• Etienne Balibar : « L’#universel ne rassemble pas, il divise »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/09/etienne-balibar-l-universel-ne-rassemble-pas-il-divise_5077178_3232.html

    On peut donc contester l’#universalisme au nom de ses propres principes, comme l’a fait aussi toute une partie du discours anticolonialiste. Voyez Toussaint Louverture et Frantz Fanon, William E. B. Du Bois, Aimé Césaire. C’est l’autre face de la tension qui travaille tout universalisme : il peut justifier les #discriminations, mais il rend aussi possibles la #révolte et l’#insurrection.

  • « On retrouve tout au long de l’histoire l’équivalent de l’épidémie actuelle de “fake news” »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/20/la-longue-histoire-des-fake-news_5082215_3232.html

    L’administration Trump se fait le relais de fausses informations, et des sites Internet mensongers pullulent. Mais la désinformation est une vieille histoire, rappelle Robert Darnton, président des bibliothèques de l’université Harvard.

    #fake_news #post-truth #histoire

  • « La charge de Trump contre la communauté du renseignement s’est retournée contre lui »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/22/un-president-stagiaire-plonge-dans-un-nid-d-espions_5083365_3232.html

    Robert Littell, auteur du « Grand roman de la CIA », s’interroge : « le locataire égocentrique de la Maison Blanche » « deviendra-t-il un jour adulte » ?

    « Un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme », disait Winston Churchill à propos de la Russie en octobre 1939. « Le déni enveloppé de ressentiment au sein d’une colère aveuglante », écrivait, le 18 février, le quotidien israélien Haaretz à propos de Donald Trump.
    Le locataire égocentrique de la Maison Blanche commet en moyenne une bourde par jour depuis qu’il a pris ses fonctions, ce qui n’a rien de surprenant puisqu’il est un président stagiaire. Mais la plus énorme remonte au temps de sa campagne, à l’époque où il n’imaginait pas qu’il puisse remporter l’élection et devenir président – reste à savoir s’il le souhaitait, mais c’est une autre histoire.

    Lorsque les services de renseignement américains sont arrivés à la conclusion que la Russie était derrière le piratage des courriels d’Hillary Clinton et leur divulgation par WikiLeaks, en vue de faire basculer le vote de 2016 en faveur de M. Trump, l’homme d’affaires milliardaire a perdu le peu de sang-froid qu’il possédait.

    Dans ses diatribes et déclarations sur Twitter, il a calomnié la CIA en particulier et la communauté du renseignement en général, en les accusant de divulguer de « fausses informations ». « On vit dans l’Allemagne nazie ou quoi ? », a-t-il fulminé, comparant de manière insultante la Central Intelligence Agency (CIA) à la Gestapo d’Hitler.

    Torrent d’insultes

    Il a accusé les espions de politiser le renseignement, d’être totalement incompétents et même de mentir. Il a affirmé que les rapports sur ­l’ingérence de la Russie dans l’élection américaine étaient « ridicules ».
    Confrontés au torrent d’insultes de Trump, sans parler de son désintérêt pour les briefings des services de renseignement, les espions ont riposté. « C’est triste, s’est désolé un responsable du renseignement, que des politiques accordent davantage de crédit à Vladimir Poutine et à Julian Assange [le fondateur de WikiLeaks] qu’aux Américains qui risquent leur vie au quotidien pour fournir des analyses objectives et impartiales. »

    La visite du président au siège de la CIA à Langley (Virginie), le lendemain de son entrée en fonction, n’a fait qu’aggraver les choses. Devant le mur mémorial où sont gravées 117 étoiles, représentant chacune des agents tués dans l’exercice de leurs fonctions, il a parlé de… lui ; il a accusé les « médias malhonnêtes » de sous-estimer le nombre de personnes venues ­assister à son investiture comme 45e président des Etats-Unis.

    Ce sont des moments comme ceux-là qui donnent la mesure d’une présidence. La communauté du renseignement que M. Trump tourne en ridicule consiste en dix-sept organismes ou entités – la CIA et la National Security Agency (NSA) étant les plus célèbres – qui emploient 850 000 personnes ! Oui, 850 000 ! Ils sont plus ou moins au courant de tous les cadavres dans le placard.

    Le précédent Kennedy

    Retournons un instant à l’époque de la présidence de John F. Kennedy. Lui et son frère Robert, qui, en tant que ministre de la justice, chapeautait le Federal Bueau of Investigation (FBI), détestaient son très despotique directeur J. Edgar Hoover, et souhaitaient le congédier.
    Hoover, dit-on, débarqua un jour dans le bureau de Robert avec un dossier sous le bras qu’il montra au frère du président. Ce dernier jeta un œil à son contenu puis rendit le dossier à son visiteur sans dire un mot : lui et son frère renoncèrent à virer Hoover.

    Le patron du FBI savait avec qui le président couchait quand Jackie Kennedy était en déplacement. Il y avait les deux jeunes employées de la Maison Blanche qui se baignaient nues avec lui dans la piscine de la Maison Blanche. Il y avait cette femme venue d’un pays d’Europe de l’Est qui était peut-être une espionne – elle fut conduite sous escorte à l’aéroport et expulsée dans la plus grande discrétion. Parmi les nombreuses maîtresses de « JFK » figurait aussi Judith Exner, qui partageait aussi la couche du boss de la Mafia de Chicago, Salvatore « Mooney Sam » Giancana. Bref, Hoover connaissait tous les secrets du président.

    La charge brutale de M. Trump contre la communauté du renseignement – alimentée par une colère aveuglante – s’est retournée contre lui. Il continuera à en payer le prix tant qu’il sera à la Maison Blanche, avec la distillation lente et douloureuse de détails embarrassants, voire contraires à la loi, sur son mode opératoire. Il n’est pas exclu non plus que les espions fournissent le détail croustillant qui l’éjectera du bureau Ovale.

    Un nouveau Watergate

    L’autre tourment de M. Trump, ce sont les grands médias. Il n’a cessé d’attaquer la presse (« elle est l’ennemie du peuple américain ») au point que son entourage et lui parlent ouvertement, et au mépris du premier amendement de la Constitution (qui protège la liberté de la presse), d’une guerre entre la Maison Blanche et les médias.
    Mais les journalistes politiques basés à Washington, qui ont noué au fil des ans des contacts au sein de la communauté du renseignement, flairent un nouveau Watergate. Ils auront leur carrière assurée dans les mois et les années qui viennent s’ils parviennent à porter un coup à l’ego surdimensionné de M. Trump ou, mieux encore, à obliger les élus républicains réticents de la Chambre des représentants à faire passer le pays avant leur parti et à le destituer.

    Ne nous y trompons pas : Donald Trump est en grande difficulté. On sait qu’il vend des biens immobiliers à des riches russes depuis des années. On sait qu’il tente, en vain jusqu’à présent, d’installer la marque Trump à Moscou. Il a visiblement plus de succès en Chine : maintenant qu’il est revenu au principe de la « Chine unique », Pékin a accordé à son entreprise la possibilité d’utiliser la marque Trump dans le pays.

    En refusant de rendre publique sa déclaration d’impôts – contrairement à tous les candidats à la présidentielle depuis quarante ans –, Donald Trump alimente le soupçon que son empire commercial est financé par des banques russes.

    Cadavres dans le placard

    Son peu d’empressement à ­critiquer les violations des droits de l’homme du Kremlin, son refus d’admettre que la Russie est intervenue pour l’aider à remporter l’élection, le nombre de personnes de son entourage entretenant des liens douteux avec Moscou – Paul Manafort, Carter Page, Roger Stone et le conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, ce dernier contraint à la démission le 13 février –, tout cela suscite de la désapprobation.

    Et voilà à présent que la communauté du renseignement – les 850 000 personnes à Washington qui sont au courant des cadavres dans le placard – confirme (malgré les démentis de Trump) l’existence de contacts répétés entre des responsables du renseignement russe et des membres de l’équipe de M. Trump au cours de la campagne présidentielle. A suivre…

    Trump et ses sbires au Congrès et au ministère de la justice sont dans le déni : ils tentent de détourner l’attention du contenu des fuites pour la focaliser sur les fuites elles-mêmes. Le président a juré de mettre au jour l’identité des auteurs des fuites et de les sanctionner. Bonne chance ! Quand bien même il parviendrait à colmater cette fuite, cela provoquera à coup sûr une autre fuite ailleurs.

    Deviendra-t-il un jour adulte ?

    Donald Trump n’est pas un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme. Il est tout juste le déni enveloppé de ressentiment au sein d’une colère aveuglante. Pour lui, le vrai problème n’est pas que ces choses arrivent alors qu’il est aux commandes, le problème c’est que, à cause des « fuites » de la communauté du renseignement qui a connaissance des cadavres dans le placard, ces choses soient rendues public.
    Ce qui l’irrite, ce n’est pas le crime mais le châtiment. On connaît bien ça quand on est parent : l’enfant, pris sur le fait, n’est pas désolé de sa faute, il est désolé de s’être fait prendre.

    Donald Trump deviendra-t-il un jour adulte ? Les Etats-Unis résisteront-ils à ses accès de colère en 140 caractères ? Etant donné que nombre des 850 000 membres de la communauté du renseignement ont accès à des informations potentiellement compromettantes, aura-t-il le temps de devenir adulte pendant qu’il est le locataire égocentrique de la Maison Blanche ?

    Même s’il n’arrive pas au terme de son premier mandat, la démocratie américaine en sortira-t-elle indemne ou sera-t-elle définitivement déformée par la candidature puis la présidence d’un président enfant ?

    Robert Littell

  • « Lutter contre les violences policières n’est pas que le combat des Noirs et des Arabes »

    Le 19 mars 2017 un collectif de familles de victimes de violences policières organise une marche à Paris. Une marche pour la justice et la dignité .
    Je répondrai à l’appel des familles de victimes car elles sont les plus légitimes dans ce combat. Ce sont elles qui ont été meurtries dans leur chair et parfois touchées dans leur honneur.
    Ce sont elles qui, au cours de procès longs et traumatisants, ont dû faire face à un système bien huilé qui tend à accorder aux policiers une impunité quasi-totale qu’ils sont étrangement les seuls à ne pas constater.
    Ces années de lutte pour faire éclater la vérité leur ont permis d’acquérir une expérience et une expertise sur les questions des violences policières qui sont le socle de leurs revendications.
    Comment s’engager dans cette lutte autrement qu’en marchant à leur côté ? Elles qui y étaient déjà engagées et qui le seront encore lorsque l’effervescence médiatique autour de cette question disparaîtra.
    Le 19 mars je marcherai donc avec elles et j’espère que tous ceux qui trouvent inacceptable qu’un citoyen puisse être violé sur la voie publique en feront autant .
    J’espère que tous ceux qui trouvent aberrant qu’un syndicaliste policier puisse déclarer sur un plateau de télévision en toute décontraction qu’il est convenable d’appeler un homme noir « bamboula » marcheront également le 19 mars .
    Car si tel est le discours assumé en public, on peut aisément imaginer la violence des propos qui peuvent être tenus dans les rues et les commissariats à l’abri des caméras.
    Mais je veux encore croire que les comportements racistes et déviants ne sont l’affaire que de certains policiers et me refuse à les attribuer à la totalité d’entre eux.
    Je m’y refuse car je n’accepte pas que l’on stigmatise toute la banlieue à cause des agissements d’une minorité.
    Je m’y refuse parce que j’ai rencontré des policiers courtois qui ont souvent agi avec moi avec respect et m’ont témoigné leur sympathie.
    J’en profite pour manifester ma solidarité envers les policiers qui ont le courage de briser l’omerta en dénoncant les comportements abjects de certains qui ne voient en l’uniforme qu’un moyen de laisser s’exprimer leurs pulsions les plus sauvages en toute impunité.
    Toutefois, je m’oppose fermement et sans complaisance aux policiers délinquants protégés par la loi qui à chacune de leurs exactions salissent plus encore l’image de la profession et contribuent à faire monter le sentiment anti-policier.
    Cette fermeté est celle qui devrait être affichée par tout homme ou toute femme de bon sens, engagé dans la vie politique et désireux de préserver la cohésion sociale.
    Quel est donc l’avenir de ce pays si une partie des Français ne se sent pas en sécurité en présence de ceux qui sont censés les protéger ?
    J’espère que tous ceux qui veulent dire non à une France où une partie de la population, fragilisée par sa condition sociale peut-être dans un premier temps discriminée, puis humiliée, puis assassinée ou violée marcheront le 19 mars.
    Ne soyons pas tel celui qui voyant le feu au loin ne se mobilise pas pour aider à l’éteindre, jusqu’à ce que ce feu arrive à sa porte et réduise son habitation en cendres.
    Ce combat contre l’injustice n’est pas uniquement le combat des Noirs et des Arabes. On nous violente aujourd’hui à cause de notre couleur de peau, d’autres le seront demain en raison de leurs opinions ou revendications politiques.
    Je pense à Rémi Fraisse décédé suite à un tir de grenade offensive lors de la manifestation de protestation contre le barrage de Sivens..
    Les familles des victimes organisatrices de la marche du 19 mars souhaitent voir toute personne désireuse de manifester sa solidarité marcher à leurs côtés quels que soit son origine, sa couleur de peau, son bord ou son camp politique.
    Elles espèrent que tous ceux qui sont choqués que des émeutiers puissent être jugés en comparution immédiate et écopé de peines de prison ferme alors que d’autres, soupçonnés de viol ou de meurtres circulent dans nos rues, libres marcheront ce 19 mars .
    Comment ne pas évoquer la loi dite de la réforme de la sécurité publique qui vient d’être votée au Parlement comme une ultime provocation envers les victimes de violences policières et leur famille ?
    Cette loi qui a été portée par ce gouvernement prétendument de gauche dans la précipitation va permettre entre autres aux policiers de faire usage de leur arme à feu contre quiconque cherche à échapper à leur garde après de simples sommations et selon leur propre appréciation du danger.
    Comme le syndicat de la magistrature, l’Ordre des avocats de Paris, la conférence des bâtonniers, ou le collectif des familles de victimes, je m’oppose à cette loi et particulièrement aux dispositions qui tendent à élargir la possibilité pour les policiers de faire usage de leur arme à feu.
    Si cette loi est promulguée, lorsque la première victime sera abattue dans des conditions suspectes et que les policiers mis en cause s’abriteront derrière cette réforme, nous devrons nous rappeler quel gouvernement a porté ce projet de loi et quel Président l’aura promulguée et rendu applicable.
    Les habitants des quartiers populaires qui sont les premiers exposés à la violence policière-pour le moment devront se poser les questions suivantes : « pourquoi ce gouvernement dit socialiste et ce président nous ont mis dans une telle situation ? »
    « Quel est le sens de se rendre au chevet des victimes de violences policières tout en promulguant dans le même temps une loi qui risque de multiplier le nombre de victimes de ces mêmes violences ? »
    Ils nous ont promis le récépissé contre les contrôles au faciès, nous aurons la réforme de la sécurité publique.
    Quant aux Racailles en col blanc, elles ne seront certainement pas inquiétées par cette loi.
    Détournement de fonds publics à des fins d’enrichissement personnel, emplois fictifs payés avec l’argent des contribuables, mensonges éhontés…
    Malgré tout, elles ne seront pas interpellées sur un trottoir, fouillées, palpées sous les regards des passants, violées ou condamnées à mort dans un transformateur électrique.
    Pas étonnant que leur seule réponse face aux derniers événements qui ont pourtant ému toute la France soit un soutien inconditionnel à la police.
    Ce qui s’est passé à Aulnay-sous-Bois n’est malheureusement pas un cas isolé. Je pense notamment à Alexandre blessé au rectum par un policier municipal de Seine Saint Denis en 2015 à Drancy.
    Ce qui s’est passé à Beaumont sur Oise n’est pas non plus un cas isolé. Je pense à Ali Ziri ce retraité Algérien de 69 ans décédé par asphyxie suite à une interpellation et sur le corps duquel on a retrouvé une trentaine d’hématomes.
    Selon l’ACAT (action des chrétiens pour l’abolition de la torture), 15 personnes par an meurent suite à des violences policières en France.
    C’est trop ! Cela doit cesser ! Et c’est pour cela que je marcherai avec le collectif des familles de victimes de violences policières le 19 mars.
    Et je me désolidarise dès à présent de quiconque voudrait profiter de ce rassemblement pacifique pour casser, voler, piller, dégrader ou s’en prendre physiquement et même verbalement aux policiers.
    Quiconque agira ainsi ce jour-là sera considéré à mes yeux comme n’ayant aucun sens de l’intérêt général et peut-être même comme quelqu’un qui agit volontairement pour nuire à cette cause.
    Je marcherai le 19 mars aux côtés des familles de victimes de violence policière, avant tout en tant que père.
    J’ai aujourd’hui le sentiment profond que mes enfants ne sont plus en sécurité. Les faire grandir dans un certain confort matériel, leur inculquer des valeurs, financer leurs études, leur donner les armes intellectuelles pour se défendre, les éloigner de la délinquance ne suffira pas à les préserver des prédateurs armés, protégés par l’uniforme qui ne les verront que comme des « bamboulas ».
    À cause de leur couleur de peau, ils pourront être présents au mauvais moment au mauvais endroit et je sais aujourd’hui que cela pourrait leur être fatal.
    C’est avant tout pour eux que je me mobilise. Afin que dans quelques années lorsqu’ils me demanderont des comptes sur l’état de la France que nous leur aurons laissé, je puisse leur répondre « J’ai essayé… Le 19 mars, j’ai marché »

    Kery James

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/17/kery-james-lutter-contre-les-violences-policieres-n-est-pas-uniquement-le-co

  • Décret anti-immigrés  : Trump n’innove pas
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/02/decret-anti-immigres-trump-n-innove-pas_5073246_3232.html

    Pour la journaliste indépendante Atossa Araxia Abrahamian, le texte signé le 27 janvier ne sort pas de nulle part  : le Congrès en avait jeté les bases, en janvier 2016, avec une loi qui créait déjà deux catégories d’Américains.

    #paywall

    When Rhetoric Becomes Reality: Changes to Visa Waiver Program Create Second-Class Citizens [Jan. 2016]
    http://www.huffingtonpost.com/azita-ranjbar/when-rhetoric-becomes-rea_b_8934832.html

    The #Visa Waiver Program Improvement and Terrorist Travel Prevention Act of 2015 (henceforth referred to as H.R. 158) effectively renders dual citizens and those who have traveled to Iran, Iraq, Sudan, and Syria second-class citizens by creating a two-tiered system of citizenship.

    [...] H.R. 158 denies visa waivers to anyone who has traveled to or holds dual citizenship with Iran, Iraq, Sudan, and Syria. Although the stated impetus of this bill was the San Bernardino mass shooting, the origin countries of the perpetrators (i.e. Saudi Arabia and Pakistan) were not included in the bill, yet another indicator of the political backdrop.

    [...] this bill was passed almost unanimously in the House and signed into law by President Obama on December 16. While the media heralded the relatively painless passage of the Omnibus Appropriations Bill, coverage of H.R. 158 remains conspicuously absent.

    #Etats-Unis

    • Décret anti-immigrés  : Trump n’innove pas ( sans #paywall )

      Le décret présidentiel de Donald Trump sur l’immigration, adopté le 27 janvier, qui interdit l’entrée aux Etats-Unis aux immigrés, réfugiés et voyageurs en provenance de sept pays à majorité musulmane, a été élaboré à huis clos et sans aucun véritable processus d’évaluation juridique. Le fond de ce décret et son application ont été un véritable coup de semonce pour des millions d’Américains qui attendaient encore, avec inquiétude, de savoir jusqu’où leur nouveau président était capable d’aller. Ils l’ont découvert, et ils n’ont pas tardé à réagir.

      En quelques heures, des manifestations ont éclaté dans tout le pays. Des gens sont venus protester en masse, pas seulement dans les grands parcs des centres-villes ou dans les rues passantes, mais dans les aéroports, difficiles d’accès, et ce malgré le froid glacial. Ils ont récolté près de 25 millions de dollars de dons pour l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU) ; ils ont fait appel à leurs représentants. Contrairement à la Marche des femmes, qui a eu lieu au lendemain de l’investiture, et qui avait été organisée bien en amont, ces rassemblements ont été spontanés et n’ont pas fait l’objet d’une autorisation : une nouvelle forme d’action pour une nouvelle Amérique.

      « C’est peut-être du Trump tout craché, mais ce n’est pas uniquement l’œuvre de Trump »

      Pour chaque Américain qui soutient le décret anti-immigration de Trump – rappelons quand même que la moitié des personnes sondées y sont favorables –, un autre s’en indigne. Un lecteur inquiet écrivait dans le New York Times : « Je suis peut-être né aux Etats-Unis, mais ce pays m’est devenu étranger. Cette terre n’est pas ma terre. Je ne partage plus ses croyances, je n’approuve plus ses actions, je ne reconnais même pas ses méthodes. Je ne suis pas un Américain de cette Amérique-là. »

      Pour ceux d’entre nous qui vivent ici mais qui ne sont pas américains, ce décret a été un choc – mais pas une surprise. Certes, Trump est allé plus loin qu’aucun autre leader américain pour empêcher de nombreux ressortissants de pays musulmans d’entrer aux ­Etats-Unis. Et il ne nous a pas épargné son humour douteux : « Cela fonctionne très gentiment », a-t-il déclaré aux journalistes à propos du chaos qui régnait dans les aéroports nationaux. Mais ceux qui ont eu un jour besoin d’un visa pour vivre et travailler aux Etats-Unis savent à quel point il était déjà difficile d’obtenir une approbation, à quel point il est effrayant d’avoir affaire aux autorités quand plane toujours au-dessus de votre tête la menace d’une expulsion, à quel point il est difficile de se sentir sur un pied d’égalité avec les « vrais » Américains, et à quel point la détention d’un passeport étranger est immédiatement suspecte.

      Ajouter l’insulte à l’injure

      C’est particulièrement vrai en ce qui concerne la sous-catégorie de résidents américains qui sont citoyens des sept pays blacklistés. En tant que citoyenne iranienne, canadienne et suisse, j’ai plutôt eu de la chance, car j’ai toujours pu utiliser mon passeport nord-américain et éviter ainsi les nombreux ennuis que rencontrent la plupart des Iraniens. Mais je savais pertinemment aussi que si je n’étais pas née au Canada, si je n’avais pas grandi à Genève, j’aurais eu des problèmes autrement plus grands.

      Ce décret n’est pas sorti de nulle part. Loin de là : les observateurs l’ont vu venir il y a un an déjà, avant même que Donald Trump ne devienne un concurrent sérieux pour l’investiture républicaine. En janvier 2016, le Congrès a voté la loi HR 158, obligeant les citoyens binationaux des sept pays blacklistés à demander un visa pour entrer aux Etats-Unis, même s’ils avaient une autre nationalité. Autrement dit, un Franco-Iranien ou un Suédois détenant aussi la nationalité soudanaise ne pouvaient plus se présenter aux Etats-Unis sans en avoir d’abord obtenu l’autorisation. Leur histoire familiale, ou même simplement leur lieu de naissance, suffisait à faire de ces citoyens une menace.

      Cette version « soft » de l’interdiction a bien ouvert la voie au décret signé la semaine dernière : c’est peut-être du Trump tout craché, mais ce n’est pas uniquement l’œuvre de Trump. Bien que des spécialistes juridiques et des organisations de défense des libertés civiles fassent de leur mieux pour contenir les effets les plus extrêmes de cette loi, le tort ne date pas d’hier et il y a peu de chances qu’il soit effacé.

      Quand la loi HR 158 est passée, c’est à peine si on l’a remarquée. Mais cette fois, les Américains ont réagi rapidement et avec force. On est en droit de se demander pourquoi maintenant et pas plus tôt. Le fait que l’homme qui est aujourd’hui à la tête du pays ait la plus faible cote de popularité jamais enregistrée pour un président en exercice au bout d’une semaine n’y est pas pour rien, comme il n’est pas indifférent que l’interdiction ait initialement affecté les détenteurs d’une carte verte et les citoyens binationaux, qui constituent une grande partie de la population, et que les personnes concernées aillent des réfugiés aux universitaires. L’indignation que le décret a soulevée dans le secteur privé explique aussi en partie la réaction de l’opinion (les Américains ont généralement plus d’estime pour les PDG que pour les responsables publics). Et, comme pour ajouter l’insulte à l’injure, ce décret a été signé le jour dédié à la mémoire de la Shoah… Néanmoins, quelle que soit la raison de cette soudaine indignation, mieux vaut certes tard que jamais.

      Un tribunal a fait cesser les expulsions prévues par le décret, et le gouvernement canadien a assuré à ses citoyens que cette loi ne les affecterait pas (bien que l’administration Trump ait été peu claire sur le pourquoi du comment de cette dérogation). Mais, personnellement, je ne compte pas me rendre à l’étranger pour le moment. L’inquisition habituelle à l’aéroport est déjà assez stressante pour quiconque n’a pas le visa qu’il faut, la couleur de peau ou le nom qu’il faut. Qui plus est, l’esprit, sinon la lettre du décret Trump, continuera de peser longtemps, même après qu’on en aura réglé les détails : le gouvernement américain ne veut pas des individus liés aux sept pays qu’il a nommés, et il imposera sa volonté sans vergogne. Il revient au peuple américain de tempérer – et de défaire – ces politiques cruelles et inhabituelles.

  • Racisme, le pire ne s’est pas produit
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/02/01/racisme-le-pire-ne-s-est-pas-produit_5072738_3232.html

    Les chiffres publiés le 31 janvier, à la fois par le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) et par l’Observatoire national contre l’islamophobie (ONCI) – qui dépend du Conseil français du culte musulman et qui utilise, en la matière, le décompte du ministère de l’intérieur – confirment cette tendance. Ces deux organismes n’utilisent pas les mêmes dénominations, classifications et chiffrages. Mais ils concluent, l’un et l’autre, à une baisse très sensible des actes antimusulmans en France en 2016.

    Lire aussi : Les actes antimusulmans en forte baisse en 2016

    Pour le CCIF, ces actes sont en recul de près de 40 % (581, contre 905 un an plus tôt) et résultent dans leur très grande majorité de « discriminations », beaucoup plus que d’« attaques » (25) ou d’« agressions » (39). De son côté l’ONCI, qui ne recense que les faits ayant donné lieu à une plainte, fait état de 182 actes antimusulmans en 2016, contre 429 en 2015.

    Plus globalement, le ministère de l’intérieur a dressé un bilan de l’ensemble des actes racistes, dont le nombre a fortement baissé : l’on en a compté 1 125 en 2016, contre 2 034 l’année précédente. C’est particulièrement net pour les actes antisémites et antimusulmans. En revanche, les atteintes à des lieux de culte chrétiens sont en augmentation. Il ne fait pas de doute que l’effort tenace engagé depuis deux ans par le gouvernement pour sécuriser les lieux de culte ou institutions religieuses, musulmans ou juifs notamment, porte ses fruits.

    La lutte contre le racisme sous toutes ses formes exige une vigilance constante. Si le nombre des actes antisémites ou antimusulmans baisse, les discriminations de toutes sortes restent monnaie courante. Mais la résilience dont la société française a fait preuve après les traumatismes qu’elle a subis récemment permet d’espérer que les Français résistent, mieux qu’on ne pouvait le craindre, aux discours de division, de rejet, voire de haine.

    J’ai pas bien compris comment le CCIF comptabilise les agressions. Pour le ONCI il ne recense que les faits ayant donné lieu à une plainte, donc seulement les agressions reconnus par la police qui ont accepter de dépôt de plainte et pas celles commises par la police. Ces résultats pourraient être interprété par un abandon des personnes discriminées à porter pleinte plutot qu’une réelle baisse des agressions racistes.

    • Je sais pas, peut être que la police est de plus en plus raciste. Peut être que les personnes musulmanes ont renoncé à signalé les violences qu’elles ont subit.

      Aussi toutes les violences policières et administratives faites aux immigré·e·s venus d’Afrique et du Proche-Orient ne sont pas comptabilisées et pour 2016 ca en fait une quantité astronomique.

      Peut être qu’il y a une baisse « tendancielle », je m’en réjouie pour les musulman·e·s. Je trouve quant même que c’est assez inexplicable vu que les médias et politiques n’ont pas faiblis pour stigmatiser les musulman·e·s cette année.

      Faut que j’aille voire si d’autres asso avec d’autres méthodes trouvent la même baisse tendancielle.