Les trolls viennent à bout d’une chroniqueuse

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  • Les trolls viennent à bout d’une chroniqueuse | ICI.Radio-Canada.ca
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1019477/trolls-viennent-a-bout-une-chroniqueuse-judith-lussier

    Épuisées par le nombre et la violence des commentaires sur les réseaux sociaux, plusieurs femmes dans les médias décident de s’en éloigner. C’est le cas notamment de Judith Lussier, qui a récemment abandonné sa chronique d’opinion largement consacrée aux idées féministes.

    Un texte de Vincent Rességuier

    Judith Lussier a signé des chroniques pendant sept ans (deux ans au magazine Urbania et cinq ans au journal Métro). À travers ses textes, elle provoquait des débats, souvent à propos de féminisme, parfois en lien avec son homosexualité. Elle a souvent fait le choix d’affronter les trolls sur les réseaux sociaux, mais elle a décidé de jeter l’éponge parce qu’ils sont une « source d’épuisement » et qu’ils ont fini par la décourager, explique-t-elle à Radio-Canada.

    Elle affirme que pendant sept ans elle s’est convaincue que la violence verbale faisait partie de son travail. Dans cet esprit, elle a tenté de supporter « les petits et grands désaccords, les insultes, les humiliations publiques, les argumentations malhonnêtes, la mauvaise foi, le paternalisme, le harcèlement ». Mais elle juge aujourd’hui que la société ne devrait pas accepter un tel niveau de violence et que « personne ne mérite de vivre autant d’agressivité dans son travail ».

    Elle juge que la violence verbale a provoqué de l’usure dans la pratique de sa profession. Elle ne retient aucune parole en particulier, mais plutôt l’accumulation des commentaires.

    Elle a tout de même porté plainte une fois auprès de la police de Montréal et, en tant que travailleuse autonome, a dû assumer l’intégralité des frais. Elle explique que la plainte n’a jamais abouti, car il est très « difficile » de démontrer qu’un commentaire haineux est commis par une personne derrière un compte sur les réseaux sociaux. « Bref, c’est compliqué, épuisant et inutile », conclut-elle.

    La faute à Facebook

    Bien que sa chronique soit ouverte aux commentaires sur le site du journal Métro, ce sont les paroles dans les médias sociaux qui l’ont épuisée. D’abord, parce que la page du journal est gérée par une équipe de modérateurs, mais surtout parce que son compte Facebook est à la fois son outil de travail et un lieu de socialisation.

    #trolls #feminisme #Facebook #violence #médias_sociaux

    • Lundi soir, l’auteure et blogueuse Manal Drissi, lassée des insultes et des menaces de trolls, a affirmé qu’elle envisageait, elle aussi, de s’éloigner des médias.

      « Pour être une femme dans les médias dans l’état des choses, il faut avoir une santé mentale de fer et une résilience surhumaine », écrit-elle sur son compte Facebook.

      « Va falloir réfléchir à ce qu’on attend des femmes dans l’espace public. Parce que présentement on s’attend à ce qu’elles se fassent entendre sans parler fort, qu’elles se démarquent sans déranger et qu’elles prennent leur place sans la revendiquer », poursuit-elle.

  • Les trolls viennent à bout d’une chroniqueuse | ICI.Radio-Canada.ca
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1019477/trolls-viennent-a-bout-une-chroniqueuse-judith-lussier

    Épuisées par le nombre et la violence des commentaires sur les réseaux sociaux, plusieurs femmes dans les médias décident de s’en éloigner. C’est le cas notamment de Judith Lussier, qui a récemment abandonné sa chronique d’opinion largement consacrée aux idées féministes.

    Un texte de Vincent Rességuier

    Judith Lussier a signé des chroniques pendant sept ans (deux ans au magazine Urbania et cinq ans au journal Métro). À travers ses textes, elle provoquait des débats, souvent à propos de féminisme, parfois en lien avec son homosexualité. Elle a souvent fait le choix d’affronter les trolls sur les réseaux sociaux, mais elle a décidé de jeter l’éponge parce qu’ils sont une « source d’épuisement » et qu’ils ont fini par la décourager, explique-t-elle à Radio-Canada.

    Elle affirme que pendant sept ans elle s’est convaincue que la violence verbale faisait partie de son travail. Dans cet esprit, elle a tenté de supporter « les petits et grands désaccords, les insultes, les humiliations publiques, les argumentations malhonnêtes, la mauvaise foi, le paternalisme, le harcèlement ». Mais elle juge aujourd’hui que la société ne devrait pas accepter un tel niveau de violence et que « personne ne mérite de vivre autant d’agressivité dans son travail ».