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/2017

  • Piratages, Switch, PewDiePie…, l’année 2017 côté tech
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/12/28/piratages-switch-pewdiepie-l-annee-2017-cote-tech_5235312_4408996.ht

    Ces douze derniers mois, nombre des événements qui ont marqué le monde de la « tech » et du numérique ont revêtu un caractère éminemment politique : des hackeurs qui interfèrent dans des élections ; la mise à mort de la « neutralité du Net » par l’administration Trump ; l’influence grandissante des réseaux sociaux sur la démocratie.

    #Histoire_numérique #2017 #Culture_numérique #Jeu_vidéo

  • Les fans de « Harry Potter » en colère après le soutien de J. K. Rowling à Johnny Depp
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/12/08/les-fans-de-harry-potter-en-colere-apres-le-soutien-de-j-k-rowling-a

    « Nous nous sentons trahis »

    Des paroles qui ont suscité une flambée de colère, sur les réseaux sociaux et notamment sur la plate-forme Tumblr, royaume des fandoms, où J. K. Rowling était vendredi matin l’un des sujets les plus discutés. « Harry Potter m’a appris qu’il fallait faire ce qui était juste, et pas ce qui était facile, car ce sont nos choix qui nous définissent vraiment. L’équipe a fait le choix de la facilité, et c’est pourquoi nous nous sentons tellement trahis », écrit par exemple une fan. « J. K. Rowling peut bien dire ce qu’elle veut, tant que Johnny Depp sera dans ce film, je m’en fiche, et honnêtement je n’ai jamais été aussi déçue par une des idoles de ma jeunesse », regrette une autre.

    Si une grande partie de la communauté se sent ulcérée et trahie, c’est aussi parce que J. K. Rowling, très active en ligne, a multiplié les prises de position militantes, et notamment féministes. Sur Twitter, l’auteure ne mâche pas ses mots, et n’avait pas hésité à s’exprimer dans le cadre du scandale entourant Harvey Weinstein. « Une “féministe” autoproclamée soutient Johnny Depp – un agresseur – parce que ratisser de l’argent est plus important que de se dresser pour défendre ce qui est juste. J. K. Rowling, vous devriez avoir honte », tranche une internaute. « Vous pouvez toujours adorer “Harry Potter”, mais vous devez cesser de soutenir J. K. Rowling », poursuit-elle.

    D’autres internautes ont toutefois défendu l’écrivaine, dénonçant par exemple des « mensonges » à l’encontre de Johnny Depp et déplorant « que J. K. ait été harcelée sur Twitter ». Amber Heard elle-même a semblé prendre la défense de son ex-mari, en partageant à nouveau le communiqué commun qu’elle avait publié avec lui, et en insistant sur le fait qu’« extraire certains passages et les citer hors contexte n’est pas correct ». Avant d’adresser un message aux femmes : « Continuez à vous battre et restez fortes. »

    La présence de Johnny Depp dans d’autres films ne déclenche pas toujours de telles réactions – il sera par exemple la semaine prochaine à l’affiche du Crime de l’Orient-Express. Mais la différence réside certainement dans la puissance de la communauté de fans de Harry Potter, l’une des plus importantes en ligne, dont la capacité de mobilisation déborde hors du groupe. Qui plus est, une grande partie de la « culture Tumblr », où un certain nombre de fans se réunissent, repose sur la défense des droits des femmes ou de certaines minorités, comme les LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres...).

    #Harry_Potter #Culture_participative #Culture_numérique #Fandom

  • Jeuxvideo.com : les coulisses du forum « 18-25 » racontées par les modérateurs
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/11/16/jeuxvideo-com-les-moderateurs-racontent-les-coulisses-du-forum-18-25

    Le 4chan français

    « En 2004, la seule chose possible de faire était de supprimer un message », se souvient Thomas. A l’époque, il est surtout question sur les forums de parler de jeux vidéo, ou de commenter les derniers articles des journalistes de Jeuxvideo.com. « Puis, avec le temps, les gens se sont ouverts au dialogue pour parler des problèmes du quotidien, ainsi que des loisirs », se rappelle Julien (prénom modifié), modérateur suisse de 24 ans.

    De nouveaux outils sont venus rejoindre l’arsenal des modérateurs, comme le « kick », condamnant les intervenants au mutisme pendant trois jours, ou encore le « bannissement », lui interdisant de revenir. Une sanction dans les faits un peu vaine : « Tout le monde a depuis longtemps plusieurs pseudos avec lesquels jongler », regrette Thomas.

    « Une surcouche a été rajoutée il y a trois ans, appelée GTA. L’interface est correcte, mais aucun de ses outils n’est réellement conçu pour du traitement de masse. Et je pense n’avoir jamais eu à lire autant d’atrocités que maintenant. »

    Aujourd’hui, il faut avoir l’estomac bien accroché quand on veut modérer le « 18-25 ». « Tu veux même pas savoir le nombre de photos pédophiles, scatophiles, gores et autres vidéos plus ou moins malsaines que j’ai pu voir passer, énumère Nicolas. La nuit en particulier. On essaye de garder l’ambiance un peu borderline du forum, tout en devant contenter les admins qui ont des associations au cul. C’est un vrai casse-tête. »

    Il évoque aussi de la difficulté de se faire détester par une communauté dont il est pourtant issu.

    « On fait notre job, et du coup, ça ne plaît pas. Quand tu deviens modérateur, t’as une partie du forum qui te hait par principe. Quand j’étais simple utilisateur, moi aussi, je vouais une haine farouche aux modérateurs. »

    A l’inverse, il faut aussi faire avec les flatteurs, les flagorneurs, les hypocrites, et même ceux qui, en message privé, envoient des photographies de leur pénis, en espérant en retirer une quelconque faveur.

    « Mais les kheys [surnom que se donnent les habitués du “18-25”] ne sont pas mauvais, insiste Thomas. Ils sont protéiformes et turbulents, comme l’était ma classe de terminale. »

    #Modération #Forum #Jeux_vidéo

  • Honolulu sévit contre l’usage du mobile par les piétons
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/10/25/honolulu-sevit-contre-l-usage-pieton-du-mobile_5205921_4408996.html

    A compter de mercredi 25 novembre, les habitants d’Honolulu, la capitale de l’Etat d’Hawaï, ont l’interdiction de pianoter sur leur mobile en traversant la rue. Plus largement, ils doivent cesser de consulter l’écran de leur smartphone dès qu’ils mettent un pied sur la route. Ils conservent toutefois le droit de téléphoner en traversant.

    #Usages #Mobiles #Distraction

  • Aux Etats-Unis, les ados se passionnent pour une application anonyme et bienveillante
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/25/aux-etats-unis-les-ados-se-passionnent-pour-une-application-anonyme-

    TBH, contrairement aux précédentes applications anonymes, ne permet pas de rédiger de messages, mais seulement de répondre à des questions qui se veulent « positives ».

    Lancée le 3 août, TBH s’est hissée au rang d’application la plus téléchargée de l’App Store et revendique pas moins de 2 millions d’utilisateurs quotidiens. Et ce, dans la quinzaine d’Etats américains seulement où elle est disponible. Elle se déploie au fur et à mesure, ce qui lui permet d’éviter de crouler sous les requêtes, mais aussi de se faire désirer dans les Etats où elle n’est pas encore présente, s’assurant un succès immédiat dès son arrivée.

    #Adolescents #Application #Culture_numérique #Pratiques

  • Etre fan avant Internet : dans la galaxie des premiers fans de « Star Trek »
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/24/etre-fan-avant-internet-dans-la-galaxie-des-premiers-fans-de-star-tr

    Je ne voulais pas recopier l’article en entier... mais il est tellement bien que j’en ai gardé une large partie.

    Voici un exemple de la « culture participative » tel que Henry Jenkins, Mimi Ito et danah boyd en parlent dans leur livre : autour d’une production culturelle commerciale créer des oeuvres nouvelles et surtout des communautés.

    « Les fans, avant Internet ? Des lettres, des lettres et le téléphone ! », s’exclame en riant Devra Langsam. Fan de Star Trek depuis le début de la diffusion, en 1966, la jeune Américaine brune aux lunettes rondes de l’époque a aujourd’hui le souffle court et les cheveux gris. Elle s’est au fil du temps éloignée des autres fans, n’a pas accroché avec le Web, et la nouvelle série Star Trek Discovery, qui démarre dimanche 24 septembre sur la chaîne américaine CBS, ne l’attire pas vraiment.

    « J’ai commencé à regarder Star Trek quand j’avais 23 ans, explique-t-elle sans nostalgie. Les personnages en avaient 30, ils étaient matures. Aujourd’hui, j’ai 73 ans : je les regarde et je me dis “ce sont des bébés !”. J’ai beaucoup plus de mal à m’intéresser à ce qui leur arrive. » Ce qui ne l’empêche pas de raconter avec passion les débuts de ce qui sonne dans sa bouche comme un âge d’or pour les fans. Car ce sont eux, les fans de Star Trek, qui ont permis de définir le fandom moderne — les communautés de fans qui aujourd’hui pullulent sur Internet.

    C’est en 1967, alors que Star Trek n’a qu’un an, que commence cette histoire. Nous sommes en septembre, à la Worldcon, une convention américaine de science-fiction qui existe depuis 1939. Devra Langsam, Ruth Berman et Eleanor Arnason ont imprimé Spockanalia, le tout premier fanzine — magazine réalisé par des fans — uniquement sur la série.

    « Savez-vous ce qu’est un miméographe ?, demande Devra Langsam, presque rhétoriquement. C’est une machine à imprimer portable — énorme bien sûr si on la compare à celles d’aujourd’hui. Elle était équipée d’un écran et d’une pompe qui imprimait l’encre sur le papier. A l’époque, on en trouvait dans toutes les écoles, les églises ou les bureaux. Avec Ruth, nous avons demandé à l’école de nous imprimer Spockanalia. »

    Ce premier fanzine contient une lettre de Leonard Nimoy — l’acteur qui interprète Spock —, des fanfictions (histoires écrites par des fans), mais aussi des articles d’analyse ou de réflexion sur les personnages.

    Mais même sans s’engager dans la lourde tâche de l’édition de fanzine, être fan à cette époque comporte aussi son lot de complications… Ne serait-ce que pour regarder la série elle-même. Si aujourd’hui, un épisode peut, dès sa diffusion, être vu et revu à l’infini, analysé et décortiqué à l’extrême par les fans, ce n’est pas le cas dans les années 1960. Il n’est pas encore possible d’enregistrer, par exemple, l’enregistreur n’est inventé qu’en 1972. Manquer un épisode signifie qu’il faut attendre parfois plusieurs années pour une rediffusion.

    Pour faire connaissance entre fans, la tâche est encore plus ardue. En 1969, les fans distribuent des tracts ou des newsletters dans la rue. « La réaction des gens était très simple, raconte Devra Langsam. Le plus souvent, on avait un “désolé, je ne suis pas intéressé” et parfois un “oh mon dieu ! C’est Spock !” Là, on savait qu’on avait atteint la bonne personne. »

    Jacqueline Lichtenberg est une autre des premières fans de la série. Auteure de science-fiction et docteure en chimie, elle a participé à l’écriture de Star Trek Lives !, le premier essai sur les fans de Star Trek, paru en 1975. Aujourd’hui âgée de 75 ans, elle est toujours accro à la série et adore se servir de Facebook pour communiquer avec d’autres fans. Au début des années 1970, toutefois, c’était par la poste qu’elle établissait le lien entre les fans de la côte est et ceux la côte ouest :

    L’engouement pour la série a été tel que la première convention, organisée en 1971 par Devra Langsam, qui pensait initialement recevoir quelques centaines de participants, s’est retrouvée prise d’assaut par plus de trois mille quatre cents visiteurs, une exposition
    organisée par la NASA et des membres du casting.

    Pour Pascal Laus, administrateur du site belge USS-Saga, l’histoire de Star Trek n’est toutefois pas restée longtemps dissociée d’Internet : « La série a toujours appelé un profil type de spectateur qui était souvent très technicien. On avait des astrophysiciens, des mathématiciens, des physiciens… Très vite, les gens ont commencé à utiliser les Bulletin Board System [BBS], reliés à la ligne téléphonique, apparus à la fin des années 1970 pour échanger sur la série. » Les BBS sont les ancêtres des forums de discussion, l’un des tout premiers espaces de discussion numérique.

    « Lorsque Internet est arrivé, il n’y a pas eu de transition, confirme Jacqueline Lichtenberg du côté américain. C’était facile. Cela faisait déjà bien longtemps que nous savions toutes taper sur un clavier. » Et en France ? Corinne Le Guern répond sans hésitation : « Les fans d’avant Internet ? Ils avaient le Minitel ! »❞

    #Culture_participative #Star_Trek #Fanfiction #Fanzines

  • Une version récente du logiciel CCleaner compromise
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/18/une-version-recente-du-logiciel-ccleaner-compromise_5187475_4408996.

    CCleaner est un logiciel populaire qui permet facilement de « nettoyer » son ordinateur, en supprimant par exemple des programmes et fichiers indésirables ou inutiles, pour optimiser les performances de l’appareil. Selon Avast, propriétaire depuis juillet de Piriform, CCleaner a été téléchargé plus de 2 milliards de fois, toutes versions confondues, depuis son lancement en 2003. 130 millions de personnes l’utilisent sur PC et Android, toujours selon Avast.

    La question de la confiance devient essentielle dans le monde numérique. Comme dans le monde physique, l’impression qu’il y a danger autour de nous renforce les tendances au repli et amoindrissent la démocratie, quand ce n’est pas plus largement la capacité au vivre ensemble.

    Comment les pouvoirs publics peuvent reprendre en charge cette réhabilitation de la confiance, alors même que l’on sait que la NSA (et certainement tous les autres services secrets) sont détecteurs de failles, les gardent inconnues (zero day) et s’en servent pour infiltrer les ordinateurs... jusqu’au jour où leurs découvertes sont rendues publiques et que des individus et groupes avec des objectifs différents se mettent à s’en servir.

    La confiance est la base du commun, mais est-ce que les communs peuvent devenir le lieu de construction de la confiance numérique ? Même les logiciels libres sont touchés, car les failles et les bugs sont une dimension inévitable du logiciel.

    Encore une question spécifique de l’émancipation au XXIe siècle qui ne peut pas trouver de réponse dans les stratégies du passé. Il faut inventer l’avenir si on ne veut pas laisser la société se dégrader.

    #Failles_zero_day #Confiance #Communs

  • Jeux vidéo : pourquoi les tétons de Mario mettent Internet en émoi
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/16/jeux-video-pourquoi-les-tetons-de-mario-mettent-internet-en-emoi_518

    L’emblématique héros de Nintendo apparaît torse nu dans une bande-annonce de « Super Mario Odyssey ». La séquence a suscité un spectaculaire emballement.

    La « culture numérique » est aussi une « pop culture »... et Mario est son indicateur de tendance.

    #Jeux_vidéo #Mario #sexualité

  • Sur Facebook, des catégories publicitaires pour viser ceux qui « détestent les juifs »
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/15/sur-facebook-des-categories-publicitaires-pour-viser-ceux-qui-detest

    Pour comprendre, il faut s’attarder sur la manière dont la publicité fonctionne sur le réseau social. Afin que les marques puissent cibler leurs messages publicitaires, Facebook crée automatiquement des catégories publicitaires afin d’y classer ses utilisateurs qu’il estime y correspondre : centres d’intérêt, artistes, œuvres, lieux… Pour cela, le réseau social se base sur de nombreux critères : âge, profession, lieu de résidence, les pages que les utilisateurs ont aimé, les publicités sur lesquelles ils ont cliqué ou les applications qu’ils ont installées sur leur téléphone. Les annonceurs peuvent ensuite faire en sorte que leurs publicités soient vues par ces utilisateurs : un vendeur de vélo dans la Creuse a, en effet, tout intérêt à ce que ses publicités soient montrées aux amateurs creusois de cyclisme.

    Un algorithme de Facebook a donc créé automatiquement des groupes d’intérêt antisémites, qui, selon ProPublica, rassemblaient environ 2 300 personnes. Selon Facebook, cela s’expliquerait par le fait que certains utilisateurs auraient renseigné, dans les champs « éducation » et « employeur » de leur profil, des réponses antisémites, récupérées ensuite automatiquement par Facebook.

    #Facebook #Industrie_influence #Publicité

  • Le navigateur Chrome s’attaque aux vidéos qui se lancent automatiquement
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/15/le-navigateur-chrome-s-attaque-aux-videos-qui-se-lancent-automatique

    Google a annoncé que son navigateur allait en bloquer une grande partie, dès janvier prochain, notamment celles prévues pour se lancer avec du son.

    Bonne nouvelle... vivement que les autres navigateurs fassent de même.

    Question : est-ce que YouTube (i.e. Google) va arrêter d’enchaîner les vidéos sans qu’on ne lui demande rien ?

    #Google #Vidéo

  • Facebook teste l’insertion de messages d’élus dans les fils d’actualité
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/08/07/facebook-teste-l-insertion-de-messages-d-elus-dans-les-fils-d-actual

    D’un côté Google déréférence les sites progressistes US, de l’autre Facebook limite la politique aux paroles d’élus (dont la corruption, la collusion avec une police raciste et le conflit d’intérêt sont bien connus et documentés). Ah, la « neutralité algorithmique » est un art difficile.

    Des utilisateurs américains de Facebook ont vu apparaître fin juillet des publications d’élus locaux, qu’ils ne suivaient pas, dans leur fil d’actualité. Dans un communiqué, le réseau social a confirmé au site spécialisé Recode qu’il s’agit d’une nouvelle fonction, et qu’elle est actuellement en test.

    « Nous testons une nouvelle fonction d’engagement citoyen, qui montre aux utilisateurs de Facebook les publications importantes de leurs élus. Notre but est de donner aux gens un moyen simple d’apprendre ce qu’il se passe à tous les niveaux de leur gouvernement. »

    #Facebook #Post_Truth #Politique_algorithme

  • Au-delà des fantasmes, quels sont les problèmes concrets que pose l’intelligence artificielle ?

    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/08/03/au-dela-des-fantasmes-quels-sont-les-problemes-concrets-que-pose-l-i

    « Je n’arrête pas de tirer la sonnette d’alarme, mais tant que les gens ne verront pas des robots descendre dans la rue pour tuer tout le monde, ils ne sauront pas comment réagir. » Ces propos inquiétants sont signés Elon Musk, le patron de Tesla et de Space X, et grand adepte des coups médiatiques. Une phrase qui a déclenché, le 24 juillet, un échange cinglant avec le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, qui a qualifié ses propos d’« irresponsables », et a vanté les avancées que promettait l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la santé ou de la sécurité routière. « J’ai discuté avec Mark [Zuckerberg] de tout cela, a répondu publiquement Elon Musk sur Twitter. Sa compréhension du sujet est limitée. »

    Grâce aux technologies d’intelligence artificielle, il est possible de créer des programmes permettant de sélectionner des curriculum vitae, de proposer des diagnostics médicaux ou d’approuver une demande de prêt. Or, une bonne partie des décisions prises par ces programmes… ne sont pas explicables. Concrètement, les ingénieurs ne savent pas retracer la multitude de calculs effectués par la machine pour arriver à sa conclusion.

    En clair, cela signifie que si votre demande de prêt est refusée, ou votre CV recalé, aucune explication ne pourra vous être fournie. Un constat gênant, qui explique entre autres qu’aujourd’hui les technologies d’IA ne sont généralement utilisées que pour suggérer des solutions, validées ensuite par des humains.

    « La singularité, ça m’énerve. » En avril, Jean Ponce, chercheur en vision artificielle à l’Ecole normale supérieure (ENS), critiquait les tenants de ce concept qui désigne le moment hypothétique où l’intelligence artificielle dépassera l’intelligence de l’homme. « Je ne vois personnellement aucun indice que la machine intelligente soit plus proche de nous aujourd’hui qu’avant », expliquait-il lors d’une conférence organisée par Google à Paris.

    Dans l’imaginaire collectif, l’intelligence artificielle évoque inlassablement les images des films Terminator, dans lesquelles les machines intelligentes ont déclaré la guerre à l’homme. Or, dans la réalité, la grande majorité des chercheurs en IA affirme ne pas avoir la moindre idée de la façon dont pourrait être créée une machine aussi intelligente que l’homme, capable de dialoguer naturellement, de disposer de sens commun, d’humour, capable de comprendre son environnement… Et encore moins sous la forme d’un robot humanoïde.

  • Séries japonaises en VF : la bataille des sous-titres
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/07/20/series-japonaises-en-vf-la-bataille-des-sous-titres_5162876_4408996.

    La traduction des japanimations est un sujet majeur dans la communauté des fans, mais aussi un enjeu économique pour les éditeurs francophones, qui ont développé des plates-formes de VOD spécialisées.

    Le contrepouvoir des « fansubs »

    Certains fans d’anime estiment toutefois qu’un meilleur travail de traduction est réalisé du côté des « fansubs » – contraction de l’anglais « fan » et « subtitles » pour sous-titres, les fansubs désignent les équipes de fans de séries qui proposent des sous-titres illégaux. Ils récupèrent un enregistrement de l’épisode juste après sa diffusion dans le pays d’origine et le traduisent en quelques heures, la plupart du temps depuis une première traduction en anglais. Ils le mettent ensuite à disposition gratuitement. Eux s’emploient à une traduction plus littérale et parsemée d’explications – qui comporte aussi son lot d’erreurs et de critiques. Des débats houleux se multiplient sur les réseaux sociaux et des forums en ligne, là où se trouvent généralement les fans les plus exigeants et actifs.

    « A l’époque où nous avons commencé, les offres légales n’existaient pas, ou presque pas, et les fans devaient se rabattre sur le travail des fansubs pour pouvoir regarder leurs séries préférées au moment de leur diffusion au Japon », assurent Killa^ et yotsu, au nom de l’équipe de la Fansub-Resistance. Autrefois appelée Mirage-Team, cette communauté propose du fansub depuis plus de dix ans sur la série « Naruto ». « Aux plus belles heures du site nous pouvions avoir un peu plus de 500 000 visiteurs uniques par mois, pour environ 2,5 millions de pages vues », expliquent ses membres.

    Face au potentiel et avec un énorme retard, les éditeurs ont commencé en France, aux alentours de 2009, à proposer des plates-formes de VOD. Et ce, avant la popularité de Netflix dans l’Hexagone. Aujourd’hui, elles sont trois à se partager le gros du marché de la japanimation francophone : Wakanim, Anime digital Network (ADN) et Crunchyroll.

    Des plates-formes qui, pour rentabiliser et récupérer leur investissement dans les licences, ont copié la recette des fansubs : rapidité et gratuité. Elles proposent ainsi sur leur site des épisodes de séries sous-titrés en français une heure après la diffusion japonaise, ce que l’on appelle dans le métier « simulcasts ».

    L’épuisement des fansubs

    Du côté des fansubs français, en revanche, l’ambiance est plus morose. Si les sites qui piratent directement des épisodes déjà traduits continuent de fleurir – car lucratifs –, des équipes de traducteurs bénévoles et amateurs sont à la peine.

    Il faut dire que les plates-formes, en parallèle de leur développement, ont pris contact avec ceux qui leur faisaient de la concurrence illégale. « On commence à voir les premiers changements avec les fansubs que l’on accompagne. On leur explique que contrairement au piratage, notre activité rémunère les auteurs, encourage de nouvelles séries », explique Julien Lemoine, d’ADN, qui assure ne recourir que très rarement aux poursuites légales.

    Certaines équipes de fansub comme Anime-Heart ne se sentent toutefois pas menacées : « Les droits de diffusion de la grande majorité des séries que nous proposons n’ont été acquis par personne en France », selon Daemonhell, qui traduit des séries depuis 2011. Certains fansubs anticipent d’ailleurs leurs futurs choix de séries à traduire au gré des annonces d’achats de licences.

    En revanche, ceux qui sous-titraient un gros hit, qui à coup sûr possède désormais un simulcast français, se sont vus rapidement rappelés à l’ordre. C’est le cas de la Mirage-Team avec la saga « Naruto » diffusée par ADN. Certains membres ont tenu un temps la Fansub-Resistance pour continuer à sous-titrer. Mais après plus de dix ans de traduction quasi-religieuse des animes, une grande partie de ses membres, désormais trentenaires, jettent l’éponge. « Etre en perpétuelle bataille avec l’éditeur n’est pas quelque chose d’intéressant, et cela n’apporte rien à personne. C’est une des raisons qui nous poussent à arrêter notre activité, nous avons résisté comme nous avons pu, mais il est peut-être temps de passer le flambeau », estiment Killa^ et yotsu, avec toutefois l’espoir que tant qu’il restera des séries non licenciées en France, le fansub tricolore survivra.

    #Fansub #Anime #Culture_numérique

  • Suivi des utilisateurs déconnectés : victoire judiciaire pour Facebook aux Etats-Unis
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/07/04/suivi-des-utilisateurs-deconnectes-victoire-judiciaire-pour-facebook

    Le tribunal de San Jose, en Californie, a donné raison à Facebook, contre lequel plusieurs utilisateurs avaient porté plainte pour violation de la vie privée. Ce groupe d’utilisateurs reprochait plus précisément au réseau social de continuer à enregistrer des informations sur leur navigation après que ces derniers se furent déconnectés de Facebook. Ils s’appuyaient sur la loi californienne encadrant les écoutes téléphoniques.

    Dans sa décision, le juge a estimé que les plaignants n’avaient pas apporté la preuve du préjudice subi, et que les utilisateurs auraient pu utiliser des fonctions de navigation privée pour éviter cet enregistrement de données personnelles. Il estime également que la pratique n’entre pas dans le cadre d’une interception de communication.

    #Facebook #vie_privée #humour_juridique

  • Sous pression, Facebook détaille ses mesures contre l’apologie du terrorisme
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/06/16/sous-pression-facebook-detaille-ses-mesures-contre-l-apologie-du-ter

    Concernant l’identification des comptes problématiques, Facebook annonce aussi avoir « commencé à travailler sur des systèmes permettant d’agir sur les comptes terroristes à travers toutes nos plateformes, y compris WhatsApp et Instagram ».

    Le réseau social précise qu’« en raison des données limitées collectées par certaines de nos applications, la possibilité de partager des données à travers toute notre famille [de services] est indispensable à notre effort ». Une phrase loin d’être anodine, car derrière celle-ci se trouvent d’importants enjeux, qui dépassent la question de la lutte contre le terrorisme.

    Concernant l’identification des comptes problématiques, Facebook annonce aussi avoir « commencé à travailler sur des systèmes permettant d’agir sur les comptes terroristes à travers toutes nos plateformes, y compris WhatsApp et Instagram ».

    Le réseau social précise qu’« en raison des données limitées collectées par certaines de nos applications, la possibilité de partager des données à travers toute notre famille [de services] est indispensable à notre effort ». Une phrase loin d’être anodine, car derrière celle-ci se trouvent d’importants enjeux, qui dépassent la question de la lutte contre le terrorisme.

    Le texte publié par Facebook laisse passer un message clair : si vous voulez que nous luttions efficacement contre le terrorisme, laissez-nous partager les données de nos utilisateurs comme nous le souhaitons.

    #Facebook #Terrorisme #Radicalisation

  • Les damnés de la Toile
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/05/22/les-damnes-de-la-toile_5131443_4408996.html

    Sur MTurk, une plate-forme d’Amazon, ils effectuent des tâches répétitives pour quelques cents, bien en dessous du salaire minimum. Ces forçats du clic sont indispensables aux algorithmes des entreprises de la Silicon Valley.

    Il n’est pas encore 6 heures. Le visage de Marie Mento se dessine dans la ­lumière de l’écran de son ordinateur. Dans sa banlieue proprette du New ­Jersey, une tasse de café à la main, elle fait défiler les tâches qui lui sont proposées. Transcrire une vidéo de 35 secondes, 5 cents. Ecrire la description commerciale d’un produit, 12 cents. Noter des photos d’hommes pour un site de rencontres, 3 cents. Répondre à une étude scientifique, 10 cents.

    Un œil sur les forums, l’autre sur son objectif de la journée, Marie passera une heure sur Amazon Mechanical Turk (MTurk), un service du géant américain Amazon, avant de partir pour l’école où elle travaille comme bibliothécaire scolaire depuis près de quarante ans. « Chercher une bonne tâche m’a déjà mise en retard. C’est addictif. »

    Reste que dans le jargon typique de la Silicon Valley, Amazon Turk ne propose pas de travail, mais des « HIT », pour human intelligence tasks. Des tâches dites pour intelligence humaine ; un jeu de mots pour les différencier de celles réalisées par les intelligences artificielles. Car sur MTurk, il est surtout question d’aider des machines à accomplir leur besogne.

    Pour que YouTube propose automatiquement des vidéos pertinentes à la fin d’un sketch de Cyprien, par exemple, il faut que des milliers de personnes aient identifié puis classé des images à la chaîne. En clair, si perfectionnés soient-ils, les algorithmes élaborés par Facebook, Google et tant d’autres ont besoin d’être alimentés en données pour fonctionner correctement.

    Nettoyage de bases de données, « taggage » d’images ou de vidéos, modération, transcription… Un labeur souvent répétitif, monotone, ingrat et pourtant indispensable au développement de services sophistiqués, que les « turkers » accomplissent en tant qu’indépendants, sans protection sociale d’aucune sorte, pour une rétribution souvent dérisoire.

    « Notre travail fait tourner la planète. Nous organisons Internet. Nous aidons des multinationales à faire des profits immenses et nous gagnons un salaire d’esclave », résume ­ « Lucile », une « turkeuse » américaine de 29 ans. Marie Mento s’en amuse. « La première semaine, je me suis fait 1 dollar. Ces derniers temps, je parviens à gagner 60 à 70 dollars » pour environ 30 heures passées sur MTurk. Soit 2,30 dollars de l’heure, bien en deçà du salaire minimum fédéral américain, fixé à 7,25 dollars.

    #amazonologie #travail #digital_labour

  • « MacronLeaks » : les questions qui se posent après le piratage d’En Marche !
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/05/06/piratage-d-en-marche-les-questions-qui-se-posent_5123507_4408996.htm

    Alors que la campagne officielle prenait fin vendredi 5 mai au soir, des documents présentés comme des #MacronsLeaks ont été publiés en ligne et relayés sur les réseaux sociaux. En Marche ! a dénoncé peu après une « action de piratage massive et coordonnée » d’informations « internes de nature diverse » de sa campagne. Une opération qui soulève plusieurs questions.

    #post-truth #piratage

  • Neutralité du Net : le régulateur américain des télécoms ouvre les hostilités
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/04/27/neutralite-du-net-le-regulateur-americain-des-telecoms-ouvre-les-hos

    En 2015, à l’issue d’un grand débat sur la question aux Etats-Unis, la FCC avait décidé que l’Internet américain était un « bien public », au même titre que le réseau téléphonique, et que les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) devaient être soumis aux mêmes règles, incluant la neutralité du réseau. Les FAI se sont alors retrouvés placés sous l’autorité de la FCC, qui a depuis le pouvoir de veiller à ce qu’ils n’enfreignent pas la neutralité du Net. Une immense victoire pour les défenseurs de ce principe – défenseurs des libertés et entreprises des nouvelles technologies – et une grande défaite pour les opérateurs télécoms américains, qui souhaitent le voir tomber, afin de proposer des offres différenciées.
    Règles définitives

    Quand Donald Trump a nommé à la tête de la FCC Ajit Pai, fervent opposant à la neutralité du Net et ancien conseiller de l’opérateur Verizon, les défenseurs des libertés numériques savaient que la victoire risquait d’être de courte durée. Mercredi, celui-ci a dévoilé une proposition visant à remettre en question la décision de 2015, qu’il qualifie d’« erreur », afin de revenir « au système plus souple qui nous a si bien servi sous les administrations Clinton, Bush, et les six premières années de l’administration Obama ». Le texte, qu’il soumettra au vote de la FCC le 18 mai, interdit aussi toute modification future des règles liées à la neutralité du Net.

    #neutralité_internet

  • Un fabricant de sextoys connectés va indemniser les utilisateurs qu’il a espionnés
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/03/15/un-fabriquant-de-sextoys-connectes-va-indemniser-les-utilisateurs-qu

    Un fabricant de sextoys connectés va indemniser les utilisateurs qu’il a espionnés

    Des données intimes avaient été collectées, sans que les détenteurs des vibromasseurs concernés en aient été avertis.

    Des données sur la vie sexuelle des clients

    Mais ce n’est pas tout. We-Vibe a également été condamné pour avoir collecté des données en disant long sur la vie sexuelle de ses clients, telles les températures captées par le jouet, ou son intensité de vibration. Une intrusion dans la vie (très) privée, dont les utisateurs n’auraient été, à aucun moment, informés. Elle n’avait été révélée qu’à l’occasion d’une conférence à la convention Def Con, en 2016…

    #objets_connectés #surveillance #vie_privée

  • « Sur Internet, nous travaillons tous, et la pénibilité de ce travail est invisible »
    http://abonnes.lemonde.fr/pixels/article/2017/03/11/sur-internet-nous-travaillons-tous-et-la-penibilite-de-ce-travail-es

    Quelles sont ces plates-formes, et comment nous font-elles travailler ?

    Il en existe quatre types. Le premier type, ce sont les plates-formes à la demande, comme Uber ou Airbnb, qui sous couvert d’une autre activité (transport, location, etc.) font de la production de données, enregistrent nos destinations, notre localisation, nos commentaires, notre réputation, nos évaluations, et qui revendent ensuite ces données.

    Du côté des chauffeurs du VTC, à lire : Uber crée « une nouvelle population de travailleurs pauvres et mal couverts »

    Le deuxième type, ce sont les plates-formes de microtravail comme Amazon Mechanical Turk, Upwork, l’application mCent… Des sites sur lesquels des millions de personnes dans le monde réalisent des tâches extrêmement simples [chercher sur Internet l’adresse d’un magasin, numériser les informations d’une carte de visite, décrire les éléments d’une image…] pour des rémunérations extrêmement faibles, de l’ordre de quelques centimes d’euros par minute.

    Le troisième type, ce sont les plates-formes de gestion de l’Internet des objets. Nos smartphones, nos montres connectées, mais aussi nos télévisions, nos ampoules ou nos thermostats connectés produisent de la donnée qui est ensuite exploitée. Nos maisons se transforment en usine à données, et cette production converge vers les immenses serveurs de Google ou d’Amazon.

    Le dernier type, enfin, ce sont les plates-formes sociales. Ecrire un post, formuler un tweet, filmer une vidéo pour la partager, mais aussi faire circuler des contenus, signaler ceux qui sont choquants ou inappropriés, c’est du travail, même s’il y a un côté jeu, un côté qui procure du plaisir.

    #digital_labor #plateformes #Antonio_Casilli