Sciences et Sant - L’Express

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  • Le neurochirurgien Hugues Duffau sur la plasticité du #cerveau (L’Express, 02/10/2014)
    https://www.lexpress.fr/actualite/sciences/hugues-duffau-le-cerveau-se-repare-lui-meme_1578825.html

    Vous pouvez retirer des tumeurs d’un volume équivalent à celui d’un pamplemousse. On a du mal à croire qu’un tel geste ne provoque pas de dégâts...

    Les séquelles invalidantes sont devenues très rares, ce qui est en soi un progrès considérable. Mais je ne m’en satisfais pas. J’aimerais que l’intervention ne change en rien la personne : ni ses capacités ni son caractère. C’est mon combat de chercheur. En attendant, je m’efforce, en tant que médecin, de provoquer le minimum de dégâts, quitte à choisir lesquels avec le patient. 

    Par exemple, j’ai reçu une pianiste russe qui parlait cinq langues. Impossible de les conserver toutes ! On ne pouvait pas multiplier par cinq la durée de l’opération pour que l’orthophoniste réalise les tests dans chaque langue... La patiente a décidé que les plus importantes, pour elle, étaient le russe, le français et l’anglais. Elle est restée polyglotte et n’a perdu, comme prévu, que l’italien et l’espagnol. 

    Vous pouvez donc sauver des langues étrangères. Quoi d’autre ?

    Nous sommes capables de préserver le champ visuel, autrement dit la capacité à voir sur 180 degrés. L’être humain peut en perdre un quart sans ressentir de gêne au quotidien. Mais pas beaucoup plus, car la loi interdit de conduire avec un champ visuel amputé de moitié. Sinon, nous avons étendu notre savoir-faire au registre des émotions.

    Il y a deux ans, une femme d’une quarantaine d’années, une magistrate, est venue me voir. Elle hésitait à choisir l’opération, craignant de commettre ensuite des erreurs de jugement. Je lui ai proposé de recourir aux derniers tests que j’ai mis au point avec un neuropsychologue, Guillaume Herbet, à l’Institut des neurosciences de Montpellier, pour préserver des fonctions complexes comme l’empathie ou la capacité à percevoir l’état d’esprit d’autrui et donc ses intentions - ce que les scientifiques nomment la « théorie de l’esprit ». Elle a accepté. Elle n’a rencontré aucune difficulté, depuis, dans l’exercice de son métier. 

    Peut-on espérer améliorer encore le pronostic pour ce type de tumeurs ?

    Certainement. Les gliomes de bas grade, pris suffisamment tôt, deviennent rarement malins, ce qui permet d’imaginer une chirurgie préventive. Voyez le cancer de la peau : le médecin retire les grains de beauté suspects pour éviter qu’ils ne prennent la forme agressive d’un mélanome, et on sauve ainsi des vies. Dans la même veine, nous venons de proposer, via la revue internationale de référence Cancer, de dépister les gliomes par IRM dans la population générale, au lieu d’attendre qu’une crise d’épilepsie pousse la personne à consulter. Pour l’instant, aucun pays ne le fait, mais c’est une évolution logique. 

    Comme Penfield dans les années 1930, vous soignez des malades et, en même temps, vous explorez l’organe de la pensée. Qu’avez-vous appris en « cartographiant » le cerveau de 500 de vos concitoyens ?

    J’ai constaté qu’il n’existait pas deux cerveaux semblables. Selon la localisation et la taille de la tumeur, des fonctions peuvent se déplacer ailleurs dans le même hémisphère, ou bien passer d’un hémisphère à l’autre. La plasticité du cerveau, c’est-à-dire sa capacité à réorganiser les connexions entre les neurones, est plus phénoménale encore qu’on ne l’imaginait.

    • Si le patient continue à parler et à bouger normalement, je sais alors que je peux intervenir sans dommage à cet endroit avec un bistouri à ultrasons. En revanche, si le patient confond les mots ou reste coi, je dépose un repère à l’emplacement testé pour me garder d’y toucher par la suite. Tel un géomètre-topographe, je dresse un relevé sur le terrain des fonctions présentes dans cette partie découverte du cerveau.

      #neurologie
      #cartographie_du_cerveau
      #chirurgie_éveillée
      #connexionniste

      welcome back @thibnton :)

  • Voici Octlantis, une ville sous-marine construite par des poulpes

    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/voici-octlantis-une-ville-sous-marine-construite-par-des-poulpes_1944982.ht

    Elle a été baptisée Octlantis. Une équipe internationale de chercheurs a découvert une citée sous-marine construite par des pieuvres [octopus en anglais], alors qu’ils exploraient la baie de Jervis, au large des côtes est de l’Australie. 

    Une découverte qu’ils n’ont pas encore réussi à expliquer, mais qu’ils détaillent dans une étude publiée dans Marine and Freshwater Behaviour and Physiology.


    Schéma d’Octlantis. Rock = Pierre. Shell Bed = lit de coquillage. Occupied Den = tanière habitée. Unoccupied Den = tanière inhabitée.Marine and Freshwater Behaviour and Physiology

    Octlantis, que les biologistes marins américains, australiens et canadiens ont filmé une dizaine d’heures, a abrité jusqu’à 15 céphalopodes. Située entre 10 et 15 mètres sous la mer, mesurant 18 mètres de long sur 4 de large, elle possède des murs et même des tanières sous-marines érigés avec du sable et des coquillages.

    Autre surprise, les pieuvres d’Octlantis vivent réellement ensemble. Elles se regroupent, communiquent, et se battent pour chasser d’autres pieuvres tentant de s’emparer de leur habitat ou pour expulser celles qui ne sont plus les bienvenues.

    Cette découverte vient confirmer ce que les scientifiques suspectaient déjà : les pieuvres ne sont pas forcément si solitaires et pourraient même avoir développé une culture propre. Des suspicions nées en 2009, lors de la découverte d’une autre ville baptisée Octopolis. Située non loin d’Octlantis, elle était le théâtre de violents combats entre mâles, certains utilisant des coquillages comme armes.

  • “Satellite-based entanglement distribution over 1200 kilometers” (previous achivement was ~ 100 km) “A successful quantum communication network will rely on the ability to distribute entangled photons over large distances between receiver stations. So far, free-space demonstrations have been limited to line-of-sight links across cities or between mountaintops. Scattering and coherence decay have limited the link separations to around 100 km. Yin et al. used the #Micius satellite, which was launched last year and is equipped with a specialized quantum optical payload. They successfully demonstrated the satellite-based entanglement distribution to receiver stations separated by more than 1200 km.”

    http://science.sciencemag.org/content/356/6343/1140 (the full paper is not online but of course you can get it on Sci-Hub http://sci-hub.bz/10.1126/science.aan3211 )

    #QKD #quantum_communication

    • et pour faire court, la conclusion de Stéphane Bortzmeyer :

      Voilà, comme d’habitude, on a une avancée scientifique réelle, décrite dans un article sérieux mais que personne ne lira, sur-vendue dans un dossier de presse aguicheur, lui-même repris sans critique et sans vérification dans de nombreux médias. Vu l’information reçue par les citoyens ordinaires, il n’est pas étonnant que la sécurité informatique soit actuellement si mauvaise.

    • We have demonstrated the distribution of two
      entangled photons from a satellite to two ground
      stations that are physically separated by 1203 km
      and have observed the survival of entanglement
      and violation of Bell inequality. The distributed
      entangled photons are readily useful for
      entanglement-based quantum key distribution

      which, so far, is the only way that has been demonstrated
      to establish secure keys between two
      distant locations with a separation of thousands
      of kilometers on Earth without relying on trustful
      relay. Another immediate application is to exploit
      the distributed entanglement to perform a variant
      of the quantum teleportation protocol for
      remote preparation and control of quantum states
      ,
      which can be a useful ingredient in distributed
      quantum networks. The satellite-based technology
      that we developed opens up a new avenue
      to both practical quantum communications and
      fundamental quantum optics experiments at distances
      previously inaccessible on the ground

  • Les Japonais veulent être les premiers à percer le manteau terrestre - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/les-japonais-veulent-etre-les-premiers-a-percer-le-manteau-terrestre_189771

    Pour mieux comprendre « l’histoire de la Terre », mais aussi mieux prévoir les tremblements de Terre, des scientifiques nippons veulent creuser un trou atteignant le manteau terrestre, à plus de 11 km de profondeur.

    L’Homme est déjà allé dans l’espace, sur la Lune, et même au fond des océans. Pourtant, il n’a jamais réussi à atteindre le manteau terrestre, cette couche de la #Terre entre le noyau et la croûte terrestre. Et si les Russes ont réussi à établir le record du monde du trou le plus profond, en forant entre 1970 et 1994 jusqu’à 12 261 mètres de profondeur, ils se sont arrêté bien avant le fameux manteau.

    (Tout cela parce que je cherchais à quelle profondeur pouvaient descendre les mycorhizes.)

    #recherche

  • Mars : comment un volcan géant a fait basculer la planète rouge - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/mars-comment-un-volcan-geant-a-fait-basculer-la-planete-rouge_1769686.html

    La formation du dôme de Tharsis, mastodonte grand comme la France, aurait fait glisser la surface de Mars de 20 à 25 degrés autour de son noyau, il y a 3 à 3,5 milliards d’années, #selon_une_étude publiée dans Nature. Serait-ce la clé de quelques mystères martiens ?

  • Un homme découvre qu’il est à la fois le père et l’oncle de son fils - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/un-homme-decouvre-qu-il-est-a-la-fois-le-pere-et-l-oncle-de-son-fils_173213

    Un test ADN a établi qu’un Américain de 34 ans était non seulement le père de son enfant, mais aussi son oncle, génétiquement parlant. Une bizarrerie qui s’expliquerait par une autre : le « #chimérisme ».
    […]
    Leur cas pourrait ne pas être si isolé que cela. Pour l’heure, seuls 100 cas de chimérisme humain sont recensés dans la littérature scientifique. Mais d’après une étude publiée en 1998, une grossesse sur huit commence comme une grossesse gémellaire, mais toutes ne débouchent pas sur des naissances gémellaires. Parmi ces cas, sans doute existe-t-il d’autres fantômes génétiques, plus ou moins présent... De quoi mettre en doute de nombreux tests de paternité qui se multiplient et débouchent sur un résultat négatif.

    Dans l’article original, cette illustration pour mieux comprendre.


    http://www.buzzfeed.com/danvergano/failed-paternity-test-vanished-twin

  • Une bague fait le lien entre la civilisation viking et le monde musulman -
    Le Point http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/une-bague-fait-le-lien-entre-la-civilisation-viking-et-le-monde-musulman_16

    Plus d’un siècle après sa découverte, des chercheurs font parler une bague millénaire. Ces scientifiques, qui ont analysé ce bijou découvert à la fin du XIXe siècle à Birka, au nord de la Suède, ont publié fin février leurs travaux dans la revue Scanning. A travers cet objet, ils pensent tenir la preuve d’un contact entre la civilisation viking et le monde musulman.

    Les analyses menées par les chercheurs leur ont en effet appris plusieurs choses sur la bague en argent qui avait été retrouvée à la fin des années 1800 dans une sépulture du IXe siècle, comme l’explique le site ScienceNews.org :
    contrairement à ce que des descriptions passées ont affirmé, le joyau de la bague sur lequel on peut lire l’inscription « il-la-lah » ("pour Allah") n’est pas une améthyste. Il est en verre teinté, une matière exotique à l’époque ;
    la monture en métal de la bague, elle, est en très bon état, ce qui laisse penser qu’elle a été peu portée avant d’être enterrée avec sa propriétaire.

    Il s’agit donc, concluent les auteurs de l’étude, d’une rare preuve de contacts entre les mondes viking et musulman. De nombreux écrits mentionnent en effet de tels contacts, mais les preuves tangibles sont rarissimes.

  • Alan Turing : The Imitation Game (2014)

    (le film contient un peu trop de clichés « Turing » à mon goût, mais bon, faut quand même avoir vu)

    Trailer :
    https://www.youtube.com/watch?v=S5CjKEFb-sM

    Turing, l’homme qui cassait les codes :
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/turing-l-homme-qui-cassait-les-codes_1638747.html

    Mais pourquoi ce site [#Bletchley_Park] plutôt qu’un autre ? « Cette petite ville d’une tristesse ordinaire se situe au centre géométrique de l’Angleterre intellectuelle, là où la ligne de chemin de fer de Londres bifurque pour Oxford et Cambridge », répond Andrew Hodges en nous guidant dans le musée. L’homme parle en connaisseur. Doyen du Wadham College, à Oxford, il est venu en voisin par le train. Il a écrit une biographie au titre fleurant bon le jeu de mots : Alan Turing : The Enigma, un texte qui vient d’être traduit en français dans son intégralité.

    Et puis aussi, ce documentaire ARTE de juin 2014 :
    "La Drôle De Guerre D’Alan, Turing Ou Comment Les Maths Ont Vaincu Hitler"
    https://www.youtube.com/watch?v=9b7wAdVyCV0

    Et si le débarquement de Normandie n’avait été possible que grâce à un mathématicien antimilitariste et anticonformiste, dont le rêve était de construire un cerveau artificiel ? Le doux rêveur en question s’appelle Alan Turing et son domaine d’études est la branche la plus fondamentale des mathématiques : la logique. Bien loin, en principe, de toute application concrète. Comment ce savant excentrique a-t-il pu contribuer à la victoire des Alliés ? La réponse se trouve dans la petite ville de Bletchley Park, dans la grande banlieue londonienne. C’est ici que s’est jouée pendant la Seconde Guerre mondiale une vaste partie d’échecs dont l’enjeu était le décryptage des communications secrètes de l’armée allemande. Une partie dont la pièce maîtresse a justement été Alan Turing – l’inventeur de ce qui ne s’appelait pas encore l’ordinateur. Esprit plus que brillant, Turing sera pourtant traité de manière odieuse au lendemain de la guerre : son homosexualité lui ayant valu des poursuites judiciaires, il se suicidera en 1954 après avoir dû subir une castration chimique…

    .. et qui tente entre autre d’expliquer la Machine Universelle de Turing.

    #intelligence_artificielle #artificial_intelligence

    • Qu’on romance un peu, pour des raisons commerciales, l’arrivée du principal personnage secondaire, passons.

      Mais les manipulations/complots posent problème (dans le film Turing est carrément un traître en se rendant complice d’un espion pro-soviétique) ; et surtout, le fait de donner à la Bombe le prénom de Christopher me semble vraiment déplacer le propos. Le fil rouge du film devient alors une espèce d’hypothèse selon laquelle la quête d’une intelligence artificielle a pour ressort essentiel le phantasme de ressusciter son amour de jeunesse.

    • Dans Les Lettres françaises de ce mois :

      Pas de sauveur suprême

      Imitation Game est un film promis à un grand succès. Il présente en effet de grandes qualités, aussi bien en terme de réalisation que de jeu des acteurs, qui vont probablement lui permettre de triompher autant auprès du public que des critiques. Il est par ailleurs doté de grandes ambitions philosophiques sur des sujets forts relevant d’enjeux importants pour nos sociétés contemporaines à l’époque du déferlement numérique.
      Le film expose certaines des circonstances dans lesquelles les équipes de recherche, mobilisées par les services de renseignement anglais durant la Seconde Guerre mondiale, ont percé le secret des communications des armées ennemies. On y découvre notamment le rôle du mathématicien Alan Turing qui s’attela à casser le chiffrement mis en œuvre à l’aide de la machine allemande Enigma. Sa contribution prit la forme d’une autre machine destinée à automatiser le traitement des messages codés. Cette contribution, longtemps ignorée, – le terme « ultra secret » fut inventé notamment pour couvrir ce domaine – ne fut dévoilée qu’au début des années 1990, près de quarante ans après la mort tragique de Turing. A cette occasion, la thèse d’une guerre notablement « raccourcie » grâce aux résultats des équipes rassemblées à Bletchley Park a été largement diffusée.
      Hélas, le film, certainement pour accentuer la dramatisation, introduit cependant de nombreux raccourcis, biais, voire contre-vérités historiques, que les spécialistes de l’histoire militaire, et des techniques en général, n’ont pas manqué de relever. Certaines rencontres n’ont jamais eu lieu, certains personnages sont caricaturés, certains événements sont hypothétiques. La psychologie de Turing, notamment, semble naviguer entre détachement et arrogance pour en faire un personnage hors du commun, alors même que son activité de l’époque n’a pu avoir un impact que dans la mesure où elle était intégrée au travail collectif mobilisé dans le cadre d’une stratégie bien plus large.
      Mais au-delà de ces libertés prises avec les faits historiques – que l’on peut accepter dans la mesure où le film se présente comme une « fictionnalisation » de ces faits – il y a dans le propos général une dimension beaucoup plus problématique qui ne relève plus seulement de l’efficacité scénaristique. En effet, il est suggéré que la machine construite par Turing pendant la guerre serait un ordinateur, ou plus exactement une première version matérialisée de la « machine de Turing » qui fut décrite sur le papier en 1936. Or, si Turing mobilise toute sa science pour casser le code Enigma, il ne le fait justement pas en construisant une « machine de Turing » universelle – et donc un ordinateur — mais une machine, certes ingénieuse, néanmoins uniquement dédiée à cette tâche particulière. Un vrai premier ordinateur ne sera assemblé que dans la deuxième moitié des années 1940, une fois la guerre terminée. Ainsi le rapprochement entre la victoire des alliés – et donc, par extension, de la démocratie et du monde libre – , et la mise en œuvre des ordinateurs est une thèse qui s’avère historiquement plus que discutable et idéologiquement très contestable. Particulièrement à l’heure où les réalisations multiples, pour tout et n’importe quoi, qui découlent du déferlement des machines de Turing prennent, entre autres, la forme d’un appareil de surveillance totalitaire du coté de la NSA et du GCHQ récemment dénoncé par Edward Snowden.

    • une espèce d’hypothèse selon laquelle la quête d’une intelligence artificielle a pour ressort essentiel le phantasme de ressusciter son amour de jeunesse.

      Pour Jean Lassègue, Turing cherchait plutôt à répondre à des questions existentielles sur sa propre identité, notamment sexuelle.

      Le fameux « test de Turing » décrit notamment un « étalonnage » du dispositif expérimental où il s’agit de ne plus faire la distinction entre un homme et une femme...

    • Revenant au texte de l’article où le test de Turing est décrit par son auteur, Lassègue attire l’attention sur des bizarreries inaperçues avant lui dans sa formulation, la vulgate du test ayant arasé les curiosités. Tel que Turing l’a conçu, son test – qui fixera à quel moment (historique) une machine pourra être dite « intelligente » au sens où un être humain est intelligent (par opposition à un animal « intelligent ») – est une variante du jeu suivant. Trois personnes sont réunies : un homme, une femme, et une troisième au sexe indifférent : le joueur. Il s’agit pour celui-ci de deviner qui de ses deux interlocuteurs est l’homme, qui la femme. La difficulté réside dans le fait que le joueur communique avec les deux comparses, cachés à sa perception immédiate, par le seul truchement de messages échangés par télétype ou, pour actualiser sans inconvénient la problématique, par le truchement d’e-mails. Le joueur gagne s’il devine l’identité sexuelle de ses interlocuteurs, il perd dans le cas contraire.

      Lassègue fait à propos de ce jeu initial un certain nombre de remarques fort judicieuses. Il observe tout d’abord que sur le long terme (un certain nombre de parties), le joueur ne gagne véritablement que si son taux de succès diffère significativement de 50 % – taux de réussite qu’il obtiendrait en se contentant de « jouer à pile ou face » chacune des parties (pp. 153-154). Il note également – et cela constitue un élément crucial de sa lecture psychobiographique – qu’il semble aller de soi pour Turing que la stratégie prototype de l’homme consistera à mentir, alors que celle de la femme consistera à dire la vérité (p. 159).

      J’ajouterai, car cela a un impact lorsque le jeu de la différence des sexes opère sa transformation en « test de l’intelligence artificielle », que la réussite du jeu dépend du talent combiné des trois acteurs. Le joueur peut en effet gagner du fait de sa propre habileté, mais aussi bien parce que l’homme se trahit (il ment mal), ou parce que la femme est maladroite (elle manque d’assurance alors qu’elle dit vrai).

      Le test de Turing est en principe une variante du jeu de la différence des sexes, à ceci près que l’homme est remplacé par un ordinateur. Qu’est-ce à dire ? Turing est à ce point expéditif quant à son exemple (auquel, il faut le souligner, il n’accorde pas la signification critique que les philosophes lui reconnaîtront ensuite) qu’il ne précise pas lequel des deux jeux distincts, que sa nouvelle définition autorise, est celui qui constitue en réalité le test. Dans le premier, le joueur sait que, des deux comparses qu’il a en face de lui, l’un est une femme et le second un ordinateur (c’est l’interprétation « classique » du test de Turing : l’ordinateur fait la preuve de son intelligence [humaine] en n’étant pas déjoué plus souvent qu’aléatoirement ; la femme représente ici la race humaine tout entière). Dans le deuxième jeu, l’homme a été remplacé par un ordinateur à l’insu du joueur qui croit être en présence d’un homme et d’une femme (fait de chair et d’os), c’est-à-dire croit jouer au jeu de la différence des sexes.

      La différence essentielle entre les deux jeux possibles selon la définition de Turing apparaît clairement lorsqu’on examine le cas de figure où le joueur perd. Dans la première définition du jeu, les comparses l’emportent – à défaut du manque de talent du joueur – soit parce que l’ordinateur a su cacher sa nature machinique, soit parce que la femme a su se faire passer de manière convaincante pour un ordinateur (je laisse à l’imagination du lecteur féru de La planète interdite, 2001 : l’Odyssée de l’espace, Blade Runner, etc., les moyens de réussir ce subterfuge). Dans la deuxième définition du jeu transposé en test, les comparses triomphent parce que le joueur a pris la femme pour un homme et l’ordinateur pour une femme.

      Comme on s’en aperçoit aisément, simplement transposé comme le fait Turing, le nouveau jeu – sous ses deux avatars possibles – est dépourvu d’intérêt, sinon carrément stupide. C’est ce qui a conduit Lassègue à souligner les incohérences du supposé test de Turing et (plus particulièrement dans son article en anglais de 1996), à insister sur le fait que le test est irréalisable. Ce qui est effectivement le cas si, comme on vient de le voir, on prend à la lettre l’idée du test comme simple transposition du jeu. Il n’est pas impossible cependant, avec quelques corrections, de redéfinir celui-ci de manière à ce qu’il corresponde à un test de l’intelligence artificielle parfaitement réalisable. Pour ce faire, il convient tout d’abord de se trouver dans le second cas de figure : celui où le rôle de l’homme est tenu par une machine à l’insu du joueur (et idéalement, à l’insu également de la femme comparse). Il faut aussi déplacer la perspective d’interprétation : cette fois, le joueur du test n’est plus le joueur du jeu de la différence sexuelle ; le joueur authentique est l’ordinateur. En effet, que le joueur du jeu initial « perde » (prenne la femme pour un homme, et la machine pour une femme), ou qu’il « gagne » (reconnaisse la femme comme femme et prenne la machine pour un homme), c’est le véritable joueur du test, l’ordinateur, qui aura réussi l’épreuve. La seule victoire authentique du joueur contre la machine – celle qui signale que la machine a échoué au test en ayant été percée à jour – consiste à déjouer le stratagème en s’extrayant entièrement de l’environnement du jeu et en affirmant (avec indignation, et sur un plan « méta-ludique ») : « B est une femme, alors que A est une machine se faisant passer pour un être humain ! ».

      Lassègue s’intéresse aux implications psychologiques, pour Turing, de sa supposition que la stratégie prototype de la femme consiste à dire la vérité, et celle de l’homme à mentir. Turing se verra traîner de manière infamante devant les tribunaux pour homosexualité, condamné à un traitement médical humiliant, et privé de la possibilité – comme il l’avait fait jusque-là – de travailler dans le cadre de projets liés à la défense nationale britannique (selon l’opinion – courante à l’époque – que les homosexuels sont des proies trop aisées pour le chantage) ; nulle surprise, donc, s’il considère qu’à l’instar des talents qu’il a dû déployer dans la période qui précéda son inculpation, l’essence de l’homme (par opposition à celle de la femme) réside dans sa capacité à dissimuler.

      http://lhomme.revues.org/18

    • Aussi :

      http://rue89.nouvelobs.com/rue89-culture/2015/01/28/imitation-game-alan-turing-decus-decus-decus-257376

      « Imitation Game » accomplit donc cette prouesse de mettre en scène un personnage homosexuel tout en faisant d’une star ultra-féminine sa partenaire romantique durant tout le film. Et en évitant soigneusement de le montrer embrasser un homme.

      C’est peu audacieux, mais surtout étrange, tant la question homosexuelle est un des pans qui rendent malheureusement romanesque la vie d’Alan Turing. Car si Turing est mort en martyr, c’est parce que, lors du procès qui le condamna pour « indécence » (en fait, pour homosexualité), il ne put pour se défendre invoquer sa condition de héros de guerre – les recherches qu’il avait menées devant encore rester secrètes.

      Par ailleurs, sa mort est grandement conditionnée par cette condamnation. Plutôt que d’aller en prison, il choisit la castration chimique, ce qui non seulement le rendit impuissant mais le fit aussi grossir, au point qu’il dut arrêter la course à pied, dans laquelle il excellait.

  • Un mystérieux signal radio venu d’ailleurs capté pour la première fois
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/un-mysterieux-signal-radio-venu-d-ailleurs-capte-pour-la-premiere-fois_1643

    Quelques millisecondes seulement. C’est le temps qu’a duré l’observation par les astronomes du télescope de l’Observatoire de Parkes d’un phénomène encore inexpliqué : le Sursaut #radio rapide. Des sursauts d’ondes radio très brefs, mais très puissants. 

    Plus mystérieux encore, la source des #signaux, estimée à environ 5,5 milliards d’années-lumière de la Terre, soit en dehors de notre galaxie. Les premières estimations pointent en direction de la constellation du Verseau, selon les scientifiques de l’université de Swinburne qui ont mené l’observation, rapporte The Register.

    (…) Une chose est sûre, l’évènement à l’origine de ce signal est très certainement « monumental et cataclysmique », selon Emily Petroff, l’astrophysicienne qui a dirigé l’équipe qui a observé le phénomène en temps réels. Ces signaux ont été enregistrés le 14 mai dernier. Huit mois plus tard, alors que l’étude (disponible intégralement en anglais) est enfin publiée, les scientifique tentent encore de comprendre les mystères qui se cachent derrière.

    #it_has_begun

  • Hugues Duffau : « Le cerveau se répare lui-même » - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/hugues-duffau-le-cerveau-se-repare-lui-meme_1578825.html

    Les tumeurs du cerveau sont-elles toutes opérables par votre technique [de chirurgie éveillée] ?

    Oui, le plus grand nombre. J’interviens surtout sur les tumeurs qui naissent à partir de la glie, le tissu qui soutient et nourrit les neurones, d’où leur nom de gliomes. L’intervention donne de bons résultats pour ceux qui se développent lentement, dits « de bas grade ». Ils laissent en effet le temps au cerveau de se réorganiser, de sorte qu’au moment où on les enlève les fonctions menacées - par exemple la parole ou le mouvement - se sont déjà déplacées ailleurs. Le cerveau se répare lui-même, dans une certaine mesure. La difficulté, pour le chirurgien, c’est que cet organe s’organise de manière différente chez chaque patient. Pour ne pas provoquer de séquelles, il doit donc trouver par quels chemins circulent les fonctions essentielles et les préserver de son bistouri.

    Comment peut-on réaliser une opération à cerveau ouvert sur un patient sans l’endormir ?

    Cet organe a la particularité de ne pas ressentir la douleur. J’ouvre d’abord la boîte crânienne à l’aplomb de la tumeur, sous anesthésie générale. Puis l’anesthésiste réveille le patient et, deux heures durant, l’orthophoniste lui demande de nommer des objets, de compter, de bouger son bras. Pendant ce temps, je sonde la surface du cerveau avec un stimulateur électrique. Une légère décharge perturbe la zone en regard. Si le patient continue à parler et à bouger normalement, je sais alors que je peux intervenir sans dommage à cet endroit avec un bistouri à ultrasons. En revanche, si le patient confond les mots ou reste coi, je dépose un repère à l’emplacement testé pour me garder d’y toucher par la suite. Tel un géomètre-topographe, je dresse un relevé sur le terrain des fonctions présentes dans cette partie découverte du cerveau.

    ...

    Par exemple, j’ai reçu une pianiste russe qui parlait cinq langues. Impossible de les conserver toutes ! On ne pouvait pas multiplier par cinq la durée de l’opération pour que l’orthophoniste réalise les tests dans chaque langue... La patiente a décidé que les plus importantes, pour elle, étaient le russe, le français et l’anglais. Elle est restée polyglotte et n’a perdu, comme prévu, que l’italien et l’espagnol.

    ...

    Il y a deux ans, une femme d’une quarantaine d’années, une magistrate, est venue me voir. Elle hésitait à choisir l’opération, craignant de commettre ensuite des erreurs de jugement. Je lui ai proposé de recourir aux derniers tests que j’ai mis au point avec un neuropsychologue, Guillaume Herbet, à l’Institut des neurosciences de Montpellier, pour préserver des fonctions complexes comme l’empathie ou la capacité à percevoir l’état d’esprit d’autrui et donc ses intentions - ce que les scientifiques nomment la « théorie de l’esprit ». Elle a accepté. Elle n’a rencontré aucune difficulté, depuis, dans l’exercice de son métier.

    ...

    Comme Penfield dans les années 1930, vous soignez des malades et, en même temps, vous explorez l’organe de la pensée. Qu’avez-vous appris en « cartographiant » le cerveau de 500 de vos concitoyens ?

    J’ai constaté qu’il n’existait pas deux cerveaux semblables. Selon la localisation et la taille de la tumeur, des fonctions peuvent se déplacer ailleurs dans le même hémisphère, ou bien passer d’un hémisphère à l’autre. La plasticité du cerveau, c’est-à-dire sa capacité à réorganiser les connexions entre les neurones, est plus phénoménale encore qu’on ne l’imaginait.

    ...

    Le cerveau ne se découpe pas en zones géographiques qui commanderaient chacune une fonction. Cette conception simpliste est battue en brèche par les dernières découvertes des neurosciences. La parole dépend vraisemblablement d’un circuit constitué de fibres reliées entre elles par des noeuds. Le fonctionnement du cerveau repose sur des réseaux parallèles capables de se compenser les uns les autres en cas de problème, comme dans le métro parisien, lorsque les voyageurs empruntent des correspondances pour éviter des perturbations sur leur ligne habituelle. On ne parle donc plus de « zones », mais de « faisceaux ». Le nouveau modèle que nous proposons est « connexionniste ». L’ancien, l’hypothèse « localisationniste », a vécu.

    ...

    La plasticité de notre cerveau serait-elle infinie ?

    Non. Nous nous sommes effectivement posé la question, à force de voir au bloc opératoire des cerveaux si différents. Existait-il entre eux un point commun ? Nous n’en avons pas trouvé à la surface, dans le cortex - l’écorce, en latin -, mais en profondeur, là où je repère, avec mon stimulateur électrique, les câbles que je dois impérativement éviter avec mon bistouri. Une seule structure ne varie pas d’une personne à l’autre : un bouquet de fibres serré à la base du cerveau, qui s’écarte en éventail au niveau du cortex. Nous l’avons baptisé le « cerveau minimal commun ».

    #cerveau #cancer #neurochirurgie #Hugues_Duffau #médecine #science

    • Comment peut-on réaliser une opération à cerveau ouvert sur un patient sans l’endormir ?

      Cet organe a la particularité de ne pas ressentir la douleur. J’ouvre d’abord la boîte crânienne à l’aplomb de la tumeur, sous anesthésie générale. Puis l’anesthésiste réveille le patient et, deux heures durant, l’orthophoniste lui demande de nommer des objets, de compter, de bouger son bras. Pendant ce temps, je sonde la surface du cerveau avec un stimulateur électrique. Une légère décharge perturbe la zone en regard. Si le patient continue à parler et à bouger normalement, je sais alors que je peux intervenir sans dommage à cet endroit avec un bistouri à ultrasons. En revanche, si le patient confond les mots ou reste coi, je dépose un repère à l’emplacement testé pour me garder d’y toucher par la suite. Tel un géomètre-topographe, je dresse un relevé sur le terrain des fonctions présentes dans cette partie découverte du cerveau.

      euh, #zombie ?

    • Zombie ? Non pas vraiment, l’absence de douleur n’est pas la mort. Un cerveau ouvert continue de penser et d’avoir une conscience (ce qu’a priori n’ont pas les zombies). Enfin je ne suis pas spécialiste des zombies ;)

  • Richard Dawkins : « Le Dieu de la Bible, le personnage de fiction le plus déplaisant » - L’Express
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/richard-dawkins-le-dieu-de-la-bible-le-personnage-de-fiction-le-plus-deplai

    Pour sa première interview publiée en France, Richard Dawkins a reçu L’Express entre sa bibliothèque monumentale et sa table jardin. Il est est entré dans la lumière, en 1976, avec un livre, Le Gène égoïste, vendu à plus de 1 million d’exemplaires. Il y revisitait la théorie darwinienne de l’évolution, qui ébranla les bases de la biologie, au XIXe siècle, en expliquant l’origine du vivant de manière scientifique et non plus religieuse. Cent cinquante ans après Darwin, dans le monde de l’après-11 Septembre, Dawkins continue de prêcher en fervent scientiste.

    Darwin est le fil directeur de votre pensée scientifique. A quel âge avez-vous lu son oeuvre maîtresse, De l’origine des espèces ?

    A 15 ans, peu après avoir reçu la confirmation anglicane, moi qui devais lire quotidiennement la Bible au collège... Et j’en ai été ébloui. Tout à coup, une idée simple m’expliquait l’extraordinaire complexité du vivant, la rapidité d’un guépard, le mystère d’un être humain pensant. La théorie de Darwin éclairait la vie de manière puissante, le pourquoi de notre présence sur terre.

    D’où tenez-vous votre curiosité pour la science ?

    Mon père était naturaliste et me disait le nom des plantes en latin. Chez les Dawkins, il était de tradition de connaître le nom des insectes, des oiseaux. Mon grand-père a été très contrarié que je confonde, un jour, la mésange bleue avec un autre volatile ! Depuis, je me suis rattrapé. J’ai étudié la zoologie à Oxford.

    Vous avez surtout « revu et corrigé » la théorie de Darwin...

    J’ai surtout voulu la voir différemment, la placer à un autre niveau, celui du gène, et non plus celui de l’individu. Darwin nous a expliqué l’origine du vivant de manière rationnelle et non plus religieuse. Toutes les espèces sont issues d’une seule et même forme de vie et se transforment, peu à peu, en vertu d’une sélection naturelle qui profite au plus fort. Pour Darwin, l’individu qui survit est le plus « apte », sa descendance hérite de ses traits les plus forts, comme le bec le plus pointu, les yeux les plus perçants... Mais Darwin ignorait tout des gènes.

    Or c’est à ce niveau, en réalité, que s’effectue la sélection. Nous portons en nous tous les gènes qui ont aidé nos ancêtres à survivre. Il y a comme une passoire, au travers des générations, qui fait que seuls les bons gènes perdurent, et les autres disparaissent. Le corps n’est qu’une machine de survie pour nos gènes, et une fois qu’ils ont été transmis, il meurt !

    Nous ne serions que des véhicules pour nos gènes, destinés à mourir une fois que nous nous sommes reproduits ?

    Exact. Regardez vos ancêtres : vous verrez que chacun a vécu assez longtemps pour se reproduire et transmettre ses gènes. Pas un n’est mort avant 10 ans. La nature est bien faite : si un gène vous fait mourir quand vous êtes jeune, il ne sera jamais transmis......

    Le #Dieu de la #Bible
    #fiction
    #Richard-Dawkins, l’un des #spécialistes de l’ #évolution les plus réputés à l’échelle internationale
    #Darwin

    • peut-être spécialiste de la théorie de l’évolution, mais niveau sociologie et histoire des religions, zéro. Comme beaucoup d’ailleurs de ces athées médiatiques.

      ex : penser que tout les fidèles croient aux miracles surnaturels. Considérer que la religion n’a apporté que la guerre et l’inquisition en oubliant les premières universités, les premiers hopitaux etc.

      Sans parler de son rapport à la bible, qui relève du littéralisme le plus strict. Tous les lecteurs de la bible, loin de là, n’ont pas la vision du Dieu tel que décrit littéralement dans la bible.

      En outre, on sent un forme de télelogisme biologique « la nature est bien faite » qui n’est pas sans rappeler certaines prises de positions créationistes ... dans le mode de raisonnement

      Dommage, parcqu’il y a par ailleurs des prises de positions éthique intéressante sur la fin.

  • La comète Ison est morte - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/la-comete-ison-est-morte_1304927.html

    « Tout ce qui reste de la comète c’est un nuage de débris sans noyau », a précisé Alex Young, notant la subsistance « de désaccords quant à la chronologie précise » des derniers moments d’Ion.
    « Tout ce qui reste de la comète c’est un nuage de débris sans noyau », a précisé Alex Young, notant la subsistance « de désaccords quant à la chronologie précise » des derniers moments d’Ison.
    Mais selon les images des satellites d’observation solaire américain et européen, la luminosité de la comète s’est accrue alors qu’elle s’approchait du soleil, atteignant une intensité lumineuse maximum environ douze heures avant de passer au point le plus proche de la surface solaire, la périhélie.
    Ensuite, explique l’astronome, la luminosité de Ison a rapidement diminué dans les deux heures suivantes. « Les scientifiques pensent que la comète a cessé de produire de la poussière environ trois heures avant sa périhélie, ce qui a correspondu à la fragmentation de son noyau », et à la fin d’Ison, détaille Alex Young.
    « Cela semble avoir été le moment auquel la comète a été détruite par l’intensité des radiations et de la gravité du soleil. La plus grande partie de sa glace, qui tenait ensemble les éléments de son noyau, a fondu », poursuit-il. « La fragmentation a probablement commencé au moment où la luminosité d’Ison était au maximum. »

  • Quand on fait dire n’importe quoi aux sondages ...

    Un tiers des Français n’a pas les moyens de se soigner - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/1-francais-sur-3-renonce-aux-soins-medicaux-pour-raisons-financieres_129096

    Le renoncement des soins n’est pas uniquement un phénomène français, note l’étude, puisqu’il est de 24% Aux États-Unis et 18% en Europe, avec d’importance disparité. Si la Pologne (39%), l’Allemagne (24%) et les l’Italie (20%) affichent de fort taux de renoncement, seuls 4% des Britanniques et 6% des Suédois sont concernés.
    En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/1-francais-sur-3-renonce-aux-soins-medicaux-pour-raisons-financieres_129096

    et juste après :

    Bonne nouvelle tout de même, l’opinion des Français sur leur système de santé reste stable et plutôt favorable (note de 5,1 sur 10), au dessus de la note européenne globale (4,7). Les Italiens (3,2) et les Polonais (2,8) se démarquent par une évaluation négative, celle des Espagnols se dégrade (4,8 contre 5,1 en 2012 et 5,4 en 2011).
    En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/1-francais-sur-3-renonce-aux-soins-medicaux-pour-raisons-financieres_129096

    • Ce qui est fabuleux, c’est que ce boulot considérable (faire un sondage international) n’est assorti d’aucun comparatif élémentaire entre les différents pays (ex : pourquoi les soins dentaires sont le premier poste de renoncement des français ? C’est effectivement plus cher, ça fait mal, ou c’est juste qu’il ne font pas le détartrage préconisé par la sécu et qui n’est pas préconisé ailleurs ? On sait pas..)

      Enfin je reste dubitatif sur le fait que les français préfèrent payer plus cher les médicaments que le faire financer par la sécu... La question devait bien être biaisée, parce qu’en principe le financement de la sécu il se fait (en partie) grace aux entreprises, alors que le médoc c’est 100% pour leur poche... Autre hypothèse probable, le syndrome du bon conducteur, 100% des conducteurs français estiment conduire mieux que la moyenne, aussi un sondage leur fera facilement dire qu’ils sont contre les assurances automobiles parce qu’ils n’en ont pas besoin..

      Question : est-ce que Europ Assistance ne serait pas intéressé à tout hasard par un démantèlement/privatisation de la Secu française ? J’dis ça, j’dis rien...

  • Coronavirus : un 2e cas confirmé, annonce le ministère de la Santé - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2013/05/12/coronavirus-un-2e-cas-confirme-annonce-le-ministere-de-la-sante_902244

    Un deuxième cas d’infection par le nouveau coronavirus a été confirmé en France, a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche à Paris le ministère de la Santé.

    Il s’agit de l’homme qui a partagé la chambre du malade — un homme de 65 ans ayant voyagé à Dubaï— pendant quatre jours à Valenciennes, alors que la pathologie respiratoire n’avait pas encore été détectée.

    #nCoV

  • Généralistes : Ces généralistes qui deprescrivent - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/ces-generalistes-qui-deprescrivent_1213276.html

    L’un est généraliste près de Limoges, l’autre à Roubaix, et le troisième à Nevers. Ils ne battent pas l’estrade, ne publient pas de livres et ne paradent pas sur les plateaux télé. Ce sont des résistants de l’ombre. Dans l’intimité de leur cabinet, les Drs Philippe Nicot, Jean Laleuw et Philippe Foucras prennent des décisions subversives qui pourraient leur valoir, un jour, des démêlés avec la justice. Leur acte de bravoure ? Refuser de prescrire à leurs patients des médicaments qu’ils jugent dangereux, quand bien même le traitement a été conseillé par un éminent spécialiste.

    Pour en savoir plus sur FORMINDEP : http://www.formindep.org

  • Un poisson se fait gay pour mieux attirer les femelles - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/un-poisson-se-fait-gay-pour-mieux-attirer-les-femelles_1197832.html

    Un poisson se fait gay pour mieux attirer les femelles

    Pas facile de séduire lorsqu’on est un mâle chétif et terne... Le molly taupe, petit poisson tropical d’eau douce, s’adonne donc à des activités homosexuelles, non pas pour tromper l’ennui mais pour attirer l’attention des femelles et se signaler comme un partenaire potentiel.

    Chez le molly taupe (Poecilia mexicana), proche cousin des guppys bien connus des aquariophiles, la femelle préfère a priori les gros mâles dominants aux couleurs chatoyantes. Sûrs d’eux et de leurs muscles, ces derniers veillent d’ailleurs jalousement sur leur banc de femelles, repoussant agressivement les rivaux malingres qui prétendraient nager sur leurs plates-bandes.

    Mais Madame molly taupe, qui cumule décidément tous les clichés chers aux séries télévisées, a également un faible pour les coureurs de jupons. Plus exactement, les biologistes se sont aperçus qu’elle avait tendance à observer avec quel mâle sa voisine copulait pour jeter à son tour son dévolu sur lui. Un suivisme qui servirait aux femelles à juger sur pièces des capacités reproductrices d’un partenaire tout en leur épargnant la peine de chercher un candidat à la paternité.

    #poisson #sexualité