• Julien Talpin : « Les quartiers populaires ne sont pas des déserts politiques »http://www.regards.fr/web/article/julien-talpin-les-quartiers-populaires-ne-sont-pas-des-deserts-politiques

    Les affaires Adama et Théo témoignent du rapport très dégradé entre l’État – et sa police – et les quartiers populaires. Mais les mobilisations montrent aussi l’émergence d’une expression politique de la part de leurs habitants, explique le sociologue Julien Talpin...

    Quel est le bilan du quinquennat de François Hollande en termes de politiques de la ville, de relation avec les quartiers défavorisés ?
    Ce bilan est quasiment nul. Deux grandes promesses du candidat Hollande n’ont pas été tenues, suscitant une profonde déception dans les quartiers. D’abord le droit de vote des étrangers, une mesure d’inclusion et de participation à la communauté nationale, qui aurait eu une grande portée symbolique. Ensuite celle du récépissé de contrôle d’identité qui a été assez vite enterrée. Pour la politique de la ville, la loi Lamy a n’a pas débouché sur grand-chose, si ce n’est sur la création de conseils citoyens, nouvelles instances de démocratie participative. Le bilan de leur mise en place est extrêmement modeste, et confirme des écueils habituels : la faible participation des catégories populaires, dont les jeunes, la mainmise des institutions municipales… Un bon indice du bilan de François Hollande sur la politique de la ville est le devenir du rapport Bacqué-Mechmache, commandité à l’époque où François Lamy était ministre de la Ville, sur la participation citoyenne dans les quartiers populaires. Pour la plupart, les mesures proposées sont restées lettre morte.