Comment Donald Trump a utilisé Facebook pour cibler très précisément les internautes

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    Le portrait de chacun, grâce aux likes

    En 2008, un jeune chercheur originaire de Varsovie, Michal Kosinski, crée en effet une application qui dresse un portrait de l’utilisateur grâce à son profil Facebook et, surtout, à ses likes. S’il pense, au départ, que seuls ses camarades étudiants répondront, MyPersonnality connaît un succès inattendu, et récolte les scores psychométriques de millions d’utilisateurs de Facebook. Fort de ces nombreux résultats, en 2012, Kosinski prouve qu’à partir d’un minimum de 68 likes par un internaute, il est possible de prédire sa couleur de peau (à 95%), son orientation sexuelle (88%) ou ses convictions politiques (85%). Il est même possible de déterminer si les parents de l’utilisateur sont divorcés ou non.

    Nix affirme que Cambridge Analytica se base sur trois éléments majeurs : le modèle OCEAN, l’analyse massive de données (big data) et le ciblage publicitaire. D’abord, Cambridge Analytica achète les données de multiples sources, toutes les données sont en vente aux États-Unis. La compagnie a ainsi accès aux habitudes alimentaires, culturelles, sociales, religieuses (…) des utilisateurs. Elle détient les données des profils Facebook de 220 millions d’Américains –soit tous les utilisateurs de Facebook dans le pays, et peut ainsi dresser le portrait de chacun. Pour mieux adapter les posts que voient et reçoivent les internautes en fonction de leurs likes.

    Les fans de Walking Dead ou de NCIS, par exemple, sont identifiés comme étant plus prompts à voter Trump. Le jour du troisième débat entre Donald Trump et Hillary Clinton, le candidat républicain teste 175.000 messages différents sur Facebook, avec différentes couleurs, différentes légendes, différentes photos et vidéos. Dans le district de Little Haiti, à Miami, les internauts voient par exemple apparaître parmi les publications dans leur flux Facebook une nouvelle stipulant que la Clinton Foundation a échoué dans son aide aux habitants, après le tremblement de terre qui a secoué l’île. Ou encore, les afro-américains tombent sur une vidéo de la candidate, affirmant que les hommes noirs sont des prédateurs. Le tout, afin de dissuader les gens à voter pour elle. Le message de Trump sur Facebook a pu être adapté au niveau des quartiers, des rues et même au niveau d’un individu, assure Alexander Nix.

    #Facebook #politique #publicité #ciblage