Pour une sociologie du #troll : Antonio A. Casilli : : BodySpaceSociety
►http://www.bodyspacesociety.eu/2012/03/24/pour-une-sociologie-du-troll
Le troll s’inscrirait donc dans la filiation historique des ouvriers luddites du système industriel, des canuts lyonnais qui mettaient leur sabots (d’où le mot « sabotage ») dans les machines à tisser. Mutatis mutandis, c’est la machine à tisser le lien social qu’est devenu Internet à laquelle ils s’attaquent. C’est la rhétorique irénique des médias sociaux où tout le monde est ami avec tout le monde, où l’esprit de communauté semble devoir triompher à tout prix, où l’utopie d’une liberté soustraite à toute contrainte matérielle plane encore sur une Toile désormais de plus en plus censurée et surveillée. Ils nous rappellent la possibilité – mieux, la certitude – du conflit et de sa force mercurielle, qui attire et fascine.
Par moments, on se demande si c’est une blague Antonio A. Casilli, un truc à la Soral. Mais bon, c’est bien vu aussi, des fois...