Pour en finir avec toutes les prisons

https://lenvolee.net

  • « Eux, ils arrivent à quinze, ils te foutent la misère, mais toi, tu es toute seule » : Nine revient sur 19 années de placard – L’envolée
    https://lenvolee.net/eux-ils-arrivent-a-quinze-ils-te-foutent-la-misere-mais-toi-tu-es-toute-se

    Émission de l’Envolée du vendredi 12 janvier 2024

    On diffuse un long et très fort entretien avec Nine, prisonnière #longue_peine et correspondante de longue date de l’Envolée, récemment sortie et qui revient sur ses 19 années de placard pendant lesquelles elle s’est fait trimballée dans les toutes les #prisons_pour_femmes de #France. Elle raconte les décès, les trafics et les violences des matons, des #ERIS et des ELAC, les fouilles abusives, et les #viols et les #violences_sexuelles des surveillants dans le quartier pour femmes des #Baumettes. Mais aussi les solidarités et les révoltes, et toutes les fois où elle s’est battue pour ses codétenues. Pendant toute sa détention, elle n’a jamais arrêté de se bagarrer contre l’administration pénitentiaire qui lui a fait payer très cher. Elle décrit aussi les façons dont la tôle l’a détruite et les séquelles qu’elle découvre depuis sa sortie il y a quelques mois.

    « J’ai pris grave. Pour prendre 51 CRI au total, c’est qu’ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère ! Les Elac m’ont massacrée pour me sortir du QD alors que le téléphone ne m’appartenait pas. Donc oui, ils sont rentrés, à quinze. Et les Eris, et les Elac, à coup de pieds, le plastique dans la gueule, plaquée contre le mur, menottée, tirée comme un chien par les menottes, comme une merde, à éclater mon bras, etc. Mon doigt en charpente, le dos éclaté, la bouche qui coule du sang. Il te prend le crâne et il te plaque boum ! la tête contre le mur, tu crois quoi ? C’est gratuit ? Après il faut apprécier ces gens-là ? Moi je peux pas. »

    « Taper dans les barreaux collectivement c’est pas illégal, puisqu’il faudrait une caméra qui filme tout le monde. Sauf que tout le monde met un rideau de l’autre côté de la fenêtre et tes barreaux sont à l’intérieur. Tu prends ta casserole et bim bim bam ! Je te garantis que quand c’est 200 femmes qui le font, ah ça fait du bruit ! Les voisins ils sont contents hein ! Ça commence à 20h, ça finit à minuit. »

    https://www.mediafire.com/file_premium/zyoudwhih3ma7c0/lenvolee-24-01-12.mp3


    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières.
    #lenvolée

  • Procès d’« activistes d’ultragauche » : le parquet requiert entre deux et six années de prison – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/proces-dactivistes-dultragauche-le-parquet-requiert-entre-deux-et-six-ann

    Celui-ci s’inquiète aussi d’avoir retrouvé des fascicules prônant la violence politique lors de perquisitions chez les prévenus, ou que ces derniers utilisent des applications et des logiciels tels Signal ou Tor .

    Opposez-vous à Chat Control ! – Framablog
    https://framablog.org/2023/10/25/opposez-vous-a-chat-control

    Avec Chat Control, les autorités publiques seront autorisées à scanner, analyser et lire automatiquement les contenus des communications privées en ligne de tous les utilisateur·ices. Cela se fera via une contrainte sur les fournisseurs de chat tels que Signal, Threema, Telegram, Skype, etc, soit par ce qu’on appelle une analyse côté client (Client Side Scanning). Les messages et les images seraient alors lus directement sur les terminaux ou les dispositifs de stockage des utilisateur·ices. Et cela avant même qu’ils soient envoyés sous format chiffré ou après leur réception, une fois déchiffrés.

    • Anniversaire de Ban Public... et 20 ans après ?
      https://banpublic.org/20ans

      En 2020, l’association Ban Public fêtait ses 20 ans. A cette occasion, plutôt que de célébrer sa propre existence, Ban Public a souhaité que ce moment soit l’occasion de faire une rétrospective des 20 dernières années de la « Prison » en France afin d’en faire ressortir des éléments factuels et d’en tirer des pistes d’amélioration pour le futur.

      Huit thèmes seront abordés successivement avant une restitution finale à l’hiver 2022 ouvrant sur des pistes concrètes d’action issues de ces journées d’échanges participatifs.

    • Procès d’« activistes d’ultragauche » : le parquet requiert entre deux et six années de prison
      https://www.liberation.fr/societe/police-justice/proces-dactivistes-dultragauche-le-parquet-requiert-entre-deux-et-six-ann

      Deux ans de prison avec sursis simple contre Loïc M., trois ans dont deux avec sursis probatoire contre Manuel H., trois ans avec sursis probatoire contre Camille B. et Bastien A., quatre ans dont trois avec sursis contre William D. et cinq ans dont quatre avec sursis contre Simon G. Reste, enfin, Florian D., contre qui la procureure a requis six ans ferme avec mandat de dépôt . Ce dernier, qui a combattu aux côtés des Kurdes contre Daesh en 2017, est présenté par l’accusation comme le « leader charismatique » du « groupe ». Il est en tout cas, de fait, le dénominateur commun d’un ensemble de personnes qui ne se connaissaient pas toutes entre elles avant leur interpellation. Le parquet a aussi requis des amendes et des interdictions de détenir ou posséder une arme à l’encontre des prévenus.

  • [L’Envolée] émission du 10/09/23 : un des co-accusé.es du 8.12 raconte sa détention provisoire et leur procès à venir en octobre- Comités 8/12
    https://soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org/post/2023/09/12/lenvolee-emission-du-10-09-23-un-des-co-accuse-es-du-8-12-raconte-sa-detention-provisoire-et-leur-proces-a-venir-en-octobre

    Choc carcéral, solidarités à l’intérieur, l’humour qui fait tenir, paranoïa liée à l’instruction antiterroriste… Manu raconte. à écouter ici : https://lenvolee.net/un-des-co-accuse%c2%b7es-du-8-12-raconte-sa-detention-provisoire-et-leur-p @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • COMMENT RESTER CALME QUAND LA POLICE NOUS NARGUE ENCORE EN PLEIN DEUIL – #lenvolée
    https://lenvolee.net/comment-rester-calme-quand-la-police-nous-nargue-encore-en-plein-deuil

    Cri du cœur d’une habitante des quartiers populaires

    Se faire insulter ou salir, frapper ou humilier, mourir d’une balle dans la tête ou étouffé... Voilà le lot de nos jeunes dans les quartiers. Nous, parents, grands frères, grandes sœurs à qui on demande aujourd’hui de faire des appels aux calme, nous avons tenté de dénoncer tout ça il y a dix-huit ans déjà, après la mort de Zied et Bouna, morts d’avoir été poursuivis par les flics. Ce que nous ressentions dans nos corps, c’étaient toutes les humiliations qui font mal au ventre, les contrôles perpétuels qui dérapent à tous les coups… et toutes les vies volées.

    Notre colère s’est exprimée de la même façon : des voitures brûlées, des pillages… C’était un prêté pour un rendu – même pas une vengeance à la mesure de notre douleur. Face à l’incompréhension d’une société qui nous traitait comme des laissés-pour-compte, des vauriens, c’était le moyen de se faire entendre. Nous sommes habitués dès notre plus jeune âge à être violentés par la police, la justice, l’omertà, et l’aveuglement volontaire des politiciens ; mais comment rester calme quand un ou une d’entre nous meurt dans la plus totale indifférence, quand des preuves disparaissent des dossiers et que la police nous nargue encore en plein deuil pendant nos marches blanches ?

    Tout ça a été dénoncé à l’infini par des associations et des familles en colère, mais rien ! Non, rien contre les vrais bourreaux ! Des médailles distribuées aux policiers comme des bonbons, des mutations, des félicitations… bref un permis de tuer. En voyant ça à la télé, comment ne pas être en colère, comment ne pas se sentir aculés ? Toute la france est descendue dans la rue contre la réforme des retraites, mais elle s’est heurtée au mépris du gouvernement. Maintenant que ça pète, on voit bien qu’y a que le scandale qui fait parler des quartiers et de ce qu’il s’y passe ; mais derrière c’est le RAID, le GIGN et les blindés.

    Pourquoi piller les magasins ? Le RSA est censé nous tenir au calme en nous menaçant de nous le retirer à la moindre petite résistance… mais il est bouffé par l’inflation ! Alors on se sert ! Ces enfants voient leur maman ou leur papa bosser comme des chiens à nettoyer la crasse de bourgeois qui leur crachent à la gueule ! Ils t’embauchent à 1 300 euros par mois pour un taf qu’ils ne voudraient faire pour rien au monde et il faudrait être reconnaissants…

    Aujourd’hui c’est nos enfants qui vivent ça et qui se battent dans la rue – comment ça se fait ? Pourquoi toujours le même schéma, des années après ? Elles sont là, les vraies questions auxquelles il faut répondre ! Et pas par la répression, comme à chaque fois ! Vous allez leur demander d’arrêter, de tendre l’autre joue ? Alors on incrimine les parents, on dit que c’est de leur faute ; on menace, et encore une fois ça passe par le chantage et la peur ; mais n’oubliez pas nous étions déjà là en 2005.

  • À Bobigny, des dizaines de jeunes écopent de peines de prison ferme - Bondy Blog
    https://www.bondyblog.fr/societe/a-bobigny-des-dizaines-de-jeunes-ecopent-de-peines-de-prison-ferme

    Au lendemain d’une quatrième nuit de heurts à la suite de la mort de Nahel, le ministère de la Justice appelle à une extrême fermeté. Quitte à requérir des peines de prisons ferme à l’encontre de dizaines de très jeunes interpellés. Reportage au tribunal de Bobigny, samedi.

    sur @la_sellette
    https://lasellette.org/reprimer-la-contestation

    L’usage de la procédure de #comparution_immédiate pour réprimer la colère n’est pas nouveau. À cet égard, l’automne 2005 marque un tournant. Le 27 octobre 2005, Zyed Benna et Bouna Traoré trouvent la mort à Clichy-sous-Bois en voulant échapper à la police. C’est le début d’un véritable soulèvement des #quartiers_populaires en France. S’ensuivent vingt-deux jours de révolte, qui font l’objet d’une surenchère politique et médiatique célébrant la réactivité de l’appareil répressif. Le ministre de la Justice Pascal Clément communique tous les jours sur le traitement judiciaire des émeutiers. Le 9 novembre, en visite au tribunal d’Évry, il demande aux magistrat⋅es de recourir à la comparution immédiate, mais surtout d’avoir une « politique de communication dynamique » : « Je souhaite que les décisions les plus emblématiques, soit parce qu’elles sont sévères, soit parce qu’elles concernent des faits qui ont marqué nos concitoyens, soient systématiquement portées à la connaissance des médias et des élus. »

  • Manif devant la prison de Bourg-en-Bresse samedi 10 juin
    https://ricochets.cc/Manif-devant-la-prison-de-Bourg-en-Bresse-samedi-10-juin.html

    Après une mobilisation énorme de leurs proches, un soutien par lettres et appels à la prison, une manifestation samedi 3 juin, nouvel appel à manifester devant la prison de Bourg-en-Bresse ce samedi 10 juin à 16h. Mohamed a été transféré, mais Brice est toujours à Bourg, placé au mitard malgré son état de santé.https://lenvolee.net/soutien-a-moha... #Les_Articles

    / #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire

    https://lenvolee.net/soutien-a-mohamed-et-a-sa-compagne
    https://lenvolee.net/lettre-de-kemi-contre-le-racisme-de-letat-francais-un-prisonnier-tabasse-a
    https://www.lavoixdelain.fr/actualite-51750-deux-familles-de-detenus-manifestent-devant-le-centre-p

  • « En censurant le journal “L’Envolée”, l’administration pénitentiaire étouffe un peu plus la parole des personnes enfermées »
    https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2023/03/19/en-censurant-le-journal-l-envolee-l-administration-penitentiaire-etouffe-un-

    Le journal est l’objet de censures répétées de la part de l’administration pénitentiaire, s’insurge, dans une tribune au « Monde », un collectif de huit signataires, dont le président de la Ligue des droits de l’homme et la présidente du Syndicat des avocats de France, voulant empêcher les « oubliettes modernes » de se refermer sur les prisonniers.

    Fin janvier 2023, pour la troisième fois en deux ans, le ministère de la justice a interdit la diffusion en détention d’un numéro du journal L’Envolée (le n° 56), et a saisi des exemplaires dans les cellules des personnes abonnées. Dans une note au personnel, il s’inquiétait de la gratuité du journal et de sa « large diffusion », susceptible d’avoir « un retentissement important auprès des personnes détenues », et citait des passages dénonçant le caractère mortifère de la prison.

    L’Envolée publie depuis vingt ans des lettres de prisonniers et de prisonnières qui dénoncent le sort qui leur est fait dans la continuité du Comité d’action des prisonniers des années 1970, pour désinvisibiliser le monde carcéral et remettre en cause la pertinence de son existence. En janvier 2021, le ministère interdisait la diffusion du numéro 52 de L’Envolée dans toutes les prisons, en raison d’un dossier consacré aux décès suspects de plusieurs personnes détenues. Nos organisations soulignaient alors (« Violences pénitentiaires : l’omerta doit prendre fin ! », Mediapart le Club, 18 mars 2021) que « cette interdiction ne saurait occulter le problème de fond dénoncé par le journal : les violences commises par des agents de l’administration pénitentiaire sur des personnes détenues sont une réalité désormais largement documentée, tout comme les rouages institutionnels permettant qu’elles se perpétuent ».

    Au printemps 2022, à l’insu de la directrice de publication, une note interne de la direction de l’administration pénitentiaire (AP) interdisait la lecture du numéro 55 à tous les prisonniers en raison de « propos diffamatoires à l’égard de l’AP » – sans que ces propos n’aient été condamnés pénalement.

    Le récit d’un homicide volontaire n’a pas plu

    L’article rendait compte du procès de sept surveillants au tribunal de La Rochelle en novembre 2021 à la suite du décès de Sambaly Diabaté. Ce prisonnier de la centrale de Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime) est mort étouffé après avoir été bâillonné et longuement maintenu au sol par plusieurs surveillants. La note s’offusquait de « propos alléguant que l’administration pénitentiaire enseigne à ses personnels des gestes professionnels portant atteinte à la dignité de la personne humaine, qualifiés par l’auteur de l’article d’“arsenal habituel” et d’“horreur tellement banale et généralisée” ».

    Ce qui paraissait diffamatoire à l’AP, c’était d’affirmer que certains des gestes qui ont tué M. Diabaté (étranglement, placage ventral, pliage, usage de bâillon, transport menotté à l’horizontale) étaient pratiqués et transmis à des surveillants, même s’ils sont officiellement interdits. Pourtant, ce n’est pas L’Envolée qui le relevait, mais les surveillants eux-mêmes à la barre : « On a fait comme d’habitude. A Fleury-Mérogis, j’ai vu cette méthode pratiquée dix, quinze fois », déclarait un surveillant à propos du transport à l’horizontale. Un autre confirmait que cette pratique était usuelle dans l’établissement francilien. « C’est une intervention comme j’en ai vu d’autres », dira un troisième. « J’ai pratiqué facilement une douzaine de fois la position allongée dans le camion », confirmera un quatrième.

    A la question : « Avez-vous déjà vu ce genre de transfert ? », un gradé répondait : « Oui, on l’a fait à la [prison de la] Santé. » Et le bâillon ? « C’est interdit, mais avant c’était autorisé, et c’était il n’y a pas longtemps ». « Il y a des usages qui ne sont pas en cohérence avec les textes », résumait la directrice de la centrale de l’époque. Avant le procès, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté avait par ailleurs rapporté, à l’occasion d’une visite en 2017 au centre pénitentiaire de Rennes-Vezin, « les dénonciations d’une pratique dénommée par des professionnels comme “la technique de Fleury-Mérogis”, qui consiste, quand un récalcitrant a été conduit dans une cellule disciplinaire, à le placer sous le lit après lui avoir retiré ses vêtements, sous prétexte de “sécuriser” le retrait des surveillants de cet espace étroit ».

    Faire pression sur les personnes détenues abonnées

    Si l’on ne peut parler d’« horreur tellement banale », quels mots employer ? Pourquoi les prisonniers ne pourraient-ils pas lire cette vérité dans L’Envolée ? Le ministère craint-il que la violence structurelle de la prison – officiellement établie et assumée lors de ce procès – finisse par être vraiment reconnue ? La principale conséquence de ces interdictions à répétition, c’est de faire pression sur les personnes abonnées au journal : certaines ont vu leur cellule fouillée et ont été menacées d’une sanction disciplinaire, ce qui les dissuade de le recevoir, et plus encore de lui écrire.

    En censurant L’Envolée, l’administration pénitentiaire étouffe un peu plus la parole des personnes enfermées. Au-delà des phrases visées, ce qui lui semble inadmissible, c’est l’existence même d’un outil au service de celles et de ceux qui sont déjà privés du droit de s’organiser, de contester et de parler publiquement. Or, nous considérons qu’il est plus important que jamais de s’opposer à la déshumanisation des personnes prisonnières et de leurs proches, de leur manifester de la sympathie et d’empêcher les oubliettes modernes de se refermer sur eux.

    A l’heure où l’hostilité d’une bonne partie de la presse et du champ politique ne cesse de grandir contre les prisonniers et les prisonnières, il s’agit d’empêcher notre société de se refermer complètement. Plus que jamais, les dénonciations, analyses et luttes sociales en prison nous concernent entièrement. La prison reste un angle mort de notre société ; il est essentiel de permettre au plus grand nombre d’entendre la voix des personnes concernées ! Notre liberté en dépend.

    Signataires : Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme ; Juliette Chapelle, présidente de l’association Avocats pour la défense des droits des détenus (A3D) ; Benoît David, président de Ban public, association pour la communication sur les prisons et l’incarcération en Europe ; Claire Dujardin, présidente du Syndicat des avocats de France ; Camille Gourdeau, présidente de la Fédération des associations de solidarité avec tou.te.s les immigré.e.s ; Ingrid Leys, directrice de publication du journal L’Envolée ; Matthieu Quinquis, président de l’Observatoire international des prisons-section française ; Nathalie Seff, déléguée générale de la section française de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture.

  • Justice. Prisons : "110 € par jour par détenu, c’est très cher pour fabriquer de la récidive"
    https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2022/11/12/prisons-110-par-jour-par-detenu-c-est-tres-cher-pour-fabriquer-de-la-rec

    ❝Cellules qui débordent, cafards qui pullulent... Alors que la France est en passe d’établir un nouveau record du nombre de détenus, la contrôleure des prisons Dominique Simonnot exhorte le gouvernement à « affronter la réalité » carcérale et « agir » contre la surpopulation.

    Nommée contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) il y a deux ans, l’ancienne journaliste du Canard enchaîné a, au gré de visites de contrôle, pu constater le « cauchemar » de la situation actuelle.

    A son arrivée à la tête de l’autorité indépendante, vigie des droits fondamentaux, les prisons étaient occupées à 100,7%, avec quelque 61 100 détenus pour 60 650 places.

    Elles comptent désormais, selon les derniers chiffres officiels, 72.350 détenus, 2 053 matelas posés à même le sol, et le taux d’occupation atteint 119,2% en moyenne.

    A la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan, occupée à plus de 200%, « j’ai vu des gens à trois par cellule avec 0,8 m2 d’espace vital par être humain », décrit Dominique Simonnot. La nuit, le troisième détenu dort par terre et se sert d’une porte pour y poser son matelas afin de ne « pas respirer des petits cafards au milieu de la poussière », explique-t-elle.

    « Gradignan, c’est quand même une prison où les surveillants nous ont dit "moi (si j’étais) détenu, je ne rentrerais pas dans les cellules", nous ont parlé de leur détresse. Et où les détenus répondent "il faut les comprendre, ils sont à bout, on est trop" », souligne encore la contrôleure générale.

    Après cette visite, le CGLPL a adressé en juillet des recommandations en urgence dénonçant des conditions « inhumaines » de détention, mais son avis n’est pas contraignant.

    A chaque prison épinglée par l’autorité indépendante, il est répondu « "ne vous inquiétez pas, une nouvelle prison va sortir de terre" ». Mais cette « course à la construction est sans fin et les détenus ne peuvent attendre dans ces conditions », tempête Dominique Simonnot.

    « Mise en danger »

    A la maison d’arrêt de Fresnes, où l’Etat est condamné à effectuer d’importants travaux de rénovation et qui a fait la « une » de l’actualité cet été pour une course de karting, Dominique Simonnot a vu un détenu « le dos constellé de boutons » de punaises de lit.

    Elle ne compte plus les courriers de prisonniers qui ne vont plus aux toilettes par manque d’intimité et « qui frôlent l’occlusion » intestinale. Ni ceux témoignant des « hurlements » la nuit d’un codétenu atteint de troubles mentaux. Ou du cas d’un homme qui s’est pendu et qu’on doit décrocher.

    « Les gens doivent être punis, mais la punition ça ne peut pas être d’entasser des gens comme des poulets de batterie », s’insurge la contrôleure générale. « Quand un ascenseur est prévu pour huit, on n’a jamais entendu "vous pouvez monter à seize" ! »

    Ses prises de parole dans des tribunes ou les médias ont pu agacer, notamment des juges. A l’Assemblée nationale, une députée RN a critiqué son idéologie « gauchisante » et « laxiste ».

    « Si être angéliste et gauchiste, c’est regarder en face la réalité, moi j’appelle ça pragmatique », rétorque Dominique Simonnot.

    Aucunement « découragée », cette promotrice d’une régulation carcérale inscrite dans la loi voit même une « note d’espoir » dans la multiplication des partisans, dont des hauts magistrats, d’un mécanisme contraignant dès qu’un établissement atteint les 100% d’occupation.

    Au gouvernement maintenant de « faire preuve de courage politique » en portant cette inscription dans la loi, dit-elle. « C’est du cynisme de ne pas remédier à la réalité telle qu’elle est », estime la contrôleure générale.

    « Et c’est détourner les yeux d’un problème dont on tient les solutions, mais quoi, on redoute que ça indispose certains ? Mais gouverner, c’est être courageux ! », assène-t-elle.

    « C’est même un calcul économique intelligent. 110 € par jour par détenu, c’est très cher pour fabriquer de la récidive », tacle Dominique Simonnot.

    #prison

    • Six surveillants condamnés pour avoir violenté un détenu de la prison de Sequedin.
      https://www.ouest-france.fr/societe/prison/six-surveillants-condamnes-pour-avoir-violente-un-detenu-de-la-prison-d

      Des peines allant jusqu’à un an de prison avec sursis ont été prononcées jeudi 10 novembre 2022 par le tribunal correctionnel de Lille contre six gardiens de prison pour « des violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique » sur un détenu d’une maison d’arrêt du Nord.

      Deux des prévenus ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à deux ans de suspension de l’administration pénitentiaire, les quatre autres à six mois de prison avec sursis et un an de suspension de l’administration pénitentiaire.

      Ces gardiens, employés à la prison de Sequedin près de Lille, avaient été placés en garde à vue le 27 septembre, sur la base d’une plainte d’un prisonnier, puis sous contrôle judiciaire.

      Le parquet avait requis six mois de prison pour cinq d’entre eux, et huit mois pour le premier surveillant, responsable de l’équipe, ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique pour tous.

      Au cours de l’audience, le 13 octobre, ces six hommes, âgés de 30 à 44 ans, avaient reconnu les faits, qui s’étaient produits le 3 janvier dernier, quand ils étaient intervenus pour un tapage dans une cellule.

      Sous mandat de dépôt dans le cadre d’une enquête pour trafic de stupéfiants, le prévenu plaignant avait été découvert nu sous la douche, avec une poêle dans la main, en train d’insulter son codétenu. La scène avait été filmée par les caméras de vidéosurveillance de la prison.

      Diffusé durant l’audience en octobre, l’enregistrement montre les surveillants sortir le détenu de sa cellule, puis le menotter, les mains dans le dos, entièrement nu, avant de le traîner sur le sol sur quelques mètres.

      Pendant ce transfert de plusieurs minutes, il subira des violences, notamment un taquet derrière la tête qui le fait chuter ou encore des coups de pied. La vidéo montre également la victime jetée nue dans une flaque d’eau, au milieu d’une cour humide, juste avant d’être amenée dans le quartier disciplinaire.

      Le prévenu violenté s’était vu délivrer une incapacité de travail inférieure à sept jours.

      #violences_pénitentiaires

    • Traitements inhumains et dégradants à la prison de Bordeaux-Gradignan : la spectaculaire dérobade du Conseil d’État
      https://oip.org/communique/traitements-inhumains-et-degradants-a-la-prison-de-bordeaux-gradignan-la-specta

      Par une décision du 10 novembre 2022, le Conseil d’Etat a rejeté, sans audience, la requête formée par l’OIP, l’Ordre des avocats du Barreaux de #Bordeaux, le SAF et l’A3D à propos du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. En dépit des conditions de détention inhumaines et dégradantes dans cet établissement notoirement insalubre et surpeuplé, il écarte les demandes d’améliorations réclamées par ces organisations.

      #OIP #CGLPL #surpopulation_carcérale

    • En réalité, le « coût » de revient du prisonnier doit être nettement plus élevé. Apparemment, il est calculé ici en intégrant diverses dépenses (repas, eau, chauffage, frais de personnel) (voir ce lien). Mais il faut en réalité ajouter bien des frais « annexes » ; dont probablement la location des établissements construits sous le régime des partenariats privé/public (compter un bon million d’euros/mois par établissement). Le chiffre de 110 euros/mois comprend-il les seuls personnels « surveillants » (sinon, les effectifs réels de l’administration pénitenciaire et leurs coûts sont bien plus élevés). Il faut ajouter à cela également tous les frais liés à l’aide à la réinsertion (formations, enseignements, etc) dont une partie est prise en charge par l’EN à ma connaissance), et enfin les coûts des soins de santé (même s’ils sont très insuffisants). Il faudrait quantifier également l’apport financier de nombreux bénévoles, qui entre en ligne de compte dans les frais engendrés par ce système aussi coûteux qu’inefficace. Et je dois en oublier...

  • Douce France : Le nombre de détenus atteint un niveau historique en France
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/10/31/le-nombre-de-detenus-atteint-un-niveau-historique-en-france_6147984_3224.htm


    Des détenus dans leur cellule à la prison de Gradignan (Gironde), le 3 octobre 2022. THIBAUD MORITZ / AFP

    Au 1er octobre, les prisons françaises comptaient 72 350 détenus. Un niveau jamais atteint. Plus préoccupant est le rythme auquel la population carcérale progresse. Le solde des entrées et sorties au cours du mois de septembre a été positif de 681. Selon nos informations, cela s’est encore accéléré en octobre, approchant les 200 détenus supplémentaires chaque semaine . Un emballement inquiétant. Contrairement à ses voisins, la France continue d’incarcérer toujours plus et pour des peines de plus en plus longues.

    Depuis le point bas atteint le 1er juin 2020, avec 58 109 personnes détenues au sortir du premier confinement, le nombre de personnes placées en détention par les juges a ainsi bondi de 24,5 %. Une croissance que rien ne permet de corréler avec une évolution démographique ni avec les statistiques du ministère de l’intérieur sur les chiffres de la délinquance ou de la criminalité. La justice est de plus en plus sévère et le développement des peines alternatives à la prison n’y change rien. Comme si les magistrats tentaient, lancés dans cette spirale, de tordre le cou aux clichés évoquant une justice laxiste.

    Le résultat de cette inflation est sans surprise. Le nombre de détenus contraints de dormir sur un matelas au sol, relevé la journée afin de permettre aux autres détenus de descendre des lits superposés, atteint 2 053. C’est 39 % de plus en un an. Des conditions d’entassement dans les cellules sources de tensions entre détenus et avec les surveillants. Car le personnel pénitentiaire ne progresse pas au même rythme, les activités scolaires, culturelles ou sportives non plus.

    #prison #justice

  • « Le vrai scandale, ce n’est pas le karting, mais l’état lamentable de nos prisons », Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.

    C’est l’immense événement de la rentrée ! Non, pas la guerre en Ukraine, ni les feux de forêt, l’eau qui manque partout, ou les pauvres qui dorment à la rue, non, le vrai « scandale » de ces derniers jours est ce jeu organisé à la prison de Fresnes, une des plus vétustes de France, surpeuplée à 144 %. Un jeu nommé « KohLantess », en référence au programme télévisé « Koh Lanta ». Trois équipes – surveillants, détenus, jeunes voisins libres de la ville – s’affrontent autour d’un quiz de culture générale, dans une course en portant des bassines d’eau, puis, d’un côté et de l’autre d’un baquet, pompeusement nommé « piscine », ils tirent sur une corde jusqu’à faire tomber l’adversaire à l’eau.

    Enfin et c’est là tout l’objet du « débat », deux des 1 918 prisonniers de Fresnes (Val-de-Marne) participent dans la cour réaménagée de l’établissement à une course de kart.

    Le « team surveillant » a gagné, chaudement félicité par le « team détenus ». Et le directeur de la prison a distribué – c’était le but de la journée – des chèques venus de dons et de sponsors à trois associations caritatives œuvrant pour les enfants.

    Voilà le drame qui a déclenché une avalanche de déclarations indignées, furieuses, dénonçant des prisons « Club Med », « colonies de vacances », mettant en regard « les enfants qui ne partent pas à la mer » avec « des criminels » qui s’amusent en braillant, « sur le dos de nos impôts ». Une telle hypocrisie, c’est rare ! D’abord parce que cette journée n’a rien coûté aux contribuables, tous les frais ayant été réglés par la société de production. Ensuite, ces réquisitoires viennent d’élus et de responsables politiques qui, connaissant l’état honteux de nos prisons et leur surpopulation encore jamais atteinte dans notre histoire, osent, pour des raisons politiciennes, faire croire à nos concitoyens que la vie carcérale se résume à cette journée. Le vrai scandale, ce n’est pas le karting, mais l’état lamentable de nos prisons.

    Auraient-ils oublié le formidable rapport parlementaire « Prisons, une humiliation pour la République » [https://www.senat.fr/rap/l99-449/l99-4491.pdf], qui, en 2000, avait secoué la France, démontrant la vie affreuse du peuple des cellules. Un grand peuple de 72 000 habitants aujourd’hui entassés dans 60 700 places. Une partie d’entre eux, qui se trouvent dans des maisons d’arrêt (où sont détenus des condamnés à de courtes peines et des prévenus, donc présumés innocents), enfermés en cellule vingt-deux heures sur vingt-quatre, à deux, à trois, parfois même à six ou huit, voient cavaler des punaises de lit qui les piquent, des cafards qui leur galopent sur le corps.

    Les chantres de l’indignation

    Dans leur mauvaise foi, ces coryphées de la bien-pensance ignorent-ils que beaucoup parmi ces prisonniers renoncent à leur unique promenade quotidienne, laissant y partir leurs codétenus, pour se précipiter aux toilettes afin d’y être enfin tranquilles ? Ignorent-ils que 1 860 détenus dorment sur un matelas par terre, contraints de boucher leur nez avec du papier-toilette pour éviter d’aspirer les vermines ? Ignorent-ils qu’il faut attendre des mois pour voir un médecin, un psychiatre ? Des mois encore pour obtenir un travail ou ne jamais l’obtenir ? Et des mois encore pour accéder – ou ne jamais y accéder – à un atelier d’écriture, de théâtre, ou à toute autre activité donnant à apprendre, à savoir, à connaître, à vivre ensemble ? C’est-à-dire à préparer leur sortie, leur retour à la vie en société, afin que, comme le dit la loi, ils sortent meilleurs qu’ils n’y étaient entrés. Ignorent-ils, ces chantres de l’indignation calculée, que des prisonniers en viennent, faute de dentiste, à percer eux-mêmes leur abcès dentaire ?

    Ignorent-ils que des grabataires, des détenus âgés, gravement handicapés, ont été découverts par l’équipe du contrôleur général des lieux de privation de liberté à l’abandon, faute d’aides-soignantes et d’infirmières, baignant dans leurs excréments, incapables de se relever quand ils tombent ? Ignorent-ils que le médecin de la prison appelait à l’aide depuis des années et a fini, écœuré, par démissionner ?

    Savent-ils que plus de cent détenus se suicident chaque année en prison ? Ont-ils vu les rats qui grouillent dans les cours de promenade ? Ignorent-ils que ces conditions lamentables rejaillissent sur la mission des surveillants, devenue épouvantable ? C’est donc cela que ces moralistes nomment « colonies de vacances » ou « Club Med » !

    Chut ! Ni vu ni connu

    Plus sérieusement, et au-delà de son but caritatif, cette journée de Fresnes avait un côté récréatif, certes, mais prévu par la loi selon laquelle « l’administration pénitentiaire doit offrir aux détenus des activités récréatives ». Pourquoi ? Parce que s’amuser quelques minutes, voire quelques heures, au milieu d’une détention si dégradée, participe de la réinsertion.

    Et puisqu’il faut bien répéter l’évidence, à l’exception de quelques-uns, les détenus sont destinés à sortir un jour. Toutes les études le montrent : une sortie préparée, puis accompagnée par les services pénitentiaires d’insertion et de probation, réduit considérablement la récidive. Et s’il est un coût qui doit nous ébranler, c’est celui de 110 euros par jour et par détenu, pour végéter dans les conditions décrites plus haut.

    Qu’avons-nous vu sur cette vidéo de vingt-cinq minutes aujourd’hui supprimée en raison du « scandale » ? Des détenus et des surveillants riant ensemble, heureux que, pour une fois, tout se passe dans une ambiance bon enfant, sans heurts, ni tension, ni violences qui sont, hélas, le lot des journées carcérales.

    En fait, ces images, pour bien faire, auraient dû ne jamais être diffusées. Quelle hypocrisie ! Ainsi ne sont ni filmés ni connus les matchs de boxe, de volley, de football entre surveillants et détenus, les concerts de rap, de rock, ni les sorties en VTT, à escalader, à parcourir la forêt. Mais chut ! Ni vu ni connu, ça n’existe pas… Hypocrisie encore.

    Enfin, comment expliquer que nos voisins allemands, entre autres, réussissent avec vingt millions d’habitants de plus que nous à compter 13 000 détenus de moins, selon Prison Insider ? Parce qu’eux croient en la réinsertion dans les murs, avec de nombreuses activités, festives ou pas, et surtout à la sanction hors les murs, grâce à un taux d’alternatives à l’enfermement largement supérieur au nôtre.
    Que retenir de ce faux scandale du karting à Fresnes ? Sinon qu’il sert à masquer le vrai scandale du ratage total de notre politique pénale et pénitentiaire, et de cette innommable surpopulation carcérale. Pour faire plaisir, il faut donc que les prisonniers souffrent dans leur chair, s’ennuient à crever, et subissent, pour finir, ce qu’il faut bien nommer une forme de châtiment corporel.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/24/dominique-simonnot-le-vrai-scandale-ce-n-est-pas-le-karting-mais-l-etat-lame

    jets privés et jet-skis pour les uns, pas de karting les autres

    #prison

    • @desdetenus, 9:09 PM · 24 août 2022
      https://twitter.com/desdetenus/status/1562517390105378816

      Pas d’eau courante à la prison de Nanterre depuis 11h ce matin. Pas d’eau du robinet, pas de possibilité de tirer la chasse d’eau …

      Update : à 23h38, toujours pas d’eau. Les matons ont distribués quelques bouteilles d’eau aux cellules qui réclamaient de l’eau via les interphones…
      La Fronseee en 2022 🤡

      Update bis : L’eau vient d’être rétablie à 13h10 à la maison d’arrêt de Nanterre.
      Durée de la coupure : 26h15 🤡

    • Derrière Kohlantess, la violence de la prison – L’envolée - 23 Août 2022
      https://lenvolee.net/derriere-kohlantess-la-violence-de-la-prison

      Le tsunami d’extrême droite qui s’est déversé dans les médias et sur les réseaux sociaux au prétexte d’une malheureuse animation à la prison de Fresnes achève de prouver que maintenant qu’il est ministre des prisons, l’ex-avocat Superdupont-Moretti n’assure plus la défense de grand-chose – si ce n’est celle de positions fascistes. Au-delà de cette drague éhontée, il est important de rappeler que les animations telles que « Kohlantess » – et les polémiques qu’elles suscitent – masquent avant tout la violence pénitentiaire et la nature mortifère de la prison.

    • « Le vrai scandale des prisons françaises », par #Didier_Fassin - 27 août 2022
      https://www.nouvelobs.com/societe/20220827.OBS62444/le-vrai-scandale-des-prisons-francaises-par-didier-fassin.html

      Dans ce futur imaginé où le ministre de la Justice bénéficierait de toutes ces informations, il trouverait peut-être des arguments à opposer à celles et ceux qui, par démagogie autant que par ignorance, considèrent qu’on en fait trop pour les prisonniers, plutôt que de les rejoindre dans leur feinte colère contre le supposé laxisme du monde pénitentiaire.

    • Commission des lois en visite à Fresnes : l’envers du décor
      https://oip.org/communique/commission-des-lois-en-visite-a-fresnes-lenvers-du-decor

      Mercredi 17 octobre, la commission des lois se réunira à la maison d’arrêt de Fresnes. Au moment où les députés sont appelés à adopter le projet de loi de finances 2019, ce déplacement inédit contraste avec la réalité des chiffres : la rénovation de cette prison, emblématique de conditions de détention particulièrement indignes, n’est toujours pas à l’ordre du jour.

      Cette visite se veut emblématique. La commission des lois réaffirme ici l’attention qu’elle porte à la question des prisons. Une initiative qui aurait de quoi réjouir si Fresnes n’était pas par ailleurs emblématique de l’inertie des politiques pénitentiaires successives : vétuste, insalubre, surpeuplé, cet établissement est pointé du doigt depuis des années pour ses conditions de détention particulièrement dégradées, a fait l’objet d’une récente décision de justice ordonnant des travaux de rénovation, est sous la menace d’une condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme… sans qu’à aucun moment le changement demandé et attendu n’ait lieu. En 2000, la ministre de la Justice Elisabeth Guigou annonçait sa complète réhabilitation. Elle avait même « décidé et obtenu les crédits correspondants », selon ses déclarations. Et puis rien. Près de vingt ans plus tard, cette rénovation n’est même pas prévue dans le budget 2019 sur lequel les députés de la commission des lois auront bientôt à se prononcer. Certes, 0,5 million d’euros sont crédités pour des « études préalables ». Un montant qui fait pâle figure à côté des 678 millions d’euros prévus pour la construction de nouvelles prisons. Cette année comme chaque année, le budget pénitentiaire est englouti par les projets immobiliers au détriment de l’entretien et de la rénovation des établissements existants, contraignant les personnes qui y sont détenues à endurer des conditions de vie souvent inhumaines. À la maison d’arrêt de Fresnes, ce sont 2 575 prisonniers qui s’entassent dans un espace prévu pour 1 404 personnes, en présence de cafards, de punaises et de rats. Une situation intenable alors que, des années après l’annonce d’une rénovation complète, nous en sommes encore au stade des études.

      Fresnes - état des lieux (2017) #OIP
      https://seenthis.net/messages/648952
      Une caractéristique des prisons françaises est le manque d’activités hors cellule et l’oisiveté qui en découle.
      https://oip.org/en-bref/quelles-activites-sont-proposees-aux-personnes-detenues

    • Laélia Véron
      https://twitter.com/Laelia_Ve/status/1564668342958526464

      Les polémiques passent vite dans les médias mais elles ont des conséquences qui durent, elles. Suite à #Kohlantess dans la prison où je bosse (et sans doute ailleurs) la plupart des activité est sur pause. Par ex le Goncourt des détenus ou le module sur les violences familiale

      Ça fout en l’air un travail élaboré par beaucoup pendant des mois et des mois. Et tout ça pour une campagne entretenue par des personnes qui n’en ont sans doute pas grand chose à faire mais avaient juste besoin d’une polémique de fin d’été.

      Si on me demande pourquoi c’est sur pause : parce que tout le monde stresse, et tout le monde veut être sûr·e d’avoir 500 validations hiérarchiques avant de mettre en place lesdites activités.

      Il n’y a pas une grande autorité qui nous a demandé d’annuler ces activités ou de les mettre sur pause. C’est plus pernicieux que ça:la polémique a fait peur à tout le monde, et maintenant tt est bcp plus lent et compliqué à organiser (alors que ce n’était déjà pas facile avant !)

      Merci à toutes les personnes qui vont continuer à se battre pour maintenir ces activités par ex
      @LaFabOperaVDL qui vient présenter l’opéra en détention.
      Si vous voulez en savoir plus sur la prison il faut suivre l’
      @OIP_sectionfr et la revue Dedans/dehors

  • Le numéro 55 du journal interdit en prison : lisez et relayez l’article incriminé
    https://lenvolee.net/proces-des-surveillants-responsables-de-la-mort-de-sambaly-diabate

    Il n’y a pas de « diffamation » dans cet article : il montre simplement comment l’administration pénitentiaire et la justice travaillent main dans la main pour protéger les surveillants les plus violents, même quand ils tuent un homme. Nous vous demandons de le relayer le plus massivement possible. La machine d’État ne fera pas taire L’Envolée ; elle ne réduira pas au silence les prisonniers et les prisonnières, qui ont raison de se révolter. Source : L’envolée

  • Week-end contre la violence pénitentiaire – Procès des matons tueurs de Saint-Martin-de-Ré – Surpopulation carcérale – L’envolée
    https://lenvolee.net/week-end-contre-la-violence-penitentiaire-27mai22

    Du lundi 29 novembre 2021 au mercredi suivant, les sept matons qui ont causé la mort de Sambaly à la Maison Centrale de Saint-Martin-de-Ré en août 2016 comparaissaient devant le tribunal correctionnel de La Rochelle. Il est mort par asphyxie dans les mains des matons. Nous étions présent·e·s au procès pour soutenir les proches de Sambaly. Ces 5 heures d’audio, en cinq parties, c’est un montage de nos retours à chaud, après chacune des trois journées d’audience où nous avons accompagné les proches de Sambaly Diabaté. En plus de ces 7 maton·nes, deux autres figuraient sur la liste des prévenus mais ils se sont suicidés au cours l’enquête, peu avant leurs auditions respectives.

    https://lenvolee.net/delibere-des-matons-tueurs-de-samba

    Quatre peines de douze à vingt-quatre mois de sursis ont été prononcées contre les surveillants, dont une est accompagnée d’une interdiction d’exercer pendant cinq ans. Les trois autres condamnés n’auront pas de restriction pour exercer leur métier à Saint-Martin de Ré. Trois autres accusés sont simplement relaxés. No comment.

    Récit complet dans ce n°55 de #lenvolée

  • Mobilisation nationale contre les violences pénitentiaires : 29 mai 2022 ! – L’envolée
    https://lenvolee.net/mobilisation-nationale-contre-les-violences-penitentiaires-2022

    « L’association Idir, Espoir et Solidarité a été créée suite au décès de Idir au mitard (#quartier_disciplinaire) de la prison de Lyon Corbas en septembre 2020.
    Pour la seconde année, nous appelons à organiser le dernier dimanche du mois de mai (dimanche 29 mai 2022), une grande mobilisation à l’échelle nationale, contre les #violences_pénitentiaires et les morts en #prison, et pour la fermeture des #mitards et des quartiers d’isolement.

    https://fermerlesmitards.over-blog.com
    https://rebellyon.info/Mobilisation-nationale-contre-les-23946
    https://expansive.info/29-Mai-Journee-Nationale-Contre-les-Violences-Penitentiaires-3293

  • L’illusion du « toujours plus » carcéral
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/03/l-illusion-du-toujours-plus-carceral_6124556_3232.html

    La surpopulation des #prisons_françaises, source de violence et de tensions, a atteint un nouveau record. A l’heure où l’Allemagne et les Pays-Bas montrent que cette fuite en avant n’est pas une fatalité, il est temps d’assumer une politique contrôlée de désinflation carcérale.

    Le quinquennat côté prisons : beaucoup de bruit pour rien
    https://oip.org/analyse/le-quinquennat-cote-prisons-beaucoup-de-bruit-pour-rien
    https://twitter.com/OIP_sectionfr
    https://lenvolee.net/permis-de-tuer-des-flics-appels-depuis-les-cra-de-vincennes-et-du-mesnil-a

    Discussion autour de deux récents meurtres policiers : Zakaria Mennouni est décédé le 27 avril, parce que le 21 avril des flics l’avaient tasé, avaient tiré au LBD puis au flingue sur lui ; dimanche 24 avril, le soir de la réélection d’Emmanuel Macron, un policier a tué deux personnes au fusil d’assaut en plein centre de Paris, vers le Pont Neuf. Un syndicat fasciste de flics a appelé à un rassemblement pour revendiquer encore une fois son permis de tuer, le lundi 2 mai. Urgence notre police assassine a appellé à un contre rassemblement au même endroit : place Saint-Michel, à 12h.

    #lenvolée #OIP #macron_démission #surpopulation_carcérale

  • Vote des prisonnier•e•s & bloc bourgeois – Comparution immédiate en visio – Constructions du « plan Prison » & résistances – L’envolée
    https://lenvolee.net/bloc-bourgeois-vote-des-prisonniers

    https://lenvolee.net/wp-content/uploads/2022/04/lenvolee-22-04-15-1.mp3

    Retour sur l’ambiance des #élections et le premier tour : les prisonnier•e•s qui ont voté l’ont fait pour Mélenchon alors que les uniformes ont voté fasciste en majorité.

    Retour sur une comparution immédiate avec les potes de @la_sellette La Sellette : le prévenu était âgé de plus de 80 balais, était en fauteuil roulant, en curatelle renforcée… Et en préventive : sa comparution avait lieu en visioconférence.

    Le fameux « plan prison » (+15 000 places en 2027) est en route : construction de taules à Muret, Entraigues et le SAS (« structure d’accompagnement vers la sortie ») de Noisy le grand. Christine nous raconte comment s’organise la lutte contre la #prison d’Entraigues.

    Discussion sur le 2ème tour, où est en lice le bloc bourgeois à deux faces : une partie est clairement fasciste, une autre libérale-autoritaire. Quoiqu’il en soit c’est le même mouvement pour préserver les profits des plus riches… Et toujours enfermer les pauvres.

    "Monsieur ne fait pas pitié, il fait peur !" Chronique d’audience à Toulouse, salle des comparutions immédiates, avril 2022.
    https://lasellette.org/monsieur-ne-fait-pas-pitie-il-fait-peur

  • « POURQUOI JE FAIS LA GRÈVE DE LA FAIM » – Libre Flot – L’envolée
    https://lenvolee.net/pourquoi-je-fais-la-greve-de-la-faim-libre-flot

    Libre Flot nous écrit régulièrement depuis un an et le début de son incarcération au quartier d’isolement de Bois-d’Arcy (vous pouvez retrouvez plusieurs de ses lettres sur notre site). Le 8 décembre décembre 2020, il a été arrếté avec sept autres membres de la « mouvance d’ultragauche » pour « association de malfaiteur en lien avec une entreprise terroriste » (le site des soutiens aux inculpé.es de cette affaire ici). Encore une construction des services de police et de la justice pour fabriquer des ennemis et terroriser les potentiel.les opposant.es.

    Sept personnes ont finalement été mis.es en examen et placé.es en détention provisoire. Au fil des mois, six d’entre elles finiront par être libérées sous contrôle judiciaire. Alors qu’il vient d’essuyer un nouveau refus de remise en liberté en attendant son procès, Libre Flot, dernier inculpé encore incarcéré, entame une grève de la faim. Il a demandé à faire publier cette lettre aujourd’hui le plus largement possible, pour faire connaître ses raisons et sa situation.

    https://seenthis.net/messages/950522

  • Lettres : sortir du QI / taffer à la MAF / ciblé par l’AP – Répression judiciaire des révoltes en Guadeloupe – Verdict des matons meurtriers de St Martin de Ré – L’envolée
    https://lenvolee.net/lettres-sortir-du-qi-taffer-a-la-maf


    Prison-Insider. revue de presse janvier 2022
    https://www.prison-insider.com/articles/france-notre-revue-de-presse-2022
    Prison et pauvreté, un « cercle vicieux »
    https://oip.org/analyse/prison-et-pauvrete-un-cercle-vicieux

    La #prison fonctionne à la fois comme sanction de la #pauvreté, source de paupérisation et entrave à la réinsertion à la sortie : tel est le sombre constat dressé par un récent rapport d’enquête publié par Emmaüs-France et le Secours catholique. S’appuyant sur la parole de nombreuses personnes détenues, il explore les liens qu’entretiennent prison et précarité, et propose un certain nombre d’actions concrètes pour « sortir du cercle vicieux ».

    #lenvolée