Littérature et idéologie de la migration : « Le camp des Saints » de Jean Raspail

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  • This Stunningly Racist French Novel Is How Steve Bannon Explains The World | The Huffington Post
    http://www.huffingtonpost.com/entry/steve-bannon-camp-of-the-saints-immigration_us_58b75206e4b0284854b3d

    Stephen Bannon, President Donald Trump’s chief strategist and the driving force behind the administration’s controversial ban on travelers from seven Muslim-majority countries, has a favorite metaphor he uses to describe the largest refugee crisis in human history.

    “It’s been almost a Camp of the Saints-type invasion into Central and then Western and Northern Europe,” he said in October 2015.

    “The whole thing in Europe is all about immigration,” he said in January 2016. “It’s a global issue today — this kind of global Camp of the Saints.”

    “It’s not a migration,” he said later that January. “It’s really an invasion. I call it the Camp of the Saints.”

    "Le Camp des saints est un roman de l’écrivain français Jean Raspail, publié en 1973. Il décrit les supposées conséquences d’une immigration massive sur la civilisation occidentale, la France en particulier.

    Jean-Marc Moura, professeur de littérature francophone et de littérature comparée, explique dans son ouvrage L’Image du tiers-monde dans le roman contemporain que la structure du roman oppose un espace organisé, l’Occident, à ce qu’il décrit comme un « flux énorme et malin venu du Tiers-Monde », et que Jean Raspail nomme les « Barbares » de l’hémisphère Sud. Il prend pour cela en compte les métaphores utilisées par l’écrivain pour les rattacher à un fond iconographique et idéologique : « l’animalité, la noirceur, l’abîme mouvant formé par la foule. »

    L’animalisation des personnages d’immigrés est rattachée aux figures de l’abrutissement, de la puanteur et de l’obscénité. Leurs descriptions relèvent du « symbolisme thériomorphe, archétype du grouillement anarchique et inquiétant ». L’universitaire cite la noirceur liée à la figure de l’immigré, qui renvoie, lui, au « symbolisme nyctomorphe, articulant les différentes images des ténèbres ». Et le triomphe des populations immigrées à la fin du récit doit être rapproché du « symbolisme catamorphe où se développent les images de la descentes aux abîmes »17.

    Jean-Marc Ela et Anne-Sidonie Zoa prolongent cette analyse dans leur ouvrage Fécondité et migrations africaines : les nouveaux enjeux en insistant sur l’antagonisme classique entre Occident et Tiers-Monde, lumière et ténèbres, blancheur et saleté, civilisation et barbarie, qui court dans le roman et qui puise ses racines dans l’évocation de l’Apocalypse, rappelant au passage l’ancienneté de ces fictions où l’immigré est désigné comme l’ennemi" https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Camp_des_saints

    Littérature et idéologie de la migration : « Le camp des Saints » de Jean Raspail [article]
    sem-linkJean-Marc Moura
    Revue européenne des migrations internationales Année 1988
    http://www.persee.fr/doc/remi_0765-0752_1988_num_4_3_1182