A la une | LeCourrier

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  • Corruption d’Etat

    La récente nomination par Donald Trump d’Andrew Wheeler, ancien lobbyiste de l’industrie du charbon, comme numéro deux de l’Agence étasunienne de protection de l’environnement est exemplaire. En campagne, le milliardaire avait promis de « drainer le marais » des affairistes qui embourbe Washington. Au pouvoir, il n’a cessé de faire de l’Etat sa chose, et celle de ses proches et alliés.

    Caricatural, Donald Trump n’est pourtant que le symbole le plus visible du désarmement de la puissance publique au profit d’intérêts privés. Le scandale du glyphosate, commercialisé par la multinationale Monsanto sous le nom de #Roundup, illustre ce mal qui ronge les Etats.

    Critiqué depuis une vingtaine d’années, ce pesticide associé aux OGM a été qualifié de « cancérogène probable » en mars 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS (CIRC) sur la base d’un corpus d’études pourtant similaire à celui ayant conduit les autorités européennes à l’adouber. Ce mystère scientifique, la divulgation depuis mars dernier de milliers de documents internes au groupe – les #Monsanto_Papers – a permis de l’éclairer : « portage » de recherche ou « ghostwriting » – un savant « indépendant » prête son nom à une étude réalisée par la firme –, liens d’intérêts occultés, rapports modifiés, campagnes de dénigrement, pressions sur les éditeurs scientifiques, menaces juridiques, chantages aux subventions : gare aux imprudents qui se mettraient sur le chemin du géant des OGM !

    De fil en aiguille, on découvre que les agences publiques – sans réels moyens – sont contraintes de recopier les milliers d’études et de synthèses commanditées par les multinationales. On comprend mieux dès lors pourquoi les autorités sanitaires européennes se montrent discrètes quant aux preuves avancées par leurs experts – anonymes ! – garantissant la non-toxicité du glyphosate.

    De compromissions scientifiques en arrangements politiques, c’est un affligeant panorama de corruption systémique que révèlent les Monsanto Papers. Invités la semaine dernière à l’europarlement, les patrons des agences de l’UE n’ont pu qu’ânonner d’autorité que leur travail avait été bien fait. Monsanto, elle, a décliné l’invitation, écopant en réaction d’une interdiction de lobbying à Bruxelles.

    Certains députés aimeraient aller plus loin et appellent à la constitution d’une commission d’enquête parlementaire. Sain objectif ! Pourtant, quand on observe l’europarlement saper, main dans la main avec les multinationales, la souveraineté populaire à travers des traités de libre-échange tels que le CETA, on se demande si les députés ne devraient pas s’offrir d’abord une petite séance d’introspection.

    https://www.lecourrier.ch/153479/corruption_d_etat
    #Monsanto

  • Le Venezuela s’offre un répit - Le Courrier - Lundi 16 octobre 2017 -
    Benito Perez

    https://www.lecourrier.ch/153504/le_venezuela_s_offre_un_repit

    Le chavisme officiel qui se refait une santé dans les urnes... La nouvelle pourra surprendre, tant le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro était apparu aux abois, ce printemps, face aux manifestations et à la crise économique extrêmement aigue. La séquence était pourtant attendue : les régionales de dimanche, marquées par le succès des candidats socialistes dans 17 Etats sur 23, closent le calamiteux épisode de la violence de rue ouvert en avril par l’opposition.

    En réalité, l’échec de cette stratégie de la tension était acté depuis août dernier, lorsque la MUD, la coalition d’opposition allant du centre à l’extrême droite, avait accepté, à peine l’Assemblée constituante installée, de participer au scrutin suivant. Après avoir vilipendé le Conseil national électoral (CNE) et la crédibilité du vote au Venezuela, l’opposition rentrait soudainement dans le rang, tirant le bilan de l’impopularité des violences et de son incapacité à renverser Nicolas Maduro par la force.

    Dimanche, l’opposition a pu surveiller le scrutin et s’assurer de sa fiabilité, maintes fois confirmée par des observateurs neutres, à l’instar du Centre Carter. S’il restera finalement un doute quant à la validité de l’élection du 30 juillet à la Constituante – doute provoqué notamment par le boycott de l’opposition –, la victoire du Parti socialiste unifié (PSUV) ce week-end est manifeste. La « non-reconnaissance » des résultats dans le camp de la MUD et l’acceptation du recomptage par le gouvernement font partie du folklore habituel destiné aux médias internationaux et aux chancelleries. Les rares « irrégularités » dénoncées concernent quelque 270 locaux de vote dans des bastions de l’opposition qui auraient été « déplacés » pour « tromper » le votant ou pour des raisons sécuritaires, suite aux violences de juillet dernier, selon le CNE. Péripéties qui ne remettent pas en cause les dix points d’avance séparant le PSUV de la MUD, qui plus est dans un contexte de forte participation (61%) pour une élection locale.

    Dès lors, comment expliquer ce succès ? En premier lieu, par la crainte que l’instabilité politique n’aggrave encore la crise économique affectant le Venezuela. Il y a fort à parier qu’une frange de l’électorat du PSUV qui lui avait tourné le dos lors des législatives de décembre 2015 soit revenue au bercail.

    A contrario, la MUD a sans doute vu une partie de ses anciens soutiens bouder les urnes, en signe de sanction contre les méthodes insurrectionnelles défendues au printemps par ses dirigeants. Ou en réaction à une stratégie pour le moins déconcertante : comment convaincre des électeurs de se rendre massivement aux urnes en octobre alors que trois mois plus tôt, on les invitait à boycotter le piège électoral d’une « dictature » ? La défaite de la MUD dans l’Etat de Miranda, bastion de l’ancien candidat à la présidentielle Henrique Capriles et second Etat le plus abstentionniste, ne s’explique pas autrement.

    Nicolas Maduro, à un an de la présidentielle, peut donc savourer une victoire de bon augure. Sans pour autant se bercer d’illusions. Les difficultés économiques écrasent toujours la population et les défauts du régime (faiblesse des contrepouvoirs, corruption, violence endémique, intolérance à la critique, productivité en berne) demeurent intacts. Dans douze mois, les errements de la MUD seront peut-être oubliés. Et la participation sans doute bien supérieure. Pour l’emporter, un chavisme fidèle à ses valeurs devra proposer un projet mobilisateur. Nicolas Maduro s’est gagné un répit : l’heure de la remise en question ?

  • Sécheresse : L’Allondon bientôt vidée de son eau ? Le Courrier - 11 octobre 2017 - Camille Pagella

    La rivière franco-suisse a atteint cet été son plus faible débit jamais enregistré. Les associations de pécheurs incriminent le pompage abusif des golfs et des centres équestres.

     « L’Allondon, j’ai appris à nager dedans, c’est impossible d’imaginer cela aujourd’hui. » Roger Matty, président de l’Association des pécheurs du Pays de Gex, se désole. Et pour cause, l’Allondon a atteint en août son plus faible débit jamais enregistré pour cette période de l’année. Son homologue suisse, le président de la Fédération des sociétés de pêche genevoises (FSPG), Christophe Ebener, a, lui, interpellé le président du Conseil d’Etat, François Longchamp, il y a un mois. « Nous sommes atterrés de constater que le captage des petits cours d’eau en France voisine n’a toujours pas été sérieusement considéré par l’administration genevoise », signe-t-il.


    D’après les associations de pécheurs, les responsables de cet assèchement seraient à aller chercher de l’autre côté de la frontière. « Il y a huit golfs et plusieurs centres équestres qui bordent la rivière du côté français et qui pompent de très grandes quantités d’eau dans les nappes d’accompagnement ou dans les sources des affluents de l’Allondon, et cette situation n’est pas nouvelle », dénoncent d’une même voix Christophe Ebener et Roger Matty.

    Mesures exceptionnelles
    Cette année, le problème a pris une autre dimension. Pour lutter contre le manque de pluie et la chaleur caniculaire de l’été, le département de l’Ain avait décidé l’interdiction du pompage de l’eau dans tout le Pays de Gex, à l’exception de l’eau destinée à être bue. « Nous avons fait face à une sécheresse exceptionnelle cette année, il a fallu donc prendre des mesures tout autant exceptionnelles », explique Guillaume Marsac, directeur général adjoint de la Communauté de communes du Pays de Gex et hydrogéologue de profession.

    Malgré cet arrêté préfectoral, les pécheurs , d’une part et d’autre de la frontière, accusent les golfs d’avoir continué à pomper dans les nappes d’accompagnement de l’Allondon, préférant recevoir une amende plutôt que d’arrêter d’arroser leurs greens. Une version que corrobore en partie Guillaume Marsac : « Nous avons été témoins d’un certain nombre d’infractions que nous avons immédiatement dénoncées à la Police de l’eau. Les personnes incriminées ont reçu des amendes pour non-respect du code de l’eau. » Il tempère toutefois : « La première responsable de l’assèchement de l’Allondon est la sécheresse elle-même, la crise est principalement liée à l’absence de précipitations. »

    Le Léman à la rescousse ?
    Les golfs contactés se renvoient la responsabilité entre eux ou pointent du doigt l’eau utilisée par l’agriculture. « Cela fait vingt ans qu’il y a des problèmes d’eau dans la région et les golfs sont toujours les premiers incriminés, car notre sport est mal vu. Mais il ne faut pas oublier qu’il est important pour notre région et qu’il y génère plus d’emplois que l’agriculture », dénonce le propriétaire d’un golf du Pays de Gex.

    Alors comment régler cette situation ? Christophe Ebener et Roger Matty ont un vœu pieux : que le lac Léman puisse être relié au Pays de Gex d’une manière ou d’une autre. Une solution pas irréaliste, selon Gilles Mulhauser, directeur général de l’eau du canton de Genève et cosecrétaire de la Commission transfrontalière de l’eau : « En ce moment, nous faisons un inventaire global et exhaustif de toutes les sources en eau de la région et de leur volume pour explorer toutes les possibilités. A terme, nous pourrions utiliser les plus grosses sources comme le lac pour pallier le déficit des plus petites ou, du moins, trouver des mesures intermédiaires qui concerneraient les gros utilisateurs d’eau comme les lieux de loisirs ou l’agriculture. »

    #EAU #golfs #centres_équestres #Agriculteurs #France #Suisse #Gaspillage #Arrosage

  • Quand les #lois sont perfides
    https://www.lecourrier.ch/153163/quand_les_lois_sont_perfides

    à la fin du XIXe siècle, en 1893-1894, trois lois sont votées à chaud dans le sillage d’attentats anarchistes. Ce sont les premières lois #antiterroristes. Leur application réprimera exclusivement l’extrême gauche et les mouvements sociaux opposés à une droite déjà aussi libérale que brutale : des propos sont judiciarisés comme des actes, « militants » et « sympathisants » sont assimilés les uns aux autres sans qu’aucun fait concret ne soit reproché, et les « bons » citoyens sont incités à la #délation. Jaurès est le premier à rejeter ces lois, qui seront qualifiées de « scélérates » par Pressensé, un des fondateurs de la Ligue des droits de l’homme. Léon Blum dénoncera pour sa part des lois qui « suent la #tyrannie, la #barbarie et le #mensonge ». Au XXe siècle, la loi dite « anti-casseur » de 1970 leur donne un vernis de modernité, pour être abrogée en 1982 sous Mitterrand. Les lois « scélérates » de 1894, elles, ne furent abrogées qu’un siècle plus tard, en 1992. Toutefois, en 2010, sous la présidence de Sarkozy, la « scélératesse » fait son come back avec la loi sur les violences en bandes.

    Aujourd’hui, la banalisation des mesures d’#exception de l’état d’urgence, depuis leur reconduction fin 2015, va être parachevée par leur entrée dans le droit courant, avec la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. La #perfidie s’installe dans le quotidien juridique français, en permettant de criminaliser des « comportements », et non des faits, ainsi que la participation à des rassemblements, comme toujours au nom du concept vague de « responsabilité collective ». L’esprit des lois de 1894 est de retour.

    C’est pour cela qu’aujourd’hui, à 83 ans, Me Henri Leclerc, président d’honneur de la Ligue des droits de l’homme, dénonce une « réforme contre des gens qui n’ont pas commis des actes, mais (...) qui sont suspects de pouvoir les commettre ». Rappelant l’inefficacité de l’état d’urgence en matière de lutte antiterroriste, Henri Leclerc souligne que la logique de « mesures très attentatoires aux libertés », a, par contre, été « efficace au moment de la COP21 pour arrêter un certain nombre de militants écologistes, et par la suite, pour réprimer des manifestations, ou les interdire ».

  • EDITO : : SUISSE : : Le « Jobber », un salarié sans droit ni loi
    https://www.lecourrier.ch/153117/le_jobber_un_salarie_sans_droit_ni_loi

    Economie numérique
    Le « Jobber », un salarié sans droit ni loi
    Mardi 03 octobre 2017
    Christiane Pasteur

    Aux confins du salariat et du travail indépendant, le « jobbing », ou économie des petits boulots, est en plein essor. Venu des Etats-Unis, le phénomène consiste à mettre en relation des particuliers, via des plateformes internet, en vue de réaliser un travail à la tâche en échange d’une rémunération fluctuante. Pierre a acheté une commode, Jacques propose de la monter : en un clic de souris, le marché est conclu.

    Côté pile, le « jobbing » permet d’arrondir ses fins de mois, de choisir quand, où et pour quel tarif travailler. Pour le client, c’est l’assurance d’un travail rapidement effectué et à des prix défiant toute concurrence.

    Côté face, sous couvert de modernité et de nouvelles technologies, une petite part de la population se voit transposée au XIXe siècle, avant le salariat et l’Etat social, lorsque hommes et femmes ne bénéficiaient d’aucune garantie de l’emploi ni de revenu, contraints de vendre leur force de travail au jour le jour. Et tant pis s’il y a un accident, une maladie, une grossesse, une baisse de l’activité, une tête qui ne revient pas…

    Une situation d’autant plus injuste et absurde que jamais notre société n’a produit autant de richesses. Mais la mondialisation et la numérisation de l’économie sont passées par là, induisant l’émergence d’un salariat fractionné, précarisé, pressurisé, et d’un temps de travail extensible : progression du temps partiel, travail chez soi, le dimanche, le soir, cumul des emplois, etc. Et ce n’est qu’un premier pas, l’avènement de l’intelligence artificielle chamboulera irrémédiablement notre rapport au travail.

    La méthode Uber, ou Airbnb, s’applique désormais aux mille et une tâches du quotidien, et plus largement à des pans croissants de l’économie. Avec pour conséquence de voir le risque et le coût de l’échec se déplacer de l’entreprise vers l’individu, incité à endosser l’entière responsabilité de la réussite, ou non, de son « entreprise ».

    Travail au noir, assurances sociales, chômage, retraite, formation, conventions collectives, accidents de travail : toutes ces thématiques doivent être interrogées à l’aune de ce changement de paradigme. Et imposent une réponse politique, qui pour l’heure fait défaut. Car une chose est certaine : sans sécurité, la flexibilité ne sera que régression.

  • L’ONG peut-elle sauver le monde ? Le Courrier - Jeudi 28 septembre 2017 - Christophe Koessler
    https://www.lecourrier.ch/152992/l_ong_peut_elle_sauver_le_monde

    Bénéficiant généralement d’une bonne image dans l’opinion publique, les ONG ne sont pourtant pas exemptes de critiques. Un ouvrage se penche sur leurs limites.

     Il y a vingt ans déjà, le Centre tricontinental (CETRI), basé à l’université de Louvain-la-Neuve en Belgique, questionnait la légitimité des organisations non gouvernementales (ONG) en tant qu’acteur de changement social face à la déferlante néolibérale. En 2017, le centre d’études et de publication revient avec un nouvel ouvrage collectif sur le phénomène d’« ONGisation », soit l’imposition progressive de la figure de l’ONG comme vecteur privilégié de l’action collective pour le développement. Plutôt bien perçue, l’action des ONG a pourtant ses revers souvent méconnus selon le CETRI. Tour d’horizon avec Julie Godin, coordinatrice du livre et auteure d’une thèse récente qui touche à cette question1. Interview.

    Dans quel esprit avez-vous travaillé ?
    Julie Godin  : Nous nous sommes focalisés sur les dérives des ONG et les critiques les concernant ; non pour les condamner, les résultats obtenus par certaines étant extraordinaires, mais pour mettre en évidence les risques auxquels elles sont soumises et les contradictions sur lesquelles elles peuvent travailler. En Belgique, ce secteur manque parfois d’introspection.

    Vos principales critiques tournent autour de la dépolitisation de nombreuses ONG et de la modération de leurs revendications. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?
    Il y a d’abord la dépendance financière de la part de nombreuses ONG vis-à-vis de bailleurs, principalement publics, mais aussi privés, qui entraîne une perte d’autonomie politique. On peut alors observer des difficultés à assumer une démarche contestataire, à remettre frontalement en cause l’idéologie dominante et, de ce fait, un certain éloignement des préoccupations populaires. Il y a ensuite le rôle que certaines ONG jouent par rapport à l’Etat, nombre d’entre elles contribuant aussi à la privatisation des services publics en agissant comme sous-traitants de l’Etat, non sans instrumentalisation.
    La professionnalisation managériale contribue également à ce phénomène. Pour répondre aux exigences des bailleurs publics, les ONG sont poussées à adopter un fonctionnement sur le mode de l’entreprise, à engager de plus en plus de techniciens, au détriment d’une réflexion sur le sens de l’action. Cela ne concerne bien sûr pas toutes les ONG mais principalement les grosses structures. Enfin, on constate la persistance de réflexes assistancialistes.

    Votre livre fourmille d’exemples concrets…
    L’un des textes montre le rôle des ONG en Palestine dans l’affaiblissement du mouvement de libération nationale au profit de l’amélioration des conditions d’existence immédiates. La tendance dans nombre d’ONG est d’apprendre à mieux vivre avec l’occupation plutôt que de lutter frontalement contre elle. Ces ONG sont très dépendantes des fonds des institutions internationales et des associations européennes, et leurs dirigeants constituent une nouvelle élite avec ses intérêts propres dans cette dynamique de « normalisation ».

    En Inde, Srila Roy révèle la domination des ONG dans le domaine du féminisme, à travers la demande croissante des bailleurs de fonds pour une expertise professionnalisée sur le genre que seules certaines organisations peuvent se permettre, menant à l’exclusion des mouvements de la base.

    Dans certains pays, le travail des ONG contre la pauvreté arrange les dirigeants d’Etats corrompus qui de leur côté vident les caisses publiques en leur faveur au lieu d’œuvrer au bien commun. Est-ce que l’aide des ONG ne permet pas à ces régimes de se maintenir au pouvoir ?

    Effectivement. S’abstenir de toute revendication à caractère politique ou de plaidoyer comporte ce risque. On peut aussi pointer la porosité entre le marché du travail des ONG et ceux des secteurs public et privé : les militants devenus des personnalités par leur engagement dans les ONG quittent ces dernières pour la politique ou pour des postes importants dans les entreprises, et inversement.

    Un des articles de votre ouvrage s’intéresse à la privatisation de la gestion de l’environnement par des ONG…
    Alain Le Sann démontre comment les ONG ont tendance à se substituer purement et simplement aux Etats, avec l’aval de ces derniers qui n’hésitent pas à les financer pour mener des programmes de grande ampleur. En Amérique latine, entre 1990 et 2000, la montée en puissance du débat sur l’environnement s’est accompagnée d’une chute de 50% des fonds publics dédiés à sa conservation, les grandes ONG occupant ainsi l’espace laissé vacant, dans un climat général de privatisation des services publics.

    De ce point de vue, elles doivent également être vues comme l’expression d’un manque de démocratie. Cet exemple ne doit cependant pas occulter les prises de conscience opérées au sein même des ONG et qui poussent certaines d’entre elles à faire pression pour un retour de l’Etat en tant que régulateur de l’activité économique et correcteur des inégalités sociales.

    En quoi la délégation de tâches assumées normalement par les Etats à des ONG pose-t-elle problème ?
    Cela permet à l’Etat d’échapper à ses responsabilités, notamment en matière de santé et d’éducation. De plus, les ONG ne sont pas formellement obligées de répondre aux besoins et aux demandes de la population. Aussi, un individu ne peut formuler une réclamation à l’encontre des ONG. 

    Ainsi, dans des cas extrêmes, comme en Ouganda, certaines ONG en sont venues à être considérées comme des « appendices du gouvernement dont les programmes et le financement devraient être intégrés dans les plans gouvernementaux », comme l’indique Maria Nasali. Les ONG ne servent pas nécessairement les intérêts de la majorité.

    Les ONG sont souvent présentées comme un vecteur de démocratie. Vous soulignez que la relation entre la société civile et la démocratie est à double tranchant…
    Dans le cadre de la « bonne gouvernance » promue par les institutions internationales, la participation de la société civile est présentée comme un élargissement de la démocratie, alors même qu’elle vient parfois se substituer à la souveraineté populaire et au vote des citoyens.

    Il n’est pas rare de voir de petits groupes de citoyens aux ressources importantes et disposant d’un accès privilégié aux sphères décisionnelles parvenir à imposer leurs intérêts particuliers à l’agenda politique.

    De plus, la notion de société civile – parfois étendue jusqu’à inclure les multinationales – ne se limite pas aux seules ONG et ne doit donc pas occulter les enjeux politiques qui animent ces types d’acteurs divers et en conflit.

    La logique paternaliste de certaines ONG du Nord a beaucoup été dénoncée par le passé. Y a-t-il eu des progrès ces vingt dernières années ?
    Oui, le travail de sensibilisation, la capitalisation des expériences, l’analyse des pratiques ont permis de remédier en partie à ce problème. La multiplication des ONG des pays du Sud et le renforcement de leurs compétences ont été un autre facteur positif à cet égard. Mais l’illusion de la supériorité du regard des acteurs du Nord sur ceux du Sud perdure.

    Nous relevons aussi d’autres types d’améliorations, variables selon les ONG, les contextes, etc. : une meilleure coordination entre les acteurs, davantage de prise en comptes des opinions des populations et du contexte local dans une démarche d’appui, le renforcement de la capacité des « bénéficiaires » à se positionner comme des interlocuteurs, etc.

    Dans le cadre de ma thèse, j’ai aussi pu observer les problèmes posés par les nombreux citoyens qui, par exemple de retour d’un voyage dans un pays du Sud, veulent créer leur propre initiative, souvent sans connaissances ou compétences spécifiques préalables, et qui, malgré eux, peuvent reproduire les erreurs des débuts. Ce qui questionne aussi les représentations qui ont cours dans l’opinion publique quant à un « humanitaire romantique » encore véhiculé par certaines ONG comme par les médias.

    Que préconisez-vous ?
    Dans le livre, Thomas Gebauer propose aux ONG de développer un esprit critique par rapport à l’ambivalence de leur propre nature – à la fois visée démocratique et expression d’un manque de démocratie. Ensuite, l’adoption d’une position politique s’avère indispensable afin d’éviter tout détournement de leurs activités à mauvais escient. Troisièmement, les ONG doivent rechercher le plus d’indépendance possible afin d’être à même de cultiver un « désir de changement », ouvertement exprimé et partagé par des citoyens, organisations et mouvements engagés, ouvrant alors la possibilité de constituer un véritable contre-pouvoir.

    Il faut aussi se rappeler leur légitimité originelle, ancrée dans les mouvements sociaux. Ce qui nous apparaît indispensable à l’heure où les inégalités sociales sont à leur paroxysme et où il ne convient pas seulement de réagir aux symptômes de la pauvreté mais d’affirmer et de concrétiser leur rôle dans la résistance au néolibéralisme.

    L’ouvrage collectif du CETRI a pour titre #ONG, dépolitisation de la résistance au néolibéralisme ?, série Alternatives Sud, Editions Centre tricontinental et Syllepse. La thèse de doctorat de Julie Godin en sciences politiques et sociales, déposée en 2016 à l’université de Liège et de Panthéon-Sorbonne à Pars, questionne la frontière entre professionnalisme et amateurisme dans le secteur associatif de la solidarité internationale.

  • #Colombie : « toutes sortes d’#OGM, sans aucun contrôle »

    German Velez, du Grupo Semillas, est une des voix de référence en Colombie sur la question des semences. Il était de passage à Genève mi-septembre pour témoigner devant le comité d’experts du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies. « Nous avons pu expliquer comment les lois et les pratiques de l’Etat colombien, qui a complètement libéralisé le commerce et la culture des produits OGM, ont de très graves impacts sur la sécurité alimentaire de notre pays », a-t-il indiqué, en précisant avoir demandé que la Colombie déclare un moratoire total pour l’ensemble des cultures génétiquement modifiées ; et que des études scientifiques soient menées sur les nouvelles technologies agricoles qui déferlent sur son pays.

    https://www.lecourrier.ch/152943/colombie_toutes_sortes_d_ogm_sans_aucun_controle
    #agriculture

  • Un possible futur bio en #Syrie

    Un collectif d’agriculteurs syriens, libanais et français a créé une formation en agroécologie au Liban. Elle vise à permettre aux paysans syriens de mettre ces techniques à profit dans la Syrie post-conflit

    https://www.lecourrier.ch/152772/un_possible_futur_bio_en_syrie
    #agriculture #agriculture_biologique #bio #reconstruction

  • « Une migrante n’est pas démunie »

    Depuis dix ans, l’#association #Découvrir aide les femmes migrantes qualifiées à valoriser leurs compétences et à retrouver en Suisse un #emploi dans leur domaine.


    https://www.lecourrier.ch/152740/une_migrante_n_est_pas_demunie
    #femmes #migrations #asile #réfugiés #travail #Suisse #disqualification #insertion_professionnelle #intégration

    Le site de l’association :

    découvrir est une association à but non lucratif qui accompagne les femmes migrantes qualifiées résidant à Genève et ailleurs en Suisse romande dans leurs démarches d’insertion professionnelle.

    http://www.associationdecouvrir.ch

  • Cuba contre-attaque Irma Le Courrier (Suisse) Lundi 18 septembre 2017 - Laura Hunter
    https://www.lecourrier.ch/152635/cuba_contre_attaque_irma

    Cuba se remet peu à peu du passage de l’ouragan Irma. Une journaliste suisse installée à La Havane témoigne de l’impressionnante mobilisation des habitants.

    Ouragan de catégorie 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, Irma allait-elle donc passer directement des Antilles françaises à la Floride ? Le lourd bilan annoncé par les autorités cubaines lundi 11 septembre a de toute évidence changé la donne et tourné les regards de la presse internationale sur l’île dévastée. Le cyclone y a en effet provoqué la mort de dix personnes, en dépit de l’impressionnant dispositif de sécurité mis en place par le gouvernement cubain. De « graves » pertes matérielles sont aussi à déplorer dans plusieurs provinces, en particulier dans le nord de l’île, où s’est aventuré plusieurs heures durant le cœur de l’ouragan. Grâce au volontarisme des habitants et à l’action de la Défense civile (DC, lire ci-dessous), la phase de récupération a été rapidement enclenchée. Reportage à La Havane.

    Phase d’alarme
    Samedi 9 septembre, 15h. L’électricité est coupée par prévention dans la capitale, comme dans cinq autres provinces du pays depuis la veille. Les hôpitaux, les casernes et autres lieux stratégiques disposent de leurs propres génératrices. Ici et là, la fidèle radio se charge maintenant des retransmissions. « Le cyclone se dirige vers La Havane, où l’on pense qu’il atteindra la catégorie 3 ou 4, avec des vents de 200 km/h. La phase d’alarme est décrétée, soit le niveau maximum du dispositif d’alerte cubain. »

    Irma serait le plus fort ouragan à frapper l’île depuis 1932. Heureusement, rassure le journaliste, le phénomène météorologique pourrait s’éloigner vers le nord-ouest.

    Evacuations massives
    Les consignes de sécurité de la DC sont diffusées en boucle. « Il est vital de fixer les toits de tôles et autres objets susceptibles de s’envoler. Les habitats proches de la mer ou ceux se trouvant dans un état critique doivent être évacués de suite. » Quadragénaires vivant près du littoral, Elisa et Juan ont rassemblé leurs affaires. Ils quittent leur maison avec peu d’espoir de la retrouver intacte. « Les vagues mesurent quinze mètres à Matanzas [100 km plus à l’est] », note Juan.

    Le couple fait partie des 2 millions de personnes évacuées, soit près d’un sixième de la population (78 000 à La Havane). Comme plus de 80% des déplacés, Elisa et son mari peuvent compter sur l’hospitalité de parents ou d’amis. Les autres sont hébergés dans des foyers divers : écoles, bureaux, discothèques... Les hôtels internationaux, largement réservés par des expatriés travaillant à La Havane, accueillent aussi les nécessiteux de la capitale.

    Adela, aînée de la municipalité havanaise de Playa, scotche en catimini les vitres de sa maison pour éviter la casse. Sur le toit, le réservoir d’eau a été rempli afin de réduire les chances qu’il soit emporté. « Je suis prête », affirme-t-elle en indiquant un paquet de biscuits, de la viande en conserve, un pot de mayonnaise et des bougies. « De quoi tenir une semaine ! Et j’ai du rhum en cas d’insomnie... »

    « Une puissance d’air et d’eau »
    Tandis que la soirée avance, le vent se fait de plus en plus violent. Des arbres déracinés tombent à terre, arrachant souvent avec eux les trottoirs. Des poteaux électriques s’effondrent. Peu d’habitants et d’animaux trouvent le sommeil cette nuit-là. Elisa et Francisco qualifieront plus tard Irma de « puissance terrifiante d’air et d’eau qu’on se réjouit de ne pas avoir embrassée de trop près ».

    A La Havane, la mer pénètre la ville sur quelque 250 mètres. Les citernes souterraines sont aussitôt inondées par des eaux aussi salées que sales. Bravant les vagues, de rares opportunistes tentent d’attraper les marchandises flottant à l’extérieur d’un supermarché côtier. Ils sont rappelés à l’ordre sans violence par les troupes spéciales qui assurent la protection des habitants et des biens publics.

    L’étendue des dégâts
    Dimanche après-midi, le ciel s’éclaircit. L’intensité et la fréquence des rafales diminuent. Certains émergent prudemment de leurs maisons. Les décombres, dont des câbles électriques, jonchent la chaussée et des bâtiments menacent de s’effondrer… Dans les petites rues, les uns commencent spontanément à scier les arbres tombés au sol. D’autres, armés de balais, remplissent les containers de gravats et de feuillages.

    Sur le pied de guerre, la Défense civile enchaîne les interventions. Des soldats se joignent aux équipes du Ministère de l’agriculture et des services communaux pour déblayer les principales voies routières et évaluer les dommages. Les tunnels de la cinquième avenue et de La Bahia, artères fondamentales du transport urbain, sont inondés et impraticables.

    Dans les foyers, le manque d’eau potable inquiète. Les coupures d’électricité empêchent l’approvisionnement des réservoirs situés sur les toits. Des brigades de la DC entreprennent d’assainir les citernes contaminées, en parallèle du travail mené pour rétablir le courant. Dans ce secteur, les efforts se concentrent sur la centrale thermoélectrique la plus puissante du pays, Antonio Guiterras, à Matanzas, sérieusement affectée. Sa réparation, qui prendra un certain temps, est source de tensions majeures...

    Effort collectif
    Lundi matin, les nouvelles arrivent progressivement. La plus redoutée est sans appel : dix personnes ont perdu la vie. Avec Villa Clara, Camaguey et Ciego de Avila, La Havane et Matanzas ont été les régions les plus touchées par Irma. Souci de taille pour l’avenir : elles sont aussi les principales zones d’élevage et de production agricole de l’île. La phase de récupération est officiellement lancée.

    Venue voir l’état de l’école où elle travaille, Mirta respire : elle ne fait pas partie des sept cents établissements scolaires endommagés dans le pays. Pourtant, l’enseignante veut attendre le retour de tous les élèves et de l’électricité avant de reprendre ses cours. Sans ventilateur, la chaleur et les moustiques sont difficiles à supporter.

    Partout, les frigos se réchauffent peu à peu. Adela vide son congélateur et s’empresse de cuisiner les aliments encore sains. Dans les quartiers sinistrés, des ventes d’aliments subventionnés sont organisées dans la rue, tandis que le voisinage reprend la vieille mode des « caldozas », ces soupes qui se préparaient collectivement sur les trottoirs durant la « période spéciale » (crise économique du début des années 1990).

    Retour à la normale
    La mobilisation générale paie. Mercredi, toutes les lignes de transport urbain fonctionnent. Des brigades d’artistes prennent la route avec la mission d’égayer les populations sinistrées à coups de musique, de peintures et de spectacles. Jeudi, la plupart des écoles reprennent les cours, alors qu’une grande partie du pays retrouve avec soulagement le gaz, l’eau et l’électricité.

    La réparation des habitats partiellement ou totalement effondrés se poursuit, non sans difficulté. Les esprits restent optimistes, l’Etat cubain assurant qu’« il existe diverses options pour affronter les dépenses liées au cyclone. Les personnes sinistrées, coopératives y compris, peuvent compter sur l’aide matérielle et financière des autorités. »

    Et puis, Irma a même eu un effet positif : les pluies ont permis de réduire radicalement la sécheresse sans précédent qui affectait notamment le centre du pays. La sous-déléguée technique des Ressources hydrauliques de Sancti Spiritus a ainsi déclaré que la province avait accumulé 859 millions de mètres cubes d’eau, augmentant les réserves à près de 85% de leur capacité.

    Laissons le mot de la fin à ce chauffeur de Jaimanita, village à l’ouest de La Havane où toutes les maisons du bord de mer sont détruites, la sienne inclue : « Si un demi-siècle de blocus économique n’a pas vaincu Cuba, un ouragan de catégorie 5 n’y parviendra pas non plus ! »


    « La défense civile, c’est nous tous »
    Profondément implanté dans l’île mais sans cesse perfectionné, le système de Défense civile cubaine (DC) est considéré depuis longtemps comme exemplaire par bon nombre d’organismes internationaux. Son action avant, pendant et après le passage d’Irma à Cuba a été décisive.

    La DC voit le jour en 1962, fille des milices nationales révolutionnaires. Mais c’est l’ouragan Flora, en 1963, faisant plus de 1500 morts, qui va transformer la DC en un système de prévention unique au monde. Basée sur une forte ramification territoriale et sociale, elle intègre de nombreux corps de métier et secteurs de la société. « La Défense civile, c’est nous tous », le slogan de l’organisme se veut aussi état d’esprit et plan de bataille pour remettre l’île en état de marche.

    « A Cuba, l’ouragan est traité comme un ennemi impérialiste », expliquait récemment le commissaire et essayiste cubain Iván de la Nuez à eldiario.es. Depuis 1986, des exercices annuels, peu avant la saison des cyclones, rappellent les consignes et vérifient l’état du matériel. Au XXIe siècle, l’île a souffert du passage de 29 cyclones dont 19 ouragans, faisant 54 morts sur une population de 11 millions d’habitants. Au Texas, le seul ouragan Harvey a fait 71 morts au mois d’août dernier. BPZ/LH

    #Cuba #ouragan #défense_civile

  • #Gunvor au #Congo. #Pétrole, cash et détournements : les aventures d’un négociant #suisse à #Brazzaville.

    Public Eye a enquêté sur des contrats très lucratifs obtenus par Gunvor en République du Congo. Les ingrédients de cette affaire sont explosifs : or noir, politique et soupçons de #corruption. Cette histoire est emblématique des problèmes qui gangrènent le secteur du négoce. Elle montre la responsabilité de la Suisse dans la malédiction des ressources dont sont victimes les populations des pays riches en matières premières, qui restent prisonnières de la #pauvreté.

    https://www.gunvoraucongo.publiceye.ch
    #matières_premières #Guennadi_Timtchenko #Torbjörn_Törnqvist #Russie #République_du_Congo

    • Comme une odeur de pétrole

      Des soupçons de corruption pesaient depuis 2012 sur le négociant genevois en pétrole Gunvor. Mardi, le groupe a été inculpé par le Ministère public de la Confédération tandis qu’un rapport de l’ONG Public Eye retrace l’historique des contrats douteux passés entre Gunvor et le Congo-Brazzaville. Bonne nouvelle : les enquêtes de la justice et des observateurs de ce secteur aux rouages opaques ont un effet !

      https://www.lecourrier.ch/152507/comme_une_odeur_de_petrole

  • Suisse : Les aides-soignants refusent de travailler 10 heures d’affilée _ Le Courrier - Christiane Pasteur - 12 septembre 2017 *

    Une vingtaine d’aides-soignants des blocs opératoires des HUG ont remis à la direction une pétition contre l’allongement des journées de travail.

    Devant l’entrée de l’hôpital cantonal, une vingtaine d’aides-soignants des blocs opératoires, salariés des HUG et membres des syndicats se sont rassemblés lundi en fin de journée. Ils ont ensuite remis à la direction de l’établissement une pétition munie d’une cinquantaine de signatures lui demandant de revenir sur sa décision d’allonger les journées de travail.

    Désormais, les aides-soignants des blocs opératoires doivent à tour de rôle travailler dix heures d’affilée, contre huit habituellement. Un rythme insensé, selon le personnel, qui dit notamment souffrir d’un sous-effectif structurel, d’absentéisme chronique et d’une complexification des tâches.

    . . . . . . . . .
    https://www.lecourrier.ch/152503/les_aides_soignants_refusent_de_travailler_10_heures_d_affilee

    #Suisse #esclavage Des #fous à la direction

  • Guerre sale contre la santé

    La situation humanitaire à Gaza s’est fortement détériorée ces derniers mois à la suite de dissensions entre l’Autorité palestinienne et le Hamas. Les #médicaments font défaut.

    https://www.lecourrier.ch/152325/guerre_sale_contre_la_sante

    #santé #système_sanitaire #Palestine #Gaza
    cc @reka

  • Décoloniser le Canada, enfin?

    A l’heure où le Canada célèbre sa 150e année d’existence, plusieurs peuples autochtones luttent contre un projet d’oléoduc et rappellent la discrimination dont ils sont l’objet.

    https://www.lecourrier.ch/152291/decoloniser_le_canada_enfin
    #Canada #peuples_autochtones #oléoduc #pipeline #Kinder_Morgan #discriminations

  • France : La loi de la jungle au travail * Le Courrier - Laura Drompt - 1 er Septembre 2017
    https://www.lecourrier.ch/152205/la_loi_de_la_jungle_au_travail

    Le gouvernement français a choisi son camp. Le but de sa nouvelle réforme de la loi Travail est annoncé : « résoudre les problèmes qui se posent aux entreprises ». Pour « résoudre les problèmes qu’affrontent les plus précaires », on repassera.

    Les populations les plus fragiles semblent n’avoir aucun intérêt pour Emmanuel Macron, sauf pour ratiboiser leurs maigres soutiens, comme on l’a vu dans la réduction de l’aide personnalisée au logement (APL). Dans la même veine, celui qui affirme vouloir réduire les inégalités ne s’est pas privé de diminuer l’impôt sur les sociétés de 11 milliards d’euros d’ici à 2022. Son premier ministre Edouard Philippe a annoncé une diminution de la taxe d’habitation (3 milliards d’euros), et le remplacement du fameux ISF (impôt de solidarité sur la fortune) en un impôt sur la fortune immobilière (4 milliards d’euros).

    Mais diminuer les taxes pour les plus riches et les aides pour les plus pauvres ne suffisait pas. Encore fallait-il mettre sa patte dans le démantèlement du droit du travail – œuvre bien avancée par les gouvernements précédents et à laquelle Emmanuel Macron a déjà activement pris part sous François Hollande – et poursuivre la fameuse « flexibilisation du marché ». Licencier plus facilement, plafonner les indemnités aux Prud’hommes, ne plus prendre en compte la santé d’une multinationale dans son ensemble mais seulement sa partie française lors de plans sociaux... Cette nouvelle mouture comporte des régressions que rien ne suffira à pallier.

    Hier soir, après que ces mesures ont enfin été dévoilées, l’appel à la mobilisation le 12 septembre a résonné. Attac France dénonçait la « généralisation des salarié-e-s jetables ». « Grand recul social » pour le Parti communiste, « agression caractérisée sortie de la cuisse de Jupiter » côté France insoumise...

    A droite, on jubile. Le patron du Medef Pierre Gattaz a même prié le président de « ne rien lâcher ». Tout ce petit monde rêve d’une patrie à l’allemande, où la dérégulation du marché du travail tourne à plein régime depuis des années. Un article du Monde Diplomatique nous rappelle toutefois ces jours qu’entre 2003 et 2005, la coalition Parti social-démocrate (SPD) - Verts de Gerhard Schröder a « transformé le filet de sécurité des acquis sociaux en un tremplin vers la responsabilité individuelle ». Avec pour résultat l’explosion du nombre de précaires.

    #emmanuel_macron #françois_hollande #medef #pierre_gattaz #France #emploi #chômage #capitalisme #loi_travail #inégalités #précaires #régressions #allemagne #union_européenne