La maternité de Die menacée : si elle ferme, je devrai rouler 1h30 pour accoucher

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    Après plusieurs rebondissements et une première menace de fermeture en 2016, l’avenir de la plus petite maternité de France, à Die, dans la Drôme, est de nouveau en suspens. Le départ du chef de service pourrait compromettre son maintien dès le mois d’avril, alerte une pétition. Tania, qui avait prévu d’accoucher dans cet établissement en juin, est très inquiète. Elle témoigne.

    Enceinte de 19 semaines, j’ai prévu d’accoucher aux alentours du 25 juin, à la petite maternité de Die, dans la Drôme. Or, l’avenir de l’établissement est sérieusement menacé : celui-ci pourrait fermer dès le mois d’avril. La boule au ventre, j’ignore donc aujourd’hui où je vais mettre au monde notre bébé, et dans quelles conditions.

    J’habite dans le Diois depuis 2006, plus précisément à Charens, un hameau situé à 850 mètres d’altitude. C’est dans ce cadre de vie que j’ai choisi d’avoir mon premier enfant. Comme de nombreuses femmes de la région, je souhaitais un accouchement à domicile, ce dernier étant conditionné à la présence d’une maternité à proximité.

    Ce choix est compromis à la fois par le futur incertain de la maternité de Die, située à 30 minutes de chez moi, et par l’indisponibilité des sages-femmes libérales dans notre zone rurale, véritable désert médical.

    Sur les quatre qui pratiquent des naissances physiologiques, deux refusent de venir à Charens, car trop reculé, une autre est en vacances, et la dernière est, par conséquent, surchargée de travail.

    Mon second choix s’est porté sur la maternité de Die, où je sais que mon projet de naissance sera respecté et où je pourrai bénéficier d’un accompagnement de qualité. Dans cette toute petite maternité, les patientes sont chouchoutées.

    Je me suis donc inscrite à la maternité le 16 janvier. C’est là que l’on m’a dit qu’elle risquait de fermer, et que mon dossier serait, dans ce cas, transféré au centre hospitalier de Valence.

    Pour moi, cela a été un coup de marteau sur la tête. Cette grosse structure, que je qualifie pour ma part d’usine à bébé, ne correspond pas du tout à mon projet de naissance. Surtout, elle se trouve à 1h30 de chez moi ! Et encore plus quand les conditions climatiques ne sont pas optimales et les voies pas dégagées…

    Ce qui est censé être une source de bonheur est devenu pour moi une angoisse. Mon compagnon, intermittent du spectacle, a beaucoup de travail au mois de juin. Pourra-t-il être là au bon moment pour m’accompagner à la maternité de Valence si celle de Die venait à fermer ? Je l’ignore totalement. Aujourd’hui, j’ai sérieusement peur d’accoucher dans ma voiture.