Le Daghestan d’Alissa Ganieva : la tragédie en marche

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    • L’époque soviétique, avec tous ses défauts, proposait tout de même un avenir à cette république tourmentée, rassemblait dans quelque chose de plus grand ses peuples plus minuscules les uns que les autres, assurait une dynamique économique à ses villages et des écoles de qualité, une éducation à la fois respectueuse de la diversité locale et tirant vers le haut… Mais cette époque est aujourd’hui rejetée, moquée, révolue.

      Aujourd’hui, c’est une culture arabe à l’esprit étroit, poussée à la caricature, qui gagne du terrain, qui empiète et se substitue peu à peu, dans les cerveaux d’une jeunesse inculte, aux traditions ancestrales, diverses et complexes. Aujourd’hui, entre le libéralisme global outrancier et la clandestinité islamiste, fatale derrière ses mensonges sur le retour de l’ordre et de la spiritualité, le futur n’a rien d’enchanteur. À Makhatchkala, la plupart des jeunes ont le désir petit, médiocre : un bon mariage – entendez lucratif – pour les filles ; un emploi de fonctionnaire dans les forces de l’ordre – tout aussi rémunérateur, sachant le niveau de corruption – pour les hommes.