• Messages venus des marges : Pour mieux construire le mouvement féministe par #Claire_Heuchan
    https://tradfem.wordpress.com/2018/07/09/messages-venus-des-marges-pour-mieux-construire-le-mouvement-femi

    Comme je l’ai écrit précédemment, je crois que le racisme est l’une des principales barrières dressées contre la sororité. Depuis 2014 j’ai consacré énormément de temps et d’énergie à détruire cette barrière en contestant le racisme dans le mouvement féministe. Ceci m’a amenée à assumer la lourde tâche de conduire les femmes blanches vers un espace de compréhension, de les guider dans un processus de désapprentissage du racisme en faisant de mes expériences des enjeux raciaux des moments pédagogiques et – très franchement – de montrer plus de patience envers le racisme ordinaire des femmes blanches qu’on ne pourrait raisonnablement en espérer. J’ai tenté de faire de moi-même et de mes paroles une voie de sortie du racisme, dans un mouvement vers une plus grande solidarité entre toutes les femmes et les filles.

    D’une certaine manière, ce projet a été un succès. Je m’en aperçois quand des femmes blanches ont pris le temps de jeter un regard critique sur leur racisme et de changer de comportement envers les femmes de couleur. J’ai procédé à de nombreuses interventions bienveillantes, de plus ou moins grande envergure, et je suis vraiment fière de ce travail quand je constate qu’après nos conversations une femme blanche désapprend consciemment le racisme, quand je vois une évolution dans la manière dont elle pratique son féminisme. Je ne le fais pas parce que les femmes blanches méritent un traitement de vedette, comme quelque Morgan Freeman : en tant que membres de la classe dominante, en l’occurrence celle des Blancs, elles n’ont pas droit à un niveau particulier de compréhension de la part des personnes de couleur. Non, je le fais pour les femmes de couleur dont le chemin croisera celui de ces femmes blanches dans des organisations féministes et d’autres lieux. Les femmes de couleur méritent tellement mieux de la part du mouvement féministe que d’être repoussées à ses marges, tout comme nous le sommes dans le contexte social général. Et ainsi j’ai tenté de construire des microclimats où les femmes blanches puissent être confrontées à des principes antiracistes de base, sans crainte d’être rejetées pour avoir posé des questions indicatrices d’attitudes racistes (là encore, il m’a fallu une patience énorme) ou sans se replier sur une attitude défensive quand ce racisme était interpellé.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://sisteroutrider.wordpress.com


    #racisme #sororité #féminisme #femmes_blanches

  • Vendredi 29 septembre avait lieu à l’Université du Mirail une rencontre avec Christine Delphy, organisée par le réseau Arpège dans le cadre d’un séminaire interdisciplinaire.
    Théoricienne du féminisme matérialiste et militante de longue date, Delphy s’est récemment illustrée par le relais d’un article traduit par @tradfem et qu’elle a relayé sur son blog : « Le lesbianisme est la cible d’attaques, mais pas de la part de ses adversaires habituels » de J.J Barnes.
    https://iaata.info/Transphobie-et-feminisme-intervention-de-Clar-T-I-lors-de-la-rencontre-avec-
    https://seenthis.net/messages/630223#message630241
    https://seenthis.net/messages/615910
    #Féminisme #Christine_Delphy #transphobie #queer #cisgenre

  • #Claire_Heuchen : Prendre les problèmes à la racine : à propos des jeunes femmes et du féminisme radical
    http://tradfem.wordpress.com/2017/05/04/prendre-les-problemes-a-la-racine-a-propos-des-jeunes-femmes-et-d

    Brève présentation : un certain nombre de jeunes femmes ont communiqué avec moi depuis un an en me demandant ce à quoi ressemblait le fait d’être ouvertement radicale au sujet de mon féminisme. Voir des jeunes femmes se rallier au féminisme radical me rend optimiste pour l’avenir. Mais que celles-ci aient peur de manifester publiquement un féminisme radical est tout à fait inquiétant. Voilà pourquoi cet article est dédié à l’ensemble des jeunes femmes assez audacieuses pour poser des questions et contester les réponses reçues.

    Pourquoi le féminisme radical est-il attaqué à ce point ?

    Le féminisme radical n’a pas bonne presse. Ce n’est pas exactement un secret : l’affirmation ignoble de l’idéologue de droite Pat Robertson selon laquelle l’agenda féministe « …encourage les femmes à quitter leur mari, assassiner leurs enfants, pratiquer la sorcellerie, détruire le capitalisme et devenir lesbiennes » a donné le ton aux échanges généraux à propos du féminisme radical. Si le point de vue de Robertson sur notre féminisme frôle la parodie, sa misogynie, agrémentée d’une lesbophobie flagrante, a également servi à discréditer le féminisme radical comme suspect.

    En effet, si le féminisme radical peut être rejeté comme un complot sinistre ou ciblé comme une simple blague, cela évite à la société de répondre à une foule de questions difficiles à propos de sa structure patriarcale. Il en résulte que le pouvoir n’a pas à être redistribué, ce qui permet de bloquer toute remise en question ennuyeuse pour les membres des classes oppresseures. La diabolisation du féminisme radical est un moyen très efficace d’entraver tout changement politique important, de maintenir le statu quo. Il est donc prévisible que la droite conservatrice s’oppose au féminisme radical.

    Ce qui est souvent plus difficile à prévoir, ce sont les propos venimeux adressés au féminisme radical par la gauche progressiste, dont on s’attend à ce qu’elle soutienne une politique de justice sociale. L’atteinte de cette justice par les femmes appelle notre libération du patriarcat, y compris celle des contraintes du genre, qui est à la fois une cause et une conséquence de la domination masculine. Mais quand on se penche sur les raisons de l’hostilité de la gauche, elle devient tristement prévisible.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://sisteroutrider.wordpress.com/2017/05/02/grasping-things-at-the-root-on-young-women-radical-feminis

    #féminisme_radical #gauche #insultes #misogynie

  • #Claire_Heuchen : Lezbehonest (Parlons franchement) à propos de l’effacement des femmes lesbiennes par la politique queer
    http://tradfem.wordpress.com/2017/02/23/lezbehonest-parlons-franchement-a-propos-de-leffacement-des-femme

    « Lesbienne » est à nouveau une catégorie contestée. La définition la plus littérale de la lesbienne – une femme homosexuelle – est sujette à une nouvelle controverse. Cette lesbophobie ne provient pas des conservateurs sociaux, mais se manifeste au sein de la communauté LGBT+, où les femmes lesbiennes sont de plus en plus diabolisées comme intolérantes ou rejetées comme une blague éculée en raison de notre sexualité.

    Dans le contexte postmoderne de la politique queer, les femmes dont l’attraction s’adresse strictement au même sexe sont présentées comme un archaïsme. Sans surprise, les désirs des hommes gais ne sont pas policés avec une fraction de la même rigueur : dans un contexte queer, les hommes sont encouragés à prioriser leur propre plaisir, alors que les femmes continuent à subir l’attente que nous accommodions les autres. Loin de subvertir les attentes patriarcales, la politique queer répète ces normes en perpétuant les rôles normatifs du genre. Ce n’est pas une coïncidence que les femmes lesbiennes essuient la plus grande part de l’hostilité queer.

    En même temps que la généralisation du fascisme et la normalisation de la suprématie blanche, ces dernières années ont donné voie à une avalanche de sentiment anti-lesbien. Des interventions médiatiques hypothétiquement adressées aux lesbiennes et écrites par elles nous informent que nous sommes une espèce en voie d’extinction. Des ressources féministes se demandent si nous avons même besoin du mot lesbiennes, des textes d’opinion affirment que la culture lesbienne est éteinte, d’autres lancent à la légère que le mot lesbienne « ressemble à une maladie rare », et certains commentaires vont jusqu’à soutenir que la sexualité lesbienne est une relique du passé dans notre meilleur des mondes sexuellement fluide : tous ces écrits positionnent délibérément la sexualité lesbienne comme démodée. Ils encouragent activement le rejet de l’identité lesbienne en confirmant l’impression que la lectrice se verra comme quelqu’un de moderne et de progressiste si elle est prête à rejeter cette identification. Tout comme le patriarcat récompense la « fille cool » pour s’écarter des idéaux féministes, la politique queer récompense la lesbienne qui s’associe à n’importe quelle autre étiquette.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://sisteroutrider.wordpress.com/2017/02/22/lezbehonest-about-queer-politics-erasing-lesbian-women

    #Sisteroutrider #Lesbienne #queer #féminisme_radical #Audre_Lorde #LGBT+

  • #Claire_Heuchan : Le sexe, le genre et le nouvel essentialisme
    http://tradfem.wordpress.com/2017/02/16/le-sexe-le-genre-et-le-nouvel-essentialisme

    Le patriarcat dépend de la hiérarchie du genre. Pour démanteler le patriarcat – l’objectif de base du mouvement féministe – il faut aussi abolir le genre. Dans la société patriarcale, le genre est ce qui fait du masculin la norme de l’humanité et du féminin, l’Autre. Le genre est ce pourquoi la sexualité féminine est strictement contrôlée – les femmes sont qualifiées de salopes si nous accordons aux hommes l’accès sexuel à nos corps, et de prudes si nous ne le faisons pas – alors qu’aucun jugement de ce type ne pèse sur la sexualité masculine. Le genre est la raison pour laquelle les femmes qui sont agressées par des hommes sont blâmés et culpabilisées – elle « a couru après » ou « elle l’a provoqué » – alors que le comportement des hommes agresseurs est couramment justifié avec des arguments comme « un homme, c’est un homme » ou « c’est fondamentalement quelqu’un de bien ». Le genre est la raison pour laquelle les filles sont récompensées de penser d’abord aux autres et de rester passives et modestes, des traits qui ne sont pas encouragés chez les garçons. Le genre est la raison pour laquelle les garçons sont récompensés de se montrer compétitifs, agressifs et ambitieux, des traits qui ne sont pas encouragés chez les filles. Le genre est la raison pour laquelle les femmes sont considérées comme des biens, passant de la propriété du père à celle du mari par le mariage. Le genre est la raison pour laquelle les femmes sont censées effectuer le travail domestique et émotionnel ainsi que la vaste majorité des soins, bien que ce travail soit dévalué comme « féminisé » et par la suite rendu invisible.

    Le genre n’est pas un problème abstrait.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://sisteroutrider.wordpress.com/2017/02/07/sex-gender-and-the-new-essentialism
    #patriarcat #Julie_Bindel #sister_outrider #genre #queer #cisgenre

  • Sex, Gender, and the New Essentialism | Sister Outrider
    https://sisteroutrider.wordpress.com/2017/02/07/sex-gender-and-the-new-essentialism

    Yet the concept of a female brain is once more being advocated – not only by social conservatives, but within the context of queer and leftist politics, which are generally assumed to be progressive. Explorations of gender as an identity as opposed to a hierarchy often rely upon the presumption that gender is innate – “in the brain” – and not socially constructed. Therefore, the development of transgender politics and subsequent disagreements over the nature of women’s oppression – what lies at its root, and how woman is defined – has become a faultline (MacKay, 2015) within the feminist movement.

    ...

    Being cis means “identify[ing] with the gender you were assigned at birth.” But the assignation of gender roles based upon sex characteristics is a tool of patriarchy used to subordinate women. Having the limitations imposed by gender used to define the trajectory of their development is the earliest manifestation of patriarchy in a child’s life, which is particularly damaging for girls. The essentialism behind assuming women identify with the means of our oppression rests on a belief that women are inherently suited to that oppression, that men are inherently suited to wield power over us. In other words, categorising women as ‘cis’ is misogyny.

    Through the post-modern lens of queer theory, women’s oppression as a sex class is repackaged as a privilege. But, for women, being ‘cis’ is not a privilege. Globally, male violence is a leading cause in the premature deaths of women. In a world where femicide is endemic, where one third of women and girls can expect to experience male violence, being born female is not a privilege. Whether or not a natal female identifies with a particular gender role has no bearing whether she will be subject to female genital mutilation, whether she will struggle to access reproductive healthcare, whether she is ostracised for menstruating.

    It is impossible to opt out of oppression that is material in basis by means of personal identification. Therefore, the label of cisgender has little to no bearing upon where women are positioned by patriarchy. To frame inhabiting a female body as a privilege requires a total disregard for the sociopolitical context of patriarchal society.

    #femmes #transgenre #féminisme

    @aude_v ce texte devrait t’interesser.