l’An 2000 - Un wiki pour dépasser le Decodex ? - Libération.fr
▻http://an-2000.blogs.liberation.fr/2017/02/14/decodex-wikipedia
En réalité, le blog les-crises.fr a été classé rouge (il est depuis repassé à l’orange) parce qu’il défend des positions pro-russes, notamment sur le conflit ukrainien.
Mais il est bien difficile de trouver une manière raisonnable de jauger l’idéologie d’un site. Être partisan est-il un signe de non-fiabilité de l’information ? Existe-t-il vraiment des sites sans aucune idéologie ? Le Monde pourrait très bien lui aussi recevoir sa pastille orange pour ses partis pris pro-européens ou libre-échangistes.
Face à la controverse, Le Monde a ainsi préféré retirer momentanément de sa base le site Fakir de François Ruffin qui avait hérité au départ d’une pastille orange du fait d’« une ligne éditoriale militante et [d’]un parti pris clairement revendiqué ».
Il faudrait que je prenne plus de temps pour écrire sur cette affaire du Decodex... mais quand même :
– est-il possible d’assimiler chaque article et l’ensemble d’un média ?
– le problème des « fake news » tient plus à la circulation hyper-rapide dans les médias sociaux qu’à la question de l’origine des informations sur des sites publics et présents à long terme
– est-il compatible d’établir des listes (rouges vertes ou oranges) et dans le même temps de défendre la liberté de la presse telle qu’elle est définie dans la Loi de 1881 ?
– quand les fausses nouvelles volontairement répandues causent des troubles à l’ordre public, le parquet est en mesure d’agir... pourquoi ne le fait-il pas ? Est-ce que le « trouble à l’ordre public » serait proportionnel à l’audience d’un média, mais dans le même temps cette audience serait une protection contre les accusations ("too big to fail ?")
– le reportage de TF1 qui a joué un si grand rôle dans l’élection de Nicolas Sarkozy est à classer dans quelle couleur ?
Au final, on veut trouver une « solution technique » à un problème proprement politique : pourquoi les citoyens s’engagent-ils moins dans la vie sociale et dès lors sont-ils plus sensibles aux pressions, aux émotions et aux paroles qui confortent leurs idées profondes ?
C’est en redonnant toute sa place et sa valeur au débats, aux controverses et aux oppositions que l’on avancera sur ce problème (et pas en trouvant comme seul « opposant » à Marine Le Pen le fantasque Patrick Buisson...).
Au fait, c’est quoi la couleur du grand journal qui a provoqué la guerre d’Irak en apportant des « preuves » de l’existence d’armes de destruction massive ? Mais une guerre, ce n’est certainement pas un trouble à l’ordre public, et c’est bon pour les médias ça coco.