L’interview complaisante dans l’Humanité de Kamel Daoud, le chouchou de BHL

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    On n’attend pas du quotidien l’Humanité une sympathie particulière pour les arabes et autres musulmans. La période de la Guerre d’Algérie a laissé des traces. Ce temps où des militants du Parti Communiste, quelques courageux, bravant les consignes de leur journal se plaçaient en rupture, et devenaient porteurs de valises. Ou mieux encore, comme Fernand Iveton le guillotiné de Mitterrand, des martyrs. Soixante années plus tard, l’arabe et le musulman a toujours de la difficulté à trouver une juste place dans l’Humanité en particulier et dans l’humanité en général. La preuve de ce que j’avance est à portée de main. Le 24 février, ce journal qui a perdu en route et le marteau et la faucille, vient de publier un long entretien avec Kamel Daoud, le journaliste-écrivain algérien qui éprouve une profonde haine, assumée, pour les arabes et les musulmans. Pourquoi pas ? La parole est libre. Dans ce cas, le devoir de celui qui pose les questions, s’il est vraiment journaliste, est de les formuler toutes, donc les plus gênantes, cruelles ou dérangeantes. Des qualités totalement absentes de l’entretien donné par Daoud à l’Huma.

    Le prototype de la bonne question aurait été celui-ci : « Aujourd’hui que vous êtes le chouchou de BHL et de ses amis, que vous avez trouvé refuge chez le milliardaire François Pinault, que vous êtes aussi adulé par les Zemmour, Finkielkraut et Bruckner, que répondez-vous à ceux qui vous accusent de « tirer sur vos frères », d’être un « néo harki » » ? Voilà une réponse que nous aurions aimé lire. En place de cette longue séance de brosse à reluire, pure soie, où le penseur libéré était brillant car bien astiqué sur papier Huma. Pour ceux qui ont échappé au tsunami Daoud, déclenché par les nouveaux réactionnaires de Saint-Germain-des-Prés, un petit résumé s’impose.

    Après avoir été lui-même un musulman du genre intégriste, donc BCG, Daoud a jeté Barbe, Claquette et Gandoura pour s’affirmer laïque, donc BCBG. C’est son droit. Et, comme jadis Renan le fit pour le catholicisme, Daoud va s’auto alimenter d’une haine de l’islam. Puis, pour faire mesure, de tous les arabes. On pourrait parler de haine de soi, de la nécessité urgente d’une psychanalyse, mais bon, Daoud n’est pas un névrosé, mais on nous le dit, un « libéré ». Vous aurez remarqué que dans notre monde tel qu’il est, tout auteur qui crache sur « l’arabo-musulman » entre illico dans le sérail de ceux qui ont eu « le courage de surmonter les tabous, de briser le plafond de verre ».

    Un statut qui, en bas morceaux, part des Sifaoui et Chalghoumi, pour devenir des Daoud, Finkielkraut, Zemmour, Bruckner, Houellebecq en haut de la bête, près du filet et de l’aloyau. Prenez l’un de ceux-là, mettez-les devant une caméra ou un micro, ils ne disent rien d’autre que la vérité. Toujours. Ces courageux cracheurs font du bien à la vérité. Ils sont autant de Saint Jean Bouche d’Or. Alors que ceux qui les critiquent ne sont que de minables « islamo-gauchistes », variété peu à la mode, y compris aux neurones des penseurs de l’Humanité.

    Car, quand même ! Quand même ! La monstruosité raciste est là, même si Daoud et ses sponsors souhaitent que l’on oublie cet épisode. Au lendemain des soi-disant « viols de Cologne », notre Daoud sort son Bic pour nous régaler de ces mots humanistes et nuancés, que voici : « Mais comment pourrait-on imaginer être agressée en pleine ville par un troupeau de bêtes sauvages sans que personne n’intervienne ? […]. On assiste à un choc des cultures : d’un côté des pays où les femmes sont cachées, voilées, confinées au foyer. Et de l’autre une culture où les femmes sont libres, les cheveux au vent, fières de leur corps et de leur indépendance […]. En agressant ces femmes libres et fières, n’est-ce pas en partie les valeurs occidentales qu’on agresse ? »…« L’Autre vient de ce vaste univers douloureux et affreux que sont la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme, au corps et au désir. L’accueillir n’est pas le guérir. Le rapport à la femme est le nœud gordien, le second dans le monde d’Allah. La femme est niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée ». Dix-neuf universitaires courageux, toujours dans Le Monde, ont eu le courage de protester de cette immondice. Pour ne recueillir que des quolibets, des noms d’oiseaux qui vont si bien aux « ringards ». Saluons-les.

    Face aux bonnes causes, aux urgences, vous avez observé que les « grands » journaux du « monde libre » -celui de l’OTAN- ouvrent leurs colonnes aux fabricants de vérité. Outre « Le Monde », sur le scandale des « viols musulmans » de Cologne, c’est sans peine que Kamel Daoud frappe dans les pages du New York Times. Voici un extrait de sa seconde salve :

    « L’une des grandes misères d’une bonne partie du monde dit “arabe”, et du monde musulman en général, est son rapport maladif à la femme » ;

    « Dans certains endroits, on la [la femme] voile, on la lapide, on la tue ; au minimum, on lui reproche de semer le désordre dans la société idéale » ;

    « Le couple n’est plus un espace d’intimité, mais une préoccupation du groupe. Il en résulte une misère sexuelle qui mène à l’absurde ou l’hystérique » ;

    « Dans certaines terres d’Allah, la guerre à la femme et au couple prend des airs d’inquisition » ;

    « [Dans certaines terres d’Allah] on fantasme ailleurs, soit sur l’impudeur et la luxure de l’Occident, soit sur le paradis musulman et ses vierges » ;

    « Le sexe est partout. Et surtout après la mort »…

    Au directeur de l’Humanité cette prose semble convenable… Utile pour secouer le carcan archaïque et réactionnaire qui fige le monde arabo-musulman comme dans un plâtre… Dans tout ça, rien de raciste. Pas une virgule.

    Mais à quoi bon se livrer à une analyse de texte, à triturer la sémantique ? Tout cela est inutile car l’Humanité, comme la presse bien-pensante, ignore l’axiome : les « viols musulmans de Cologne » n’ont jamais existé. Petit à petit la vérité accouche d’un monstre, et le trivial quotidien Bild Zeitung s’est lui-même excusé : tout ce drame, cette affaire de viols en Allemagne, commis par des « migrants, essentiellement maghrébins », n’est qu’une rumeur montée au fouet. Le tout sous la poigne de groupes fascistes allemands, avec l’aide de policiers et de journalistes bienveillants. Et pour les journées d’injures répétées, on a le devoir d’écrire à Pujadas, à TF1 et tous autres afin de les contraindre à un grand pardon. Donc, c’est un mensonge qui a servi de carburant au camion poubelle de Daoud.

    Mais cet écrivain-journaliste est si universel que l’on doit élargir le spectre, et un peu mieux le passer aux rayons X. Lire par exemple ce qu’il a publié sur le drame des Palestiniens… Et c’est équipé de gants de ménage que je vous livre la généreuse pensée « daoudienne » qui, bien sûr et comme toujours, parle de lui :

    « Non, le chroniqueur n’est pas « solidaire » de la Palestine. […] Non donc à la « solidarité » par conditionnement religieux et « nationaliste ». […] La « solidarité » qui se juche sur l’histoire d’un peuple malmené et presque sans terre au nom de la haine de l’autre. Cette « solidarité » concomitante que le chroniqueur a vomie dans les écoles, les manuels scolaires, les chants et l’arabisme et l’unanimisme religieux. […] Le drame palestinien a été « arabisé » et islamisé à outrance au point où maintenant le reste de l’humanité peut se sentir débarrassé du poids de cette peine. C’est une affaire « arabe » et de musulmans. Cette solidarité qui a transformé un drame de colonisation entre clashs de religions, de haines et d’antiques mythologies exclusives. Cette solidarité VIP que le chroniqueur ne veut pas endosser, ni faire sienne. »…« Le monde dit « arabe » est le poids mort du reste de l’humanité. Comment alors prétendre aider la Palestine avec des pays faibles, corrompus, ignorants, sans capitaux de savoir et de puissance, sans effet sur le monde, sans créateurs ni libertés ? Comment peut-on se permettre la vanité de la « solidarité » alors qu’on n’est pas capable de jouer le jeu des démocraties : avoir des élus juifs « chez nous », comme il y a des élus arabes « chez eux », présenter des condoléances pour leurs morts alors que des Israéliens présentent des condoléances pour le jeune Palestiniens brûlé vif, se dire sensible aux enfants morts alors qu’on n’est même pas sensible à l’humanité. »

    La philosophie est tirée, ne reste plus qu’à la boire. Ce qu’a fait avec délectation l’Humanité dans des verres en cristal offerts par BHL. Santé.

    par Jacques-Marie Bourget

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