Ramallah - 6 mars 2017
Basil al-Araj assassiné par les forces israéliennes d’occupation après un emprisonnement dans les geôles de l’AP et des mois de clandestinité
Par Samidoun | Traduction : MR pour ISM
▻http://www.ism-france.org/temoignages/Basil-al-Araj-assassine-par-les-forces-israeliennes-d-occupation-apres-u
Basil al-Araj, 31 ans, militant et écrivain palestinien poursuivi par Israël depuis près d’un an, a été exécuté par les forces d’occupation, lors d’une attaque de son domicile à el-Birehn, ce matin avant l’aube. Al-Araj, originaire du village de Walaja, près de Bethléem, a riposté et résisté aux forces d’invasion pendant deux heures avant que les soldats de l’occupation se ruent dans la maison où il séjournait et l’abattent à bout portant. Ils ont ensuite emmené son corps dans un lieu non révélé.
Les soldats du régime d’occupation ont attaqué la maison à la roquette et ont exécuté Al-Araj dans une grêle de balles. Ils avaient attaqué la maison familiale d’Al-Araj à Al-Walaja à maintes reprises au cours des derniers mois.
Al-Araj, écrivain et militant impliqué dans un large éventail de luttes populaires palestiniennes pour la libération, faisait partie des jeunes palestiniens qui se consacrent à la revitalisation du mouvement palestinien de libération nationale. Il faisait partie des 6 jeunes (photo ci-dessous) libérés des prisons de l’Autorité palestinienne après près de 6 mois de détention, et après une grève de la faim ; Al-Araj et un autre jeune avait été arrêté en a Avril, dans ce qui a été présenté comme une victoire de la coordination sécuritaire entre l’AP et Israël. Pendant leur détention dans les geôles de l’AP, ils ont subi des mauvais traitements et des tortures par les forces sécuritaires de l’AP.
Après que leur grève de la faim et une médiatisation de leur affaire, dont des protestations après les articles sur leurs tortures, ont entraîné leur libération, quatre des jeunes – Mohammed al-Salameen, Seif al-Idrissi, Haitham Siyaj, et Mohammed Harb – ont été arrêtés par les forces israéliennes d’occupation. Ils ont été incarcérés sous le régime de la détention administrative, emprisonnement sans inculpation ni procès.L’exécution extrajudiciaire de Basil al-Araj est encore un autre exemple de l’utilisation continue des « raids d’arrestation » pour assassiner les Palestiniens en lutte, dont le meurtre d’Abdullah Shalaldeh à l’hôpital et celui de l’ancien prisonnier Muataz Washaha. Elle met également en lumière, une fois encore, la réalité dévastatrice et mortelle de la « coordination sécuritaire » entre l’occupation israélienne et l’Autorité palestinienne pour les Palestiniens luttant pour leur libération, poursuivis et emprisonnés par cette coordination jusqu’à être exécutés.(...)
#Palestine_assassinée
“““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““““
Ramallah : Dans une dernière lettre, Basel al-Araj, militant palestinien assassiné, réfléchit sur sa mort imminente -
Ramallah - 7 mars 2017 | Maan News | Traduction : MR pour ISM
▻http://www.ism-france.org/temoignages/Dans-une-derniere-lettre-Basel-al-Araj-militant-palestinien-assassine-re
07.03.2017 – Dans une dernière lettre écrite avant d’être tué par les forces israéliennes après deux heures de fusillade, le militant et écrivain palestinien Basel al-Araj révèle ses pensées sur sa fin inéluctable.
Al-Araj, 31 ans, originaire du village de al-Walaja, dans le district de Bethléem, fuyait les autorités d’occupation depuis Septembre 2016, date de sa libération de la prison palestinienne où il avait été détenu sans inculpation ni explication pendant 5 mois, pendant lesquels il s’est joint à une grève de la faim pour protester contre la torture et les mauvais traitements.
La police israélienne avait accusé al-Araj d’être « le chef d’une cellule terroriste qui planifiait des attaques contre les Israéliens et les forces de sécurité. »
Après un mois de chasse à l’homme, les forces d’occupation ont encerclé une maison, à la périphérie du camp de réfugiés de Qaddura, où al-Araj séjournait, tôt lundi matin, déclenchant un échange de tirs entre al-Araj et les forces armées au cours duquel le jeune Palestinien a été tué faute de munitions, selon des témoins et la police israélienne.
Certains palestiniens ont toutefois soulevé des questions sur le récit de la police israélienne, selon lequel al-Araj a pu riposter ; ils soulignent que le jeune homme – bien connu dans sa communauté comme intellectuel et militant – n’avait pas vraiment le profil typique d’un attaquant.
« Salutations du nationalisme arabe, de la patrie et de la libération, » dit la lettre partagée sur les réseaux sociaux par sa famille. « Si vous lisez ces mots, cela signifie que je suis mort et que mon âme est montée à son créateur. Je prie Dieu de le rencontrer avec un cœur sans culpabilité, volontairement, sans réticence et sans le moindre soupçon d’hypocrisie. »
Al-Araj continue en réfléchissant sur la difficulté d’écrire un testament, comme beaucoup d’autres Palestiniens qui ont été tués par les forces israéliennes.
« Qu’il est dur d’écrire son propre désir. Pendant des années j’ai lu des testaments écrits par des martyrs, et ces volontés m’ont toujours déconcerté. Ils étaient courts, rapides, sans grande éloquence. Ils n’étanchaient pas notre soif de trouver des réponses sur le fait d’être martyr, » écrit-il.
« Maintenant que je marche vers ma mort fatale, je suis satisfait d’avoir trouvé mes réponses. Que je suis stupide ! Y-a-t-il quelque chose de plus éloquent et de plus clair que la volonté d’un martyr ? J’aurais dû écrire cela il y a plusieurs mois, mais ce qui m’a retenu, c’est que cette question est pour vous, les gens vivants, alors pourquoi devrais-je répondre à votre place ? Cherchez les réponses vous-mêmes, et pour nous, les habitants des tombes, tout ce que nous cherchons c’est la miséricorde de Dieu. » (...)