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  • La gentrification du statut des femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/20/la-gentrification-du-statut-des-femmes
    "IdentitéDeGenre

    « Qu’est-ce qu’une femme ? » est une question posée par les gens assez privilégiés pour ne jamais avoir eu à subir la réponse à cette question. Personne ne demande aux femmes comment on « ressent » la condition féminine, car, pour nous, être « des femmes » est simplement notre réalité. La plupart des femmes du monde entier apprennent très tôt que, sous le patriarcat, leurs opinions à propos de leur subordination n’intéressent personne. En tant que force structurelle, le patriarcat continue à diminuer et à violenter les femmes et les filles, que cela nous plaise ou non, que nous soyons d’accord ou non, sans le moindre égard pour les sentiments réels des femmes.

    La violence masculine contre les femmes assure notre soumission. Le féminicide est l’extrémité meurtrière de ce continuum, mais la violence contre les femmes et les filles se manifeste d’une myriade de façons. Dans les cercles féministes, nous parlons souvent de la violence masculine infligée aux femmes. De fait, mettre fin à cette violence est l’élément le plus urgent du programme pour la libération des femmes. Mais comment pouvons-nous éradiquer la violence masculine anti-femmes si nous ignorons l’importance centrale des corps féminins sous le régime de la suprématie masculine ? Comment pouvons-nous dépasser une société patriarcale si nous refusons de reconnaître que les femmes constituent une classe d’êtres humains, dont la condition est déterminée par leur sexe ?

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    Rongrong et Peguero Polanco ne sont que deux exemples récents, mais les façons dont les femmes sont tuées parce qu’elles sont des femmes sous un système patriarcal sont infinies. Cependant, la théorie queer actuelle et ses adeptes écartent cette réalité brutale pour dépeindre la condition féminine comme abstraite. Réduire la « condition féminine » à des sentiments, des vêtements et des identités personnelles constitue une gifle pour la plupart des femmes et des filles, dont l’oppression leur est imposée, peu importe leur façon de s’habiller ou de s’identifier.

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    Déterminer que vous vous « ressentez comme femme » parce que vous aimez porter des talons hauts, du maquillage et des robes est profondément misogyne, car ce ne sont là que les appâts de la féminité — une projection des fantasmes masculins au sujet des femmes —, et pourtant cette fiction semble gagner du terrain dans les lois.

    L’écrivaine suédoise Kajsa Ekis Ekman affirme que cette récupération de la féminité est une forme de gentrification, à l’instar de la manière dont la classe supérieure s’entiche d’une esthétique de la classe ouvrière et dont bien des auteurs masculins fétichisent les femmes qui sont dans l’industrie du sexe, en espérant avoir l’air « branchés ». Ainsi, la féminité est désirée et cooptée par ceux qui bénéficient du patriarcat (les hommes), alors que les réalités inconfortables et violentes de la condition féminine restent reléguées à la classe inférieure, qui n’a pas d’autre issue.

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  • S’il existe quelque chose comme le « féminisme blanc », l’idéologie de l’identité de genre en est vraiment l’incarnation parfaite.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/08/01/sil-existe-quelque-chose-comme-le-%E2%80%89feminisme-blanc%E2%80%

    #FéminismeBlanc #IdentitéDeGenre

    Pour la journaliste Susan Cox : « L’assertion de non-binarité est une gifle au visage de toutes les femmes qui, à moins d’avoir fait un coming-out en tant que “genderqueer”, sont présumées posséder une essence interne parfaitement alignée sur la parodie misogyne de la féminité, créée par le patriarcat. » Il y a une cruauté néolibérale tordue à soutenir que le principal problème lié au genre est son impact sur les identités choisies par des individus, et non la manière dont il opère de façon systémique, en régime patriarcal, pour normaliser et encourager la violence masculine et la subordination féminine.
    Lorsqu’elle est confrontée aux preuves que, historiquement et à l’échelle mondiale, l’oppression des femmes est fondée sur l’appartenance sexuelle, la politique d’identité de genre affirme simplement que le sexe est lui-même un construit social « inventé ».

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    Mais les féministes ne soutiennent pas que le sexe est réel parce que c’est « l’explication la plus simple à croire », ou en raison de ce que les médias nous disent. Nous soutenons que le sexe est réel, car dès le moment où une échographie révèle qu’un bébé est de sexe féminin, son assujettissement commence. Et bien que « l’identité de genre » soit présentée comme un enjeu dont le féminisme doit s’occuper, elle est, comme l’explique Rebecca Reilly-Cooper, en contradiction absolue de l’analyse féministe du sexe biologique comme axe d’oppression :

    « La sujétion historique et continue des femmes n’est pas apparue parce que certains membres de notre espèce choisissent de s’identifier à un rôle social inférieur. (Laisser entendre que c’est le cas serait un acte flagrant de blâme des victimes.) Elle est apparue comme un moyen pour les hommes de dominer la moitié de l’espèce qui peut porter des enfants et d’exploiter son travail sexuel et reproductif.

    Il est impossible de comprendre le développement historique du patriarcat et l’existence continue de la discrimination sexiste et de la misogynie culturelle, sans reconnaître la réalité de la biologie féminine et l’existence d’une classe de personnes biologiquement féminines. »

    Loin d’être fluides, les réalités de l’oppression sexuelle sont strictes et imposées par la violence — et c’est particulièrement vrai pour les femmes de couleur et les femmes vivant dans la pauvreté.
    On peut supposer que les femmes et les filles roumaines qui remplissent aujourd’hui les bordels espagnols (six femmes sur 10 prostituées en Espagne sont originaires de Roumanie) aimeraient bien échapper à leur identité sexuelle. Evelyn Hernandez Cruz, la jeune fille de 19 ans qui vient d’être condamnée à 30 ans de prison au Salvador pour avoir vécu une fausse-couche, après avoir été violée à plusieurs reprises par un gangster, voudrait certainement rejeter son statut de « femme ». Les Kenyanes de 12 ans vendues à l’industrie de la prostitution par leurs familles, par besoin désespéré d’argent pour survivre à des sécheresses régionales, ne s’identifient probablement pas à être échangées comme des biens de consommation. On peut supposer que les filles du Népal qui meurent de piqûres de serpents et de froid dans les huttes menstruelles où on les envoie pour la durée de leurs règles sont également mal à l’aise avec les restrictions propres à leur sexe.

    Même aux États-Unis, l’oppression sexuelle est aggravée par d’autres formes d’oppression, comme le statut racial. Selon un rapport publié en 2017, les Noires sont quatre fois plus susceptibles que les Blanches de mourir de complications liées à la grossesse et « risquent deux fois plus de vivre une complication qui met en danger leur vie pendant un accouchement ou une grossesse ». Une étude menée par le Centre for Disease Control and Prevention indique que la moitié des meurtres de femmes commis aux États-Unis sont le fait de partenaires actuels ou précédents et que les Noires sont plus susceptibles de mourir par homicide que toute autre catégorie démographique. On peut là aussi présumer que ce n’est pas une réalité à laquelle ces femmes « s’identifient ».

    L’argument selon lequel le sexe n’est pas réel et le genre est inné ou choisi, plutôt que socialement imposé, démontre à la fois l’ignorance du monde qui vous entoure et, en même temps, votre position privilégiée. On constate ainsi que l’idéologie de l’identité de genre est bel et bien du « féminisme blanc » : un (soi-disant) féminisme qui passe sous silence les réalités matérielles des femmes marginalisées, qui priorise les sentiments et les intérêts des personnes les plus privilégiées, et qui se présente comme universel. C’est un « féminisme » inventé par des universitaires des pays occidentaux, et il apporte bien peu aux luttes des femmes qui vivent à l’extérieur de ces milieux.

  • Sur le blogue FLEUR FURIEUSE :

    Il semble que de nos jours, la biologie soit obsolète. Qu’un homme proclame qu’il se “sent femme”, il obtient à l’instant même le statut de “femme trans”, et comme “les femmes trans sont des femmes”, cet homme en devient une de fait, sur la base de son ressenti et de son discours.
    C’est du moins la vision de certain.es militant.es et intellectuel.les. Les effets concrets de cette idéologie ne sont pas encore visibles en France, mais ce mouvement progresse et sa concrétisation, déjà avancée dans d’autres pays, présente de nombreux dangers.
    Revenons aux preémisses du débat : selon les tenants du transgenrisme, la définition biologique de qui est une femme et qui est un homme est non seulement inepte, mais aussi “transphobe”.
    Les tenants de l’idéologie transgenriste proposent une nouvelle définition des mots homme et femme. Toute définition peut être remise en cause, toute polysémie peut être envisagée, et en particulier lorsqu’il s’agit d’accroître le bien-être des personnes. Or ici, cette nouvelle définition des termes est une aberration logique.
    Pour en cerner l’incohérence de ces définitions, revenons à la base.(...)

    https://fleurfurieuse.blogspot.com/2020/04/le-genre-comme-identite-faillite-de-la.html

    • Elle est passée ici, la chronique en question, mais sur un autre blog, je sais plus lequel. Et sévèrement critiquée.

      Être une femme n’est pas un ressenti. Cela correspond à une réalité physiologique très spécifique et à un vécu social tout aussi spécifique. Tout cela est réel. Dans nos sociétés, être une femme, c’est souffrir et être épuisée tous les mois mais devoir travailler comme si de rien n’était. C’est être considérée comme une proie potentielle dans l’espace public et comme une travailleuse bénévole dans l’espace privée. Ce statut repose sur la réalité de notre corps.

      Quel mélange idiot de faits physiologiques et sociaux : Plein de femmes n’ont pas de problèmes de règles et la travailleuse bénévole ou la proie ne sont pas des problème physiologiques mais dépendent d’un imaginaire, culture du viol et hétérosexualité. On reste dans le débat : « être femme, c’est avoir un utérus et je suis matérialiste, je fais vaguement appel au social » ou bien « être femme c’est un sentiment individuel et je suis matérialiste, je fais vaguement appel au social ». Entre les deux, il y a être féministe matérialiste et faire vraiment appel au social : est-ce que se dire femme change la vie d’une personne ? lui fait perdre son rang ? pas forcément, si son expression de genre est masculine, si son comportement est super assertif et te rappelle quelque chose mais quoi ? Et beaucoup de meufs trans ne se présentent pas au monde comme ça, elles mènent des vies de femmes... Bref !

    • Une féministe militante a été « sévèrement critiquée » pour ses propos ? Quelle surprise !... C’est vrai qu’il est intellectuellement dérangeant de devoir tenir compte "simultanément* de facteurs biologiques et sociaux... en faisant appel en contre-exemples à « plein de femmes » et « beaucoup de meufs trans » pour disqualifier toute réflexion politique sur la réalité de certaines oppressions. Cela me rappelle les plus beaux poncifs opposés à l’antiracisme. Mais restons polis...

    • disqualifier toute réflexion politique

      Cela me rappelle les plus beaux poncifs opposés à l’antiracisme. Mais restons polis...

      Ah oui, c’est vrai, Martin, je m’étais dit que c’était peut-être secondaire dans ce que je pouvais te reprocher, mais je n’avais pas évoqué dans mes interrogations le mépris et la condescendance dont tu fais preuve lors de beaucoup trop de tes interventions (le paternalisme, un truc de mec, non ?).
      Tu crois vraiment servir la lutte féministe de cette façon ?
      Nan mais c’est chouette de parler d’"honnêteté" et de « prudence » après tout ça.
      Mais n’est-ce pas aussi le sort que tu réserves à des féministes matérialistes qui s’emmerdent à mettre des commentaires sur le site de Tradfem ?

      (Je rajoute que je fais référence à la discussion entamée ici : https://seenthis.net/messages/828130)

    • n’est-ce pas aussi le sort que tu réserves à des féministes matérialistes qui s’emmerdent à mettre des commentaires sur le site de Tradfem

      Je suggère à tes abonnés d’aller constater sur tradfem.wordpress.com à quel point ces commentaires critiques sont rares. Je ne me souviens d’en avoir reçu que deux ou trois en sept ans !

      Quant au

      mépris et à la condescendance

      , difficile de faire mieux que ce

      Quel mélange idiot...

      auquel je répondais...

    • vraiment pénible ce texte. @martin4 vous êtes au courant de ça j’imagine :

      https://seenthis.net/messages/830962

      bien que ce soit le camp que vous semblez défendre qui est attaqué, et que ces actes soient graves et absolument intolérables, publier/relayer des textes où des personnes affectées par ces questions, parfois de manière très douloureuse, sont comparées à « des dés à coudre qui se prennent pour des tasses de thé » entre autres « chien à l’ADN de chats »... Encore une fois le passage à l’acte est intolérable, mais je comprends tout à coup cette envie de mettre des tartes.

      Vous avez envie que continuent ce genre de merde ? Une idée pour calmer le jeu ?

    • Bonjour, J’ai répondu plus haut de manière générale. Il est évident que des proposs comme "des dés à coudre qui se prennent pour des tasses de thé" et autres « chien à l’ADN de chats » sont de la pure provoc à ignorer, comme je tente de le faire habituellement face aux insultes et procès d’intention. Et je suis heureux que tu relèves et rejettes ces tactiques.

      Par contre, écrire "les tenants du transgenrisme" est une description assez objective à mes yeux, puisque ce ne sont pas les trans qui sont interpellés mais les adeptes, trans ou non, d’une idéologie et de méthodes qui appellent un examen critique, sans que l’on se fasse repousser dans le silence pour cause de manque de gentillesse, surtout au nom de personnes trans dont beaucoup sont révulsées à voir leur condition exploitée par des misogynes sous prétexte de représenter leurs intérêts.

      Le "tone policing" des critiques qui "brassent la cage" risque d’encourager les propos passifs-agressifs. Parlons clair en faisant l’effort d’identifier sans effets de manchette ce qui pose problème et risque de faire dérailler l’analyse et de censurer la colère des opprimées.

    • eh bien si votre proposition pour calmer le jeu, c’est d’inviter les personnes blessées par des propos que vous relayez à se taire (noblement certes)... ça ne va pas marcher, permettez moi de vous le dire. Comme l’a dit @supergeante quelque part ici, c’est crucial de ne pas oublier les souffrances qui sont derrières ces questions et j’ajouterais que c’est même un prémisse indispensable s’il on souhaite débattre (sans les mains) de questions aussi complexes...Il ne s’agit pas de se polir le ton, simplement de respect...

      Quand à la « description objective »... en dehors du fait que personne n’aime être chosifié, le terme « transgenrisme », en plus d’être volontairement dépréciateur, est trop ambigüe pour ne pas prêter à généralisation, surtout en france où ces mouvements sont encore mal connus... De la même manière quand vous traduisez littéralement « lobby trans » ça reflète quelque chose qui n’existe tout simplement pas ici, en employant pourtant un vocable bien connu et assez puant (comme ça été dit ailleurs par @antonin1 je crois : impossible de ne pas penser au pseudo lobby juif cher aux fachos)...

      je comprends les critiques que vous adresse @gata et les trouve plutôt fondées. De plus, vos invitations à « parler clair pour défendre les opprimés » sonnent comme des mots d’ordre venus de je ne sais quelle chefferie tapie dans l’ombre d’un grand drapeau, et ça ne me plaît pas du tout. Parler clairement ça ne veut pas dire comparer les gens à des chiens et des tasses de thé et je n’ai pas l’intention d’être tolérant avec ces provocations stupides.

    • Pouvez-vous me dire qui a comparé des gens à des chiens et à des tasses de thé ? Ce n’est pas moi et je ne comprends pas pourquoi vous m’imputez implicitement de nouveau ces propos.
      Quant à l’activité politique des personnes qui travaillent à l’abolition de certains droits des femmes, libre à vous de choisir d’autres termes que mouvement transgenriste ou lobby pour la désigner si ces termes vous rebutent ; moi c’est leur réalité qui m’interpelle et j’appelle un chat un chat.

      Ces menées masculinistes (surtout présentes dans le monde anglosaxon à ce jour) ont des effets délétères comme le définancement et la fermeture de refuges qui n’acceptent pas les hommes se disant femmes, l’entrisme de tels hommes dans les compétitions sportives (et ce jusqu’à l’échelon Olympique), le retrait du droit à des installations sanitaires non mixtes, la subversion de la représentation politique des femmes dans les partis qui y faisaient place, et j’en passe. Pour la dimension concertée et internationale de ce mouvement, lire Sheila Jeffreys : https://tradfem.wordpress.com/2018/11/19/sheila-jeffreys-les-principes-de-jogjakarta-une-menace-internatio

      Tout cela tente de se justifier à partir de l’axiome transgenriste (eh oui...) que quiconque dit être une femme en est une ; je ne connais pas votre position à ce sujet, mais pour les féministes que nous lisons et traduisons depuis des décennies, c’est scientifiquement faux et politiquement pervers point barre, comme on l’a rapidement vu dans le dossier de Rachel Dolezal, les Noir-e-s ayant droit à plus de respect que les femmes, apparemment.

      Je ne crois pas à l’argument que ces tentatives de putsch (un autre terme qui vous fera sans doute chouiner mais qui s’avère dans le monde anglosaxon) sont nécessairement fondées sur « de la souffrance » à moins que vous accréditiez comme issus d’une « souffrance » les propos et démarches misogynes et antiféministes en général, ce que font les apologistes des incels et autres mascus. J’espère que ce n’est pas votre cas.

      Pour nous, il s’agit d’une tactique de protection et d’accroissement de privilèges masculins et je refuse le chantage à l’empathie, surtout quand ces apologistes instrumentalisent la souffrance réelle de personnes trans, ce que plusieurs d’entre elles ne se privent pas de leur dire.

      Si c’est votre camp, ce n’est pas le mien et je demande à ce que l’on juge des faits plutôt que desdiscours justificatifs en cause.

      Mon travail n’est pas d’affirmer une position personnelle mais de servir de courroie de transmission - un terme qui n’a rien de péjoratif - aux analyses féministes radicales comme celle de Dworkin et de Sheila Jeffreys que nous venons de mettre en ligne (https://tradfem.wordpress.com/2020/06/17/lactivisme-transgenre-perspective-dune-feministe-lesbienne) et dont nous pourrions parler plutôt que de ce à quoi mes propos « ressemblent » ou « sonnent comme »... Oui, nous défendons des opprimé-e-s et nous l’assumons.

      #antiféminisme #droits des femmes
      #transgenrisme #masculinisme #Sheila Jeffreys

    • Euh sur ce point précis, c’est bien gentil de se dédouaner avec « c’est pô moi qui l’ai dit, je ne suis qu’un traducteur et publieur » mais ces propos problématiques sont dans le texte de ce fil même… alors quand on relaie des textes, on peut bien sûr ne pas être d’accord avec 100% de ce qu’il y a dedans, mais dans ce cas on l’annonce explicitement. Si on relaie un texte sans strictement aucune mise en garde, sans aucun « je suis d’accord cet argument mais pas avec ça », c’est alors par défaut que l’on supporte l’ensemble, donc oui qu’on s’en approprie les propos et tout ce qu’ils impliquent. C’est donc tout logiquement qu’on peut se prendre alors des critiques, quand bien même on a pas écrit le texte.

    • « ces propos problématiques sont dans le texte de ce fil même ». De quoi parles-tu ? De cette référence à des chiens et des tasses de thé ? Je ne l’ai pas dit, pas lu, j’ai dénoncé ces propos comme de la provoc et il serait malhonnête de m’en tenir responsable. Je n’ai pas lu dans les textes que j’ai relayés de propos dont je devrais me distancier pour échapper à une critique. Si vous croyez que si, précisez lesquels au-delà de vagues allusions, mais je trouve votre principe assez étrange et n’y souscris pas du tout

    • Il n’y a justement aucune allusion, c’est bien toi qui a relayé le texte de ce fil, et c’est bien dans ce texte que @tintin critique des propos qu’il cite, et que tu « dénonces » 2 mois après parce que @tintin les met en avant. Donc où est l’allusion ? Tout est parfaitement explicite et écrit noir sur blanc. C’est plutôt ça qui est étrange, d’affirmer après-coup que c’est flou-pas-clair alors que tout est écrit sans aucune allusion cachée.

    • Ah bon, J’ai relu le texte de FLEUR FURIEUSE et je trouve que sa démonstration ne correspond pas à la parodie qu’en fait tintin en en citant quelques mots. Ce n’étaient pas mes propos - comme j’avais cru au départ - mais je suis à l’aise avec la démonstration de FLEUR FURIEUSE sur l’illogisme en cause dans la manipulation du mot « femme » pour en abolir le sens.
      Live with it.
      Je constate que vos interventions relèvent essentiellement du « tone policing » (y a-t-il un équivalent français ?), et je dois dire que ça me débecte méchamment chez des gens que je croyais plus progressistes et proféministes.Je m’en tiendrai à relayer des textes pertinents aux luttes de femmes, sans réagir aux propos dilatoires et tentatives de culpabilisation.

    • Arrête de t’arroger le féminisme bon sang !!!! C’est insupportable, vraiment, de te voir botter à touche à chaque fois qu’on te dit que ton essentialisme est TRÈS problématique chez UN traducteur de textes féministes.

    • Je ne suis pas essentialiste mais matérialiste, comme Dworkin et Delphy et des centaines d’autres féministes, et c’est sur cette base que je soutiens les féministes qui récusent la prétention que tout homme qui dit être une femme en est une. S’il y a un essentialisme, il est bien là, dans un à-plat-ventrisme devant des prétentions d’hommes, quoi qu’ils disent, hors toute logique.

    • Nouvelle traduction sur https://tradfem.wordpress.com/2020/06/20/j-k-rowling-et-la-tour-de-babel
      "
      J.K. Rowling et la Tour de Babel
      Par Jennifer Bilek, sur son blog The 11th Hour

      "Pour les personnes non initiées à l’argent et au pouvoir qui sont tapis derrière le lobby transgenriste, la mêlée médiatique entourant JK Rowling peut ressembler à un ballet de rectitude politique en action, à l’acharnement de guerriers pour la justice sociale tenant une nouvelle victime dans leur gueule. Le journaliste britannique Douglas Murray démontre justement ce problème d’angle mort dans un article publié ce matin ur la plateforme UnHerd, « Why JK Rowling Had to be Denounced » (Ce pourquoi il fallait dénoncer JK Rowling).

      JK Rowling a certainement perturbé les barbus de la gauche conscientisée, si l’on en croit les commentaires de Glenn Greenwald sur Twitter la nuit dernière, affichant explicitement sa politique identitaire (est-ce que seuls les marginaux ont droit de parole, Glenn ?)

      Glenn Greenwald (sur Twitter) : « Quelles que soient nos opinions sur le débat entre les trans et les « TERF », le complexe de victime de JK Rowling est suffoquant et narcissique. Voilà une des personnes les plus riches et les plus célèbres au monde, mais elle se perçoit comme une victime suprême du fait d’endurer ce que subissent toutes les figures publiques : de sévères critiques. »

      Mais JK Rowling a fait plus que mettre en lumière une culture de l’interpellation et ses tactiques d’intimidation collective de celleux qui manifestent une opinion différente. Elle a fait plus qu’enflammer les misogynes qui se cachent derrière la politique identitaire, dans ce qui est devenu une tour de Babel hurlante pour la gauche. JK Rowling, comme l’a montré la réaction terrifiée et agressive de nos conglomérats médiatiques contrôlés par Big Pharma, a démontré qu’on ne pouvait pas l’attaquer impunément. Elle n’a pas seulement abordé la question des droits des femmes que décime le coup d’État capitaliste de l’industrie de l’identité de genre, mais elle a également mis à nu l’expérimentation eugénique en cours contre des enfants, pour la plupart homosexuels. (...)"

      Version originale : https://www.the11thhourblog.com/post/jk-rowling-and-the-tower-of-babel ?

    • bon bah j’aurais essayé... Vous jouez à l’imbécile ou alors votre degré de confusion me dépasse... dommage que vous ne consacriez pas tout votre temps à simplement traduire Dworkin, entreprise très nécessaire s’il en est. J’arrête la discussion ici pour ma part.

    • C’est marrant parce que Martin Dufresne demande des questions étayées mais n’y répond pas quand elles sont posées. Je pense à l’autre fil où il disqualifie ValK et ignore aussi les questions de Antonin, qui me semblent dignes d’une réponse, contrairement à mes remarques fielleuses et passives agressives, je le conçois.

      Pour en revenir au début de la conversation sur ce fil, pour que les personnes comprennent concrètement à quoi je pensais et s’en fassent une idée, voici un exemple dans les commentaires d’un texte paru sur le site de Tradfem :

      une féministe matérialiste 21/03/2017 à 10:50
      Franchement je ne vais pas me prononcer sur le fond mais j’aimerais bien que les MECS (oui, vous, là-bas, qui non seulement avez grandi avec les privilèges de la classe des hommes mais en plus en bénéficiez encore aujourd’hui) de tradfem cessent de nous dire ce que nous devons penser et qui est une femme et qui ne l’est pas.
      C’est vraiment, vraiment gonflant.
      Et au passage, si c’était possible d’arrêter de dire que vous êtes « une collective » (à moins que ça soit une formule québécoise que j’ignore), parce que ce mot laisse croire que vous êtes un groupe non-mixte. Quand on passe son temps à traduire des textes qui nous expliquent qui a le droit d’être féministe, ça serait le minimum.

      Abolissimo [Martin Dufresne] 21/03/2017 à 11:40
      Ben oui, TRADFEM est non-mixte et, si vous avez remarqué, les textes que vous conspuez sont tous rédigés par des femmes. Et aucun d’entre eux, en passant, ne restreint qui a le droit d’être féministe (ça semble plutôt être VOTRE truc).

      LULI 26/03/2017 à 10:20
      Une féministe matérialiste, merci de se renseigner au lieu de dire des bêtises. Depuis quand un site de traduction de textes féministes radicaux est dirigé par des hommes cis ? Et oui, c’est logique que ce soit non-mixte, vu les textes publiés sur ce site, vous croyez vraiment que des hommes cis dirigeraient ce site ? [...]

      https://tradfem.wordpress.com/2017/03/17/le-probleme-qui-na-pas-de-nom-parce-que-le-mot-femme-est-qualifie-dessentialiste/#comment-439

      (Après ça, Martin Dufresne ne répond rien et avant ça, il ne répond pas aux questions d’un commentaire de Miluyali, par exemple sur les hommes trans. Mais répond d’abord : « Que de présupposés et de faux procès de votre part, Miluyali ! »)

      C’est pas mal, ça, de répondre que Tradfem est non-mixte alors que Martin Dufresne sait très bien que ce n’est pas le cas (bon, après tout, on peut se tromper) et de laisser quand même confirmer ça par une autre lectrice (je mets son commentaire entier en dessous) et que des féministes se prennent la tête entre elles, sans même ensuite infirmer/confirmer l’autre proposition que des « hommes cis dirigeraient ce site » (on aurait pu au moins attendre une réponse comme quoi certains y participent, n’est-ce pas ? Pour ne pas dire qu’il est surtout animé par des hommes, ce qui semble être d’ailleurs plutôt le cas).

      Mais c’est aussi de répondre à « une féministe matérialiste » que « ça semble plutôt être VOTRE truc » (avec les majuscules) à elle de définir qui est féministe, ce qui n’est pas du tout ce qu’elle disait. Je ne suis pas sûr que ce soit du tone policing, mais peut-être plutôt de la réduction au silence ou du mansplaining ?
      Comment penser sincèrement que d’autres féministes critiques viendront commenter ensuite ?
      (et, pour info, sur l’usage des mots : « conspuer v.t. Manifester bruyamment et en groupe son mépris contre quelqu’un, quelque chose »)

      C’est vraiment la question de notre place en tant qu’allié. Qu’une féministe se mette en colère, ça paraît tout à fait légitime, encore plus face à un gars, mais l’inverse ? Mais du coup, c’est moi qui fait du tone policing, c’est ça ?

      C’est dommage de desservir ta cause proféministe comme ça, ahah.
      Ce qui nous renvoie à la question : est-ce que tout homme qui se dit proféministe en est un ? Faudra en finir avec l’autodéclaration, dans ce cas-là aussi.
      Mais ce qui est plus grave (je rigole en fait pour ne pas en pleurer), c’est que ça rend cette position intenable pour des féministes matérialistes à qui on renvoie toujours ça et à qui on n’accorde ni attention ni espace de réflexion/discussion. Je pense ici à ValK ou Aude Vidal dans les derniers temps.
      Heureusement que tu es là pour nous apporter la lumière et sauver les femmes et les féministes. Mais qui t’a mandaté pour cette mission ?
      La mauvaise foi n’est pas où tu crois, et il faudra bien rendre des comptes.

      ==

      LULI 26/03/2017 à 10:20
      Une féministe matérialiste, merci de se renseigner au lieu de dire des bêtises. Depuis quand un site de traduction de textes féministes radicaux est dirigé par des hommes cis ? Et oui, c’est logique que ce soit non-mixte, vu les textes publiés sur ce site, vous croyez vraiment que des hommes cis dirigeraient ce site ?

      Et c’est quoi votre problème avec le mot « collective » que vous rattachez à « une formule québécoise » ?
      Vous êtes xénophobe ou vous n’aimez pas les mots que vous ne connaissez pas et/ou pas l’habitude d’utiliser ?
      Le mot « collective » vous agace plus que le patriarcat lui-même ? Vous chipotez sur des détails au lieu de dénoncer la misogynie et le sexisme ? Vous devez sûrement le faire sur des sites et articles masculinistes, cependant ce n’est pas une raison de dire n’importe quoi sur un site de traduction de textes radicaux.

      Et par rapport à « des textes qui nous expliquent qui a le droit d’être féministe », de quels articles parlez-vous ? Pourquoi ne pas nommer EXPLICITEMENT le nom des articles de ce site ? Et quand bien même il n’y en aurait (je n’ai pas lu tous les article du site, je le reconnais), je ne vois pas en quoi ce serait un problème car NON, tout le monde ne peut pas se proclamer féministe par souci d’honnêteté dans la lutte contre le patriarcat cis-hétéronormé (n’est-ce-pas, les hommes cis).

      Et inutile de dire que je suis « agressive », que « je dessers la cause féministe », que je n’accepte pas les avis divergents aux miens, que je suis transphobe, etc. Car c’est faux, je défends la cause des personnes transgenres, j’accepte l’opposition à mes avis et idées, cependant je n’accepte pas la mauvaise foi et qu’on propage des idées fausses sur un site/courant/mouvement féministe.

      P.S. : Je viens de me rendre compte que j’ai posté un commentaire quasi-similaire à celui d’Abolissimo, et je ne m’en suis pas rendu compte. Ma faute alors, cependant je voulais quand même écrire ce commentaire pour devancer tous les futurs commentaires similaires à celui d’une féministe matérialiste.

    • la prétention que tout homme qui dit être une femme en est une

      Au risque de me répéter, il y a des nuances entre l’autodéclaration du genre et sa biologisation... soit les deux écueils où les deux camps aimeraient nous faire échouer.

      Des femmes trans offrent bien des témoignages selon lesquels leur expression de genre fait une identité sociale qui fait une vie de meuf. Sans les règles douloureuses, certes, mais les féministes ne combattent pas les règles douloureuses, elles combattent le traitement social des règles douloureuses et de tout ce qui concerne les femmes.

      Quant à votre position, @martin4, au sein du mouvement gender critical ou féministe radical... Ça ne vous emmerde pas, d’apparaître comme le chef d’une bande de féministes, abrité derrière Dworkin qu’en toute logique vous êtes mal placé pour traduire ? Le premier boulot d’un proféministe, c’est de se poser la question de sa position.

      Se toucher – réflexions autour d’un choix de traduction – Deuxième porte à gauche
      https://audesecheret.wordpress.com/2019/11/04/se-toucher-reflexions-autour-dun-choix-de-traduction

      Cependant, je suis persuadée que pour des problématiques de ce type, une traductrice percevra ce genre de nuances avec davantage d’immédiateté et de précision que ne le ferait un traducteur, même très bon. Autrement dit : je propose qu’on réserve aux traductrices la traduction des œuvres féministes écrites par des femmes.

  • Prendre les problèmes à la racine : à propos des jeunes femmes et du féminisme radical | TRADFEM
    https://tradfem.wordpress.com/2017/05/04/prendre-les-problemes-a-la-racine-a-propos-des-jeunes-femmes-et-d

    Le choix personnel, et non le contexte politique, est devenu l’unité d’analyse préférée du discours féministe. Par conséquent, toute analyse critique des choix personnels, comme le préconise le féminisme radical, est devenue un facteur de discorde, malgré sa nécessité pour impulser tout changement social d’importance. Le deuxième facteur est la généralisation progressive d’une interprétation queer du genre. Au lieu de considérer celui-ci comme une hiérarchie qu’il faut contrer et abolir, la politique queer positionne le genre comme une forme d’identité, un simple rôle à performer ou à subvertir. Cette approche a pour effet ultime de dépolitiser le genre (ce qui est loin d’être subversif) en fermant les yeux sur son rôle dans le maintien de l’oppression des femmes par les hommes. Ce sont alors les féministes critiques du genre qui sont traitées comme l’ennemi, plutôt que le genre lui-même.

    Conséquemment, nous nous retrouvons aujourd’hui dans un contexte où le féminisme radical est attaqué d’une extrémité à l’autre du spectre politique. Dans les médias sociaux, on a l’impression que les féministes radicales sont tout aussi susceptibles d’être prises à partie par des féministes s’autoproclamant queer que par des militants masculinistes – la principale différence entre les deux groupes étant que les masculinistes ne cachent pas, eux, leur détestation des femmes.

  • #Raquel_Rosario_Sanchez : La gentrification du statut des femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/20/la-gentrification-du-statut-des-femmes

    « Qu’est-ce qu’une femme ? » est une question posée par les gens assez privilégiés pour ne jamais avoir eu à subir la réponse à cette question. Personne ne demande aux femmes comment on « ressent » la condition féminine, car, pour nous, être « des femmes » est simplement notre réalité. La plupart des femmes du monde entier apprennent très tôt que, sous le patriarcat, leurs opinions à propos de leur subordination n’intéressent personne. En tant que force structurelle, le patriarcat continue à diminuer et à violenter les femmes et les filles, que cela nous plaise ou non, que nous soyons d’accord ou non, sans le moindre égard pour les sentiments réels des femmes.

    La violence masculine contre les femmes assure notre soumission. Le féminicide est l’extrémité meurtrière de ce continuum, mais la violence contre les femmes et les filles se manifeste d’une myriade de façons. Dans les cercles féministes, nous parlons souvent de la violence masculine infligée aux femmes. De fait, mettre fin à cette violence est l’élément le plus urgent du programme pour la libération des femmes. Mais comment pouvons-nous éradiquer la violence masculine anti-femmes si nous ignorons l’importance centrale des corps féminins sous le régime de la suprématie masculine ? Comment pouvons-nous dépasser une société patriarcale si nous refusons de reconnaître que les femmes constituent une classe d’êtres humains, dont la condition est déterminée par leur sexe ?

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/10/25/the-gentrification-of-womanhood
    #Féminicide #violences_masculines #patriarcat

  • #Harvey_Jeni : Chers hommes de gauche
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/18/harvey-jeni-chers-hommes-de-gauche

    Je me souviens avoir regardé à la télé, en 2006, le politicien de gauche britannique George Galloway mimer être un chat. Aussi fascinante et troublante que pût être cette scène (qui a terrifié le mien), ce n’est pas ce qui m’a frappé à propos de cet homme. Je me rappelle beaucoup plus clairement ses commentaires à propos de sa colocataire, la mannequin Jodie Marsh : il a dit qu’au risque de paraître sexiste, il croyait profondément qu’elle n’aspirait à sans doute rien de plus qu’une vie tranquille de femme mariée et de mère. Je me souviens m’être exclamée d’incrédulité. Avait-il vraiment dit ça ? L’homme de gauche assis à côté de moi ne broncha même pas.

    Je voudrais pouvoir dire que ce fut la première fois où je me rendis compte que certains hommes que je croyais être dans mon camp ne l’étaient pas vraiment, mais ces anecdotes furent trop nombreuses pour en faire la liste aujourd’hui. Un fait haut en couleur de mon enfance est le souvenir d’un visiteur intempestif chargé sommairement dans un caddie et expulsé de force du camp pacifiste Greenham Common par des femmes exaspérées. Plus tard, en tant que jeune activiste, j’ai absorbé les messages subtils conçus pour m’orienter vers la fonction de gardienne du foyer et de boute-en-train – un rôle que je détestais et n’ai jamais réclamé. Plus tard encore, j’allais entendre avec horreur l’histoire d’une femme ostracisée par sa communauté soi-disant radicale pour avoir fait appel à la police en désespoir de cause face à un conjoint agresseur. Pendant une grande partie de ma vie de femme de gauche, j’ai été entourée d’hommes de gauche. Des hommes débordant de machisme et de grands idéaux, défenseurs des pauvres, de la Terre, des droits de l’homme et des libertés, et que j’admirais souvent. Mais un fil très ténu, quasi invisible, traversait ce milieu, constitué de récits discrets des femmes, narrés avec culpabilité ; des témoignages qui faisaient pourtant sens, quelle que soit notre orientation politique. Car qu’une femme soit de gauche, de droite ou du centre, ou même si elle préfère gâcher son bulletin de vote, certains récits de femmes demeurent les mêmes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://medium.com/@GappyTales/dear-men-on-the-left-f20fbf6272cf

    Harvey Jeni est féministe, écrivaine et critique du genre. Elle écrit actuellement un roman sur un groupe d’alcooliques et de toxicomanes en réhabilitation ; ce qui, dit-elle, alimente des conversations passionnantes dans les partys !
    #trans #homme_de_gauche #misogynie

  • SEXE, GENRE ET ÉGALITÉ DE DROITS
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/14/sexe-genre-et-egalite-de-droits

    RAPPEL DE QUELQUES FAITS :

    Suite à la publication du Rapport sur l’égalité des transgenres (Transgender Equality)1, le gouvernement britannique a l’intention de mener une consultation concernant une modification de sa Loi sur la reconnaissance du genre (Gender Recognition Act). Cette démarche aura des impacts significatifs sur les personnes trans et sur d’autres, en particulier les femmes, les enfants et les communautés gaie et lesbienne.

    La présente fiche d’information, préparée par la Sex And Gender Ethics Society (SAGES), explique les changements proposés et certaines de leurs incidences. La Sex and Gender Ethics Society (SAGES) existe pour promouvoir des approches fondées sur des preuves empiriques en ce qui concerne les enjeux de sexe et de genre au Royaume-Uni. Nous préconisons de privilégier la recherche dans les domaines de l’éducation, de la formation et du développement de services. Notre objectif principal est d’assurer la protection des droits égaux de l’ensemble des personnes, sans distinction de sexe ou de genre.

    Définitions

    Le genre signifie des rôles, des caractéristiques et des comportements socialement construits : par exemple, les femmes peuvent être perçues comme plus capables d’empathie et adaptées à des rôles de soignantes, tandis que les hommes peuvent être considérés comme logiques, aguerris et adaptés aux emplois techniques.
    Le sexe fait référence à des caractéristiques biologiques et physiologiques : par exemple, les hommes ont un pénis, les femmes ont un vagin. En Grande-Bretagne, les expressions « male » et « female » sont utilisées sur les certificats de naissance pour indiquer le sexe de chaque personne.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://sages.org.uk/publications/pdfs/Quick-facts-Sex-gender-and-equal-rights-SAGES-2017.pdf
    #Royaume-uni #transgenre

  • #Radfemfatale : Le féminisme ne se résume pas à l’égalité des sexes
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/12/le-feminisme-ne-se-resume-pas-a-legalite-des-sexes


    Une certaine confusion semble régner à propos de la définition du féminisme, aggravée par le discours de vedettes qui se sont récemment exprimées sur le sujet. Selon l’actrice #Emma_Watson, « Si vous êtes pour l’égalité, vous êtes féministe. » Répondant aux critiques provoquées par sa séance de photos les seins nus pour le magazine #Vanity_Fair au mois de mars dernier, elle a dit : « Le féminisme, c’est donner le choix aux femmes. C’est une affaire de liberté, de libération et d’égalité. »

    Si ces mantras résonnent de manière sympathique et acceptable, ce n’est pas par accident. Le féminisme moderne a été reconfiguré selon une rhétorique individualiste qui ignore largement les contraintes sociales de la domination masculine. Le choix d’Emma Watson de se réduire à un objet est intéressant en ce qu’il reflète fidèlement ce que les hommes obligeraient les femmes à faire, de toute manière. Au lieu d’être contraintes à se réduire à un objet de consommation masculine, les femmes jouissent désormais de la liberté de choisir de se chosifier. Notre oppression devient ainsi implicitement une émancipation, si nous en faisons le choix. Le féminisme néolibéral, qui utilise des expressions comme « l’égalité des sexes » et « le libre choix » met l’accent sur les individus plutôt que sur le sexisme systémique et refuse d’analyser la manière dont les choix individuels influent sur la société. Cette attitude est, au mieux, malavisée ; au pire, elle sert des résultats activement antiféministes qui reflètent davantage la rhétorique du mouvement masculiniste que le mouvement des femmes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://medium.com/@radfemfatale/feminism-is-not-about-gender-equality-efc2ccb1e46b
    #féminisme_néolibéral #égalité_des_sexes

  • Ouvrage : Born in Your Own Body


    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/10/les-enfants-et-les-jeunes-face-a-lideologie-transgenriste

    Born in Your Own Body (Né·e dans votre propre corps) est un important nouvel ouvrage, coordonné par les Britanniques Heather Brunskell-Evans et Michele Moore et publié par la maison Cambridge Scholars. Il rassemble une sélection variée d’autrices et d’auteurs que préoccupe la tendance actuelle à orienter vers un changement social et médical de sexe des enfants et des adolescent·e·s, en faisant taire l’expression de tout examen critique*. Chaque signataire de chapitre – parents, universitaires, militantes, spécialistes, une transsexuelle adulte, une lesbienne et une jeune fille ayant mis fin à sa transition – exprime son point de vue en toute indépendance.

    Avec l’autorisation des directrices de publication, TRADFEM vous présente en version française un court extrait de chaque chapitre de ce livre pour vous encourager à vous le procurer ou à en réclamer la traduction à un éditeur

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.transgendertrend.com/born-in-your-own-body-new-book-transgender-children

    #transgenre #enfant

  • #Donna_F._Johnson : Réflexions sur deux féminicides
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/10/reflexions-sur-deux-feminicides

    Le 6 décembre 1989, le féminicide commis à l’École #Polytechnique de Montréal a plongé la population canadienne dans un débat polarisant. Beaucoup ont vu l’assassinat de ces 14 femmes il y a près de trente ans comme l’acte isolé d’un malade mental. À l’époque, je travaillais depuis trois ans dans une maison de transition pour femmes victimes de violence conjugale. Je savais donc déjà que la normalité peut coexister avec une cruauté sans fond, et que la violence infligée aux femmes ne connaît pas de limites. J’ai vu cet assassin, Marc Lépine, comme symptôme d’un problème. Pour celles d’entre nous qui travaillaient dans des refuges, le meurtre n’était que la pointe la plus visible d’une crise sociale massive.

    Vingt-huit ans plus tard, ce qui me frappe à propos de #Basil_Borutski, récemment condamné en #Ontario pour le féminicide de trois femmes commis à Wilno, c’est à quel point il ressemble à tous les autres agresseurs de femmes. Autocentré, suffisant, autorisé à ne pas avoir les connaissances les plus élémentaires sur lui-même ; incapable de partager le point de vue d’autres personnes. À ses yeux, les femmes sont des salopes, des putes et des menteuses, et elles sont responsables de tous ses problèmes. Il en a abattu trois avant son café du matin, avec l’aisance d’un pêcheur éventrant sa prise de poissons.

    Les actes posés par Borutski étaient extrêmes, mais son état d’esprit ne l’est pas ; ses rationalisations et ses justifications ne sont pas différentes de celles qui font de cette planète un véritable enfer pour les femmes. Pour emprunter une analyse à Hannah Arendt, le problème associé à Borutski est qu’il y a tant d’hommes comme lui, et que la majorité d’entre eux ne sont pas malades, mais terriblement normaux.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://ottawacitizen.com/opinion/columnists/johnson-when-will-the-violence-against-women-stop

    Donna F. Johnson a travaillé à la maison de transition Lanark County Interval House de 1986 à 2002 et est restée impliquée dans la lutte pour mettre fin à la violence anti-femmes.
    #féminicide #Montréal

  • #Claire_Potter : Harvey Weinstein et la question des complices
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/04/claire-potter-harvey-weinstein-et-la-question-des-complices

    Moi, j’aimerais savoir ce qu’aurait dit Andrea Dworkin à propos de Harvey Weinstein.

    Cela fait un demi-siècle que #Dworkin – participante controversée à la première génération de féministes radicales à réfléchir aux violences sexuelles – et ses consœurs de la deuxième vague du féminisme ont amorcé la conversation contemporaine à propos de ces violences, et j’ai parfois l’impression que cette conversation piétine. Voyez par exemple le fait que les agressions sexuelles répétées de #Weinstein contre les femmes étaient un secret de polichinelle dans le monde du cinéma, du journalisme et de la politique depuis au moins 30 ans. C’est dire que des centaines de personnes ont conspiré pour dissimuler son comportement de prédateur.

    Oui, conspiré. C’est cette conspiration, ainsi que la façon dont elle a pris fin, qui m’amène à me demander ce que Dworkin elle-même aurait pu écrire dans ce contexte. Féministe souvent rejetée et vilipendée par les féministes libérales, Dworkin comprenait que les collègues et les camarades de travail, les amis et les membres de la famille des prédateurs jouent un rôle clé pour permettre et dissimuler la #violence_sexuelle. Mais elle croyait aussi que le son de la voix des femmes était un puissant antidote contre ce qu’elle reconnaissait comme une forme d’oppression omniprésente.

    Dworkin aurait sans doute trouvé dans l’affaire Weinstein une certaine confirmation de son analyse.

    C’est notamment vrai parce que la conspiration entourant Weinstein s’est effondrée lorsque les femmes se sont mises à parler.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.washingtonpost.com/news/made-by-history/wp/2017/10/20/harvey-weinstein-and-the-problem-of-collaborators

    Claire Potter est professeur d’histoire et rédactrice en chef de la revue Public Seminar à la New School.
    #meetoo

    • Il y a ceux qui dissimulent et ceux qui alimentent :

      Harvey Weinstein accusé de «trafic sexuel» à Cannes

      Bob Weinstein et la Weinstein Company sont accusés de négligence et d’avoir « connu le comportement de Harvey Weinstein et facilité » ce qui est décrit comme « une habitude pour Harvey Weinstein de voyager [...] pour solliciter de jeunes actrices avec la promesses de rôles » et les forcer à des relations sexuelles.

      Harvey Weinstein, qui a par ailleurs été forcé à démissionner lundi du syndicat des réalisateurs d’Hollywood après avoir été renvoyé de l’Académie des arts et sciences du cinéma et avoir démissionné du syndicat des producteurs, maintient que toutes ces relations étaient consenties.

      Autour de février 2014, Harvey Weinstein a « approché Kadian à l’hôtel Majestic de Cannes », l’invitant à monter dans sa chambre pour qu’elle lui montre une vidéo de ses performances, selon la plainte déposée lundi.

      Le producteur, après avoir convié la jeune femme jusqu’à sa chambre, aurait appelé un autre responsable de sa société qui aurait demandé à Kadian Noble d’être « gentille et de faire tout ce qu’il demande ». Il s’est ensuite approché d’elle et a empoigné sa poitrine. La plainte affirme que Kadian Noble a résisté avant de se sentir « forcée de se laisser faire ».

      Il l’aurait ensuite entraînée de force dans la salle de bains, puis retenue tout en caressant sa poitrine et ses fesses avant de la forcer à le masturber, détaille la plainte.

      Kadian Noble aurait à la suite de cet incident souffert « de blessures sévères, détresse émotionnelle », angoisse et « incapacité à avoir goût à la vie et à mener une existence normale ».

  • #Jane_Clara_Jones : VOUS M’ASSASSINEZ : PROPAGANDE HAINEUSE OU CENSURE DE PAROLES FÉMINISTES ?
    https://tradfem.wordpress.com/2017/12/01/vous-massassinez-propagande-haineuse-ou-censure-de-paroles-femini

    Les féministes radicales sont périodiquement accusées de nier le droit à l’existence des personnes transgenre, ou même de souhaiter leur mort. Ici, Jane Clare Jones examine de plus près ces accusations. D’où viennent-elles et que signifient-elles ? Est-il possible de progresser vers une discussion plus constructive ?

    L’affirmation selon laquelle certaines formes de discours féministes devraient être réduites au silence est récemment devenue monnaie courante. Parmi les exemples notables, citons le boycottage continu de la journaliste d’enquête Julie Bindel par la National Students Union britannique, l’annulation d’une performance de l’humoriste Kate Smurthwaite (qui a suscité une lettre ouverte au quotidien The Observer) et, le mois dernier, l’exigence qu’un média progressiste canadien mette fin à son association avec l’auteure féministe Meghan Murphy.

    La base de ces revendications est l’affirmation qu’un certain courant de la pensée féministe constitue de la propagande haineuse. Diverses versions de cette affirmation circulent sur les médias sociaux depuis des années, chargées d’analogies prévisibles entre les féministes radicales critiques de l’idéologie transgenre (qualifiées de TERF) et les nazis, le British National Party ou le Ku Klux Klan. Mais l’efficacité de ces tentatives pour exciser des paroles de la sphère publique m’a vraiment été révélée en août 2014, lorsque le journaliste et militant trans Paris Lees s’est retiré d’un débat à l’émission Newsnight avec le transgenre critique du genre Miranda Yardley, en disant n’être « pas prêt à participer à un débat bidon sur le droit à l’existence des personnes transgenres ».
    Plus récemment, l’affirmation selon laquelle les TERF veulent « remettre en question le droit à l’existence des personnes trans » s’est transformée en la suggestion plus ou moins explicite que les TERF ne visent rien de moins que l’extermination des trans. Des blogueurs partisans de la censure des féministes ont soutenu que le dialogue est impossible quand « certaines des personnes à la table… plaident pour l’élimination d’autres personnes assises autour de cette table », ou qu’« un camp est forcé de défendre son existence entière contre un groupe de personnes… qui voudraient nous voir mortes ».

    L’argument selon lequel ce que certaines féministes tentent de dire est de la propagande haineuse peut être décomposé en trois allégations interdépendantes. En ordre croissant de gravité, elles sont que les TERF (1) nient l’existence des personnes trans ou leur droit d’exister ; (2) veulent activement que les personnes trans n’existent pas ; et (3) ont des comportements qui sont responsables de la mort de personnes trans.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.troubleandstrife.org/new-articles/you-are-killing-me
    #Trouble&Strife #idéologie-trans #transfemme #propagande_haineuse

    • Les hommes n’assassinent pas leurs partenaires sexuelles, ou ne commettent pas de violence homophobe ou transphobe contre des personnes qu’ils perçoivent comme non conformes au genre du fait d’y être incités par des féministes. La masculinité hétéronormative violente n’est pas entretenue par l’étude assidue de Sheila Jeffreys ou de Janice Raymond. La violence masculine est commise, jour après jour, par des gens qui n’ont jamais même entendu parler de Sheila Jeffreys ou de Janice Raymond, ou qui n’ont jamais eu de contacts avec quiconque l’a fait. Si vous n’aimez pas ce que Janice Raymond a à dire, n’hésitez pas à prendre celle-ci à partie. Mais suggérer que quiconque pose des questions au sujet de l’idéologie trans doit être réduite au silence parce que Janice Raymond a, d’une certaine façon, amené des hommes à tuer des transfemmes est si absurde que cela en serait risible, si cet argument n’était pas si souvent exploité pour faire taire des femmes et si cela ne ressemblait pas explicitement à la technique maintes fois éprouvée qui consiste à blâmer les femmes pour avoir incité des hommes à la violence.

      #inversion_patriarcale

  • #Prostitution, #proxénètes… pour en finir avec le mythe de la « pute heureuse » | tradfem
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/30/prostitution-proxenetes-pour-en-finir-avec-le-mythe-de-la-%e2%80%

    Du début à la fin de The Pimping of Prostitution, Bindel compare le combat anti-prostitution à la lutte contre le tabac, où les grandes entreprises ont utilisé la désinformation, des propos faussement scientifiques et leurs vastes réserves d’argent pour propager le mensonge que fumer n’était pas nocif, et ce longtemps après que le contraire ait été démontré. Tout comme allumer une cigarette dans un bureau ou un restaurant est devenu impensable en 2017 dans la plupart des pays d’Europe et les États-Unis, les abolitionnistes espèrent qu’un jour prochain, les bordels du quartier red-light d’Amsterdam seront vus comme une relique d’un autre âge.

  • #Karen_Ingala_Smith : HOMMAGE AUX VIES DES FEMMES TUÉES PAR DES HOMMES CETTE ANNÉE (au Royaume-Uni)
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/27/hommage-aux-vies-des-femmes-tuees-par-des-hommes-cette-annee-au-r

    Il n’existe pas au Royaume-Uni de registre officiel ou de commémoration des femmes tuées par des hommes. C’est pour cette raison que la militante féministe KAREN INGALA SMITH commémore leur nom et leur image sur les réseaux sociaux.
    En juillet 1981, lors de la première Conférence féministe pour les femmes latino-américaines et caribéennes en Colombie, la date du 25 novembre a été déclarée journée annuelle de protestation à la mémoire de trois sœurs militantes, Patria, Maria Teresa et Minerva Mirabel, qui ont été assassinées en raison de leurs efforts pour renverser le gouvernement fasciste de Rafael Trujillo.
    Dix-huit ans plus tard, les Nations Unies ont désigné le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
    Cette année, comme je le fais depuis quelques années, je vais commémorer les femmes britanniques tuées depuis un an par des hommes (ou lorsqu’un homme est le principal suspect dans l’assassinat d’une femme, puisque de nombreuses affaires n’ont pas encore été jugées).
    À partir de 8 h, sur le compte Twitter @countdeadwomen, j’inscrirai le nom et l’âge de chacune de ces femmes et, si j’ai pu la trouver, une photo d’elle.
    Jusqu’à présent, j’ai prévu inscrire les noms de 127 femmes et filles. La mention de chaque nom toutes les 10 minutes exigera plus de 10 heures.
    J’ai amorcé ce projet, que j’en suis venue à appeler Counting Dead Women, en janvier 2012 après le meurtre de Kirsty Treloar, 20 ans.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.morningstaronline.co.uk/a-70a0-Marking-the-lives-of-the-women-killed-by-men-this-year

    #féminicide #Royaume-uni #commémoration

  • #Andrea_Dworkin : Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas (l’article)
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/26/souvenez-vous-resistez-ne-cedez-pas

    Je veux réfléchir avec vous au stade politique que nous avons atteint. Je dirais que nous avons réussi à ce que l’on appelle, par euphémisme, « briser le silence ». Nous avons commencé à parler de certains événements, expériences, réalités, vérités dont on ne parlait pas avant ; et particulièrement d’expériences qui sont arrivées à des femmes et qui ont été cachées – des expériences que la société n’a pas nommées, que les politiciens n’ont pas reconnues ; des expériences que le droit n’a pas abordées du point de vue de celles à qui on a fait mal.

    Mais quand nous parlons de « briser le silence », les gens conçoivent parfois ce « silence » comme superficiel, comme s’il y avait de la parole – du bavardage, en fait – et par-dessus cette parole, un niveau superficiel de silence, qui serait affaire de bienséance ou de politesse. Il est vrai qu’on apprend aux femmes à être belles et à se taire. Mais le silence dont je parle est plus profond : il va au cœur de la tyrannie, de sa nature. Il existe une tyrannie qui dicte non seulement qui peut dire quoi mais particulièrement ce que peuvent dire les femmes. Il existe une tyrannie qui détermine à l’avance qui n’a pas droit de parole, une tyrannie où l’on enlève aux personnes le droit de dire les choses les plus importantes pour elles sur la vie. C’est de ce genre de tyrannie que je parle.

    Les systèmes politiques où nous vivons sont basés sur ce profond silence. Ils sont basés sur ce que nous n’avons pas dit. Ils sont basés particulièrement sur ce que n’ont pas dit les femmes – les femmes de toutes les catégories raciales et de toutes les classes, y compris les plus privilégiées. Les a priori qui sous-tendent nos systèmes politiques sont eux aussi basés sur ce que n’ont pas dit les femmes. Nos idées de démocratie et d’égalité – des idées créées par les hommes, des idées qui expriment ce que les hommes pensent que sont la démocratie et l’égalité – ont évolué en l’absence des voix, des expériences, des vies, des réalités des femmes. Les principes de liberté que nous entendons énoncer comme autant de truismes sont des principes élaborés en dépit de ce profond silence : sans notre participation.

    L’article est évidemment disponible dans l’anthologie qui vient de paraître aux éditions #Syllepse et #Remue-ménage


    Traduction : #Tradfem
    #libération_de_la_parole #violences_patriarcales

  • Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas !, par Andrea Dworkin (TRADFEM)
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/26/souvenez-vous-resistez-ne-cedez-pas

    Nous avons identifié le #viol ; nous avons identifié l’#inceste ; nous avons identifié la #violence conjugale ; nous avons identifié la #prostitution ; nous avons identifié la #pornographie – comme autant de #crimes contre les #femmes, de façons d’exploiter les femmes, de façons de faire souffrir les femmes qui sont systématiques et soutenues par les pratiques des sociétés où nous vivons. Nous avons identifié l’exploitation sexuelle comme une forme de violence. Nous avons identifié l’objectification des femmes et leur transformation en produits marchands comme des pratiques déshumanisantes, profondément déshumanisantes. Nous avons identifié l’objectification et l’exploitation sexuelle comme des mécanismes servant à créer de l’infériorité, de l’infériorité réelle : pas un concept abstrait mais une vie vécue en tant que personne inférieure dans une société civile. Nous avons identifié les modèles de violence qui se produisent dans les rapports intimes. Nous savons que la plupart des viols ne sont pas commis par l’étranger dangereux et prédateur mais par le copain, l’amant, l’ami, le mari ou le voisin dangereux et prédateur, par l’homme dont nous sommes le plus proches et non le plus éloignées.

  • Des trans féministes s’insurgent contre une proposition de réforme législative au Royaume-Uni
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/14/des-trans-feministes-sinsurgent-contre-une-proposition-de-reforme


    Un article de #Lucy_Bannerman, dans The TIMES de Londres, le 6 nov. 2017
    Yardley, activiste transgenre, fait partie d’un nombre croissant de critiques qu’horrifie le manque apparent de réflexion des ministres sur les conséquences d’une telle réforme.

    Pour Yardley, cette législation « profondément régressive » fera non seulement très peu pour lutter contre la discrimination que vivent les transsexuel·le·s comme elle, mais une telle politique rendra également les femmes incapables de tenir tête aux hommes opportunistes qui s’en serviront de mauvaise foi pour accéder à des domaines comme les refuges, les salles d’essayage de vêtements et les groupes de soutien pour survivantes d’agression sexuelle.

    « Cela enlève aux femmes des droits pour en accorder à des hommes. C’est tout à fait pervers », a déclaré #Miranda_Yardley, 50 ans, comptable d’Essex, né de sexe masculin et qui a subi un changement de sexe il y a presque dix ans. Il se définit comme transsexuel, mais jamais comme une femme, « par respect pour les femmes. Je n’essaie aucunement de prétendre être une femme. Je n’ai pas eu la même vie. »

    Lors d’une réunion au Parlement britannique la semaine dernière, Yardley s’est joint à un large éventail de cliniciens, parents, thérapeutes, universitaires et groupes de défense des droits des homosexuel·le·s et des femmes, toutes et tous unis dans leur frustration d’être incapables d’avoir la moindre discussion sur la politique gouvernementale concernant le transgenrisme – notamment sur des enjeux tels que l’opportunité de prescrire à des enfants des traitements qui transforment toute leur vie pour des conditions encore mal comprises, ou l’inquiétude de voir une politique d’auto-déclaration fausser les statistiques sur la criminalité féminine – sans se faire huer par un micro-lobby militant de transactivistes. Ces intervenant·e·s ont prévenu les parlementaires que la possibilité d’un contrôle légitime était actuellement réduite au silence par un seul mot : l’accusation d’être « transphobe ». (LIRE SON INTERVENTION AU BAS DE LA PAGE)

    Traduction : #Tradfem

    #Royaume-uni #transgenre

  • Un grand journal britannique se porte à la défense des jeunes contre les outrances du lobby transgenre
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/13/un-grand-journal-britannique-se-porte-a-la-defense-des-jeunes-con


    Une période de transition
    THE TIMES , 13 novembre 2017
    Un débat confus sur le genre menace de porter préjudice à des jeunes. Les médecins et les politiciens doivent avoir le courage de leur dire qu’elles et ils se trompent.
    Albert Einstein a jadis défini le sens commun comme « la collection des préjugés acquis à l’âge de dix-huit ans ». Il est peu sûr que cela ait jamais été vrai et ce n’est pas vrai aujourd’hui. Nous voyons actuellement un débat confus sur le genre, partagé et attisé dans les médias sociaux, mettre particulièrement à risque les jeunes femmes. La tentative de se montrer compréhensifs et d’éviter toute attitude offensante cache le danger qu’un mal véritable soit en train de se produire.
    Un récent exemple de cette confusion est le compte rendu de travestis invités dans des écoles maternelles pour instruire les enfants des questions liées au transgenrisme. La chaîne de magasins de vêtements Top Shop a récemment déclaré, sous la pression de l’artiste de performance Travis Alabanza, que ses salles d’essayage deviendraient unisexes. Ce serait bien si ses magasins avaient des espaces sécurisés dans lesquels les jeunes femmes pourraient être épargnées de l’attention de voyeurs plus âgés, mais ce n’est pas le cas.
    Pourtant, ce genre de confusion commence à bénéficier d’une sanction officielle. Le gouvernement écossais a récemment publié des directives qui permettraient aux élèves d’école primaire de changer de sexe sans le consentement de leurs parents. Un rapport du comité des femmes et des égalités, qui est déjà sur le bureau de la secrétaire d’État à l’Éducation, Justine Greening, propose que cette politique prenne une envergure nationale. Elle entraînerait que les espaces réservés aux femmes, tels que les refuges pour violences conjugales, les centres de crise anti-viol et les services hospitaliers non mixtes, devraient admettre tout homme qui prétend s’identifier comme femme.
    Il ne fait aucun doute que les enjeux transgenres soulèvent des questions difficiles. Aucun pays sensible aux droits des personnes ne souhaite stigmatiser des personnes dont la conscience de soi ne correspond pas à leur sexe biologique. Tout harcèlement ou discrimination envers les personnes transgenres est inacceptable. Pourtant, le mouvement transgenre actuel veut pousser son plaidoyer beaucoup plus loin.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : The Times (On peut s’abonner au site Web du Times (1 £/ semaine) ou s’y inscrire gratuitement pour l’accès à 2 articles par semaine : https://www.thetimes.co.uk )
    #transgenres #identité

    • Pourtant, ce genre de confusion commence à bénéficier d’une sanction officielle.

      Pourquoi ? Parmi les catégories de personnes victimes de discrimination, cet article (et d’autres contributions, de @tradfem notamment, il me semble) donne l’impression que les transgenres « bénéficient » d’une capacité particulière à faire avancer leur cause. Est-ce le cas ? Et encore une fois, pourquoi, comment ? Merci d’avance pour un éclairage (si c’est possible d’éclairer des analphabètes de ce sujet sur la place publique : risque de trollage élevé a priori...).

  • Discussion collective : Le mouvement #MoiAussi a été une démonstration audacieuse de la réalité de la violence masculine contre les femmes, mais quelle sera notre prochaine étape ?
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/09/le-mouvement-moiaussi-a-ete-une-demonstration-audacieuse-de-la-re

    #Meghan_Murphy : Bien que j’aie généralement critiqué ce qu’on appelle parfois le « clic-activisme », j’ai trouvé les messages #MoiAussi des femmes très émouvants et courageux. Quelles sont vos impressions sur les conversations et les messages suscités par ce hashtag au cours des deux dernières semaines ?

    #Finn_Mackay : Moi aussi, je les ai trouvés émouvants et courageux. Je pense qu’il est toujours utile de briser la honte et la stigmatisation imposée que les agresseurs, aidés et encouragés par la société, transposent sur les victimes de ces crimes au lieu de les vivre eux-mêmes. C’est un exemple du meilleur que l’on puisse attendre des médias sociaux, car dans ce cas, le mouvement sert à unir les femmes et à démontrer l’étendue énorme du harcèlement sexuel et des agressions.
    #Lee_Lakeman : Même si le nombre et la diversité des femmes à s’être exprimées au-delà des barrières de classe et de race sont impressionnants, la solidarité est touchante, et l’histoire de ce mouvement est intéressante, je trouve tout de même cela très déconnecté des effets vécus dans la vie réelle.

    #Keira_Smith-Tague : Je suis sceptique quant à l’utilisation des hashtags et de l’activisme Internet en général, pour tout programme de changement social, mais j’ai été aussi surprise de voir à quelle vitesse et en quelle quantité des femmes se sont ralliées à #MoiAussi et ont porté le mouvement. Il est logique pour moi que les femmes expriment maintenant en masse leur indignation sur Internet. Le discours public sur la violence masculine envers les femmes n’a cessé de croître au cours des dernières années. Je pense à quelques-uns des soulèvements majeurs, comme ceux de l’Inde suite au viol collectif et au meurtre commis à Delhi en 2012, aux féministes latino-américaines du mouvement #niunamenos (pas une seule de plus !) contre le féminicide et aux Marches mondiales des femmes du début de cette année. Ce sont autant de réponses des femmes qui ont contribué à un changement majeur dans la sensibilisation du public à l’enjeu de la violence anti-femmes. Je pense que nous avons créé plus d’espace pour que les femmes individuelles aient moins peur de briser le silence à propos de leurs propres expériences. Ce qui m’inquiète au sujet des messages de #MoiAussi, c’est leur caractère limité à Internet, qui engendre une individualisation et une aliénation les unes des autres, et c’est la dernière chose dont nous avons besoin en ce moment.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/10/30/metoo-bold-demonstration-reality-male-violence-women-next

  • #Robert_Jensen : Au-delà des gentils et des méchants.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/07/au-dela-des-gentils-et-des-mechants

    Je ne suis pas aussi violent que le producteur ciné Harvey Weinstein, ni aussi narcissique que l’animateur télé Bill O’Reilly. Je suis plus respectueux envers les femmes que le président Donald Trump, et pas aussi tordu que le politicien Anthony Weiner.

    S’il faut en juger par les normes établies par ces hommes qui encourent aujourd’hui la réprobation générale, la plupart d’entre nous les hommes semblons presque être des saints, et là se situe un danger. La divulgation publique du comportement de ces hommes – qu’il s’agisse d’offenses routinières ou de crimes occasionnels – est une excellente chose, et toutes les personnes à avoir été harcelées ou violées devraient continuer à le dire haut et fort.

    Mais nous ne devrions pas laisser les cas les plus flagrants faire déraper l’analyse de la façon dont un large éventail de comportements sexuels masculins intrusifs et violents envers les femmes (ainsi qu’envers les filles, les garçons et les hommes vulnérables) sont à ce point imbriqués dans le tissu quotidien de la vie dans une société patriarcale que ces intrusions et ces violences sont souvent invisible pour les hommes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/11/06/good-guys-bad-guys
    #proféministe #violences_masculines #Donald_Trump #Harvey_Weinstein #feminist_current