/card_img

  • « Ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux, dynamisée par l’épidémie de Covid, est la fin programmée de notre système de soins et de sa protection sociale, pour le plus grand profit du capital. »
    http://www.ardeur.net/2021/12/un-pognon-de-dingue

    Si l’on s’en tient aux propos du locataire de l’Élysée, des personnes refusant de faire l’effort de traverser la rue pour pouvoir s’offrir un costume coûteraient un pognon de dingue à la société ! Insupportable ? Les propos, sans aucun doute ! Mais dans la réalité ? Que dire de ce « hold-up lent » auquel se livrent des « cardinaux en costumes » depuis quarante ans qu’ils siphonnent à leur profit une partie des budgets alloués à la santé ? Retour sur une histoire qui, de la privatisation du service public de santé à la main mise de l’État sur la Sécurité Sociale, nous coûte vraiment un « pognon de dingue » !

  • Alerte rouge sur les #services_publics | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/alerte-rouge-services-publics/00101568

    Ça craque. De partout. Magistrats et personnel de justice, animateurs périscolaires, travailleurs sociaux, professionnels de la santé mentale… Depuis quelques semaines les rues voient s’enchaîner les cortèges de professions liées au service public, qui viennent chacune à leur tour exprimer leur exaspération, voire leur désarroi face aux conditions de travail qu’on leur impose.

    Pendant ce temps, à droite, la primaire des Républicains offrait le triste spectacle d’un concours Lépine de celui qui supprimerait le plus de postes de fonctionnaires. Ce sera 200 000 de moins si Valérie Pécresse, finalement désignée, remporte l’élection présidentielle.

    Le décalage est d’autant plus saisissant que, d’une certaine façon, les mobilisations actuelles dépassent la lancinante question des moyens – voilà déjà un moment que, dans certains secteurs en tout cas, on est à l’os.

    « A quoi bon continuer ? », semblent plus gravement se demander des fractions croissantes des agents du service public, de plus en plus nombreux qui ne savent plus formuler ce que l’on attend exactement d’eux, alors même qu’ils se sentent empêchés de faire correctement leur travail.

    Pas étonnant, dans ces conditions, que les recrutements deviennent parfois difficiles et, réciproquement, que les démissions se multiplient, comme on le voit dans l’Education nationale (même si, dans l’absolu, les volumes restent modestes) mais aussi, semble-t-il, à l’hôpital, où l’on ne s’étonne plus que des services entiers ferment faute de personnel pour les faire tourner.

    Le travail était dur ; il tend à devenir absurde, la pénurie aggravée de moyens se doublant souvent d’un management par les indicateurs vide de sens pour les acteurs. « Nous ne voulons plus d’une justice qui n’écoute pas, qui raisonne uniquement en chiffres, qui chronomètre tout et comptabilise tout », assénait ainsi l’appel des magistrats à l’origine de la mobilisation au sein de la justice, aujourd’hui signé par plus de 7 500 professionnels.

    Par ailleurs, le problème déborde largement la seule fonction publique pour atteindre tous ceux qui, contractuels ou employés associatifs, accomplissent des missions relevant, au sens large, du service public, à l’instar des psychologues libéraux appelés au chevet d’une population déprimée après la crise sanitaire (à des tarifs au ras du plancher), ou des aides à domicile qui, après avoir maintenu le lien avec les personnes dépendantes durant la crise sanitaire, ont été les grandes oubliées du Ségur de la santé. Difficile, soit dit en passant, de ne pas noter qu’un grand nombre de ces métiers épuisés sont largement féminisés…

    Ce dossier fait le point sur les mobilisations et les débats en cours, et sera bientôt enrichi de nouvelles contributions.

    #France

  • Dans la mêlée de l’effet de réel | André Gunthert
    http://imagesociale.fr/10190

    Hier soir, au journal télévisé de France 2, j’aperçois fugitivement les #images de brutalités qui ont entaché le premier grand meeting du candidat suprémaciste Eric Zemmour, symptôme alarmant d’une campagne qui perd pied à peine commencée (à 13 min. 24). Comme cela m’est arrivé de nombreuses fois, notamment pendant la crise des Gilets jaunes, je suis frappé par la différence de ma perception de cette séquence dans son contexte télévisuel, avec les mêmes images aperçues une heure plus tôt par la lucarne de Twitter. Sans que je puisse décrire précisément ce qui a modifié mon regard, ce second visionnage me donne l’impression d’éloigner et d’affaiblir l’explosion de violence découverte à travers la vidéo du journaliste freelance #Clément-Lanot.

    L’effet de déjà-vu ou l’encadrement médiatique suffit-il à atténuer l’intensité de la séquence ? Ce serait déjà une contradiction intéressante de l’attribution des propriétés documentaires à la seule nature technique de l’enregistrement. En y regardant de plus près, et en comparant la vidéo de Lanot avec celle de Rémy Buisine, autre reporter qui a diffusé immédiatement ses images sur le réseau social, on distingue mieux les composantes de l’#effet-de-réel ...

  • « Pourquoi la démolition du système de retraites est-il le grand projet du macronisme pour le prochain quinquennat.

    Parce qu’à 62 ans, un quart des 5% les plus pauvres en France sont déjà morts et les détenteurs du capital financier jugent ça insuffisant. »
    https://www.liberation.fr/societe/a-lage-de-la-retraite-25-des-plus-pauvres-sont-deja-morts-20211201_ZPDCTH

    https://www.liberation.fr/resizer/QKi-SKeKcXtBfcH8wKbqAm8eLZo=/800x0/filters:format(png):quality(70)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/PG67GYCYK5GTRHWBBHFW6HJRCI.png

    A 62 ans, un quart des 5% les plus pauvres en France sont déjà morts. Il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.

    Selon les données de L’Insee, à l’âge de 62 ans, seul 75% des 5% les plus pauvres ont survécu, contre 95% des plus riches.

    #paywall :(

    • Selon les dernières données disponibles de l’Insee, à l’âge légal de départ à la #retraite (62 ans), un quart des plus #pauvres sont déjà morts (75% ont survécu), alors que le taux de survie des plus riches est de 95%. Ce n’est qu’à 80 ans, soit dix-huit ans plus tard, que le taux de survie des plus #riches atteint ce niveau de 75%. Sachant qu’à cet âge, moins de 40% des plus pauvres ont survécu. Cette corrélation entre pauvreté et #mortalité précoce se vérifie également pour les niveaux de revenus médians : plus les revenus sont faibles, plus on meurt tôt en moyenne.

      C’est en partie pour compenser ces inégalités d’espérance de vie que François Hollande, lors de la réforme des retraites de 2014, avait créé un compte de pénibilité. Les salariés exposés à différents facteurs de risque peuvent depuis bénéficier d’un allègement du temps de travail ou d’un départ plus précoce à la retraite. Emmanuel Macron a, de son côté, décidé fin 2017 de supprimer quatre des dix critères de pénibilité. Notamment la manutention de charges lourdes et l’exposition aux agents chimiques dangereux.

      #travail

    • Merci @colporteur !
      « En France, désœuvrés, les 5% qui vivent jusqu’à 80 ans parce qu’ils ne s’abîment pas au travail font des chaînes de télés avec le pognon des 90% du milieu pour essayer de leur faire croire que ce sont les retraites de ceux qui se tuent avant de la prendre qui ruinent la France… »

  • La présidence d’Interpol, nouveau trophée pour dictateurs – Libération
    https://www.liberation.fr/international/la-presidence-dinterpol-nouveau-trophee-pour-dictateurs-20211122_IBLT3LFT

    L’organisation de police internationale sise à Lyon a choisi son nouveau chef. L’accession à la tête de l’organisme d’un général émirati sous le coup d’accusations de tortures illustre le poids pris par des régimes répressifs.

    #énorme #ignominie

    • L’impunité policière est internationale…

      Le général émirati Ahmed Naser Al-Raisi, qui fait l’objet de plusieurs plaintes en France pour torture, est élu président d’#Interpol, l’organisation internationale de police criminelle. (Le Monde)

      Le président d’Interpol, désigné pour quatre ans, occupe ses fonctions à temps partiel, de façon bénévole, et conserve ses fonctions dans son pays d’origine. La fonction de président est essentiellement honorifique – le directeur effectif de l’organisation étant son secrétaire général, Jürgen Stock –, mais des organisations de défense des droits humains et des élus européens s’inquiètent de l’arrivée de M. Al-Raisi.

      Inspecteur général du ministère de l’intérieur émirati, M. Al-Raisi est visé par plusieurs plaintes pour « torture » en France, où siège Interpol, et en Turquie, pays hôte de l’assemblée générale qui se tient à Istanbul depuis mardi.

      Inquiétudes des ONG

      « Nous sommes profondément convaincus que l’élection du général Al-Raisi porterait atteinte à la mission et à la réputation d’Interpol et affecterait lourdement la capacité de l’organisation à s’acquitter efficacement de sa mission », écrivaient à la mi-novembre trois députés européens, dont Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen, à la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.

      En octobre 2020, dix-neuf organisations non gouvernementales (ONG), dont Human Rights Watch (HRW), s’inquiétaient déjà du choix possible du général émirati, « membre d’un appareil sécuritaire qui prend systématiquement pour cible l’opposition pacifique ».

      Dans l’une des plaintes déposées en France et en Turquie, l’ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR) accuse le général émirati d’« actes de torture et de barbarie » contre l’opposant Ahmed Mansoor, détenu depuis 2017 dans une cellule de 4 mètres carrés « sans matelas ni protection contre le froid » et privé d’« accès à un médecin, à l’hygiène, à l’eau et aux installations sanitaires ». Ces procédures n’ont, jusqu’ici, pas abouti.

      Le Monde avec AFP

  • « On est tous humains » : Attal défend Castex et Darmanin, critiqués pour non-respect des gestes barrières
    https://www.bfmtv.com/politique/on-est-tous-humain-attal-defend-castex-et-darmanin-critiques-pour-non-respect

    Le porte-parole du gouvernement a estimé qu’"il peut y avoir de temps en temps un moment d’inattention, un écart" des ministres.

    Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a défendu mercredi le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, critiqués à la suite d’une vidéo tournée mardi soir les montrant serrant des mains, sans masque, au mépris des gestes barrières.

    « On est tous humains », a plaidé Gabriel Attal à l’issue du Conseil des ministres, concédant qu’"il peut y avoir de temps en temps un moment d’inattention, un écart".

  • Des néonazis appellent au meurtre de Mélenchon, Obono, Bouhafs et un journaliste de StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1636975134-neonazis-appellent-meurtre-melenchon-obono-bouhafs-journalis
    https://pbs.twimg.com/card_img/1460247102676680716/5GGqk_Gu?format=png&name=small

    Après les révélations de StreetPress sur les soutiens armés d’Éric Zemmour, la fachosphère se mobilise et menace l’auteur de l’enquête mais aussi plusieurs journalistes et politiques connus pour leurs engagements contre l’extrême droite.

    Des viseurs d’armes collés sur le front des musulmans, des juifs et des noirs ainsi que des politiques et des journalistes. Littéralement. Le photomontage publié la semaine dernière sur le canal Telegram d’extrême droite Les Vilains Fachos est un appel au meurtre explicite. En commentaire, sur un ton faussement humoristique, les administrateurs de cette chaîne glissent même un lien vers un site internet permettant d’acheter des pistolets à poudre noire, « létaux pour 130 euros, sans contrôle et livrés par la poste ».

    Dans le viseur de ces néonazis, des dessins racistes censés figurer les musulmans, les juifs et les noirs et des photos ou caricatures racistes de personnalités engagées contre l’extrême droite. On trouve côte à côte, le candidat à l’élection présidentielle Jean-Luc Mélenchon, la députée de la France insoumise Danièle Obono, un syndicaliste étudiant (1) ainsi que les journalistes Taha Bouhafs (Le Média) et Mathieu Molard, rédacteur en chef de StreetPress. Dernier visage, celui d’Anne Frank, jeune adolescente déportée par les nazis et morte au camp de Bergen-Belsen.

  • 30 ans de dévouement et de sacrifices, de casse, de mépris et de non reconnaissance

    Et ça fissure et ça craque de partout...

    « Allez tous vous faire réguler. »
    https://twitter.com/LaurentThines/status/1459825934530400256
    Isère / Vidéo. Les urgences dépassées, le plan blanc activé de Grenoble à Voiron -
    https://www.ledauphine.com/sante/2021/11/09/isere-les-urgences-depassees-le-plan-blanc-active-de-grenoble-a-voiron

    Lundi 8 novembre, le plan blanc à l’échelle du sud du département de l’Isère a été activé, pour faire face à des difficultés croissantes dans les hôpitaux et cliniques de Grenoble et son agglomération, jusqu’à Voiron. Différents services d’urgence sont ainsi confrontés à un sous-effectif, avec de nombreux postes vacants. Au CHU Grenoble Alpes, il manque par exemple 28 urgentistes, soit 40 % des postes vacants. Pour éviter que le système ne vacille trop dangereusement, les différentes structures demandent à la population de ne pas engorger les services d’urgence et de privilégier, dans la mesure du possible, le médecin traitant. Ou d’appeler le 15 avant de se rendre aux urgences, pour réguler au mieux les besoins.

    Et Pénurie - Hôpitaux de Paris : « Tous les jours, on refuse des victimes d’AVC »
    https://www.liberation.fr/societe/sante/hopitaux-de-paris-tous-les-jours-on-refuse-des-victimes-davc-20211113_VWA

    L’hôpital français craque de toutes parts. En première ligne, les unités neurovasculaires de Paris, mises en place pour mieux prendre en charge les victimes d’AVC. Avec un tiers de lits fermés et un sous-effectif chronique, la sécurité des patients n’est pas assurée.

    « Dans quelques mois, on peut avoir un effondrement de l’hôpital », affirmait vendredi sur France Info Rémi Salomon, le président de la commission médicale de l’AP-HP. Fermeture de lits, manque de personnel, employés fatigués par les heures supplémentaires et un incessant turn-over… On sait les hôpitaux de Paris à vif. On sait moins que les unités neurovasculaires (UNV) des services hospitaliers spécialement conçues pour s’occuper des victimes d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont eux aussi dans le rouge. A Paris, 71 des 258 lits ont été bâchés, soit 30 %. Et 50 % des postes d’infirmiers ne sont pas pourvus.

    Conséquence : bon nombre de malades ne sont pas pris en charge à temps, ce qui augmente inévitablement les risques de handicap et de mortalité. Et ce alors même que les UNV, développées depuis une trentaine d’années, réduisent de 25 % ces deux comorbidités, selon trente études internationales. La France en dénombre 140 sur son territoire.

    « Chaque minute compte. Chaque seconde, le malade perd des milliers de neurones », martèle Sophie Crozier, neurologue à l’UNV de la Pitié-Salpêtrière de Paris XIIIe …

  • Nazis, fascistes, antifas… Dans le brouillard soigneusement entretenu par les droites, la France a perdu sa boussole. Au point qu’Arretsurimages doit aller jusqu’au Québec pour retrouver le sens des mots…
    https://www.arretsurimages.net/articles/articles/les-antifas-fascistes-daujourdhui-ou-le-procede-du-miroir

    Sur CNews comme sur Twitter, les manifestants qui tentent de s’opposer à la tenue des meetings d’Éric Zemmour, comme ce samedi 30 octobre à Nantes, rassemblés sous le vocable « antifas » par des journalistes et commentateurs, sont qualifiés par la zemmourosphère de « nouveaux fascistes ». Analyse.

    Dans une atmosphère enfumée par les gaz lacrymogènes, à deux pas du Zénith de Nantes où Éric Zemmour s’apprête à tenir un de ses fameux meetings « littéraires », un homme au visage dissimulé pousse à plusieurs reprises un caddie de supermarché contre la porte d’une voiture de police. L’image est signée du journaliste Clément Lanot. Et elle a fait le tour de Twitter ce samedi 30 octobre, indignant plusieurs ténors et commentateurs de l’extrême droite, comme l’avocat, eurodéputé et ex-député FN puis RN Gilbert Collard. ""Il est grand temps de réprimer ces groupuscules fascistes et antidémocratiques que sont les #antifas !"", tweete-t-il. Le mot ""antidémocratiques"" renvoie ici à la volonté des 600 manifestants nantais d’empêcher Zemmour de tenir son meeting ...
    #paywall

    « Ce dessin est aussi sidérant qu’abject. À Rome, à Athènes il y a de puissantes manifestations contre l’extrême droite. Ici le courage des rares qui se mobilisent est traîné dans la boue. Plantu ! la prochaine fois remplacez vos toutous par les chiens de garde de Bolloré & consorts . »


    https://twitter.com/Ludivine_Bantig/status/1455088626648375304

  • Contre les migrants, toujours plus de #technologie

    Reporterre s’est rendu au salon #Milipol pour découvrir les innovations technologiques sécuritaires. Elles sont de plus en plus déployées pour repousser les migrants.

    « Viens ici pépère ! » lance un homme élancé en costume-cravate en direction d’un chien-robot en mouvement, faisant mine de lui proposer à manger. Derrière les regards amusés autour du robot développé par l’entreprise étasunienne #Ghost_Robotics, son « maître » le guide avec sa télécommande d’un œil malicieux. Ce chien-robot au look Black Mirror répond au nom de #Q-UGV et sa mission consiste à surveiller des sites ultrasensibles comme les centrales nucléaires.

    Ce surveillant atypique, capable de courir, grimper et nager dans des environnements extrêmes, était l’une des nombreuses innovations présentées sur le salon Milipol de la sécurité intérieure au parc des expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Près de 1 000 exposants, dont deux tiers d’entreprises internationales, y ont élu domicile du mardi 19 au vendredi 22 octobre. Plus de 30 000 professionnels de la sécurité publique et privée de 150 pays déambulaient dans les allées. Entre une coupe de champagne et des petits fours, ils s’informaient pour en faire commerce sur les dernières grenades lacrymogènes, les dispositifs de reconnaissance faciale ou les fusils d’assaut.

    L’heure est à la reprise pour le secteur de la #sécurité. « La première des libertés », comme l’a assuré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors de sa visite du salon le premier jour. Après avoir subi la crise sanitaire à l’instar d’une large partie de l’économie mondiale, le marché mondial de la #sécurité_intérieure devrait rebondir. Sa prévision de croissance est de 8 % en 2021 et de 6 % en 2022, après une baisse de 3 % en 2020. En France, il n’a pas été épargné non plus et les dépenses étatiques consacrées à la sécurité ont baissé de 8,6 %, pour atteindre 3,6 milliards d’euros. Mais certains domaines, comme celui des #drones_de_surveillance, ont tiré leur épingle du jeu avec une progression de 5,8 %. Alors que l’Union européenne peine toujours à s’accorder sur une politique commune de gestion des #frontières, chaque État membre est tenté de renforcer la #surveillance des siennes grâce à des technologies toujours plus sophistiquées.

    Mille et une façons de traquer les migrants

    Déjà déployés, en passe d’être expérimentés ou pas encore autorisés, les dispositifs de #détection de migrants sont présentés aux quatre coins de l’immense salle d’exposition. Nichés entre deux stands de drones, les représentants de la société française #HGH, spécialisée dans les #systèmes_électro-optiques, sont ainsi très sollicités. La série de #caméras_thermiques #Spynel, qui promet une « #surveillance_panoramique 360 degrés, #jour et #nuit, jusqu’à l’horizon » sur les frontières des pays intéressés, a du succès. À l’occasion du salon, l’entreprise vient de finaliser un contrat d’un million d’euros avec un pays de l’#Otan (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) — dont elle tait le nom — pour sécuriser et surveiller sur près de 1 000 kilomètres de côte et empêcher les passages des migrants et des trafiquants de drogues. « C’est impossible d’échapper à la #vigilance de cette caméra, et à l’inverse des drones, on ne peut pas brouiller son signal, car elle n’émet aucune onde », se félicite le responsable marketing. « Si un groupe de personnes ou un zodiac s’approche de nuit d’un littoral dans la zone surveillée, l’#intelligence_artificielle détectera automatiquement le #mouvement et une alerte sera envoyée aux forces de sécurité », poursuit-il.

    De l’autre côté du salon, un groupe de gendarmes écoute attentivement les explications du représentant de l’entreprise néerlandaise #UVI-Scan. Sur la brochure commerciale, une page est consacrée à un #scanner capable de détecter les passagers clandestins sous les camions. Le visuel est explicite : accrochés sous un véhicule, deux migrants sont pris en flagrant délit. « Ce sont de vraies photos ! » assume le consultant technique. « C’est un système intégré à la chaussée qui détecte les #intrus et prend automatiquement une photo à l’approche des postes frontières et des ferrys », explique-t-il. « Nous en avons déployés un peu partout en Europe, notamment à #Dieppe, en France ». Là où de nombreux exilés tentent leur chance pour gagner les côtes anglaises par le ferry ou des embarcations de fortune.

    Entre deux stands de fusils d’assaut et des tenues de camouflages, un drone blanc aux allures d’avion miniature surplombe le stand de #German_Drones. L’entreprise allemande propose un « service personnalisé » à ses clients en fonction des usages ». Pour la détection de passages de migrants à la frontière, Anis Fellahi, le chef de projet international du groupe, recommande « le modèle 150, le plus performant, qui peut voler une heure et demie, couvrir une centaine de kilomètres, et transmet une vidéo de meilleure qualité ». Le dit #Songbird est d’ores et déjà déployé aux frontières allemandes et belges, et cherche à étendre son empreinte.

    Les industriels ne s’arrêtent pas là et proposent aux autorités des outils de #surveillance_aérienne toujours plus développées et intrusifs. L’entreprise française #T-ops intègre des #IMSI-Catcher directement embarqués sur les drones. Ce dispositif de #surveillance_de_masse est capable d’intercepter le trafic des communications téléphoniques, de récupérer et recouper ces informations à distance et de suivre les mouvements des utilisateurs. « Là nous proposons un produit avec une #efficacité au-delà du réel ! » s’exclame le représentant de la société. Cette technologie peut-elle être déployée pour repérer les migrants ? « C’est possible, oui. Mais nous ne fournissons qu’un service, le responsable de son utilisation est l’État », répond-il sobrement.

    Certains produits attendent des évolutions législatives pour être pleinement déployés. C’est le cas du drone de surveillance très longue distance présenté par le groupe belge #John_Cockerill, traditionnel acteur de la défense, lancé depuis peu dans la sécurité intérieure. « Ce type d’appareil peut voir jusqu’à 30 kilomètres et il est en capacité d’identifier très clairement des personnes », explique #Jean-Marc_Tyberg, le président du conseil d’administration du groupe. « À ce stade, nous devons intégrer un logiciel qui floute automatiquement le visage de la personne pour ne pas la reconnaître ». Mais selon lui, « se priver de ces outils de reconnaissance revient à fermer les yeux en conduisant. Il faut que l’on rattrape notre retard législatif pour que ces solutions puissent être pleinement utilisées. » Jean-Marc Tyberg fait référence aux longs débats autour de la controversée #loi_Sécurité_globale. Le Conseil constitutionnel avait fini par censurer le dispositif d’encadrement de l’utilisation des images des drones utilisés les forces de l’ordre, jugée trop dangereux au regard du #droit_à_la_vie_privée. Mais le gouvernement est revenu à la charge à la rentrée avec une disposition remaniée dans le projet de loi relatif à la sécurité intérieure, actuellement débattu au Parlement.

    Si la France n’est pas le terrain de jeu technologique idéal des industriels, d’autres États comme la #Grèce accueillent de nombreuses expérimentations plus poussées. Le pays frontalier de la Turquie est un passage obligé dans le parcours des migrants. Et il reçoit le soutien de l’agence de gardes-côtes européens #Frontex, accusée par des ONG et des médias d’opérer des refoulements illégaux à l’extérieur de l’UE. Si le gestionnaire des frontières européennes n’a pas de stand dédié ici, ses fournisseurs sont disséminés sur le salon. La société française #Cnim_Air_Space est l’un d’eux. « Notre modèle de #ballon_captif #Eagle_Owl gonflé à l’Hélium peut voler jusqu’à 600 mètres de haut, et possède une autonomie de 7 jours », expose fièrement le représentant de l’entreprise. Il est actuellement utilisé par les autorités grecques et l’agence Frontex. Un modèle plus petit a également été expérimenté autour de #Calais par la gendarmerie. Avec sa caméra embarquée, il renvoie en continu les #images vers une station positionnée au sol. « En cas d’alerte, si un zodiac débarque, les autorités grecques sont en capacité de les repérer à des kilomètres avant d’intervenir », précise-t-il. « Il mesure 22 mètres de long, donc le fait de le voir peut aussi avoir un effet dissuasif… ».

    La Grèce accueille également l’expérimentation du projet #Roborder, contraction de #robot et de border (frontière en anglais), lancé en 2017, qui prévoit un #système_de_surveillance des frontières par un essaim de #drones_autonomes, capables par l’intelligence artificielle de déterminer les franchissements. Le projet #iborder_control ambitionne quant à lui de développer un #algorithme capable de détecter les #mensonges des migrants lors de leur passage à l’aéroport.

    Mais sur le terrain, les associations d’aide aux personnes exilées observent que le renforcement de la surveillance des frontières ne décourage pas les candidats à l’asile, mais rend simplement leur parcours plus dangereux. Alors que la surveillance se renforce d’année en année, l’Organisation internationale des migrations a comptabilisé 1 146 décès de migrants sur les routes maritimes vers l’Europe au premier semestre 2021, contre 513 en 2020 et 674 en 2019 à la même période. Mais au salon Milipol, le rêve d’une Europe forteresse a de belles années devant lui.

    https://reporterre.net/Contre-les-migrants-toujours-plus-de-technologie

    ping @isskein @karine4

  • Avec 150 milliards d’euros de réserves, le système de #retraites peut se passer d’une réforme urgente, affirme Adrien Quatennens (LFI).

    Ces fonds existent mais l’Etat ne peut y avoir recours : ils relèvent en très grande partie du secteur privé
    https://factuel.afp.com/http%253A%252F%252Fdoc.afp.com%252F9P64CW-1

    Numéro 2 de La France insoumise, le député Adrien Quatennens récuse toute urgence réformatrice en assurant notamment que le financement du système n’est pas menacé, du fait de l’existence d’un généreux matelas de réserves.

    Maître de conférences à Paris 8, l’économiste Gilles Raveaud, qui avait porté cette question des 150 milliards dans les médias fin 2019, reconnaît que l’Etat devrait livrer une « bataille juridique » pour pourvoir puiser dans ces réserves. Mais cet économiste classé à gauche assure que ce chiffre a le mérite de combattre l’idée, selon lui, « profondément fausse » selon laquelle « le système des retraites serait défaillant » et financièrement à bout de souffle.

    Maître de conférences en économie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Michaël Zemmour assure, lui, que ces réserves complémentaires, même si elles appartiennent au privé, peuvent très bien être prises en compte dans une réflexion globale sur le système de retraite.

    « Quand on dit : notre système n’est pas à l’équilibre on fait un grand mélange Etat, Sécu, et régimes complémentaires et on crée la fiction d’un compte consolidé qui n’existe pas dans la réalité, assure cet économiste. Ce n’est donc pas absurde de regarder les réserves dans leur ensemble, y compris celle du privé ».

  • Blanquer : un champion des affichages pour l’Ecole
    https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/300821/blanquer-un-champion-des-affichages-pour-lecole

    Après la décision de principe dans la loi de février 2019 de l’affichage dans chaque classe des drapeaux tricolore et européen, de la devise de la République et des paroles de la Marseillaise, une autre campagne d’affichage doit s’ouvrir en cette rentrée dans les établissements scolaires : huit affiches censées promouvoir la laïcité à déployer.

    Comme il est écrit dans « L’Humeur du jour » du 28 août de Télérama, « la campagne de communication sur la laïcité, lancée dès la rentrée par le ministre de l’Education nationale, témoigne d’une dangereuse confusion abondamment moquée sur les réseaux sociaux. Huit affiches, déployées dans les établissements scolaires et sur Internet montrent des élèves de tous âges dans diverses situations (piscine, salle de classe, récréation...) avec un slogan : ’’c’est ça la laïcité’’, repris et accolé à des prénoms soulignant la diversité des visages montrés- des enfants blancs avec d’autres qui ne le sont pas. D’abord on ne voit pas bien en quoi la laïcité ’’permet’’ à Milhan et Aliyah de ’’rire des mêmes histoires’’ ou à Inès, Lenny, Simon et Ava ’’d’être ensemble’’. Ensuite l’assignation de religions supposées à des prénoms (car la laïcité concerne bien la religion et non les origines !) pose un sérieux problème. Enfin cette campagne n’évoque pas explicitement la neutralité de l’Etat et de ses agents, la liberté de croyance et de pratique, le respect des convictions, pourtant principes fondamentaux de la laïcité »

    En réalité, cette campagne d’affichage ne s’adresse pas vraiment aux élèves (car ils ne pourront pas y comprendre grand chose) mais aux adultes, plus précisément aux électeurs.
    C’est une campagne foncièrement politicienne, à l’instar de celle qui a déjà eu lieu au moment du vote de la loi « Pour une école de la confiance »...

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/08/27/une-campagne-du-gouvernement-pour-promouvoir-la-laicite-a-l-ecole-fait-debat

    • « Le sous-texte, c’est que la laïcité est faite pour corriger les défauts des élèves de culture et de confession musulmanes. » Jean-Louis Bianco réagit à la campagne islamophobe de l’EN.
      https://www.humanite.fr/la-laicite-cest-lunite-des-citoyens-dans-la-diversite-jean-louis-bianco-rea

      Jean-Louis Bianco : Ces images sont hors sujet. Nulle part il n’est question de ce qu’est la laïcité, à savoir la neutralité des services et des institutions publics, la séparation des Églises et de l’État et la liberté de conscience. Nager ensemble dans la piscine ou lire ensemble le même livre, comme le font les enfants dans cette campagne, ça n’a rien à voir avec la laïcité, dont la définition n’est donnée nulle part. Par ailleurs, c’est le ministère de l’Éducation qui lance cette opération, et on ne comprend pas pourquoi on ne nous montre que des enfants, alors que c’est aussi aux enseignants que s’imposent des obligations en matière de laïcité, en particulier le devoir de neutralité. On ne les voit pas alors que ce sont eux, avec l’ensemble des personnels de l’éducation nationale, qui transmettent les principes et les valeurs.

      #paywall

    • Les prénoms de la laïcité, ou comment cacher l’islamophobie
      http://imagesociale.fr/10028

      Le système éducatif français est notoirement inégalitaire. Sur 13 millions d’élèves, quelque 17% sont scolarisés dans l’enseignement privé, à 95% catholique. Un service payant, subventionné par l’Etat, qui accueille majoritairement les enfants des classes moyennes et supérieures. Fermant les yeux sur cette division simultanément sociale et confessionnelle, le ministère de l’Education nationale a lancé fin août une campagne vantant l’intégration de la minorité musulmane. Fidèle à la vision néoconservatrice de la mise au pas de l’ennemi intérieur, une série de 8 visuels associe des jeunes dont l’identité ethno-culturelle est signifiée par l’association du prénom et de la couleur de peau, avec un slogan qui vante l’égalitarisme du système scolaire.

      Mais l’égalité promue par la campagne n’est pas l’égalité homme-femme, ni même l’égalité des chances, supposée remédier aux inégalités sociales. Symptomatique de la droitisation du paysage politique, ces objectifs sont ici remplacés par l’emblème du paternalisme français : la « laïcité », qui permet d’évacuer la promesse républicaine au profit d’une grille de lecture religieuse. A l’opposé de la laïcité inclusive de 1905, la laïcité suprémaciste des lois sur le voile ou de la loi « séparatisme » est un instrument de stigmatisation des minorités issues de l’immigration, qui prolonge les logiques coloniales de hiérarchisation des populations en fonction de leur origine. Vivement critiquée dès son lancement pour son caractère raciste, la campagne du ministère de l’Education nationale affiche en effet de manière transparente la trahison de l’idéal républicain, où l’islamophobie devient le principal ciment de l’unité nationale. Confirmation du malaise : les visuels ont été depuis retirés du site du ministère.

      Comme tout énoncé raciste, les images de la campagne s’appuient sur une forte dimension implicite. Derrière l’apparence d’un melting-pot souriant, que l’on pourrait lire comme un éloge de la diversité d’inspiration antiraciste, le mot-clé « laïcité » donne le mode d’emploi de l’organisation des signes. « Le sous-texte, c’est que la laïcité est faite pour corriger les défauts des élèves de culture et de confession musulmanes » explique Jean-Louis Bianco, ancien président de l’Observatoire de la laïcité, supprimé par le gouvernement pour sa fidélité à l’esprit de 1905. Un siècle plus tard, la laïcité suprémaciste suggère en effet d’interpréter les affiches en cherchant les marques d’une opposition basée sur l’appartenance ethno-culturelle...

  • Menteur un jour, Menteur Toujours !

    Le certificat de vaccination de Macron n’indique pas le 31 mai comme il l’a annoncé en grande pompe mais le 13 juillet.
    Ça commence à faire beaucoup…
    Néron nous a incendié le 12 dans une logorrhée haineuse contre les non-vaccinés et il s’est fait vacciner le lendemain.
    #Manifs28aout

    https://twitter.com/realmarcel1/status/1430883080391307266

    https://www.mediapart.fr/journal/france/260821/imbroglio-autour-de-la-vaccination-de-macron?onglet=full

    Le chef de l’État avait annoncé s’être fait vacciner le 31 mai. Or, d’après les données de l’Assurance-maladie consultées par Mediapart, il aurait été vacciné le 13 juillet, au lendemain de son allocution présidentielle sur le passe sanitaire. L’Élysée évoque une « erreur » dans la transmission des données.

    L’affaire paraissait entendue : après avoir été contaminé par le Covid-19 en décembre 2020, ce qu’il avait lui-même révélé dans une logique de transparence alors saluée par la majorité, Emmanuel Macron avait été vacciné, le 31 mai 2021, jour de l’ouverture de la campagne de vaccination à tous les adultes.
    La lecture des articles est réservée aux abonnés.

    Ou quand un mensonge devient une « erreur » de communication...

    #erreur_de_Transmission :))

    • « Comme l’a prouvé l’imbroglio autour de l’injection d’Emmanuel Macron, la base de données des vaccinés du Covid est un fichier de police comme les autres : un vaste open bar. »
      @metroet_
      Pourquoi les données de vaccination sont si mal protégées
      https://www.mediapart.fr/journal/france/270821/pourquoi-les-donnees-de-vaccination-sont-si-mal-protegees#at_medium=custom

      Chaque professionnel de santé peut, en quelques clics, obtenir le numéro de Sécurité sociale d’une personne et accéder à ses données vaccinales, y compris celles du président. Cette possibilité est en outre ouverte à certains agents administratifs. Pourtant, pour la Cnam et la Cnil, ce dispositif ne pose pas de problème.

      La faille béante dans le secret médical ayant conduit à la divulgation des données vaccinales d’Emmanuel Macron était dénoncée depuis de nombreux mois. Elle est pourtant assumée totalement par les autorités et même validée par le gendarme des données personnelles, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

      Par manque d’anticipation, l’assurance-maladie n’a eu qu’un mois et demi pour développer le système informatique de suivi de la campagne de vaccination. Selon nos informations, celui-ci souffre de plusieurs failles : il permet à un médecin d’accéder à tous les dossiers des Français tandis que la procédure de signalement des effets indésirables a été mise en œuvre a minima.

      https://twitter.com/oliviertesquet/status/1431334739345031171

    • « France test ou la preuve que l’absurdistan autoritaire sauce startup nation est un danger de sécurité et de libertés publiques.

      À tous les étages, une improvisation idiote ! »

      Covid : une fuite massive de résultats de tests antigéniques
      31 août 2021 Par Jérôme Hourdeaux
      https://www.mediapart.fr/journal/france/310821/covid-une-fuite-massive-de-resultats-de-tests-antigeniques

      Plus de 700 000 résultats de tests, et les données personnelles des patients, ont été durant des mois accessibles en quelques clics en raison de failles béantes sur le site de Francetest, un logiciel transférant les données des pharmaciens vers le fichier SI-DEP et pourtant non homologué.

      #paywall

      Les données personnelles et les résultats des tests Covid de plusieurs centaines de milliers de personnes ont été durant plusieurs mois accessibles à tous en quelques clics en raison de plusieurs failles de sécurité sur la plateforme Francetest, une société transférant les données des pharmaciens au fichier SI-DEP, le fichier centralisant l’ensemble des données des tests.

      https://twitter.com/Poulin2012/status/1432680957664972802

  • Dictature numérique
    https://www.monde-diplomatique.fr/2021/08/HALIMI/63421

    Bienvenue en Chine occidentale ! L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande que les États s’emploient à convaincre de l’utilité — incontestable — du vaccin contre le Covid-19 plutôt que d’user de la contrainte. Mais M. Emmanuel Macron en a décidé autrement. Ce président qui ne cesse de pourfendre l’« illibéralisme » ne conçoit les libertés publiques que comme une variable d’ajustement. D’ailleurs négligeable, et destinée à s’effacer derrière toutes les urgences du moment — médicales, sécuritaires, guerrières. Interdire à des millions de personnes de prendre le train, de commander un plat en terrasse, de voir un film en salles sans avoir prouvé qu’elles n’étaient pas infectées en fournissant le cas échéant, dix fois par jour, une pièce d’identité que le commerçant devra parfois vérifier lui-même nous fait entrer dans un autre monde. Il existe déjà. En Chine, précisément. Les agents de police y disposent de lunettes de réalité augmentée qui, reliées à des caméras thermiques placées sur leurs casques, permettent de repérer une personne fiévreuse dans une foule (1). Est-ce cela que nous voulons à notre tour ?

    En tout cas, nous entérinons plutôt benoîtement l’invasion galopante du numérique et du traçage de nos vies intimes, professionnelles, de nos échanges, de nos choix politiques. Interrogé sur les moyens d’éviter que nos données, une fois nos téléphones portables piratés, ne deviennent des armes braquées contre nous, M. Edward Snowden a déclaré : « Que peuvent faire les gens pour se protéger des armes nucléaires ? Des armes chimiques ou biologiques ? Il y a des industries, des secteurs, pour lesquels il n’y a pas de protection, et c’est pour ça qu’on essaye de limiter leur prolifération. »

    C’est tout le contraire que M. Macron encourage en précipitant le remplacement des interactions humaines par un maquis de sites administratifs, de robots, de boîtes vocales, de QR codes, d’applications à télécharger. Dorénavant, réserver un billet, acheter en ligne, exige à la fois une carte bancaire et la communication de son numéro de téléphone portable, voire de son état civil. Il fut un temps, qui n’était pas le Moyen Âge, où l’on pouvait prendre le train en demeurant anonyme, traverser une ville sans être filmé, se sentir d’autant plus libre qu’on ne laissait derrière soi nulle trace de son passage. Et pourtant, il y avait déjà des enlèvements d’enfants, des attentats terroristes, des épidémies — et même des guerres.

    Le principe de précaution ne connaîtra aucune limite. Est-il très prudent, par exemple, de côtoyer dans un restaurant une personne qui aurait un jour voyagé au Proche-Orient, éprouvé des bouffées délirantes, participé à une manifestation interdite, fréquenté une librairie anarchiste ? Le risque de ne pas terminer son repas à cause d’une bombe, d’une rafale de kalachnikov ou d’un coup de poing dans la figure n’est pas énorme, mais il n’est pas nul non plus... Faudra-t-il donc bientôt que tous les passants présentent un « passe civique » garantissant leur casier judiciaire vierge et l’aval de la police ? Ils n’auraient plus ensuite qu’à errer tranquilles dans un musée des libertés publiques, devenues « territoires perdus de la République ».

    Serge Halimi

  • Forget build back better - what if crisis is the new normal?
    New disasters are materialising in the form of deadly floods in Western Europe, India and China; forest fires are burning out of control around the Mediterranean, the West Coast of the USA and even Siberia; serious droughts are affecting Brazil, Madagascar and Mexico.

    High-temperature records are broken in Canada and other places. The human fatalities from these disasters may be smaller compared to those of the pandemic but the impact on lives, livelihoods and infrastructure is significant and growing.

    Polycrisia
    Welcome to “Polycrisia”, the period of human history when there is a succession of crises, one after another but also overlapping, straining the assets meant for emergency response and forcing a different kind of planning and implementation cycle on public administrations, private companies and individual households alike; or so it should.

    In Siberia, volunteers wage war on Russia’s wildfires with shovels and saws
    Spain’s emergency services hope rain will help extinguish Catalonia forest fires
    There is remarkable inertia, though, and hope against hope that the world will soon be able to get out of these continuous and interconnected crises. Thus, the talk about returning to strong GDP growth, with recovery and rehabilitation at all levels, “normalcy” eventually settling back and everybody going about their usual business like before. Comforting as this may sound, it is a fallacy and the sooner we turn our minds away from it the better.

    Political and economic thinking and decision-making are still done with a quick return to normalcy fixation in mind
    There is a huge difference between contemplating a “normal” world without pandemics, climate catastrophes and financial collapses, and a world that prepares itself for more of the above and even other calamities. In the first, “normal” world, one would try to restore global supply chains, move to industrial-scale renewable energy sources as a growth strategy, and rely again on the global financial system to provide the necessary resources with an emphasis on efficiency and profits.

    In the second world, one would ensure minimum local supply of key goods, promote energy communities that establish local energy sufficiency via locally relevant renewable energy sources, and would readjust finance to cater to the needs of small and medium enterprises, individuals and communities.

    In this second, “Polycrisian” world, there would be a lot more tolerance for positive inefficiencies, like undeveloped natural spaces and other adaptation measures to secure homes and key infrastructures against floods, local food production to minimise carbon footprint and ensure survival in case of supply cut-offs, water stocks in case of droughts.

    Adaptation would thus be on a par with mitigation, instead of remaining the neglected child of the international climate action regime and of commitments made by state and non-state actors.

    In the spirit of preparedness one should also ensure resilience against multiple other crises looming in the horizon, such as small or big telecommunication and internet disruptions, due to infrastructure problems or cyberattacks. Among the worst and most difficult potential crises to plan around are those associated with the apparent cracks in the fabric of societies, including authoritarian measures by governments, civil disobedience and “culture wars”. With the successive crises and the globalised economic system marginalising more and more people, exacerbating their precarious situation and increasing relative inequalities, the crisis of democratic governance will be a major challenge to tackle even in previously stable countries and regions.

    Unfortunately, despite the clear alarming signs and the prolific talk about resilience, the sense is that political and economic thinking and decision-making are still done with a quick return to normalcy fixation in mind.

    The assumption is that the mega-crisis we just faced (and are still facing) was a one-off phenomenon, a freak occurrence that will not repeat itself in any comparable way any time soon. So the talk about resilience is directed towards the past, dealing with unfinished business keeping us from returning to normalcy, or even “building back better”.

    Reality and the big picture, though, call for a much more cautionary approach in “building forward better”, which should be our goal. In the era of Polycrisia that has dawned, those who prepare – countries, regions, companies, people – will reap the benefits of resilience and decent survival, while the others will keep tormenting themselves and the world.

    Georgios Kostakos is Executive Director of the Brussels-based Foundation for Global Governance and Sustainability (FOGGS). He has been extensively involved in global governance, sustainability and climate-related activities with the United Nations and beyond.

    https://www.euronews.com/2021/07/27/forget-build-back-better-what-if-crisis-is-the-new-normal-view?utm


    https://pbs.twimg.com/card_img/1419979404575272963/6hiiwEkE?format=jpg&name=small

  • Passe sanitaire : attaquons l’obligation d’identification
    https://www.laquadrature.net/2021/06/09/passe-sanitaire-attaquons-lobligation-didentification

    Le gouvernement vient de lancer son système de passe sanitaire. Nous allons déposer un référé (recours d’urgence) contre ce passe sanitaire devant le Conseil d’État car il divulgue de façon injustifiée des données sur l’état civil et des données de santé.

    L’accès aux grands événements sera limité aux personnes présentant certaines garanties contre la pandémie, telles que le fait d’être vaccinées, d’avoir réalisé un test PCR ou de s’être récemment rétablies de la maladie. Ce n’est pas cette limitation que nous avons choisi d’attaquer. Le problème principal que nous attaquons est que, pour apporter la preuve d’une telle garantie, chaque personne devra fournir un passe sanitaire comportant son nom afin, comme l’a expliqué Cédric O, de prouver qu’elle en est bien la titulaire par la production d’une carte d’identité ou d’un passeport. Ainsi, l’accès aux grands événements sera en pratique limité aux personnes disposant d’une carte d’identité ou d’un passeport. C’est cette conséquence du passe sanitaire que nous sommes sur le point d’attaquer devant le Conseil d’État.

    Si, en pratique, la possession d’une carte d’identité semble être une obligation pour beaucoup de personnes, elle ne l’est pas en droit : notre identité se prouve par tout moyen (pendant des siècles, par exemple, elle se prouvait simplement par témoignage oral, ce que l’administration admet d’ailleurs comme étant toujours valable). La possession d’une carte d’identité ne doit pas s’imposer davantage qu’elle ne l’est aujourd’hui, car ce type de fichage généralisé risque d’avoir de terrible conséquences avec le développement des nouvelles technologies et la légalisation de la surveillance de masse.

    • On parle d’un mec à l’origine du groupuscule Vengeance Patriote qui entraîne ses militants au combat façon paramilitaire mais pour Coralie Dubosc, la vidéo d’appel au meurtre de #Papacito est un caprice de Mélenchon.

      LREM, le barrage troué...

      https://twitter.com/realmarcel1/status/1401922145891098624
      Pour situer un peu mieux, voilà de qui on parle.
      https://www.streetpress.com/sujet/1603295168-vengeance-patriote-groupuscule-extreme-droite-militants-comb

    • Le déni médiatique de la violence d’extrême droite

      Dure journée. L’emploi du temps prévu s’est surchargé de toutes les tâches liées à la résistance à la meute médiatique alléchée par le plan de com du « printemps républicain ». En effet, quatre heures après l’émission sur France Inter du dimanche, le premier de ces doriotistes se réveille et trouve dans mes propos à l’émission ce qu’aucun des quatre journalistes présents sur le plateau n’avait entendu ni vu : une improbable séquence soi-disant complotiste. Pourtant, je répétais seulement ce que des dizaines d’articles de presse avaient dit avant moi : que les assassins attendent souvent les élections pour faire parler d’eux. Comme ce délire n’était pas vraiment convaincant, les ventilateurs à fiel se tournèrent vers le récit des parents de victimes pour mieux me flétrir grâce une dose d’affect empathique. Il m’a semblé que ces gens ne savaient pas vraiment ce que j’ai réellement dit, mais réagissaient à ce que leurs interrogateurs me faisaient dire. Mais ainsi fut réunie une belle base pour un long spasme d’indignation médiatique sur toutes les chaînes. Et sur tous les journaux dans la main des 9 milliardaires propriétaires de toute la presse et de ceux qui la font. Car pour eux mon dernier score dans les sondages est déjà un attentat contre leur pouvoir de bashing.

      Alors, sentant l’ambiance propice, un youtubeur d’extrême droite, recommandé comme « ami » par Éric Zemmour, met en ligne une vidéo sur l’art d’assassiner un électeur insoumis. Nous sommes glacés d’effroi. Pas certains journalistes. Et c’est peut-être encore plus glaçant.

      Tranquillement plusieurs m’accusent d’orchestrer une diversion. Comme si je trouvais mon compte à cette vidéo !! Regardez un instant la scène des coups de poignards et dites ce que vous ressentez en tant que personne normale. La pente CNews d’une bonne partie de la presse est désormais une option éditoriale qui se généralise. Dans cette ambiance, Zemmour a pu venir défendre Papacito sans rencontrer la moindre opposition de sa corporation.

      Je laisse de côté les délires politiques de ceux qui vendaient la peau politique de l’ours avant qu’il soit assassiné. J’en reste à l’essentiel. C’est à dire aux deux bonnes nouvelles de cette séquence. La première : les médias prennent la responsabilité de dire qu’il n’y aura aucun assassin pour profiter des périodes électorales comme cela s’est passé jusque-là. La seconde : pour ces médias aucun d’entre nous n’a rien à craindre des menaces de mort dont nous faisons l’objet. Raison pour laquelle ils leur donnent moins d’importance que la suite du feuilleton de leur manipulation de mes propos.

      Tout le monde peut donc dormir tranquille. Isolés dans des flots de boue et de manipulations nous n’aurons qu’un souhait : que leur déni soit confirmé. Qu’il n’y ait pas d’attentats et que nul d’entre nous ne reçoive un mauvais coup. Tel est désormais le monde dans lequel nous vivons.

      Jlm

    • Je rigole. Mon père, qui se fout de la politique depuis toujours, me raconte que quand même, il a une opinion sur Mélenchon, oui, oui, car « quand même, tu te rends comptes Mélenchon, il en raconte de ces conneries ! ».

      Tu vois, Mélenchon, c’est le gars, on s’intéresse à ce qu’il raconte que quand il raconte qq chose qu’on va pouvoir dire que c’est pourri. Mélenchon, là, tu vois, on va pouvoir dire qu’il est complotiste. Et comme lui, on a le droit de le dire, c’est un gauchiste, et même un islamogauchiste, alors on a tous les droits, et on va donc le dire sur tous les tons, et sur toutes les ondes. Et comme ça, même les gens qui ne se sont jamais forgé de conscience politique, ils vont pouvoir dire que Mélenchon, quand même, quel trou du cul.

      Moi, là, ça fait plus de 15 ans que je lis ce qu’il raconte Mélenchon, et jamais je ne me suis dit qu’il était complotiste. Et même plutôt un petit peu le contraire. Bref.

    • c’est les généralisations théoriques sur « l’oligarchie » (quelques poignées ou 1% qui commandent) qui sont complotistes, elles ne font pas de cas des rapports sociaux qui nous tiennent, ça permet de dénoncer (s’indigner) au lieu de critiquer (analyser). pour jouer au tribun, c’est beaucoup plus adapté.

  • Jupiter et les youtubeurs
    http://imagesociale.fr/9860

    Pendant que les ministres tentent d’imposer à la cinquième colonne islamogauchiste les bonnes manières de l’universalisme républicain, le promoteur de la loi contre le séparatisme a commencé sa campagne en dissociant soigneusement ses publics. Destinée à séduire la cible « jeune », l’opération Mc Fly & Carlito rappelle que le logiciel politique de Macron s’inspire du marketing, où l’on apprend à s’adresser séparément à chaque catégorie de population, en comptant sur l’addition des sous-segments touchés.

    On va pas se mentir, la vidéo de McFly et Carlito restera l’intervention la plus réussie de toute la campagne présidentielle. Et pour cause : elle ne comprend aucun contenu politique, et se borne à la présentation d’un bogosse détendu et farceur...

  • « L’Etat ne doit pas donner suite à l’extradition des exilés politiques italiens, ces “ombres rouges” que poursuit une vengeance d’Etat »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/05/21/l-etat-ne-doit-pas-donner-suite-a-l-extradition-des-exiles-politiques-italie

    En menant à terme la procédure d’extradition de 10 exilés politiques italiens, l’Etat français serait « complice d’une opération de réécriture de l’histoire ». Dans une tribune au « Monde », près de 300 personnalités, parmi lesquelles l’écrivaine Annie Ernaux, le cinéaste Robert Guédiguian, l’écrivain Pierre Lemaitre et le comédien Bruno Solo, réclament leur liberté totale et l’arrêt des poursuites à leur encontre.

    Tribune. Le mercredi 28 avril, une opération de police d’ampleur arrêtait neuf Italiennes et Italiens dans le cadre d’une procédure d’extradition visant à expulser 10 femmes et hommes vers l’Italie où les attend la prison à vie. Ces 10 personnes, visées par la procédure d’extradition qui a débuté ce jour-là, vivent en France où elles ont été accueillies il y a plusieurs décennies.

    Des vies ont été reconstruites, des familles fondées, protégées par le refus de principe de la France de répondre aux demandes d’extradition de militantes et militants politiques. Au tribunal de la cour d’appel, la justice française a décidé différents degrés de liberté surveillée en attendant les audiences programmées en juin pour chacune devant la chambre de l’instruction pour examiner la demande d’extradition vers l’Italie.
    Archive : Le long exil de l’extrême gauche italienne à Paris

    Arrêter quarante ans plus tard des personnes en exil est une honte pour l’image internationale de la France, en totale contradiction avec les valeurs universelles qu’elle prétend défendre. Ces personnes en exil en France y avaient trouvé une fragile protection face à la répression et à la justice d’exception qui sévissaient alors dans leur pays.
    Les faits reprochés remontent à plus de quarante ans

    A partir de la fin des années 1970, plusieurs centaines d’Italiennes et d’Italiens recherchés par la justice de leur pays fuient vers la France, où certains s’installent. L’Italie connaît alors la fin d’une décennie d’affrontements politiques et sociaux de très grande ampleur et parfois d’une grande violence.

    De l’attentat néofasciste de la piazza Fontana, à Milan, en décembre 1969, à celui de la gare de Bologne en août 1980, sur les 362 meurtres attribués aux militants d’extrême gauche par le ministre de la justice français, Eric Dupond-Moretti, les deux tiers sont le fait de cette extrême droite adepte des attentats aveugles tuant des dizaines de personnes dans les lieux publics. Cette extrême droite, dont les ramifications dans l’appareil d’Etat sont aujourd’hui avérées, n’a été que marginalement poursuivie.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les asilés italiens ne doivent pas être extradés »

    Les faits reprochés remontent à plus de quarante ans. Les personnes concernées ont été jugées et condamnées en Italie dans des conditions d’une répression féroce et de masse (60 000 procès, 6 000 prisonniers politiques), marquée par de nombreux enfermements sans condamnation, sur la foi d’enquêtes hasardeuses.
    Une législation d’exception

    Marina Petrella [parmi les personnes interpellées le 28 avril], par exemple, a passé huit ans en détention préventive en Italie. Les procédures utilisées pour imposer les peines avaient été jugées, à l’époque, incompatibles avec les principes de l’Etat de droit français. A cette époque, en effet, un arsenal législatif d’exception a été mis en place en Italie, dirigé principalement contre l’extrême gauche.