Les petits maires rechignent à parrainer les candidats

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  • Les petits maires rechignent à parrainer les candidats
    http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/02/24/les-petits-maires-rechignent-a-parrainer-les-candidats_5084877_4854003.html
    (article du 24/02/17, j’avais pas vu)

    Pierre Méry est en colère. Le maire de Fournols, un village du Puy-de-Dôme, a « l’habitude de dire les choses crûment, comme [il] les pense ». Depuis des semaines, il a été « beaucoup sollicité » par des « petits candidats » qui cherchaient à obtenir son parrainage pour pouvoir espérer se présenter l’élection présidentielle. A chacun, l’élu a donné la même réponse : un « non », clair, net et définitif.

    Il y a cinq ans, M. Méry avait parrainé Marine Le Pen, « pour une question civique » car il ne trouvait pas juste que « quelqu’un qui fait 20 % aux autres élections ne puisse pas se présenter à la présidentielle ». Alors pourquoi, cette année, une telle désaffection ? « C’est vraiment la chienlit, les candidats ne sont que des guignols ! », s’emporte-t-il. Le maire invoque pêle-mêle le manque de considération des politiques nationaux à l’égard des maires ruraux, l’ambition personnelle qui passe avant l’intérêt général. Pierre Méry est tellement énervé qu’il a pris quinze jours de vacances au moment de la présidentielle et ne votera pas.
    […]
    Vanik Berberian, le président de l’association des maires ruraux de France (AMRF), voit cette année apparaître « quelque chose de nouveau » chez ses pairs : « une saturation, une grande lassitude ». Il évoque une sorte de « grève des parrainages » des élus ruraux, lesquels « ne veulent pas s’immiscer dans un jeu politique national qui les navre ».
    […]
    Pour la première fois, cette année, les noms de tous les « parrains » seront publiés, au fur et à mesure de l’arrivée des formulaires au Conseil constitutionnel. Or « les maires ont peur d’être assimilés aux candidats, ils n’ont pas envie d’être interpellés par leurs administrés, de se voir poser une étiquette », explique Sylvie Najotte, élue de Montigny-les-Vaucouleurs (Meuse) et présidente de l’association des maires ruraux dans ce département. Elle a choisi de parrainer la candidate de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud mais voit beaucoup de ses collègues déboussolés, dégoûtés, en proie « à un certain ras-le-bol des politiques ».

    Christophe Petit, maire de Lestards (Corrèze), a été « échaudé » par une précédente expérience. « En 2002, j’ai parrainé Corinne Lepage. J’aurais aimé avoir une lettre de remerciement, un coup de fil. Mais rien. » Jusqu’à ce que, cinq ans plus tard, des membres de l’équipe de la même candidate le sollicitent à nouveau. « Ils n’ont pas été déçus du voyage, je les ai gentiment renvoyés dans leurs buts. »

    • Parrainages : la publicité sur les signatures suscite la colère des maires
      http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/03/10/35003-20170310ARTFIG00306-la-publicite-sur-les-signatures-suscite-la-colere

      Quelle que soit leur sensibilité politique, les maires ruraux se plaignent d’un manque de considération de la classe politique à leur égard et estiment que la ruralité n’est reconnue qu’au moment des élections.

      De nombreux maires ruraux ont décidé d’exprimer leur ras-le-bol, voire leur détresse, en faisant la grève des parrainages. « Nous sommes attractifs une fois tous les cinq ans. Les candidats à la présidentielle réclament notre signature, mais ils ne veulent pas comprendre qu’on va mal, qu’on a la tête dans le guidon et qu’on est en danger. » Ce sont les propos de Marie-Antoinette Métral, maire divers droite de Saint-Sigismond, une commune de 624 habitants en Haute-Savoie, qui souligne qu’elle a été réélue maire à trois reprises au premier tour.

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