Macron devant Le Pen, qui fait peur aux Français

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    • C’est assez comique – ou pas, d’ailleurs – de voir le petit topo graphique de Decodex : tout cela était déjà parfaitement établi lors du premier tour de la présidentielle de 2002…

      Sinon, le rapport d’Harris Interactive donne un intervalle de confiance à 95% de ±0,7% (c’est la partie encadrée en bas du tableau de la p. 4 du ppt). Note que ce calcul ne s’applique pas à ce sondage puisqu’il n’est pas issu d’un tirage aléatoire de l’échantillon mais constitué «  en ligne, par la méthode des quotas  ». L’usage veut qu’on accepte cette valeur (essentiellement parce qu’elle est facile à calculer…)

      Sinon (bis), il faut aussi tenir compte de leur remarque :

      Néanmoins, notons à ce stade une importante volatilité des électorats :

      En clair, actuellement ils sont dans un mouchoir de poche et ça change tout le temps…

    • Pas de marge d’erreur parce que ça ne s’applique pas.

      Par ailleurs, la cuisine est un art et un métier.

      Ce n’est pas forcément parce qu’un sondage relève de la cuisine (par opposition au « scientifique »(^1) que constitue la méthode aléatoire) que le résultat est de la tambouille infecte.

      Les « chiffres en amont » ont besoin d’être cuisinés, bruts, ils sont potentiellement toxiques.

      Les instituts connaissent leur métier. Leurs clients ont plus de mal avec l’interprétation des chiffres. Et… oublient totalement que les sondages publiés modifient les choix ultérieurs. Si les sondages du premier tour de la présidentielle 2002 avaient prédits un duel Chirac-Le Pen au second, ils se seraient très certainement encore trompés.

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      (1) scientifique signifie
      – que l’on peut démontrer que l’estimateur est sans biais, c’est-à-dire qu’en moyenne le résultat fourni par la méthode est le bon. Ce qui ne garantit en rien que le résultat fourni sur cet échantillon-là précisément est bon
      – que l’on peut estimer le nombre de fois en moyenne où la méthode « se trompe ». Idem, ceci ne nous dit pas si cet échantillon précis fait partie des 95% ou des 5%

      Bref, scientifique signifie que l’on peut estimer la précision de l’estimation. Pour faire cela il faut que la méthode de constitution de l’échantillon soit aléatoire (càd que tous les individus de la population (en gros, les votants participent au tirage avec une probabilité d’appartenance connue a priori)). Ce n’est pas le cas.

    • C’est là qu’intervient le métier (et l’indispensable cuisine…) : ils ont les déclarations précédentes des enquêtés ET les résultats finaux des élections, c’est la base de leurs « redressements ».

      Évidemment, ça suppose que les élections se suivent et se ressemblent et que les comportements déclaratifs ne se modifient pas (trop). Dans le cas contraire, le doigt mouillé (et la connaissance qui va avec) aide beaucoup. Ainsi quand Jean-Marie (2007) a cédé la place à Marine (2012), il a bien fallu réestimer le coefficient de redressement.

      Je pense qu’aujourd’hui, vu la configuration particulièrement opaque de cette édition, ils sont bien embêtés pour redresser. D’où, aussi, l’insistance sur la volatilité des enquêtés (qu’au demeurant on peut appréhender par les questions annexes du genre « êtes-vous certain de votre vote ? »)

      Disclaimer : je ne suis pas sondeur, mais j’ai l’occasion d’en croiser un certain nombre, dont des copains, mais pas récemment.