A l’ouest

https://a-louest.info

  • Un extrait de Micrurus : contre la médecine et son monde
    https://a-louest.info/Un-extrait-de-Micrurus-contre-la-medecine-et-son-monde-1019

    Nous partageons ici un extrait de la revue Micrurus, contre la médecine et son monde, du Collectif Médecine Libertaire, composé d’individu.e.s qui ont tenté de définir des bases communes pour à la fois penser et lutter contre les travers sinistres du système médical actuel. « Ceci passa aussi par la mise en oeuvre de pratiques collectives, libératrices et autonomes, afin de se réapproprier nos corps et nos vies. » Source : A l’ouest

  • « Minerai Noir » de René Dépestre : corps noirs et moyens de production
    https://a-louest.info/Revolution-Noire-Sur-la-condition-des-Noir-e-s-dans-l-Histoire-1-1009

    Révolution Noire ! Sur la condition des Noir.e.s dans l’Histoire. Je vais me donner comme objectif de proposer dix textes sur la condition des Noir.e.s qui puissent nous aider à saisir la situation actuelle. Nous avons besoin de réfléchir au racisme, de donner des outils pour mieux comprendre la situation, faire réfléchir, donner des idées. Source : A l’ouest

  • (Re)Lire « Chez soi » de Mona Chollet - A l’ouest - Site coopératif d’informations locales et d’ailleurs, sur Rouen et alentours
    https://a-louest.info/Re-Lire-Chez-soi-de-Mona-Chollet-915

    Dans Chez soi, Mona Chollet écrit sur l’importance vitale des lieux de vie pour faire de son esprit un acteur de notre monde. Cette enquête lui permet surtout de formuler une critique sociale de notre époque dans laquelle il manque de l’espace, confisqué par l’économie ; du temps, accaparé par le travail, et surtout dans laquelle, pour construire une pensée agissante et en lutte, il manque d’abord, pour beaucoup, les conditons matérielles de la survie.
    Un extrait ici du chapitre 7, « Des palais plein la tête. Imaginer la maison idéale. »

    https://fr.calameo.com/read/00021502295cd447c3828
    #confinement @chezsoi

  • Face au Covid-19 en prison : amnistie générale ! | L’envolée
    http://cqfd-journal.org/Face-au-Covid-19-en-prison

    Puisqu’on sait bien que les prisons sont un miroir de nos sociétés et qu’elles endurent actuellement une terrible crise sanitaire et sociale, CQFD a décidé de laisser carte blanche à L’Envolée, journal anti-carcéral et abolitionniste, pour cette double page d’analyses et de témoignages. Source : CQFD

    • Samy est atteint d’une bronchite chronique. Il a récemment été transféré au quartier “arrivants” de la maison d’arrêt du Mans, faute d’unité de soins au centre de semi-liberté où il se trouvait. Il témoigne de ses conditions de détention.
      https://www.prison-insider.com/articles/france-ils-me-font-paniquer
      https://seenthis.net/messages/841438

    • Témoignage sur le covid-19 dans la prison du Havre
      https://a-louest.info/Temoignage-sur-le-covid-19-dans-la-prison-du-Havre-946

      Mon mari est actuellement à la prison du HAVRE. A savoir qu’ils sont 3 détenus dans la cellule ! Il n’y a qu’un lit superposé.. donc il y en a 1 qui dort sur un matelas par terre et le matin il range le matelas sous le lit du bas. Dans la nuit d’hier (du 29 mars 2020) son co-detenu n’arrivait plus à respirer. Ils ont appelé les surveillants qui ne voulaient rien faire, pas se déplacer rien ! Ils ont juste dit de mettre le détenu malade sur le lit du bas ! Ça fait plusieurs jours que le détenu se sentait mal ! Qu’il avait tous les symptômes du COVID-19. Fièvre, fatigue, essoufflement, maux de tête ! (à la base c’est un boxeur donc bonne condition physique, il fait du sport tout les jours en prison ! Et là, 3 jours qu’il ne pouvait plus en faire dû à sa fatigue et essoufflements) Et là cette nuit, à 2h du matin son état s’est aggravé, il a demandé à mon mari de joindre les surveillants afin de leur expliquer la situation mais rien. Les surveillants n’ont pas voulu se déplacer !
      Le gars qui est est donc malade a donné son téléphone portable à mon mari (oui on le sait c’est interdit en prison !) et il a demandé à mon mari d’appeler le samu car il était en très mauvais état ! (C’est dire à quel point il était dans un mauvais état !) Le samu a alors contacté la prison et les surveillants et un chef est enfin monté dans la cellule voir ce qu’il se passait ! Avant même de s’occuper du détenu malade, le chef a demandé le téléphone du détenu (lequel avec mon mari a pu avertir le samu !), le chef a immédiatement pris ce téléphone et l’a cassé. Ce n’est qu’ensuite qu’ils ont pris le co détenu ! Ils l’ont obligé à marcher et l’ont isolé aux arrivants (ce qui représente une longue distance : changement de bâtiment !), le détenu malade est sorti avec une simple couverture, en short et tee-shirt, avec ses baskets, ils ne lui ont rien donné d’autre.
      A savoir que l’infirmerie de la prison du Havre est fermée ! Mon mari a eu son rappel de vaccin dans les couloirs de la prison devant la porte de sa cellule, et debout ! Je ne vais pas vous faire un détail sur l’hygiène en prison... mais là l’heure est grave ! Les détenus ne sont plus respectés. Mon mari est lui isolé dans sa cellule. A la base ils étaient 3 dans la cellule, un petit jeune de 21 ans a été libéré ce matin (le 29 mars 2020) et est peut être porteur du virus...
      Et il y a plusieurs jours, un homme qui était malade aussi a fait un malaise dans la promenade ! Il a été sorti par des hommes avec des blouses, gants et masques. Depuis on ne sait pas où il est et on n’a pas d’information sur son état de santé ! Vraiment la prison du Havre c’est de plus en plus chaud. Faites tourner qu’il y a des cas de COVID-19 !
      Des tensions apparaissent suite à tout ça ! Les détenus ne peuvent plus cantiner c’est à dire qu’ils ne peuvent plus commander et acheter de denrées alimentaires, ou même de l’eau ou autre ! Ils doivent manger la gamelle ! ( se sont des plats de l’hôpital en moins bien !) avec zéro rations supplémentaires. Quand nous famille appelons la prison personnes ne nous répond ! C’est vraiment une catastrophe ! Heureusement mon mari m’a appelé ce matin de la cabine téléphonique pour m’expliquer tout cela ! A savoir qu’il y a 1 cabine pour environ 90 détenus ! Je vous laisse imaginer !

    • L’envolée, flash info du 13/04/2020
      Actualité Covid-19 en prison :
      http://lenvolee.net/flash-info-quotidien-du-13-avril-2020

      Extrait d’une Interview d’Olivier par Laurent Jacqua de passage à la radio FPP en 2011 : « normalement la parole des prisonniers n’a pas le droit de sortir sous quelque forme que ce soit ».
      Blocage de la promenade du Centre de rétention du Mesnil-Amelot pour demander la libération de tous les prisonniers.
      Témoignage des prisonniers du CRA.
      Lecture d’un témoignage du Centre de rétention de Vincennes à la suite des cas de Covid-19 dans ce centre.
      Petit point sur la violence policière en période de confinement.

      http://www.lenvolee.net/wp-content/uploads/2020/04/lenvolee-20-04-13.mp3

      Olivier s’est envolé

      En plein bouclage, on a reçu la mauvaise nouvelle. Le crabe avait emporté Olivier, membre du collectif L’Envolée : « Ça n’a rien à voir avec le coronavirus, mais ce monde mortifère y est pour beaucoup : samedi 28 mars, vers 21 heures, Olivier s’est envolé, il a quitté la société anonyme pour se natchave vers un autre monde, rejoignant ses vieux amis Daniel (le colonel), Hafed, Yann, Taleb, Somp, Cakes et tant d’autres. » Chiennerie !

      Surtout connu comme « Olivier de L’Envolée » (mais aussi Zé Migro), Olive s’était consacré sans compter au journal et à l’émission de radio qui sert de portevoix des taulard.es depuis sa création en 2001. À la fin des années 1970, au lycée de Fontenay-sous-Bois, il s’était lié à son prof d’histoire, l’ex-situationniste Daniel Joubert, qui apprenait à ses élèves les rudiments du foutage de bordel. Avec lui et quelques autres, ils fonderont la revue L’Exagéré (1987-1988) et participeront au début de Mordicus (1990). Olivier fut aussi l’un des initiateurs de la revue itinérante TicTac (1994-1996). Plutôt que suivre une voie de réussite qui aurait pu s’offrir à lui (il a été plus jeune normalien de France), il a préféré entretenir des situations riches en potentiel rock’n’roll et subversif : comme organiser une fête de la musique sauvage à deux pas de la prison de la Santé, ou des « balades » parisiennes durant le mouvement des chômeurs de 1997-1998, etc.

      Il fut aussi un des moteurs dans la publication des écrits inédits d’Alexandre Marius Jacob, le fameux cambrioleur anarchiste marseillais, aux éditions L’Insomniaque en 1996. Ainsi que de l’anthologie de textes anti-carcéraux Au pied du mur. 765 raisons d’en finir avec les prisons (L’Insomniaque, 2000), et le recueil des lettres de prison du regretté Hafed Benotman (Ça valait pas la peine mais ça valait le coup, éditions du bout de la ville, 2017).

      Pour ce bon camarade, l’esprit de bande comptait avant tout... et à toutes ces bandes-là, dissoutes ou reconstituées, il va terriblement manquer.

      cqfd-journal.org/Face-au-Covid-19-en-prison

      S’évader - Laurent Jacqua

      On rencontre Laurent Jacqua, ancien détenu, militant et écrivain français. Il passe 25 années en prison, au cours desquelles il s’évade à plusieurs reprises. C’est depuis la prison qu’il a fait ses premiers pas en écriture en créant un blog clandestin. On parlera ensemble de bonheur, de liberté, du pouvoir des mots et de comment on s’évade non pas au pistolet mais à l’épistolaire

      .
      https://www.youtube.com/watch?v=euclJdEYC-g


      https://www.instagram.com/laurentjacqua
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Jacqua


      C’est en lisant son bouquin La guillotine carcérale Nautilus que j’ai su pourquoi le RAID avait débarqué chez moi, des potron-minet avec armes de poing, gilet pare-balle ... Ils étaient à son cul après son évasion de la prison de PLoemeur (56) au milieu des années 90. J’habitais au dessus d’un café-concert et L. Jacqua était passé par là quelques temps avant. Il avait dormi quelques nuit chez mon voisin, avec ses complices avant de monter sur un braquage. Je crois qu’ils se sont fait serrer connement. Le chauffeur avait oublié sa carte anpe dans la caisse volé. Voiture qu’ils n’avaient pas brûlé.
      Je lui ai écrit après la lecture de son #livre pour lui raconter l’anecdote. Il était incarcéré à Poissy et il m’a répondu. je dois toujours avoir sa carte quelque part. Un mec avec un parcours hors du commun.

    • Un puzzle d’amitiés et de bagarres partagées pour notre ami Olivier
      envolee.net/emission-du-17-avril-2020-les-prisonnier-e-s-face-au-confinement-semaine-5/

      Olivier, Zé, notre ami, notre complice, l’un des inventeurs de l’Envolée est mort samedi 28 mars. Pour cette ultime cavale il a pris son hélico un peu par surprise. Quelques jours plus tard, vendredi 10 avril, une vingtaine de ses amies ont honoré un dernier parloir avec lui au cimetière du Père Lachaise.

      http://www.lenvolee.net/wp-content/uploads/2020/04/lenvolee-20-04-17.mp3
      #lenvolée

    • Nouvelle tuile chez Lubrizol.
      https://www.lepoulpe.info/lubrizol-apres-le-redemarrage-partiel-un-nouvel-incident-dexploitation-su

      Les emmerdes, ça vole toujours en escadrille, aurait dit un jour feu le président Chirac. #Lubrizol doit, sans aucun doute, faire sienne cette maxime à l’heure d’écrire ces lignes.

      Alors que l’entreprise est sous le feu des critiques depuis la catastrophe survenue le 26 septembre 2019, Le Poulpe a appris qu’un nouvel incident – accident ? – avait eu lieu sur son site de Rouen pas plus tard que la semaine dernière. Un appel anonyme à destination d’une association rouennaise a mis votre céphalopode sur la piste de ce nouvel impair industriel. « Un bac est monté en surpression et s’est ouvert comme une boîte de conserve », a ainsi rapporté le mystérieux correspondant.

      Suivant les interlocuteurs, les mots divergent pour décrire l’évènement. « Un bac de stockage d’environ 90 à 100 tonnes de volumes a explosé dans la soirée du mercredi 22 dans l’une des unités de mélange autorisées à redémarrer », a déclaré au Poulpe une source interne à l’entreprise. Selon notre interlocuteur, on se situe « entre l’incident et l’accident ».
 Bertrand Brulin, syndicaliste CFDT chimie energie, parle lui « d’un incident de process sans explosion ».

      « La direction ne veut pas mettre d’huile sur le feu »

      Lundi, lors du comité pour la transparence et le dialogue en préfecture, « le sujet n’a pas du tout été évoqué », témoigne Jean-Paul Choulant, de la CFDT chimie en Normandie. « Une problématique mineure d’exploitation sans impact sur la sécurité ou l’environnement ne fait habituellement pas l’objet de communication », justifie Lubrizol. « Les incidents d’exploitation (ouverture d’une soupape, panne d’un équipement…) sans conséquence pour la sécurité ne font pas l’objet d’une communication des services de l’État », abonde le service de presse de la préfecture. Selon une source au sein de Lubrizol, consigne a été donnée aux équipes que cet évènement ne sorte pas de l’usine : « Dans le contexte actuel, la direction ne veut pas mettre d’huile sur le feu par rapport à l’opinion publique. »

      source : lepoulpe.info Gilles Triolier et manuel Sanson - 30/01/2020

  • Gilets Jaunes à Paris : compte-rendu à chaud du bouillonant 1er décembre
    https://paris-luttes.info/paris-gilets-jaunes-compte-rendu-a-11168

    Ce samedi 1er décembre, nous avons participé à la manifestation des gilets jaunes, troisième journée de mobilisation autour de revendications toujours aussi larges. Cette manifestation s’est transformée en l’une des plus grandes émeutes que la capitale ait connue depuis 30 ans. Un compte-rendu à plusieurs mains, forcément incomplet vu l’étendue des événements, qui n’arrivera néanmoins pas à tirer des lignes claires sur l’identité du mouvement...

    Violences à Paris : qui sont les 380 gardés à vue
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/violences-a-paris-parmi-les-gardes-a-vue-une-majorite-de-gilets-jaunes-02

    Selon des sources concordantes, la plupart des personnes interpellées appartiennent bien au mouvement des Gilets jaunes. Des hommes jeunes, venus de province sans passé judiciaire qui appellent à la « résistance ». (...)

    Il semble que la majorité des 380 personnes placées en gardes à vue ne soient pas des professionnels politisés du désordre mais des manifestants Gilets jaunes. (...)

    Lors de leur audition en garde à vue, beaucoup estiment avoir fait « acte de résistance ». Comme en écho à ce discours, ces scènes qui se sont répétées samedi après-midi : des manifestants applaudissent aux exactions, aux vitrines vandalisées, aux voitures retournées et brûlées quand ils ne se risquent pas à venir au contact des policiers.

    un chef d’oeuvre du Parisien

    Pref hier :

    #manifestation #émeute #Gilets_Jaunes #répression

    • Définitivement la plus belle avenue du monde...
      https://a-louest.info/Definitivement-la-plus-belle-avenue-du-monde-617

      Retour absolument non exhaustif, sur les événements du samedi 1er décembre à Paris sur la place de l’Étoile et alentours.

      Ceux qui étaient présents dans les rues de Paris hier ont vécu un moment d’une rare intensité tant dans les #affrontements, qu’en terme d’émotion : de mémoire, il n’y a aucune manifestation en Europe sur ces 30 dernières années qui tienne la comparaison. Il faut peut-être remonter 50 ans en arrière, au moment de mai 1968, pour retrouver une situation comparable dans les rues de la capitale. Hier la police a clairement perdu la bataille, perdu le contrôle. Les gilets jaunes ont triomphé.

      Nous sommes arrivés place de l’étoile vers 13h30, la même place où, quatre mois auparavant, des milliers de personnes fêtaient la victoire de l’équipe de France. Cette fois, des milliers de gilets jaunes étaient bien présents, impossible de faire un décompte des personnes, la foule s’étalait dans les rues adjacentes et perpendiculaires à celles qui desservent la place de l’étoile. Jamais, d’ailleurs, on n’aurait pu imaginer une telle émeute, deux week-ends de suite, dans un endroit qui abrite les ambassades du monde entier, quartier dans lequel les marques de luxe se battent pour être présentes et lieu de la bourgeoisie parisienne depuis plusieurs siècles maintenant.

      Premier fait notable, l’énorme dispositif policier déployé : canon à eau, escadrons par centaine, surtout empêcher d’aller vers l’Elysée et de prendre les champs.
      A notre arrivée, l’arc avait déjà été tagué : « augmentation du RSA », « justice pour Adama », « les gilet jaunes triompheront » et plein d’autres.

      Et à ce moment-là, la préfecture de police prend une décision étonnante : envoyer une unité d’une vingtaine d’hommes pour protéger la tombe du soldat inconnu alors que personne ne s’était préoccupé de ce symbole. Volonté peut-être du gouvernement de faire une image de policiers protégeant une image symbolique.

      Bien évidemment, mettre un escadron au centre d’une place entourée de milliers de gilets jaunes n’était pas la meilleure idée : la suite logique de cette situation a été l’attaque de ce petit escadron, sacrifié par l’Etat, jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus tenir leurs position et rentrent dans les rangs situés autour de la place de l’étoile. Scène incroyable, mais ce n’était que le début.

      Dans la foulée, des manifestants montent dans l’arc de triomphe, pillent le magasin de souvenirs de merde pour les touristes, montent sur le toit et brandissent des gilets jaunes accompagnés de drapeaux français. C’est le moment où la police a complètement perdu la place jusqu’au soir : il est 15h.

      Impossible de tout raconter, mais on ne peut pas faire l’impasse sur la présence de trop nombreux groupes d’#extrême_droite organisés, attaquant à 100 contre 40 un groupe d’antifascistes, dans la confusion générale d’une émeute généralisée.

    • 1er décembre 2018 : porter plus loin le désordre
      https://carbureblog.com/2018/12/03/1er-decembre-2018-porter-plus-loin-le-desordre

      Le samedi 1er décembre, le mouvement des Gilets jaunes a cessé de s’appartenir, il a cessé d’être le mouvement de la France blanche-d’en-bas qu’il était à ses débuts. Face au prévisible refus de l’Etat de satisfaire la moindre revendication (comme en atteste le refus ou l’incapacité des « #porte-paroles » du mouvement de rencontrer le Premier ministre), face aussi à l’aspect dérisoire que prend toute revendication au regard des existences insupportables qui sont les nôtres, et grâce à la convergence en milieu urbain de TOUTES les colères, le contenu révolutionnaire de la période actuelle a commencé à apparaître sous la croûte des discours et des idéologies, et ce contenu est le chaos. La question est désormais de savoir où ce qui a commencé va s’arrêter, ou plutôt jusqu’où ce qui a commencé ici pourra porter le désordre. Déjà, ceux qui sont à l’origine du mouvement font office d’arrière-garde poussive de ce qu’ils ont initié, en appellent à la raison et réclament dans le JDD le retour à l’ordre républicain. Ils sont l’incarnation du mouvement à ses débuts, et leur frilosité montre assez ce que ce mouvement n’est déjà plus. Ils se satisferaient d’un moratoire sur le prix du carburant, d’une hausse quelconque de quoi que ce soit ou de l’organisation d’un référendum sur la transition énergétique, là où se dessine un mouvement qui veut tout emporter sur son passage, et ne parvient plus à se cristalliser sur aucun discours ni aucune revendication, si ce n’est « Macron démission », répété comme une espèce de mantra en appelant au néant, à la disparition de tout ce qui représente ce monde. « Macron démission » c’est à la fois la limite politique de ce mouvement, et l’appel à la fin de toute politique.

      Face à ce qui s’est produit le samedi 1er décembre, il serait absurde de continuer à qualifier ce qui se passe de « mouvement contre la vie chère », de maquiller en revendication économique ce qui va de toute évidence bien plus loin. Samedi, les « cahiers de doléances » ont servi à allumer des incendies. Le mouvement des Gilets jaunes avait déjà dépassé ce stade de la revendication économique dès la première semaine, pour entrer dans sa phase politique populiste, pour exiger que l’Etat se retire devant le peuple ou que le peuple se fasse Etat. Nous avons critiqué cette phase et déterminé le contenu des revendications portées par la France blanche-d’en-bas dans sa médiation de classe, montré les limites de cet interclassisme, pointé le danger de l’union nationale populaire des uns contre les « autres ». A peine avions-nous fini de faire la critique de cette phase que nous n’en étions déjà plus là.

      Il manquait à ce mouvement une dose de nihilisme pour donner du sens à son « apolitisme » : la rencontre avec les « quartiers » lui a apporté ce qui lui manquait pour correspondre au « mouvement réel », qui n’est pas celui du progrès social mais celui de la destruction de la société, et pour joyeusement s’y reconnaître comme chez soi. (...)

  • Gilets jaunes de l’autre hémisphère / chroniques de La Réunion

    On réalise que le confort n’est pas acquis. Le quotidien change. On prend le vélo. Cette dame arrête de manger du poulet après avoir vu les images à la télé de tous ces animaux en train de mourir entassés dans des batteries parce que le grain est coincé au Port. Des marchés impromptus organisés sur les rond-point qui questionnent les réseaux de distribution, à ces parts de gâteau maïs ou patate et gobelets de café partagés sur les blocages, en passant par le groupe facebook Tienbo 974, qui compte en quelques jours des milliers de membres qui s’entraident (covoiturages, recettes de cuisine sans œufs, prêts de matériel, de plaques de cuisson, de temps pour aller distribuer des repas aux personnes âgées isolées ,…) pour s’adapter à la situation de l’île, quelque chose d’autre se passe. Quelque chose de si puissant qu’on n’ose se dire que c’est réel parce qu’on a peur que l’idée explose comme une bulle de savon si on la prend entre nos mains.

    Jaune soleil : récits d’une éclipse du capitalisme #1
    https://a-louest.info/Jaune-soleil-Recits-d-une-eclipse-du-capitalisme-594

    #2
    https://a-louest.info/Jaune-soleil-recits-d-une-eclipse-du-capitalisme-606

    #giletsjaunes #Réunion #entraide #insurrection #couvrefeu #colonie

  • La bataille de Tourville : Victoire des Gilets Jaunes

    Cet après-midi, à force de persévérance et avec une intelligence redoutable, les gilets jaunes auront fermé l’intégralité d’une des plus grandes zones commerciales de la région.

    Si plusieurs actions ont eu lieu aujourd’hui autour de Rouen, celle des gilets jaunes de Tourville La Rivière a le mérite d’être d’une efficacité redoutable. Pour la 3e fois depuis le début de la mobilisation, le centre commercial Carrefour, sa galerie commerciale et la quasi totalité des grandes enseignes du site : IKEA, Leroy Merlin, Décathlon, Darty, Mac Donald, a été totalement fermée dans la journée.

    Jamais un mouvement n’aura pris autant au sérieux la question du blocage économique et de mémoire de manifestants, jamais ce site n’aura été contraint de fermer ses portes deux samedis de suite, dont celui du tant attendu Black Friday. Comment 200 personnes qui, pour la plupart, n’ont jamais manifesté ou bloqué quoi que ce soit de leur vie, ont malicieusement déjoué un dispositif de 70 gendarmes mobiles et d’une trentaine de flics du coin ?

    https://a-louest.info/La-bataille-de-Tourville-Victoire-des-Gilets-Jaunes-602

    La bataille de Tourville : Victoire des Gilets Jaunes

    Cet après-midi, à force de persévérance et avec une intelligence redoutable, les gilets jaunes auront fermé l’intégralité d’une des plus grandes zones commerciales de la région.

    #actions #Rouen #mobilisation #Carrefour #IKEA #Leroy_Merlin #Décathlon #Darty #Mac_Donald #mouvement #blocage #Black_Friday #Tourville #Victoire #GiletsJaunes

    • Gilets jaunes à Paris : « Ce n’est que le début de la révolte ! »
      "« Je bosse aux 3-8 dans une usine de moteurs électriques et je gagne le Smic, une misère », explique Clémentine. Pour elle, Emmanuel Macron « mène une politique pour les riches, il ne se met pas à la place de ceux qui travaillent dur ». Nicolas abonde : « Quand Macron dit qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du boulot, c’est du mépris total. » Même sentiment de « ne plus respirer » chez Vadim, séparé de la mère de son enfant. « Toutes les six semaines, je fais 1400 kilomètres aller-retour pour aller chercher mon gamin. Avec le prix de l’essence, il ne me reste plus rien à la fin du mois, même si j’ai beau faire des heures sup’ ! » Les dernières vacances du trio ? Une semaine à Berck-sur-Mer, à une centaine de kilomètres de chez eux.

      Installées sur un banc pour souffler quelques instants au milieu d’une atmosphère saturée par les gaz lacrymogènes, Céline, Isabelle et Mélanie dressent le même constat : celui d’une vie passée à travailler pour des « clopinettes ». Ces habitantes des Yvelines et de l’Oise sont respectivement préparatrice de commandes, aide-soignante et équipière-caisse dans un magasin. « On gagne le Smic et après le loyer, les assurances et les taxes, il ne reste plus grand-chose pour manger », soupire Céline, la plus âgée. « A chaque élection, on se dit pourtant que ça peut difficilement être pire… Mais là Macron a battu les records ! » Elle ne supporte plus ce président de la République qu’elle souhaiterait voir « démissionner » : « Il n’y a plus rien à en tirer. Il est imbu de sa personne, il ne sait pas ce qu’est une fin de mois difficile, et pourtant il ose nous rabaisser en nous traitant de fainéants. »"

      Gilets jaunes à Paris : « Ce n’est que le début de la révolte ! »
      Par Sylvain Mouillard et Gurvan Kristanadjaja — 24 novembre 2018 à 16:33

      Ce samedi de mobilisation dans tout le pays a été marqué par divers débordements sur les Champs-Elysées. Entre selfies et cris de colère, des gilets jaunes livrent leurs témoignages et pistes pour l’avenir du mouvement.

      Gilets jaunes à Paris : « Ce n’est que le début de la révolte ! »

      La scène se voulait symbolique pour ce deuxième acte de la mobilisation : les Champs-Elysées, la plus belle avenue du monde selon la formule consacrée, prise par les gilets jaunes. Peu après 10 heures, 5000 personnes - équipées pour beaucoup de masques de ski, lunettes de plongée et autres protections -, ont tenté de pénétrer sur l’avenue malgré l’interdiction de la préfecture, provoquant des affrontements avec les forces de l’ordre. « Ils disent qu’on est 5000, mais on est bien plus ! C’est nous le peuple, pas les boutiques de luxe, c’est notre argent et notre avenue ! », clame un manifestant énervé près d’un barrage de fortune.

      Dès lors, jusqu’au milieu de l’après-midi, plusieurs feux ont été allumés aux abords de l’Arc de Triomphe, notamment de scooters électriques et vélos en libre-service, et des barricades ont été dressées. La police a répliqué à plusieurs reprises avec des jets de grenades lacrymogènes et en déclenchant son canon à eau pour disperser la foule, sans succès.

      La mobilisation a rapidement tourné au concours de faits d’armes. Un des manifestants sort en courant d’un affrontement avec les CRS. Il interpelle son copain en mimant un coup de poing : « J’ai pris un flic par le dos mais il faut se barrer vite sinon tu prends de la gardav (garde à vue, ndlr) ». Un autre, aux abords d’un feu de scooter électrique avenue Friedland, s’adresse à sa compagne, drapeau français à la main : « Tu peux me prendre en photo ? ». Puis pose fièrement, l’étendard flottant entre ses bras tendus.

      Au même moment, face à l’arrivée imminente d’un nouveau nuage de gaz lacrymogène, un autre manifestant lance, amusé : « Y’a un Décathlon qui vend des masques de piscine pas loin. » Il y a aussi ces autres manifestants, inspirés par la vidéo virale de Jacline Mouraud, en partie à l’origine de la mobilisation des gilets jaunes. Ils se filment, eux aussi, en selfie et commentent en direct sur les réseaux ce qu’ils voient. « Là, vous voyez, un gros feu et une barricade. On lâche rien, on est là ! », dit l’un d’eux. Il croise une autre manifestante aussi occupée à se filmer en direct en selfie, chapeau, sac et chaussures jaunes. Ils comparent leurs audiences : « T’en es à combien de spectateurs, toi ? 122, 123 ? », interroge-t-il. Et le procédé semble fonctionner : à chaque accalmie, les manifestants se partagent sur leurs téléphones des vidéos d’autres barrages dans d’autres villes, les galvanisant un peu plus encore.

      Au soleil, sous la pluie

      Devant l’une des barricades près de l’Arc de Triomphe, faite de barrières métalliques de travaux, un autre « gilet jaune » fait résonner la chanson Les Champs Elysées de Joe Dassin dans son sac, en partie couverte par les bourdonnements incessants de l’hélicoptère de la préfecture de police. Avec sa compagne, ils sont venus de Normandie jusqu’à Paris, principalement pour protester contre la baisse de leur pouvoir d’achat. « Les taxes on en paye plein, mais on voit pas le prix de ce qu’on donne », dit l’un d’eux. « C’est la province qui monte à Paris », s’exclame une autre manifestante. Au pied de l’Arc de Triomphe, on croise Clémentine, Vadim et Nicolas, la trentaine, venus de Béthune, dans le Pas-de-Calais. Ils ont pris un bus, affrété par l’association « Robin des bus ». 15 euros l’aller-retour, une somme abordable pour ces trois ouvriers décidés à crier leur « ras-le-bol ».

      « Je bosse aux 3-8 dans une usine de moteurs électriques et je gagne le Smic, une misère », explique Clémentine. Pour elle, Emmanuel Macron « mène une politique pour les riches, il ne se met pas à la place de ceux qui travaillent dur ». Nicolas abonde : « Quand Macron dit qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du boulot, c’est du mépris total. » Même sentiment de « ne plus respirer » chez Vadim, séparé de la mère de son enfant. « Toutes les six semaines, je fais 1400 kilomètres aller-retour pour aller chercher mon gamin. Avec le prix de l’essence, il ne me reste plus rien à la fin du mois, même si j’ai beau faire des heures sup’ ! » Les dernières vacances du trio ? Une semaine à Berck-sur-Mer, à une centaine de kilomètres de chez eux.

      « Macron, il n’y a plus rien à en tirer »

      Installées sur un banc pour souffler quelques instants au milieu d’une atmosphère saturée par les gaz lacrymogènes, Céline, Isabelle et Mélanie dressent le même constat : celui d’une vie passée à travailler pour des « clopinettes ». Ces habitantes des Yvelines et de l’Oise sont respectivement préparatrice de commandes, aide-soignante et équipière-caisse dans un magasin. « On gagne le Smic et après le loyer, les assurances et les taxes, il ne reste plus grand-chose pour manger », soupire Céline, la plus âgée. « A chaque élection, on se dit pourtant que ça peut difficilement être pire… Mais là Macron a battu les records ! » Elle ne supporte plus ce président de la République qu’elle souhaiterait voir « démissionner » : « Il n’y a plus rien à en tirer. Il est imbu de sa personne, il ne sait pas ce qu’est une fin de mois difficile, et pourtant il ose nous rabaisser en nous traitant de fainéants. » Pour sa fille Mélanie, l’attitude des CRS sur la place de la Concorde « reflète l’état d’esprit de Macron » : « Ils nous gazent et nous traitent comme des chiens. »

      De son côté, Frédéric, 48 ans, n’en veut pas aux forces de l’ordre : « Quand on discute avec eux, on comprend qu’ils nous soutiennent mais bon, ils travaillent pour l’Etat. » L’homme, qui vit à Crépy-en-Valois (Oise), a rejoint la capitale en train : « C’était une obligation de venir car c’est le seul moyen pour nous faire entendre. » Son message ? Un « ras-le-bol des taxes et des conditions de vie et de travail. » Lui bosse à l’aéroport de Roissy, souvent en horaires décalés. « Je me lève parfois à 4 heures du matin, ou alors je rentre à minuit. Les transports en commun, à ces heures-là, il ne faut pas y penser. »

      Pourtant, Frédéric a conscience que « la planète est en danger » et qu’il faudrait faire plus pour l’environnement. « On veut bien payer des impôts, mais il faut qu’ils servent à quelque chose. Ce que fait le gouvernement, c’est bénin et ça touche les plus fragiles. » Il ne se remet pas de la suppression de l’impôt sur la fortune : « Irresponsable », tranche-t-il. « Jusqu’alors, les Français étaient très dociles. Ils se rendent compte des abus. Ils réalisent qu’ils peuvent exprimer leur mécontentement sur les réseaux sociaux, alors que les médias traditionnels, eux, font bloc avec le gouvernement en minimisant la mobilisation alors qu’il y a un réel malaise. »

      Barricades improvisées

      La suite ? Le groupe de Béthune souhaiterait que les « gilets jaunes » passent à la vitesse supérieure. « Bloquer les ronds-points, ça ne sert pas à grand chose, à part à faire chier les Français », tranchent-ils. Leur idée ? « Bloquer les points économiques, les raffineries, sans que les policiers ne soient au courant, même si c’est dur de continuer à mobiliser avec la fatigue et les heures de boulot. » D’autant, selon Nicolas, que la précarité économique risque de s’accentuer prochainement « avec les augmentations en janvier des prix du diesel, du gaz, des timbres ». Il en est persuadé, « ce n’est que le début de la révolte ».

      A 16 heures, malgré l’interpellation de 19 personnes, la mobilisation des gilets jaunes dans la capitale ne semblait pas s’éteindre. Tout autour des Champs Elysées, des barricades improvisées se montent, entassement de barrières métalliques très vite enflammées. En difficulté face à ces groupuscules très nombreux et mobiles, les forces de l’ordre peinent à reprendre le contrôle de la situation.

      Sylvain Mouillard , Gurvan Kristanadjaja

      https://www.liberation.fr/france/2018/11/24/gilets-jaunes-a-paris-ce-n-est-que-le-debut-de-la-revolte_1694052

  • [Video] Sur les toits.
    https://a-louest.info/Video-Sur-les-toits-2014-305
    https://www.youtube.com/watch?v=rsHXdpCKBEM

    Trois ans après sa sortie, le réalisateur Nicolas Drolc vient de mettre en accès libre son film documentaire sur Internet.
    Ce film retrace les mutineries des années 1971-1972 dans les prisons de Toul et Nancy. Ces émeutes de prisonniers vont poser pour la première fois les problèmes des conditions de détention, de la fonction de la prison et du système pénitentiaire français.

    Que s’est-il passé dans les prisons françaises entre septembre 1971 et la fin de l’année 1972 ?

    Pour la première fois, les prisonniers déclenchent des révoltes collectives, prennent le contrôle de leurs prisons, occupent les toits et communiquent leurs revendications en s’adressant à la foule.

    Quarante ans plus tard, ce film dépoussière cette page méconnue de l’histoire des luttes sociales. Avec le témoignage de ceux qui ont vécu, déclenché, réprimé et défendu ces révoltes : les mutins de la prison de Nancy, un ancien maton de la prison de Toul, le ténor du barreau Maître Henri Leclerc, le sociologue et co-fondateur du Groupe Information Prison Daniel Defert, et l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.