régulateurs et le pouvoir politique, et de l’autre, l’industrie de la finance et ses lobbyistes, sont alimentées par le recyclage régulier de personnel entre ces deux univers. (…) S’attaquer aux portes tournantes constitue le début d’un processus indispensable afin de restaurer la confiance des citoyens dans le système politique et le fonctionnement des marchés financiers. »"

    "« Nous avons l’impression d’avoir été trahis de voir que ce président de la Commission pour qui nous avons travaillé, rejoigne une banque impliquée dans le scandale des subprimes, et qui a aidé la Grèce à maquiller ses comptes et à spéculer sur ses malversations. »"

    "Une autre enquête est actuellement menée par la médiatrice. Elle concerne, cette fois, les liens entre le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, et le Groupe des Trente, un cercle de banquiers et de financiers. Mario Draghi a, lui aussi, travaillé pour Goldman Sachs, tout comme Peter Sutherland, un ancien commissaire à la concurrence, directeur général de l’Organisation mondial du commerce, devenu président de Goldman Sachs de 2005 à 2015.

    Bruxelles, temple du lobbying

    À Bruxelles, 15 000 lobbyistes sont à l’œuvre. Des commissaires européens sont ainsi régulièrement recrutés par des entreprises avec lesquelles ils sont en contact."

    "Un rapport publié par l’ONG Transparency International permet de prendre la mesure de l’importance de ces pantouflages européens. 30 % des anciens députés du parlement européen travaillent pour des organisations inscrites au registre des lobbyistes de l’Union européenne. Plus de 50 % des ex commissaires européens sont devenus lobbyistes."

    "Après la crise financière de 2007-2008, le président de la Commission européenne, Manuel Barroso a fait appel à un groupe d’ « experts » pour rendre un rapport censé réformer « la supervision financière ». Mais la plupart de ces « experts » étaient liés au secteur bancaire"

    "Aux Etats-Unis, ces pantouflages ont pris une ampleur considérable. De nombreux anciens membres de Goldman Sachs se retrouvent à des postes clés de l’administration du président américain Donald Trump. C’est le cas du conseiller du président, Steve Bannon ou du secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin. Conséquence : Donald Trump vient d’annuler toute une série de régulations bancaires. "

    Carnet de bord : l’esprit d’ascenseur - Journal Fakir
    http://www.fakirpresse.info/carnet-de-bord-l-esprit-d-ascenseur
    #PS

    "ne parlons même plus de « lobby », comme si la pression s’exerçait de l’extérieur sur nos gouvernants. C’est de l’intérieur, et sans pression, de leur plein gré, qu’ils en sont les complices quotidiens. Les dirigeants politiques et économiques ont fusionné. Ils ne forment
    désormais qu’une seule et même caste."

    Jacques Delors : l’homme des firmes - Journal Fakir
    http://fakirpresse.info/Jacques-Delors-l-homme-des-firmes
    Medef et PS, 30 ans d’amour - Journal Fakir
    http://www.fakirpresse.info/medef-et-ps-30-ans-d-amour

    –- <http://seenthis.net/messages/8291>

    –"États-Unis : lobbies et grandes fortunes ont-ils pris le contrôle des élections ?"
    http://www.bastamag.net/Etats-Unis-lobbies-et-grandes

    –"Les banques de Wall Street torpillent une partie de la loi Dodd-Frank"
    http://www.agefi.fr/articles/les-banques-de-wall-street-torpillent-une-partie-de-la-loi-dodd-frank-1342088.

    –"Des firmes françaises financent les climatosceptiques" (aux USA)
    http://www.bastamag.net/Des-firmes-francaises-financent

    –Luc Hermann : « Aux Etats-Unis il y a 4,6 communicants pour 1 journaliste, c’est terrifiant »
    http://www.20minutes.fr/television/1367873-20140505-20140505-luc-hermann-aux-etats-unis-46-communicants-1-jou

    –Les Etats-Unis sont un régime oligarchique, constatent des chercheurs américains, 25 avril 2014 / Elisabeth Schneiter
    http://www.reporterre.net/Les-Etats-Unis-sont-un-regime
    #Climat #Environnement #Régulation #Lobbying #Etats_Unis #Ploutocratie

    –Primaires démocrates : Clinton accusée d’avoir reçu 600.000 dollars de Goldman Sachs. Par Timothée de Rauglaudre
    http://www.latribune.fr/economie/international/primaires-democrates-clinton-accusee-d-avoir-recu-600-000-dollars-de-goldm

    -"« Vous avez perçu 600.000 dollars d’honoraires de Goldman Sachs pour des conférences ! »" ;
    –"Dénonçant un système électoral « corrompu » et un Congrès « contrôlé par l’argent », Bernie Sanders a appelé à une « révolution politique ». Le cœur de cette révolution serait une réforme du financement des campagnes électorales pour la présidentielle, réforme essentielle pour le sénateur dans l’optique de « rendre l’Amérique au peuple ». Le candidat s’est interrogé :

    « Peut-on vraiment réformer Wall Street quand cette institution vous donne des millions de contributions de campagne ? Franchement, j’en doute. »" ;
    –" les deux derniers présidents, un Républicain et un Démocrate, avaient nommé l’un comme l’autre un homme de Wall Street à la tête du Trésor américain"

    –444 millions de dollars en 17 ans : Hillary, la petite soeur des riches
    http://www.les-crises.fr/444-millions-de-dollars-en-17-ans-hillary

    WikiLeaks publie des discours de Clinton pour Goldman Sachs | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/depeche/wikileaks-publie-des-discours-de-clinton-pour-goldman-sachs.a
    #Conflits_d'intérêts #Ploutocratie #Etats-Unis

    –Et la Cour suprême américaine inventa le casino électoral, par Anne Deysine (Le Monde diplomatique, juin 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/06/DEYSINE/55766

    « Le 21 janvier 2010, par cinq voix contre quatre, la Cour suprême a jugé qu’au nom de la liberté d’expression les personnes morales devaient bénéficier des mêmes droits à faire valoir leurs opinions que les personnes physiques »

    –Aux Etats-Unis, médias, pouvoir et argent achèvent leur fusion, par Robert W. McChesney & John Nichols (Le Monde diplomatique, août 2011)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/MCCHESNEY/20845

    Union forcée autour de Hillary Clinton, par John R. MacArthur (Le Monde diplomatique, août 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/08/MACARTHUR/56067


    #Conflits_d'intérêts_fondations #Ploutocratie #Multinationales

    "A-t-il oublié son engagement en faveur de l’invasion de l’Irak en 2003, ses trois discours rémunérés 225 000 dollars (202 000 euros) chacun devant les banquiers de Goldman Sachs, son soutien indéfectible aux accords de libre-échange, son appui au renversement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ? Et que dire du conflit d’intérêts impliquant la Fondation Clinton — sorte de multinationale familiale de la philanthropie — quand Mme Clinton servait l’administration Obama ? Selon le New York Times (18 octobre 2015), des cadres de la fondation ont réussi, par un intense travail de lobbying auprès de la secrétaire d’État, à faire transférer de l’argent destiné à un programme fédéral de lutte contre le sida au Rwanda vers un de leurs programmes de formation.

    Cela sans évoquer la proximité de la candidate démocrate avec Wall Street, dont les têtes de pont financent à la fois sa campagne et sa fondation."

    "Les états de service de l’avocate Clinton lui ont ouvert les portes du conseil d’administration de la multinationale, auquel elle a siégé de 1986 à 1992, en touchant pour cela 18 000 dollars par an (soit environ 31 000 dollars actuels, en tenant compte de l’inflation). Politesse oblige, elle s’est toujours gardée d’évoquer publiquement les sujets susceptibles de fâcher la société de Bentonville, et en particulier sa politique de compression salariale. Il est pourtant très difficile d’élever des enfants en gagnant 19 427 dollars par an — le salaire moyen actuel d’un caissier de Walmart."

    " « Il n’y aura pas de retour à la loi Glass-Steagall », a tranché son conseiller économique Alan Blinder, interrogé par Reuters le 13 juillet 2015"

    Par ailleurs, à propos des candidats et de cette campagne :

    Un « milliardaire en col bleu » contre une madone de vertu, par Thomas Frank (Le Monde diplomatique, septembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/FRANK/56195

    "Quelques jours auparavant, par exemple, plusieurs courriels piratés avaient confirmé que le Comité national démocrate, théoriquement neutre pendant les primaires, s’était bien employé à saboter la candidature de M. Sanders."

    "exemples parmi tant d’autres. Des dizaines de délégués brandissent des pancartes hostiles à l’accord de partenariat transpacifique (Trans-Pacific Partnership, TPP), en scandant : « No TPP ! » Pourtant, lors de la troisième journée de la convention, une partie d’entre eux acclament M. Barack Obama — « l’un des meilleurs présidents que nous ayons jamais eus », selon le vice-président Joe Biden —, qui n’a pas renoncé à faire du traité l’apothéose de son mandat."

    " Et, quand Mme Warren s’emploie par ailleurs à condamner M. Trump et sa volonté de « limiter les réglementations financières », elle omet de rappeler que le vrai travail de sape en la matière a été conduit deux décennies plus tôt par M. William Clinton. Celui-là même qui se fera ovationner le lendemain soir…"

    "Quant au passé de Mme Clinton, il est réécrit avec minutie (...) D’autres chapitres, pourtant bien plus consistants, comme ses années en tant qu’avocate spécialisée dans le droit des entreprises, semblent se dissoudre d’eux-mêmes. Quant aux principales réalisations présidentielles de son mari, qui naguère la rendaient si fière et auxquelles elle se flattait d’avoir largement contribué, on les passe sous silence. L’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) disparaît du récit officiel. Parce qu’elle contredit les discours sur l’attention extrême que Mme Clinton accorderait au sort des femmes et des enfants, la suppression d’une aide fédérale aux familles monoparentales, signée par son mari en 1996, n’est pas mentionnée."

    "le vice-président Biden, estime quant à lui que les emprunts contractés par les étudiants — qui les coulent aussi sûrement que s’ils portaient une enclume autour du cou — sont en réalité là « pour éviter à papa et maman l’affront » de se voir refuser un prêt bancaire."

    Dérangements politiques, par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, septembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/HALIMI/56194

    « Qu’un milliardaire new-yorkais dont le programme fiscal est encore plus régressif que celui de Ronald Reagan et dont les pratiques (fabrication de ses produits au Bangladesh et en Chine, emploi de sans-papiers dans ses hôtels de luxe) contredisent la plupart de ses proclamations puisse se métamorphoser en porte-voix du ressentiment ouvrier tiendrait davantage de la gageure si le syndicalisme n’avait pas été affaibli. »

    Administration Trump : un ancien de Goldman Sachs au Trésor et un lobbyiste climato-sceptique à l’Environnement ? - Basta !
    http://www.bastamag.net/Dans-la-future-administration-Trump-un-ancien-de-Goldman-Sachs-au-Tresor-u

    « Certains secteurs comme celui des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) menacé par les régulations climatiques, de la restauration rapide inquiète des campagnes pour une hausse du salaire minimal, de l’élevage industriel, ou encore des casinos et de l’immobilier, ont soutenu massivement la campagne de Trump. Celui-ci a pu compter sur le soutien de plusieurs milliardaires, ayant fait fortune dans les casinos, le pétrole ou la finance. »

    « le candidat Trump, s’il a beaucoup vitupéré contre les rémunérations des traders, a aussi promis de revenir sur la loi Dodd-Frank, adoptée en 2010 pour réguler un peu plus le secteur financier suite à la crise des subprimes. Quant à Apple, Google ou Facebook, ils pourront au moins se consoler avec la promesse du candidat Trump de faciliter le retour aux États-Unis des centaines de milliards de cash qu’ils ont accumulés dans des paradis fiscaux, en réduisant les taxes très élevées que les géants du Net auraient dû payer. »

    Les faux-semblants de la réussite économique américaine | AlterEco+ Alterecoplus
    http://www.alterecoplus.fr/les-faux-semblants-de-la-reussite-economique-americaine/00012302
    http://www.alterecoplus.fr/sites/default/files/public/styles/for_social_networks/public/field/image/obama_bilan.jpg?itok=iCxa-e90

    ExxonMobil, Goldman Sachs et compagnie : que signifie la nouvelle administration Trump ? - Observatoire des multinationales
    http://multinationales.org/ExxonMobil-Goldman-Sachs-et-compagnie-que-signifie-la-nouvelle-admi

    « Ce sont ainsi des anciens de Goldman Sachs qui auront la main sur la régulation de Wall Street, et des pétroliers qui contrôleront celle du secteur de l’énergie et la politique climatique. Mais cela ne s’arrête pas là. Le nouveau directeur de l’Agence de protection de l’environnement, Scott Pruitt, a engagé des dizaines de procédures judiciaires contre cette Agence en tant que procureur de l’Oklahoma pour défendre les intérêts de l’industrie pétrolière. Le nouveau Secrétaire au Travail, Andrew Puzder, est le dirigeant d’une chaîne de fast-foods qui a pris publiquement position contre les régulations fédérales et notamment la réforme du système de santé du président Obama. C’est aussi un opposant déterminé de la hausse du salaire minimal réclamée par une campagne de plus en plus vigoureuse aux États-Unis. La Secrétaire à l’Éducation, Betsy DeVos, est une adversaire acharnée des syndicats d’enseignants et de l’école publique en général : elle a proposé de remplacer celle-ci par un système de coupons distribués aux familles pour payer leur éducation dans des écoles privées. Le secrétaire à la Santé, Tom Price, est un opposant de longue date de l’avortement et de la contraception. Et ainsi de suite. »

    –- Jeux, Wall Street, castes, riches, (Le Monde diplomatique, septembre 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/09/A/56205

    « d’éminents juristes de la Deutsche Bank ont pantouflé et rétropantouflé entre la banque et la SEC »


    Géopolitique du capitalisme criminel. J-F GAYRAUD - Transversaux
    http://www.diploweb.com/Le-nouveau-capitalisme-criminel.html

    -"L’analyse criminologique que je propose ne relève donc pas de la métaphore facile par laquelle « fraude » serait simplement le synonyme de « prédation ». Il s’agit de vrais crimes, mais qui n’ont pas reçu de décantations judiciaires sérieuses ! D’ailleurs, le rapport de la grande commission d’enquête du Sénat des Etats-Unis (FCIC) qui est venu ensuite autopsier cette crise utilise le mot « fraude » 147 fois ! Est-ce vraiment un hasard ? J’ai analysé la crise des subprimes sous cet éclairage criminologique dans La grande fraude (Odile Jacob) en 2011. Et je me livre dans Le nouveau capitalisme criminel (Odile Jacob, 2014) à un exercice similaire pour d’autres crises financières issues de la dérégulation : Japon, Mexique, Albanie, etc." ;
    –"Je ne sous estime pas combien une telle entreprise peut se heurter à de multiples objections, en particulier en France où la réflexion sur le crime est monopolisée par une sociologie criminelle misérabiliste, obsédée par la « culture de l’excuse » et qui ne sait même plus lever la tête pour s’intéresser aux crimes élitistes : ceux des élites légales mais aussi ceux des élites du crime. Les cloisonnements disciplinaires traditionnels dans les milieux académiques et un positivisme un peu étroit consubstantiel à la pensée économique font que le crime est rarement invité dans la réflexion globale." ;
    –" d’une certaine manière, il n’y a jamais de « crise financière » stricto sensu ; il n’y a que des crises politiques : il faut en effet interroger les dispositifs normatifs et les politiques publiques qui en amont mettent en place des systèmes aussi dérégulés et criminogènes. Et à ce stade du raisonnement il convient alors de comprendre comment sont votées les lois de dérégulation et comment se font les élections ? D’où vient l’argent des campagnes électorales et quel est le poids du lobby de la finance ? Les principes mortifères issus du fameux « consensus de Washington » ne tombent pas de la planète Mars ! La finance impose désormais un rapport de force – feutré en apparence mais violent en coulisse - aux pouvoirs politiques contemporains. Nombre d’Etats sont littéralement « capturés » par les puissances financières.(...) qui est le premier employeur en France des inspecteurs des finances ? Bercy ou les quatre grandes banques universelles qui font habituellement notre fierté ? Cela crée sans nul doute possible, de manière mécanique, de subtiles convergences de vues aux conséquences profondes...." ;
    –"La question du blanchiment d’argent est centrale car l’argent recyclé dans l’économie légale permet au crime non seulement de jouir de ses profits mal acquis, mais surtout d’acquérir des parts de l’économie et de la finance légales ; et par conséquent de se doter face aux pouvoirs élus d’une position haute. Contrairement à ce que nous assène la doxa libérale dans sa version la plus fondamentaliste, l’argent du crime n’est jamais neutre : il est faux de considérer que Pecunia non olet. En se blanchissant d’un point de vue formel, en se légalisant, l’argent du crime vient griser voire noircir les institutions légales"

    #Finance #Criminalité #Sciences_humaines #Epistémologie #Lobbying #Conflits_d'intérêts

    Cols blancs, mains sales et casier vierge - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Cols-blancs-mains-sales-et-casier-vierge.html #Justice

    • « Banque de France : la nomination d’un ex-dirigeant de BNP dénoncée par 150 économistes »
      http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/09/15/banque-de-france-polemique-sur-le-choix-du-futur-gouverneur_4757378_3234.htm

      -« Le gouverneur de la Banque de France ne doit pas seulement être indépendant du pouvoir politique mais aussi du lobby bancaire. Or François Villeroy de Galhau serait l’envoyé de BNP Paribas à la banque centrale. Quand bien même il aurait des convictions et donnerait des garanties, la suspicion sera là. »

      –Foutage de gueule, prière de ne pas se moquer :

      "les nombreux soutiens de François Villeroy de Galhau restent droits dans leurs bottes (...). Parmi leurs arguments clés figurent les récentes évolutions statutaires attachées à la fonction, et notamment le transfert, auprès de la BCE, depuis novembre 2014, de la supervision des grandes banques européennes, dont BNP Paribas. Exit donc, soulignent-ils, le risque de conflit d’intérêts."

      "Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et ancien gouverneur de la Banque de France, se dit-il persuadé que « le Président de la République a fait un très bon choix ». « François Villeroy de Galhau a toutes les qualités requises, soutient-il, une extraordinaire droiture, une grande intégrité morale, des compétences techniques, le sens de l’Etat et du service public, qu’il a servi pendant vingt ans. Il a honoré la fonction publique. C’est l’archétype même du haut fonctionnaire que le reste du monde nous envie. »"

      "Nicole Notat (...) : « (...)Connaissant François Villeroy de Galhau, je n’imagine pas un seul instant qu’il n’ait pas bordé la question de son indépendance. Il se fera fort de démontrer qu’il est libre d’intérêts. Je l’ai vu faire au ministère de l’économie puis chez BNP Paribas où il a donné corps au concept de banque responsable, sur l’octroi de crédits ou la gestion des ressources humaines. Il a l’éthique chevillée au corps. »"

      #Lobbying #Démocratie #Ploutocratie
      #Conflits_d'intérêts

      « Un banquier de BNP à la tête de la Banque de France » - Basta !
      http://www.bastamag.net/Un-banquier-de-BNP-a-la-tete-de-la-Banque-de-France

      « Le contrôle des banques nationales a été transféré à la Banque centrale européenne (BCE), mais les gouverneurs des banques centrales nationales participent au pilotage de la politique monétaire européenne en siégeant au Conseil des gouverneurs de la BCE. Le gouverneur de la Banque de France préside également le conseil de supervision de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, instance chargée de réguler les banques et les assureurs. François Villeroy de Galhau pourrait, par exemple, être sollicité en tant que gouverneur pour donner son avis sur l’affaire Helvet Immo : une affaire de prêt en francs suisses qui a fortement pénalisé 6000 personnes à partir d’un produit financier conçu et vendu par Cetelem et BNP Personal Finance, au moment même au François Villeroy de Galhau travaillait pour la banque. Le dossier est entre les mains de la juge d’instruction Claire Thépaut. »

      « Banque de France : la candidature de Villeroy de Galhau approuvée par les parlementaires » | Mediapart
      http://www.mediapart.fr/journal/france/300915/banque-de-france-la-candidature-de-villeroy-de-galhau-approuvee-par-les-pa

      « Conseil constitutionnel : sous influence des lobbies (Mediapart) » - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-10-12/Conseil-constitutionnel-sous-influence-des-lobbies-Mediapart-id19350

      "Ainsi, en 2012, Guy Carcassonne, professeur en droit public décédé l’année suivante, "a produit une « porte étroite » visant à démontrer que la « taxe à 75 %» de François Hollande, promesse phare du candidat socialiste, votée pour 2013 sur les revenus supérieurs à un million d’euros, était contraire à la Constitution. Son client ? La Ligue de football professionnel, inquiète de voir ses meilleurs joueurs s’expatrier. Ses émoluments ? 20 000 euros. À l’arrivée, sans qu’il soit possible d’affirmer un lien de cause à effet, le Conseil a censuré la disposition tout juste adoptée par le parlement français"."

      #Lobbying


      Ecole : quand les multinationales remplacent les instituteurs, PAR AGNÈS ROUSSEAUX - Basta !
      http://www.bastamag.net/Ecole-quand-les-multinationales

      Comment le groupe Total va financer la réforme de l’#Éducation nationale - Basta !
      http://www.bastamag.net/Comment-le-groupe-Total-va

      –Transparence fiscale dans l’UE : le Medef a-t-il écrit la position de la France ?
      https://www.huffingtonpost.fr/entry/transparence-fiscale-dans-lue-le-medef-a-t-il-ecrit-la-position-de-la

    • En toute indépendance - Dossier vidéo - Fakir n°59
      https://youtu.be/7srTZRUFzMQ


      #Ploutocratie #UE #Documentaires

      Enquête (1/5) : Les lobbies au coeur de la république - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=bRQOoE2R0g4

      http://zinc.mondediplo.net/messages/7820 UE : http://zinc.mondediplo.net/messages/9461

      Les très discrètes mais lucratives « activités de conseil » du candidat François Fillon - Basta !
      https://www.bastamag.net/Francois-Fillon-les-tres-lucratives-activites-d-un-depute-consultant
      #UMP

      « La loi interdit aux députés de commencer des activités de conseil – sources de potentiels conflits d’intérêt – en cours de mandat, sauf pour certaines professions libérales réglementées, comme les avocats. François Fillon a créé la sienne juste avant d’être élu et a profité d’un décret qu’il avait lui-même signé permettant aux anciens ministres et parlementaires titulaires d’un diplôme de droit ou de son équivalent de devenir automatiquement avocat. »

      « Qui sont les clients de 2F Conseil ? Leur identité est-elle de nature à générer de possibles conflits d’intérêt ? Contactée à plusieurs reprises, l’équipe de François Fillon a refusé de répondre à nos questions. »

      Présidentielle : quatre questions sur 2F Conseil, la société de François Fillon critiquée par ses adversaires
      http://www.francetvinfo.fr/politique/les-republicains/primaire-de-la-droite/presidentielle-quatre-questions-sur-2f-conseil-la-societe-de-francois-f

      « Le candidat de la droite toucherait près de 18 000 euros par mois grâce à la société de consulting qu’il a créée en 2012. Plusieurs responsables politiques lui demandent de donner le nom de ses clients. »

      "article 146-1 du code électoral : « Il est interdit à tout député de commencer à exercer une fonction de conseil qui n’était pas la sienne avant le début de son mandat. »

      « Avant le début de son mandat. » Ce bout de phrase est important dans le cas de François Fillon. Parce que le candidat de la droite a fait les choses dans les règles : il a pris soin de déposer les statuts de son entreprise au greffe du tribunal de commerce de Paris le 6 juin 2012. C’est-à-dire onze jours avant d’être élu député de Paris, le 17 juin."

      Le meilleur pour la fin :
      #Bêtisier

      "Sollicitée par Le Canard enchaîné, l’équipe du candidat a, par exemple, refusé de dévoiler le nom des clients de l’entreprise. « L’essentiel de l’activité de 2F Conseil est constitué des conférences données par François Fillon »"

    • "Pour sauver le climat, le gouvernement choisit des sponsors très controversés" - Basta !
      http://www.bastamag.net/Pour-sauver-le-climat-le-gouvernement-choisit-des-sponsors-tres-controvers

      "Total, nouveau sponsor du gouvernement en matière culturelle, artistique et éducative" - Basta !
      http://www.bastamag.net/Comment-Total-sponsorise-l

      "« Solutions climat » : entrez dans la grande foire du greenwashing et du lobbying" - Basta !
      http://www.bastamag.net/Solutions-climat-entrez-dans-la-grande-foire-du-greenwashing-et-du-lobbyin
      http://www.bastamag.net/IMG/arton5139.png?1443628414

      COP 21 : EDF épinglé par le jury de déontologie de la publicité. par Anne-Laure Barral | France info
      http://www.franceinfo.fr/actu/justice/article/edf-epingle-par-le-jury-de-deontologie-de-la-publicite-757001

      "Libre-circulation suspendue : les défenseurs du climat ne seront pas les bienvenus en France pour la COP 21" - Basta !
      http://www.bastamag.net/Le-gouvernement-francais-instaure-le-controle-aux-frontieres-pour-sa-confe

      La COP21 a davantage l’air d’un salon commercial que d’une conférence destinée à lutter contre le changement climatique

      #Environnement #Climat #Lobbying #Multinationales #Conflits_d'intérêts #Marketing

      La société civile violemment expulsée du salon du « greenwashing »,Par Erwan Manac’h - Politis
      http://www.politis.fr/La-societe-civile-violemment,33289.html
      Le salon du greenwashing perturbé, le ministre Stéphane Le Foll chahuté, PAR MYRIAM THIEBAUT, SOPHIE CHAPELLE - Basta !
      http://www.bastamag.net/Solutions-Cop21-des-militants-font-fermer-la-fete-des-multinationales-le

      Des experts du climat corrompus pris au piège | Greenpeace France
      http://energie-climat.greenpeace.fr/des-experts-du-climat-corrompus-pris-au-piege

      Ces firmes spécialisées dans le lobbying et les relations publiques qui aident les gros pollueurs à verdir leur image, PAR OLIVIER PETITJEAN - Observatoire des multinationales
      http://multinationales.org/Ces-firmes-specialisees-dans-le-lobbying-et-les-relations-publiques

      -"Certains de ces champions du lobbying et des relations publiques sont des français, comme Publicis ou Havas. Cette dernière est contrôlée par le groupe Bolloré, et son PDG est Yannick Bolloré, fils de Vincent." ;
      –"La prochaine conférence climat, la COP22, doit se tenir dans un an à Marrakech. On peut s’attendre à ce que les firmes françaises y soient à nouveau très présentes, en raison de leur poids économique au Maroc. La Conférence elle-même sera organisée par Agence Publics, une « une agence conseil en communication d’influence, communication globale et événementielle ».(...)Agence Publics a aussi été récemment rachetée par ESL & Network, un autre cabinet français de consulting extrêmement influent, présent aussi bien à Paris qu’à Bruxelles. Le conseil stratégique d’ESL & Network est présidé par Michel Pébereau, ancien PDG et Président d’honneur de BNP Paribas, et inclut les présidents de Michelin et Sanofi, les PDG de Vinci, Orange et Casino, le directeur général de l’entreprise chimique Solvay et président du lobby européen de la chimie Cefic Jean-Pierre Clamadieu - promoteur infatigable du gaz de schiste -, ainsi qu’un dirigeant de Total, Philippe Boisseau."

      #Médias

      Les visages des lobbyistes « criminels du climat » placardés dans Paris | Mr Mondialisation
      https://mrmondialisation.org/les-visages-des-lobbyistes-criminels-du-climat-placardes-dans-pari

      « Exxon était au courant des liens entre réchauffement climatique et combustion des énergies fossiles depuis 1981. Soit près d’une décennie avant que la problématique ne soit médiatisée officiellement. »

      Les énergéticiens veulent-ils vraiment développer le renouvelable ? Par Laetitia Liebert (Directrice de Sherpa)
      http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/12/04/les-energeticiens-veulent-ils-vraiment-developper-le-renouvelable_4824482_32

      -"Beaucoup d’entreprises énergétiques fossiles ou nucléaires rachètent ou créent des entreprises renouvelables comme Total et sa filiale SunPower, ou EDF et sa filiale Nexcis. On peut imaginer que ces industries anticipent la transition énergétique et se préparent à une reconversion future. Malheureusement, on observe souvent un impact très négatif de ces prises de contrôle sur le secteur du renouvelable. Par exemple, EDF a racheté la start-up du solaire photovoltaïque Nexcis en 2009. Cette pépite technologique(...) se voit menacée de fermeture par EDF depuis février 2015. Pourquoi fermer une entreprise rentable si prometteuse ?

      De même, les industries fossiles prennent le contrôle des lobbies européens du renouvelable. Ainsi, cinq des membres du conseil d’administration de SolarPower Europe sont des représentants d’entreprises pétrolières et gazières(...) Or, on constate que SolarPower Europe et l’European Wind Energy Association (EWEA) ont diminué d’un tiers leurs objectifs en termes de parts de marché du renouvelable en 2014. ;
      –"de nombreux administrateurs ou membres du conseil exécutif de ces entreprises sont d’anciens fonctionnaires" ;
      –"les lobbies des entreprises d’énergie fossile ont fréquemment un rôle direct dans la détermination des politiques publiques, par leur présence dans des comités d’experts. Ainsi, la Commission européenne a consulté l’European Science and Technology Network (ESTN), censé être représentatif de tous les acteurs (chercheurs, société civile, industriels), pour légiférer sur la fracturation hydraulique, très polluante et dangereuse. Or, plus de la moitié des membres de l’ESTN ont des liens financiers avec l’industrie du gaz de schiste.(...) Par conséquent, l’Union européenne n’a adopté aucune législation réglementant l’exploitation du gaz de schiste à ce jour et se contente de « recommandations » non obligatoires." ;
      –"entre les prises de contrôle, la proximité, le pantouflage et le lobbying, les industries fossiles et nucléaires disposent de leviers variés et puissants pour bloquer le développement des énergies renouvelables.
      La participation, à hauteur de 20 %, d’EDF, BNP Paribas, Air France ou GDF Suez – qui ont des activités ou des investissements fortement émetteurs de gaz à effet de serre – au financement de la COP21 semble confirmer, s’il le fallait, cette stratégie d’influence"

      (20+) La COP 21, paradis du greenwashing et des conflits d’intérêts ? - Libération
      http://www.liberation.fr/planete/2015/12/05/la-cop-21-paradis-du-greenwashing-et-des-conflits-d-interets_1418460?xtor

      -"Qualifiés sans rire d’« amis du climat » par Laurent Fabius, la plupart sont même des sponsors officiels de la COP21. « La présence des multinationales à ce sommet climat est sans précédent, remarquait dès l’ouverture du sommet Naomi Klein, interrogée par Libération. C’est aussi une des raisons pour laquelle il est si tragique que l’expression des citoyens soit ainsi restreinte sous prétexte d’état d’urgence. Car cela laisse encore plus de place à leur greenwashing. »" ;
      –"« Au Bourget, j’ai veillé à ce que les représentants des entreprises puissent être accrédités comme observateurs, accéder à la zone des négociations, organiser des événements parallèles et promouvoir des solutions technologiques dans la galerie des Solutions, expliquait d’ailleurs Laurent Fabius aux Echos jeudi. Les entreprises n’ont jamais été aussi actives et c’est tant mieux. »" ;
      –"On trouve ainsi sur le portail Nazca des entreprises comme Monsanto (qui promet d’instaurer un « prix du carbone interne » d’ici 2017) ou Total, qui propose notamment de réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre liés torchage du gaz lors des forages entre 2005 et… 2014 !" (?) ;
      –" l’article 5.3 de la Convention-Cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. « Cette disposition a protégé la politique antitabac et de santé publique nationale et internationale de l’influence néfaste de l’industrie du tabac pendant une décennie et avec un immense succès »." ;
      –"N’oublions pas que l’entreprise fait beaucoup de nucléaire qui, en plus de présenter un risque non maitrisé et potentiellement dramatique pour l’environnement, s’appuie sur une ressource d’origine fossile, l’uranium, dont l’extraction génère du CO2" ;
      –" Quant à la volonté de donner « d’urgence » un prix au carbone, ardemment défendue depuis peu par les multinationales, y compris les plus émettrices de gaz à effet de serre, « c’est aussi une façon d’influencer le processus réglementaire et de l’amener sur le terrain du marché », dérégulé et spéculatif, estime Jesse Bragg, de Corporate Accountability"

      #Experts_à_gages #Multinationales #Lobbying #Environnement #Conflits_d'intérêts #Climat #Sciences #Ploutocratie

      Accord à la COP21 : même sur une planète morte, le commerce international devra se poursuivre sans entraves, PAR MAXIME COMBES - Basta !
      http://www.bastamag.net/COP21-comment-le-commerce-international-a-pris-le-pas-sur-l-urgence-climat

      Alors que la conférence sur le climat doit s’achever ce samedi, un nouveau brouillon d’accord a été rendu public le 10 décembre. Toute référence aux secteurs de l’aviation et du transport maritime, qui constituent presque 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, a disparu. Au même moment, l’Observatoire européen des entreprises révèle un document interne de la Commission européenne dans lequel elle promet d’éviter « toute mention explicite du commerce » dans le futur accord de Paris. En clair, les règles du commerce doivent prévaloir, même au prix de la planète.

      COP21 : le texte final de l’accord de Paris présenté, par Béatrice Héraud
      http://www.novethic.fr/empreinte-terre/climat/isr-rse/cop21-le-texte-final-de-l-accord-de-paris-presente-143778.html

      Lobbys publicitaires contre la loi climat
      https://www.monde-diplomatique.fr/2021/08/BENILDE/63388

    • Un ancien premier ministre du Danemark chez Goldman Sachs, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, septembre 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/09/RIMBERT/53696

      "une dépêche de l’agence Bloomberg annonçait : « Le groupe Goldman Sachs a embauché M. Anders Fogh Rasmussen, ancien premier ministre du Danemark et ex-chef de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), afin de surmonter les obstacles politiques auxquels se heurte la banque depuis qu’elle est entrée au capital d’une entreprise publique l’an passé (1). »"

      L’île d’Iki veut sauver le thon, par Yuta Yagishita (Le Monde diplomatique, janvier 2018) #Asie_Japon
      https://www.monde-diplomatique.fr/2018/01/YUTA/58247

      "Les pêcheurs d’Iki dénoncent ainsi le favoritisme à l’égard des grosses entreprises gérant des thoniers senneurs, comme ceux de Sakaiminato. « Ils offrent régulièrement des postes aux fonctionnaires retraités de l’Agence, c’est pour ça qu’elle essaie de les protéger », assure M. Tominaga. En effet, au cours de ces dix dernières années, au moins cinq anciens cadres de l’institution sont devenus conseillers ou même présidents de coopératives de pêche liées aux entreprises gérant des thoniers senneurs. M. Shingo, conseiller de l’Agence, l’admet : « Ce n’est pas faux ; certains anciens de notre institution travaillent chez eux. » Mais il réfute tout idée de collusion."

      Audace, révélation, loyaux services, jeu d’enfant, revirement, Corée du Sud (Le Monde diplomatique, novembre 2015)
      http://www.monde-diplomatique.fr/2015/11/A/54144

      « Le quotidien conservateur espagnol El Mundo s’alarme du nombre d’anciens dirigeants politiques qui choisissent de placer leur carnet d’adresses au service de grandes entreprises.

      Près de la moitié des entreprises de l’Ibex 35 [équivalent espagnol du CAC 40 français] peuvent compter sur les services d’anciens élus. »

      La légère insoutenabilité des portes tournantes par Mathilde Poulain, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne & LabEx ReFi
      http://www.lenouveleconomiste.fr/la-legere-insoutenabilite-des-portes-tournantes-28479

      -"Ainsi, François Villeroy de Galhau a été choisi pour occuper le poste de gouverneur de la Banque de France. La “mission sur l’investissement” que lui a confiée le gouvernement pendant quelques mois paraît avoir suffi à faire oublier ses douze années au sein de la plus grande banque française, BNP-Paribas. L’homme a basculé dans le camp des régulateurs."
      –" Une étude de l’OCDE, menée en 2009, montre que partout en Europe et en Amérique du Nord (sauf en Islande), les autorités de régulation recrutent leurs hauts responsables dans l’industrie financière. Au motif qu’ils satisfont le mieux à leur exigence d’expertise."

      (La boucle classique incluant nécessité de réduire les dépenses publiques, donc les moyens, puis dénonciation d’un manque d’efficacité du public par rapport à de meilleurs résultats du privé justifiant démantèlements et privatisations ?)

      « L’#OMS : dans les griffes des lobbyistes ? » : un documentaire troublant diffusé sur Arte
      https://mrmondialisation.org/loms-dans-les-griffes-des-lobbyistes
      #Conflits_d'intérêts #Documentaires #Organisations_internationales #Santé #Sciences #Multinationales

      Le glyphosate « pas cancérigène » : l’Europe s’oppose à l’OMS | Mr Mondialisation
      https://mrmondialisation.org/le-glyphosate-pas-cancerigene-leurope-soppose-a-loms

      "« Une bonne partie du rapport s’inspire directement d’études non publiées commandées par des producteurs de glyphosate » explique-t-elle. En d’autres termes, ce sont les producteurs eux-mêmes, comme Monsanto, qui fournissent une partie des études qui permettent à l’EFSA d’émettre ses conclusions".

      Perturbateurs endocriniens : la Commission européenne condamnée, Par Chloé Dubois - Politis
      http://www.politis.fr/Perturbateurs-endocriniens-la,33489.html
      #EFSA #UE #Conflits_d'intérêts #Sciences #Santé

      Les conflits d’intérêts minent toujours l’indépendance de l’#EFSA – EURACTIV.fr Manon Flausch 14 juin 2017
      https://www.euractiv.fr/section/alimentation/news/les-conflits-dinterets-minent-toujours-lindependance-de-lefsa

      Christophe Deloire - Politicus Circus - Ce soir ou jamais 7 fevrier 2012 - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=lo0Niy7OSA8

      Livre : Circus politicus - Christophe Deloire, Christophe Dubois - Albin Michel
      http://www.albin-michel.fr/Circus-politicus-EAN=9782226238597
      http://www.albin-michel.fr/images/couv/7/9/5/9782226238597m.jpg
      #UE #Ploutocratie #Conflits_d'intérêts #Lobbying

    • Sites :
      #Conflits_d'intérêts

      Integrity Watch FRANCE
      http://www.integritywatch.fr/index.html

      Integrity Watch France est une base de données interactive qui offre un aperçu unique des intérêts et activités déclarés par les parlementaires. Cet outil doit permettre de mieux identifier les activités susceptibles de générer des conflits d’intérêts.

      Integrity Watch FRANCE
      http://www.integritywatch.fr/lobby.html

      Integrity Watch France est une base de données interactive sur le lobbying qui offre un aperçu unique des organisations inscrites sur le registre des représentants d’intérêts de l’Assemblée nationale.

      Corporate Europe Observatory | Exposing the power of corporate lobbying in the EU
      http://www.corporateeurope.org

      Qui sommes-nous ? | Pantoufle Watch
      http://pantouflewatch.org/qui-sommes-nous

      En France | Lobbycratie
      http://www.lobbycratie.fr/category/en-france

      NosDéputés.fr : Observatoire citoyen de l’activité parlementaire
      https://www.nosdeputes.fr

      VoteWatch Europe : European Parliament, Council of the EU
      http://www.votewatch.eu

      Wikileaks - WikiLeaks
      https://www.wikileaks.org/wiki/Main_Page

      Wikileaks Actu Francophone (?)
      https://wikileaksactu.wordpress.com

      FrenchLeaks
      https://www.frenchleaks.fr

      #Multinationales
      Bienvenue sur Transnationale.org : profil global des entreprises mondiales.
      http://fr.transnationale.org

      About Corporate Watch | Corporate Watch (?)
      https://corporatewatch.org/pages/about-corporate-watch

      TobaccoTactics
      http://www.tobaccotactics.org/index.php/Main_Page

      #TAFTA #Traités_commerciaux
      Pour ou contre le marché transatlantique : qui a voté quoi ? | no-transat.be
      http://www.no-transat.be/plus-infos/pour-contre-marche-transatlantique-qui-vote-quoi

      #Fraude_fiscale
      Exil fiscal – Fraude fiscale – Paradis fiscaux offshore
      http://www.lemonde.fr/offshore-leaks

      [Paradis fiscaux et judiciaires]
      http://www.paradisfj.info

      Sites divers : https://www.facebook.com/notes/j%C3%A9r%C3%B4me-antoine/kit-de-d%C3%A9sintoxication-m%C3%A9diatique/271678079855387

    • Sucre : 50 ans de mensonges financés par les industriels | Mr Mondialisation
      https://mrmondialisation.org/sucre-50-ans-de-mensonges

      "En Avril 2016, le site spécialisé Lanutrition.fr publiait les « Coca-Cola Papers« , dressant la liste édifiante des organismes français « arrosés par Coca-Cola ». Cette liste, obtenue par l’ONG allemande Foodwatch, comptait notamment l’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN), la Fédération française des diabétiques (!) ou encore l’Institut Pasteur de Lille"

      Des conflits d’intérêts qui suscitent la défiance.
      Une médecine sous influence.par Philippe Descamps, novembre 2020 #Santé
      https://www.monde-diplomatique.fr/2020/11/DESCAMPS/62393

      Faire la démonstration de son indépendance et de son autorité ne relève pas d’une tâche facile pour l’actuelle présidente de la HAS, dont l’une des missions principales est d’évaluer le « service médical rendu » des produits autorisés par l’Agence européenne du médicament avant leur éventuel remboursement aux patients (13). Elle a succédé à Mme Agnès Buzyn lorsque celle-ci a rejoint le gouvernement, en 2017. L’ex-ministre de la santé avait, elle, succédé à M. Jean-Luc Harousseau, ancien président (Union pour un mouvement populaire, #UMP) du conseil régional des Pays de la Loire, devenu en 2019… président de la Fondation des entreprises du médicament 

      L’université américaine vampirisée par les marchands. par Ibrahim Warde, 2001.
      https://www.monde-diplomatique.fr/2001/03/WARDE/1839

  • Ecriture inclusive : c’est la panique à l’Académie française - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20171027.OBS6605/ecriture-inclusive-c-est-la-panique-a-l-academie-francaise.html

    Tous les hommes un peu réveillés, ces jours-ci, sont en train de rembobiner le film de leur vie d’homme. De tenter de comprendre comment ils ont pu si longtemps prêter la main, être complices, et dans le meilleur des cas rester indifférents, trouver anecdotiques, tolérables, des comportements masculins qui provoquaient tant de souffrance.

    Comment ils ont pu rester prisonniers de phrases comme : "de toutes manières, les actrices ont toujours dû coucher pour décrocher les rôles". Ou bien : "quand elles disent non, ça veut dire oui".

    Ce genre de phrases, on est en train de réaliser qu’on nous les a mises dans la tête. On n’est pas né.e.s. avec. Combien sommes-nous, à réaliser en ce moment que nous avons été prisonniers de notre regard d’hommes, et d’une vaste narration collective exclusivement construite par les hommes ?

  • Eva Thomas : celle qui en 1986 a brisé le silence sur l’#inceste - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20171012.OBS5937/eva-thomas-celle-qui-en-1986-a-brise-le-silence-sur-l-inceste.h

    Pour ma génération, les abus sexuels sur les enfants sont indiscutablement l’un des pires crimes que l’on puisse imaginer, des crimes ignobles, insupportables. Dans les années 1990, l’affaire Dutroux et ses marches blanches ont retenti dans les esprits et angoissé une génération de parents. "Ton corps est ton corps", nous apprenait-on alors à l’école.

    Il fut pourtant un temps, pas si lointain, où il en fut autrement. Comme le rappelait un excellent article du "Monde", "notre morale sexuelle a basculé sur la pédophilie".

    Dans les années 1970, dans un contexte de libération sexuelle post-Mai-68, des intellectuels l’ont défendue et leurs idées ont été diffusées dans les colonnes de plusieurs titres de presse (dont "Libération"). Les pro-pédophiles s’appuyaient sur les théories freudiennes en élevant les enfants en figures ultrasexualisées, sans se préoccuper d’un quelconque traumatisme et de l’absence de consentement.

    Au milieu des années 1980, la société entame un profond basculement sur ce qui deviendra le symbole du mal absolu. Les violences sexuelles ou abus sont dénoncés dans un discours nouveau.
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    Une femme courageuse a incarné ce virage : Eva Thomas, qui a désormais 75 ans.

    Eva Thomas chez elle à Grenoble, le 6 octobre 2017. (Emilie Brouze)

    Elle me reçoit un vendredi d’octobre dans son appartement biscornu, au dernier étage d’un immeuble grenoblois. Il faut écouter son histoire car elle raconte un changement sociétal, l’histoire universelle d’une prise de conscience par la libération de la parole. Eva Thomas est aussi un formidable exemple de combativité et de résilience.
    "J’aimerais sortir de la honte"

    Le 2 septembre 1986, à 22 heures passées, son visage est apparu sur Antenne 2, dans "les Dossiers de l’écran". L’émission de débat de société, très populaire, s’attaque ce mardi soir au tabou suprême : l’inceste.

    Sur le plateau, trois femmes victimes de pères ou de frères incestueux ont accepté de témoigner. Deux sont filmées de dos, deux silhouettes anonymes. Et une troisième – c’est une première – parle face à la caméra.

    "J’ai choisi de témoigner à visage découvert parce que j’aimerais sortir de la honte", affirme sur le plateau celle qui vient de signer un livre dans lequel elle relate le viol commis par son père, quand elle avait 15 ans.
    "J’ai envie de dire aux femmes qui ont vécu ça qu’il ne faut pas avoir honte."

    Des cheveux gris entourent son visage animé par ses grands yeux brillants qui oscillent à droite et à gauche. Eva Thomas paraît terriblement émue à l’écran.

    31 ans plus tard, elle s’en souvient comme d’un moment exaltant mais éprouvant. "J’avais l’impression de me jeter dans le vide", dit-elle dans sa petite cuisine, en buvant un café.
    Le saut dans le vide

    Quelques jours avant l’émission, Eva Thomas a averti sa famille par écrit de la publication sous pseudo du "Viol du silence" (éd. J’ai lu, 2000), ainsi que de son intervention télévisée devant la France entière. Elle s’interroge. Quels dégâts cela provoquera-t-il ?

    On allait bientôt la reconnaître dans la rue, lui envoyer des courriers par piles, l’interviewer partout. Eva Thomas est déterminée quand elle prend la parole sur le plateau, ça s’entend. Elle parle posément, sans retenue.

    "Je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer après, mais ce n’était pas possible pour moi de ne pas le faire", relate-t-elle aujourd’hui.

    Elle avait en tête, avant de prendre la parole, des images d’explosion, comme des vitres qui se brisent ou des petites bombes qui sautent. Elle voulait à tout prix rompre le silence, s’attaquer à "l’attitude hypocrite et lâche de la société face à l’inceste".
    "Rien ne pouvait m’arrêter."
    Aveuglement et surdité

    Il y avait, à l’époque, une forme "d’aveuglement et de surdité" à l’inceste, explique Anne-Claude Ambroise-Rendu, auteure de "Histoire de la pédophilie" (éd. Fayard, 2014). Il est alors considéré comme un micro-phénomène, qu’on pensait cantonné à la France rurale et reculée.

    Le mot ne figure pas tel quel dans l’ancien Code pénal et si la loi l’interdit, il est aussi implicitement défendu d’en parler.

    Par son intervention, Eva Thomas va faire prendre conscience d’un phénomène beaucoup plus courant et massif qu’imaginé. Son ouvrage "a créé les conditions d’un débat ­public", analysait dans Le Monde Denis Salas, président de l’Association française pour l’histoire de la justice.

    La télévision, comme média de masse, a été un puissant vecteur de ce changement sociétal. "Il a permis de voir et d’entendre ces victimes", complète Anne-Claude Ambroise-Rendu. "Il offre la possibilité de l’empathie, de l’émotion et de l’identification." A ce moment, le visage d’Eva Thomas, en plan serré sur Antenne 2, se suffit à lui-même.

    Ce soir de septembre 1986, "une avalanche" d’appels submerge le standard des "Dossiers de l’écran", le "SVP 11-11". Beaucoup relatent des récits similaires. Une retraitée citée décrit ainsi "l’enfer d’être violée par son père" :
    "Cela me marque encore aujourd’hui."
    "Pas d’inceste heureux"

    Et puis, plus tard, le médiateur de l’émission fait entendre d’autres voix, celles de téléspectateurs semblant découvrir que l’inceste relève de l’interdit. Des paroles représentatives de l’état d’esprit d’une partie de la population, que la fin du silence ennuie et qui préfère parler de "l’inceste avec consentement". Une parole difficilement concevable aujourd’hui.

    "Je suis amoureux de ma fille adoptive. Pourquoi semez-vous la zizanie dans les familles ?", dit un médecin. Un agent technique assume aimer caresser sa fille de 10 ans. "J’ai des relations quotidiennes avec ma fille de 13 ans", témoigne aussi un ingénieur.
    "Pourquoi empêchez-vous les gens d’être heureux ?"

    Pendant que le médiateur lit ces réactions, le visage d’Eva, abasourdie par ce qu’elle entend, est en gros plan sur l’écran. Son expression est plus parlante que des mots. On l’interroge. "Je pense qu’entre un parent et un enfant, il n’y a pas d’inceste heureux", réagit-elle.
    "En tout cas, pour l’enfant ce n’est pas vrai. L’enfant subit une violence."
    Déclencheur

    A la fin de l’émission, apparaissent les coordonnées de l’association qu’elle a créée à l’automne 1985 à Grenoble, "SOS inceste". Elle croulera sous les appels et les courriers les jours d’après.

    Ce numéro des "Dossier de l’écran" fut retentissant. La presse s’en fait largement l’écho. "On parlait partout de l’inceste, c’était assez extraordinaire", se souvient Eva Thomas.

    Eva Thomas sur le plateau d’"Antenne 2", en 1986, dans un article publié sur VSD

    Son témoignage a agi comme un "déclencheur", confirme l’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu. Deux autres émissions dénonçant les abus sexuels sur les enfants ont été importantes – "Médiations" (TF1), en 1989, à laquelle participa Eva Thomas, et un numéro spécial de "Bas les masques", animé par Mireille Dumas, en 1995.

    Sur les plateaux comme dans son livre, Eva Thomas parle des dégâts causés par les abus sexuels – ce qui, à l’époque, avait été mis de côté. "Dans les années 70, les psys que je suis allée consulter m’ont répondu que j’avais le droit de coucher avec mon père", relate la rééducatrice à la retraite. Pour une partie des médecins, les abus n’étaient que le fruit de l’imagination ou de "fantasmes".

    Son premier livre, "Le viol du silence", est le récit, porté par l’énergie de la colère, d’une lutte.
    "La bagarre qu’il a fallu que je mène toute seule, comme beaucoup de personnes à cette époque-là, pour me sauver."
    Le silence

    Eva Thomas parle très bien du mécanisme du silence dont elle s’est échappée. Parce que ce qu’elle avait vécu était inimaginable, vide de sens, elle était sur le lit de ses parents comme pétrifiée quand elle a été violée.

    Les jours d’après, elle a tout gardé pour elle. "J’avais l’impression que si ces mots sortaient, j’allais tout détruire et que j’allais le tuer [son père, ndlr]", racontait-elle sur le plateau des "Dossiers de l’écran".

    Elle n’a pas sombré parce qu’elle s’est accrochée à son projet de jeune fille rebelle qu’elle était : devenir institutrice, comme sa tante. L’écriture et la publication du "Viol du silence" a été, à l’âge de 44 ans, libérateur. Elle n’avait plus peur. Enfin, les choses rentraient dans l’ordre : elle pouvait exister entièrement.

    "Il faut que les femmes parlent, écrivent les violences sexuelles vécues dans leur enfance, parce que parler, c’est déjà agir", écrit-elle sur ces pages.
    "Il faut oser nommer les violences subies, écrire les dégâts sur nos vies de femmes pour que les pères prennent conscience de la gravité de leurs gestes, pour qu’on puisse faire de nouvelles hypothèses à partir de la réalité et non du mythe."

    Son ancien compagnon, le père de sa fille unique, a été le premier homme auprès de qui elle s’est confiée. C’est lui qui l’a convaincue d’écrire une lettre à son père. Alors qu’elle entamait l’écriture de son livre, ce dernier a reconnu les faits et lui a demandé pardon – "une chance incroyable", précise-t-elle. Il a lu son livre, aussi.
    "Il m’a dit que jamais il n’avait imaginé que ça provoquerait de tels dégâts sur ma vie."

    Quand Eva Thomas, née dans une famille d’artisans, revient dans son village normand, une ouvrière de sa grand-mère couturière lui demande de venir la voir. Sur la table, un exemplaire du "Viol du silence".

    "Tu l’as lu ?" s’enquiert-elle.

    "– Oui, tout le village l’a lu."

    Personne ne l’a jamais embêtée à ce sujet, ici. "Dans le village, il y a deux clans", explique la voisine.
    "Ceux qui trouvent que tu es une vraie héroïne d’avoir fait ça, et les autres qui trouvent que c’est un scandale : on n’attaque jamais ses parents."
    "Bravo, vous êtes restée en vie"

    Dans les courriers qui lui sont adressés après "Les Dossiers de l’écran", de nombreuses femmes remercient Eva Thomas d’avoir exprimé ce qu’elles avaient vécu. "Je n’aurais jamais imaginé l’ampleur du désastre", commente la rééducatrice. "Il y avait un tel besoin de paroles..." Internet n’existait pas encore pour les recueillir.

    Dans certaines lettres, des femmes lui racontent avoir vécu l’enfermement psychiatrique après avoir parlé.
    "Je me suis rendue compte que j’avais eu de la chance de me taire – j’avais fait une anorexie mentale pendant quelques mois, mais je n’ai rien dit. Je pense qu’à cette époque-là, c’était le seul moyen de survie. On savait que ce n’était pas audible, qu’on ne nous écouterait pas."

    Quand elle est invitée à participer à des débats public sur le sujet ("Inceste : fantasme ou réalité ?"), Eva Thomas lit des extraits de ces courriers – on le lui demande. Elle devient une porte-parole.

    Au téléphone, les membres de l’association SOS inceste se relaient pour écouter les victimes. "On répondait avec son cœur, en positivant. On leur disait ’bravo, vous êtes restée en vie’. On essayait de les doper psychologiquement : ’Racontez-nous comment vous avez survécu’.
    "C’est vrai qu’arriver à survivre à ça sans se suicider, c’est une victoire. Moi aussi je suis passée par des moments terribles où le suicide était quelque chose de toujours possible, presque sécurisant.
    Jusqu’à la parution de mon livre, j’ai vécu ma vie au jour le jour, en survie."
    "Vous êtes la première à qui je le dis"

    La libération de la parole qui éclate dans les années 80 est euphorisante. "Ça a été une espèce de jubilation collective dans les groupes de paroles", se souvient Eva Thomas. C’était joyeux, au point de désarçonner un journaliste venu en reportage dans le local associatif. "On se vivait comme des guerrières, des combattantes", décrit Eva Thomas.
    "C’était extraordinaire de voir à quel point on était heureuses de se retrouver face à quelqu’un qui nous comprenait puisqu’on avait vécu les mêmes trajets, on était passées par les mêmes chemins.
    C’était très rassurant quand on en parlait ensemble parce que tout à coup, à force d’entendre les mêmes mots, les mêmes phrases, les mêmes itinéraires, la façon dont on s’était battue chacune de notre côté, il y avait une forme de normalité qui ressortait.
    Nous, qui nous étions fait jeter avec l’idée qu’on était un peu folles, hystériques, réalisions qu’on avait eu des réflexes normaux, en réaction à un traumatisme."

    A Grenoble, où Eva Thomas vit depuis 30 ans, on la reconnait et on l’aborde, à l’image de cette dame âgée avec son cabas, un jour de marché.
    "Vous êtes Eva Thomas ? Merci Madame, merci, parce que j’ai vécu ça quand j’étais petite et je n’en ai jamais parlé. Vous êtes la première à qui je le dis."

    La dame a refusé un café : "Non, merci. Ça me suffit de vous l’avoir dit."

    Silence dans la petite cuisine grenobloise.
    "C’est émouvant, hein ? Ça m’est arrivé plusieurs fois."
    Le procès de Saint-Brieuc

    La libération de la parole a un autre effet mécanique, relève Anne-Claude Ambroise-Rendu : le nombre d’affaires jugées augmente. "Vous nous en avez donné, du travail", a un jour glissé à Eva Thomas quelqu’un du monde judiciaire.

    Après la publication de son livre, la rééducatrice comprend l’importance pour les victimes de la reconnaissance par la justice. L’inceste doit être puni :
    "Toute ma bagarre était de faire reconnaître que c’était un crime et que ça se traitait d’abord au tribunal. Peut-être que les psys avaient des choses à faire avec les gens qui allaient mal, mais c’est d’abord une histoire de droit. Quand il a été bafoué, on va au tribunal."

    Eva dit qu’elle a vécu des "rencontres formidables" pendant cette période, par ailleurs épuisante émotionnellement.

    “Jours d’inceste” : mon père, ce violeur
    "J’avais toujours dit que je partirais quand le débat serait bien lancé, que je laisserais les autres continuer", se remémore-t-elle. En 1989, elle s’apprête à s’en aller, quand a lieu le "procès de Saint-Brieuc".

    Claudine, qui a témoigné dans l’émission "Médiations" sur TF1, est jugée pour diffamation. Une épreuve. "Tout était à l’envers", se souvient Eva Thomas, entendue comme témoin.
    "Le procureur de la République défendait le violeur, le père de Claudine."

    Claudine a été condamnée à un franc symbolique. "Elle a été condamnée parce que c’est interdit de parler d’un crime prescrit. Je ne l’avais pas compris."
    "Moi qui croyais en la Justice comme on croit en Dieu, je me suis effondrée."
    "Je ne suis pas victime à vie"

    Eva Thomas est rentrée du procès dans un état terrible. "Je titubais comme une femme saoule, ma tension a chuté sans raison, je ne tenais plus debout. Ma tête ne fonctionnait plus, je n’arrivais plus à penser. Comme si le fait d’être interdit de parole, comme si tout ce que j’avais fait était interdit par la loi."

    Elle s’en remettra en demandant officiellement à changer, sur sa carte d’identité, son prénom de naissance pour Eva. Une forme de reconnaissance juridique – la force des symboles qu’elle aime tant. "On a du mal à l’imaginer mais ça a été magique pour moi."

    Eva Thomas retrouvera la force d’écrire un second livre, "Le Sang des mots" (éd. Desclée de Brouwer), paru en 1992. Puis elle s’éclipsera pour se concentrer à sa vie, avec "gourmandise et bonheur".
    "Je ne suis pas victime à vie, je vais vivre ma vie comme tout le monde."

    D’une manière radicale, elle tourne la page. Elle quitte l’association, brûle une partie des œuvres qu’elle a créée ces années-là, consume dans les flammes les lettres reçues :
    "Je me disais que je ne pouvais pas garder les courriers des victimes. J’ai tout mis dans un grand seau d’eau, j’ai fait de la pâte à papier et j’ai fabriqué une espèce de masque que je suis allée brûler dans la nature. Pour moi, symboliquement, c’était important."
    Une cicatrice comme une autre

    Jusqu’à leur décès, au début des années 2000, Eva Thomas a entretenu une relation apaisée avec ses parents, une fois le pardon accepté.
    "A partir du moment où tout était clair, où tout avait été dit, je me suis réconciliée avec eux. Régulièrement, je suis allée passer des vacances chez eux. J’étais heureuse d’être avec mes parents."

    Il est encore éprouvant pour elle de puiser dans ses souvenirs pour raconter son histoire alors que depuis des années la retraitée, décorée de la Légion d’honneur en 2004, n’y pense plus.

    "On peut vivre avec cette cicatrice-là comme avec une autre", assure-t-elle avec conviction. Les robes multicolores qu’elle coud habillent son salon et sa chambre à coucher. La rayonnante retraitée a atteint une forme de "sérénité joyeuse".

    Mais voilà que récemment, elle a "repris la bagarre". Eva Thomas aimerait que les moins de 15 ans soient protégés par un article de loi spécifique. Avec une amie avocate, elles soutiennent un tel changement législatif :
    "On demande que ce soit clair, que ce qui constitue le crime, c’est l’âge de l’enfant. Les agresseurs ne pourront ainsi plus se défendre en disant qu’il était consentant, qu’il n’a rien dit, qu’il a pris du plaisir, etc."

    Elle croit que c’est le bon moment. Récemment, un homme a été renvoyé en justice pour "atteinte sexuelle" et non "viol", pour avoir eu des relations sexuelles avec une enfant de 11 ans.
    "Je pense qu’il y a encore quelque chose à faire."

    • Ce passage me traumatise :

      Et puis, plus tard, le médiateur de l’émission fait entendre d’autres voix, celles de téléspectateurs semblant découvrir que l’inceste relève de l’interdit. Des paroles représentatives de l’état d’esprit d’une partie de la population, que la fin du silence ennuie et qui préfère parler de « l’inceste avec consentement ». Une parole difficilement concevable aujourd’hui.

      « Je suis amoureux de ma fille adoptive. Pourquoi semez-vous la zizanie dans les familles ? », dit un médecin. Un agent technique assume aimer caresser sa fille de 10 ans. « J’ai des relations quotidiennes avec ma fille de 13 ans », témoigne aussi un ingénieur. « Pourquoi empêchez-vous les gens d’être heureux ? »

      Pendant que le médiateur lit ces réactions, le visage d’Eva, abasourdie par ce qu’elle entend, est en gros plan sur l’écran. Son expression est plus parlante que des mots. On l’interroge. « Je pense qu’entre un parent et un enfant, il n’y a pas d’inceste heureux », réagit-elle. « En tout cas, pour l’enfant, ce n’est pas vrai. L’enfant subit une violence. »

      Est-ce que vous pensez qu’on a fait des progrès de ce côté là (si oui, ce serait en partie grâce à #Eva_Thomas) ? Non pas qu’il y a forcément moins d’inceste, mais au moins qu’il n’est plus possible de ne PAS savoir que ce qui est fait est mal ?

      #télévision #pédophilie #1986 (c’est tard...)

  • En France, on peut devenir prof des écoles avec 4,17/20 de moyenne Pascal Riché

    Dans les académies de Versailles et de Créteil, le seuil d’admission ne dépasse pas 5/20. Signe d’une crise des vocations pour un métier que les pouvoirs publics ne savent pas rendre attrayant.

    Dans les académies de Versailles et de Créteil, le seuil d’admission ne dépasse pas 5/20. Signe d’une crise des vocations pour un métier que les pouvoirs publics ne savent pas rendre attrayant.
    . . . . . .
    On constate qu’il existe une grande diversité des « seuils d’admission », en fonction des académies. Il est plus facile d’être reçu dans la région parisienne qu’à Rennes... Voici quelques exemples de seuils d’admission, sur 20, pour le concours externe public :

    Créteil : 4,17
    Versailles : 4,57
    Lille : 7,1
    Grenoble : 7,18
    Poitiers : 7,8
    Amiens : 8
    Rennes : 8,6
    Bordeaux : 8,8
    Toulouse : 9,18
    Lyon : 9,18
    Nantes : 9,5
    Montpellier : 10
    . . . . . .

    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20140513.RUE3789/en-france-on-peut-devenir-prof-des-ecoles-avec-4-17-20-de-moyen


    • Connaissant le dossier #essure®, j’ai comme un doute affreux sur la situation française en générale et la sollicitude des médecins en particulier.

      En France, la situation est restée sous contrôle. Le groupe des neuf a formé la plupart des chirurgiens français qui ont voulu utiliser la prothèse et deux recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) ont refroidi les ardeurs des chirurgiens non-expérimentés.

      Les femmes ont été mieux opérées, mais la prothèse a aussi fait de nombreuses victimes. Si elles sont restées silencieuses, c’est probablement parce que les chirurgiens français les ont reçues avec sollicitude en leur proposant des solutions techniques.

      « Quand des collègues s’étonnaient que je ne fasse l’objet d’aucune plainte, je répondais ’non, j’opère comme vous, mais je leur parle beaucoup plus’, c’est tout », m’a dit Bernard Jacquetin.

      Le système de sécurité sociale les a aussi mieux prises en charge qu’à l’étranger, ce qui explique peut être qu’elles n’ont pas porté leur affaire au pénal. En ligne, on trouve des plaintes portées par voie administrative ou civile.

  • La toxicité (#violence, #sexisme…) d’une partie de la communauté ne me permet pas de rester à Wikim…
    https://medium.com/@mathis.remi/la-toxicit%C3%A9-violence-sexisme-dune-partie-de-la-communaut%C3%A9-ne-me-pe

    Divers mécontentements et diverses oppositions se sont conjuguées ces derniers mois au sein de Wikimédia, aboutissant à une remise en cause de sa gouvernance par certains membres. À cette occasion, la communauté a montré un comportement qui n’est pas celui qui convient au fonctionnement démocratique d’une association.

    Un comportement de meute a mené au départ de la directrice exécutive, au terme d’un harcèlement qui l’a conduite à porter plainte contre 12 personnes. Celles-ci s’ajoutent à la plainte pour harcèlement sexuel qu’elle avait déjà portée contre l’ancien président, Christophe Henner, désormais président de la Wikimédia Foundation — la structure internationale. D’autres membres du CA ont été systématiquement harcelés, là encore avec parfois des considérations sexistes inqualifiables, aboutissant à la démission de la quasi totalité de celui-ci.

    La Wikimedia Foundation, à qui j’ai envoyé des messages sans interruption de juillet à octobre pour la prévenir de ce qui se passait n’a rien fait pour s’opposer à ces violences, dont une partie s’est passée sur ses listes et ses sites, rien fait pour protéger ces femmes. Elle n’a au contraire cessé de remettre en cause la parole et les actions du CA, donnant de la légitimité à ceux qui répandaient des rumeurs odieuses et menaient ces violences. Sa seule préoccupation semble être d’éviter le scandale, de réduire les victimes au silence, et de protéger son propre président.

  • #Fontaines rouges : ceci est notre #sang. Et la #révolution_menstruelle a commencé

    A Paris, des activistes féministes ont coloré les fontaines de rouge. Un acte politique et artistique extrêmement fort pour Elise Thiébaut, auteure de « #Ceci_est_mon_sang ».


    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20171012.OBS5895/fontaines-rouges-ceci-est-notre-sang-la-revolution-menstruelle-
    #art #menstruations #femmes #espace_public

  • « J’ai fini par céder » : on a tous une histoire de violence sexuelle - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20171012.OBS5907/j-ai-fini-par-ceder-on-a-tous-une-histoire-de-violence-sexuelle

    Comme le dit la lectrice en colère, le consentement est clair et franc ou il n’est pas. Parce qu’elle établit une hiérarchisation, la zone grise peut être dangereuse car elle est une façon de se dédouaner pour les agresseurs.

    Jean-Raphaël Bourge, chercheur à Paris-VIII qui travaille sur le consentement sexuel, parle d’une « zone de refuge pour les violeurs, qui s’abritent derrière une ambiguïté ».

    Lana le dit autrement, à propos de son violeur auquel elle a dit non, « à demi-consciente », car ivre :
    « Il devait être dans une zone grise, perdu entre sa stupidité et son érection ? Je lui ai clairement dit le lendemain que c’était un viol. »

    Pour Jean-Raphaël Bourge, la véritable « zone grise », ce flou du consentement concerne des « cas très rares », « mais elle est considérablement étendue par ceux qui veulent empêcher les femmes de disposer de leur corps, et on la laisse exister en rendant par exemple très difficile le fait de porter plainte pour viol ».

    Car la « zone grise » profite à la « culture du viol », et la nourrit. « J’en ai tellement marre des zones grises », lâche la réalisatrice féministe Lena Dunham, dans un génial épisode de la saison 6 de « Girls », illustrant la culture du viol.

    #culture_du_viol #la_lectrice_en_colère #hé_hé_hé

  • VIDEO - ONPC : Comment Angot et Moix ont violemment voulu réduire Sandrine Rousseau au silence
    https://www.marianne.net/societe/video-onpc-comment-angot-et-moix-ont-violemment-voulu-reduire-sandrine-rou

    https://www.dailymotion.com/video/x62q1im

    Je suis tombé sur des articles parlant de la sortie du livre de Sandrine Rousseau et la manière dont elle a été recu chez Ruquier.
    En plus du #male_gaze de Moix qui ne trouve pas violent d’écouter le récit de ce qu’a subit Sandrine Rousseau, la haine des victimes de Angot est incroyable. Cette émission est un concentré de la récéption de la parole des femmes. On reproche à Rousseau de ne pas dire les choses dignement cad comme le dirait un agresseur et non une victime ou, comme le dirait un écrivain et pas une écrivaine. En tout cas celui qui n’est pas poussé aux larmes et engueulé à la TV par Angot et Moix, c’est Baupin.

    #viol #culture_du_viol #victime #victime_blaming #domination_masculine

    • Je suis en train de lire cette défense du comportement d’Angot par un homme qui me file bien la haine :

      Peut-on hiérarchiser les souffrances ? On peine à s’en défendre. L’inceste est un trou noir. La violence que Sandrine Rousseau décrit semblait jadis bénigne, un outrage qu’une gifle suffirait à résoudre. Ce ne fut pas seulement un point de vue d’homme. En 1969, Chantal Ackerman réalisait le film féministe le plus vif de l’époque, quand s’ébrouait le MLF. Il s’appellait La fiancée du pirate. Bernadette Lafont y jouait une scandaleuse des campagnes, orpheline superbe et un peu sorcière, qui vendait ses charmes et tourneboulait un village moisi, et (à 1 heure et 4 minutes de projection) se débarrassait d’un mâle aviné d’un coup de genou bien placé. Le film célébrait la liberté d’une femme, sur une chanson écrite par Moustaki, Moi j’m’en balance, que chantait Barbara. Barbara évidemment, qui avait su ce que souffrir signifiait, étrange soeur d’Angot, rescapée d’un inceste, et qui n’avait pas pleuré…

      http://www.slate.fr/story/151976/il-ne-faut-pas-condamner-christine-angot-pour-les-larmes-de-sandrine-rousseau

      Ce bitard joue à donner des médailles de bonne et mauvaise victime aux différentes femmes. Angot, Barbara sont des bonnes victimes et Rousseau est une mauvaise victime. Et ce Askolovitch c’est une bonne ordure.

    • Interview d’une violence hallucinante où Christine Angot (qui n’a pas lu le livre ou pas au delà de la page 56 comme elle le dit), écrivaine qui si j’ai bien compris a largement écrit sur les viols que son père lui a fait subir, reproche à Sandrine Rousseau d’avoir cherché à lire d’autre récits de femmes racontant leur vécu, leur expérience, après avoir parlé publiquement des viols ou d’agressions sexuels qu’elles ont subit.

      Christine Angot : Est-ce que c’est pour autant que vous comprenez vous-même ce que c’est le viol. Ou ce que c’est que UN viol ! Car ça n’existe pas LE viol. [...] Et vous vous parlez DU viol et de la parole sur LE viol alors que ça n’existe pas.

      Sandrine Rousseau : Mon livre ne parle absolument pas du viol. Et je ne parle absolument pas du viol dans le livre. Absolument pas, je n’évoque pas du tout ça. Le livre porte uniquement sur le parcours une fois qu’on a déposé plainte et les bouleversements que ça génère.

      Laurent Ruquier (coupe la parole à Rousseau) : pardon je dois préciser qu’une agression sexuelle ne va pas forcément jusqu’au viol. Voilà c’est important de le préciser.

      Sandrine Rousseau : Bah non c’est deux juridictions différentes.

      Laurent Ruquier : Voilà, non mais c’est bien de le rappeler.

      Sandrine Rousseau : Et moi je ne prétend pas voler la parole à d’autre, au contrainte. Ce que je dis c’est qu’à partir du moment où on a dénoncé ça, on ne sait pas ce qui s’ouvre à nous. Et moi j’ai eu l’impression quand-même d’un bouleversement et d’une révolution très dérangeante. J’ai cherché des livres pour m’expliquer si ce que je ressentais était normale ou pas, si c’était commun ou pas, s’il y avait d’autres femmes qui ressentaient ça ou pas. Et je n’en ai quasiment pas trouvé. Il y a assez peu d’écrit sur ce parcours.

      Laurent Ruquier : Sur ce qu’on vit après en fait.

      Sandrine Rousseau :Oui ce qu’on vit après et ce qu’on vit après dans la parole. Parce que ce qu’on vit avant la parole c’est encore différent. Et là je pense que ce livre il est vraiment fait pour tendre la main à celles qui le veulent, à celles qui en ont envie. Pour dire « préparez-vous quand même un peu à cela ». Mais ce n’est pas du tout une injonction.

      Christine Angot : Mais pourquoi vous cherchez un exemple à coté ? Pourquoi vous cherchez dans un livre ? Pourquoi pour comprendre ce que vous ressentez vous cherchez un livre où quelqu’un aurait expliqué ce qu’il a ressenti ? Vous cherchez à l’extérieur de vous la réponse de ce qu’il y a à l’intérieur de vous ?

      Sandrine Rousseau :Je ne m’attendais pas à la violence de ce qu’on a subit une fois qu’on parle. Ça vraiment pour moi ça a été une surprise et plus qu’une surprise... enfin je ne sais pas comment dire autrement qu’un bouleversement. Je ne m’attendais pas à être confronté à cette violence là après la prise de parole.

      Tout dans ce passage montre que Ruquier et son équipe cherchent à délégitimer tout discours sur le viol, toute réflexion qui mettrait en relation les différents viols et les viols avec les agressions sexuelles.

      Dans la première partie de l’émission (qui commence à 40min30s et finie à 56min) Christine Angot et Yann Moix sont au moins aussi agressifs que dans la seconde partie mise en avant par Ruquier sur Youtube.

    • #société_du_spectacle : tout part de là, indirectement, Debord avait déjà tout dit. Même si ce n’est pas tout à fait l sujet de sa thèse, il me semble que des émissions poubelles comme ONPC font parti d’un système essentiellement destiné à faire du fric. Il faudrait simplement refuser de participer à ce cirque, Sandrine Rousseau, son récit et les propositions qu’elle porte méritent beaucoup mieux comme plateforme de débat que ces deux crapules, et ces plateformes existent. Mais elle a peut-être été poussée par la maison d’édition via l’attaché·e de presse qui voit dans cette émission la possibilité de buzz et de promotion. Je trouve que c’est déprimant, et cette histoire comme les autres fout le bourdon.

    • Angot / « On se débrouille » : le gouvernement saisit le CSA - Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/breves/2017-10-02/Angot-On-se-debrouille-le-gouvernement-saisit-le-CSA-id20869

      Ouverture d’une enquête au CSA. Après la séquence qui a opposé l’ancienne députée EELV Sandrine Rousseau à l’écrivaine et chroniqueuse Christine Angot dans l’émission On n’est pas couché samedi 30 septembre, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a adressé ce lundi 2 octobre un signalement auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Dans la lettre, que s’est procurée France Inter, la secrétaire d’État dit trouver « éminemment regrettable qu’une victime ayant le courage de briser le silence autour des violences sexuelles soit ainsi publiquement humiliée et mise en accusation ».

    • Cet histoire en dit long sur la haine retourné contre soi et ses semblables qui détruit tant de femmes et de victimes.
      Au passage on ne parle plus que d’Angot et Moix s’en tire à bon compte alors que son attitude était aussi gerbante.

    • Marlène Schiappa cite une phrase de Guy Debord dans sa lettre

      « Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes médiatisé par des images »

      Le rapport social a été coupé au montage, Sandrine Rousseau se souviendra longtemps de son passage à #ONPC. Le seul point positif de ce buzz, pour l’auteure, serait qu’il fasse grimper les ventes de son livre. Guy Debord écrivait qu’il importe peu, à l’ère du spectacle, que l’on croie le mensonge auquel on se trouve continuellement exposé, l’essentiel étant qu’il soit la seule chose à laquelle on ai droit.
      http://www.gouvernement.fr/ministre/marlene-schiappa

    • Ce qui me taraude, c’est que beaucoup de femmes pensent en ces termes exprimés par Angot : « Je ne suis pas une victime, je suis une personne. » Comme s’il fallait choisir. Une personne victime dans une situation donnée n’est pas une victime à vie, en toutes circonstances. Victime, ce n’est pas une identité en soi. Etre renvoyée au miroir de la victime, à des schémas sociaux, est difficile, douloureux, révoltant. Mais je crois que cette étape de la reconnaissance de l’asymétrie entre les hommes et les femmes, donc de l’inégalité et des violences spécifiques, est un passage collectif nécessaire pour qui rêve d’égalité et de liberté. Je sais que les féministes sont de ce fait parfois accusées de porter un « discours victimaire », comme si nous voulions enfermer les femmes dans le rôle de victimes, les amalgamer dans un tout homogène, une « brochette », en niant les réalités individuelles évidemment si diverses, les chemins que chacune s’invente pour survivre, vivre dans le monde tel qu’il est. Que des femmes arrivent à se débrouiller toutes seules, tant mieux. Mais nous avons le devoir de tendre la main à celles, si nombreuses, qui en ont besoin. Nous devons modifier l’ordre existant pour que reculent les violences faites aux femmes, pour que ce ne soit plus « comme ça », pour que le désir masculin sorte d’un modèle prédateur. Ce que nous voulons, c’est que la société mesure, comprenne et déjoue les mécanismes à l’œuvre. Si nous voulons combattre le viol, le harcèlement sexuel, nous ne pouvons échapper à une entreprise de changement des normes.

      sur les victimes par C.Autain

    • Ce qui est pénible avec Angot c’est qu’elle refuse de voir le sexisme et la culture du viol comme un problème culturel et sociétal à combattre. Elle ne propose absolument rien pour faire reculer ce fléau, tout ce qu’elle répète c’est : « c’est comme ça, un point c’est tout. » Aucun argument ! Elle a trouvé refuge elle dans la littérature et ce faisant, elle voudrait faire de son cas une généralité. Mais tout le monde n’a pas les mêmes ressorts face à ces violences et de toute façon, ce combat doit être mené individuellement ET collectivement.

    • Angot à une posture ultra individualiste très viriliste et patriarcale. Elle est forte comme un homme avec des grosses couilles d’auteur-écrivain et elle s’en sort elle (le résultat est pas fabuleux pourtant) et si les autres victimes ne s’en sortent pas c’est leur faute à elles d’avoir subit une agression et Angot se fera une devoir de les agressée à son tour. Les agresseurs par contre pas de pbl, surtout si ils ont une belle plume comme Céline qui fait tellement bander les littérateurs.

      @aude_v je suis désolé pour ce que tu as enduré, mais ca fait pas de Rousseau une bonne ou mauvaise victime. Une femme victime de misogynie n’a pas été solidaire 100% du temps avec 100% des femmes. C’est pas cool mais ca n’a pas sa place ici.
      #procès_de_la_victime #sororité

    • Désolé @aude_v d’avoir été blessante et d’avoir minoré le harcelement et son déni que tu as enduré. Je te fait mes excuses. Je vais édité les parties qui donnent des infos par rapport à ton témoignage puisque tu l’as enlevé.

    • @aude_v : Les informations que tu donnes sur Rousseau sont intéressantes, si on souhaite juger Rousseau, mais en effet, je suis d’accord avec ce qu’exprime mad_meg, à savoir que les faits ONPC dépassent le cas particulier de Rousseau. Je doute que Moix et Angot se soient défoulés sur Rousseau parce qu’ils étaient au courant des faits que tu as subis ou de faits équivalents dont Rousseau serait coutumière (faits que personne ne remet en cause d’ailleurs, en tout cas pas moi).
      Ils se sont défoulés sur cette femme parce que femme.

    • Après Angot : la télé publique, c’est vraiment « comme ça » ? - Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=10205

      Le message délivré par la télévision publique, par la chroniqueuse de la télévision publique, aux victimes d’agressions sexuelles, notamment de la part des puissants, et sans aucune atténuation de l’animateur sur le plateau, restera donc : face aux agressions sexuelles, « on se débrouille, c’est comme ça ». Autrement dit, rien à faire. Personne à qui parler, Aucune instance à laquelle s’adresser. Aucun recours. Aucune aide, aucune solidarité à attendre, aucun espoir. Rien. La soumission à la loi du mâle est immémoriale, pourquoi ça changerait ? Si tu en es capable, tu fais un livre. Sinon tu te débrouilles. C’est comme ça.

    • je consulte rarement slate.fr sauf parfois quand il est indiqué ici sur @seenthis J’ai trouvé ce lien sur tumblr ici : http://lechatfeministe.tumblr.com
      ce résumé me semble tellement juste que je le repost intégrale (sans les liens interne qui ne manque pas d’intérêts aussi)

      source : http://m.slate.fr/story/152003/christine-angotsandrine-rousseau-pas-clash

      Ne réduisons pas l’échange Christine Angot-Sandrine Rousseau à un vulgaire clash télé
      Le piège était grossier. On a pourtant sauté dedans avec entrain.
      Samedi soir, dans « On n’est pas couché », a eu lieu une « altercation » entre #Sandrine_Rousseau, qui accuse l’ex-député #Denis_Baupin d’agression sexuelle, et l’écrivain et chroniqueuse #Christine_Angot. Dès la veille, la « séquence », comme on dit désormais, était largement teasée dans la presse avec force ellipses…

      Pendant deux jours, nous avons été abreuvés d’articles écrits non sans gourmandise annonçant qu’un « violent clash » –une « violente altercation »– avait eu lieu lors de l’enregistrement de l’émission entre Sandrine Rousseau et Christine Angot. Que cette dernière a quitté le plateau, et que la première a pleuré.

      L’Express, avant même la diffusion de l’émission, concluait l’article ainsi :

      « Sans jamais que le mot d’“inceste” soit prononcé, la réaction épidermique de Christine Angot, qui est d’ailleurs citée dans le livre de Sandrine Rousseau, tient sans doute à son histoire personnelle. Mais cela autorisait-il la chroniqueuse à prendre à partie une invitée, victime elle-aussi d’une agression ? »

      « Je pensais presque qu’Angot avait pété les plombs et tapé sur Rousseau »

      La production, elle, a bien pris soin de tirer une autre grosse ficelle, en prévenant que le moment où Angot quitte le plateau a été coupé au montage, pour faire « faire preuve d’élégance » à l’égard de sa chroniqueuse –pourquoi, d’ailleurs, avoir pris soin de le dire ici, quand tant d’autres émissions ont été également coupés sans que cela fasse l’objet d’un communiqué de la prod’ ? L’élégance, cela aurait été de ne pas chauffer le téléspectateur à blanc, de ne pas dire que le départ d’Angot n’apportait « rien sur le fond » et donc vider de son sens la réaction de l’écrivain. L’élégance aurait et de ne pas scénariser en amont un échange qui avait déjà tout de tragique pour le rabaisser au niveau d’un vulgaire clash comme la télé sait les organiser. Avec en plus, cette façon de sous-entendre qu’un désaccord entre deux femmes est au mieux une simple bataille de chiffonière. Les termes « harpies », « hystériques » et « folles » n’auront d’ailleurs pas tardé.

      On s‘attendait donc à assister à une scène d’une violence inouïe. À une mise à mort. Un ami me confiait : « Je pensais presque qu’Angot avait pété les plombs et tapé sur Rousseau. » Mais en regardant l’échange –long, ample, fourni, et ne se résumant certainement pas à quelques phrases tirées de leur contexte qui ont permis à plusieurs sites web de continuer à faire leur beurre–, on réalise que ça n’est ni un clash, ni une altercation, et certainement pas un « bad buzz ». On a assisté à la rencontre de deux souffrances. Et constaté qu’une douleur + une douleur, ça ne s’annule pas.

      Ici, Claude Askolovitch écrit pourquoi « il ne faut pas condamner Angot pour les larmes de Rousseau ». Que ce sont bien deux souffrances, mais aussi deux manières de les intellectualiser qui se trouvent confrontées, sans jamais se rejoindre.

      Pas une grande communauté de victimes

      Pour Rousseau, il faut « parler ». Pour Angot, il faut se « débrouiller ». Et il y a, je crois, eu un grand malentendu sur l’emploi de ce verbe : « se débrouiller ». Angot n’impose pas, elle constate. Que quand on a été victime d’une agression sexuelle, on est seul, on se démerde. C’est terrible oui, mais c’est comme ça. Elle n’intime pas à Rousseau l’ordre de se taire, elle lui dit de lui foutre la paix, et à elle, et à toutes les autres victimes (Angot a été victime d’inceste paternel). De ne pas appeler à former une grande communauté de victimes, car chacun(e) doit se débrouiller. En écrivant des livres, en militant, en ne faisant rien…

      Tout cela est trop compliqué et trop peu commode : ça va beaucoup plus vite de décréter qu’il y a de bonnes et de mauvaises victimes. De décider que certaines sont audibles et légitimes, et d’autres trop dures

      Elle essaie aussi de nous dire quelque chose, et on est passés à côté. « Parler » n’est pas nécessairement moins violent que « se débrouiller ». Il y a, sur ces questions des violences faites aux femmes, une injonction à dire. Il suffit de voir ce que les femmes victimes de viols et d’agressions entendent systématiquement : « Porte plainte ! il ne faut pas se taire ! Sinon, cela arrivera à d’autres et cela sera de ta faute. » Voilà comme on passe de victime à coresponsable, simplement parce qu’on a préféré se taire, pour les raisons que ne devraient appartenir qu’à nous.

      Rousseau, elle, croit au collectif. Elle est optimiste, ou en tout cas, y met toutes ces forces. Elle veut que la parole se libère. Et dit comme ça, on ne peut qu’être d’accord. D’ailleurs, je suis d’accord avec les deux. Je comprends Angot et je comprends Rousseau. Même s’il est vrai, qu’après avoir vu l’échange, j’ai ressenti une peine immense pour Sandrine Rousseau, davantage que pour Angot, que je sens et sait plus costaude.

      Choisir son camp, pourquoi ?

      La question est de savoir qui nous a demandé nos avis. Pourquoi devrait-on choisir ? Pourquoi devrait-on élire notre victime préférée et disqualifier l’autre ? Peu importe que Sandrine Rousseau elle-même ait pris soin de préciser que ce n’est pas Angot qui l’a fait pleurer. Tout cela est trop compliqué et trop peu commode : ça va beaucoup plus vite de décréter qu’il y a de bonnes et de mauvaises victimes. De décider que certaines sont audibles et légitimes, et d’autres trop dures. Que leurs traits, leur rage, ne collent pas avec l’idée qu’on se fait d’une femme abusée. Nécessairement démolie mais vaillante.

      On a le sentiment aussi que l’imaginaire collectif veut décréter la sororité obligatoire. Que la solidarité féminine doit aller de soi. Et qu’une femme qui s’en prend à une autre femme est une traitresse. Un homme admonestant une femme sera bien souvent moins accablé. Une femme qui crie sur une femme, et c’est une faute morale, un canif dans le contrat qui ferait des femmes des sœurs unies dans la douleur. Contrat qu’on a jamais signé. Il est sidérant aussi de constater que les auteurs –supposés ou non– des violences dont Angot et Rousseau parlent, ont été eux, extraordinairement épargnés par les commentateurs.

      L’ironie de la chose, c’est que ceux qui se sont découverts une fibre féministe (coucou Rémi Gaillard) se sont pourtant acharnés sur Angot avec fiel et sexisme.

      Torrents de haine

      Il existe sur Facebook un événement « Cours de self contrôle avec Christine Angot ». Je m’y suis abonnée pour voir. Et c’est bien ce que je redoutais : blagues misogynes, remarques odieuses sur le physique, posts débiles sur Angot « qui a ses règles », des « Christine sera notre punching-ball ». Pour de nouveaux hérauts de la lutte contre les violences faites aux femmes, c’est assez cocasse.

      Pour finir, ce moment n’a rien a voir avec « TPMP » ou « Salut les Terriens », monuments de dégueulasserie cathodique. Ce moment est un crève-cœur, parce qu’on est impuissant face à tant de souffrances. Il est aussi symptomatique de notre besoin de choisir un camp, de façon forcément binaire : il faut être #TeamQuelquechose. C’est finalement la façon dont les femmes doivent réagir à la violence qui a été commentée ; pas les auteurs de violences. Ce qui donne tristement raison à Angot : « C’est tellement compliqué de parler. »

    • https://www.franceculture.fr/emissions/la-chronique-de-jean-birnbaum/la-chronique-de-jean-birnbaum-jeudi-5-octobre-2017

      Moi qui aime profondément Angot et ses textes, et qui supporte mal les attaques obscènes dont elle est la cible depuis si longtemps, je me suis souvenu d’un échange que nous avions eu, au cours duquel je lui avais demandé pourquoi elle n’avait jamais porté plainte contre son père qui avait abusé d’elle sexuellement. Elle m’avait révélé qu’en réalité elle avait porté plainte, juste avant ses 28 ans, avant la prescription. Elle avait été bien reçue par un commissaire qui lui avait expliqué que, vu l’ancienneté des faits, son père ne serait sans doute pas condamné. Angot avait donc renoncé et des années plus tard, me racontant cette scène, elle avait conclu, je la cite : « Je vous le dis, il n’y a qu’une seule chose de valable, c’est la littérature. La justice, la police, ce n’est rien. Il n’y a pas de vérité hors de la littérature ».

    • Sauver Angot ! Après l’essorage de Sandrine Rousseau par Christine Angot et Yann Moix chez Ruquier, après le cyber-lynchage consécutif d’Angot, ils sont deux à tenter de sauver l’écrivaine, sur le site Slate.

      D’abord, Claude Askolovitch, de la revue de presse de France Inter. Puis Nadia Daam (notamment chroniqueuse sur Europe 1). Ils disent sensiblement la même chose. Oui, Sandrine Rousseau a souffert, mais Christine Angot aussi. Souffrance contre souffrance. Que n’ont-elles réussi à se parler ! D’ailleurs, le terrible "on se débrouille, c’est comme ça" d’Angot, n’est pas vraiment un "on se débrouille, c’est comme ça", tente d’expliquer Daam. On l’aura mal comprise. Alors reprenons.

      Oui, Angot a souffert. Et elle en a fait un très grand livre, "L’inceste" (paru en 1999), suivi d’un autre, "Une semaine de vacances", paru en 2012. Oui, Angot est (à mon sens) un écrivain français majeur d’aujourd’hui. Mais parmi tous ceux qui auront vu l’agression insensée (et incompréhensible, après montage-charcutage) dont a été victime Sandrine Rousseau sur le plateau de Ruquier, qui l’auront vue en direct, en replay, dans les videos promotionnelles, qui en auront entendu parler dans les buzz préalables orchestrés par la prod de l’émission, combien SAVENT qui est Christine Angot ?

      Combien l’ont lue ? Un sur dix ? Un sur cinq ? Ce serait déjà énorme. Pour eux, cette personne hystérique est une snipeuse de Ruquier comme avant elle Salamé, Polony ou Pulvar. C’est une voix de la télé publique, rien de plus, rien de moins. Le message délivré par la télévision publique, par la chroniqueuse de la télévision publique, aux victimes d’agressions sexuelles, notamment de la part des puissants, et sans aucune atténuation de l’animateur sur le plateau, restera donc : face aux agressions sexuelles, "on se débrouille, c’est comme ça".

      Mission de la télé publique

      Autrement dit, rien à faire. Personne à qui parler, Aucune instance à laquelle s’adresser. Aucun recours. Aucune aide, aucune solidarité à attendre, aucun espoir. Rien. La soumission à la loi du mâle est immémoriale, pourquoi ça changerait ? Si tu en es capable, tu fais un livre. Sinon tu te débrouilles. C’est comme ça. Ce message est d’abord profondément de droite. Le "c’est comme ça", c’est la plus pure définition de la droite (la définition de la gauche étant par exemple "et si ça pouvait être autrement ?").

      Comme le dit très bien Clémentine Autain, si nous aspirons à être sujets de nos vies, c’est précisément pour que ce ne soit plus « comme ça ». Le point de vue politique est celui qui n’accepte pas la résignation et qui, loin de laisser chaque femme se débrouiller seule avec le violeur, entend fonder une réponse collective". Au moins, le "c’est comme ça" est-il cohérent avec la récente évolution vallso-macronienne d’Angot.

      Mais le "c’est comme ça" est surtout profondément incivique. Le harcèlement sexuel est puni par la loi. Non, le crime organisé, c’est pas "comme ça". La haine raciale, c’est pas "comme ça". La torture, c’est pas "comme ça". La fraude fiscale, c’est pas "comme ça". Il y a des lois nationales, des lois de la guerre, du droit international. La mission de la télévision publique est-elle d’en proclamer l’inefficacité radicale et absolue ? Le CSA a été saisi par le gouvernement. A lui de dire si la télé, "c’est comme ça".

      http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20171003.OBS5457/le-on-se-debrouille-c-est-comme-ca-d-angot-profondement-inciviq

    • Pour celleux qu’auraient pas compris, je conseille de passer en mode essorage rapide sur RTL.
      http://www.rtl.fr/emission/les-grosses-tetes

      N°1 en France, RTL affiche une audience confortable de 12,2% avec une durée d’écoute élevée de 2H25 en moyenne, faisant mentir ceux qui prédisaient la chute de la maison de la Rue Bayard avec le vieillissement de son auditoire. Le meilleur exemple de sa recette gagnante est le rajeunissement des « Grosses Têtes » qui se sont appuyées sur l’arrivée de Laurent #Ruquier pour renouveler avec succès la formule de l’émission culte de Philippe Bouvard.

      Pas de doute, on est bien en France !

  • Un congé menstruel ? Ça existe déjà en Asie. Et voilà comment ça se passe - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20170811.OBS3294/un-conge-menstruel-ca-existe-deja-en-asie-et-voila-comment-ca-s

    Dans « Sang tabou », Camille Emmanuelle rapporte le témoignage d’une policière en mission pendant huit heures sur la voirie, sans toilettes publiques à proximité. Lors de sa première mission, elle porte « un tampon ultra-absorbant [et] une serviette ultra-absorbante ». Le mois suivant, elle en parle à son supérieur, qui lui répond très finement :
    « Et alors ? Je vois pas où est le problème. Vous ne pouvez pas mettre une serviette comme tout le monde ? »

    Pour la journaliste, on peut considérer le congé menstruel comme une avancée sociale, pour reconnaître les conséquences que les règles peuvent avoir dans la sphère professionnelle.

    #règles #sang #femmes #travail #menstrues #congé_menstruel

  • Cancers d’agriculteurs dans mon hôpital : un fantasme d’écolo ? - 8 novembre 2013 - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-sante/20131108.RUE9841/cancers-d-agriculteurs-dans-mon-hopital-un-fantasme-d-ecolo.htm

    Sur environ 1 million d’agriculteurs en France, au moins 500 000 sont soumis à une exposition aux pesticides. Chaque année, 60 000 tonnes de pesticides à usage agricole sont épandus. L’exposition est difficile à mesurer : porte d’entrée cutanée, digestive ou respiratoire, exposition à de très faibles doses sur de nombreuses années avec un usage normal...

    La médecine du travail du régime agricole tient un registre des intoxications aigües – accidentelles, de fortes doses ponctuelles – qui repose sur l’auto-déclaration des cas. Aucun registre n’existe pour les cas de cancers.

    Etude Cohorte #Agrican de 2014 (cesse en 2017)
    180 000 participants
    http://cancerspreventions.fr/wp-content/uploads/2014/12/AGRICAN.pdf

    MORTALITÉ PAR CANCER
    Le taux de mortalité par cancer est inférieur à celui de la
    population générale dans la cohorte Agrican

    –30% des décès chez les hommes

    et

    –24% des décès chez les femmes

    Le risque de mortalité par cancer est plus faible chez les
    participants de la cohorte Agrican que dans la population
    générale, sauf pour le cancer du sein chez l’homme :
    le risque est augmenté de 37%. Mais ce résultat est
    fragilisé par le faible effectif d’hommes ayant reçu ce
    diagnostic.

    Mais ici on parle de mortalité, car le nombre de cancers apparait au final plus élevé.

    CANCERS FRÉQUENTS EN MILIEU AGRICOLE
    POUR LA PÉRIODE 2005-2009

    Parmi les 43 localisations cancéreuses étudiées, deux
    sont apparues plus fréquentes en population agricole
    qu’en population générale.

    – Le mélanome de la peau chez les femmes : +26%
    – Le myélome multiple chez les hommes : +26%

    À ce stade du suivi, d’autres cancers du sang et les cancers des lèvres apparaitraient aussi plus fréquemment, mais ces résultats nécessitent d’être confirmés :
    – Les lymphomes de Hodgkin +19% pour les hommes et +38% pour les femmes.
    – Certains types de lymphomes non hodgkiniens +3% à +32% chez les femmes*, +6% à +22% chez les hommes*.
    – Les cancers des lèvres + 49% chez les hommes.

    CANCERS FRÉQUENTS EN MILIEU AGRICOLE
    POUR LA PÉRIODE 2005-2009
    – Les cancers du poumon, de la cavité orale et du pharynx pour les deux sexes.
    – Les cancers du sein et du rectum chez la femme.
    – Les cancers du côlon, de la vessie, du foie, du pancréas, de l’œsophage, du mésothéliome et du larynx chez l’homme.

    (Aux USA) … les femmes utilisant des pesticides ont deux fois plus de risque de développer un cancer des ovaires.

    #sexisme_medical #agriculture #cancer

    • Agrican : une étude qui passe à côté de l’essentiel ?
      https://www.actu-environnement.com/ae/news/etude-agrican-generations-futurees-13561.php4

      ’’Le manque d’indépendance de l’enquête’’, selon Générations Futures

      Mais l’association écologique Générations Futures a regretté l’absence de chiffres ’’clairs’’ sur l’incidence des cancers attendus ’’depuis 2008’’ et dénoncé des résultats ’’sans intérêts’’. "A ce jour, 92 substances actives pesticides sont classées cancérigènes possibles ou probables soit par l’UE ou l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis’’, selon l’association. L’ONG déplore que l’enquête ne couvre ’’ni les travailleurs saisonniers, ni certaines cultures, ni les départements dans lesquels le taux de mortalité par cancer est le plus fort (…) Ce qui signifie que les données sur la mortalité par cancer présentées pourraient être largement sous estimées puisque moins d’un agriculteur sur deux est concerné par l’exposition aux pesticides, dont on sait par ailleurs qu’ils sont un facteur de risque possible du cancer’’, estime l’association.

      Or, selon des résultats d’Agrican dévoilés dès février 2010 par l’équipe de Bertrand Nadel du centre d’immunologie de Marseille, l’étude aurait également démontré un lien entre l’exposition des agriculteurs aux pesticides et des anomalies du génome pouvant conduire à des tumeurs lymphatiques. Ces résultats avaient été publiés en juin 2009, dans le Journal of Experimental Medicine. Les chercheurs marseillais avaient détecté dans les prélèvements sanguins de plusieurs dizaines de participants à l’étude Agrican des cellules représentant les précurseurs de cellules tumorales constituant un lymphome de type folliculaire. Les agriculteurs exposés aux pesticides auraient ’’plus de lymphomes avec une translocation entre les chromosomes 14 et 18 que la population non-exposée’’. Les travaux des scientifiques marseillais espèrent déboucher sur un outil de dépistage précoce de cancers du système lymphatique.

  • franceinfo nourrit la haine envers les #pauvres et les étrangers – Journal contre la #PesteBrune
    https://gauchedecombat.net/2017/07/31/franceinfo-nourrit-la-haine-envers-les-roms

    France Info vient d’inventer un nouveau concept de tri de la misère, entre les bons et les mauvais syriens qui font la manche dans la capitale, en les cartographiant de surcroit.

    #les_mots_me_manquent #à_gerber #pourriture #journalisme

    • J’ai une amie à qui il a été conseillé de dire plutot « le cancer » que « mon cancer », ça l’a mise purement en colère, parce que les maladresses ne cessent d’affluer pour lui dire ce qu’il faut qu’elle pense, qu’elle mange, qu’elle fasse ou qu’elle dise.
      Elle demande juste : faites moi la vaisselle ou le ménage si vous voulez m’aider mais de grâce, taisez-vous avec vos conseils.
      #cancer_et_fantasmes

    • @aude_v s’il te plait, essaye dans tes tournures de phrases de ne pas utiliser le cynisme, c’est douloureux pour tout le monde. J’ai toujours eu le sentiment que reprendre mot à mot le discours dominant n’aide pas à le combattre mais à l’entériner. J’espère que tu prendras bien ma remarque, j’ai juste envie de dire à la place, par exemple : les personnes qui ont un cancer ne sont pas coupables de ce qu’elles vivent, elles n’ont pas à être jugées ni conseillées sur leur joie, leur mental, ou à s’interroger sur leurs capacités de vie.

      J’ai collé la textualisation du pdf image de « Be prepared » de S. Lochlann Jain sur https://seenthis.net/messages/55764#message618519

    • Oui, je suis parfaitement d’accord avec toi.
      Le cancer est un levier politique de conformisme individualiste très fort, presque idéal pour instaurer une dictature. L’individualisme s’accompagne alors d’une myriade d’interdits et de croyances. Pour sûr, le XXIem siècle sera spirituel, et à marche forcé, quand il n’y a plus d’espoir … ce matin, une femme joignait les mains en priant devant moi : pourvu qu’il pleuve, nous regardions la Garonne dont le niveau est au plus bas depuis des années.
      Il reste les fantasmes et ceux qui mangent du curcuma depuis l’enfance seront sauvés des eaux metastasés.

      Donc, bien sûr, la conception sournoise du gagnant/perdant qui culpabilise la personne atteinte d’un cancer permet d’éloigner les consciences des vrais combats politiques à mener, sans parler du combat social qui englobe toute l’inégalité des soins dispensés :
      – contre le nucléaire
      – contre les laboratoires pharmaceutiques
      – contre le complexe agro-industriel et les OGM
      – contre le complexe militaro-industriel
      Répétons à l’envie que les vrais responsables de la catastrophe sont connus, jugeons les, arrêtons les, au lieu de perdre notre temps à se persuader que faire du footing tout les matins va sauver notre corps, à quoi bon gagner 20 ans de plus sur terre si c’est pour insulter nos enfants.

  • Dressage au collège : comprendre par l’humiliation qu’il « faut » s’épiler - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20170719.OBS2289/dressage-au-college-comprendre-par-l-humiliation-qu-il-faut-s-e

    A 17 ans, Noémie passe une nuit avec son premier petit copain dans une grande maison de campagne. Juste après le rapport sexuel, il lui dit qu’elle n’est pas suffisamment épilée. Que ses copines le font plus, que sa grande sœur a même fait une épilation en forme de cœur. Noémie se met à pleurer (avec soubresauts et tout). Elle se sent sale.
    « Moi, j’avais pas un cœur sur le sexe, j’avais des poils dans tous les sens. C’est dans le top 3 de mes humiliations. »

    A 20 ans. La même chose est arrivée à Agathe.
    « Je voyais souvent un mec avec qui on ne faisait que baiser. Un jour, il m’a dit un truc du genre : ’Tu devrais te respecter un peu plus et m’enlever tous ces poils de chatte. C’est dégueulasse.’ »

    Le temps qui passe change à l’affaire. A l’âge de Noémie, Agathe aurait aussi pu se mettre à pleurer. A 20 ans, elle s’est juste barrée.

    (C’est là la note d’espoir de cet article, confirmée par l’étude de l’Ifop. En vieillissant, les femmes s’autorisent à moins s’épiler et les hommes, à s’en foutre.)

    #poil

  • Comment élever son fils pour qu’il ne devienne pas sexiste - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20170717.OBS2215/comment-elever-son-fils-pour-qu-il-ne-devienne-pas-sexiste.html?xtref=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2F#https://www.facebook.com

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    C’est au moment de l’entrée à l’école que ça a lieu. Ce petit garçon dont la première grande amie fut une fille et qui jouait indifféremment avec ses figurines « Reine des neiges » et « Livre de la jungle » se transforme en chantre de la masculinité.

    Son petit frère, encore à la crèche, une douceur toute ronde surnommée « pomme poussin », se met par mimétisme à crier « à l’attaque » et « à l’abordage » en dévalant les rues pavées et ne porte plus qu’un T-shirt Spider-Man heurtant. Ou l’autre, avec « un dragon feu ».

    Le soir, l’aîné, en moyenne section de maternelle, vous raconte que lui et ses potes sont poursuivis dans la cour par une petite fille qui veut leur faire des bisous et qui chante du Balavoine, « Qu’est ce qui pourrait sauver l’amour » − pour déconcentrer leurs jeux de bagarre.

    Quand on lui répond que cette petite fille a l’air d’être un génie, qu’elle mériterait un portrait en der de Libé, il entre dans une colère noire et lance des coups de pied en l’air (c’était pas la bonne réponse).

    #éducation #sexisme

  • Violences sexistes : si les hommes sont le problème, ils font aussi partie de la solution | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/148476/violences-sexistes-hommes-probleme-partie-solution

    [...] il est urgent d’interpeller directement l’ensemble des hommes sur ce sujet. L’enjeu est de tarir le phénomène des violences sexistes à sa source, qui n’est rien d’autre que les hommes en tant que groupe social enchâssé dans les rapports sociaux de sexe –qui sont des rapports de domination.

    En effet, étant donné que les femmes ne sont en rien responsables des innombrables violences dont elles sont victimes chaque année, ce sont bien les hommes qui doivent être également au centre des attentions pour que s’opère, en chacun d’entre eux, une révolution ontologique. Celle-ci doit permettre une transformation de la nature des rapports sociaux de genre dans un sens égalitaire.

    L’éducation des hommes : un enjeu urgent et primordial

    Car la violence masculine n’est pas une conséquence biologique, auquel cas cela signifierait que les violences sexistes constitueraient une fatalité sociale à laquelle nos sociétés humaines seraient condamnées à jamais. Non, les formes de violence psychologique et physique, qui rentrent dans la catégorie de « la culture du viol », ne sont pas constitutives a priori du genre masculin.

    Les violences sexistes sont essentiellement la résultante de facteurs culturels, historiques et sociaux. Elles sont donc séparables de l’homme, en étant déconstruites méthodiquement par l’éducation des subjectivités et consciences masculines, par-delà les générations.

    Dès lors, alors que les campagnes de prévention des violences sexistes s’adressent quasi-exclusivement aux femmes en tant que groupe social, il paraît nécessaire de développer, en parallèle, des campagnes de sensibilisation à destination exclusive des hommes.

    Ces campagnes pourraient utiliser des slogans qui interpelleraient directement ces derniers en tant que sujets masculins, tout en aidant au développement d’une conscience pro-féministe, notamment chez les jeunes garçons.

    Cela permettrait de prévenir l’objetisation et l’essentialisation des femmes qui revient à postuler qu’elles disposeraient, parce que nées femme, des mêmes propriétés négatives ou positives permanentes, niant de facto leur singularité.

    Que faire d’autre ? Des ateliers et des groupes de discussions mixtes et non mixtes pourraient être mis en place à l’école de la République dans le but que les nouvelles générations masculines en France puissent disposer à terme de « murs moraux », bornant en permanence leur champ des décisions et des actions possibles, en leur apprenant l’obligation du respect absolu et continu du désir et du libre arbitre des femmes.

    • Bah l’article est un peu décevant quant au programme que son titre promettait. En tout cas, il répète beaucoup de choses tout de même déjà dites, et finalement parle très peu des hommes.

    • @tintin Tu dois deja les connaitre mais voici quelques blogues d’hommes alliés des féministes que j’ai dans mes liens :
      https://scenesdelavisquotidien.com
      https://abompard.wordpress.com
      https://lemecxpliqueur.wordpress.com
      https://singuliermasculin.wordpress.com
      http://www.ipernity.com/blog/206926

      J’en profite pour entroposé des ressources sur Léo Thiers-Vidal que j’ai pas encore lu mais qui contiennent peut être ce que tu cherche
      https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/indispensable
      sur le lien ci dessus on trouve mentionné :
      http://www.cairn.info/revue-mouvements-2002-2-page-44.htm

      Ici il y a beaucoup de ressources mais beaucoup de liens ne doivent plus être actifs
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal10.html

    • Non c’est pas du taf, j’ai plein de ressources féministes bien rangé dans mes favoris, c’etait rapide de te les ressortir.
      Sinon merci pour le conseil de film, je vais essayé de me le chopper et je t’en dit des nouvelles :)

    • Sur l’asymétrie de l’engagement des femmes et des hommes dans le féminisme :

      Au contraire, les hommes engagés n’avaient pas interprété leurs expériences de façon politique car cela les aurait renvoyé à une réalité masculine constituée d’infliction de violences, d’exploitation, d’appropriation et de non empathie envers les femmes. Or, les hommes, s’ils veulent maintenir leur qualité de vie matérielle, psychologique, sexuelle et mentale, ont intérêt à se cacher à eux-mêmes le caractère oppressif de leurs rapports avec les femmes. Ce qui les motive pour participer à ces dynamiques de groupe, c’est de pouvoir parler d’eux-mêmes, « ce qui [les] préoccupe, c’est l’homme, c’est-à-dire [eux-mêmes], encore et toujours » (Mathieu, 1999 : 308). Ils thématisent alors volontiers le « rôle de sexe » ou « carcan » masculin - c’est-à-dire ce en quoi ils pourraient également se sentir victimes - ou ce qui relève d’autres oppressions, en faisant l’impasse sur leur propre action oppressive. Ainsi, c’est bel et bien l’androcentrisme qui caractérise les dynamiques et analyses masculines engagées. Cet androcentrisme consiste en un égocentrisme affectif et psychologique qui octroie une place démesurée à ses propres sentiments et vécus, et en un égocentrisme politique où le féminisme est un outil pour améliorer son propre sort. Vu de l’intérieur, par un homme engagé ayant participé à des groupes « pro-féministes » dans différents pays, cet égocentrisme affectif et psychologique s’exprime avant tout par un refus d’empathie envers les femmes. Toute évocation de la violence faite aux femmes par les hommes - lorsque celle-ci n’est déjà pas évacuée de prime abord sous prétexte de ne pas se laisser déterminer par l’ordre du jour féministe - est détournée de multiples façons : soit elle sert à évoquer leurs propres souffrances (" mais moi aussi, je souffre « ), soit elle est rejetée sur d’autres hommes ou un quelconque système les dépassant (masculinité hégémonique, patriarcat), soit elle est retournée contre les femmes ( » mais elles doivent bien y trouver quelque chose, non « ), soit elle est évacuée par une auto culpabilisation permettant de rester centré sur soi-même ( » c’est affreux, je souffre d’être dominant ").

      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal02.html

      La notion d’expertise met l’accent sur le fait que femmes et hommes sont des sujets connaissants actifs, agissant dans une structure sociale donnée, qui gèrent des informations et analyses permettant de se repérer et de s’orienter. Elle se distingue des concepts de rôles, de dispositions, de socialisations ou de performativités par le fait qu’elle met en exergue la conscience pratique qu’élaborent les actrices sociales et les acteurs sociaux des rapports de force sociaux. Ces expertises sont asymétriques dans la mesure où les femmes accumulent des informations, sentiments, intuitions et analyses qui partent des conséquences violentes de l’oppression qu’elles subissent pour remonter vers la source de celle-ci, élaborant ainsi des connaissances sur les rapports concrets qu’elles vivent. Dans la mesure où le vécu féminin est en permanence marqué par les effets de l’oppression cette expertise prend une place importante, reste souvent consciente et concerne la dynamique oppressive en tant que telle. Au contraire, les hommes accumulent depuis l’enfance des informations, sentiments, intuitions et analyses sur le maintien et l’amélioration de leur qualité de vie puisque ils n’ont pas, en tant qu’hommes, à « rendre des services » ni à se soumettre aux femmes. Aussi ce qu’ils apprennent au quotidien dans leurs rapports avec les femmes reste-t-il axé sur eux-mêmes : une plus grande écoute des femmes est susceptible de remettre en cause leurs comportements et donc de leur coûter de l’énergie psychique et affective, voire l’abandon ou la perte d’avantages concrets ; par ailleurs, quand ils dévoilent leur fonctionnement affectif, cela peut offrir des moyens de résistance aux femmes mais cela peut aussi leur rapporter, à eux, soulagement et soutien thérapeutique de la part des femmes ; un bon dosage de froideur et de distance décourage toute initiative de la part des femmes tandis que l’expression d’intérêt et d’attachement permet d’obtenir certains services affectifs et sexuels. Bref, les hommes ont tout un répertoire d’attitudes consciemment destinées à obtenir tel ou tel résultat dans leurs rapports avec les femmes.

      Léo tièrs vidal propose quant même des solutions :

      Mais ce qui constitue d’abord un désavantage permet néanmoins aux hommes engagés de contribuer à l’analyse de certains aspects des rapports sociaux de sexe, dans la mesure où ils sont encadrés par les théorisations féministes.

    • Le texte de Léo Thier Vidal est pas si pessimiste que les extraits que j’ai choisi. Sur le site http://1libertaire.free.fr il y a une grosse dose de texte de lui
      de
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal01.html
      à
      http://1libertaire.free.fr/LeoThiersVidal10.html

      j’ai pas encore tout lu mais c’est vraiment bien et je pense que tu devrais trouvé quelques réponses à tes recherches. Hier j’étais tombé aussi sur cet article qui pourrait t’interessé
      http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/nos-vies-intimes/20170717.OBS2215/comment-elever-son-fils-pour-qu-il-ne-devienne-pas-sexiste.html
      ce lien est référencé ici https://seenthis.net/messages/616422 et là https://seenthis.net/messages/616626

      Sinon @tintin j’ai vu Girl with all the gifts sur ton conseil et celui de @supergeante c’est effectivement super. Merci pour la découverte j’ai passé un excellent moment et je vais le faire tourné à mes amis.

  • #Choc_toxique : pourquoi la coupe menstruelle et les tampons bio sont mis en cause ?

    Je jure que j’aimerais vous parler d’autre chose. Je prépare en ce moment même une Encyclopédie comique de la femme libérée et une Autobiographie de la France, mais le devoir m’appelle car la nouvelle vient de tomber sur les réseaux sociaux : la coupe menstruelle serait plus dangereuse que les tampons. Info ? Intox ? En route pour la détox !

    https://blogs.mediapart.fr/edition/ceci-est-mon-sang/article/050717/choc-toxique-pourquoi-la-coupe-menstruelle-et-les-tampons-bio-sont-m
    #femmes #coupe_menstruelle #tampons #menstruations #santé

  • Etre journaliste et mariée à un éboueur. Et affronter le mépris des confrères - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20170705.OBS1699/etre-journaliste-et-mariee-a-un-eboueur-et-affronter-le-mepris-

    « Le #journalisme a un problème de classe [...]. Cette histoire me fait réfléchir au cruel manque de diversité sociale dans le métier. »
    "Avec quel regard ces gens là considèrent les personnes dont ils parlent dans leurs papiers s’ils ne sont pas capables de cacher leur mépris dans une conversation comme celle -ci ?
    Comment demander, ensuite, à nos lecteurs de nous faire encore confiance ?"

  • L’enfer des start-up : « J’avais l’impression que tout le monde portait des lunettes roses » - 7 mars 2017 - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/sur-le-radar/20170303.OBS6084/l-enfer-des-start-up-j-avais-l-impression-que-tout-le-monde-por

    Le bon vieux modèle de l’exploitation du travail par le capital est toujours là, où le rabaissement des individus est la norme et le sexisme rien de très grave. Les tâches sont abrutissantes, l’urgence est la règle, l’encadrement omniprésent, les sourires artificiels... et les psychanalystes riches !

    #travail #startup #souffrance

    • Vous parlez aussi beaucoup des nouvelles techniques de RH, avec des logiciels comme 7Geese, ou ce que vous appelez la « carotte 2.0 ». On se dit que les méthodes managériales n’ont pas vraiment changé, on a juste mis un coup de vernis, et la compétition qui en découle est d’autant plus insidieuse ?

      Exactement. C’est une nouvelle forme de manipulation, une prise de pouvoir qui ne dit pas son nom. Elle est donc d’autant plus perverse et difficile à contourner pour un jeune ou quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’expérience professionnelle.

      Bientôt un pett malin de chez LREM aura l’idée de transformer ce qui reste de l’ANPE dans des petites structures sous surveillance des sept oies.

      https://7geese.com

      7Geese disrupts traditional goal-tracking and performance management processes. OKRs goal-tracking improves alignment and visibility in your organization. A feedback-rich coaching culture enables continuous performance improvement. Don’t just fly - Soar!

      OKRs make goals transparent.
      Coaching and mentorship.
      Social, peer recognition.
      Continuous, development-focused feedback.

      #travail #exploitation #disruption #Berlin #startup

    • Pas mal ce truc sur « l’esprit pionnier ».

      Je n’ai rien contre un petit chien en soi, même si c’est un caniche et qu’en général, les caniches c’est plutôt le symbole du pouvoir que le chien du prolétaire. J’utilise aussi des smileys (je ne suis pas une vieille réac’), mais je n’en mets pas non plus à la fin de chaque phrase quand je m’adresse à mes collègues. Et évidemment j’aime manger des choses qui sont bonnes pour la santé, j’achète du bio, etc.

      Mais tout ça était tellement poussé à l’excès, comme pour servir une idéologie. Le frigo était plein de choses bonnes pour la santé, bio et à la mode (on y trouvait par exemple toutes les sortes de limonade : au maté, aux fruits rouges...) : c’est un peu comme si on voulait donner le sentiment qu’on était les pionniers de quelque chose et que la moindre chose ingurgitée devait forcément être le symbole du changement.

    • C’est une nouvelle forme de manipulation, une prise de pouvoir qui ne dit pas son nom. Elle est donc d’autant plus perverse et difficile à contourner pour un jeune ou quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’expérience professionnelle.

      Vu qu’on matraque l’idée que « c’est le nouveau monde », qu’ici on est en train d’inventer la nouvelle manière de travailler, les gens ne se méfient plus.

      J’ai vu ça autour de moi : des gens loin d’être bêtes, mais qui pourtant gobaient un peu tout ça sans prendre aucun recul. Je pense que c’est à relier au fait qu’on est convaincus qu’il n’y a plus besoin de se méfier, puisqu’ici tout va bien, on est loin du vieux monde, de l’entreprise à hiérarchie pyramidale.

      Dans le livre, je raconte par exemple l’anecdote de cette très jeune DRH de Vesta, que je suis allée voir pour lui demander s’il n’y avait pas une faute de frappe dans mon contrat : j’avais un CDD de 6 mois, et ma période d’essai durait 6 mois. Elle me dit que c’est normal et qu’elle a le même contrat : elle ne voyait pas où était le problème.

      C’est dangereux. Même si c’était permis par la loi du travail allemand, ce que je dénonce fondamentalement, c’est le fait qu’elle ne voyait pas ce qu’il y avait de dérangeant.