A l’encontre » France. « Dans Etat de droit, il y a droit »

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  • A l’encontre » France. « Dans Etat de #droit, il y a droit »
    http://alencontre.org/europe/france/france-dans-etat-de-droit-il-y-a-droit.html

    En invoquant tour à tour la violation systématique de l’Etat de droit, « l’assassinat » de l’#élection présidentielle, la percussion violente de la liberté du suffrage et de la #démocratie politique, François Fillon tonne pour impressionner, c’est-à-dire faire pression. Pour sa défense, il déploie un écran de juridisme, maniant éléments de faits et de droit également inexacts.

    La vision de l’Etat de droit qu’il nous propose est toute personnelle : il s’agirait d’un système dans lequel un responsable politique ne devrait répondre que devant ses électeurs et non, comme tout un chacun, devant l’autorité judiciaire pour les infractions qu’il est susceptible d’avoir commises. L’Etat de droit se satisferait de cette #impunité .

    • Défendre l’indépendance de la justice contre les Tartuffe

      Durant cette campagne présidentielle improbable, éclatent des polémiques qui suscitent émotion et bavardages. La dernière en date nous est fournie par le brouhaha sur le rôle de la justice en période électorale. Gageons que, pour les chômeurs en fin de droit, les retraités à 600 euros, les jeunes dans la galère, les cris d’orfraies de Marine Le Pen et de François Fillon résonneront étrangement...

      C’est ici, en France, qu’a été écrite la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, la Constitution et érigé le principe du droit à l’insurrection. La France n’est pas seulement le pays de l’exception culturelle, mais aussi celui de l’exception sociale et politique. Tout est fait par les différents candidats, de l’extrême droite au centre droit, pour nous le faire oublier. Mais nous sommes au pays de Victor Hugo, ce géant qui pouvait écrire dans un poème qu’on devrait faire lire dans toutes les écoles :

      « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ;

      Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front.

      Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime.

      Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime.

      C’est le travailleur, pâtre, ouvrier, patriarche.

      Ceux dont le coeur est bon, ceux dont les jours sont pleins.

      Ceux-là vivent, Seigneur ! Les autres, je les plains.

      Car de son vague ennui le néant les enivre,

      Car le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre »

      Oui, haut les cœurs, dans cette campagne présidentielle, faisons triompher nos droits contre leurs privilèges car les Fillon et Le Pen ne nous voleront pas ce qui fait l’âme de la France depuis des siècles : le soulèvement de la vie.

      Noël Mamère.

      https://blogs.mediapart.fr/noel-mamere/blog/270217/defendre-lindependance-de-la-justice-contre-les-tartuffe

    • C’est marrant que personne n’invoque quelques précédents célèbres.

      Je ne crois pas que le politique ait besoin d’inciter les juges à mordre les basques des candidats crapuleux quand on se souvient :
      – des « frais de bouche » de Jacques Chirac mis au congélateur pendant sa présidence pour aboutir à … rien (et un justiciable sénile)
      – du soupçon de financement libyen de la campagne 2007 de Nicolas Sarkozy (et de l’efficacité avec laquelle toute piste a été méthodiquement refermée…)
      – des acrobaties de la campagne 2012 du même (que l’on commence à pouvoir aborder judiciairement)
      etc.

      Quel magistrat, disposant d’indices probants entre les mains, envisagerait sereinement d’attendre 3 mois afin de pouvoir attendre - encore plus sereinement - 5 ans pour pouvoir continuer à enquêter ?

      Effet pervers et, pour une fois, accélérateur de l’immunité présidentielle.

    • Dénoncer la « chasse aux sorcières », qui serait organisée par des juges rouges, quand eux-mêmes appellent au châtiment des délinquants, quand ils veulent abaisser la majorité pénale à 16 ans, jeter en prison tout ce qui, de près ou de loin, ressemble à un jeune en colère, est quand même fort de café ! Tandis qu’ils se donnent le beau rôle, « la tête haute et les mains propres », chaque jour nous apprend qu’ils ont pillé des sommes faramineuses dans les poches des contribuables. Où est passée la décence ? Pour mieux dissimuler leurs turpitudes, ils donnent dans la surenchère, tout en dénonçant la partialité de la justice au nom de la sacro-sainte séparation des pouvoirs.

      Voir aussi : https://www.politis.fr/articles/2017/03/feu-sur-la-justice-feu-la-democratie-36427

      Au total, que nous servent ces « victimes » de l’institution judiciaire ? La perspective d’un État de droit amoindri par la création d’une sorte de privilège fonctionnel qui résulterait de leur engagement politique. Par extension, le discrédit de tous les responsables politiques et de toutes les institutions. Enfin, l’idée qu’au fond, la démocratie est le pire des régimes et qu’on peut en trouver un meilleur…

      Ne nous y trompons pas, défendre l’indépendance de la Justice et donc l’indépendance des juges, ce n’est pas favoriser le gouvernement des juges. C’est nous assurer une garantie, sans doute imparfaite mais indispensable, contre l’arbitraire.

      Et : https://www.politis.fr/articles/2017/03/trumpisation-36395