• Muselage de la presse française par Israël - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
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    Monsieur Laurent Joffrin,

    Je tiens à vous faire part de ma surprise et de mon indignation à la lecture du billet « En Israël, un soldat meurtrier s’en tire avec les honneurs » publié par Nissim Behar dans votre édition du 22 février 2017.

    Ce billet était l’article le plus partagé sur le site Libération.fr le jeudi 23 février 2017 et a suscité l’indignation et l’incompréhension chez de nombreuses personnes.

    La tradition journalistique française tend à confondre ce que la presse anglo-saxonne distingue entre les « views » et les « news ». Ce mélange est commun et il est respectable lorsque les informations brutes ou « news » respectent deux règles : l’exactitude et la précision. Or, il y a en l’espèce, un flagrant délit de mensonge par omission qui nuit délibérément à la compréhension des faits par le lecteur.

    La première exigence de vérité à laquelle le journaliste Nissim Behar aurait dû se plier eût été de mentionner qu’Abdel Fattah Al-Sharif tué par le soldat israélien Elor Azaria, n’était pas un Palestinien comme les autres. Ce n’était pas un civil, un innocent qui, par malchance, se serait trouvé au mauvais moment et au mauvais endroit, mais un terroriste qui venait de commettre une attaque au couteau.

    Privant délibérément les lecteurs de cette information capitale, Nissim Behar pouvait alors s’abstenir d’expliquer pourquoi il s’est dessiné une telle majorité en faveur du soldat, amalgamant ceux qui l’excusaient d’avance pour en faire un héros à ceux qui se contentaient de lui accorder les circonstances atténuantes.

    Si le soldat a bel et bien bénéficié d’une indulgence d’une partie de la classe politique israélienne, et non des moindres, la seconde exigence de vérité eût été de reconnaître que les « quelques voix » qui s’y sont opposées sont beaucoup plus importantes et beaucoup plus nombreuses que Nissim Behar ne le prétend. Il s’agissait en effet de Moshe Yaalon, ministre de la Défense au moment où les faits se sont déroulés et qui a démissionné quelques semaines plus tard face au désaveu du Premier ministre sur cette affaire et du chef d’Etat-major Gadi Eizencot qui, contrairement à ce que l’on aurait pu attendre du plus haut responsable de l’armée israélienne, a désavoué publiquement et continuellement le crime du soldat. En réduisant cette opposition à « quelques voix », Nissim Behar pouvait enfoncer le clou d’un consensus unanime qui est une pure et simple fiction, alors même que le débat public a fait rage, en coupant la voix de ceux qui, au sein de l’opinion publique israélienne, ont estimé que le Palestinien ayant été neutralisé et ne présentant plus de menace, le soldat commettait un crime en l’abattant froidement.

    Et pourtant Elor Azaria s’en serait tiré avec les honneurs selon le titre de l’article. S’en tirer avec les honneurs, est-ce être condamné à une peine de dix-huit mois de prison ? Où est l’honneur dans cette affaire qui a secoué et divisé la société israélienne ?

    Certainement en ce qu’Israël demeure, quoi qu’on en dise, une démocratie puisqu’on y respecte scrupuleusement la séparation des pouvoirs, puisque ses juges – et d’un tribunal militaire de surcroît – sont capables d’exercer leur autorité en toute indépendance et ce, malgré des pressions politiques explicites et une opinion publique majoritairement défavorable à la décision prise. Le tribunal militaire israélien a estimé, qu’Elor Azaria ne pouvait justifier son acte par la légitime défense et qu’il devrait être condamné à une peine de prison exemplaire pour homicide volontaire.

    L’honneur revient non pas à Elor Azaria, mais à une société toute entière, capable de s’interroger et de se mobiliser sur une question éthique, morale et juridique : un soldat qui tire une balle dans la tête d’un terroriste alors qu’il est au sol peut-il invoquer l’excuse de légitime défense ? L’honneur revient à une justice indépendante, preuve supplémentaire qu’Israël est bien la seule démocratie du Proche-Orient, contrairement à ce que prétend l’article qui manie cette affirmation avec ironie. Or, pour le coup, l’idée reçue est bel et bien confirmée.

    Enfin, cet article se termine en affirmant que les Israéliens méprisent les Palestiniens. Cette généralisation tord le cou à la vérité pour faire passer un message politique, légitime au demeurant. Elle est une insulte aux Israéliens, et notamment à ceux qui travaillent au rapprochement avec les Palestiniens, à ceux qui désirent ardemment l’application de ce verset de la Bible « La Justice, la justice, tu poursuivras » (Deutéronome 16 :20), et plus largement, à plus d’un tiers des Israéliens qui ont condamné sévèrement le crime, réprouvé fermement le soutien que lui ont accordé la majorité de leurs concitoyens, et tiennent Elor Azaria pour le soldat du déshonneur.

    Mensonge par omission, généralisation mensongère, ironie déplacée destinée à justifier un parti-pris, manquements à la déontologie journalistique : cet article constitue un cas d’école.

    Monsieur Laurent Joffrin, ce qui peut être tolérable lorsqu’on est un militant ou un homme politique ne l’est pas lorsqu’on est journaliste. Aussi légitime que soit la conviction dont Nissim Behar entend convaincre ses lecteurs, il ne peut le faire au mépris de faits sélectionnés grossièrement en larguant l’exactitude et la précision des faits rapportés. Monsieur Behar pourrait peut-être faire un bon romancier tant il a le sens de l’imagination bien aiguisé, mais cela en fait un piètre journaliste. Dans un conflit qui attise les passions, faire droit à la nuance et respecter la vérité me paraît être un devoir civique et une exigence professionnelle auxquels Nissim Behar a failli. Il en va de l’honneur de votre métier et de la déontologie à laquelle votre publication est attachée.

    Je veux croire que vous avez à cœur que le conflit israelo-palestinien ne soit pas importé sur le territoire français, mais de tels billets contribuent à produire l’effet inverse.

    C’est la raison pour laquelle je vous demande de publier un rectificatif dans la prochaine édition de votre quotidien et de faire la lumière sur les conditions dans lesquelles un article aussi erroné que mensonger a pu être publié.

    Bien cordialement,

    Sacha GHOZLAN – Président de l’Union des Etudiants Juifs de France | Photo : DR

    http://www.lemondejuif.info

  • L’interview complaisante dans l’Humanité de Kamel Daoud, le chouchou de BHL - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/03/l-interview-complaisante-dans-l-humanite-de-kamel-daoud-le-choucho

    On n’attend pas du quotidien l’Humanité une sympathie particulière pour les arabes et autres musulmans. La période de la Guerre d’Algérie a laissé des traces. Ce temps où des militants du Parti Communiste, quelques courageux, bravant les consignes de leur journal se plaçaient en rupture, et devenaient porteurs de valises. Ou mieux encore, comme Fernand Iveton le guillotiné de Mitterrand, des martyrs. Soixante années plus tard, l’arabe et le musulman a toujours de la difficulté à trouver une juste place dans l’Humanité en particulier et dans l’humanité en général. La preuve de ce que j’avance est à portée de main. Le 24 février, ce journal qui a perdu en route et le marteau et la faucille, vient de publier un long entretien avec Kamel Daoud, le journaliste-écrivain algérien qui éprouve une profonde haine, assumée, pour les arabes et les musulmans. Pourquoi pas ? La parole est libre. Dans ce cas, le devoir de celui qui pose les questions, s’il est vraiment journaliste, est de les formuler toutes, donc les plus gênantes, cruelles ou dérangeantes. Des qualités totalement absentes de l’entretien donné par Daoud à l’Huma.

    Le prototype de la bonne question aurait été celui-ci : « Aujourd’hui que vous êtes le chouchou de BHL et de ses amis, que vous avez trouvé refuge chez le milliardaire François Pinault, que vous êtes aussi adulé par les Zemmour, Finkielkraut et Bruckner, que répondez-vous à ceux qui vous accusent de « tirer sur vos frères », d’être un « néo harki » » ? Voilà une réponse que nous aurions aimé lire. En place de cette longue séance de brosse à reluire, pure soie, où le penseur libéré était brillant car bien astiqué sur papier Huma. Pour ceux qui ont échappé au tsunami Daoud, déclenché par les nouveaux réactionnaires de Saint-Germain-des-Prés, un petit résumé s’impose.

    Après avoir été lui-même un musulman du genre intégriste, donc BCG, Daoud a jeté Barbe, Claquette et Gandoura pour s’affirmer laïque, donc BCBG. C’est son droit. Et, comme jadis Renan le fit pour le catholicisme, Daoud va s’auto alimenter d’une haine de l’islam. Puis, pour faire mesure, de tous les arabes. On pourrait parler de haine de soi, de la nécessité urgente d’une psychanalyse, mais bon, Daoud n’est pas un névrosé, mais on nous le dit, un « libéré ». Vous aurez remarqué que dans notre monde tel qu’il est, tout auteur qui crache sur « l’arabo-musulman » entre illico dans le sérail de ceux qui ont eu « le courage de surmonter les tabous, de briser le plafond de verre ».

    Un statut qui, en bas morceaux, part des Sifaoui et Chalghoumi, pour devenir des Daoud, Finkielkraut, Zemmour, Bruckner, Houellebecq en haut de la bête, près du filet et de l’aloyau. Prenez l’un de ceux-là, mettez-les devant une caméra ou un micro, ils ne disent rien d’autre que la vérité. Toujours. Ces courageux cracheurs font du bien à la vérité. Ils sont autant de Saint Jean Bouche d’Or. Alors que ceux qui les critiquent ne sont que de minables « islamo-gauchistes », variété peu à la mode, y compris aux neurones des penseurs de l’Humanité.

    Car, quand même ! Quand même ! La monstruosité raciste est là, même si Daoud et ses sponsors souhaitent que l’on oublie cet épisode. Au lendemain des soi-disant « viols de Cologne », notre Daoud sort son Bic pour nous régaler de ces mots humanistes et nuancés, que voici : « Mais comment pourrait-on imaginer être agressée en pleine ville par un troupeau de bêtes sauvages sans que personne n’intervienne ? […]. On assiste à un choc des cultures : d’un côté des pays où les femmes sont cachées, voilées, confinées au foyer. Et de l’autre une culture où les femmes sont libres, les cheveux au vent, fières de leur corps et de leur indépendance […]. En agressant ces femmes libres et fières, n’est-ce pas en partie les valeurs occidentales qu’on agresse ? »…« L’Autre vient de ce vaste univers douloureux et affreux que sont la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme, au corps et au désir. L’accueillir n’est pas le guérir. Le rapport à la femme est le nœud gordien, le second dans le monde d’Allah. La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée ». Dix-neuf universitaires courageux, toujours dans Le Monde, ont eu le courage de protester de cette immondice. Pour ne recueillir que des quolibets, des noms d’oiseaux qui vont si bien aux « ringards ». Saluons-les.

    Face aux bonnes causes, aux urgences, vous avez observé que les « grands » journaux du « monde libre » -celui de l’OTAN- ouvrent leurs colonnes aux fabricants de vérité. Outre « Le Monde », sur le scandale des « viols musulmans » de Cologne, c’est sans peine que Kamel Daoud frappe dans les pages du New York Times. Voici un extrait de sa seconde salve :

    « L’une des grandes misères d’une bonne partie du monde dit “arabe”, et du monde musulman en général, est son rapport maladif à la femme » ;

    « Dans certains endroits, on la [la femme] voile, on la lapide, on la tue ; au minimum, on lui reproche de semer le désordre dans la société idéale » ;

    « Le couple n’est plus un espace d’intimité, mais une préoccupation du groupe. Il en résulte une misère sexuelle qui mène à l’absurde ou l’hystérique » ;

    « Dans certaines terres d’Allah, la guerre à la femme et au couple prend des airs d’inquisition » ;

    « [Dans certaines terres d’Allah] on fantasme ailleurs, soit sur l’impudeur et la luxure de l’Occident, soit sur le paradis musulman et ses vierges » ;

    « Le sexe est partout. Et surtout après la mort »…

    Au directeur de l’Humanité cette prose semble convenable… Utile pour secouer le carcan archaïque et réactionnaire qui fige le monde arabo-musulman comme dans un plâtre… Dans tout ça, rien de raciste. Pas une virgule.

    Mais à quoi bon se livrer à une analyse de texte, à triturer la sémantique ? Tout cela est inutile car l’Humanité, comme la presse bien-pensante, ignore l’axiome : les « viols musulmans de Cologne » n’ont jamais existé. Petit à petit la vérité accouche d’un monstre, et le trivial quotidien Bild Zeitung s’est lui-même excusé : tout ce drame, cette affaire de viols en Allemagne, commis par des « migrants, essentiellement maghrébins », n’est qu’une rumeur montée au fouet. Le tout sous la poigne de groupes fascistes allemands, avec l’aide de policiers et de journalistes bienveillants. Et pour les journées d’injures répétées, on a le devoir d’écrire à Pujadas, à TF1 et tous autres afin de les contraindre à un grand pardon. Donc, c’est un mensonge qui a servi de carburant au camion poubelle de Daoud.

    Mais cet écrivain-journaliste est si universel que l’on doit élargir le spectre, et un peu mieux le passer aux rayons X. Lire par exemple ce qu’il a publié sur le drame des Palestiniens… Et c’est équipé de gants de ménage que je vous livre la généreuse pensée « daoudienne » qui, bien sûr et comme toujours, parle de lui :

    « Non, le chroniqueur n’est pas « solidaire » de la Palestine. […] Non donc à la « solidarité » par conditionnement religieux et « nationaliste ». […] La « solidarité » qui se juche sur l’histoire d’un peuple malmené et presque sans terre au nom de la haine de l’autre. Cette « solidarité » concomitante que le chroniqueur a vomie dans les écoles, les manuels scolaires, les chants et l’arabisme et l’unanimisme religieux. […] Le drame palestinien a été « arabisé » et islamisé à outrance au point où maintenant le reste de l’humanité peut se sentir débarrassé du poids de cette peine. C’est une affaire « arabe » et de musulmans. Cette solidarité qui a transformé un drame de colonisation entre clashs de religions, de haines et d’antiques mythologies exclusives. Cette solidarité VIP que le chroniqueur ne veut pas endosser, ni faire sienne. »…« Le monde dit « arabe » est le poids mort du reste de l’humanité. Comment alors prétendre aider la Palestine avec des pays faibles, corrompus, ignorants, sans capitaux de savoir et de puissance, sans effet sur le monde, sans créateurs ni libertés ? Comment peut-on se permettre la vanité de la « solidarité » alors qu’on n’est pas capable de jouer le jeu des démocraties : avoir des élus juifs « chez nous », comme il y a des élus arabes « chez eux », présenter des condoléances pour leurs morts alors que des Israéliens présentent des condoléances pour le jeune Palestiniens brûlé vif, se dire sensible aux enfants morts alors qu’on n’est même pas sensible à l’humanité. »

    La philosophie est tirée, ne reste plus qu’à la boire. Ce qu’a fait avec délectation l’Humanité dans des verres en cristal offerts par BHL. Santé.

    par Jacques-Marie Bourget

    https://oumma.com

  • Donald et Vladimir - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/03/donald-et-vladimir.html

    Trump n’a rien de Bush. Ce n’est pas une marionnette mais un marionnettiste. Ce n’est pas un politique mais un artiste jusqu’au-boutiste.
    Poutine n’a rien d’Eltsine. Ce n’est pas un héritier mais un fin limier. Il connaît tous les manèges. C’est un stratège.

    Les États-Unis pour l’un, les États réunis pour l’autre.
    Qu’ont-ils en commun ?
    Sinon la radicalité comme seul et unique bien.
    L’un pour dire ce qu’il y a de capital dans le capitalisme et l’autre ce qui est hors du commun dans le communisme.
    En l’occurrence : le radicalisme : on ne cède pas un iota de terrain. On ne concède rien. On procède autrement, radicalement, et si et seulement si c’est possible, amicalement.
    La mère-patrie et ses enfants passent avant toutes choses.
    Aucune charité bien ordonnée ne saurait les abandonner.
    C’est le mobile et le moteur de toute nation qui se respecte.

    Nos deux leaders rêvent de grandeur. Pour eux, le paradis n’est jamais perdu mais toujours à retrouver. C’est une question de volonté politique. De radicalité.
    Leur ennemi commun : c’est le déclin, voire le « déclinisme » planétaire, le mondialisme déficitaire, le globalisme lacunaire. Pour ne pas sombrer avec un monde qui sombre, on refait la lumière et on défait la pénombre : celle des doctes et des dogmes.

    Pour ceux qui doutent ou ont toujours douté du rêve américain, Donald est là, non pour le rappeler mais pour l’incarner.
    Et tout citoyen américain est appelé à en faire autant, à devenir un héros national, servi et au service de la nation.
    Parce qu’il n’y a pas d’autre capital que la nation. Pas d’évasion. Ni d’invasion. Mais une autre vision :
    Celle d’une Amérique fière d’être elle-même, centrée sur elle-même et concentrée sur ses propres intérêts.

    Réaliste et non plus impérialiste. Profitant de sa puissance au lieu d’en faire profiter d’autres.
    Parti de rien, il est persuadé qu’il ne peut accéder à tout qu’avec les siens... qu’il faut chérir avant d’enrichir les petites gens qui y ont cru et l’ont porté aux nues. Un prêté pour un rendu.

    Avec Vladimir, c’est tout un autre type de redressement. Militaire et militant, pour réhabiliter l’autorité, il n’a pas besoin d’être tyran. Au fond de lui, l’instinct commun est toujours vivant.
    Contrairement à ses vénérables prédécesseurs, il ne se bat pas contre le vent. Il l’utilise à bon-escient.
    Il a compris que c’est la victoire qui importe et non les moyens qui l’assurent. Il ne craint pas d’être craint. Il ne cherche pas à séduire mais à réussir. Pour lui comme pour le Prince de Machiavel « la fin justifie tous les moyens ».
    Pas la peine de faire de la politique autrement. Il sait que pour redonner à la Russie toutes ses lettres de noblesse, il faut d’abord lui restituer son esprit, sa langue, sa culture et sa littérature.
    Et pour lui épargner toute nouvelle décomposition, il fait tout pour lui redonner goût à la nation... glorifiée et magnifiée plus que de raison.

    Question :
    Parce qu’il y a une question qui se pose :
    Pourquoi ces deux spécimens provoquent déci, delà tant de haine ?
    Parfois même un très grand mépris ?
    À cause de l’imposture du premier et de la posture du second ?
    Ou à cause de l’excès d’amateurisme de l’un et l’excès d’autoritarisme de l’autre ?
    Ou à cause de leur lien avec un commun dictateur : Charlie Chaplin ?
    Ils effrayent. Ils sont effrayants.
    Et pourtant ils ne font rien d’autre qu’un bras d’honneur à l’histoire en disant : dirigeants de tous les pays, levez-vous, reprenez le pouvoir et cessez de plonger votre petit monde dans le noir !

    Votre nation, si petite soit-elle, a sa grandeur en elle et non derrière, devant ou en dehors d’elle.

  • L’historien Ali Farid Belkadi à la descendante de Bengana : « Si on ne choisit pas sa famille, il n’est pas interdit de se repentir » - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
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    « Celui qui méconnaît l’histoire est condamné à la revivre. » (Karl Marx). Cet exergue est un appel à la vigilance de tous, afin de ne pas répéter les bévues du passé. Depuis 1838, le nom Bengana se conjugue à tous les sales temps dans la conscience populaire algérienne. Il est l’ennemi public numéro un, juré, déclaré, politique, héréditaire, il fut redouté par les tribus, comme les enfants redoutent l’ogre dans les contes universels. A l’époque turque, les Bengana, qui n’étaient pas grand-chose, se refirent de la tête aux pieds avec l’aide des officiers du corps expéditionnaire français, qui les revivifièrent de père en fils durant des décennies.

    Bengana, c’est l’ennemi de tous, depuis toujours, de longue date, une famille de vachers indigènes convertis en hommes de guerre oppresseurs de leur peuple, au nom de la France. L’ennemi de la noble cause, celle de la libération des Algériens du joug colonial. Bengana reste dans l’inconscient collectif algérien l’archétype de l’ennemi de Dieu et du genre humain. Ils sont voués aux gémonies. Plus abject, cela n’existe pas. Cela se passait aux temps où les tribus s’affrontaient, s’écharpaient, s’entretuaient, sous les regards admiratifs et ravis des généraux français qui les manœuvraient en coulisse. Les insurrections se succédaient et s’enchaînaient pour sauver les populations du désespoir dans lequel les Français avaient plongé le pays, sans succès, et leurs instigateurs étaient décapités, leurs têtes expédiées au Muséum de Paris.

    La répression française a fait 10 millions de morts en Algérie de 1830 à 1872, selon un auteur français : « En réalité, une fois réduit à deux millions, le peuple algérien dut renoncer à la lutte ouverte et attendre d’avoir presque retrouvé le chiffre de 1830 avant de la reprendre. Si l’on tient compte de son taux d’accroissement moyen de 1870 à 1930, environ un million tous les quinze ans, ce n’est pas huit, mais dix millions d’habitants que le peuple algérien a perdu de 1830 à 1872. » (Michel Habart. Histoire d’un parjure, Les éditions de minuit).

    A ce chiffre effarant, qui évoque rétrospectivement et d’une manière incontestable un génocide, s’ajoute celui du nombre de martyrs de la guerre de libération 1954/1962. Le génocide, qui est considéré par les juristes comme la forme extrême du crime contre l’humanité, est un concept issu de la Seconde Guerre mondiale. Ce concept fut appliqué au massacre des Arméniens, en 1915, ainsi qu’à l’assassinat des juifs d’Europe par les Allemands entre 1941 et 1945.

    Brusquement, ce fut le 1er novembre 1954, un jour de tous les saints chrétiens, l’insurrection finale. C’est à la fois l’Iliade et l’odyssée, comme le dit si bien Moufdi Zakaria dans un de ses très beaux poèmes. Nous avons tous au fond de nous une légende familiale qui parle de ces années-là, fabuleuses, mythiques. La France ne détient de cette époque qu’un fatras informes de récits plats et ennuyeux, entreposés dans des cartons au Fort de Vincennes ou à Aix-en-Provence, ces fameuses archives françaises dans lesquelles des officiels coloniaux, civils et militaires, racontent l’autre version, dévalorisante, des hauts faits de la résistance algérienne à la colonisation. Les Algériens sont les aimés de Dieu, par leurs incessantes épreuves qui dépassent l’entendement. Dieu les soumet à des tests régulièrement depuis des siècles. Qui aime bien châtie bien.

    La guerre de libération contre les Français n’a pas commencé en 1954. Elle était déjà là au mois de juin 1830, du côté de Sidi Fredj. Elle ne s’est jamais arrêtée, entrecoupée de pauses, le temps de regrouper ses forces et c’est reparti. Toujours cette quête mystique vers une autre libération, de plus en plus décisive. L’Algérie a toujours vibré de chants libérateurs, d’actes sublimes, épiques, rien de plus normal, l’Algérie est le pays des héros.

    Venons-en aux escobarderies de l’arrogante descendante de l’Ubu-roi des oasis de Biskra, l’auteure étourdie du livre Bouaziz Bengana, soi-disant dernier roi des Zibans, le bachagha Bouaziz Bengana, ce « salopin de finance » traînant le « voiturin à phynances » dans les Zibans, un mot qui signifie « oasis » et qui est synonyme de Bsikris dans cette région située à l’orée du désert. Les dissimulations de cette descendante sont claires comme l’eau argentée qui coule de la roche, il s’agit d’une tentative – ratée, avortée, loupée – de duper les Algériens et d’escamoter leur histoire en y introduisant subrepticement, de manière apocryphe, un félon, affublé comme au carnaval d’un masque de héros, et son clan de traîtres, ivres de carnages. Elle peut toujours rêvasser d’une statue future à élever sur la principale place de Biskra en hommage à ce sinistre personnage, Bouaziz Bengana.

    Cette famille de collabos est pire que les George Montandon, Louis Darquier de Pellepoix, Henri Coston, Marcel Déat, Jean Luchaire, Lucien Rebatet qui sévissaient dans la France des années 1939/1940. La France, qui se glorifie des hauts faits de la résistance contre les Allemands, pérore et chicane lorsqu’il s’agit des harkis de sinistre mémoire. Les partisans Algériens – moudjahidine – avaient pourtant les mêmes intentions justes et nobles que les résistants français de la Seconde Guerre mondiale : libérer leur pays du joug des occupants. En Algérie, cela dura 132 ans. L’engeance de Bengana a collaboré, par toutes les formes et de toutes les manières possibles et imaginables, avec l’ennemi français en temps de guerre. C’était leur seconde nature. Les mains de ces gens-là à travers le temps ruissèleront toujours du sang des martyrs. Ils assassinaient des Algériens, leurs compatriotes, au nom d’une idéologie criminelle impitoyable et barbare qui appelait à s’approprier un pays, l’Algérie, auquel elle imposa la guerre.

    Cette descendante de Bouaziz Bengana aurait pu se taire et expier dans son coin le mal fait aux Algériens par ses ancêtres qui s’engagèrent par serment, de la manière la plus solennelle, prêté au général Galbois de ne jamais trahir la France, ni ouvertement, ni en secret. Bouaziz Bengana ne fut pas seul à ce moment-là, tous les Bengana valides et en âge de combattre l’accompagnaient, pour prêter leur allégeance définitive à la France. Tous les Bengana, de père en fils, les frères, les demi-frères, les cousins et les neveux, se bousculaient dans le palais de Constantine pour étreindre la main des officiers français.

    C’est en 1838 que cette famille, ayant à sa tête son chef Bouaziz Bengana, vint offrir ses services aux Français. Parmi ceux qui accompagnaient Bouaziz Bengana, il y avait son frère M’hammed-Ben-Bouaziz Bengana ; ses enfants Ali-Ben-El-Guidoum, Ahmed-ben-El-Messai et El-Hadj-Bengana, ses neveux El-Hadj-ben-Ahmed Bengana, Larbi-ben-El-Hadj Bengana, Ahmed-ben-El-Hadj et Mohammed-Es-Seghir ; le neveu de celui-ci, Ahmed-Ben-Bouzid, et ses autres neveux : Bou-Lakhras-ben-Mohammed-ben-El-Hadj et Brahim. D’autres encore qui s’étaient déplacés pour reconnaître et acclamer le gouvernement français dont ils appréciaient la conduite en Algérie.

    A ce serment qui fut prononcé sur le coran et au nom de Dieu, les Bengana crurent bon de devoir ajouter que tous s’engageaient à servir la France avec zèle. Ils annoncèrent même au général Galbois qu’il ne tarderait pas à constater les services qu’ils pouvaient rendre aux Français dans la région saharienne, qui était à la fois leur domicile et leur lieu de naissance, selon eux. Ils se disaient arabes de la pure race, mais leur origine véritable est la haute-Kabylie. La réponse du général Galbois fut : « Le gouvernement français est édifié sur de solides bases, et les lois qui le régissent sont claires et précises. Si vous servez ce gouvernement avec loyauté et fidélité, et que vous attendiez patiemment, vous obtiendrez de lui, non seulement ce que vous aurez espéré ouvertement, mais même ce que vous aurez celé au fond de vos cœurs ! »

    Promesses tenues, on fit de Bouaziz Bengana un khalifa, un simple lieutenant des Français. Bouaziz Bengana répliqua à Galbois que son sang était prêt à remplir avec zèle toutes les missions que les Français voudraient bien confier à sa famille. Leur première mission fut de concourir au rétablissement de la sécurité sur la route de Sétif. A partir de ce moment-là, la chasse à leurs concitoyens récalcitrants au joug français était ouverte. Tous les Algériens qui refusaient de se soumettre aux Français devenaient des antagonistes à occire. Le vocabulaire des Bengana se restreint à des bribes de mots obsessionnels, leur seule préoccupation constante et permanente : briser l’ennemi, c’est-à-dire la résistance algérienne à l’occupation. Cerner l’ennemi algérien. Charger l’ennemi algérien. Chasser l’ennemi algérien. Combattre l’ennemi algérien. Contenir l’ennemi algérien. Courir sus à l’ennemi algérien. Culbuter l’ennemi algérien. Débarrasser le territoire conquis des ennemis algériens qui s’y trouvaient. Défaire l’ennemi. Ecraser l’ennemi. Encercler l’ennemi.

    Ils encaissaient l’impôt au nom de la France, sur lequel une bonne part leur revenait. Leurs territoires s’accroissaient, leur pouvoir s’amplifiait. A la tête de leurs goums, les Bengana firent une guerre implacable à trois chefs de la résistance : Abdelhafidh, Boumaza, Mohamed Ben Abdallah et Ben Chohra. Ils participèrent aux destructions et aux massacres avec le colonel Saint Germain, qui fut tué lors d’un combat contre les troupes d’Abdelhafidh. Ils participèrent au pogrom de Zaatcha avec le colonel Carbuccia et le général Herbillon. Ils furent avec Pélissier et le général Bedeau. Les Bengana étaient partout avec pour évangile et credo : celui qui croira en la France sera sauvé et celui qui ne croira pas sera condamné.

    C’est ainsi que la famille Bengana commandée par son chef Bouaziz Bengana rejoindra le général Galbois, qui commandait la colonne expéditionnaire chargée de contrôler la région, en se ralliant aux troupes françaises. Le premier combat auquel ils participeront eut lieu avec une troupe dirigée par le frère de l’émir Abdelkader au lieu-dit Has El-Oued. Au cours de ce combat, les Bengana eurent quatre de leurs cavaliers tués et trois blessés. Parmi les résistants qui faisaient partie de la troupe de l’émir, se trouvaient Ferhat Bensaid et Ahmed-Ben Chennouf. C’est là les premiers débuts des Bengana au service du gouvernement français.

    Quelque temps plus tard, Mohammed-Es-Seghir Bengana se joignait au même général Galbois qui dirigeait une nouvelle et immense colonne en partance vers le pays des Haraktas. Mohammed-Es-Seghir avait amené avec lui les hommes de la tribu qu’il commandait ainsi que ses goumiers personnels. Mohammad-Es-Seghir et les siens, qui connaissaient parfaitement le terrain, concourront alors à la soumission complète des Haraktas.

    Ce serait trop long, voire fastidieux d’énumérer les batailles contre la résistance auxquelles ils furent mêlés durant des décennies, de 1838 à 1879.

    Lahsen Benazouz était le lieutenant de l’émir Abdelkader, et, en cette qualité, il parcourait le Sahara avec la fine fleur de ses troupes. Plusieurs tribus de cette région avaient fait leur soumission à Lahsen Benazouz, les Bengana et leurs affidés réquisitionnés au complet vinrent établir leur campement à peu de distance d’El-Outaia, dans un endroit appelé Salsou. C’est là que les deux troupes ennemies, l’une combattant pour la liberté et la vérité, l’autre engagée aux côtés des troupes d’asservissement, se rencontrèrent et qu’elles se livreront un combat acharné.

    La bataille de Salsou

    Le texte écrit par un membre du clan Bengana et publié en 1879 à Constantine dit : « Nous en tuâmes un grand nombre et nous leur prîmes leurs fusils et leurs canons. Nous allâmes porter tout le butin que nous avions pris à M. le général Galbois, et nous devons dire que le gouvernement nous récompensa par les honneurs et la vénération dont nous fûmes l’objet, et par la plus belle des distinctions. De plus, c’est à partir de cette époque que Si-Bouaziz Bengana fut surnommé le Serpent du désert. Ce fait d’armes accompli au service de la France est encore un de ceux dont notre famille a le droit de s’enorgueillir. A la suite de tous ces faits, le général Négrier, ce lion indomptable, revint, pour la deuxième fois, à la tête des affaires, et nous fîmes avec lui une razzia aux Oulad-Bou-Aoun auxquels s’était jointe la tribu des Zemoul. »

    Nous avons consulté les archives du Service historique du Château de Vincennes à propos de cette bataille de Salsou. Les sources sont : « Sous-série 1 H 68. Dossier 3. Province de Constantine (mars-avril 1840) ». Ce document qui traite très brièvement de Bouaziz Bengana, auquel les archives prêtent très peu d’importance, dit : « Le général Valée obtient le grade d’officier de la légion d’Honneur pour le cheikh El-Arab Ben Gana, son protégé, qui a anéanti un bataillon régulier de l’armée de l’Emir d’Abd el-Kader, ainsi qu’une cavalerie de 800 hommes et des troupes régulières, commandé par Ben Azouz, le khalifa du Sahara oriental d’Abd el-Kader, sans qu’un seul fantassin s’en soit échappé. Le goum de Bengana lui prend trois drapeaux, deux canons, deux tambours et 500 fusils avec baïonnette. Le gouverneur fait remettre à cette occasion à Ben Gana 20 000 francs pour la solde de ses troupes et 25 000 francs pour ses dépenses personnelles. 510 têtes ont été coupées. »

    Cette affaire, dit encore le passage du dossier conservé pour la postérité par les Archives de Vincennes, « fait grande sensation dans toute la province ». « Je (le général Galois) regarde comme un résultat bien heureux d’avoir amené les Arabes à se battre pour nous contre leurs coreligionnaires. (…) Il aurait fallu peu de choses pour allumer un grand incendie, car Ahmed (le Bey de Constantine) et Abd el-Kader commençaient à gagner du terrain. » Le rapport remis à sa hiérarchie militaire française par le cheikh el-Arab sur le combat contre Ben Azouz se termine ainsi : « Nous sommes vos enfants et nous vous servirons jusqu’à la fin avec une entière fidélité. »

    Les Bengana, retournés dans leur fief après une razzia menée sous les ordres du général A. Baraguay-d’Hilliers, apprirent la nomination du duc d’Aumale, fils du roi Louis-Philippe, au commandement de la province de Constantine. Sans perdre un seul instant, Bouaziz Bengana, brûlant d’impatience, alla à sa rencontre. Le duc d’Aumale, après l’avoir félicité pour les services rendus à la France et inspecté les goumiers de Bengana, lui communiqua son intention de faire une expédition dans le Sahara et dans les montagnes des Oulad-Soltan.

    Bouaziz Bengana lui répondit qu’il était prêt à marcher et à servir ses projets, ajoutant : « Son altesse n’aurait qu’à le faire prévenir lorsqu’elle se rendrait à El-Kantara, et qu’il s’engageait à l’y rejoindre avec les contingents des tribus soumises du Sahara et leurs chefs, qui étaient parfaitement disposés à se battre. (…) Le duc d’Aumale fit alors l’honneur à Si-Bou-Aziz-ben-Gana de le nommer khalifa de la région saharienne, et cette nomination fut confirmée par le maréchal Vallée comme récompense pour ses bons et loyaux services. Le territoire de commandement de Bouaziz Bengana fut délimité : il s’étendait d’El-Kantara à Touggourt et comprenait, de l’est à l’ouest, tout le pays qui s’étend d’El-Khanga aux Ouled-Djellal. Le duc d’Aumale, reconnaissant, nomma en même temps Si-Mohammed-Es-Sghir, neveu de Si-Bouaziz, caïd de Biskra et des Zibans. »

    Au duc d’Aumale succéda le général Bedeau qui entreprit une nouvelle campagne dans les Aurès pour y aller chercher El-Hadj-Ahmed-Bey. Les Bengana étaient toujours là où les généraux français allaient.

    A la suite d’une énième expédition contre les insurgés algériens, à laquelle participèrent les Bengana, le général Herbillon attribua à El-Hadj-ben-M’hammed Bengana le titre de caïd des Oulad-Djellal et des Oulad-Nail. Puis le général Herbillon, accompagné de tous les membres de la famille des Bengana, pourchassa les récalcitrants Oulad-Nail jusque chez eux, et les obligea de lui faire leur soumission.

    Le pogrom de Zaatcha raconté par les Bengana

    A propos du pogrom de Zaatcha, auquel participèrent tous les Bengana et durant lequel la totalité des habitants furent massacrés, sans exception, y compris les vieillards, les femmes et les enfants, le texte écrit par Bengana dit : « A la suite de ces événements, le colonel Canrobert fut appelé au commandement d’Aumale, et ce fut le colonel Carbuccia que l’on nomma à sa place à Batna. A cette époque, il y avait dans la petite ville de Zaatcha un homme nommé Bouziane qui se faisait passer pour chérif et qui avait réussi à réunir autour de lui un certain nombre de partisans. Comptant sur l’appui des gens de Zaatcha, cet individu se crut assez fort pour se dispenser de venir rendre ses devoirs aux autorités. Le siège de Zaatcha fut alors commencé par Si-Bou-Aziz- Bengana et ses frères à la tête des troupes dont ils disposaient, et, quelque temps après, le colonel Carbuccia vint les rejoindre avec un faible détachement et le siège continua. Tous les gens de Zaatcha et le chérif Bouziane, ainsi que tous les étrangers qui avaient suivi la fortune de celui-ci rentrèrent alors dans l’intérieur de la ville et s’y retranchèrent. De nombreux combats eurent lieu sous les murs de Zaatcha, le colonel Carbuccia attaquant sans relâche les assiégés à la tête de son détachement ; mais cet officier ne put obtenir aucun résultat, et après des efforts inutiles, la colonne fut obligée de rentrer à Biskra. Or, ce siège avait duré un certain temps, et, dans cet intervalle, Si-Abdelhafidh, qui était campé à El-Khanga, avait conçu le projet de faire une diversion au profit de Bouziane. (…) Bou-Aziz -Ben-Gana, qui était encore devant Zaatcha, envoya immédiatement à Si-Bou-Lakhras l’ordre de prendre avec lui quatre cents cavaliers arabes et de se transporter avec eux à Biskra le plus vite possible. Si-Bou-Lakhras exécuta ponctuellement les ordres qu’il avait reçus, et lui et ses quatre cents cavaliers franchirent la distance qui les séparait de Biskra en un jour et une nuit. Arrivés à Biskra, ils se joignirent au commandant Saint-Germain et se portèrent à la rencontre de Si Abdelhafidh. Les deux armées se rencontrèrent à Soriana, et les troupes françaises se jetèrent avec impétuosité sur les insurgés. La fortune tourna contre Abd-el-Hafidh, qui fut battu ; mais nous eûmes à déplorer la mort du commandant Saint-Germain, qui fut tué pendant le combat. (…) Revenons maintenant à l’affaire de Zaatcha. Lorsque le colonel Carbuccia abandonna le siège pour rentrer avec sa colonne à Biskra, il laissa Si-Bou-Aziz-Ben-Gana et ses parents auprès de Zaatcha, avec leurs goums, pour surveiller Bouziane et ses partisans, et cette situation se continua jusqu’à l’arrivée du général Horbillon. Ce général, à la tête d’une colonne considérable, mit la plus grande diligence à se transporter à Zaatcha, et, une fois là, il activa les travaux du siège. »

    Mohammed-Es-Seghir Bengana assassine Al-Hassan Bouziane

    Le texte de Bengana poursuit à propos du pogrom de Zaatcha : « Nous n’entreprendrons pas de raconter les péripéties de ce siège mémorable. (…) Enfin, la victoire resta aux troupes françaises ; Bouziane fut tué, tous les habitants de Zaatcha furent passés au fil de l’épée et leur ville fut détruite de fond en comble. Le jour de la prise de Zaatcha, un des soldats de Si-Mohammed-Es-Seghir avait fait prisonnier le fils de Bouziane et l’avait amené au général qui voulait tout d’abord lui accorder la vie. ‘‘Un chacal ne peut enfanter que des chacals’’, objecta Si-Mohammed-Es-Seghir ; la mort de ce jeune homme fut donc décidée et le soldat le tua immédiatement. A la suite de ces hauts faits, qui rendaient plus manifeste encore la fidélité des Ben-Gana au gouvernement français, le général Herbillon répartit les places de caïds dans la région saharienne entre les membres de cette famille. Il nomma Si-Ali-Ben-El-Guidoum, fils de Si-Bou-Aziz-Ben-Gana, caïd des Arabes-Cheraga ; Si-Bou-Lakliras-ben-Mohammed, caïd des Saharis ; et Si-Ahmed-ben-El-Hadj-ben-Gana, caïd des Arabes Gheraba. Ceux qui avaient aidé ou assisté le chérif Bouziane furent sévèrement punis, et chacun des contingents qui avaient formé l’armée du général rentra dans sa résidence respective. »

    Ce n’est pas tout, un autre « haut fait remarquable » de cette famille est à signaler, un carnage qui eut lieu en marge du siège de Zaatcha.

    Le 16 novembre 1849, à deux heures du matin, deux colonnes du corps expéditionnaire français, placées sous les ordres des colonels de Barrai et Canrobert, se dirigèrent vers l’oasis d’Ourlal, « une ville de tentes appuyée aux oasis, des douars sans nombre s’étendant de tous côtés au loin, et de nombreux troupeaux de chameaux, de moutons, couvrant la plaine ». Les soldats français, pourvus de quatre canons, étaient accompagnés des goums de Sétif, du Hodna et de Biskra, ces derniers sous les ordres du cheikh El-Arab Bengana.

    Entendant du bruit, tous les hommes du campement nomade sortirent des tentes, les cavaliers montèrent à cheval et se portèrent en avant pour livrer bataille aux Français et à leurs supplétifs indigènes. Les femmes, les enfants, les vieillards, entendant les coups de fusil et voyant une masse mouvante se diriger de leur côté, se sauvèrent précipitamment vers les oasis. La sauvage agression de cette population algérienne plongée dans le sommeil fit 120 morts, hommes parmi les nomades, femmes, vieillards et enfants. Toutes les tentes furent renversées, bouleversées, déchirées, brûlées même, et tous ceux qui n’avaient pu fuir trouvèrent la mort sous les toiles et les tapis où ils s’étaient réfugiés.

    Voici résumé ici le récit du général Herbillon, le sanguinaire responsable du génocide de Zaatcha, à propos de ce massacre d’Ourlal, un énième crime contre l’humanité commis au nom de la civilisation française, auquel participèrent hardiment, comme toujours, Bengana et ses goumiers : « Le colonel Canrobert, qui commandait l’arrière-garde, apercevant ce qui se passait, tourna aussi à gauche, et, longeant les murs d’Ourlal, en débusqua les Arabes et appuya le mouvement offensif. L’artillerie acheva de jeter l’épouvante au milieu de cette population surprise, en dirigeant son tir sur des douars éloignés, et en lançant des obus dans les jardins où s’était sauvée la plus grande partie des fuyards. Les tirailleurs indigènes et des spahis, ayant été envoyés en même temps à la poursuite des troupeaux, réunirent sans difficultés ceux qui avaient été abandonnés, et enlevèrent un grand nombre de chameaux, que les gardiens défendirent vaillamment en cherchant à les sauver. Quant aux goums, avides de pillage, ils se jetèrent avec rapacité sur le butin qui était à leur disposition, et prirent tout ce que les moyens de transport leur permettaient d’emporter. Les femmes et les vieillards foulés aux pieds des chevaux, se relevant mutilés, et cherchant à atteindre les murs des oasis où elles espéraient s’abriter, presque tous furent tués à coups de baïonnette. Des otages furent pris dans les grandes familles se rendirent à Biskra ; les amendes furent payées aux époques fixées ; et, comme ils avaient demandé à racheter deux mille chameaux qu’on leur avait pris, ceux-ci furent rendus moyennant une somme qui fut déterminée par une commission nommée à cet effet. Les moutons qui avaient été enlevés, au nombre de quinze mille, furent remis à l’administration et distribués à la troupe. Les Français, qui eurent six tués et trente-quatre blessés, rentrèrent au camp de Zaatcha vers quatre heures et demie du soir, avec une prise de deux mille chameaux et quinze mille moutons, les goums de Ben Gana chargés d’un butin considérable suivaient. »

    Intelligence avec l’ennemi

    Dans la mémoire des Algériens, le patronyme Bouaziz Bengana, qui fut principal chantre de la collaboration avec l’occupant français, est estampillé de manière indélébile, il portera à jamais le sceau de la damnation post mortem à l’oubli. A l’image de la loi votée par le Sénat romain au cours de l’antiquité à l’encontre des personnages politiques coupables de haute trahison.

    La descendante de Bouaziz Bengana, qui aurait dû se taire, déclare dans une interview à l’intention de ses nombreux détracteurs sur les réseaux : « A ces petites âmes, je leur rétorque que si elles ont un tel problème avec la France, que font-elles sur le sol français ? »

    Voilà qui nous rappelle l’air de « la France on l’aime ou on la quitte ». Philippe de Villiers disait : « La France, tu l’aimes ou tu la quittes. » Pour Nicolas Sarkozy, « si certains n’aiment pas la France, qu’ils la quittent ! » Le Pen, quant à lui, dit : « Si certains n’aiment pas la France, qu’ils ne se gênent pas pour la quitter ! »

    « Nul ne peut porter le fardeau d’autrui »

    Que les descendants mâles ou femelles des apostats et autres félons de la cause nationale sans foi ni loi se rassurent. Ils jouissent et jouiront encore en Algérie du passage coranique qui dit : « Nul ne peut porter le fardeau d’autrui. » Le coran rappelle ce principe à cinq reprises : dans la sourate Al-An’am verset 164 ; Al Isra verset 15 ; Fatir verset 18 ; Az-zoumar verset 7 et An-Nadjm verset 38.

    Si on ne choisit pas sa famille, selon l’adage, il n’est pas interdit de se repentir.

    Ali Farid Belkadi
    Historien, anthropologue

    http://www.algeriepatriotique.com