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  • Les Soulèvements de la Terre

    Visiblement, le ministre des golfs est assez hydraté en ce mois d’août infernal pour pleurer sur quelques mètre carrés de green généreusement arrosés, alors que 72% des nappes du pays sont en dessous des moyennes et 38 départements en alerte sécheresse (dont le 86) ?

    "Voilà donc les moyens d’action « pacifiques » de ceux qui, prétendant défendre une « cause », dégradent, détruisent, saccagent le travail et l’outil de travail d’autrui. Il n’y aura jamais de dialogue possible avec ceux qui entendent imposer leur loi par la violence. Jamais." Marc Fesneau

    Rappel du contexte : le convoi de l’eau contre les #mégabassines et pour le partage de l’eau était hier en pause de midi en plein soleil à côté d’un plan d’eau avec des cyanobactéries et où la baignade était donc interdite.

    Hors du programme prévu par le convoi, quelques dizaines de personnes ont de toute évidence spontanément voulu aller se rafraîchir sur un des points d’arrosage du golf situé juste à côté et ont au passage arraché quelques mottes de green et laissé des messages revendicatifs.

    Rappelons que la présence accrue de cyanobactéries qui interdit l’accès à un nombre toujours croissant de plans d’eau dans le pays est dûe notamment à la surprésence d’azote causée par l’épandage d’engrais de synthèse dans les sols.

    https://www.leparisien.fr/environnement/quest-ce-que-les-cyanobacteries-responsables-de-la-fermeture-de-nombreux-

    Rappelons aussi que les golfs sont une source considérable de gaspillage d’eau, qui fait l’objet de dérogations préfectorales d’arrosages l’été, contrairement à des usages domestiques (arroser son potager) et même parfois agricoles.

    D’après un rapport de 2002 du Sénat, l’ensemble des golfs consommeraient 36 millions de m3 d’eau (équivalent à la ville de Lyon). Un rapport de la fédération de golf de 2019 avance le chiffre de 29 millions de m3. Un golf 18 trous (comme celui de Beaumont-Saint-Cyr) a besoin de 5000m3/jour, soit la consommation en eau de 12 000 habitant-es.

    Les golfs sont aussi très goumands en pesticides : 18kg/ha en moyenne contre 2,5kg/ha en agriculture.

    ℹ️ Source : https://reporterre.net/Arrosage-des-g

    Le golf de Beaumont-Saint-Cyr est d’ailleurs dans une zone d’alerte sécherresse renforcée ⤵️

    Selon notre cartographie interactive @Mediapart, ce golf se situe en territoire Alerte renforcée sécheresse et à proximité d’un cours d’eau dont le débit a diminué de 86%. 👉https://mediapart.fr/journal/ecologie/270723/les-megabassines-l-epreuve-du-chaos-climatique-notre-carte-interactive

    Le golf est un « sport » réservés aux classes sociales (très) supérieures : d’après l’INSEE, le golfeur type est un homme de 48 ans de catégorie aisée (21% des golfeurs gagnent +60k€/an).
    De l’eau pour les loisirs des riches, des restrictions pour les potagers des pauvres.

    Face à cette injustice en pleine sécheresse, de nombreux golfs avaient été d’ailleurs été dégradés par des groupes de « sangliers radicalisé-es » ou autres collectifs l’an dernier.

    En réaction à ces quelques mottes de green arrachées, le préfet Girier de la Vienne a dénoncé une « dégradation intolérable »

    Nous ce qu’on trouve intolérable, c’est qu’un préfet puisse signer en scred un protocole pour 30 bassines, dire 2 mois après « y’aura pas assez d’eau pour les remplir » et enfin torpiller une étude (HMUC) critique des bassines sans subir de conséquences.

    Que dire sur Marc Fesneau, ministre des golfs de son État, si ce n’est qu’il s’émeut d’un golf quand 1/3 des eaux du pays sont polluées avec un fongicides interdits (entre autres exemples) ou que 120 communes sont privées d’eau potable.

    Et c’est bien là la raison pour laquelle on a tardé à réagir : on préférait pédaler que de répondre à cette tentative de panique morale nulle – qui s’est d’ailleurs retournée contre M.Fesneau et la Préfète du 86.

    Si on devait répondre à chaque tentative de diversion, on ne ferait que ça, et c’est ce qu’ils veulent, parce que sur les sujets de fond (mégabassines, protocole antidémocratique, fermes usines, dérogations préfectorales pour les golfs, plan eau, etc.), ils n’ont rien à dire.

    ps : y’a aussi Arnaud Rousseau (@rousseautrocy) qui s’indigne de « de l’atteinte aux biens et aux personnes » et de la « violence », mais devons nous rappeler les pratiques de la FNSEA ? M.Fesneau et lui pourront-ils continuer à discuter ?

    https://basta.media/chronologie-60-ans-d-actions-violentes-faut-il-pour-autant-dissoudre-la-FNS

    https://twitter.com/lessoulevements/status/1693540958715986244

    • Convoi de l’eau : un golf désarmé dans le Poitou
      https://contre-attaque.net/2023/08/20/convoi-de-leau-un-golf-desarme-dans-le-poitou

      Le golf est loisir onéreux pratiqué par les élites. C’est aussi l’un des sports les plus polluants au monde. Et probablement le plus consommateur en eau. Un golf haut de gamme de 18 trous peut avoir une consommation moyenne de 5000 mètres cube d’eau par jour, ce qui correspond à la production nécessaire aux besoins d’une collectivité de 12.000 habitants. Au niveau mondial on estime que 9,5 milliards de litres d’eau sont utilisés chaque jour pour arroser les pelouses des golfs : presque autant que ce que boit l’ensemble de l’humanité ! Pour qu’une poignée de bourgeois mettent leurs petites balles dans des trous.

      Le golf est aussi destructeur des sols. Les parcours doivent présenter un gazon impeccable, sans aspérité, sans vie : les mauvaises herbes, les fleurs, petites bêtes et mottes doivent disparaître. Une étude estime que 18 kilos de pesticides sont utilisés par hectare et par an pour le golf. L’agriculture productiviste en utilise en moyenne 2,5 kg par hectare et par an. Et c’est déjà trop.

      Polluant, ultra-gourmand en eau et réservé aux nantis, le golf est pourtant soutenu par les autorités, qui adoptent des restrictions d’eau pour les particuliers mais privilégient généralement les golfs. Alors qu’une canicule frappe de nouveau la France, la poursuite de ces loisirs irresponsables est un scandale.

      Ce dimanche 20 août, le « convoi de l’eau » parti de Sainte-Soline en direction de Paris entamait sa troisième journée de voyage, drainant 700 cyclistes et des dizaines de tracteurs. En chemin, vers midi, le golf de Beaumont-Saint-Cyr dans le Poitou a été désarmé. Ce golf de 18 trous, dont l’abonnement annuel coûte un SMIC, a été envahi par des dizaines de personnes qui ont fait tomber le grillage, avant de dégrader le gazon, de taguer le slogan « 100 jours pour les sécher » et de saboter le système d’irrigation.

      La gendarmerie a stoppé le convoi et contrôlé des personnes, mais aucune interpellation n’a été effectuée. Le ministre de l’agriculture, ami des lobby les plus destructeurs de l’environnement, s’est excité contre ceux qui, selon lui, « dégradent, détruisent, saccagent le travail et l’outil de travail d’autrui » ajoutant « Il n’y aura jamais de dialogue possible avec ceux qui entendent imposer leur loi par la violence. Jamais ». La préfecture a aussi dénoncé un acte « intolérable ».

      On parle de trous dans une pelouse. Le ministre Fesneau ne connaît même pas les bases du droit, une dégradation pacifique ne sera jamais une « violence ». En revanche, lorsque des milliers de gendarmes ont fait de vrais trous dans les corps d’êtres humains venus manifester à Sainte-Soline, Marc Fesneau a totalement assumé et encouragé ces violences. Leur « dialogue » ne se fait qu’à coups de grenades.

      L’action réalisée ce dimanche n’est pas isolée. L’année dernière le golf de Saint-Cloud avait été attaqué par des “Sanglier-es radicalisé-es”. L’été dernier, le golf municipal de Limoges et le Golf de Panazol avait été envahis et des légumes avaient été plantés dans les trous des greens. Quelques jours plus tôt, des golfs de l’agglomération toulousaine avaient aussi désarmés : les trous bouchés avec du ciment, des pancartes laissées çà et là sur les parcours, et le terrain abîmé. Dans l’Oise en septembre, un autre golf avait été saboté.

      Les végétaux qui nous nourrissent et l’eau qui nous maintient en vie sont plus essentiels que les gazons entretenus pour le plaisir d’une infime minorité de privilégiés.

    • @sombre tu peux effectivement « dé-signer » et re-signer, ça peut même devenir compulsif :-) ceci-dit, le mieux est de partager le plaisir et de trouver deux ou trois autres personnes pour faire monter le compteur ; si en sus ces personnes font l’effort de faire signer d’autres fans, autant ça démarre une « mobilisation » exponentielle de raison 2 ou 3 ?

  • Les inégalité climatiques matérialisent la rupture métabolique du capitalisme.
    https://blogs.mediapart.fr/jlmfi/blog/120823/les-inegalite-climatiques-materialisent-la-rupture-metabolique-du-ca

    Mickaël Correia, Donatien Huet et Cédric Rossi ont produit collectivement un très bel article sur la "captation" des espaces verts aux alentours ou dans les centre-villes. L’occasion d’un prolongement, sur cette matérialisation de la rupture métabolique sociale et climatique du capitalisme. https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/120823/inegalites-climatiques-comment-les-riches-accaparent-les-espaces-verts

    La ville comme Braudel l’a montré, est le cœur des échanges économiques, et non de la production, c’est le cœur du "métabolisme capitaliste", et c’est en son sein, à ses périphéries souvent que ce métabolisme digère les droits individuels, prive, impacte les conditions de vie de ceux qui produisent, en première ligne. L’article de Mickaël Correia, Donatien Huet et Cédric Rossi est très beau, d’abord, car il met des images sous une réalité : le capitalisme ne fait pas qu’affronter la nature comme il affronte les travailleurs dans sa rupture métabolique climatique et sociale.

    La banlieue et l’habitat des travailleur, des producteurs, montrent ce métabolisme arachnéen, qui met les hommes en cage, détruit la nature où la "naturalise", en l’emprisonnant, en supprimant massivement ceux qui savaient ce qu’était la nature d’avant le capitalisme. On l’ignore souvent, mais le concept de nature apparaît à l’âge moderne, à la renaissance, dans son acception actuelle, dominante.

    Istvan Mészáros en 2014, nous dit un certain nombre de choses de ce métabolisme du capital qui condamne les travailleurs, à cette quadruple peine dont l’article parle. ( Beyond Capital : Toward a Theory of Transition, Istsvan Mészáros ).

    Ainsi, nous dit-il quelque chose de l’effondrement dans sa description de l’acharnement du Capital et de son métabolisme à subordonner, parquer, surveiller, en broyant et les hommes et la nature, ce qu’Engels cité dans l’article avait fort justement décrit, et ce que Marx dans le livre 1 du Capital disait déjà, ce qu’il approfondira dans ses carnets longtemps oubliés, consacrés aux Sciences Naturelles.

    Meszaveros nous dit en 2014 :

    La contradiction fondamentale du système capitaliste de contrôle tient à ce qu’il ne peut séparer l’« avancée » de la destruction, ni le « progrès » du gaspillage – même si les résultats sont catastrophiques. Plus il libère les pouvoirs de la productivité, plus il doit libérer les pouvoirs de la destruction. et plus il étend le volume de la production, plus il doit enterrer chaque chose sous des montagnes de déchets étouffants. (Mészáros, 2014, p. 49-50)

    Il poursuit ensuite en démontrant la dérive vers une néo-religion, un fétichisme de l’accumulation capitaliste, qui le conduit à tout transformer, à tout subordonner à la cause de l’accumulation. Il décrit ce métabolisme sur la voie du déclin.

    le système du capital, en tant que mode de reproduction social métabolisant, se trouve dans sa phase descendante de développement historique et peut donc être dit avancé sur le plan capitaliste, mais dans aucun autre sens, et par conséquent, il n’est capable de se maintenir que d’une manière toujours plus destructive et donc, en fin de compte, autodestructrice.

    Ces superbes photos de l’article sont celles du sacrifice des travailleurs par le système capitaliste voué à la croyance, à une religion nouvelle, non séparée de l’État qui lui dévoue son action.

    Kohei Saito dans "La nature contre le capital" cite Marx

    [La production capitaliste] perturbe d’un autre côté le métabolisme entre l’homme et la terre, c’est-à-dire le retour au sol des composantes de celui-ci usées par l’homme sous forme de nourriture et de vêtements, donc l’éternelle condition naturelle d’une fertilité durable du sol. Elle détruit par là même à la fois la santé physique des ouvriers des villes et la vie intellectuelle des ouvriers agricoles. (Marx, 1993, p. 565-566)

    Les travailleurs sont donc "externalisés" de la ville, comme de la nature, comme la production capitaliste en pleine crise écologique (à la suite du rapport Meadows). Le capitalisme a systématisé et reproduit l’externalisation vers le sud de sa production ensevelissant peu à peu la planète sous les déchets.

    Là où la chaleur tape, là où la nature a été chassée et préemptée, là où l’air est viciée et mortelle, là où les déchets se mèlent à des infrastructutes obsolescentes en lambeaux, vivent les travailleurs et les "petites mains", qui produisent le nécessaire et le superflu (les déchets) qui conditionnent l’accumulation du capital divinisé par l’Etat bourgeois, et cette forme démocratique qui fait que celui qui n’a rien pratique une démocratie "dématérialisée" pour le seul intérêt des bourgeois et des actionnaires, une démocratie intéressée, dont la matérialisation ne concerne que les bourgeois...

    https://seenthis.net/messages/1013256

    • Dans l’article d’origine, une explication toute bête, pour Paris au moins :

      « Actuellement, la question de l’entretien est fondamentale dans les aménagements urbains et les projets de rénovation, car cela a un coût, encore plus quand des villes sont sous pression austéritaire – comme beaucoup de communes de Seine-Saint-Denis, poursuit Matthieu Adam. Embaucher des jardiniers formés pour entretenir les arbres est plus cher que d’avoir un agent qui vient nettoyer une dalle au jet d’eau. Ce qui fait qu’en banlieue la végétation est moins présente. »

      Par ailleurs, nombre de projets de rénovation proposent encore des aménagements très minéralisés, en partie pour réaliser de la prévention situationnelle. « En somme, ne pas planter des arbres est plus pratique pour laisser l’espace urbain ouvert afin de contrôler la population via des caméras de vidéosurveillance, des drones ou la simple vue des patrouilles de police », précise le chargé de recherche CNRS.

    • Pour Marseille, un peu différent, les riches privatisent les quartiers végétalisés :

      « En réalité, Marseille reste une ville très minérale où la végétation est plutôt absente, et la saisonnalité invisible. Les espaces verts urbains représentent seulement 4,6 m² par habitant. C’est moins que Paris (14 m2), indique le géographe Allan Popelard, qui dirige la collection « L’ordinaire du capital » aux éditions Amsterdam. Marseille compte environ dix fois moins d’arbres d’alignement par habitant que les autres grandes villes européennes étudiées. »

      Par ailleurs, le nombre d’arbres y est en nette régression : en 75 ans, le cœur historique de Marseille a perdu la moitié de son patrimoine arboré. Professeure à Aix-Marseille Université et chercheuse au Laboratoire Population Environnement Développement, Élisabeth Dorier précise pour Mediapart : « Dans le centre-ville de Marseille, il existe encore quelques rares cours intérieures avec des arbres. C’est une adaptation ancienne aux chaleurs des quartiers historiques qu’il faut à tout prix préserver. »
      [...]
      Allan Popelard : « Cette division socio-environnementale Nord-Sud résulte des choix d’aménagement opérés notamment sous les mandatures de Gaston Defferre (1953-1986) et Jean-Claude Gaudin (1995-2020). Une politique de classe qui a concentré les externalités négatives dans les quartiers nord. »
      [...]
      Les cartographies de la végétalisation et des revenus des ménages font apparaître au sud de la métropole les quartiers chics du Roucas-Blanc et de la colline Périer (7e et 8e arrondissements) où se trouvent des résidences fermées et végétalisées sous vidéosurveillance.

      Depuis 2007, Élisabeth Dorier se penche avec son équipe de recherche sur l’essor de ces résidences sécurisées. « Dans ces quartiers réservés aux privilégiés, les espaces verts sont progressivement privatisés. La colline Périer est devenue un écrin de verdure privé et bien gardé avec murs, patrouilles de gardiennage et vidéosurveillance, détaille la chercheuse. La fermeture résidentielle est ici un outil de valorisation foncière et d’exclusivité sociale. »

  • « Gigantesque revers pour la politique répressive de G.Darmanin et E.Macron contre les mouvements écologistes !

    Le Conseil d’État suspend en référé la dissolution des Soulèvements de la Terre et dénonce l’atteinte à la liberté d’association ! »


    Une belle victoire pour les libertés publiques et l’écologie !
    https://conseil-etat.fr/actualites/le-conseil-d-etat-suspend-en-refere-la-dissolution-des-soulevements-de-

    Le juge des référés du Conseil d’État, statuant dans une formation composée de trois conseillers d’État, suspend aujourd’hui la dissolution des Soulèvements de la Terre prononcée par un décret en conseil des ministres du 21 juin dernier. Saisis par ce collectif et par plusieurs associations, partis politiques et particuliers, les juges des référés estiment qu’il existe un doute sérieux quant à la qualification de provocation à des agissements violents à l’encontre des personnes et des biens retenue par le décret de dissolution.

    Le 21 juin 2023, le Gouvernement a prononcé la dissolution du collectif « Les Soulèvements de la Terre » constitué fin janvier 20211. Ce décret a été attaqué par ce collectif et par plusieurs associations, partis politiques et particuliers qui ont également demandé au Conseil d’État de suspendre en référé cette dissolution.

    Pour qu’il soit fait droit à la demande de suspension en référé, deux conditions doivent être remplies : que la mesure en cause caractérise une situation d’urgence et qu’il y ait un doute sérieux sur sa légalité. Les juges des référés du Conseil d’État estiment que ces deux conditions sont remplies.

    Les juges des référés du Conseil d’État observent tout d’abord que la dissolution des Soulèvements de la Terre porte atteinte à la liberté d’association et crée pour les requérants une situation d’urgence. Ils estiment donc que la première condition nécessaire pour ordonner la suspension est remplie.

    Les juges des référés du Conseil d’État relèvent ensuite que, au stade du référé, les éléments apportés par le ministre de l’intérieur et des outre-mer pour justifier la légalité du décret de dissolution des Soulèvements de la Terre n’apparaissent pas suffisants au regard des conditions posées par l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure2. En effet, ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes. Par ailleurs, les actions promues par les Soulèvements de la Terre ayant conduit à des atteintes à des biens, qui se sont inscrites dans les prises de position de ce collectif en faveur d’initiatives de désobéissance civile, dont il revendique le caractère symbolique, ont été en nombre limité. Eu égard au caractère circonscrit, à la nature et à l’importance des dommages résultant de ces atteintes, les juges des référés considèrent que la qualification de ces actions comme des agissements troublant gravement l’ordre public au sens du 1° de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure soulève un doute sérieux.

    Pour ces raisons, le Conseil d’État, statuant en référé, suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre. Après cette décision provisoire, le Conseil d’État rendra une décision définitive ultérieurement (jugement « au fond »), dont l’ordonnance rendue ce jour précise qu’elle devrait pouvoir intervenir rapidement, vraisemblablement à l’automne.

    • https://reporterre.net/Le-Conseil-d-Etat-suspend-en-refere-la-dissolution-des-Soulevements-de-l

      Doute sérieux

      Ainsi, les juges des référés considèrent que la qualification de ces actions comme des agissements troublant gravement l’ordre public au sens du 1° de l’article L. 212-1 du Code de la sécurité intérieure soulève un doute sérieux.

      Pour ces raisons, le Conseil d’État, statuant en référé, suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre.

      Après cette décision provisoire, le Conseil d’État rendra une décision définitive ultérieurement (jugement « au fond »), dont l’ordonnance rendue ce jour précise qu’elle devrait pouvoir intervenir rapidement, vraisemblablement à l’automne.

      VICTOIRE 🏆 Le Conseil d’Etat suspend le décret de #dissolution des Soulèvements de la Terre !

      Bravo à nous tout•es, individus et organisations, qui nous sommes opposé•es à cette dissolution injuste ✊ Ensemble, nous sommes une force tellurique !

      #OnNeDissoutPasUnSoulevement

      https://twitter.com/lessoulevements/status/1689990527775571968

    • La dissolution des Soulèvements de la Terre est suspendue !
      https://contre-attaque.net/2023/08/11/la-dissolution-des-soulevements-de-la-terre-est-suspendue

      Riposte collective au Conseil d’État et nouvelle gifle pour Darmanin

      Une bonne nouvelle dans la morosité ambiante. Le 21 juin dernier, après avoir réprimé dans le sang la mobilisation de Sainte-Soline, le gouvernement enfonçait le clou en prononçant la dissolution des Soulèvements de la Terre. C’était une offensive inédite : pour la première fois, les autorités utilisaient cette procédure d’exception contre une immense coalition écologiste réunissant des centaines de collectifs et des dizaines de milliers de membres.

      La riposte s’est organisée au Conseil d’État. Les Soulèvements de la Terre ont déposé un recours, invitant leurs soutiens à faire de même. Plus de 4000 personnes ont ainsi déposé des requêtes. L’audience avait lieu le 8 août dernier.

      Ce vendredi 11 août, le Conseil d’État suspend la dissolution des Soulèvements de la Terre. Pour les magistrats, il existe des « doutes sérieux » quant à la légalité de la procédure. Il faut dire que le dossier de dissolution utilisait le livre du chercheur Suédois Andreas Malm « Comment saboter un Pipeline » ou encore les articles de Contre Attaque comme éléments à charge censés justifier la procédure. Un peu léger.

      « Ni les pièces versées au dossier, ni les échanges lors de l’audience, ne permettent de considérer que le collectif cautionne d’une quelconque façon des agissements violents envers des personnes » écrivent les juges du Conseil d’État, ou encore que qualifier les actions comme « troublant gravement l’ordre public soulève un doute sérieux »… Lors de l’audience Pascale Léglise, la patronne du service juridique du Ministère, avait bien du mal à justifier l’accusation « d’éco-terrorisme » lancée par Darmanin.

      C’est une nouvelle gifle pour Darmanin et le gouvernement… Mais attention, cette suspension n’est pas définitive. Le Conseil d’État doit statuer sur le fond « vraisemblablement à l’automne ». Mais la décision rendue aujourd’hui donne toute les clés aux écologistes pour se défendre, le Ministère devra impérativement revoir sa copie pour justifier cette dissolution que nous dénonçons avec force depuis des semaines.

      En attendant, les Soulèvements de la Terre peuvent faire leur grand retour, avec d’autres actions pour l’eau dès la fin août !

    • Les Soulèvements de la Terre

      Et toc Darmanin et Macron ! 😇

      📣 Communiqué sur la suspension du décret de dissolution : une première victoire pour les Soulèvements de la Terre !

      🔗 À lire sur le site web : https://lessoulevementsdelaterre.org/blog/suspension-du-decret-de-dissolution-par-le-conseil

      Suite à l’audience en référé du 8 août 2023 et après délibération, le Conseil d’État suspend le décret de dissolution des Soulèvements de la Terre pris par décret en conseil des ministres le 21 juin.

      Cette première décision du Conseil d’État confirme le caractère profondément inadapté, injustifiable et présomptueux de la procédure de dissolution à notre encontre. Le ministère de l’intérieur a bel et bien voulu tordre - une fois de plus ! - les droits et libertés fondamentales censées être garanties par la constitution et il n’a pas été suivi. Bien que cette décision soit de bonne augure, elle sera rejouée lors d’une audience pour le recours au fond, qui devrait survenir à l’automne selon le Conseil d’État.

      Ce gouvernement, minoritaire à l’Assemblée Nationale, conspué par l’opinion, sourd aux mises en garde syndicales et associatives, ne tient plus que par la répression policière. Du mouvement des retraites aux révoltes pour Nahel, de Sainte-Soline au soulèvement de Nanterre, la séquence politique de ces derniers mois a démontré ce dont il était capable pour défendre les intérêts privés, l’ordre raciste et les lobbys qui ravagent la planète. Le régime macronien est résolument autoritaire. En témoigne l’autonomisation d’un appareil policier qui réprime impunément et se place au dessus de toute justice. En témoigne la doctrine française du maintien de l’ordre qui consiste à tirer à vue sur la foule, en assumant de mutiler et de tuer.

      Dans ce régime qui écrase tout ce qui se soulève, nous avons le droit et le devoir de désobéir. Les Soulèvements de la Terre incarnent cette possibilité face au bouleversement climatique, à l’effondrement de la biodiversité, à l’artificialisation des sols et l’accaparement de ce qui devrait être commun. En partant de la terre et en s’alliant pour la défendre par une suite d’actions concrètes, les Soulèvements contribuent à un basculement du rapport de force dans le champ de l’écologie politique.

      La décision du conseil d’État est un camouflet pour le ministère de l’Intérieur et plus largement pour Macron, qui a hâté la publication du décret. Il nous appartient de leur infliger d’autres défaites, de renouer avec la capacité des mouvements populaires à peser dans le rapport de force. Ne pas baisser les bras, marcher sur la tête des rois ! Impossible de laisser Macron poursuivre pendant quatre ans son entreprise de destruction écologique et sociale sans entrave.

      Nous ne les laisserons pas instaurer un dangereux précédent pour l’ensemble de celles et ceux qui luttent contre la politique du gouvernement.

      Nous remercions avec force et émotion tout.es les personnes, comités, organisations, luttes locales, juristes qui se sont battues sur tous les plans aux côtés des soulèvements ces derniers mois. L’aventure continue !

      ➡️ Prochaines étapes :

      Pour les Soulèvements de la terre, la prochain étape est le départ du convoi de l’eau contre les méga-bassines à sainte-soline à 12h vendredi 18 août prochain avec 900 vélos et 20 tracteurs. Nous y tiendrons un point presse sur la suite du mouvement pour la défense des terres et de l’eau aux côtés des différentes organisations qui ont lancé cette nouvelle mobilisation avec en ligne de mire l’obtention d’un moratoire sur les projets de bassines.

      Nous appelerons aussi à un rassemblement massif devant le conseil d’État lors de l’audience au fond pour réaffirmer : « ce qui repousse partout ne peut être dissout. On ne dissout pas un soulèvement ! », ensemble nous sommes une force tellurique !

      #OnNeDissoutPasUnSoulevement

    • https://seenthis.net/messages/1013127

      La situation ressemble de plus en plus aux Etats-Unis : ce sont souvent les cours, le Conseil d’Etat ou même parfois la Cour de cassation – les juges – qui vont éclairer une décision politique. Ce sont eux, désormais, qui sont des sortes de derniers garants de la démocratie ou des principes de droit.

  • « On peut aimer ou pas #JuanBranco, il n’en reste pas moins vrai qu’il est avocat, et qui plus est, avocat de l’opposition au pouvoir de plus en plus autoritaire de #MackySall. Que dit le Quai d’Orsay ? Allô ? #Senegal »

    Juan Branco arrêté à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/08/05/juan-branco-arrete-a-la-frontiere-entre-le-senegal-et-la-mauritanie_6184563_

    L’avocat Juan Branco a été arrêté samedi 5 août à Rosso, à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, d’après un responsable de la police sénégalaise. Interpellé côté mauritanien, il a été extradé dans l’après-midi vers le Sénégal, selon une source judiciaire. Il est désormais en route vers Dakar, la capitale.

    « L’avocat [Juan Branco] qui était venu ici pour dénigrer nos institutions est entre les mains de la BIP [la brigade d’intervention polyvalente, une unité de police] », a déclaré Antoine Abdoulaye Félix Diome, le ministre de l’intérieur sénégalais, lors d’un débat à l’Assemblée nationale.

    Des photos diffusées plus tôt dans la journée par la presse locale et sur les réseaux sociaux, le montraient à bord d’une pirogue, habillé avec des vêtements de pêcheur de couleur kaki.

    Le Franco-Espagnol, qui fait partie de l’équipe d’avocats de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko, avait créé la surprise, dimanche 30 juillet, en faisant irruption au milieu de la conférence de presse tenue par ses confrères à Dakar. Entré clandestinement au Sénégal, il était, depuis, activement recherché.

    Après la condamnation de son client à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse » dans une affaire de mœurs, Juan Branco avait annoncé, le 22 juin, avoir déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais, Macky Sall, pour « crimes contre l’humanité ».

    « Persécution politique »

    Le 14 juillet, la justice sénégalaise avait répliqué en annonçant son intention de lancer un mandat d’arrêt international contre l’avocat français pour des « crimes et délits », en lien avec les émeutes qui ont secoué le Sénégal en juin après la condamnation d’Ousmane Sonko.

    « Nous opposerons toutes les voies de droit pour faire échec à une éventuelle tentative d’extradition de Juan Branco vers le Sénégal », ont dit à l’Agence France-Presse ses avocats français Luc Brossollet, François Gibault et Robin Binsard, laissant au contraire supposer qu’il se trouvait en Mauritanie. « Son combat judiciaire pour Ousmane Sonko ne justifie pas la persécution politique dont il fait l’objet à Dakar », ont-ils ajouté.

    Plusieurs personnes soupçonnées de l’avoir aidé à passer sous les radars lors de son séjour au Sénégal sont recherchées, d’après les médias locaux. Vendredi, l’avocat Babacar Ndiaye, conseil d’Ousmane Sonko et membre de son parti, a également été arrêté par la sûreté urbaine du commissariat central de Dakar. Il est placé en garde à vue sur instruction du procureur général pour recel de malfaiteurs dans le cadre de l’affaire Branco.

    Jeudi, Alpha Bocar Khouma, maire de Sangalkam, près de Rufisque, a été arrêté. Il aurait, selon la radio sénégalaise RFM, organisé l’hébergement de Juan Branco dans un hôtel au lac Rose. Une photo circulant sur les réseaux sociaux le montre posant aux côtés de l’avocat franco-espagnol.

    • La Défense de l’avocat est un rempart incontournable aux atteintes commises sur les libertés & l’avocat dans sa mission de défense ne saurait être ni bâillonné, ni empêché, ni arrêté. Nul ne saurait faire taire un avocat et la France ne peux tolérer l’arrestation de #JuanBranco !
      https://twitter.com/AlbertLvy1/status/1688148088358121472

      #Viedavocate #JuanBranco arrêté dans l’exercice de la Défense ; la bâtonnière de Paris et France Diplomatie doivent rappeler avec force les principes de la Havane : un avocat n’a pas à être assimilé à son client et bénéficie d’une immunité civile et pénale pour ses propos ! Caroline Mecary

      Bâtonnière de Paris : Avec Vincent Niore, nous rappelons le caractère sacré des droits de la #Défense. Aucun avocat ne doit être entravé dans sa mission, où qu’il soit et quel qu’il soit. La situation de notre confrère, Juan Branco, incarcéré au Sénégal nous préoccupe. Nous agissons activement pour sa libération, en concertation avec ses avocats.

  • « Le contrôle d’identité au faciès est un problème systémique, structurel, institutionnel »

    Dans un entretien au « Monde », l’avocat Slim Ben Achour estime que les contrôles d’identité constituent la « porte d’entrée » des violences policières. Alors qu’il a obtenu plusieurs décisions sur le sujet, en particulier devant la Cour de cassation, il explique pourquoi le droit, et singulièrement la procédure civile, est la clé du succès.

    Près de 14 millions de contrôles d’identité ont lieu chaque année, a indiqué l’Assemblée nationale, le 29 juin 2016, et un jeune Noir ou Arabe a vingt fois plus de risques d’être contrôlé par la police, selon une étude du Défenseur des droits datant de 2017. Les émeutes urbaines sont toutes nées après un contrôle d’identité, et la loi laisse une très grande latitude aux policiers. L’avocat Slim Ben Achour a fait condamner l’Etat à plusieurs reprises pour « faute lourde » et explique au Monde comment il lutte contre ces « contrôles au faciès ».

    Comment en êtes-vous arrivé à batailler contre les contrôles d’identité ?

    En 2005, quand des gamins se révoltaient après la mort de Zyed et Bouna, électrocutés alors qu’ils cherchaient à échapper à un contrôle de police, je me suis dit que j’allais y consacrer une partie de mon temps. C’était un peu un choc pour moi, j’avais fait des études aux Etats-Unis et j’avais touché du doigt l’énorme faiblesse de la compréhension des textes de non-discrimination en France.

    Or, les protocoles utilisés aux Etats-Unis contre les discriminations faites aux Afro-Américains ont été utilisés à Paris par le CNRS : deux sociologues, bons connaisseurs de la police, Fabien Jobard et René Lévy, ont publié une enquête, en 2009, qui portait sur 37 833 personnes. Et il s’est avéré que gare du Nord, par exemple, les Noirs ont 5,6 fois plus de risques d’être contrôlés que les Blancs ; les Maghrébins 5,5 fois. Pour la première fois, le contrôle au faciès était objectivé scientifiquement.

    Des associations de quartier et l’Open Society Justice Initiative sont alors venus me voir, moi qui fais surtout du droit du travail, et, avec Félix de Belloy, un remarquable pénaliste, nous avons monté les premiers dossiers, après un tour de France des quartiers où s’étaient multipliés les contrôles. Le contrôle d’identité est souvent l’interaction qui engendre la violence, les contrôles d’identité ne sont pas perçus comme des violences policières, mais c’en est au moins la porte d’entrée. C’est un rituel d’humiliation, de soumission.

    Pourquoi avoir choisi des procédures civiles ?

    Le pénal est très compliqué, il faut des preuves absolues, difficiles à réunir. A supposer que vous gagniez contre des policiers – ce qui semble impossible en l’état de notre procédure –, le ministre de l’intérieur, quelle que soit sa couleur, dit : « Merci, vous avez identifié les pommes pourries », mais le système n’est en rien remis en cause. Nous sommes donc partis sur des procédures civiles, seules susceptibles d’engager la responsabilité de l’Etat.

    La suite est réservée aux abonnés.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/08/01/police-le-controle-d-identite-au-facies-est-un-probleme-systemique-structure

    • Le pénal est très compliqué, il faut des preuves absolues, difficiles à réunir. A supposer que vous gagniez contre des policiers – ce qui semble impossible en l’état de notre procédure –, le ministre de l’intérieur, quelle que soit sa couleur, dit : « Merci, vous avez identifié les pommes pourries », mais le système n’est en rien remis en cause. Nous sommes donc partis sur des procédures civiles, seules susceptibles d’engager la responsabilité de l’Etat. Nous sommes donc partis sur des procédures civiles, seules susceptibles d’engager la responsabilité de l’Etat. (...)

      Que dit la loi ?

      La loi du 27 mai 2008 dit deux choses. Elle admet un « aménagement de la charge de la preuve » : il s’agit d’établir une présomption, pas une preuve, de discrimination. C’est le but des attestations de témoin. On joint au dossier les statistiques de sociologues, il y en a eu vraiment beaucoup : outre l’étude de Jobard et Lévy, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne en a produit une en 2010, Human Rights Watch en 2012, l’institut de sondage OpinionWay en 2014, et surtout le Défenseur des droits en 2017.

      C’est ensuite à l’Etat d’apporter la preuve qu’il ne s’agit pas de discrimination, qu’il y a une raison réelle à ces contrôles. Or, l’Etat ne cherche même pas à se justifier, les trois quarts du temps, la hiérarchie ne sait même pas qui sont les policiers ayant fait le contrôle. (...)

      Il s’agit d’imposer une réforme dont les policiers ne veulent pas, c’est-à-dire des #récépissés après chaque contrôle, une traçabilité de ces contrôles sous la surveillance d’une autorité indépendante, une réforme de l’#IGPN, la formation des policiers…

      https://justpaste.it/4qhck

      edit idem pour diverses violences policières, il peut y avoir avantage à saisir le TA car le pénal de donne rien (cf. diverses victoires partielles, indemnisation et non pas condamnation de flics suite à des éborgnements par LBD) poke @ant1

      #police #État
      #contrôles_d'identité :
      – Jobard : https://seenthis.net/messages/1008999#message1009082
      – Blanchard : https://justpaste.it/cj369

      #violences_policières #violences_d'État #racisme #présomption_de_discrimination #droit_civil #droit_pénal #défense_militante

  • « Comment ne pas revaloriser le salaire des enseignants, mais au contraire dévaloriser leur métier : la grande arnaque du 2e quinquennat - et tout ce qui restera du passage éclair de Pap Ndiaye… »
    https://www.cafepedagogique.net/2023/07/31/pacte-les-conditions-dexercice-precisees

    Pacte : Les conditions d’exercice précisées

    Une note de service publiée le 27 juillet précise les conditions d’exercice et d’attribution des missions du Pacte dans l’enseignement public. Elle ouvre largement ces missions, y compris aux personnels sans élèves, à temps partiel, quelque soit le cycle d’exercice et autorise même la fragmentation des missions. Elle fixe le calendrier des signatures à la mi octobre. Elle donne la priorité aux missions de remplacement dans le 2d degré et d’exercice en 6ème pour les professeurs des écoles. Et elle définit précisément les missions. Celles-ci sont souvent lourdes car en plus du temps devant élèves il y a souvent des réunions et toujours un bilan à faire. Ces missions généralisent le paiement à la tâche. Y compris pour remplacer de véritables emplois : coordonnateur de la découverte des métiers, tutorat, accompagnement vers l’emploi par exemple. Le Pacte est bien le laboratoire d’une privatisation du métier, où le chef local paye à la tâche et sous forme annualisée des prestations.

  • “Je ne dors plus” : la fin du revenu de citoyenneté sème la confusion en Italie
    https://www.courrierinternational.com/article/pauvrete-je-ne-dors-plus-la-fin-du-revenu-de-citoyennete-seme

    La droite italienne estime que la disparition du revenu de citoyenneté a pour but de lutter contre “l’assistanat”. Une femme à Naples, le 10 juillet 2023. Photo Ciro De Luca/REUTERS
    [ Mention spéciale au service icono pour cette photo bien pourrie ! ]

    À partir du 1er août, environ 169 000 familles transalpines cesseront de percevoir l’aide sociale destinée aux plus démunis. Si la mesure avait été annoncée il y a plusieurs mois par le gouvernement conservateur, la transition vers un nouveau système suscite de nombreuses de polémiques.

    Le témoignage de Barbara, relayé par Avvenire, symbolise la détresse à laquelle font face certaines personnes ces derniers jours. “Jeudi après midi, j’ai reçu un SMS qui m’informait que mon revenu de citoyenneté serait suspendu à partir du 1er août, raconte au quotidien catholique cette femme de 35 ans. J’ai pensé à une erreur, mais on m’a dit que seules les personnes avec des fils mineurs ou avec un handicap bénéficieront dans le futur d’une mesure similaire. Pour ma part, je vais recevoir des informations pour poursuivre un parcours d’insertion au travail [elle est actuellement au chômage], mais je ne sais pas quelle indemnité je vais recevoir et quand. Depuis deux jours, je ne dors plus. Ma première pensée a été le loyer. Je ne peux pas me permettre de ne pas payer.”

    https://jpst.it/3j_gd

  • A dérouler pour comprendre le crépuscule du #macronisme.⤵️
    « L’effondrement de l’autorité de l’Etat en 1 mn chrono. »
    https://threadreaderapp.com/thread/1684696179324469248.html


    L’homicide de Nahel déclenche les + gdes émeutes d’Europe. Puis en maintien de l’ordre les policiers tuent un jeune homme et en mutilent plusieurs autres. Dans un retournement incompréhensible, des agents se mobilisent pour exprimer leur colère : on ne saurait leur en vouloir. Et, ayant perdu le contrôle sur les services qu’ils sont censés commander, le DGPN et le PP, en viennent à réclamer un privilège policier face à la mise en détention provisoire, portant atteinte à l’égalité devant la loi.

    Stupéfiante violation de la règle de neutralité des hauts fonctionnaires vis à vis des institutions. Et, le ministre de l’intérieur se solidarise de ce geste de défi à la République, à sa propre autorité ! A sa constitution ! La dignité de la fonction est abaissée. Qu’on en juge plutôt. En 1983, face à une fronde policière, le premier ministre met à pied le DGPN et le PP sont mis à pied avant la fin du cortège protestataire. En 1986, dès le lendemain de l’homicide policier de Malik Oussekine par les voltigeurs, les étudiants sont reçus au ministère de l’Intérieur, tandis que le ministre délégué Alain Devaquet présente sa démission.

    En 2023, pas 1 mot pour les tués et mutilés. Quelle indignité. La situation est tout à fait atypique, un président sans majorité et un ministre sans autorité et ayant épuisé son carnet de chèque sont soumis aux conditions exorbitantes des syndicats majoritaires. Le ministre n’est pas capable de faire porter le RIO aux agents, de faire respecter les règles d’usage des armes. Ni même d’afficher sa compassion pour les victimes des violences policières. La démocratie policière prend ses aises. L’autorité de l’Etat commence avec celle des ministres sur leurs agents. Et s’achève avec l’inversion de cette relation. Nous y sommes.

    https://twitter.com/gunthert/status/1684822195858530305

  • Hedi : rappel des points essentiels - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/07/27/hedi-rappel-des-points-essentiels

    Il y a quatre semaines à Marseille Hedi, 22 ans, subissait une tentative d’homicide et des actes de barbarie par quatre agents de la BAC. Depuis, l’affaire a pris de telles proportions, les syndicats policiers et la hiérarchie des forces de l’ordre ont tellement saturé les médias de leurs mensonges, que les éléments clés sont passés au second plan. Ils sont pourtant essentiels pour comprendre la gravité de la situation. En voici un résumé chronologique en 12 points :

  • « Deux chefs de la police s’en prennent publiquement à nos principes républicains : l’égalité des citoyens devant la loi, l’indépendance de la justice et la séparation des pouvoirs.

    Dans le silence coupable du pouvoir politique. Le Président doit réaffirmer l’autorité politique de l’Etat. »

    https://video.twimg.com/amplify_video/1683133339929296900/vid/720x720/ZnuBFcjdayxZxfWs.mp4?tag=16

    Le silence de #Darmanin sur les propos du DGPN #Veaux et du préfet #Nunez, est réellement inquiétant. Soit il approuve [leurs] propos (...) et c’est grave. Soit il les désapprouve et c’est encore plus grave qu’ils aient osé les tenir. Pour le reste, ce qui se passe depuis 24h est terrible : la police ne peut pas déjuger la justice et oui un policier peut dormir en prison de façon provisoire s’il est soupçonné d’avoir commis une faute.

    Cousu de fil blanc : le porte parole de la police qui retweete l’interview lunaire de #FredericVeaux. On le répète : les policiers sont des justiciables ordinaires, surtout lorsqu’ils sont soupçonnés d’avoir tué à bout portant ou tabassé à mort. Personne n’est au dessus des lois, à fortiori ceux qui sont chargés de la faire respecter.

    https://twitter.com/francoisedegois/status/1683364689898622977

  • La mutation radicale de Twitter en X : un nouveau logo et bientôt un nouveau nom
    https://www.frandroid.com/android/applications/1751949_la-mutation-radicale-de-twitter-en-x-un-nouveau-logo-et-bientot-u

    L’arrivée de Musk à la tête de Twitter a été marquée par une fusion avec une société nouvellement formée, nommée X Corp. Il semble qu’Elon Musk voit cette fusion comme une opportunité de transformer la nature de Twitter, en faisant allusion à son désir de faire de la plateforme « X, l’application de tout ».

    • #compuserve #aol #cimetière

      Le projet de service X semble vouloir s’imposer comme une sorte de « marché mondial d’idées, de biens, de services et d’opportunités » soutenu par l’intelligence artificielle. Il inclurait des services bancaires et de paiement, mais aussi de l’audio, de la vidéo et de la messagerie. Linda Yaccarino, la CEO de Twitter, a ainsi défini X comme une plateforme englobant des capacités audio, vidéo, de messagerie et bancaires, traduisant une véritable ambition de tout-en-un.

    • Le réseau social qui fait tout, c’est pas nouveau comme idée. Par exemple Facebook qui se rêvait en certificateur d’identité numérique pour toute la planète et tous les services (supposant que nous on rêvait tous de s’identifier sur le site des impôts avec notre identifiant Facebook…).

      Avec ce gros écueil que jusqu’à présent, ce sont ceux qui tiennent les systèmes d’exploitation des smartphones qui peuvent « tout faire » : certifier l’identité, accepter ou bloquer le tracking, accepter ou bloquer la publicité, faciliter les paiements numériques, accepter ou bloquer les outils qui jouent avec vie privée (genre identification des personnes sur les photos), et plus simplement encore intégrer directement dans leur système tel outil qui jusque là était l’objet d’une entreprise tiers (tuant ainsi le produit de cette entreprise).

      Facebook a tenté sa petite guerre contre Apple, et n’a pas gagné.

    • « Le sens du rachat de Twitter par Musk, c’est que l’agora des conversations et des débats publics n’est plus rentable. Bye bye Twitter : X est l’annonce d’un projet de services payants, qui reste à élaborer. Mais l’oiseau bleu n’aura pas de successeur… »
      https://www.journaldunet.com/media/publishers/1523915-twitter-devient-x-derriere-le-chaos-une-veritable-strategie

      Elon Musk transforme peu à peu l’ex réseau de microblogging pour se rapprocher de la super app qu’il imagine depuis des années. Un pari risqué.

      En devenant X, Twitter ne change pas seulement de logo et de nom. Le réseau de microblogging devra à terme devenir une super app, comme le précise Linda Yaccarino, sa directrice générale. « X est l’avenir de l’interactivité illimitée – centrée sur l’audio, la vidéo, la messagerie, les paiements, les opérations bancaires – créant une place de marché mondiale pour les idées, les biens, les services et les opportunités. Propulsé par l’IA, X nous connectera tous d’une manière que nous commençons à peine à imaginer », indique-t-elle dans un tweet publié ce dimanche 23 juillet. Le changement radical de stratégie consistant à transformer Twitter en une « application à tout faire » est donc acté, comme Elon Musk l’avait publiquement déclaré à l’occasion de la nomination de sa nouvelle DG le 12 mai dernier. Mais ce pari est-il réaliste ? Et les mesures annoncées depuis l’arrivée de son nouveau patron, cohérentes ?

  • « Derrière chaque caillou qu’on soulève en macronie, il y a un conflit d’intérêts. »

    France Travail, Ferracci au nom du père, du fils et du business
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/info-blast-france-travail-ferracci-au-nom-du-pere-du-fils-et-du-business-

    Intime d’Emmanuel Macron, le député Renaissance Marc Ferracci a piloté les réformes de Pôle-Emploi et la création de France Travail, l’organisme public qui doit lui succéder une fois le projet de loi adopté. Patron du groupe Secafi-Alpha, son père en profite pour privatiser en douceur l’agence publique en la vidant de sa substance. Il y a mieux : l’opération - c’est une information Blast - va bénéficier personnellement à Pierre Ferracci au terme d’un circuit dont nous détaillons les éléments. Et aussi... à son fils. Un conflit d’intérêts digne de l’affaire Kohler. Révélations.

    Bye-bye Pôle-Emploi, bonjour France Travail. Trois semaines après sa présentation en conseil des ministres par Olivier Dussopt, le ministre du Travail, la commission des affaires sociales du Sénat a adopté le projet de loi « plein emploi » le 28 juin 2023. Le texte est désormais discuté en séance plénière au Parlement, depuis ce lundi 10 juillet.

    #FranceTravail

    • Sa thèse de doctorat portait sur « l’évaluation des politiques d’emploi et de formation professionnelle et sur l’analyse du système d’assurance chômage. » Sur le papier, cet économiste proche de Philippe Aghion et Pierre Cahuc, les deux autres inspirateurs du programme économique du candidat Macron en 2017 et son directeur de thèse pour le second, semble parfaitement compétent pour piloter les réformes de l’assurance chômage.

      Le fils de son père
      Mais il y a un hic. Un gros même : Marc Ferracci est le fil de Pierre Ferracci. Inconnu du grand public mais pas des dirigeants de la CGT et des supporters du Paris FC – club de foot de Ligue 2 dont il est président et l’un des propriétaires depuis 2009 -, le paternel est à la tête d’un des plus gros groupes français d’audit et de conseil auprès des comités d’entreprise : #Alpha, dont la principale filiale est le cabinet d’expertise-comptable #Secafi.

      sous divers nom selon les époques, c’est le premier #prestataire_privé pour l’#ANPE puis pour #Pôle_emploi

      Marc Ferracci (...) est aussi actionnaire d’une société. Il possède 35 % d’Icare Finance, la holding familiale qui porte la participation de Pierre Ferracci dans le groupe Secafi Alpha.

      [...]
      Aksis, un petit Pôle Emploi privé
      C’est dans les années 2010 que le groupe Aksis est devenu un partenaire de Pôle Emploi, avant de supplanter l’ensemble de ses concurrents et de s’imposer comme interlocuteur privilégié de l’agence publique. Dans les faits, Aksis s’est transformé en mini Pôle Emploi privé, tant les tâches assumées par ses salariés ressemblent de plus en plus à celles des agents de Pôle Emploi.

      « Là où les salariés de Pôle Emploi en charge des demandeurs d’emplois sont appelés conseillers emploi, témoigne un ancien salarié, chez Aksis nous nous sommes des consultants emplois ! Et nous faisons le même travail. Pôle Emploi transmet à Aksis des listings de demandeurs d’emploi. Dans notre cas, c’était essentiellement des travailleurs intérimaires ou en contrat court. Nous devons les convoquer pour l’entretien initial (le diagnostic) au cours duquel nous devons les convaincre de souscrire au programme « Un emploi stable c’est pour moi. » ».

      Ce qui est le plus rentable
      Il ne fait pas de doute que les collaborateurs d’Aksis savent trouver des arguments convaincants tant le sujet est décisif pour leur employeur : « Si le demandeur d’emploi accepte, reprend notre témoin, il entre dans un suivi de trois mois parsemés d’ateliers à l’issue duquel il est susceptible de décrocher un contrat de travail long de plus de six mois. L’entretien est facturé 75 euros à Pôle Emploi. C’est ce qui est le plus rentable pour Aksis : nous avions jusqu’à une vingtaine d’entretiens à faire par semaine et par consultant emploi dans mon agence ». Et c’est effectivement pour la bonne cause. « Si le demandeur d’emploi suit le programme « un emploi stable c’est pour moi » et décroche un contrat d’au moins six mois, Aksis est rémunéré environ 2 300 euros. Sinon, Pôle Emploi ne paie que 162,50 euros ».

      Pourtant, cette carotte irrésistible n’est semble-t-il pas du goût de tout le monde. « Quand j’ai discuté avec des conseillers emploi de mon travail chez #Aksis, ils m’ont dit que j’étais en train de leur... piquer leur boulot ! »

      #France_travail

    • @paul_denton
      https://twitter.com/paul_denton/status/1681176974738243584

      La plainte en diffamation du député macroniste Ferracci contre le média Blast, qui l’accuse de conflit d’intérêts sur la réforme du RSA, créé le malaise dans la majorité : « Il aurait dû se déporter mais c’est un proche du grand patron (Macron) », souffle l’un de ses collègues #Off

      Gisement. Le projet de loi « pour le plein-emploi » prévoit que tous les demandeurs d’emploi soient inscrits à France Travail, notamment les 2 millions de bénéficiaires du #RSA. Environ 1,2 million de personnes supplémentaires pourraient venir grossir les rangs du cheptel France Travail.

  • #Emeutes_urbaines : « Ce qu’elles révèlent, ce n’est pas tant l’échec de la #politique de la #ville que celui de toutes les #politiques_publiques »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/06/emeutes-urbaines-ce-qu-elles-relevent-ce-n-est-pas-tant-l-echec-de-la-politi

    Depuis le début des années 1980, les vagues émeutières embrasant les quartiers populaires s’accompagnent de controverses interprétatives enflammées dans les médias. Les explications proposées ont varié au fil du temps, mais un argument traverse les décennies qui semble faire consensus chez tous les commentateurs : l’émeute marquerait l’échec de la politique de la ville. La politique ainsi mise en cause a pourtant connu d’importantes évolutions au cours des quarante dernières années, le plus souvent à la suite d’épisodes émeutiers. Si échec de la politique de la ville il y a, ce n’est pas la même politique qui a échoué au début des années 1990, en 2005 ou aujourd’hui.

    Le jugement d’échec semble d’autant plus incontestable en 2023 que l’Etat aurait mobilisé, depuis une quinzaine d’années, des budgets considérables pour les quartiers populaires. Les annonces récurrentes d’un nouveau « plan banlieue » ont pu donner crédit à cette idée d’une politique de la ville richement dotée. Bien que ces annonces soient le plus souvent restées des annonces, elles ont ouvert la voie à la dénonciation des « milliards pour les banlieues », au profit de populations qui ne le mériteraient pas.

    Portée par des entrepreneurs de fracture sociale, cette critique a été d’autant plus ravageuse qu’elle s’est prolongée par une mise en concurrence des souffrances territoriales, opposant les quartiers défavorisés des métropoles et une « France périphérique » aux contours flous mais dont la couleur est claire. Les premiers bénéficieraient d’une discrimination positive, au détriment des villes moyennes, des espaces périurbains et des territoires ruraux, dont les populations sont pourtant durement affectées par les recompositions industrielles et la précarisation de l’emploi, les politiques d’austérité et les fermetures de services publics, ainsi que par l’augmentation du coût de la vie.

    La critique de l’inefficacité se mue alors en une mise en cause de la légitimité même de la politique de la ville, illustrée par cette formule qui fait florès à l’extrême droite : on déshabille la « France périphérique » pour habiller celle qui vit de l’autre côté du périph.

    Moins de 1 % du budget de l’Etat

    Il faut pourtant le répéter inlassablement : les quartiers qui cumulent toutes les difficultés sociales ne bénéficient pas d’un traitement de faveur. Les crédits de la politique de la ville ont toujours été limités, inférieurs à 1 % du budget de l’Etat. Comme l’ont montré de nombreux travaux de recherche et d’évaluation ainsi que plusieurs rapports de la Cour des comptes, les moyens alloués au titre de cette politique ne suffisent pas à compenser l’inégale allocation des budgets des autres politiques publiques (éducation, emploi, santé, sécurité…) qui s’opère systématiquement au détriment des quartiers dits « prioritaires » et de leurs habitants.

    Les seuls milliards dont ces quartiers ont vu la couleur sont ceux de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), qui ne proviennent que marginalement de l’Etat : sa contribution se limite à 10 % du budget de l’agence, loin derrière Action Logement (70 %) et l’Union sociale pour l’habitat (20 %). Ce sont donc les cotisations des employeurs pour le logement de leurs salariés et les contributions du monde HLM (habitation à loyer modéré) qui financent la rénovation urbaine et non les impôts des Français.

    Bien qu’infondée, la critique des « milliards pour la banlieue » n’a pas été sans effet, conduisant les gouvernants à désinvestir la politique de la ville par crainte de susciter le ressentiment d’une fraction importante de l’électorat populaire sensible aux discours du Rassemblement national sur l’abandon de la France périphérique. Cette crainte a été amplifiée par le mouvement des « gilets jaunes », à la suite duquel la politique de la ville et les quartiers qu’elle cible ont disparu de l’agenda politique.

    La « séquence banlieue » ouverte lundi 26 juin par Emmanuel Macron à Marseille visait à répondre aux maires de banlieue et aux acteurs de terrain qui, depuis l’enterrement du rapport Borloo (dont il n’est pas inutile de rappeler aujourd’hui le sous-titre : « pour une réconciliation nationale »), critiquent ce désintérêt de l’exécutif pour les quartiers populaires.

    Défiance généralisée

    Le grand débat organisé dans la cité de la Busserine devait mettre en scène un président à l’écoute, mobilisant des moyens exceptionnels pour l’égalité des chances dans des quartiers nord délaissés par les élus locaux. La séquence se prolongeait le lendemain à Grigny (Essonne), avec le lancement des célébrations des 20 ans de l’ANRU, dont les réalisations ont produit des transformations visibles du cadre de vie de centaines de quartiers, à défaut de leur situation sociale. Elle devait se conclure à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), avec un comité interministériel des villes (CIV) maintes fois repoussé, où allaient enfin être annoncées les mesures du plan Quartiers 2030 concocté par Olivier Klein.

    La séquence était bien préparée mais rien ne s’est passé comme prévu. S’il a permis au président de renouer avec un exercice qu’il affectionne, le grand débat a surtout révélé l’exaspération des habitants, l’épuisement des acteurs associatifs et la défiance généralisée à l’égard du pouvoir politique. L’explosion de colère qui a suivi la mort du jeune Nahel a éclipsé les images de vingt ans de rénovation urbaine, et contraint le gouvernement à rapatrier à Matignon un CIV dont les annonces ont été repoussées à une date indéterminée. Ce report peut être utile s’il amène le gouvernement à réviser sa copie, pour envisager des réformes structurelles plutôt qu’un catalogue de programmes exceptionnels et de mesures expérimentales.

    Car ce que révèlent les #émeutes, ce n’est pas tant l’échec de la #politique_de_la_ville que celui de toutes les politiques publiques qui laissent se déployer la #ségrégation, la #stigmatisation et les #discriminations, voire y contribuent. A cet égard, on ne peut que regretter l’abandon en mai dernier du plan de #mixité_scolaire envisagé par Pap Ndiaye. Mais ce que rappellent d’abord les émeutes, c’est l’état plus que dégradé des relations entre la #police et les #populations_racisées des #quartiers_populaires, et la nécessité d’une transformation profonde des #pratiques_policières. Même si elle est politiquement difficile, l’ouverture de ce chantier s’impose, tant elle conditionne la #réconciliation_nationale.

    by https://twitter.com/renaud_epstein

    • Fabien Jobard, politiste : « Le législateur a consacré l’ascendant de la police sur la jeunesse postcoloniale »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/07/05/fabien-jobard-politiste-le-legislateur-a-consacre-l-ascendant-de-la-police-s

      Le spécialiste des questions policières revient, dans un entretien au « Monde », sur les spécificités françaises dans les rapports entre les forces de l’ordre et la jeunesse des quartiers populaires issue de l’immigration. Il éclaire le contexte dans lequel prennent place les émeutes ayant suivi la mort de Nahel M. à Nanterre.

      Directeur de recherche au CNRS, Fabien Jobard est politiste, chercheur au Centre de recherche sociologique sur le droit et les institutions pénales. Il est l’auteur, avec le sociologue Olivier Fillieule, de Politiques du désordre. La police des manifestations en France (Seuil, 2020), avec Daniel Schönpflug, de Politische Gewalt im urbanen Raum (« violence politique en milieu urbain », Gruyter, 2019, non traduit), avec Jérémie Gauthier, de Police : questions sensibles (Presses universitaires de France, 2018) et, avec Jacques de Maillard, de Sociologie de la police. Politiques, organisations, réformes (Presses universitaires de France, 2015). Directeur du Groupe européen de recherches sur les normativités (GERN), Fabien Jobard publie en septembre une bande dessinée réalisée avec Florent Calvez : de la création des bobbys anglais aux dystopies policières contemporaines, Global Police. La question policière à travers le monde et l’histoire (Delcourt/Encrage) interroge la nature et le devenir de nos polices.

      Les événements de Nanterre, qu’il s’agisse de la mort de Nahel M. ou des émeutes qui ont suivi, montrent à quel point les relations entre la police et les jeunes des quartiers populaires sont dégradées. S’agit-il d’une spécificité française ?

      Les événements auxquels nous avons assisté ces derniers jours ne sont pas propres à la France : on en observe de comparables aux Etats-Unis, en Belgique, aux Pays-Bas – parfois au Royaume-Uni ou en Suède. Or, Suède mise à part, ces pays ont en commun une histoire contemporaine marquée soit par la prégnance de l’esclavage des populations noires, soit par la présence d’une population issue des territoires coloniaux. Le contraste avec l’Allemagne est frappant : dans ce pays qui a été privé de ses colonies africaines par le traité de Versailles, en 1919, les tensions avec les populations minoritaires existent mais elles sont bien moins fréquentes et bien moins intenses...

      La suite #paywall

    • De quelle manière cette histoire coloniale française pèse-t-elle ?

      [Fabien Jobard ] La guerre d’Algérie et la colonisation sont à mille lieues des préoccupations des policières et policiers de notre pays : ce ne sont pas eux, individuellement, qui portent cette histoire et la font perdurer. Savoir si les policiers sont racistes ou non n’aide d’ailleurs pas vraiment à comprendre ce qui se joue. Ce qui fait que la police est un lieu de perpétuation du rapport colonial sur notre sol est la collision de deux phénomènes historiques.

      Le premier est le fait que les populations issues des territoires nord-africains ont été installées à la va-vite dans des grands ensembles de nos banlieues. Ces villes étaient sous-administrées – pas ou presque pas de police, quelques brigades de gendarmerie, des commissariats isolés. A cette époque, la police faisait avec ce qu’elle avait et, de surcroît, recrutait peu d’effectifs nouveaux. La doctrine et les chefs disponibles étaient donc ceux des années 1950-1960, ceux de la #guerre_en_métropole, lorsque la gestion des populations nord-africaines reposait sur la mise à distance, le contrôle, l’imposition d’une obligation de déférence permanente – bref, la subordination sous férule policière. Dans un tel schéma, le #contrôle_d’identité avec fouille est central : c’est l’instrument majeur d’imposition de l’autorité policière comme préalable non négociable.

      Une telle gestion des populations subalternes aurait pu s’éteindre peu à peu, silencieusement emportée par la croissance et le renouvellement des générations, tant du côté de la police que du côté de la jeunesse. Mais au milieu des années 1970, la France s’est engagée sur une voie économique singulière, celle de la #désindustrialisation – et c’est le second phénomène historique décisif. De 1975 à nos jours, plus de 2 millions d’emplois industriels se sont évaporés : la France est devenue un pays de services et cette mutation a pénalisé en tout premier lieu les jeunes hommes sortis du système scolaire sans qualification – les jeunes femmes s’en sortent mieux. Or, dans quels rangs se recrutent principalement ces jeunes hommes ? Dans ceux des familles les moins favorisées, les moins dotées – les familles immigrées.

      C’est un contraste marquant avec la trajectoire historique allemande : l’Allemagne a protégé son industrie. Lorsque les jeunes sortent du système scolaire sans qualification – le système allemand est bien plus soucieux de la formation aux métiers manuels –, une place les attend à l’usine, sur la chaîne, à l’atelier. Outre-Rhin, l’industrie parvient donc à absorber ces « jeunes à problèmes », comme on dit là-bas, comme autrefois [ces saloperies de, ndc] Renault et Citroën absorbaient nos blousons noirs.

      En France, dès le milieu des années 1970, une #population_oisive essentiellement formée des jeunes issus de l’immigration coloniale s’est constituée au pied des tours. Cette jeunesse est disponible aux tensions avec la police : de #Toumi_Djaidja, fils de harki victime, en 1983, un soir de ramadan, aux Minguettes, d’un tir policier dans le ventre alors qu’il tentait de venir en aide à un de ses amis aux prises avec un chien policier, à Nahel, à Nanterre, en 2023, les relations sont explosives. La dynamique socio-économique française a fourni à la police une clientèle, essentiellement issue des populations coloniales, qui est enfermée, avec elle, dans un face-à-face mortifère et sans issue. [une bien trop grande proximité, ndc]

      Les pratiques de la police sont encadrées par le droit. Quelle a été l’évolution des textes depuis les années 1970 ?

      Sur ce plan, il est frappant de constater que le droit, notre droit républicain, n’a pas corrigé les pratiques mais les a, au contraire, garanties. Je reprends les contrôles d’identité. Ces pratiques se développaient de manière assez sauvage : le droit positif ne les prévoyait pas. En février 1981, le gouvernement de Raymond Barre a fait adopter une loi décriée par la gauche qui a « créé » les contrôles d’identité (art. 78-2 du code de procédure pénale). En réalité, cette loi consacre ces contrôles : elle « couvre », en quelque sorte, des pratiques dont nos recherches ont démontré qu’elles visent essentiellement la jeunesse postcoloniale. Ce geste, que la gauche n’a pas abrogé, est significatif d’une dynamique qui s’est enclenchée dans d’autres domaines de l’action policière : les pratiques et les perceptions policières ont été relayées par les politiques publiques.

      Quelles étaient ces politiques publiques ?

      A partir des années 1990, une décennie marquée par des émeutes urbaines localisées engendrées par des faits policiers mortels (ou la rumeur de tels faits), deux choix ont été très explicitement arrêtés. Le premier, c’est le renforcement de l’arsenal pénal contre les #mineurs auteurs de faits de #délinquance_de_voie_publique : les circulaires de politique pénale, puis la loi elle-même, encouragent la fermeté à l’égard de ces jeunes délinquants qui se recrutent essentiellement parmi les jeunes de cité, ce qui vient rétrospectivement légitimer l’action policière à leur égard. La politique pénale est telle qu’aujourd’hui le législateur offre aux policiers la possibilité de sanctionner eux-mêmes des délits par une amende dite « délictuelle » . Or, ces délits étant ceux habituellement commis par les jeunes de cité, ce pouvoir de sanction exorbitant confié par le législateur à la police consacre son ascendant sur cette fraction de la jeunesse.

      La seconde trajectoire de politique publique est l’abandon de ce que l’on appelait, il n’y a pas si longtemps encore, les politiques d’accompagnement social de la délinquance. Pour des raisons à la fois idéologiques et budgétaires, les gouvernements successifs ont concentré la dépense publique sur les forces de l’ordre (15 milliards d’euros et 8 500 agents supplémentaires sont prévus dans la loi d’orientation et de programmation du ministère de l’intérieur du 24 janvier 2023) et ont privé les communes et les départements de fonds permettant une action sociale portée par les éducateurs spécialisés, les éducateurs de rue, les travailleurs sociaux. Même les emplois précaires – les emplois-jeunes puis les emplois aidés – ont été supprimés, les premiers sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, les seconds sous celui d’Edouard Philippe. J’insiste sur la dimension budgétaire de ces choix : en Allemagne, les communes et l’Etat disposent encore de moyens financiers pour l’action sociale.

      La France pourrait-elle s’inspirer des politiques mises en place en Allemagne ?

      L’Allemagne a perdu ses colonies il y a un siècle, elle n’a pas fait le choix de se défaire de son industrie, elle n’a pas renoncé au social au profit du sécuritaire. Et le caractère décentralisé et régional de la police, qui était une des conditions de la sortie du nazisme en 1945-1949, a fait que « la » police existe à peine en tant qu’institution et, surtout, en tant que groupe d’intérêts. Les syndicats policiers n’y sont pas engagés dans un défi permanent lancé aux politiques et aux magistrats, facteur considérable d’apaisement des passions policières et de discipline dans les rangs. Plus qu’un modèle dont on importerait telle ou telle recette, l’Allemagne offre plutôt un horizon dans lequel s’inscrit la question policière.
      Cette question ne pourra pas être dénouée seule : libérer la police française de sa colonialité ne passe pas par je ne sais quelle réforme isolée – type « revenir-à-la-police-de-proximité » – mais par l’investissement massif dans la formation, l’emploi et l’accompagnement social d’une jeunesse que les gouvernements successifs ont bien lâchement confiée aux soins presque exclusifs de la police.

      heureusement qu’il y a une gauche qui veut libérer la police ah ah ah

    • #Didier_Fassin : en France, « la #police a gagné la #bataille_idéologique » | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/070723/didier-fassin-en-france-la-police-gagne-la-bataille-ideologique

      #post_colonialisme

      DidierDidier Fassin est professeur au Collège de France, directeur d’études à l’#EHESS, et enseigne également à l’Institute for Advanced Study de #Princeton.

      Il a publié aux éditions du Seuil La Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, dans lequel il étudiait des brigades anticriminalité (BAC) dont les insignes exhibaient les barres d’une cité prise dans la lunette de visée d’un fusil, des meutes de loups devant des tours d’habitation, une panthère déchirant de ses griffes un quartier plongé dans l’obscurité ou encore une araignée emprisonnant dans sa toile un ensemble d’immeubles. Il y observait des pratiques relevant souvent d’une logique « #postcoloniale ».

      Pour Mediapart, il revient sur les situations avant – et les mobilisations après – la mort de #George_Floyd aux États-Unis en 2020 et celle de #Nahel M. en 2023.

      Mediapart : Dans La Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers, écrit à partir d’une enquête inédite menée pendant 15 mois, entre 2005 et 2007, avec une BAC de la région parisienne, vous dressiez un constat catastrophique de l’action des BAC dans les banlieues, qui relevait davantage d’un processus de chasse dans une « jungle » que d’une opération de maintien de l’ordre ou de lutte contre la délinquance. On a pu vous dire alors que cette unité n’était pas représentative de la police française : ce qui se passe aujourd’hui vous ferait-il dire qu’elle était plutôt préfigurative de tendances racistes de la police française ? 

      Didier Fassin : Je ne généraliserais pas de la sorte pour ce qui est de tous les policiers. Lorsque mon livre est sorti, on a dit en effet que j’avais dû étudier des unités très atypiques, car j’indiquais la sympathie que les agents avec lesquels je patrouillais manifestaient ouvertement à l’égard de Jean-Marie Le Pen. Six ans plus tard, en 2017, on découvrait que les deux tiers des policiers en activité avaient voté pour sa fille au premier tour de l’élection présidentielle, soit plus de trois fois plus que la population générale.

      Mais plutôt que le racisme individuel, ce qui m’intéresse, et m’inquiète, c’est le racisme institutionnel, qu’il soit celui de la police en général, dont on voit qu’elle ne sanctionne pas les pratiques violentes et discriminatoires de ses agents, ou de certains syndicats en particulier, dont on vient de lire qu’ils considéraient les jeunes des quartiers difficiles comme des « nuisibles » qu’il faut mettre « hors d’état de nuire ».

      Dans cette perspective, je pense que les choses se sont encore aggravées depuis que j’ai conduit mon enquête, et c’est largement la responsabilité des gouvernements successifs qui, d’une part, n’ont pas cessé de céder devant les exigences de l’institution et des syndicats, et, d’autre part, n’ont jamais tenté d’engager de réforme.

    • Nayra : « Vous leur avez craché dessus et vous leur demandez de se calmer ? »
      Après la mort de Nahel, tué à bout portant par un policier à Nanterre le 27 juin 2023, une partie des quartiers populaires s’embrase. Dans le fracas, des adolescents disent une réalité ancienne de ségrégation et de racisme. #Mediapart donne la parole aux #rappeuses et aux #rappeurs qui se tiennent du côté de ces #révoltes. Épisode 1 : #Nayra, rappeuse de #Saint-Denis.

    • super interview aussi d’un spécialiste (anthropologue, U. Saint-denis) qui recence les émeutes (dans une liste quasi exhaustive) partout ds le monde depuis 2007.

      #au_poste par l’excellent @davduf

      https://www.auposte.fr/le-soulevement-des-quartiers-ce-quil-dit-et-ce-quon-ne-dit-pas

      pas encore écouté ceux-là par contre :

      https://www.auposte.fr/soulevement-2023-leloge-de-lemeute-avec-jacques-deschamps-philosophe

      https://www.auposte.fr/soulevement-2023-vers-une-secession-des-quartiers-populaires-rencontre-avec-

    • De la répression coloniale aux violences policières. @survie
      https://survie.org/billets-d-afrique/2021/303-dec-2020-janv-2021/article/de-la-repression-coloniale-aux-violences-policieres

      Au moment où la France est traversée par une série de révoltes à la suite du meurtre de Nahel par la police, et pour alimenter les reflexions sur la colonialité de la police française, nous republions cet article de Florian Bobin, étudiant-chercheur en Histoire africaine, paru en janvier 2021 dans Billets d’Afrique. Il a été publié préalablement en anglais dans Africa is A Country puis dans Jacobin , et en français dans la revue Contretemps. Il retrace l’histoire de la structuration de la #police_française, au service des intérêts esclavagistes, colonialistes puis néocolonialistes. Il montre la continuité de cette histoire avec la culture et les pratiques actuelles des forces de l’ordre en France, notamment vis-à-vis des jeunes Africains et Afro-descendants, mais aussi de celles de ses anciennes colonies africaines.

    • Didier Fassin : en France, « la police a gagné la bataille idéologique »

      Pour George Floyd, toute la société s’était mobilisée, il y avait eu des manifestations dans tout le pays. Ça a été un choc majeur. Pour Nahel, seuls les quartiers populaires ont bougé. Le lendemain, on ne parlait plus que de désordres urbains et, le surlendemain, de l’incendie de la maison d’un maire.

      https://justpaste.it/9hjxo

      #police #quartiers_populaires

  • Sur Twitter, Jean-Michel Palpatine - Ou comment se ridiculiser en un seul tweet ! :))
    https://blogs.mediapart.fr/bastien-parisot/blog/060623/sur-twitter-jean-michel-palpatine

    Sur Twitter, Jean-Michel Aphatie a accusé La France insoumise de publier une communication « stalinienne » ou « national-socialiste ». Un buzz minable... qui ridiculise le journaliste.

  • Festival de Cannes : La stratégie du scandale
    https://www.blast-info.fr/articles/2023/festival-de-cannes-la-strategie-du-scandale-Z-_OQbLZTuyFWg8l6Qdm5Q

    Contrairement à la légende, Cannes n’a jamais été le lieu d’avant-garde qu’il prétend être. Parfaitement intégré à l’industrie et calé sur ses attentes, « le plus grand festival au monde » est surtout une cour, où courtisanerie donc mais aussi enjeux diplomatiques, financiers, conflits d’intérêts et censure s’entremêlent sous un vernis chic et arty. Une vérité nettement moins glamour, que l’épisode Maïwenn Le Besco/Johnny Depp illustre de façon caricaturale.

  • « Macron c’est comme un père alcoolique. À la maison il te pourrit la vie et dehors, il te fout la honte »
    Waly Dia

    G7 : les impairs de Macron qui font tache au Japon

    Présent à Hiroshima pour le sommet du #G7, le président français a visiblement été mal conseillé sur les us et coutumes de l’archipel. Et le voici multipliant les gaffes sans même s’en rendre compte.

    C’est en se trompant qu’on apprend. Telle est la devise par laquelle se rassure, après chaque impair commis, tout étranger qui vit au Japon. Le président français Emmanuel #Macron, de passage à Hiroshima pour le sommet des pays du G7, le saura pour la prochaine fois. Il y a en terre nippone des gestes et attitudes qui chagrinent, même si les Japonais, tout en le remarquant, ne lui en tiendront nullement rigueur.

    Le chef de l’Etat français adore la panoplie costume noir, chemise blanche et cravate noire (élégante au demeurant) et la porte souvent. Las, au Japon c’est une tenue que l’on revêt pour des funérailles et pas en d’autres occasions. « En France il est possible de s’habiller ainsi hors obsèques ? » s’étonne une journaliste d’un grand quotidien japonais. « Est-ce qu’il a voulu montrer ainsi la compassion pour les victimes de la bombe atomique ? » s’interroge-t-elle à haute voix. Pas impossible. Mais il faut rappeler que le Président avait commis la même erreur en juin 2019 lors d’un événement économique « Tech for good » à Tokyo. Dommage que personne de son entourage ne le lui ait rappelé pour éviter la récidive.

    https://www.liberation.fr/international/asie-pacifique/g7-les-gaffes-de-macron-qui-font-tache-au-japon-20230520_7JPC57HHHZBAVACB
    « Comment le roi de la diplomatie que le monde nous envie (expliquent nos experts chaque jour depuis 6 ans), comment ce Sensei a commis gaffes sur gaffes au #Japon, comme oublier Nagasaki à Hiroshima … »

  • « Des jeunes respectueux et très gentils »

    Teknival dans l’Indre : l’agriculteur propriétaire du terrain salue « des jeunes respectueux et très gentils »

    Dominique Paillault, agriculteur de 65 ans et propriétaire du terrain où est installé le Teknival, a constaté que « les jeunes arrêtent la musique régulièrement pendant deux heures pour prendre le temps de nettoyer ».

    « Question de respect, je peux vous dire, ce sont des jeunes respectueux et très gentils », a déclaré samedi 20 mai auprès de franceinfo Dominique Paillault, agriculteur de 65 ans et propriétaire du terrain de 70 hectares où sont installés environ 30 000 festivaliers pour le Teknival dans l’Indre. « Je suis à peu près certain que ce sera propre après leur départ », selon lui.

    Le Teknival s’est installé jeudi 18 mai en pleine nuit sur ce terrain privé en jachère, c’est-à-dire inutilisé pendant une certaine période pour lui permettre de reconstituer sa capacité de production. Dominique, propriétaire de ce terrain depuis plus de 25 ans, s’est rendu sur place ce samedi : « Tous ces jeunes sont très polis. Dès qu’ils ont su que c’était moi le propriétaire, ils m’ont tous dit ’merci’ »...

    https://www.francetvinfo.fr/france/centre-val-de-loire/indre/teknival-dans-l-indre-l-agriculteur-proprietaire-du-terrain-salue-des-j

  • Digression sur le zbeul
    https://www.acontretemps.org/spip.php?article983

    Il dit : « Il s’agit de retrouver la mémoire des anciennes révoltes, de s’en imprégner et de sortir des sentiers battus de l’échec programmé. On ne gagnera que si on s’en donne les moyens, et il faudra investir beaucoup de soi. » Le camarade a les idées claires. Il est originaire de Marseille, syndiqué à la CGT, carrément basiste et « robin des bois ». La manif intersyndicale, c’est un passage obligé, mais il sait que ça se jouera ailleurs. Dans une prolifération d’actions illégales, minutieusement programmées, audacieuses. Il parle de « grévilla », et le mot l’enchante. Il a la quarantaine sportive, le port altier, le regard conquérant et un béret noir genre Black Panther. Sur le large trottoir passe un groupe nourri, jeune et combatif de « Révolution permanente » scandant : « Grève générale ! Grève générale ! » Comme s’il suffisait de la décréter. « Les avant-gardes d’aujourd’hui sont les arrière-gardes de demain. Bolchos un jour, bolchos toujours. Mais qu’est-ce que Lordon est allé foutre dans cette galère ? », dit-il. Et de se répondre à lui-même : « Exister comme intellectuel organique ? Tu parles d’une perspective. » Ce type a tout pour me plaire.

    Son truc à Mathias – on l’appellera comme ça –, c’est le zbeul comme théorie, expression de la spontanéité des masses, organisation méthodique du désordre, multiplication des points de rupture. La Grande Java, en somme. Mathias ne se définit pas comme activiste, se fout du Grand Soir comme de sa première communion – qu’il n’a d’ailleurs pas faite. Il connaît ses classiques. « Placé au bon endroit dans une bécane, un corps étranger, dit-il, peut avoir des effets miraculeux sur les cadences. » Et de même attaquer des canalisations à la disqueuse, cramer des antennes 5G, couper des fils d’alimentation, manier en artiste la pince-monseigneur, c’est désarmer le système d’exploitation. Il dit « désarmer », Mathias, pas « saboter ». Je lui demande pourquoi. « Parce qu’il faut être malin », précise-t-il, que le terme de sabotage a mauvaise presse et qu’il est sans doute plus porteur, comme le font les « Soulèvements de la terre », de réactualiser des pratiques aussi anciennes que le mouvement ouvrier sans favoriser nous-mêmes leur stigmatisation. À vrai dire l’argument ne me convainc pas vraiment, et pas davantage cette volonté stratégique de déconflictualiser la pratique en la rendant plus acceptable. Mathias entend ma critique, mais sans en démordre. « Si l’on ne périt que dans la défensive, il n’est pas interdit de penser l’offensive de manière stratégique. Et, d’admettre que les voies obliques sont parfois les plus directes. » Mathias a du répondant.

    À vrai dire, le zbeul, pour lui, c’est comme un appel du lointain, une réactivation de l’ancienne mémoire des luttes sauvages d’avant leur domestication politique ou syndicale. Le mouvement en cours, il en est convaincu, a d’abord démontré que la force du nombre et l’unité sont désormais conditions non suffisantes pour vaincre un pouvoir qui ne veut pas céder. C’est en cela que l’événement, par le glissement d’imaginaire qu’il induit, marque déjà une date historique, celle qui ouvrira fatalement sur une reconfiguration de l’affrontement puisant à d’archaïques formes de résistance et en en inventant de nouvelles. Le zbeul favorise la prolifération des expressions. À chacun la sienne, à la mesure de ses moyens. Tout ce qui s’est passé de fort autour de ce mouvement – sur les piquets de grève, dans les blocages, les occupations, certains ronds-points – a fait convergence autour de cette vieille idée de l’ingouvernabilité de la révolte, de sa réinvention permanente, de l’imagination qu’elle nourrit et attise. Sans autre nécessité que celle de faire mouvement, lignée, trace. Au point que, sauf chez certaines vertueuses avant-gardes gauchistes du vieux monde, personne n’a jugé bon de consacrer trop de temps à la critique inutile des vieux corps intermédiaires stupidement méprisés par le pouvoir quand ils sont, par définition et nature, sa dernière roue de secours. Mathias est de ceux-là. Il raisonne plutôt qu’il n’idéologise : « Les syndicats ont mobilisé, dit-il, et plutôt massivement. C’est déjà ça, et pour beaucoup c’est grâce à eux qu’au cœur des cortèges se sont tissées diverses connivences, qu’ont éclos des rencontres, que sont nés des affects. Quand on n’est pas, comme c’est mon cas, en rivalité sur des questions de boutique ou d’appareil, on fait corps commun avec sa classe. Quitte à s’émanciper de la multitude syndiquée dès que pointe une envie d’échappée sauvage. » Et ce ne fut pas rare au vu de la taille, tout à fait considérable, des cortèges de tête...

    https://twitter.com/clemrenard_/status/1657233706233503745?cxt=HHwWgoDRndDR1v8tAAAA

  • « la réforme du lycée pro est pensée à l’unisson du monde social que les (il)libéraux construisent. Université, lycées, collèges : il s’agit de fabriquer du consentement et quand on n’y parvient pas, à l’acheter de la manière la plus vile, par l’argent. 50 euros la semaine de stage. »
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/non-a-linstrumentalisation-de-lenseignement-professionnel-20230507_DGR2JK

    En plein mouvement social, Emmanuel Macron lance sa dernière opération de com : les élèves des lycées pros seront rémunérés ! Mais derrière l’effet d’annonce, cette réforme entend surtout opérer un nouveau tri social et fournir aux entreprises une main-d’œuvre bon marché.

    Jeudi 4 mai à Saintes, Emmanuel Macron est venu déployer son nouvel étendard présidentiel : la réforme du lycée professionnel. En plein mouvement social, et tandis que la macronie vient de voler deux années de vie aux travailleuses et travailleurs de ce pays, le Président honni, toute honte bue, lance sa dernière opération de communication sur le dos de l’enseignement professionnel.

    Voilà des semaines que syndicats, collectifs, enseignantes et enseignants combattent point par point la réforme annoncée. Mais l’effet d’annonce doit l’emporter sur le reste. Pour tourner la page catastrophique des retraites, Emmanuel Macron a besoin d’un « coup politique », le voici tout trouvé : les élèves seront rémunérés par l’Etat durant leur stage !

    On comprend naturellement qu’au premier abord, il soit difficile de s’y opposer. Tout travail ne mérite-t-il pas salaire ?

    Mais celles et ceux qui s’intéressent réellement au lycée professionnel depuis longtemps, et qui en connaissent les rouages, savent très bien où se situent les entourloupes, et pourquoi il faut s’opposer fermement à cette nouvelle décision.

    https://twitter.com/Affordanceinfo2/status/1655158874880585728

    • Lycée professionnel : réaction des chercheurs
      https://www.cafepedagogique.net/2023/05/09/lycee-professionnel-reaction-de-chercheurs

      « Une réforme d’une absurdité invraisemblable »

      Fabienne Maillard est beaucoup plus radicale. « C’est une politique rétrograde. Elle rappelle exactement ce qui s’est passé au XIXème siècle et ce contre quoi les politiques publiques se sont battues car cela ne fonctionnait pas. L’apprentissage n’est pas la bonne solution si on veut favoriser la polyvalence, l’adaptabilité, l’économie des connaissances. Si on veut faire en sorte que les compétences soient transférables » explique-t-elle en faisant le lien avec un apprentissage, « très coûteux pour l’État, donc nous, puisque France compétence affiche un déficit qui se calcule en milliard d’euros ». Selon la gratification est une façon « d’appâter » les élèves. « C’est une conception de la formation des jeunes qui est d’une absurdité invraisemblable ». « On paie la politique d’apprentissage, on va payer la gratification d’élèves pour qu’ils travaillent ! On permet aux entreprises d’avoir des travailleurs que l’on paie nous, c’est n’importe quoi » s’emporte Fabienne Maillard. Pour la chercheuse, il suffirait de généraliser le système de bourse déjà existant si l’enjeu est de permettre à des jeunes en grande difficulté sociale de poursuivre leur scolarité sereinement.

      Sur le terme « excellence » beaucoup utilisé par les équipes de l’Élysée et le Président lorsqu’ils évoquent la voie professionnelle, elle ironise. « Quand ils ont rénové le CAP en 2002, ils évoquaient déjà l’excellence en l’associant aux jeunes en difficulté scolaire. La manière dont la voie professionnelle est traitée et cette réforme n’ont rien à voir avec une politique qui la valoriserait dans la hiérarchie scolaire. Il y a une méconnaissance totale de ce qu’est la voie professionnelle, de ce que sont les élèves et de ce qu’est le marché du travail. Je me méfie donc de l’emploi de ce qualificatif ».

      Et pour le localisme, c’est pareil. « C’est le retour à avant la seconde guerre mondiale. Si on a arrêté, c’est parce que le diplôme n’était pas reconnu ailleurs que dans les entreprises locales. S’il n’y a plus de CAP départementaux, ce n’est tout de même pas par hasard… ».

    • APHG : réforme du lycée professionnel, un grand bond en arrière
      https://www.cafepedagogique.net/2023/05/10/aphg-reforme-du-lycee-professionnel-un-grand-bond-en-arriere

      La réforme du lycée professionnel fait l’unanimité… contre elle. C’est au tour de l’APHG – Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie – de dénoncer une réformé qualifiée de « fabrique du paternalisme à l’ancienne ». L’association qui ambitionne un lycée professionnel comme « outil d’émancipation intellectuelle pour un tiers » des futurs citoyens, s’inquiète fortement des « orientations voulues pour le devenir des élèves de la voie professionnelle ». Elle regrette aussi l’absence totale de référence à l’enseignement de l’Histoire-Géographie « déjà réduite à sa portion congrue ».