• Yannick Jadot s’interroge sur les liens entre Fillon et Axa À la Une | Reuters
    http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN15M0MZ

    PARIS (Reuters) - Le candidat écologiste à l’élection présidentielle, Yannick Jadot, a annoncé mardi qu’il allait demander aux députés écologistes de saisir le déontologue de l’Assemblée nationale sur les liens entre François Fillon et l’assureur Axa.

    L’ex-Premier ministre, visé par une enquête préliminaire sur les activités présumées fictives de sa femme et de deux de ses enfants, a exercé une activité de conseil de 2012 à 2016 avec sa société 2F Conseil.

    Lundi, lors d’une conférence de presse, il a assuré l’avoir fait « en toute légalité », et indiqué que l’assureur Axa figurait parmi ses clients.

    « Je vais demander aux députés écologistes de saisir le déontologue de l’Assemblée nationale », a déclaré mardi Yannick Jadot sur Europe 1.

    « Monsieur Fillon (...) a travaillé pour Axa comme lobby sur une directive européenne qui doit évidemment rentrer dans le droit français (...) Pour moi c’est en dehors des clous », a-t-il ajouté.

    A la question « considérez-vous que c’est un conflit d’intérêts ? », le candidat écologiste a répondu : « Bien sûr ».

    « Quand on est législateur, on ne peut pas en même temps intervenir comme lobby pour un intérêt privé. »

    « Quand on travaille pour la société Axa et qu’on commence sa campagne en disant qu’on va dérembourser une partie des soins, je suis désolé, là aussi, je considère qu’il y a des conflits d’intérêts », a-t-il poursuivi.

    L’avocat de François Fillon n’était pas joignable dans l’immédiat.

    (Chine Labbé, édité par Marc Joanny)


    #François_Fillon #AXA #lobby #lobbying #mélange_des_genres #Yannick Jado #corruption #député #2F

    • De qui François Fillon est-il le prête-nom ?
      par François Denord & Paul Lagneau-Ymonet
      (février 2017)

      L’influence d’un entourage
      La droite française présente à l’élection présidentielle un candidat incarnant ses valeurs les plus traditionnelles. Pour l’emporter, M. François Fillon devra non seulement réfuter les soupçons d’emplois fictifs visant son épouse, mais aussi et surtout élargir sa base sociale. La radiographie de son équipe — ses soutiens, ses alliés, ses conseillers — révèle à quel point son assise est étroite

      Auprès des principaux candidats à l’élection présidentielle française s’activent des collaborateurs. Ces équipes exhibées devant les caméras, ces organigrammes publiés par la presse ne représentent pas seulement une accumulation de pouvoirs, d’ambitions et de savoir-faire : ils expriment des compromis entre fractions de la classe dominante et impriment leur marque aux divers programmes. Après M. Nicolas Sarkozy en « président des riches », voici M. François Fillon, son ex-premier ministre, en apôtre de l’entreprise, de l’autorité et de la foi.

      Dans l’arithmétique des pouvoirs, toutes les richesses ne se valent pas. L’argent surclasse les autres (culture, savoir et prestige) et étalonne leurs grandeurs relatives. Il en va de même parmi les alliés de M. Fillon : des financiers fixent le cap, des consultants organisent la campagne, des communicants lustrent l’image du candidat.

      Au pôle économique trône M. Henri de Castries, ex-président-directeur général du premier assureur mondial, Axa, un groupe qu’il a rejoint après avoir pris part aux premières privatisations (1986-1988) en tant que chef de bureau à la direction du Trésor. Dans cette entreprise qui martèle depuis des années son credo libéral, notamment à travers l’Institut Montaigne, une boîte à idées fondée en 2000 par son ancien dirigeant Claude Bébéar, M. de Castries s’épanouit. Il réclame « des leaders forts, qui développent une vraie vision du monde et une vraie stratégie d’avenir, et qui seront d’une fermeté sans faille dans l’exécution de celle-ci. Bien sûr, il faut écouter les protestations, mais en ayant conscience de ce qu’elles représentent d’intérêts particuliers. Mais il faut savoir tenir un cap. C’est une dignité et une vertu que de mener des réformes » (Le Figaro, 2 novembre 2016)...

      Le manager, Pierre Danon, directeur de campagne adjoint pendant les primaires, à la Bourse du travail galvanise son auditoire :
      « Et s’il le faut, [M.Fillon] saura envoyer l’armée pour débloquer des raffineries » (L’humanité , 18 novembre 2016).

      « Jésus Manager »

      Au-delà des spécificités liées à l’ancrage de M.Fillon au sein de la bourgeoisie catholique, cet attelage de la banque-assurance, du management et de la communication se retrouverait sous des formes et des incarnations différentes dans l’entourage d’autres candidats ~M. Emmanuel Macron, notamment. Il marque l’aboutissement du processus de néolibéralisation qui, en France, affecte la structure du pouvoir depuis quarante ans. Il se traduit par un moindre contrôle politique sur l’ordre économique et par un retour en force des puissances financières, commerciales et industrielles privées

      http://www.monde-diplomatique.fr/2017/02/DENORD/57100
      aperçu

      https://seenthis.net/messages/566812

  • « Le concert des puissants » de F. Denord et P. Lagneau-Ymonet
    http://www.contretemps.eu/concert-puissants-denord-lagneau-ymonet

    Comment se peut-il que la structure du pouvoir tienne malgré tout, y compris le discrédit et, parfois même, la nullité de ceux qui l’exercent ? 
Ce livre explicite le processus par lequel l’inégale distribution de ressources économiques, culturelles et institutionnelles se reproduit. Et instille chez 
les dominants un rapport singulier au monde social. De la formation dans les grandes écoles à la gestion oligopolistique des marchés, en passant par la fréquentation de lieux à la sociabilité exclusive, ces gens bien nés ne se sentent pas toujours tenus de suivre la règle commune. Ils n’excluent jamais la possibilité de s’en exempter. Placés au sommet des principales hiérarchies institutionnelles, grands patrons, hommes politiques et hauts fonctionnaires s’affrontent souvent, sans que leurs rivalités personnelles ne modifient l’ordre établi.

    Pour mener l’enquête, les auteurs ont mobilisé 
des matériaux issus de sources variées : annuaires biographiques et registres mondains, littérature grise et rapports officiels, archives, mémoires et données statistiques, entretiens ou discussions informelles. Ils montrent que le pouvoir est avant tout le produit d’un arrangement institutionnel dans lequel l’ordre économique prime tous les autres.

    #Conjoncture #Diaporama #Enquête #bourgeoisie #capital #classes_dominantes #domination #Etat #patronat #sociologie
    @mdiplo

    • De qui François Fillon est-il le prête-nom ?
      par François Denord & Paul Lagneau-Ymonet (février 2017)

      L’influence d’un entourage
      La droite française présente à l’élection présidentielle un candidat incarnant ses valeurs les plus traditionnelles. Pour l’emporter, M. François Fillon devra non seulement réfuter les soupçons d’emplois fictifs visant son épouse, mais aussi et surtout élargir sa base sociale. La radiographie de son équipe — ses soutiens, ses alliés, ses conseillers — révèle à quel point son assise est étroite

      Auprès des principaux candidats à l’élection présidentielle française s’activent des collaborateurs. Ces équipes exhibées devant les caméras, ces organigrammes publiés par la presse ne représentent pas seulement une accumulation de pouvoirs, d’ambitions et de savoir-faire : ils expriment des compromis entre fractions de la classe dominante et impriment leur marque aux divers programmes. Après M. Nicolas Sarkozy en « président des riches », voici M. François Fillon, son ex-premier ministre, en apôtre de l’entreprise, de l’autorité et de la foi...

      http://www.monde-diplomatique.fr/2017/02/DENORD/57100
      @mdiplo

    • Le manager, Pierre Danon, directeur de campagne adjoint pendant les primaires, à la Bourse du travail galvanise son auditoire :
      « Et s’il le faut, [M.Fillon] saura envoyer l’armée pour débloquer des raffineries » (L’humanité , 18 novembre 2016).

      « Jésus Manager »

      Au-delà des spécificités liées à l’ancrage de M.Fillon au sein de la bourgeoisie catholique, cet attelage de la banque-assurance, du management et de la communication se retrouverait sous des formes et des incarnations différentes dans l’entourage d’autres candidats ~M. Emmanuel Macron, notamment. Il marque l’aboutissement du processus de néolibéralisation qui, en France, affecte la structure du pouvoir depuis quarante ans. Il se traduit par un moindre contrôle politique sur l’ordre économique et par un retour en force des puissances financières, commerciales et industrielles privées.