Immédiateté lysergique et patience révolutionnaire :
Acid communism : drogues et conscience de classe – Période
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Je vais parler du capitalisme et de la conscience. Certains d’entre vous ont lu mon livre Le réalisme capitaliste. De quoi s’agit-il ? D’un concept, ou plutôt d’une croyance, selon laquelle le capitalisme est le seul système économique réaliste. En fait, ce n’est pas tout à fait cela, parce que dans la vie de tous les jours, les gens ne se soucient ni du capitalisme ni de l’idée qu’il serait le seul système viable. En fait, la seule façon de penser le réalisme capitaliste1, c’est en termes de déflation de la conscience.
Pour dire les choses schématiquement et brutalement, je présenterais l’essor du réalisme capitaliste ainsi : c’est la perception croissante des relations sociales, des conceptions et des formes de subjectivité capitalistes comme inévitables, impossibles à éradiquer. Sa diffusion est directement corrélée avec le reflux du concept de conscience au sein même de la culture. Il faut donc appréhender le néolibéralisme, non pas comme il se présente lui-même, en termes de liberté individuelle, mais comme une stratégie visant directement la destruction des formes de conscience en plein essor dans la période cruciale des années 1968.
Trois formes de conscience interagissaient alors de manière fascinante, productive et extrêmement dangereuse pour le capital.