• Est-ce cela que vous appelez « vivre » ? « Le blog flegmatique d’Anne Archet
    http://flegmatique.net/2012/10/28/est-ce-cela-que-vous-appelez-vivre

    Se lever à l’aube. Se rendre sans tarder au travail en utilisant un quelconque moyen de locomotion rapide. En d’autres mots, se laisser confiner dans un espace plus ou moins spacieux, la plupart du temps mal ventilé. Assis devant un ordinateur, taper sans cesse des lettres, des messages, des rapports qui n’auraient probablement jamais été produits s’il fallait les écrire à la main. Ou encore, faire fonctionner une machine pour produire des objets tous identiques les uns aux autres. Ne jamais s’éloigner davantage que de quelques pas de la machine pour assurer une surveillance constante et répondre à tous ses besoins. Quand ce n’est pas répéter continuellement les mêmes gestes, les mêmes mouvements, automatiquement, continuellement. Surtout, le faire des heures et des heures durant, au même endroit, dans la même atmosphère, jour après jour, après jour, après jour.

  • La construction du désir (Le blog flegmatique d’Anne Archet)
    http://flegmatique.net/2012/10/20/la-construction-du-desir

    Ces activités et ces interactions influencent inévitablement mes émotions en les diluant au point des rendre pitoyables et médiocres. Et ça, c’est sans compter ce à quoi je m’expose plus ou moins volontairement pendant les brefs moments qui ne sont consacrés ni aux obligations sociales, ni à la survie, ni au sommeil : la très lucrative industrie du divertissement. Chaque émission de télé, chaque chanson pop, chaque film, chaque jeu vidéo, chaque publicité façonnent mes émotions ; ils définissent aussi les paramètres acceptables de mes émotions en me donnant des exemples de la manière de les ressentir et de les exprimer dans diverses situations. Si je reste passive face aux stimuli que m’offre l’industrie du divertissement, même mes émotions ne seront pas vraiment les miennes, mais un agrégat de tout ce que j’aurai glané sur internet ou à la télé. Ceci explique pourquoi nos présumées passions, relations amicales ou amoureuses, aspirations et ambitions retombent souvent dans les mêmes ornières, dans les mêmes clichés que nous répétons et rejouons continuellement et qui créent ce désert de monotonie dans lequel nous claudiquons tous et s’étend du berceau à notre tombe.

  • La route vers nulle part (Le blog flegmatique d’Anne Archet)
    http://flegmatique.net/2012/09/27/la-route-vers-nulle-part

    Pour un anarchiste, le problème est de taille : comment instaurer le paradis libertaire alors que la masse des individus ne veut rien n’y entendre ? Comment forcer les gens à devenir libres ? Par l’éducation et la propagande ? Peut-on vraiment croire qu’on arrivera à doubler la puissance des médias et du système d’éducation obligatoire qui travaille avec des objectifs radicalement opposés ? Par des réformes graduelles qui vont dans le sens de la justice sociale ? Ne travaillons-nous pas alors pour rendre le système plus doux et acceptable et ainsi ne participons-nous pas à sa reproduction ? Par l’expression de notre mécontentement, en faisant des manifs et en signant des pétitions ? Ne servons-nous pas alors de soupape à la frustration générale et de moyen de canaliser la rage ? Par l’action révolutionnaire, la saisie de l’État et des moyens de production et l’imposition de nos idéaux ? N’est-ce pas reproduire l’erreur des léninistes qui ont voulu libérer les gens à leur corps défendant – allant jusqu’à torturer et éliminer ces corps un peu trop rétifs ?

  • Prendriez-vous un peu d’état de droit avec ça ?
    http://flegmatique.net/2012/05/20/prendriez-vous-un-peu-detat-de-droit-avec-ca

    Vous vous imaginiez avoir des droits ? Belle naïveté. Vous n’avez que des privilèges consentis par le pouvoir selon son humeur et son bon vouloir. Vous pensiez avoir des libertés ? Vous n’avez qu’une marge d’action soumise au degré de tolérance et de patience du pouvoir. Vous pensiez être protégés par ces vulgaires chiffons que sont les chartes des droits ? Elles ne s’appliquent que si vous vous tenez tranquilles, que si votre soumission est parfaite. Dès que vous décidez de relever la tête, les chartes ne valent même pas l’encre avec laquelle elles ont été imprimées.

    #politique #anarchie

  • On vous a privé de votre vie ? Volez-la en retour !
    http://flegmatique.net/2012/03/30/on-vous-a-prive-de-votre-vie-volez-la-en-retour

    L’#économie – qui n’est rien d’autre que la domination de la survie au détriment de la vie – est essentielle au maintien de toutes les autres formes de #domination. Sans la menace de la pénurie, du manque, de la carence, il serait difficile de contraindre les individus à l’obéissance, à la routine quotidienne et mortifère du travail et du #salariat. La #propriété, qu’elle soit publique ou privée, isole l’individu du monde en créant une situation dans laquelle il doit demander une permission de consommer par l’échange économique plutôt que de simplement prendre ce qu’il désire ou ce dont il a besoin. De cette façon, différents niveaux de pauvreté sont assurés à tous, même aux riches, parce que sous la tutelle de la propriété, ce qui est interdit dépasse largement ce qui est permis de posséder. La domination de la survie au détriment de la vie est ainsi maintenue.