La mascarade est terminée et on piétine les masques

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    • E. Perceval : Depuis une quinzaine d’années il y a tellement eu de renoncements, de capitulations, de trahisons… On a vu petit-à-petit l’indifférence s’installer, devenir, avec le cynisme, la position chic d’une grande partie des intellectuels de gauche. On s’est trouvé comme pris de court, par la vitesse du basculement à droite de cette gauche. Les idées réactionnaires, les comportements, les clans des « entre-soi » naturellement dominants, étaient déjà en place, installés partout, dans les institutions, les commissions, les exploitants de salle… Et on se l’est pris en pleine tête à la sortie de Low Life. Après les coups, qui font mal, on a choisi le repli, pour continuer à faire notre métier. Continuer à faire les films qu’on voulait. Avec la jubilation de découvrir et d’approfondir notre recherche.

      N. Klotz : La cinquième République est en phase terminale, elle est trop atteinte pour être sauvée, trop malade, trop usée. Si les élections n’avaient pas lieu, personnellement, ça serait un immense soulagement. Ce serait comme retirer les perfusions, débrancher la machine infernale, laisser mourir ce qui doit disparaître pour fonder une nouvelle République. Immense chantier collectif et défi historique. La sixième République, c’est plutôt inspirant non ? Bien plus que Marine Le Pen, François Fillon ou Emmanuel Macron qui trainent leurs vieilles idées momifiées.