• « C’est pas un boulot, c’est du business. ». L’agir des #dealers ouest-africains dans un quartier genevois

    Cette recherche sociologique porte sur un marché de drogues illégales opérant dans plusieurs rues d’un quartier à Genève, dont les revendeurs se trouvent être des migrants originaires d’Afrique de l’Ouest. A partir d’une enquête en immersion d’une durée de plusieurs mois auprès de ces personnes, le présent travail propose de décrire les logiques de fonctionnement de ce marché, et de le faire par le biais d’une analyse de leur agir. Il sera ainsi argumenté que l’agir des dealers ouest-africains se structure autour de trois dimensions : une première relative à leurs motivations, une seconde liée aux relations sociales qui se tissent entre dealers, et, finalement, une troisième se rapportant au rapport subjectif qu’ils entretiennent avec la pratique même de revente de drogues. Nous verrons que les logiques du #deal_de_rue explicitées soulignent la nécessité, relevée par la littérature, de prendre en compte le contexte social dans lequel les marchés s’insèrent de même que les caractéristiques sociales des dealers lorsque l’on étudie les marchés de drogues illégales. En outre, les résultats relèvent plus spécifiquement l’importance, dans le cas des dealers de rue ouest-africains à Genève, de penser conjointement la problématique du deal de rue avec celle des #politiques_migratoires, et plus particulièrement de l’asile.


    http://www.unige.ch/sciences-societe/socio/fr/publications/dernierespublications/sociograph-32-sociological-research-studies
    #Genève #migrations #drogue #marché_de_la_drogue #asile #réfugiés

    • Du côté des dealers : regards croisés sur un marché de l’illégalité

      Dans son approche du terrain, il s’est retrouvé confronté à une difficulté, bien connue de la littérature sur la question, et consistant dans la crainte que les dealers peuvent éprouver envers des personnes inconnues. Ils lui ont fait peu à peu confiance. Les données ont été récoltées pendant cinq mois dans une rue genevoise, auprès d’une quinzaine d’hommes âgés entre 20 et 30 ans. L’objectif principal était de mieux comprendre le rapport de ces dealers à la revente de drogue, à leurs clients, et les uns par-rapport aux autres. Une similitude dans leurs trajectoires de vie était l’espoir de meilleures conditions de vie. Les difficultés qu’ils rencontrent pour obtenir des papiers valables font partie de leur justification pour vendre des produits potentiellement dangereux. Contrairement à l’image répandue du dealer amoral, cette enquête a relevé que ces dealers de rue avaient des dilemmes moraux vis-à-vis de leurs clients, mais également vis-à-vis de leur famille, à qui ils mentent concernant la source de leur revenu. Ils considèrent ce travail plutôt comme un moment difficile mais temporaire, dans leur vie, ce qui contribue ainsi à sa légitimation. Le chercheur a mentionné l’ambiguïté avec laquelle ces dealers revendent de la cocaïne, qui est considérée comme la drogue la plus dangereuse pour le client comparé à l’ecstasy et le cannabis, mais avec laquelle ils peuvent faire le plus d’argent. Entre les dealers, il existe une grande inégalité, liée à la durée de leur présence dans la rue et à leur manière de gérer la revente, notamment au niveau du nombre de clients fidèles qu’ils ont. Malgré cette concurrence évidente, la violence n’est que peu présente. Selon le chercheur, ceci est dû au fait qu’il existe une certaine collaboration et des gestes d’entraide entre ces hommes, ainsi que la règle inédite de ne pas toucher le client d’un autre. C’est le client qui choisit son dealer et non l’inverse. Loïc Pignolo a insisté sur le fait qu’il n’existe pas un marché de drogue, mais une grande pluralité. Dans cette perspective, il plaide pour une compréhension locale et contextualisée des problématiques rattachées au trafic des stupéfiants.

      https://unige.ch/sciences-societe/socio/fr/enseignements/master/forum-de-recherche/forum-de-recherche-sociologique-2016/blog/du-cote-des-dealers-regards-croises-sur-un-marche-de-lillegalite

    • L’exposition est à voir dans les locaux de l’Université de Genève, et a été réalisée en lien avec ce groupe d’études : « Lactation in history »

      Le groupe de recherche travaillant sur l’histoire de l’allaitement maternel a obtenu du FNS un subside Sinergia sur trois ans pour réaliser le projet de recherche : « Lactation in History : a Crosscultural Research on Suckling Practices, Representations of Breastfeeding and Politics of Maternity in a European Context » (requérante principale prof. Yasmina Foehr-Janssens, Unige). Les quatre requérantes responsables des équipes sont Yasmina Foehr-Yanssens (prof. Unige, littérature française médiévale), Daniela Solfaroli Camillocci (dr. Unige, Institut d’Histoire de la Réformation), Véronique Dasen (prof. Unifr, art et archéologie classique), et Irene Maffi (prof. Unil, anthropologie culturelle et sociale).

      Le projet a pour objectif d’étudier l’allaitement comme une réalité historique et culturelle complexe. Il s’agit de mettre en évidence comment les discours, les représentations et les pratiques relatifs à la lactation et l’alimentation des nourrissons se développent et évoluent de l’Antiquité jusqu’à aujourd’hui. Les significations que prennent les liens entre l’allaitement et la maternité ont des résonances religieuses, médicales, politiques et artistiques particulières en fonction des différents contextes culturels étudiés.

      À toutes époques, l’allaitement fait l’objet d’une surdétermination symbolique qui démontre qu’on ne saurait réduire sa compréhension à une simple pratique de maternage relevant de la sphère domestique. Le lait et le sein s’exposent dans leur fonction nourricière, tandis que la lactation donne lieu à des représentations de la puissance fécondante. Nombreuses sont les questions que posent ces mises en scène, notamment en ce qui concerne la construction des rapports sociaux de sexe.

      La recherche envisage trois axes principaux :

      – L’allaitement et les modèles maternels : les femmes entre discours médicaux, politiques étatiques et pratiques individuelles.

      – Le lait, entre nourriture maternelle et nourriture spirituelle.

      – Le #sein_maternel : imaginaire et représentations

      Le dispositif de recherche repose sur quatre équipes interdisciplinaires organisées selon un principe chronologique : Antiquité, Moyen Âge, époque moderne et période contemporaine. Le projet intègre les méthodes des différentes disciplines représentées et s’appuie sur des sources variées, allant de textes religieux, médicaux et littéraires à des œuvres d’art en passant par des objets de la #culture_maternelle.


      https://unige.ch/lactationinhistory/projet
      #lait #maternité #histoire