Cela signifie que, pendant la négociation, Macron avait déjà eu des relations avec Minc, sans nous le dire. Or Minc était le soutien d’une offre qui nous paraissait particulièrement dangereuse, celle de Prisa !
Plus tard, d’autres éléments ont conforté ces très forts soupçons. Dans le livre de Marc Endeweld, L’Ambigu Monsieur Macron (link is external), j’ai appris qu’un courrier que nous avions nous-mêmes [la Société des rédacteurs du Monde] adressé à Xavier Niel, Pierre Bergé et Mathieu Pigasse pour demander un délai de 15 jours supplémentaires de négociations avec les différents repreneurs potentiels, avait en fait été rédigé à l’origine par Alain Minc Conseil, la société de Minc. Or, c’est Emmanuel Macron qui nous avait transmis la trame de ce courrier !
Et d’ailleurs, quand Macron propose de repousser le délai de remise des offres de 15 jours supplémentaires, cela permettait à Prisa de rester encore dans le jeu ! Et ensuite, Macron nous a même poussés à ne pas rentrer en négociations exclusives avec Niel-Bergé-Pigasse lors d’une réunion d’information avec les journalistes du Monde où nous l’avions invité, et où sa position a été très mal reçue, compte-tenu du risque qu’il nous conseillait curieusement de courir dans notre situation délicate, puisque nous risquions alors d’être placés sous mandataire de justice par le Tribunal de commerce…