• La complicité et les responsabilités du #PCF
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    Le PS trouva, dès 1936 et le Front populaire, le soutien du PCF pour désarmer politiquement la classe ouvrière. Et, en dépit des divers changements de politique du PCF sous l’égide de Moscou ou en fonction des intérêts de son appareil, et malgré la période de la guerre froide où le PCF fut largement ostracisé, les deux partis nés au sein du mouvement ouvrier ne cessèrent de tromper les classes populaires et sauvèrent les intérêts fondamentaux de la bourgeoisie à chaque fois qu’ils étaient menacés.

    Si le PCF ne réussit pas à récupérer les voix perdues par le Parti socialiste au pouvoir, malgré son actuelle opposition à Hollande, c’est qu’il a perdu toute sa crédibilité avec l’Union de la gauche au pouvoir. Pour les mêmes raisons, malgré les gesticulations d’un Mélenchon, le Front de gauche ne sera pas en France ce que Syriza est en Grèce ou Podemos en Espagne.

    Si le PS put revenir au pouvoir en 1981, après vingt-trois ans d’opposition et après avoir quasiment disparu  ; si Mitterrand, cet homme de droite qui avait commencé sa carrière politique sous le régime de Vichy et qui la poursuivit sous la IVè République en étant onze fois ministre, put gagner l’élection présidentielle en apparaissant comme un homme de gauche, ils le doivent au PCF. Quant Mitterrand prit le contrôle de la vieille SFIO rebaptisée PS lors du congrès d’Épinay en 1971, la SFIO recueillait 5 % des suffrages quand le PCF en recueillait plus de 21 %. Mitterrand put faire oublier son passé de ministre pro-Algérie française et prétendre incarner la rupture avec le capitalisme seulement parce que le PCF, dans l’espoir d’être associé au gouvernement, en fit le candidat unique de la gauche en 1974. Grâce au dévouement de dizaines de milliers de militants communistes, qui vendirent le Programme commun, au sens propre comme au sens figuré, aux travailleurs qui leur faisaient confiance, dans toutes les cités ouvrières et les entreprises du pays, Mitterrand devint le champion de la gauche, avant d’emporter les élections en 1981.

    Le PCF paya au prix fort le prix de cette politique d’alignement répété derrière le PS. Ses électeurs le quittèrent au profit du PS, au point que Robert Hue, candidat du PCF à la présidentielle en 2002, dépassa à peine les 3 %. Il perdit, progressivement mais inexorablement, une partie de ses militants et sympathisants, dans les entreprises et les quartiers populaires, découragés, déboussolés par les attaques et les trahisons des partis de gauche au gouvernement. La place laissée vide par le découragement d’une multitude de militants politiques, syndicaux, associatifs, liés par un bout ou par un autre au PCF et à ses organisations satellites, libéra le terrain pour l’individualisme, pour les idées et les organisations religieuses ou communautaristes et plus généralement pour les idées réactionnaires, et celle du Front national en particulier.

    Ces décennies d’alternances de la gauche au pouvoir ont achevé un processus commencé bien avant, au moins dès 1936  : faire disparaître la conscience de classe des travailleurs en remplaçant les idées de lutte des classes par les notions volontairement vagues et trompeuses de gauche et de droite  ; en laissant croire que les élections étaient le moyen de changer la société et que la gauche pourrait gouverner dans l’intérêt des classes populaires sans renverser l’État bourgeois. Elles ont achevé de faire perdre confiance aux travailleurs dans leurs propres forces et dans leurs luttes. Ces reculs dans la conscience de notre classe permettent à un parti profondément antiouvrier comme le Front national de récupérer une partie des voix ouvrières.

  • Le PS, au service de la bourgeoisie depuis un siècle
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    La profonde loyauté des dirigeants du Parti socialiste vis-à-vis de la bourgeoisie n’est évidemment ni surprenante ni nouvelle. Depuis le soutien apporté en août 1914 à leurs bourgeoisies respectives par les partis socialistes de toute l’Europe pour jeter les travailleurs dans les tranchés de la Première Guerre mondiale impérialiste, la SFIO et ses homologues européens sont passés dans le camp de la bourgeoisie. C’est ce qu’exprima Rosa Luxemburg dès 1916 en qualifiant la social-démocratie de cadavre puant. Par la suite, de Léon Blum à Hollande, en passant Jules Moch, Mendès-France ou Mitterrand, les socialistes au pouvoir ont toujours mené la politique exigée par la bourgeoisie, dussent-il perdre les élections voire se suicider politiquement pour plusieurs décennies comme le fit la SFIO de Guy Mollet entre 1956 et 1958 en intensifiant la guerre d’Algérie et donnant les pleins pouvoirs à l’armée, y compris le recours à la torture.

    Mais si les partis socialistes sont morts depuis un siècle comme représentants des intérêts des travailleurs, ils n’en continuèrent pas moins d’avoir du crédit et de l’influence dans les rangs ouvriers. Ils conservaient, ne serait-ce que dans leur nom, des traces de leurs racines ouvrières. Les dirigeants socialistes avaient besoin de cette influence pour se faire élire par les classes populaires. Et la bourgeoisie a eu besoin de ce crédit, soit pour canaliser et enrayer la combativité de la classe ouvrière quand elle menaçait son pouvoir ou exigeait des améliorations de son niveau de vie, soit pour faire accepter aux travailleurs les sacrifices que la crise exigeait pour maintenir ses profits. Ces deux nécessités obligèrent longtemps les dirigeants socialistes à conserver un langage et des références qui pouvaient faire illusion auprès des travailleurs. Tout en menant la pire politique au service de la bourgeoisie, ils veillaient à l’habiller avec des discours sociaux.

  • États-Unis : une classe capitaliste de plus en plus parasitaire
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    Ce texte est adapté d’un article daté du 29 octobre 2015 paru dans la revue Class Struggle, éditée par le groupe trotskyste américain The Spark. Depuis, la banque centrale des États-Unis, la Federal Reserve, plus communément appelée Fed, a très prudemment relevé de 0 % à 0,25 % son taux d’intérêt principal le 16 décembre 2015. Cela ne change rien au dilemme de la Fed : faut-il maintenir des taux d’intérêt très bas, ce qui engendre des bulles spéculatives qui menacent en permanence l’économie d’un effondrement financier ; ou bien faut-il les relever, au risque de voir une économie aux investissements productifs faibles basculer carrément dans la récession ? Ce problème des dirigeants de l’État américain illustre l’impasse actuelle du capitalisme.