Pourquoi la vérité nous importe si peu
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Régime de la “post-vérité”, “faits alternatifs”, “fausses nouvelles” (fake news), quel que soit le crédit qu’on accorde à ces notions, force est de constater qu’on est dans un moment historique qui a un petit problème avec les faits et la vérité. On en a parlé mille fois ici, de la fabrication et la diffusion des fausses informations, des algorithmes qui renforcent nos croyances - au détriment de la vérité parfois - etc. Mais demeure quand même une question mystérieuse : pourquoi croit-on à cela ? Pourquoi, même quand les faits nous sont opposés, peut-on continuer à croire et prêcher le faux ? C’est une question fascinante, particulièrement en temps de campagne électorale, et à une époque où les réseaux sociaux nous confrontent sans cesse à une polarisation des avis politiques qui se fait souvent sans aucun souci du fait et où l’expression du doute, ou le désir de complexité, sont battus en brèche. Comment est-ce possible ? Eh bien, il semblerait que la manière dont fonctionne notre cerveau nous pousse à accorder peu d’importance à la vérité, que notre raison ne soit pas développée avec un grand souci du fait. C’est en tout cas ce qu’avancent deux ouvrages de sciences cognitives récemment recensés par le New Yorker.